PREMIÈRE ÉPREUVE DE MATHÉMATIQUES. Filière PC. (Durée de l épreuve : 3 heures) L usage d ordinateur ou de calculatrice est interdit.

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Transcription:

A 2015 MATH. I PC ÉCOLE DES PONTS PARISTECH, SUPAÉRO (ISAE), ENSTA PARISTECH, TÉLÉCOM PARISTECH, MINES PARISTECH, MINES DE SAINT-ÉTIENNE, MINES DE NANCY, TÉLÉCOM BRETAGNE, ÉCOLE NATIONALE DES PONTS ET CHAUSSÉES. CONCOURS D ADMISSION 2015 PREMIÈRE ÉPREUVE DE MATHÉMATIQUES Filière PC (Durée de l épreuve : 3 heures) L usage d ordinateur ou de calculatrice est interdit. Sujet mis à la disposition des concours : Cycle international, ENSTIM, TÉLÉCOM INT, TPE-EIVP Les candidats sont priés de mentionner de façon apparente sur la première page de la copie : MATHÉMATIQUES I - PC. L énoncé de cette épreuve comporte 6 pages de texte. Si, au cours de l épreuve, un candidat repère ce qui lui semble être une erreur d énoncé, il le signale sur sa copie et poursuit sa composition en expliquant les raisons des initiatives qu il est amené à prendre.

Méthode de Stein On note F l ensemble des fonctions bornées de N dans R. On note P l ensemble des suites de nombres réels positifs de somme égale à1: I J P = P =(p n,nø0) tel que n Ø 0,p n Ø 0 et p n =1. Pour P et Q deux éléments de P, on définit ÿ dist(p, Q) = sup p AµN - n ÿ - - ---- ---- q n = sup 1 nœa nœa AµN - A (n)p n 1 A (n)q n, où 1 A (n) =1si n œ A et 1 A (n) =0sinon. On pourra écrire P (A) pour q nœa p n. Dans tout ce qui suit, est un réel strictement positif fixé et h est un élément de F, c est-à-dire une fonction bornée de N dans R. I Préliminaires 1. Trouver le réel c tel que la suite appartienne à P. c n,nø0, n! 2. Soit p et q deux réels de [0, 1]. Calculer 3 4 dist (1 p, p, 0, ), (1 q, q, 0, ). 3. Soit f œ F et P œ P, montrer que la série de terme général (f(n) p n,nø 0) est convergente. 2

II Caractérisation Soit P =(p () n,nœn) œ P défini par p () n n = e n! pour tout n œ N. 4. Soit f œ F, montrer que la série de terme général (nf(n) p () n,nø 0) est convergente. 5. Pour tout f œ F, établir l identité suivante : f(n +1)p () n = nf(n) p () n. (1) Soit Q =(q n,nø0) un élément de P tel que pour tout f œ F, l identité suivante soit satisfaite : f(n +1)q n = nf(n) q n. 6. En choisissant convenablement des éléments de F, montrer que Q = P. III Résolution de l équation de Stein On note S h, l ensemble des fonctions f de N dans R, telles que, pour tout entier n Ø 0, l identité suivante soit satisfaite : f(n +1) nf(n) =h(n) h(k) p () k. (2) Pour simplifier les notations, on note h la fonction définie pour tout n Ø 0 par h(n) =h(n) h(k) p () k. 7. Montrer que S h possède une infinité d éléments et que pour tout f œ S h, pour tout entier n Ø 1, f(n) = (n 1)! n n 1 ÿ h(k) k k! (3) 3 TSVP

8. Pour f œ S h, pour tout entier n Ø 1, établir l identité suivante : f(n) = (n 1)! n k=n h(k) k k! (4) 9. En déduire que toute fonction f œ S h est bornée. IV Propriété de Lipschitz Pour une fonction f de N dans R, on considère la fonction f définie par f : N æ R On veut montrer que pour f œ S h, sup f(n) Æ 1 e nø1 n æ f(n +1) f(n). A sup h(k) inf h(k) kœn kœn B. (5) Pour un entier m Ø 0, on considère d abord le cas particulier où h = 1 {m} : On note f m l un des éléments de S 1{m}. h(m) =1et h(n) =0si n = m. 10. Établir pour 1 Æ n Æ m, l identité suivante : f m (n) = (n 1)! p () n m n 1 ÿ k k! 11. Établir une identité analogue pour n>mø 0 et en déduire le signe de f m (n) pour tout n Ø 1. 12. Montrer que la fonction f m est négative sur N\{0, m}. Indication : on distinguera les cas 1 Æ n<met n>mø 0. 13. Établir les identités suivantes : f 0 (0) = 1 e, f m (m) = e Q a k=m+1 k m k! + ÿ k m R k b pour m>0. k! 4

14. En déduire que sup nø1 f m (n) Æ 1 e On étudie maintenant le cas général. On définit la fonction h + par 15. Montrer que S h = S h+. h + (n) =h(n) inf kœn h(k). 16. Montrer que la série h + (m)f m (n) m=0 est convergente pour tout entier n Ø 1. 17. Montrer que la fonction f définie, pour tout n Ø 1, par f(n) = h + (m)f m (n), appartient à S h. m=0 18. En déduire que pour tout entier n Ø 1, f(n +1) f(n) Æ 1 e A sup h(k) inf h(k) kœn kœn B. En utilisant f et h = sup kœn h(k) h, on prouverait de façon analogue que pour tout entier n Ø 1, (f(n +1) f(n)) Æ 1 e A sup h(k) inf h(k) kœn kœn B, et qu ainsi l inégalité (5) est vraie dans le cas général. 5 TSVP

V Application probabiliste On considère (X k,k = 1,,n) une suite de variables aléatoires discrètes indépendantes. On suppose que pour tout entier k œ {1,,n}, X k suit une loi de Bernoulli de paramètre r k œ ]0, 1] : On pose = q n r k ainsi que P(X k =1)=r k =1 P(X k =0). nÿ S = X k et pour tout k œ {1,,n}, W k = S X k. On identifie la loi de la variable aléatoire S et l élément (P(S = k), kœ N) de P, l ensemble défini au début de ce texte. 19. Pour tout k œ {1,,n}, pour tout f œ F, montrer que X k f(s) =X k f(w k +1)et que E(f(W k )X k )=r k E(f(W k )). 20. Soit h œ F et f œ S h, établir l identité suivante. E (f(s +1) Sf(S)) = nÿ 3 4 r k E X k (f(w k +2) f(w k +1)). 21. Établir que dist(loi(s), P ) = sup AµN - E (f A(S +1) Sf A (S)) -, où f A est un élément de S 1A. 22. En déduire que dist(loi(s), P ) Æ 1 e nÿ rk. 2 Fin du problème 6