Amélioration de l accès aux aides techniques

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Transcription:

CONSEIL EXÉCUTIF EB139/4 Cent trente-neuvième session 13 mai 2016 Point 6.2 de l ordre du jour provisoire Amélioration de l accès aux aides techniques Rapport du Secrétariat 1. Ce point avait été proposé pour examen par le Conseil exécutif lors de sa cent trente-huitième session, mais les membres du Bureau du Conseil avaient décidé de reporter la discussion afin de laisser du temps pour mener des consultations régionales et des recherches. 1 Par la suite, le Secrétariat a approfondi les recherches et a consulté les bureaux régionaux. Il a organisé une réunion (Genève, 21 et 22 mars 2016) avec les représentants de toutes les Régions de l OMS. LA NÉCESSITÉ DES TECHNOLOGIES D ASSISTANCE 2. Les technologies d assistance, qui sont un sous-groupe des technologies de la santé, sont les produits, systèmes et services connexes d assistance élaborés dans le but de maintenir ou d améliorer l autonomie des personnes, et donc de promouvoir leur bien-être. Elles permettent aux personnes rencontrant des difficultés dans leur fonctionnement quotidien de vivre dignement en bonne santé, d être productives et indépendantes, de se former, ainsi que de prendre part au marché du travail et à la vie sociale. Elles peuvent réduire la nécessité de recourir à des services sanitaires et de soutien formels ainsi qu à des soins de longue durée, et soulager les aidants. En l absence de technologies d assistance, les personnes handicapées, les personnes âgées et d autres personnes dans le besoin sont souvent exclues, isolées et condamnées à la pauvreté, et la charge de morbidité et de handicap s accroît. 3. Les aides techniques comprennent tous les produits externes dont l objectif principal est de maintenir ou d améliorer l autonomie et l indépendance d une personne, et donc de promouvoir son bien-être. Il s agit notamment des fauteuils roulants, des aides auditives, des déambulateurs, des lunettes, des piluliers et des jambes artificielles, ainsi que des technologies de l information et de la communication permettant d assister les personnes, par exemple les aides à la mémoire, le matériel informatique et les logiciels spécialisés, la communication améliorée et alternative, ainsi que les téléphones personnalisés. Les aides techniques sont des outils essentiels : elles compensent un trouble/une perte de capacité intrinsèque, elles réduisent les conséquences de la perte fonctionnelle progressive, elles limitent le besoin de recourir aux aidants, elles préviennent les affections primaires et secondaires, et elles permettent de rationaliser les coûts en matière de santé et de protection sociale. 1 Document EB138/1 (annoté).

4. L OMS estime que plus d un milliard de personnes tireraient avantage de l utilisation d au moins une aide technique. Avec le vieillissement de la population et l augmentation de la prévalence des maladies non transmissibles dans le monde, ce chiffre dépassera les deux milliards d ici à 2050, de nombreuses personnes âgées ayant besoin de plusieurs aides lorsqu elles vieillissent. Les personnes ayant le plus besoin des technologies d assistance sont, entre autres : les personnes handicapées, les personnes âgées, les personnes atteintes de maladies non transmissibles, les personnes atteintes de troubles mentaux, notamment de démence et d autisme, ainsi que les personnes atteintes de perte fonctionnelle progressive. 5. Au 26 avril 2016, 163 États Membres avaient ratifié la Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées, adoptée en 2006. Cette ratification les oblige à garantir un accès aux technologies d assistance à un coût abordable et à renforcer la coopération internationale pour y parvenir (articles 4, 20, 26 et 32). 6. En 2015, les États membres des Nations Unies ont adopté les objectifs de développement durable. La couverture sanitaire universelle est la clé de voûte de l objectif 3 (Permettre à tous de vivre en bonne santé et promouvoir le bien-être de tous à tout âge) et l accès aux aides techniques doit faire partie intégrante de la couverture sanitaire universelle pour pouvoir réaliser les objectifs de développement durable. 7. À l heure actuelle, seule une personne sur 10 a accès aux aides techniques en raison de lacunes en matière de financement, de disponibilité, de sensibilisation et de personnel formé, ainsi qu en raison des coûts élevés. 1 Par exemple, 70 millions de personnes ont besoin d un fauteuil roulant, mais seules 5 à 15 % d entre elles y ont accès ; de même, la production d aides auditives ne couvre que 10 % des besoins mondiaux et 3 % des besoins dans les pays à revenu faible. 2 En outre, 200 millions de personnes malvoyantes n ont pas accès aux lunettes ou à d autres dispositifs de correction de la vision. 8. Il convient de sensibiliser durablement à l existence d aides techniques ayant un coût abordable, en insistant sur le fait que leur utilisation peut constituer une intervention rentable pour réduire la charge de morbidité et de handicap. Les États Membres doivent encourager à l intégration des aides techniques dans les services à l échelle des districts, des sous-districts et des soins de santé primaires, dans le cadre de l avancée vers la couverture sanitaire universelle. 9. Lors de la Réunion de haut niveau de l Assemblée générale des Nations Unies sur le handicap et le développement (New York, 23 septembre 2013), les parties prenantes ont invité l OMS à mettre sur pied et à coordonner une initiative mondiale visant à aider les États Membres à respecter leurs obligations en matière d amélioration de l accès aux technologies d assistance en vertu de la Convention relative aux droits des personnes handicapées. À la suite d une réunion de consultation (Genève, 3 et 4 juillet 2014), le Secrétariat a créé la coopération mondiale relative aux technologies d assistance en partenariat avec des organisations internationales, des organismes donateurs, des organisations professionnelles, des universitaires et des groupes d utilisateurs. 1 Guide de réadaptation à base communautaire : Module sur la santé. Genève, Organisation mondiale de la Santé, 2010, http://www.who.int/disabilities/cbr/guidelines/fr/ (consulté le 14 avril 2016). 2 Surdité et déficience auditive : Aide-mémoire N 300. Genève, Organisation mondiale de la Santé, 2015, http://www.who.int/mediacentre/factsheets/fs300/fr/ (consulté le 21 mars 2016). 2

10. Cette coopération mondiale a un objectif : améliorer l accès aux aides techniques de qualité à un coût abordable à l échelle mondiale. Elle appuiera le Plan d action mondial relatif au handicap 2014-2021 du Secrétariat, 1 qui invite entre autres les États Membres à concevoir des politiques, des mécanismes de financement et des normes visant à améliorer l accès aux aides techniques (objectif 2). Elle prévoit également d appuyer le projet de stratégie et de plan d action mondiaux sur le vieillissement et la santé 2016-2020 du Secrétariat s il est adopté par la Soixante-Neuvième Assemblée mondiale de la Santé à laquelle il a été présenté pour examen. 2 L objectif stratégique 2.1 du plan d action invite les États Membres à fournir, entre autres, les aides adaptées afin de «permettre aux personnes âgées de maîtriser le plus possible leur vie même avec une perte importante de capacités». Le Secrétariat est tenu de dresser une liste des aides techniques prioritaires afin de contribuer à cet objectif. 11. Le but du Plan d action mondial pour la lutte contre les maladies non transmissibles 2013-2020 du Secrétariat est de réduire la charge évitable de morbidité, de mortalité et de handicap attribuable aux maladies non transmissibles. 3 Les technologies d assistance jouent un rôle central dans la réduction et la prévention de la morbidité et du handicap ; par exemple, les chaussures thérapeutiques réduisent l incidence des ulcères au pied, prévenant ainsi les amputations des membres inférieurs et réduisant le lourd fardeau que représentent les ulcères et les amputations pour les systèmes de santé. 12. Les technologies d assistance contribuent également à la mise en œuvre du Plan d action global pour la santé mentale 2013-2020 de l OMS, 4 en particulier en permettant aux personnes de participer pleinement à la société et de vivre dans la communauté. 13. L amélioration de l accès aux technologies d assistance appuiera également les activités du Secrétariat dans sa lutte contre d autres facteurs majeurs de la charge mondiale de morbidité, notamment les traumatismes liés aux accidents de la circulation, la violence et les conflits, les malformations congénitales, la poliomyélite, la lèpre, l ulcère de Buruli et l infection à virus Zika, après l augmentation récente des cas de microcéphalie et de syndrome de Guillain-Barré. RÉPERCUSSIONS DES TECHNOLOGIES D ASSISTANCE 14. Les répercussions des technologies d assistance vont bien au-delà des bénéfices pour la santé et le bien-être de chaque utilisateur et de sa famille. Les bénéfices sont également socioéconomiques, avec la réduction des coûts directs en matière de santé et de protection sociale (par exemple des coûts liés aux séjours à l hôpital ou aux prestations sociales), ce qui permet d améliorer la productivité de la population active et de stimuler la croissance économique. Voici quelques exemples : l utilisation appropriée des aides auditives chez les jeunes enfants permet d améliorer leurs compétences linguistiques, sans lesquelles les possibilités d éducation et d emploi d une personne souffrant de déficience auditive sont extrêmement limitées ; 1 Adopté dans la résolution WHA67.7 ; le texte est présenté dans le document WHA67/2014/REC/1, annexe 3, http://apps.who.int/gb/ebwha/pdf_files/wha67-rec1/a67_2014_rec1-fr.pdf#page=112 (consulté le 14 avril 2016). 2 Document A69/17. 3 Voir le document WHA66/2013/REC/1, annexe 4, http://apps.who.int/gb/ebwha/pdf_files/wha66- REC1/A66_REC1-fr.pdf#page= 132 (consulté le 14 avril 2016). 4 Adopté dans la résolution WHA66.8 ; le texte est présenté dans le document WHA66/2013/REC/1, annexe 3, http://apps.who.int/gb/ebwha/pdf_files/wha66-rec1/a66_rec1-fr.pdf (consulté le 14 avril 2016). 3

l utilisation de fauteuils roulants adaptés accroît l accès à l éducation et à l emploi, et permet de réduire les coûts sanitaires grâce à la réduction du risque d escarres et de contractures ; 1 le risque de chutes chez les personnes âgées peut être réduit en prenant en charge le déclin des capacités intrinsèques, notamment les pertes visuelles, auditives et de mobilité. 2 15. Les technologies d assistance peuvent permettre aux personnes âgées de rester chez elles et retarder ou éviter la nécessité de recourir à des soins à long terme. DIFFICULTÉS EN MATIÈRE D ACCÈS À LA DISTRIBUTION DE TECHNOLOGIES D ASSISTANCE 16. Le Rapport mondial sur le handicap 3 a apporté les données factuelles permettant de démontrer de façon empirique les besoins non satisfaits à l échelle mondiale en matière de technologies d assistance de toutes sortes. Nombreux sont ceux qui ont un accès restreint, voire inexistant, aux aides techniques de base comme les aides auditives, même dans certains pays à revenu élevé. Là où elles sont disponibles, la part des aides techniques abandonnées par les utilisateurs est étonnamment élevée (les estimations avancent des chiffres allant jusqu à 75 %). 17. Peu de pays sont dotés d une politique ou d un programme national sur les technologies d assistance. Dans de nombreux pays, l accès aux aides techniques dans le secteur public est limité ou inexistant, ce qui entraîne des paiements directs très élevés qui représentent une charge pour les utilisateurs et leurs familles. Les franges les plus défavorisées de la société sont obligées de recourir aux dons ou aux organisations caritatives ; ces produits distribués en grandes quantités sont souvent de moindre qualité ou d occasion et il n est pas rare qu ils soient mal adaptés à l utilisateur ou au contexte et qu il n existe aucun mécanisme de réparation ou de suivi. 18. Pour garantir un accès abordable aux technologies d assistance, le gouvernement doit s engager à financer adéquatement et durablement ces aides et à garantir un approvisionnement efficace en aides techniques et en systèmes de prestation adaptés. 19. Dans de nombreux pays à revenu élevé, les gens sont en mesure d accéder aux technologies d assistance grâce aux systèmes de santé ou de protection sociale, même si les services sont souvent mal coordonnés et fragmentés. Les gens doivent se rendre à de multiples rendez-vous à différents endroits, et cet enchaînement coûte cher et ajoute au fardeau imposé aux aidants ainsi qu aux budgets sanitaires et de protection sociale. 1 Guide pour les services de fauteuils roulants manuels dans les régions à faibles revenus. Genève, Organisation mondiale de la Santé, 2008, http://www.who.int/disabilities/publications/technology/wheelchairguidelines_fr_finalforweb.pdf (consulté le 21 mars 2016). 2 World report on ageing and health. Genève, Organisation mondiale de la Santé, 2015, http://apps.who.int/iris/bitstream/10665/186463/1/9789240694811_eng.pdf?ua=1 (consulté le 15 avril 2016). 3 Rapport mondial sur le handicap. Genève, Organisation mondiale de la Santé, 2011, http://www.who.int/disabilities/world_report/2011/fr/ (consulté le 15 avril 2016). 4

20. Le scénario est semblable dans le cas des programmes d intervention d urgence, où les besoins en matière d aides techniques sont élevés, mais souvent ignorés. Par conséquent, il se peut que, dans la précipitation, des aides inadaptées soient distribuées, ce qui entraîne des complications ou des décès prématurés. 21. Le secteur des technologies d assistance est actuellement limité et spécialisé, et il dessert principalement les marchés à revenu élevé. Il existe des lacunes en matière de financement public, de recherche-développement centrée sur l utilisateur, de systèmes d approvisionnement, de normes de qualité et de sécurité, et de conception de produits adaptés aux différents contextes. 22. Il est essentiel de former le personnel de santé pour que la prescription des aides techniques, leur adaptation, la formation des utilisateurs et le suivi soient appropriés. Sans cela, les aides techniques ne servent souvent à rien, elles sont abandonnées ou elles causent des préjudices physiques, ce qui aggrave le coût sanitaire. AMÉLIORATION DE L ACCÈS : LA RÉPONSE DU SECRÉTARIAT 23. Les nombreuses années d expérience en matière de collaboration avec les pays pour rendre les produits de santé abordables et accessibles grâce à l innovation, aux partenariats, au transfert de technologie, à la production locale et aux achats en gros ont contribué à façonner l initiative de la coopération mondiale relative aux technologies d assistance concernant quatre éléments interreliés (décrits ci-dessous) dans le cadre de la couverture sanitaire universelle. Politique : cadre stratégique pour les technologies d assistance 24. Le Secrétariat accompagne les États Membres dans la mise sur pied de programmes nationaux relatifs aux technologies d assistance par l intermédiaire du lancement de dialogues stratégiques nationaux. Un cadre stratégique pour les technologies d assistance est en cours de préparation afin d appuyer ce processus, avec des exemples de meilleures pratiques. Le cadre comprendra des mécanismes de financement, par exemple des programmes d assurance-maladie et d assurance sociale, afin de garantir la pérennité de la prestation de services et de l accès universel. Il donnera également des orientations sur la mise en œuvre de la liste des produits et aides techniques prioritaires, sur les normes minimales, sur les formations adaptées et sur la prestation de services. Aides : liste des produits et aides techniques prioritaires 25. Le Secrétariat a achevé la compilation d une liste des produits et aides techniques prioritaires. 1 Cette liste n est pas restrictive ; elle vise à fournir aux États Membres un modèle à partir duquel ils pourront élaborer une liste nationale des produits et aides techniques prioritaires en fonction des besoins nationaux et des ressources à disposition. Cette liste s inspire de la liste modèle OMS des médicaments essentiels. 26. Le Secrétariat apportera son aide aux États Membres s ils en font la demande afin d étudier les possibilités de fabrication et de prestation de services à l échelle locale et/ou régionale. 1 Elle sera lancée pendant la Soixante-Neuvième Assemblée mondiale de la Santé. 5

Personnel : module de formation aux technologies d assistance 27. Le Secrétariat aidera les États Membres à développer les capacités de leurs personnels de santé grâce à un module de formation aux technologies d assistance. L objectif est d élargir les compétences des personnels de santé en poste (notamment ceux qui s occupent de la réadaptation, le personnel infirmier et les agents de santé communautaires) afin de proposer un ensemble d aides techniques de base à l échelle des soins primaires ou de la communauté, ce qui comprend la formation des aidants formels et informels. En ce qui concerne les aides techniques qui nécessitent une formation spécialisée (par exemple les prothèses ou les lunettes de faible vision), le Secrétariat collaborera avec les États Membres qui en font la demande afin d étudier dans quelle mesure il est possible d accroître la capacité locale et/ou régionale de formation de spécialistes. Prestation : un guichet unique pour la prestation de services relatifs aux aides techniques 28. Un réseau de centres de recours spécialisés relié à l infrastructure des soins primaires est nécessaire afin de garantir l accès l universel aux aides et une intervention rapide. Le Secrétariat apportera un soutien aux États Membres qui en feront la demande afin d élaborer un modèle de prestation de services relatifs aux aides techniques adapté à leurs besoins particuliers. Ce modèle personnalisé permettra aux personnes d avoir accès aux aides techniques pour l ensemble de leurs besoins fonctionnels, de préférence depuis un guichet unique. Le Secrétariat collaborera également avec les États Membres pour faire en sorte que le modèle de prestation de services relatifs aux aides techniques s intègre au système de santé. MESURES À PRENDRE PAR LE CONSEIL EXÉCUTIF 29. Le Conseil est invité à prendre note du rapport. = = = 6