Préparé par : Craig Nicholson, DMA Productions Gestionnaire du projet à la Commission canadienne du tourisme : Mylène Deneault Coordonnatrice de produits, Cuisine & Hiver Septembre 2002
Introduction Le Canada est l'une des destinations les plus courues pour la motoneige dans le monde. C'est pourquoi il serait possible d'attirer plus de visiteurs au Canada pendant l'hiver et de les encourager à prolonger leur séjour et à dépenser davantage. Si c'était le cas, on pourrait améliorer de façon marquée la gamme de produits liés au tourisme d'hiver, surtout dans les régions rurales, où la pratique de la motoneige est synonyme de développement économique. La motoneige permettrait aussi d'atténuer les fluctuations saisonnières du tourisme et leurs répercussions sur la rentabilité des exploitations, surtout dans les régions où il n'y a pas de ski alpin. Pour évaluer les possibilités et obtenir une image précise de l'état actuel du produit touristique motoneige au Canada, la Commission canadienne du tourisme s'est associée au Conseil canadien des organismes de motoneige pour commander une étude nationale sur l'expérience "motoneige". Parmi les autres partenaires, notons : le ministère du Tourisme du Yukon, la Klondike Snowmobile Association, la Société des biens et des terres de la Colombie-Britannique, la British Columbia Snowmobile Federation, le ministère du Développement économiquede l'alberta, l'alberta Snowmobile Association, Voyage Manitoba, Snowmobilers of Manitoba Inc., Partenariat ontarien de marketing touristique, l'ontario Federation of Snowmobile Clubs, le ministère du Tourisme, de la Culture et des Loisirs de Terre-Neuve et du Labrador, et la Newfoundland and Labrador Snowmobile Federation. L'Étude nationale sur le produit touristique motoneige a récemment été achevée par Pannell Kerr Forster en collaboration avec Research Solutions, l'institut canadien de la recherche sur le tourisme, Drew North Consulting et Lumley Marketing and Leisure Events Ltd. Elle jette les bases d'un plan national de développement touristique de la motoneige. L'étude fait ressortir les points sur lesquels il faudra travailler pour s'assurer que le produit touristique motoneige est prêt pour le marché afin d'attirer des visiteurs 2 étrangers, particulièrement des touristes américains. L'étude établit également une vision et une mission stratégiques pour l'expérience "motoneige" au Canada : Vision stratégique Le Canada sera la meilleure destination pour la pratique de la motoneige au monde. Le produit touristique motoneige servira de pôle d'attraction non seulement pour accueillir un plus grand nombre de visiteurs domestiques et étrangers, mais aussi pour les inciter à rester plus longtemps et à dépenser davantage pendant la saison hivernale. L'expérience "motoneige" fait partie intégrante des moyens mis en œuvre pour promouvoir le Canada à titre de destination hivernale de choix. Mission stratégique L'industrie canadienne de la motoneige s'engage à offrir des produits et des expériences de calibre international au marché des motoneigistes novices et à celui des motoneigistes expérimentés, tout en favorisant la mise en place de produits et d'expériences touristiques d'hiver durables dans un esprit de responsabilité sociale et environnementale.
L'étude définit comme suit le produit touristique motoneige : " Tout voyage-personne effectué au Canada à partir de l'étranger ou de l'intérieur du pays, soit d'une province à l'autre ou à l'intérieur d'une même province, comprenant au moins un séjour de plus de 24 heures et pour lequel la pratique de la motoneige est soit le but principal du voyage ou fait partie d'un certain nombre d'activités exercées durant le voyage ". Cette définition exclut la plupart des activités de motoneige occasionnelles ou de détente où les touristes font des excursions d'une seule journée. Ainsi leurs dépenses en repas, essence, services et commodités ne sont pas comprises, ce qui explique la différence entre le montant de retombées économiques nationales de 3 milliards de dollars avancé couramment par le milieu de la motoneige, et les 528,8 millions de dollars de retombées économiques calculées selon la définition établie par l'étude. Ces 528,8 millions de dollars découlant de la pratique de la motoneige ont permis de verser 111,8 millions de dollars en taxes de toutes sortes (50,5 millions de dollars au fédéral, 49,2 millions de dollars au provincial et 12,1 millions de dollars au municipal) et de créer 5 230 emplois en 1999. Il faut souligner qu en 1999, la situation hivernal a été anormalement médiocre dans bien des parties du Canada. L'étude conclut que les objectifs de marketing souhaités sont, premièrement, de retenir les touristes motoneigistes actuels et, deuxièmement, de donner de l'expansion au marché des motoneigistes expérimentés et à celui des motoneigistes novices, tout en faisant connaître le Canada comme la meilleure destination pour le produit touristique motoneige. Même si la pratique de la motoneige constitue un élément important de l'image du Canada à titre de destination hivernale, l'étude a révélé que seul le bureau de la CCT de Milan, de même que les ministères du Tourisme du Québec, du Nouveau- Brunswick, de Terre-Neuve et Labrador et du Yukon ont fait de la motoneige une priorité 3 dans leur promotion des produits d'hiver. Dans tout le Canada, il n'y avait généralement pas de fonds réservés pour le financement d'activités de mise en marché de la motoneige, et très peu d'études de marché avaient été faites. Pourtant, au cours des dernières années, environ trois millions de Canadiens se sont adonnés au loisir de la motoneige. Chaque province et chaque territoire du Canada compte une organisation de motoneigistes sans but lucratif. On compte au pays 914 clubs de motoneige, qui regroupent 260 238 membres, dont 80 % habitent en Ontario et au Québec. De plus, les clubs exploitent 122 670 kilomètres de sentiers organisés et entretenus, notamment le Sentier de motoneige transcanadien, dont une bonne partie est financée par la vente de permis aux usagers. Toutefois, les recettes attribuables à la vente de permis ne permettent pas de couvrir l'ensemble des coûts d'entretien des sentiers. C'est pourquoi il faut compter sur l'aide de bénévoles (1,2 million d'heures de bénévolat en 2001-2002) et d'autres activités de financement pour combler les lacunes.
L'étude répartit les produits/l'expérience "motoneige" au Canada en quatre grands secteurs : Randonnées sur les sentiers Des réseaux de sentiers interreliés, balisés et entretenus qui relient de nombreuses collectivités et permettent des excursions en boucle, ont été créés surtout en Ontario, au Québec et au Nouveau-Brunswick. Des réseaux de sentiers assez intéressants existent au Manitoba, dans le centre de l'alberta, en Saskatchewan, en Nouvelle-Écosse, à l'île-du- Prince-Édouard ainsi qu'à Terre-Neuve et au Labrador, mais il faudrait leur apporter des améliorations pour qu'ils soient prêts à accueillir des touristes. Dans certaines parties de l'alberta, de la Colombie-Britannique et du Yukon, les sentiers en sont encore aux premiers stades de développement. Randonnées en montagne Surtout offert en Colombie-Britannique, au Yukon, dans l'ouest de l'alberta et à Terre- Neuve, ce tourisme d'aventure en motoneige amène les touristes dans l'arrière-pays, où il existe un nombre limité d'accès à des pistes peu fréquentées, et où les " zones récréatives " en neige profonde sur terrain montagneux ne sont pas interreliées. Marché des motoneigistes expérimentés/marché saisonnier Ce secteur se divise entre des excursions guidées et des excursions sans guide, qui supposent actuellement des nuitées/des forfaits. Marché des motoneigistes novices Ce secteur peut comprendre des excursions guidées, qu'il s'agisse d'excursions d'une journée ou de quelques heures ou de forfaits de plusieurs jours, ou encore d'excursions sans guide, habituellement sur des motoneiges de location. Selon que le produit est la randonnée sur les sentiers ou la randonnée en montagne, l'étude établit 13 conditions pour que l'expérience sur les sentiers ou en montagne soit " prête à l'exportation "; elles sont regroupées en trois grandes rubriques : sentiers, commodités sur les sentiers et degré de préparation des produits/des expériences. De plus, l'étude a examiné 13 destinations populaires auprès des motoneigistes et a fait ressortir trois catégories de " pratiques exemplaires " reliées entre elles et indispensables à leur succès : 1. Infrastructure : Sentiers entretenus, tracés et balisés offrant des services et des commodités accessibles qui offrent une bonne valeur et diverses possibilités d'expérience. 2. Partenariats : La coopération, les communications et la collaboration entre les clubs de motoneige locaux, les entreprises et les différents paliers du gouvernement permettent de mettre en place des destinations touristiques axées sur la motoneige qui connaîtront du succès, auront bonne réputation et seront durables. 3. Marketing : Divers outils de marketing, visant des segments de marché précis à long terme, jouent un rôle de premier plan dans la promotion d'une destination pour la motoneige, mais les résultats ne s'obtiennent habituellement pas avant au moins trois ans. 4
L'étude estime qu'il y a eu au Canada, en 1999, 954 000 visites-personnes avec nuitée qui comprenaient la motoneige comme activité touristique. De ce nombre, 845 000 concernaient des motoneigistes canadiens, dont la plupart sont restés dans leur propre province. En moyenne, leurs randonnées ont généré environ 1,2 million de nuitées à l'hôtel entre décembre et mars. Toutefois, seulement une nuitée sur vingt se passait dans un lieu d'hébergement couvert payant. Par ailleurs, le nombre de visites-personnes comptant une nuitée a atteint 75 000 pour ce qui est des Américains, qui provenaient surtout des États frontaliers, tandis que 34 000 concernaient des personnes de l'étranger. Pour les voyagistes spécialistes de la motoneige, la clientèle étrangère a acheté près de 50 % des forfaits motoneige tout compris, suivie de la clientèle américaine (38 %) et canadienne (15 %). Les voyagistes de l'ouest du Canada reçoivent en moyenne 4 600 clients, surtout des novices, par saison pour des excursions de deux ou trois heures jusqu'à une journée, tandis qu'ailleurs au Canada, chaque voyagiste a reçu en moyenne 210 clients pour des excursions qui ont duré de 4,5 à 5,5 jours, dont 60 % étaient effectuées par des motoneigistes expérimentés. Certains hôtels et centres de villégiature offrent des excursions en motoneige, surtout au marché national, tandis que les entreprises de location de motoneige desservent un marché dont la répartition serait composée à 80 % de Canadiens, à 15 % d'américains et à 5 % d'étrangers, et qui compte 80 % de motoneigistes expérimentés. Aucune donnée n'a été publiée au sujet de la taille totale de ce marché. Canada Convertir les 1,8 million de motoneigistes adultes qui pratiquent leur sport seulement à proximité de leur domicile en touristes adeptes des séjours de plus de 24 heures. Attirer 707 000 adultes novices qui ont exprimé un intérêt pour la motoneige. États-Unis Attirer de 500 000 à 1 million de touristes motoneigistes américains; Attirer 5,5 millions d'adultes novices qui ont exprimé un intérêt pour la motoneige. Reste du monde Les trois cinquièmes des acheteurs étrangers qui fréquentent le salon Rendezvous Canada (RVC) ont exprimé un intérêt pour la motoneige, comme activité en soi ou jointe à d'autres activités comme le ski et le traîneau à chiens. À la suite de cette analyse de marché, l'étude a conclu qu'il existait d'importants débouchés pour le produit touristique de la motoneige dans trois secteurs principaux : 5
L'étude a également effectué une analyse FFPM qui a révélé que, même si chaque province vit une situation unique, plusieurs thèmes nationaux peuvent être dégagés : Points forts Bénévoles et structure des clubs Organisations provinciales et nationales Système d'utilisateurs payeurs Géographie et climat Disponibilité de produits concurrentiels Points faibles Manque d'engagement ferme des secteurs public et privé Marketing Absence de financement durable pour couvrir les déficits opérationnels Épuisement des bénévoles Possibilités Accroître la collaboration entre les divers intervenants de l'industrie Présenter le Canada comme l'une des meilleures destinations touristiques d'hiver Faire valoir la faible valeur du dollar canadien par rapport au dollar américain Promouvoir l'accès à de grands espaces qui sont souvent interdits au public aux États-Unis Menaces Préoccupations environnementales Difficulté à obtenir des assurances à prix abordable Engagement à long terme défaillant des bénévoles Confiance chancelante des consommateurs L'étude se termine par la recommandation d'une série de stratégies de développement dans les domaines suivants : Stratégie de développement de produits L'étude énumère dix stratégies pour la création d'un produit de tourisme de première qualité axé sur la motoneige qui évoluera selon trois étapes critiques - lancement, miparcours, produit établi. Les stratégies portent également sur le renforcement des liens entre les sentiers touristiques et l'industrie de l'accueil. Stratégie de développement du marché Les marchés touristiques et du produit motoneige compte des voyageurs à haut rendement. L'étude propose 21 stratégies de développement du marché en vue de la création d'une stratégie nationale de marketing pour le produit touristique motoneige. Stratégie de développement organisationnel L'étude recommande de coordonner les efforts de l'industrie touristique et des organisations de motoneige afin de promouvoir le produit touristique motoneige tant au Canada qu'à l'extérieur du pays. Stratégie de développement financier L'étude identifie et étudie trois principaux secteurs qui doivent être financés si l'on veut que l'industrie canadienne de la motoneige connaisse du succès : fonds d'investissement, frais de fonctionnement et d'entretien et frais de marketing. Stratégie de développement des ressources humaines L'étude explique comment le Conseil canadien des ressources humaines en tourisme travaille présentement sur le développement des normes nationales pour l'expérience "motoneige" afin d'aider à promouvoir et à reconnaître une main-d'œuvre professionnelle et hautement qualifiée. 6
Stratégie de promotion de l'information Pour régler les nombreuses lacunes en matière d'information qui touchent la motoneige, l'étude formule dix suggestions en vue d'établir une stratégie nationale d'information pour le produit touristique motoneige. Stratégie de recherche L'étude recommande d'appliquer une stratégie constante et coordonnée de recherche en trois volets dans les clubs locaux, les provinces/territoires et l'ensemble du pays, incluant un sondage auprès des fervents de la motoneige. Mise en oeuvre des recommandations Enfin, l'étude présente des plans d'action à court, moyen et long terme pour la mise en oeuvre de ses recommandations. Le plan commence par la création d'un groupe de travail national sur le produit touristique motoneige, qui canaliserait les initiatives de communication, de mise en commun des renseignements, de collaboration en matière de marketing et de développement. Elle propose également à certaines provinces ou à certains territoires de mettre sur pied leur propre groupe de travail à des fins semblables. Le résumé de l'étude nationale sur le produit touristique motoneige se trouve à l'adresse suivante : www.canadatourisme.com (fichier PDF). Il est possible d'obtenir une copie imprimée de l'étude en faisant la demande à : Diane Racine, racine.diane@ctc-cct.ca (613) 946-9596 7