ECONOMIC COMMUNITY OF CENTRAL AFRICAN STATES COMUNIDAD ECONOMICA DE LOS ESTADOS DEL AFRICA CENTRAL COMMUNAUTE ECONOMIQUE DES ETATS DE L'AFRIQUE CENTRALE COMUNIDADE ECONOMICA DOS ESTADOS DA AFRICA CENTRAL (E.C.C.A.S.) (C.E.E.A.C.) (C.E.E.A.C.) (C.E.E.A.C.) Le Secrétariat Général REUNION ANNUELLE DES COMMUNAUTES ECONOMIQUES REGIONALES AFRICAINES Allocution de S.E.M Ahmad ALLAM-MI, Secrétaire général de la Communauté Economique des Etats de l Afrique Centrale (CEEAC) Au titre Du point «FAIRE TAIRE LES ARMES EN AFRIQUE : le lien entre la Paix, la Sécurité, la Gouvernance et le Développement» (Présenté par Madame MFOULA Marie Thérèse Chantale, Ministre Plénipotentiaire, Conseiller Politique et Diplomatique) New York, le 12 octobre 2015 BP. 2112 Libreville GABON Tél. :(241) 44 47 31 Fax :(241) 44 47 32 Email : secretariat@ceeac-eccas.org
Excellence Monsieur le Secrétaire Général de l ONU, Excellence Madame la Présidente de l Assemblée Générale de l ONU, Excellences Mesdames et Messieurs les Commissaires de l Union Africaine, Excellence Monsieur le Secrétaire Exécutif de l Agence du NEPAD, Excellence Mesdames et Messieurs les Hauts Responsables des Communautés Economiques Régionales, Excellence Madame la Représentante du Président du Groupe de la BAD, Excellences Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs Représentants permanents auprès de l ONU, Mesdames et Messieurs. Je voudrais d emblée vous présenter les regrets de SEM ALLAM-MI, Secrétaire Général de la CEEAC, qui pour des raisons d agenda n a pas pu prendre personnellement part à ces assises. Il m a chargée de remercier SEM BAN KI MOON, Secrétaire Général de l ONU, à travers le Bureau du Conseiller Spécial pour l Afrique, et en collaboration avec l Union Africaine, pour avoir bien voulu organiser cette importante Réunion, en marge de cette 70 e session de l Assemblée Générale de l ONU. Monsieur le Président, Malgré les efforts consentis les avancées enregistrées, l Afrique demeure confrontée aux crises et aux conflits armés. A cet effet, l Union Africaine, soutenue par l ONU et ses autres Partenaires, s est engagée à prendre toutes les dispositions pour parvenir à une Afrique exempte de conflits, afin de ne pas léguer aux générations futures, le fardeau des conflits. L initiative «Faire Taire les Armes en 2
Afrique d ici 2020», constitue de ce fait l un des projets phares de l Agenda 2063. Dans cette perspective, les actions menées par la Communauté Economique des Etats de l Afrique Centrale (CEEAC) sont en harmonie avec ce processus global africain car les objectifs d intégration sous-régionale et de développement économique définis par le Plan d Action de Lagos et le Traité d Abuja instituant la Communauté Economique pour l Afrique (CEA), ne peuvent être atteints sans un minimum de stabilité, de paix et de sécurité. A cet égard, la CEEAC a adopté plusieurs Instruments juridiques dont entre autres : Le Pacte de Non- Agression entre les Etats membres de l Afrique Centrale signé le 08 juillet 1996 à Yaoundé ; Le Pacte d Assistance Mutuelle entre les Etats Membres de la CEEAC signé le 24 février 2000 à Malabo ; Le Protocole relatif au Conseil de Paix et Sécurité de l Afrique Centrale (COPAX) signé le 24février 2000 à Malabo ; Les Règlements Intérieurs de la Commission de Défense et de Sécurité de la Force Multinationale de l Afrique Centrale (FOMAC) et du Mécanisme d Alerte Rapide de l Afrique Centrale (MARAC), signés à Malabo en 2002 ; Le Protocole de Kinshasa de 2009 sur la Stratégie de sécurisation de l espace maritime de la CEEAC dans le Golfe de Guinée ; L Accord technique de Yaoundé du 06 mai 2009 sur la sécurisation de la Zone D entre le Cameroun, le Gabon, la Guinée Equatoriale, Sao Tomé et Principe. La A ce titre, les réalisations de la CEEAC dans le domaine de la construction et de la consolidation de la Paix peuvent se décliner en plusieurs actions notamment : 3
les interventions dans le champ des conflits armés récurrents en Afrique Centrale, à l image de celui en République Centrafricaine où le COPAX a été mis en œuvre à travers la MICOPAX 1 et la MICOPAX et qui ont permis assuré la stabilisation avant le relai de l Union Africaine (MISCA) et des Nations Unies (MINUSCA). Dans le domaine de la sûreté et de la sécurité maritime, elle a été l une des premières Communauté Economique Régionale Africaine à se doter d une stratégie de sécurisation de son espace maritime. A cet effet, elle a joué un rôle de premier plan dans l élaboration de la stratégie de sécurisation des espaces maritimes du Golfe de Guinée, adoptée à l issue du Sommet de la CEEAC, de la CEDEAO, et de la CGG sur la sûreté et la sécurité maritimes dans le Golfe de Guinée qui s est tenu à Yaoundé en juin 2013, en exécution de la Résolution 2039 du Conseil de Sécurité de l ONU, et dont Yaoundé abrite le Centre Interrégional de Coordination. Dans le domaine de la gouvernance sécuritaire, la CEEAC est engagée dans un vaste plan de lutte contre la prolifération et l accumulation déstabilisante des Armes Légères et de Petit Calibre (ALPC) sur la base de la Convention spécifique y afférente dite «Convention de Kinshasa». Convention de l Afrique Centrale pour le contrôle des Armes Légères et de Petit Calibre, de leurs munitions et de toutes pièces et composantes pouvant servir à leur fabrication, réparation et assemblage du 30 avril 2010 dite «Convention de Kinshasa» Dans le cadre de la lutte contre le Terrorisme, notamment la lutte contre l Etat Islamique en Afrique de l ouest, ex Boko-Haram, la CEEAC ont mis en œuvre les mécanismes existants, et un Sommet des Chefs d Etat s est tenu en février 2015 à Yaoundé, pour venir en appui à deux de ses Etats membres (Tchad et Cameroun), pays de la ligne de front, engagés dans cette guerre asymétrique contre ce groupe terroriste, et qui paient un lourd tribut dans cette guerre, impliquant des fonds initialement destinés à leur développement 4
économique. Cette action de solidarité a malheureusement été freinée par la récession économique actuelle. Toutefois, un Sommet conjoint CEEAC-CEDEAO sur la lutte contre Boko Haram est prévu se tenir très prochainement à Malabo, en vue de parvenir à une mutualisation des moyens dans cette lutte contre Boko Haram. En outre, les Chefs d Etats et de Gouvernement ont instruit à l issue du Sommet extraordinaire du COPAX tenu à Yaoundé le 16 février 2015, l élaboration d une stratégie régionale de lutte contre le terrorisme de Boko Haram qui sera validée, lors du Sommet de projeté à Malabo. Parallèlement à ces actions sur l opérationnalisation du COPAX, la CEEAC travaille également sur d autres politiques et thématiques transversales visant la prévention structurelle des conflits et la promotion de la paix. Il en est ainsi de : L action électorale, à travers l appui aux Etats membres engagés dans les processus électoraux, dans un contexte africain à les élections constituent l une des principales sources de conflits ; La promotion de la bonne gouvernance dans le domaine de la sécurité, à travers la réforme des secteurs de sécurité ; La mise en œuvre du Programme Frontière de la CEEAC, en harmonie avec celui de l Union Africaine ; la lutte contre la traite des personnes et la promotion des droits de l homme ; Les actions d appui à la formation des médias des Etats membres ; La coopération des services de renseignements. Dans le cadre des mesures entreprises pour lutter contre le terrorisme, la CEEAC a organisé, du 29 au 30 Juillet 2015, à Libreville, en République Gabonaise, la réunion des Directeurs 5
Généraux et des Chefs des Services de Sécurité et de Renseignements des Etats membres, laquelle a abouti à la définition d une stratégie communautaire de lutte contre la criminalité multiforme et en particulier le terrorisme dans la sous-région Afrique Centrale Monsieur le Président, L atteinte de l objectif ultime d une «Afrique exempte de conflits» énoncée dans la Déclaration Solennelle du cinquantenaire de l OUA/UA et dans l Agenda 2063, nécessite d assurer, le renforcement de la coopération institutionnelle entre l ONU, l UA et les CERs, la prévention des conflits, le maintien de la paix et la gestion des conflits, la consolidation de la paix, le relèvement après les conflits, le respect des droits de l homme et les questions humanitaires, l état de droit et l administration de la justice, l appui à la réforme du secteur de sécurité (RSS), le désarmement, la démobilisation, et la Réinstallation (DRR). Dans cette perspective, la Communauté Internationale devra tenir compte de ce que l UA, à l occasion du 10 e anniversaire du Conseil de Paix et de Sécurité, en mai 2014, avait souligné qu elle avait besoin de plus de ressources, pour appuyer et renforcer le Système d Alerte Rapide, à l échelle du continent, le rôle des bons offices, des Envoyés spéciaux ainsi que dans le cadre de l Architecture de Paix et de Sécurité Africaine (APSA). Les CERs dont la CEEAC se trouvent dans cette même situation. Le souhait serait que l ONU et les Partenaires continuent d appuyer l UA et les CERs pour ce qui est du renforcement des capacités en matière d Alerte Rapide, d analyse des conflits, de dialogue et de médiation. En outre, la coopération et l entraide judiciaire contre les trafiquants d armes est indispensable. Par ailleurs, l Afrique semblant être de plus en plus le nouveau centre du terrorisme, il est nécessaire qu elle se dote d un programme de sécurité cohérent et adapté aux guerres asymétriques 6
ou hybrides, afin de venir à bout du problème que constitue le terrorisme, en impliquant la participation des civils dans les efforts de lutte dès lors qu il s agit qu un phénomène social. D autre part, compte tenu de l influence des flux financiers illicites sur la gouvernance de l Afrique, et sur les programmes de transformation structurelle, les pays d Afrique, l UA, et les CERs, en collaboration avec toute la Communauté Internationale l UA et les CERs devraient encore renforcer leurs actions en vue de faire face à ce fléau, notamment en luttant contre la corruption tant dans le secteur public que privé et en prévenant la fraude fiscale. Un accent devrait également être mis dans la lutte contre le chômage des jeunes, la précarité de certaines couches sociales pouvant dégénérer vers une radicalisation des positions, sources de crises et de conflits. Monsieur le Président, La CEEAC qui remercie l ONU et les autres Partenaires pour leurs soutiens multiformes apportés à la sous-région de l Afrique Centrale dans ce cadre, compte sur leur collaboration renforcée pour l amélioration et l application des Plans régionaux de lutte contre le terrorisme axé sur les personnes y compris l aide aux victimes. Par ailleurs, cette collaboration renforcée est indispensable pour mener à bien le processus d opérationnalisation du Centre Interrégional de Coordination (CIC), organe chargé de la mise en œuvre de la stratégie régionale de sécurisation des espaces maritimes du Golfe de Guinée, adoptée à l issue du Sommet de la CEEAC, de la CEDEAO et de la CGG, tenu à Yaoundé, en exécution de la Résolution 2039 du Conseil de Sécurité de l ONU. En outre, le renforcement des capacités portuaires en techniques de contrôle et de lutte contre les trafics de tout genre, devrait mobiliser la Communauté Internationale, car la criminalité organisée et les trafics de drogues influent directement sur la stabilité politique, la paix et le développement. 7
Enfin, la Sous-Région de l Afrique Centrale reste affectée par des grandes crises socio-politiques et humanitaires en République Centrafricaine, au Burundi, à l Est de la République Démocratique du Congo ainsi que par les exactions du groupe terroriste Boko Haram devenu Etat Islamique en Afrique de l ouest. La CEEAC souhaiterait une plus grande implication de la Communauté Internationale à la résolution durable de ces crises et ces menaces, et une sensibilisation pour des apports multiformes (financiers, logistiques matériels et techniques) aux pays engagés dans la lutte contre Boko Haram. Monsieur le Président, En guise de conclusion, au nom de la CEEAC, je voudrais indiquer que le Partenariat ONU/UA, associé à une bonne mobilisation des divers Partenaires et des Acteurs non étatiques, pourra permettre à l Afrique de réaliser l objectif de «Faire Taire les Armes en 2020», en vue de se concentrer sur le développement du continent. Cela suppose, en plus de la volonté politique et l engagement des Etats africains eux-mêmes de l UA, et des CERs, un esprit de solidarité accrue tel que réaffirmé dans l Agenda 2030sur les Objectifs de Développement Durables, adopté au cours de cette 70 e session de l Assemblée Générale de l ONU. Je vous remercie de votre attention. 8