LE VIEILLISSEMENT GÉNITO-URINAIRE. Jean-Pierre Dentz Cadre de Santé en Kinésithérapie Clinique de l Estrée Stains LE VIEILLISSEMENT



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Transcription:

LE VIEILLISSEMENT GÉNITO-URINAIRE Jean-Pierre Dentz Cadre de Santé en Kinésithérapie Clinique de l Estrée Stains LE VIEILLISSEMENT C est le processus qui au long des années transforme un sujet adulte en bonne santé en un individu fragile dont la compétence et les réserves d énergie diminuent au niveau de la plupart des systèmes physiologiques. La personne devient vulnérable aux maladies et le vieillissement aboutit à la mort. En France les plus de 60 ans étaient 11 millions en 1990 et seront 16 millions en 2015. Dès 2025, 25% de la population aura plus de 60 ans. La longévité est une notion chronologique. Le vieillissement est un processus biologique, physiologique. Vieillissement et longévité sont simultanés mais pas nécessairement parallèles. Les altérations constatées se développent progressivement. Le vieillissement n est pas un mécanisme spécifique de la dernière partie de la vie. Il est la suite programmée de mécanismes biologiques continus qui se succèdent à des rythmes différents de façon naturelle et continue pour tout être vivant. Les mécanismes intrinsèques, déterminés génétiquement, du vieillissement sont inéluctables. Les mécanismes extrinsèques relevant de l environnement peuvent être modifiés ou améliorés. Le caractère rapide de l'augmentation de l'espérance de vie dans les pays développés témoigne de l'importance de divers facteurs : amélioration du niveau socio-économique, des conditions de vie et de travail (meilleure nutrition, amélioration de l'habitat, du chauffage, de l'habillement et de l'hygiène), du niveau et de la durée des études ; progrès de la médecine et recul des pandémies. LE VIEILLISEMENT GÉNITO-URINAIRE FÉMININ «Il n y a guère de maladie plus fréquente que les descentes et que les chutes de matrices... d autre fois le boyau rectum tombe au dehors... On ajoute aux efforts extraordinaires, pour cause de ces maux, la faiblesse ou la paralysie des muscles releveurs de l anus.» M. DIONIS 1740. La prévalence des prolapsus génito-urinaires, de l incontinence urinaire d effort et de l incontinence fécale augmente avec l âge. Plusieurs mécanismes intriqués peuvent expliquer cette augmentation. Lors du vieillissement les modifications vertébrales entraînent une hyper lordose lombaire avec saillie du promontoire, horizontalisation du sacrum et recul de la butée coccygienne.

De plus, on assiste à une perte d élasticité des fascias et des ligaments qui sont susceptibles de se rompre et à une atrophie progressive de la musculature pelvi-périnéale et en particulier du faisceau pubo-rectal de l élévateur de l anus qui va entraîner un effacement des angulations et des caps viscéraux, en particulier du cap anal. Ainsi le vagin et le rectum vont devenir verticaux et ce dernier n aura plus d assise postérieure lors de la poussée abdominale. A ces modifications structurelles s ajoutent des modifications liées chez la femme à la carence œstrogénique qui entraîne une involution de tous les tissus périnéaux hormonodépendants, expliquant ainsi l effet bénéfique d une œstrogénothérapie sur des prolapsus minimes parfois même accompagnés d une incontinence d urine. Vieillissement tissulaire et carence hormonale de la ménopause viendront plus tard aggraver les détériorations avec disparition progressive des fibres élastiques remplacées par du collagène et atrophie progressive de l ensemble des structures tissulaires pelviennes. Ces phénomènes auxquels il convient d ajouter le mode et l hygiène de vie peuvent entraîner une véritable décompensation à partir de la cinquantaine. La carence oestrogénique physiologique de la ménopause entraîne des altérations anatomiques, histologiques, cytologiques au niveau des sites récepteurs. Grandes et petites lèvres s atrophient, le vagin devient pâle, perd de sa souplesse et de son épaisseur, ne produit plus de transsudation spontanée. Apparaît une sécheresse de degrés divers entraînant une dyspareunie et un inconfort vaginal. L épithélium vaginal est réduit à quelques couches cellulaires, tandis que le tissu conjonctif présente des altérations des fibroblastes. Le frottis montre la prédominance de cellules basales signant l atrophie. La flore vaginale se modifie, les lactobacilles diminuent de 50 %, les anaérobies prédominent en raison de processus de peroxydation engendrés par des infections à germes banals, fréquentes en raison de la diminution de la flore de Döderlein. La carence oestrogénique entraîne également une augmentation de l adhérence bactérienne, facilitée d autre part par l élévation du ph. L urètre périnéal peut présenter soit une sténose, un ectropion, ses modifications cytologiques sont identiques à celles observées au niveau du vagin et de la muqueuse vésicale. Le col utérin est pâle, atrésique au fond d un vagin qui peut présenter une sténose annulaire, la zone de jonction est ascensionnée dans l endocol et n est plus visible à la colposcopie. L orifice cervical est généralement sténosé. Des troubles mictionnels en découlent : nycturie, pollakiurie, incontinence, mais ces troubles pouvaient exister avant la ménopause et être simplement aggravés par la carence oestrogénique. Les infections urinaires sont fréquentes. Ce tableau n est cependant pas constant : chez les femmes ménopausées, le niveau de carence oestrogénique est variable, il existe environ 40% de frottis actifs. Avec le temps néanmoins, si l atrophie s installe toujours, elle n est pas constamment symptomatique, en particulier les patientes les plus âgées sont les moins symptomatiques

Les structures tissulaires qui participent aux mécanismes de la continence s intégrant au système musculo-ligamentaire qui assure l amarrage des viscères pelviens, il n est pas étonnant que les prolapsus féminins s accompagnent de troubles de la continence altérant la qualité de vie (dans 50% des cas environ). -L incontinence urinaire Elle apparait lorsque les forces d expulsion de l urine deviennent supérieures aux forces de retenue. On peut distinguer : -Incontinence urinaire à l effort (IUE) soit par atteinte du système intrinsèque, essentiellement sphinctérien entraînant une chute de la pression de clôture urétrale, soit par atteinte du système extrinsèque entraînant une ptôse du col vésical et de l urètre proximal auxquels les forces de pression intra-abdominales ne sont plus transmises. De plus en cas de délabrement du plancher musculaire, la contraction volontaire du périnée est incapable d exercer une contre pression efficace. -Incontinence par hyperactivité vésicale à l origine de contractions involontaires du détrusor traduisant l instabilité vésicale favorisée par les grandes cystocèles qui irritent le trigone et les infections urinaires à répétition en cas de défaut de vidange correcte de la vessie. -Incontinence mixte pouvant associer les trois mécanismes précédents à des degrés divers et dont feront la preuve l examen clinique, le bilan urodynamique et éventuellement le colpocystogramme. Si la ptôse vésico-urétrale peut être traitée par la chirurgie, l insuffisance sphinctérienne est de traitement beaucoup plus aléatoire puisqu elle dépend de l âge, de la disparition des récepteurs oestrogéniques, adrénergiques, aux prostaglandines en cas de carence hormonale, entraînant une atrophie épithéliale et sous muqueuse avec régression des plexus vasculaires et enfin du vieillissement tissulaire avec envahissement par des fibres collagènes au détriment des fibres élastiques. Les microlésions qu ont entraîné les accouchements sont à l origine d une sclérose surajoutée des parois à l origine d un défaut de transmission des pressions et d une perte de souplesse du conduit. Ces lésions peuvent être aussi associées à une dénervation musculaire qui retentit sur le tonus sphinctérien et sur l adaptation à la fois reflexe et volontaire à l effort (Neuropathie périphérique). A ces symptômes peuvent s associer des troubles de la miction : dysurie par obstacle anatomique du fait du prolapsus antérieur ou pollakiurie par étirement vésical diminuant la capacité ou par instabilité du détrusor. Les troubles observés peuvent ainsi être d origine soit congénitale, soit secondaire à la grossesse et à l accouchement, au vieillissement et à la carence hormonale, à toute augmentation de pression abdominale comme en cas de constipation chronique ou de toux chronique et enfin à une chirurgie périnéale ou pelvienne préalable. -Le prolapsus génital Le prolapsus génital est une entité anatomo-clinique. L'issue des organes pelviens par l'orifice vulvaire s'accompagne de troubles fonctionnels qui sont habituellement le motif de consultation. Toutes les formes intermédiaires peuvent s'observer,

depuis l'anomalie anatomique ovarienne peu gênante jusqu'au prolapsus total extériorisé, très invalidant. C est toute saillie permanente ou à l'effort, dans la lumière vaginale ou à l'orifice vulvaire ou hors de celui-ci, de tout ou partie des parois vaginales plus ou moins doublées de la vessie, du rectum et des culs-de-sac péritonéaux adjacents, ainsi que du fond vaginal solidaire du col utérin " La physiopathologie du prolapsus génital reste mal connue et contreversée : déficience intrinsèque par faiblesse du collagène, dénervation de la musculature du plancher pelvien, hystérectomie, carence oestrogénique et sa cascade de réactions, influence du vieillissement. La déficience des muscles releveurs et du noyau musculaire du périnée, faisant perdre à l utérus ses moyens de soutènement et donnant au canal vaginal une direction verticale au lieu de l obliquité qu il possède normalement. Le changement d axe de l utérus qui devient vertical ou se met en rétroversion dans l axe du canal vaginal largement ouvert. La disparition de la tonicité et de l élasticité des amarres utérines, ligaments larges et utérosacrés. La rupture de la sangle musculaire des releveurs constitue le primum movens, puis intervient une distension progressive du plan pubo-sacré aboutissant à une classification des prolapsus en trois catégories en fonction de l élongation du système de soutien. Cette élongation est souvent d origine obstétricale due aux efforts expulsifs sur les dilatations cervicales incomplètes ou secondaire à des extractions instrumentales traumatisantes. LE VIEILLISSEMENT GÉNITO-URINAIRE MASCULIN Le vieillissement des organes du corps, y compris l'appareil génital, est inéluctable. Plusieurs facteurs concourent au vieillissement tissulaire: - facteurs génétiques : altérations des chromosomes, dérèglements des divisions cellulaires... - facteurs métaboliques : fabrication de protéines anormales ou modifiées, toxicité des radicaux libres, obésité... - réduction des défenses immunitaires - facteurs de risque : tabac, alcool, excès de cholestérol, diabète... -facteurs vasculaires : artériosclérose avec réduction de la microcirculation, donc de l'oxygénation tissulaire - facteurs hormonaux : diminution des hormones sexuelles et du thymus - facteurs accidentels : maladies, opérations... agissant en même temps que la diminution des possibilités naturelles de réparation des organes du corps. On constate une baisse progressive, avec l'âge, du taux de la testostérone disponible : c'est l'andromiose, confirmée par le dosage sanguin de la testostérone.

Cette diminution statistique de la testostérone circulante avec l'âge est due à la diminution de sa sécrétion par les testicules. Le déclin est constant et progressif dès la fin de la trentaine, mais avec des variations individuelles importantes. Il n y a pas nécessairement de déficit chez tous les hommes et l homme conserve la possibilité de se reproduire. Cette diminution statistique de la testostérone est qualifiée d andropause, selon la terminologie médiatique grand public et de Déficit Androgénique Lié à l'age» (DALA) dans la terminologie descriptive, médicale et scientifique. La diminution de son taux va, de ce fait, retentir sur tous les organes cibles de la testostérone : - cerveau :. diminution de l'agressivité, de la concentration,. tendance à la déprime, à l'insomnie,. baisse ou disparition du désir sexuel. diminution de la fréquence des érections. diminution de la pilosité - testicules :. diminution ou disparition de la fertilité - verge :. fibrose du tissu érectile et modifications des récepteurs caverneux. impuissance - troubles de l'éjaculation La chute de la testostérone avec le vieillissement pourrait réduire l activité NO globale et expliquer l altération des capacités érectiles. On constate également une diminution de la sensibilité pénienne qui est corrélée à la dysfonction érectile. Ces modifications, jointes à celles observées chez l animal, témoignent de la nécessité pour les hommes âgés d une stimulation sexuelle plus importante que chez le jeune pour obtenir et maintenir une érection. Les troubles de la prostate surviennent principalement chez les hommes de plus de 50 ans. Or, la plupart des hommes ignorent l existence de la prostate tant qu ils ne ressentent pas de symptômes et, lorsque cela arrive, ils redoutent le cancer, l aggravation de leurs symptômes, l incapacité brutale d uriner (rétention urinaire aiguë), l intervention chirurgicale et les répercussions possibles sur les fonctions urinaire et sexuelle. Le vieillissement est responsable d une altération des fonctions vésico-sphinctériennes qui augmente le risque d incontinence urinaire. Ces modifications concernent toutes les structures physiologiques impliquées dans le contrôle de la miction : - altération progressive des fonctions cognitives et des voie neurologiques - vieillissement de la paroi vésicale responsable d une augmentation de la prévalence de l hyperactivité de vessie - atrophie du sphincter urétral - prise de médicaments ayant des effets adverses sur les mécanismes de continence urinaire - séquelles d interventions chirurgicales, notamment à visée prostatique

La prévalence de l incontinence urinaire chez l homme a été moins étudiée que chez la femme. Concernant l hyperactivité vésicale, on ne retrouve pas de différence notable entre les deux sexes avec une prévalence allant de 12 à 16% dans la population masculine âgée de 18 ans et plus avec une augmentation de la prévalence liée au vieillissement. En revanche, le risque d incontinence par hyperactivité vésicale semble moins important chez les hommes que chez les femmes. En raison des différences physiologiques des mécanismes de retenue. Les études de qualité de vie ont toutes établi l impact de l incontinence urinaire chez l homme. Ainsi, les études ayant utilisé l échelle internationale de qualité de vie SF 36 ont montré que tous les domaines de la vie étaient significativement affectés chez les patients souffrant d une incontinence urinaire, avec un retentissement social important. Pour les sujets souffrant d une hyperactivité vésicale avec incontinence, ces différences étant cliniquement significatives et perceptibles par le patient. L incontinence urinaire d effort chez l homme est consécutive à la prise en charge d une pathologie prostatique dans la majorité des cas. Ainsi, il est réalisé en France environ 30000 prostatectomies totales pour cancer de prostate. L incidence de l incontinence persistante au delà de 6 mois est d environ 25%, avec 3 à 5% des patients qui ont une incontinence totale permanente justifiant la pose d un sphincter urinaire artificiel.