Du développement au développement durable Une longue histoire
Une longue histoire 1949: L après-guerre voit naître le concept de développement. C est au président des Etats-Unis, Truman, que l on doit cette notion. Elle vise à relancer l économie de marché. 1972, dans son rapport «Halte à la croissance», le Club de Rome lance un avertissement à l ensemble des pays industrialisés. Essor de concepts alternatifs au développement, dont l éco-développement Les différentes crises pétrolières portent un coup à cette dynamique. Il faudra attendre la fin des années 80 pour qu elle reprenne
Le rapport Brundtland Le rapport Brundtland replace l homme au centre du développement : approche humaniste qui met l accent sur la solidarité intra et intergénérationnelle Le développement durable est défini comme un développement qui «respecte les besoins des générations futures» Depuis 1987, le concept de développement durable s est imposé pour désigner un modèle de développement économique efficace, socialement équitable et respectueux de l environnement.
Le DD un concept destiné à être décliné en programmes d actions Cette étape fut celle de la Conférence des Nations Unies sur l Environnement et le Développement, dénommée également Sommet de la Terre, tenue du 3 au 14 juin 1992 à Rio de Janeiro, à l initiative de l Assemblée générale des Nations Unies. La déclaration de Rio sur l environnement et le développement se présente comme une liste de 27 principes successifs précédés d un exposé des motifs.
Les principaux principes du Dd Le premier principe énonce un nouveau droit pour l Humanité : les hommes, qui «sont au centre des préoccupations relatives au développement durable», ont droit à «une vie saine et productive en harmonie avec la nature». En conséquence, le droit au développement doit être réalisé de façon à satisfaire équitablement les besoins relatifs au développement et à l environnement des générations futures» (principe 3). L intégration de la protection de l environnement au sein du processus de développement (principe 4), l élimination de la pauvreté (principe 5), la réduction et l élimination des modes de production et de consommation non viables et la promotion de politiques démographiques appropriées (principe 8).
Les conditions du développement durable. La formation de synergies entre économie, environnement et société est clairement affichée. Le principe de démocratie et de gouvernance qui garantissent la prise en compte des différentes échelles de responsabilités et d actions. Les États, les collectivités territoriales, les sociétés privées, les organisations non gouvernementales et les citoyens ont un rôle à jouer dans la mise en œuvre du DD.
Le rôle des États : Contribuer à la réalisation des conditions du Développement Durable La préservation de l environnement et de l écosystème tient la place principale (principe 2). Ils doivent se doter de mesures législatives efficaces en matière d environnement (principe 11) ainsi que d une législation nationale en matière de responsabilité de la pollution et l indemnisation des victimes (principe 13). Il doivent appliquer de larges mesures de précaution pour protéger l environnement.
Le rôle des collectivités territoriales et des citoyens Les collectivités territoriales sont clairement mentionnées. Elles sont actrices du DD via la mise en place d agenda 21 locaux. Les citoyens sont également mentionnés comme des acteurs à part entière du DD.
Le rôle des institutions de formation, d enseignement et de recherche Les institutions scolaires et universitaires ont un rôle particulier dans la démarche de développement durable: Éducation et socialisation ; Transmissions et élaboration des savoirs ; Élaboration d outils, de modèles, de concepts; Réflexion et réflexivité Diffusion sociale élargie par la diversité des débouchés professionnels
Les campus durables 1994, Lueneburg organise un colloque scientifique consacré à la contribution des différentes traditions disciplinaires à la démarche de développement durable. Questionner les paradigmes; Dans un cadre qui fait l éloge en pratique des gestes écocitoyens (moins gourmands en consommation d énergie et d eau et moins producteurs de déchets par l alimentation) ; Exposition œuvres artistiques écologiques comme du mobilier urbain générateur d énergie 2008, Albi organise le premier colloque consacré au développement durable dans un cadre «éco-village» qui fait la promotion de modes de consommation et de travail à l empreinte écologique moins lourde.
Entre ces deux dates: de nombreuses initiatives Écologie industrielle; Éco-quartiers et Campus durables. Éco-quartiers et campus durables reposent sur le même défi : construction de synergie entre modes de vie et innovations socio-techniques.
Articulation entre postes fonctionnels et modes de vie La durabilité passe par la capacité à identifier les effets de capture des aménagements et des infrastructures ainsi que des pratiques sociales du point de vue des conséquences écologiques, économiques et sociales. Les institutions de formation, d enseignement et de recherche sont particulièrement bien placées pour relever ce défi.
Quelques observations On passe trop rapidement par dessus les diagnostics. Susciter l intérêt pour les diagnostics «scientifiques», type expertises et les diagnostics démocratiques De manière à multiplier les éclairages et à identifier les différends et les tensions d une part mais aussi les potentiels. Permettre à différents collectifs d émerger, de se positionner sur des objectifs et des projets.
Conclusion La formation de synergies passe différents apprentissages dont : Apprentissage de la tolérance (apprendre à écouter) ; apprendre à exposer des idées et des résultats; apprendre à s organiser, à suivre des projets; apprendre à se parler et à composer des perspectives non exclusives Le développement durable passe par la constitution d un espace de négociation entre des acteurs et des logiques distincts. Le commun ne signifie pas identique, mais le respect des spécificités de chacun.