a dynamique des finances publiques du Québec : défis à relever

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a dynamique des finances publiques du Québec :

1.Malgré l atteinte de l équilibre budgétaire, la situation des finances publiques demeure fragile Le Québec connaît un vieillissement rapide de sa population et une diminution prévisible de sa population en âge de travailler. Il y a eu une amélioration du niveau de vie, mais il reste un rattrapage important à faire par rapport au reste du Canada. Le Québec dépense plus que les autres provinces canadiennes, malgré une richesse par habitant moindre. Le fardeau fiscal des Québécois est le plus élevé au Canada. La dette du Québec est la plus importante parmi les provinces canadiennes. 1

Vieillissement rapide de la population D ici 2030, la proportion de la population âgée de 65 ans et plus doublera. Personnes âgées de 65 ans et plus (en % de la population totale) 30% 28% 26% 24% 26,5 % 22% 20% 18% 16% 14% 12% 10% 13,1 % 2002 2004 2006 2008 2010 2012 2014 2016 2018 2020 2022 2024 2026 2028 2030 2

La diminution prévisible de la population en âge de travailler impose des contraintes additionnelles sur les finances publiques En 2030 : deux travailleurs pour un retraité Au Québec, dans les années 60, il y avait 8 personnes en âge de travailler pour une à la retraite. Actuellement, il y a près de 5 travailleurs pour un retraité. En 2030, cette proportion sera de deux pour un. Il y aura de moins en moins de travailleurs pour assurer le financement des services publics. Population des 15-64 ans (en pourcentage de la population totale) 72 70 68 66 64 62 60 Québec États-Unis Ontario 2003 2006 2009 2012 2015 2018 2021 2024 3

Notre richesse collective est inférieure à celle de l Ontario et des autres provinces La richesse collective du Québec, mesurée par le produit intérieur brut par habitant, est plus faible que celle de l Ontario et des autres provinces canadiennes. Pourtant, le Québec s est doté d un éventail de services publics plus large que les autres provinces canadiennes. Produit intérieur brut en dollars par habitant, année 2002 42000 40000 38000 36000 34000 32000 30000 28000 32 990 39 524 37 950 Québec Ontario Provinces canadiennes excluant le Québec 4

Le Québec n a effectué aucun rattrapage par rapport à l Ontario en matière de niveau de vie depuis 20 ans PIB réel par habitant (en dollars constants de 1997) Depuis 1961, l écart entre le niveau de vie au Québec et celui de l Ontario a été réduit de 26 % à 17 %. 40 000 30 000 Ontario 40 000-17 % 30 000-18 % Cependant, au cours des vingt dernières années, le Québec n a effectué aucun rattrapage. 20 000-26 % Québec 10 000 1961 1966 1971 1976 1981 1986 1991 1996 2001 20 000 10 000 5

La productivité au Québec est plus faible qu en Ontario et aux États-Unis et l écart s accentue Depuis le début des années 80, la productivité au Québec a diminué par rapport à l Ontario et aux États-Unis. Ratio du PIB par heure au Québec (en pourcentage de celui de l Ontario et des États-Unis) 105 100 95 Québec/Ontario 105 100 95 90 90 85 80 Québec/États-Unis 1981 1984 1987 1990 1993 1996 1999 2002 85 80 6

Le taux d investissement au Québec est inférieur à celui de nos partenaires commerciaux La baisse de la productivité relative du Québec s explique par un taux d investissement privé moins élevé que chez nos partenaires commerciaux. Investissement privé en machines et matériel (en dollars par habitant) 5 000 4 000 3 000 2 000 Ontario États-Unis 1 000 Québec 0 1981 1984 1987 1990 1993 1996 1999 2002 7

Diminution des heures travaillées Heures hebdomadaires moyennes travaillées Au Québec, le nombre moyen d heures travaillées chaque semaine est de 32,8 alors qu il est de 34,0 en Ontario et de 37,6 aux États-Unis. 38 37 36 35 États-Unis Ontario 37,6 L écart s est accentué depuis le début des années 80. 34 33 32 34,0 Québec 32,8 1981 1984 1987 1990 1993 1996 1999 2002 8

Le Québec consacre une part plus importante de sa richesse au financement des services publics Le poids de l État québécois dans l économie est massif. Le poids des dépenses publiques demeure plus élevé au Québec qu en Ontario et que dans le reste du Canada. Évolution des dépenses de programmes (en pourcentage du PIB) 25 22 19 16 13 23,5 18,1 22,9 19, 2 17, 1 18,7 14,7 14,6 12,0 10 1981-1982 1985-1986 1989-1990 1993-1994 1997-1998 2001-2002 Québec Ontario Provinces canadiennes excluant le Québec 9

La croissance des dépenses de programmes est plus forte au Québec qu en Ontario De 1999-2000 à 2002-2003, la croissance des dépenses de programmes a été de 15,0 % au Québec, alors qu en Ontario, elle n a été que de 9,1 %. Croissance des dépenses de programmes plus forte au Québec (croissance de 1999-2000 à 2002-2003 en pourcentage) 18 16 14 12 10 8 6 4 2 0 15,0 9,1 13,9 Québec Ontario Provinces canadiennes excluant le Québec 10

Le fardeau fiscal des Québécois est le plus élevé au Canada Le Québec est la province où les recettes fiscales prélevées par les deux ordres de gouvernement et les administrations locales sont les plus élevées. Recettes fiscales de l ensemble des administrations publiques (1) (2000) (en pourcentage du PIB) 45 40 35 30 40,4 37,3 36,8 35,8 35,7 35,6 33,8 32,5 32,2 25,9 25 20 QC ONT. N.-É. I.-P.-É. MAN. C.-B. N.-B. T.-N. SASK. ALB. (1) Inclut les recettes de l administration fédérale et des administrations provinciales et locales. 11

Un fardeau fiscal très lourd à l impôt des particuliers À l exception de Terre- Neuve, le fardeau fiscal des Québécois à l impôt des particuliers est le plus élevé des provinces canadiennes. Les Québécois paient 4,8 milliards de plus d impôt sur le revenu des particuliers que les Ontariens. C est 30 % de plus. Écart à l impôt des particuliers (1) - 2003 Écart Québec - autres provinces En millions de dollars En pourcentage de l'impôt du Québec Alberta 5 511 34,0 Colombie-Britannique 5 205 32,1 Ontario 4 822 29,7 Saskatchewan 1 715 10,6 Nouveau-Brunswick 1 060 6,5 Île-du-Prince-Édouard 751 4,6 Manitoba 568 3,5 Nouvelle-Écosse 370 2,3 Terre-Neuve -852-5,2 Écart moyen 2 128 13,1 (1) Écart calculé en appliquant au Québec la structure d imposition de chaque province. 12

Le nombre de contribuables ne payant pas d impôt est de plus en plus élevé Depuis 1987, le nombre de contribuables qui ne paient pas d impôt est passé de 25,4 % à 39,8 % du total. Le nombre de contribuables ne payant pas d impôt est passé de 1 million à 2,2 millions entre 1987 et 2001. Évolution du nombre de contribuables ne payant pas d impôt Québec, 1987 à 2001 (En millions) (En %) 6 5,6 80 5,4 5,2 5 4,7 4,8 70 4,5 4,1 4,2 4 60 3 2 1 0 25,4 27,1 30,5 34,4 37,7 39,4 39,6 39,8 1987 1989 1991 1993 1995 1997 1999 2001 Nombre de contribuables Pourcentage ne payant pas d'impôt 50 40 30 20 13

Principales sources de revenu des particuliers Revenu total selon la source de revenu (2001) Les revenus de retraite viennent au deuxième rang des sources de revenu des contribuables, après les revenus d emploi. Emploi 67,8 % (106,6 MM$) Autres 3,0 % (4,6 MM$) (157,3 milliards de dollars) Assurance-emploi 2,0 % (3,2 MM$) Retraite 13,4 % (21,1 MM$) Entreprise et profession 5,1 % (8,0 MM$) Prestations sociales 3,3 % (5,2 MM$) Autres revenus de placements 4,6 % (7,3 MM$) Gains en capital imposables 0,8 % (1,3 MM$) 14

Le Québec est la province la plus endettée Malgré l atteinte du déficit zéro, la dette totale du Québec a continué d augmenter et représentera 111,5 milliards de dollars au 31 mars 2004. Au 31 mars 2003, cette dette représentait : un peu plus de 44 % du PIB, soit le niveau le plus élevé aux Canada. 14 495 dollars par habitant. Comparaison de l endettement des provinces au 31 mars 2003 (dette totale en pourcentage du PIB) 44,2 40,5 35,7 23,3 23,2 QC N.-É. T.-N. ONT. SASK. N.-B. Î.-P.-É. MAN. C.-B. ALB. 23,0 22,3 17,1 11,4 3,2 15

Augmentation de la dette totale de 13,8 milliards de dollars depuis le déficit zéro Depuis l atteinte de l équilibre budgétaire, la dette a augmenté de 13,8 milliards de dollars en raison : de l accroissement des placements dans les entreprises du gouvernement; des investissements en immobilisations réalisés par le gouvernement, notamment sur le réseau routier. À titre de comparaison, il faudrait réduire la dette du Québec de plus de la moitié afin d obtenir le même taux d endettement que le reste du Canada. Le poids élevé de la dette implique un coût du service de la dette imposant. Évolution de la dette totale (en milliards de dollars) 115 110 105 100 95 90 97,7 99,6 100,5 102,7 105,2 108,5 111,5 97-98 98-99 99-00 00-01 01-02 02-03 03-04 16

Conséquence : le service de la dette est un élément majeur de dépenses Le service de la dette devrait passer de 7,4 milliards de dollars en 2003-2004 à près de 8,0 milliards de dollars en 2004-2005. C est le troisième poste de dépenses en importance. À titre d exemples, le service de la dette en 2003-2004 équivaut à : 44,6 % des revenus à l impôt des particuliers; 80,8 % des revenus de la TVQ; 38,5 % des dépenses de santé et de services sociaux; 64,2 % des dépenses en éducation. 17

Conséquence : moins de services pour chaque dollar d'impôt et de taxes payés par les contribuables Part de un dollar de revenu budgétaire consacrée au paiement d'intérêts* 5,1 cents 16,3 cents 1970-1971 2002-2003 * Inclut le service de la dette du gouvernement et les subventions pour paiement d intérêts versés, notamment aux établissements des réseaux de l éducation et de la santé et des services sociaux. 18

Malgré une richesse collective moindre, le Québec dépense plus que l Ontario Le Québec dépense plus que l Ontario. Pourtant, le Québec est moins riche que l Ontario. On serait porté à penser que les paiements de péréquation pourraient permettre au Québec de se payer un niveau de dépenses plus élevé en dépit d une capacité fiscale plus faible. Mais la dette du Québec est nettement plus élevée que celle de l Ontario, ce qui signifie davantage de dépenses au titre du service de la dette. La péréquation sert donc à payer le service de la dette additionnel du Québec. Résultat : le Québec doit imposer un fardeau fiscal plus important à ses citoyens. 19

2. Ce sont des éléments ponctuels qui ont permis de maintenir le déficit zéro au cours des dernières années L économie américaine a connu une performance remarquable, ce qui a considérablement aidé l économie du Québec. Le gouvernement précédent a bénéficié d une marge de manœuvre ponctuelle et non récurrente pour financer de nouvelles initiatives tout en maintenant le déficit à zéro : transferts fédéraux additionnels mais ponctuels (i.e. non récurrents); inclusion de la CSST dans le périmètre comptable du gouvernement; effet de la baisse des taux d intérêt. La dynamique de croissance des dépenses n a pas été corrigée. Depuis l atteinte du déficit zéro, le rythme de croissance des dépenses est trop rapide. l éventail des programmes offerts a été maintenu; de nouveaux programmes ont été mis en place (service de garde, assurance médicaments). 20

La dynamique de croissance des dépenses de programmes n a pas été corrigée Au cours des cinq années qui ont précédé l atteinte du déficit zéro, soit de 1993-1994 à 1997-1998, les dépenses de programmes ont enregistré une baisse moyenne de 0,4 %. Au cours des cinq dernières années, soit depuis l atteinte de l équilibre budgétaire, les dépenses ont augmenté à un rythme annuel moyen de 4,6 %. Croissance annuelle des dépenses de programmes (en pourcentage) 8 6 4 2 0-2 -4-6 Croissance moyenne pour la période 1993-1994 à 1997-1998 : - 0,4 % 0,0 2,0-0,5-3,9 0,7 Croissance moyenne pour la période 1998-1999 à 2002-2003 : 4,6 % 6,9 93-94 94-95 95-96 96-97 97-98 98-99 99-00 00-01 01-02 02-03 1,8 5,6 4,0 4,3 21

3. Des interventions économiques et sociales de l ancien gouvernement coûteuses, sans pérennité de financement Exemples : Aide gouvernementale aux entreprises : Programme FAIRE. Projets de développement économiques fortement subventionnés. Société générale de financement et Sociétés Innovatech. Aide fiscale aux entreprises : sites désignés (Cité du commerce électronique, Cité du multimédia, etc.). Contrats de ville avec Montréal et Québec. Mise en œuvre de programmes : Assurance médicaments, services de garde. Métro de Laval. 22

L impact des mauvais rendements de la Caisse de dépôt et placement du Québec sur les finances publiques La Caisse de dépôt et placement du Québec a encouru des pertes de : 3,0 milliards de dollars en 2001, soit - 4,99 %; 8,6 milliards de dollars en 2002, soit - 9,57 %. Les pertes de la Caisse ont un impact négatif durable sur : Commission de la santé et de la sécurité du travail; Société de l assurance automobile du Québec; Fonds d amortissement des régimes de retraite. Les pertes se traduisent par des revenus moindres ou des dépenses accrues pour ces organismes ou pour le gouvernement. 23

Programme FAIRE : des engagements passés ayant des impacts importants sur les dépenses à venir Un programme d intervention temporaire qui, à l origine, ne devait coûter que 250 millions de dollars, mais qui coûtera finalement 2,3 milliards de dollars : 966 millions de dollars de dépenses déjà effectuées; 1,3 milliard de dollars de dépenses à venir. Dépenses au titre du programme FAIRE (en millions de dollars) 1400 1300 1200 1100 1000 900 800 700 600 500 966 1 319 1997-1998 à 2002-2003 Total des dépenses pour les prochaines années 24

Société générale de financement et sociétés Innovatech : des mises de fonds qui n ont pas généré les résultats promis La SGF a perdu plus de la moitié des fonds que le gouvernement y a injectés depuis 1998. Société générale de financement du Québec - Mise de fonds et résultats (en millions de dollars) 1998 1999 2000 2001 2002 2003-05 P Total Mise de fonds du gouvernement 40 150 200 700 200 1 290 Bénéfices (pertes) 77 116 49 (88) (172) (644) (662) (P) Prévisions SGF dont 500 M$ en 2003, 106 M$ en 2004 et 38 M$ en 2005. Les sociétés Innovatech : des pertes qui représentent près de la moitié des mises de fonds. Sociétés Innovatech - Mise de fonds et résultats (en millions de dollars) Jusqu en 98-99 99-00 00-01 01-02 02-03 03-04 Total Mise de fonds du gouvernement 253 55 72 80 99 20 579 Bénéfices (pertes) (5) 10 (8) (51) (101) (100) (*) (255) (*) Provision prise à l encontre des résultats. 25

L aide totale accordée aux entreprises Aide aux entreprises (en millions de dollars) L aide totale accordée aux entreprises est passée de 1,2 milliard de dollars en 1995-1996 à 3,5 milliards de dollars en 2002-2003. En sept ans, cette aide a triplé. 1 244 3 459 1 058 810 734 749 191 441 675 241 626 70 499 93 516 458 298 366 1 900 1 180 1 366 1 627 716 716 786 943 1995-96 1996-97 1997-98 1998-99 1999-00 2000-01 2001-02 2002-03 Ressources fiscales Ressources budgétaires Participation des sociétés d'état 26

Aide fiscale aux entreprises en forte progression Au dernier Discours sur le budget, des resserrements majeurs à l aide fiscale ont été effectués, soit une réduction de 27 %. Un examen minutieux de l aide fiscale aux entreprises se poursuit. Évolution de l aide fiscale aux entreprises 1997-1998 à 2004-2005 (en millions de dollars) 2 150 1 950 1 750 1 550 1 350 1 150 950 750 786 943 1 180 1 366 1 627 1 900 1997-98 1998-99 1999-00 2000-01 2001-02 2002-03 2003-04 2004-05 Réduction de 27 % 1 567 Resserrements Aide fiscale aux entreprises 27

4.Les pour préserver l équilibre budgétaire et remettre les finances publiques sur des bases solides Faire le ménage dans les dépenses afin de livrer des services publics de qualité à moindre coût, tout en donnant priorité à la santé et à l éducation : La révision du rôle de l État et de ses structures se poursuit. Le gouvernement est déterminé à faire les choses de façon différente. Poser des gestes pour redresser la situation dans les organismes d État susceptibles de détériorer, par leurs résultats, la situation financière du gouvernement : Examen en cours des pertes à la SGF et dans les sociétés Innovatech. Nouvelle législation pour distinguer la mission d assurance de la SAAQ de ses autres mandats. 28

4. Les pour préserver l équilibre budgétaire et remettre les finances publiques sur des bases solides (suite) Intensifier la lutte contre l évasion fiscale, la contrebande, le blanchiment d argent, etc. Un plan vigoureux est en préparation. Changer la manière d intervenir dans l économie : Révision en cours des mandats de la SGF et d Investissement-Québec; Revoir les avantages fiscaux consentis aux entreprises. Corriger le déséquilibre fiscal et assurer la stabilité des transferts fédéraux : Concertation avec les autres provinces; Négociations déterminantes à tenir avec le gouvernement fédéral sur la péréquation et la santé. 29