PRODUITS BOVINS. PRODUIRE et VENDRE EN CIRCUITS COURTS DES 7 FICHES ATELIER POUR LE MONTAGE DE PROJETS ET LE CONSEIL

Documents pareils
RÉSULTATS DE L OBSERVATOIRE TECHNICO-ÉCONOMIQUE DU RAD Synthèse Exercice comptable 2010

PERFORMANCE ENVIRONNEMENTALE DES CIRCUITS COURTS

EPREUVE ECRITE D ADMISSIBILITE

L INDUSTRIE AGROALIMENTAIRE

Etude-action pour le développement des circuits courts en pays Haut-Languedoc et Vignobles

ATELIER 3 Les nouvelles formes de consommation et de pratiques d achats et leur impact sur l aménagement du territoire 22 MAI 2012

CAPRINS LAITIERS + BOVINS VIANDE ENSILAGE DE MAÏS

Produits laitiers de ferme

Les Points de vente collectifs de PACA Etat des lieux et dynamiques

POURQUOI VISIOLYS? SOMMAIRE VOUS PROPOSE : Un monde qui bouge COMPRENDRE. Analyses et adaptations SE REPÉRER SE PROJETER ET CHOISIR

Les émissions de GES au quotidien et les gains possibles

Observatoire économique Entreprises conchylicoles du réseau Nautil

Agriculteur consommateur. choisir ses modes de vente. en circuits courts

Comment développer les métiers agroalimentaires en Afrique subsaharienne? Extraits d étude

DIAGNOSTIC DE DURABILITE du Réseau Agriculture Durable

DECiDE, un outil pour évaluer les émissions de gaz à effet de serre (GES) et les consommations énergétiques des exploitations agricoles wallonnes

Atelier : Numérique et Œnotourisme en Aquitaine. Document de cadrage pour la réunion du 7 mars 2012

LA DYNAMIQUE DES TROUPEAUX LAITIERS FRANÇAIS À L APPROCHE DE LA FIN DES QUOTAS

Les systèmes équins du Grand Ouest

Trajectoires laitières

B.T.S. N.R.C. SESSION 2006 Management et gestion d'activités commerciales. Proposition de Corrigé "JAMPI" Dossier 1 L entreprise et son marché

Annexe 1 b : Description des actions de l opération 0412 Maîtrise de l énergie Programmation

Panorama d une filière d excellence : les industries et technologies de santé

ACTION N 1 Réseau d élevages bovins laitiers en Agrobiologie

3 ème année. Cet appel à proposition s inscrit dans la continuité du travail engagé en année 1 et 2.

ÉDUCATION Côtes d Armor. Collèges publics. Charte de la restauration collective DIRECTION JEUNESSE PATRIMOINE IMMOBILIER

Monia Amami Franck Brulhart Raymond Gambini Pierre-Xavier Meschi

Les salariés de l économie sociale et solidaire

Coordination et rédaction Mario Beaulieu, économiste. Rédaction Marie-Hélène Žarnovičan, agro-économiste

Coûts des pratiques viticoles dans le Sud-Ouest en fonction de la typologie de production. Damien AMELINE, CER France Midi-Pyrénées

Moyens de production. Engrais

Les Rencontres de la Boulangerie

Factsheet Qu est-ce que le yogourt?

ANAIS LE LOGICIEL DE GESTION PRÉVISIONNELLE DE L ENTREPRISE AGRICOLE ET RURALE. Laboratoire Informatique de l ENITA de Bordeaux Tél.

Revenu agricole 2013 : une année délicate pour les productions céréalières

Comparer des prix. Comparer des gains. Prix du gazole dans deux stations service. Comparer des salaires entre pays. Encadrer des salaires

Quelles sont les chances des petits producteurs de se

Calcul de la marge brute en production laitière

DAIRYMAN aux Pays-Bas

LES OPÉRATIONS EXCEPTIONNELLES

La filière noisette : un développement des surfaces est encore possible d après Unicoque.

Projet «Typologie des systèmes d exploitation agricole»

Comment économiser de l électricité dans le bloc traite?

Rapport sur l intérêt des producteurs maraîchers de la région de Montréal quant aux modèles associatifs de mise en marché en circuits courts

«Les Potagers de Marcoussis»

Focus. Lien entre rémunération du travail et allocation de chômage

Systèmes bovins laitiers en Poitou-Charentes

De nouveaux indicateurs pour suivre la construction de logements

Les formations agroalimentaires dans la Loire


1 Qu appelle-t-on «marge»? Résumé

Conventions de calcul pour la réalisation des cas types en agriculture biologique

CENTRALE D ACHAT DU GRAND DIJON

Statistiques Exercice 2011

Le Baromètre MLS du marché résidentiel. Faits saillants. Province de Québec. 2 e trimestre 2010

Les retombées économiques de l industrie laitière au Canada. Rapport final. Les Producteurs laitiers du Canada

Statistiques Exercice 2012

L hygiène en restauration

Fiche descriptive d activités

Bovins viande. Effectifs troupeaux et animaux par région en Total élevages. Nbre de veaux pesés en VA0. Nbre de veaux pesés en VA4

Synthèse Contrat. d Objectifs. Diagnostic Les services de l automobile En Midi-Pyrénées. Réalisation Observatoire régional emploi, formation, métiers

I. PRESENTATION DES FACTURES DE DOIT

Elevage de chevaux de trait Comtois spécialisé en circuit de vente directe Vente de poulains finis 8 à 12 mois

APPEL À MANIFESTATION D INTÉRÊT

Stratégie Carbone et Energie de la STIB à l horizon 2030

La mobilité professionnelle revêt

La création d entreprise en milieu rural

Comment concevoir son lit biologique

Organisation des bâtiments dans les grands troupeaux 5 exemples d organisation spatiale en Europe

Standard du Commerce Equitable Fairtrade. les organisations de petits producteurs

ECOLE DES HAUTES ETUDES COMMERCIALES CORRIGÉ TYPE DE L EXAMEN

Conseil Spécialisé Horticole

Références technico-économiques Palmipèdes gras. Année 2011

Certificat de Spécialisation «RESPONSABLE TECHNICO-COMMERCIAL : AGRO-FOURNITURES»

L injection de biométhane dans le réseau de gaz naturel

LE TRAVAIL EN ÉLEVAGE BOVIN LAIT, BOVIN VIANDE ET OVIN VIANDE

1 - Salaires nets tous secteurs confondus

Les durées d emprunts s allongent pour les plus jeunes

Encaissement moyen du distributeur sur une entrée en salle de cinéma ( )

Micro-irrigation à Madagascar

industrie agroalimentaire

Évolution du budget automobile des ménages français depuis

Crédit d impôt en faveur de l agriculture biologique

Les essentiels de Côte-d Or Tourisme

1- Résultats généraux Consommations moyennes pour l ensemble des voitures particulières * Unité : litre/100 km

Observatoire économique et financier des exploitations horticoles et pépinières

Evaluation des émissions

Guide pratique de l. éco agent. des gestes. simples. et quotidiens. pour agir

Appel à projets 5,2. Se déplacer Se nourrir Se loger Le reste

Produire avec de l'herbe Du sol à l'animal

Cession de la clientèle des cabinets libéraux : les facteurs clés d une transmission réussie

De vraies perspectives d avenir Des dispositifs d accompagnement et de financements De multiples complémentarités

Site portail des Urssaf Employeurs > Dossiers réglementaires > Dossiers réglementaires > Avantages en nature

Située à 50km de Paris, la Bergerie est le lieu idéal pour vos Séminaires.

En zones herbagères, un système spécialisé lait, tout herbe

Quelles sont les principales formules utiles pour l étude de cas de vente?

ACTIONS GLOBALES. Optimisation des trajets de véhicules de moins de 3,5 tonnes ACTIONS SOCIALES ET SOCIETALES

Recensement des flottes de véhicules à motorisation alternative en Rhône-Alpes

allianceautopropane.com

Transcription:

PRODUIRE et VENDRE DES PRODUITS BOVINS LAITIERS FERMIERS EN CIRCUITS COURTS 7 FICHES ATELIER POUR LE MONTAGE DE PROJETS ET LE CONSEIL Projet Lauréat CASDAR 2010 Élaboration d un référentiel pour évaluer la performance technique, économique, sociale et environnementale et favoriser le développement des circuits courts de commercialisation piloté par :

avant-propos Les résultats présentés sur la transformation et la vente de produits bovins laitiers fermiers en circuits courts s intègrent dans le cadre d une étude plus large intitulée Élaboration d un référentiel pour évaluer la performance technique, économique, sociale et environnementale et favoriser le développement des circuits courts de commercialisation. Ce projet a réuni 61 partenaires dont 10 contributeurs (CeRD, FnAB, Institut de l Élevage, IFIP, ItAvI, trame, FRCIvAm, APCA/ReSoLIA, InRA/AgroSupDijon, InRA-SAD montpellier) en continu sur l ensemble du programme. en outre un groupe d experts composé de l InRA-AgroSupDijon, des Chambres d agriculture régionales de Bretagne, des Pays de la Loire, de Rhône-Alpes et de l Association régionale des vendeurs directs du nord-pas-de-de-calais (ARvD) et animé par l Institut de l Élevage a suivi l ensemble des travaux relatifs à l élaboration des références pour la filière bovin lait. Les enquêtes d exploitations bovins lait ont été réalisées par les partenaires suivants : Chambres d agriculture départementale et régionale de Bretagne (véronique Blier, Christèle Burel, Joëlle Peron, Forence travert, véronique vannier), Association régionales des vendeurs directs (ARvD) du nord-pas-de-calais (Claire Douchet, Julie Walle), Chambre d agriculture de région du nord- Pas-de-Calais (Adeline tadier), Chambres d agriculture départemental et régional des Pays de la Loire (Claire Besson, Yolaine Danard, emmanuelle Souday), Chambres d agriculture régionales de Rhône-Alpes (Rachel mermet, Aude miehé, Audrey tabone), Institut de l Élevage (emmanuel Béguin). Ce document a été préparé par : emmanuel Béguin (Institut de l Élevage), Aude miehé (Chambre régionale de Rhône-Alpes), Joëlle Peron (Chambre régionale de Bretagne), emmanuelle Souday (Chambre régionale des Pays de la Loire), Julie Walle et marie vandewalle (ARvD nord-pas-de-calais). sommaire IntRoDuCtIon...2 FIChe n 1 - LAIt DomInAnt...3 FIChe n 2 - BeuRRe-CRème DomInAnt...7 FIChe n 3 - BeuRRe-CRème SPÉCIALISÉ...11 FIChe n 4 - PRoDuItS FRAIS...15 FIChe n 5 - FRomAgeS AFFInÉS DomInAntS..19 FIChe n 6 - FRomAgeS AFFInÉS SPÉCIALISÉS...23 FIChe n 7 - gamme DIveRSIFIÉe...27 La relecture a été assurée par : André Leseigneur (InRA- AgroSupDijon), Damien hardy (Institut de l Élevage). 1 / 2011-2013 / PRoDuIRe et vendre DeS PRoDuItS BovInS LAItIeRS FeRmIeRS

introduction La transformation et la vente par des circuits courts de produits laitiers présentent une très grande diversité en France en termes de gammes de produits, de circuits, de volumes transformés ou encore de place de l atelier de transformation au sein des exploitations. Il existe des fortes spécificités régionales qui recouvrent à la fois des traditions en matière de produits fabriqués et consommés (avec ou sans signes officiels de qualité) mais aussi en termes de mode de commercialisation. Cette formidable richesse, tend à évoluer avec le développement des circuits courts dans des régions où ils étaient historiquement peu présents. De nouveaux producteurs qui se lancent dans cette activité avec des projets différents et parfois innovants en modifient le paysage toutes productions confondues, en 2010, un agriculteur sur cinq valorisent au moins une partie de sa production en circuit court. en production bovine laitière, ce sont près de 5 000 exploitations qui sont impliquées dans la vente de produits laitiers fermiers en circuits courts soit 6 % des 76 600 exploitations bovins lait françaises 1. Les circuits courts sont donc en pleine mutation qu il s agisse des exploitations les pratiquant, des consommateurs la plébiscitant et des formes de ventes mises en place. Les ateliers de transformation et de commercialisation en circuits courts de produits laitiers connaissent des trajectoires très évolutives. Les plus récents transforment généralement des volumes de lait plus modestes et développent une gamme diversifiée de produits commercialisés majoritairement via des circuits directs. Les ateliers plus anciens transforment des volumes de lait beaucoup plus importants et mettent en œuvre des stratégies variées en termes de transformation (gammes spécialisées ou diversifiées) et de commercialisation (combinaisons variables de circuits directs et indirects). S appuyer sur des repères adaptés aux différentes étapes de développement d un atelier pour prévoir ou analyser ses performances est indispensable. Ce second document, organisé sous forme de fiches Atelier par gamme de produits, complète une première publication qui développe de manière transversale l ensemble des points clés à réunir pour réfléchir, bâtir et réussir son projet. Ces fiches proposent des repères en matière de volumes transformés selon les gammes, les types de circuits et l ancienneté de l activité, de temps de travail, de coût des investissements et de performances économiques. Se lancer dans la vente directe ne s improvise pas! Être producteur de lait en circuit court combine trois métiers à la fois : éleveur, transformateur et vendeur. La construction d un projet en circuit court est un processus long dans lequel alternent questionnements, choix, tests, mise en place et évolution. vous pourrez vous référer à ces deux publications lors de ces différentes étapes. Pour avancer, prendre du recul, l accompagnement par un tiers est souvent bénéfique. n hésitez pas à vous faire aider par un conseiller ou à échanger entre pairs. Définition Le terme circuit court (CC) utilisé pour nommer l activité de transformation et commercialisation de produits laitiers fermiers s applique à la vente de produits issus de la ferme, soit directement auprès des consommateurs (remise directe), soit par l entremise d un intermédiaire unique entre producteurs et consommateurs (remise indirecte). Les circuits de vente de produits fermiers utilisant des affineurs, des grossistes, des revendeurs ou des centrales d achat s appuient sur au moins deux intermédiaires. Ils ne sont donc pas strictement considérés comme des circuits courts au sens défini par le groupe Barnier (2009). Dans notre étude, ces circuits longs de produits fermiers ont néanmoins été intégrés dans l activité circuit court des exploitations dès lors qu ils n écoulent qu une partie des volumes commercialisés et s avèrent donc impossibles à dissocier des circuits courts. 1 Agreste Recensement Agricole 2010, traitement Institut de l Élevage 2011-2013 / PRoDuIRe et vendre DeS PRoDuItS BovInS LAItIeRS FeRmIeRS / 2

Fiche 1 - Lait entier dominant L essentiel un volume de lait commercialisé par umo circuit court très important. Des circuits indirects diversifiés. une valorisation moyenne du lait : 1,10 ht /litre en moyenne avec une forte variabilité : 0,75 à 1,60 /l. La rentabilité repose sur deux facteurs principaux : la valorisation du lait et la productivité de la main-d œuvre. Capacité commerciale (négociation gms ), de gestion et de management (salariés). Besoin en capital élevé compte tenu de la taille importante de l atelier ; coût d investissement : 850 itres. LOCALISATION ET TYPES D EXPLOITATIONS Caractéristiques des 3 exploitations enquêtées Nb. par Régions 1 Bretagne, 2 Pays de la Loire nb. umo 6 (5 à 7,4) nb. vl 90 (80 à 110) Lait produit (l) 702 200 (647 500 à 871 300) Lait en CC 66 % (51 à 93 %) Les ateliers en circuits courts spécialisés ou dominants dans la vente de lait entier sont fréquents (un tiers des producteurs ayant déclaré des ventes hors laiteries en 2009) mais majoritairement de très petite dimension (moins de 10 000 litres). Les ateliers commercialisant en circuits courts plus de 100 000 litres de lait sont à l inverse plutôt rares. Ils se rencontrent plus particulièrement en Bretagne, Ile de France, Pays de la Loire et Aquitaine. Les exploitations enquêtées ont un troupeau laitier de grande dimension (plus de 80 vaches laitières [vl]) et un collectif de travail important mobilisé aux deux tiers (3,9/6 umo) sur l activité circuit court. La main-d œuvre se caractérise par un poids élevé du salariat (55 % des umo) majoritairement orienté sur l activité circuit court (70 % des umo salariés). une exploitation de Rhône-Alpes qui commercialise depuis peu uniquement du lait entier avec deux fontaines à lait (automate) n a pas été retenue dans ce groupe car ce type d atelier est très spécifique (voir fascicule Innovations dans les circuits courts ). CARACTÉRISTIQUES DES ATELIERS CIRCUIT COURT Le volume de lait utilisé est très important, supérieur à 300 000 litres, soit 120 000 litres par unité de main-d œuvre de l atelier. Cette forte productivité de la main-d œuvre s explique par la gamme (poids important du lait entier) mais aussi par des économies d échelle (atelier de grande dimension), une rationalisation et automatisation des tâches (remplissage automatique, conditionneuse automatique ) et par un mode de commercialisation fortement orienté vers des circuits indirects (gms, centrale d achat, grossistes, restauration). Volume de lait des ateliers lait dominant (en litres) Moyenne Médiane Mini Maxi volume de lait hors laiterie (circuits courts) 481 900 332 000 300 000 813 700 volume de lait en circuits courts par umo CC 119 600 109 900 100 000 149 000 3 / 2011-2013 / PRoDuIRe et vendre DeS PRoDuItS BovInS LAItIeRS FeRmIeRS

Lait entier dominant Les volumes utilisés sont importants (plus de 300 0000 l) et vendus via des circuits indirects (90 % du chiffre d affaires). Il s agit d ateliers plutôt anciens (5 à 10 ans ou plus de 10 ans) valorisant au moins 100 000 litres par unité de main-d œuvre de l atelier. Depuis leur création, les trois ateliers ont enregistré une progression médiane du volume commercialisé de 17 300 litres par an. La vente des produits repose sur sept types de circuits différents (de 5 à 8) mais 64 % du chiffre d affaires de l atelier se fait auprès de gms, centrales d achat et grossistes et 23 % auprès de la restauration commerciale (crêperie) ou collective. La remise directe (à la ferme, marchés, points de vente collectifs, tournées, salons et foires) est présente mais ne représente qu une part limitée du chiffre d affaires (10 %). Le recours aux circuits indirects permet l écoulement de volumes importants. DÉTAIL DE LA GAMME en moyenne, la gamme comprend cinq types de produits différents : Les deux-tiers du lait sont vendus sous forme de lait entier, cru et/ou pasteurisé. Le lait est commercialisé en bouteille ou en berlingot. Les yaourts et le fromage blanc représentent près de 20 % du volume transformé soit l équivalent de 81 000 litres de lait. Les autres produits : beurre, crème, lait ribot et crème dessert totalisent aussi près de 20 % du volume mais ils ne sont pas systématiquement présents dans la gamme. Caractéristiques de la gamme Volume de lait transformé/an (l) Pourcentage du volume transformé Pourcentage maximum du volume transformé Quantités de produits /an Nb. d ateliers concernés Lait entier 313 000 64 % 67 % 313 000 litres 3/3 Yaourts 46 600 10 % 20 % - 3/3 Fromage blanc 34 600 7% 8% 18 680 kilos 3/3 Beurre 56 500 12 % 23 % 2 590 kilos 2/3 Crème 22 400 5% 7% 2 180 litres 2/3 Autres produits 8 800 2% 6% - 2/3 TEMPS DE TRAVAUX tout confondu, le temps de travail annuel consacré à l atelier, est d environ 150 heures par semaine. Le temps de travail global par 1 000 litres de lait est de l ordre de 20 heures pour les deux ateliers transformant 300 000 à 350 000 litres (6000-7000 h/an) et de 12 heures pour l atelier de plus grande taille (10 000 heures/an). La transformation représente à peine plus de la moitié du temps (52 %). Rapporté aux 1 000 litres, le temps consacré à la transformation représente environ 9 heures dont 1,5 heure pour le nettoyage. L atelier de grande taille (volume transformé > 800 000 l) se démarque par un temps passé à la transformation par 1 000 litres nettement inférieur à celui des deux autres. Cet atelier à productivité de la main-d œuvre élevée est globalement bien équipé même si l automatisation des tâches n est pas systématique (remplissage manuel des bouteilles de lait, des pots de fromages blanc et de crème fraîche). Le temps consacré à la commercialisation rapporté aux 1 000 litres est de l ordre de 8,5 heures dont la moitié est consacrée à la gestion de l atelier (suivi des clients, facturation, gestion administrative du personnel ). Ce temps est plus réduit pour l atelier commercialisant un très gros volume grâce à une optimisation des tournées et à une économie d échelle. L atelier le moins efficace sur ce critère est pénalisé par un kilométrage important par 1 000 litres commercialisés. Temps de travail pour les ateliers lait dominant de grande dimension /an /semaine mini maxi transformation (yc nettoyage) 3 977 76,5 9,2 6,3 10,5 Commercialisation (yc gestion) 3 650 70,2 8,3 5,8 9,8 Total 7 627 146,7 17,5 12,1 20,3 2011-2013 / PRoDuIRe et vendre DeS PRoDuItS BovInS LAItIeRS FeRmIeRS / 4

Lait entier dominant Kilométrage annuel parcouru pour la commercialisation Km parcouru / an Km parcouru / 1 000 litres moyenne médiane moyenne mini maxi 38 330 50 000 88 29 167 La distance parcourue par 1000 litres est en moyenne proche de 90 kilomètres. Les écarts sur cet indicateur sont considérables entre ateliers. INVESTISSEMENTS MATÉRIEL ET LOCAUX Les niveaux d investissements des ateliers sont en partie liés aux volumes de lait transformés ainsi qu à la construction ou non de locaux neufs spécifiques. Deux ateliers utilisent des bâtiments neufs pour l activité circuit court (600 m 2 au total) pour un coût moyen de 400 000. La troisième exploitation a eu recours à de l auto construction pour limiter les investissements. Le coût du matériel lié à la transformation enregistré sur les exploitations s élève en moyenne à 120 000 (de 45 000 à 167 500 ). À cela s ajoute le matériel pour la commercialisation : étiqueteuse, emballage mécanisé (optionnel), facturation informatisée, logiciel de facturation, site Web, logiciel de traçabilité (optionnel), vitrine réfrigérée (optionnel) et camion réfrigéré (en propre ou en location). un producteur utilise également un transporteur en froid pour ses livraisons. Le coût d investissement total moyen de 850 par 1 000 litres présente des écarts importants entre ateliers Coût des investissements observés des ateliers lait dominant (un atelier âgé de 5 ans, deux ateliers de plus de 10 ans) PERFORMANCES ÉCONOMIQUES La valorisation moyenne en équivalent litre de lait (y compris le lait écrémé vendu en laiterie) est correcte : 1,10 htitres. on constate toutefois un écart du simple au double entre ateliers. La meilleure valorisation s explique par un très bon prix du lait entier commercialisé (1,14 HT /l) couplé avec un volume important du lait transformé en produits valorisant bien le lait (yaourts, fromage blanc, lait ribot). À l inverse, la valorisation la plus basse est obtenue par l atelier qui enregistre le plus bas prix du lait entier (0,73 HT) et qui commercialise le plus gros volume de lait avec une part importante transformée en beurre et crème (19 %) et une plus faible part en yaourts et fromage blanc (14 %). Valorisation du lait Prix de valorisation Eq. Lait ( HT /l) moyenne mini maxi Total Prix du lait entier HT ( /l) Matériel de transformation Prix des yaourts nature HT ( /pot) Matériel de commercialisation Prix du fromage blanc HT ( / kg) Prix du beurre HT ( / kg) Locaux (m 2 ) Coût moyen observé 408 800 119 560 10 010 273 230 (480 m 2 ) Prix de la crème HT ( / kg) 1,10 0,75 1,60 0,88 0,27 2,99 8,77 5,7 Les ateliers avec une gamme de produits frais basée sur le lait entier se caractérisent par un poids prépondérant des trois postes de charges : cession du lait, transformation et commercialisation. À eux trois, ils totalisent 87 % de l ensemble du coût hors main-d œuvre. Le coût de transformation est composé à 66 % par les charges d emballages et de conditionnement, à 27 % par les ingrédients et à 7 % par les produits d entretien, le petit matériel et les analyses sanitaires. Le poids des amortissements et frais financiers est également significatif compte tenu des investissements importants réalisés. 5 / 2011-2013 / PRoDuIRe et vendre DeS PRoDuItS BovInS LAItIeRS FeRmIeRS

Lait entier dominant Répartition des postes de charges hors main-d œuvre 14% 2% 2% 9% 32% 41% Le résultat des ateliers avant rémunération de la main-d œuvre et charges sociales s élève en moyenne à 300 itres soit un peu moins de 30 % du produit de l atelier (de 20 % à 35 % selon l efficience de l atelier). Ce résultat moyen masque des écarts du simple au triple entre ateliers. Coût cession lait /1000 L Coût transforma on /1000 L Coût commercialisa on /1000 L Coût eau électricité gaz /1000 L Coût ges on /1000 L Coût amort+entre en+ff CC /1000 L Détail des postes de produit et de charges hors main-d œuvre des ateliers lait entier dominant par 1 000 l de lait Produit Prix cession Coût transformation Coût commercialisation Dont coût transport Eau-gaz électricité-frais de gestion Amortissement entretien frais financiers Total des charges avant MO Résultat d atelier avant MO moyenne (%/produit) 1 080 320 (30 %) 245 (23 %) 107 (10 %) 23 (2 %) 31 (3 %) 74 (7 %) 777 (72 %) mini 760 320 147 33 10 20 26 569 150 maxi 1 599 320 432 238 42 48 115 1 152 447 303 (28 %) La rémunération moyenne brute de la main-d œuvre des ateliers analysés est supérieure à deux Smic par unité de maind œuvre (34 000,00 /umo) avec des écarts importants entre exploitations. Le niveau de valorisation du lait transformé s avère discriminant au niveau des résultats d atelier au sein de ce groupe. L une des exploitations, qui bénéficie d un prix de valorisation du lait très supérieur à la moyenne du groupe, obtient une rémunération nettement supérieure (49 000 /UMO affecté à l atelier). À l inverse, malgré une excellente productivité de la main-d œuvre, l atelier qui enregistre la plus faible valorisation du lait obtient le moins bon résultat d atelier, par 1 000 litres comme par UMO affectée à l atelier. Indicateurs économiques globaux Produit de l atelier Produit moins cession du lait /UMO CC moyenne 479 660 87 400 Charges avant MO CC (%/produit) 355 870 (74 %) Résultat de l atelier avant MO Résultats atelier /UMO Résultats atelier /heure 123 790 34 244 16,70 maxi - 140 530 (72 %) - 49 100 22,1 mini - 60 840 (80 %) - 22 400 12,4 2011-2013 / PRoDuIRe et vendre DeS PRoDuItS BovInS LAItIeRS FeRmIeRS / 6

Fiche 2 - Beurre et crème dominant L essentiel une gamme diversifiée : cinq types de produits différents en moyenne. une valorisation moyenne du lait : 0,96 ht /litre en moyenne, grande variabilité entre ateliers (0,7 à 1,85 /l). La rentabilité repose sur trois facteurs principaux : le prix de vente du beurre, l importance et la valorisation des autres produits (yaourts, fromage blanc, ) et la productivité de la main-d œuvre (volume de lait par umo CC). Des investissements modérés : 520 itres. LOCALISATION ET TYPES D EXPLOITATIONS Caractéristiques des 10 exploitations enquêtées Nb. par Régions 6 Nord-Pas-de-Calais, 3 Bretagne, 1 Pays de la Loire nb. umo 3,7 (2 à 6) nb. vl 65 (18 à 150) Lait produit (litres) 500 300 (86 800 à 1 208 700) Lait en CC 29 % (11 à 85 %) Ces ateliers se rencontrent traditionnellement dans le nord-pas-de-calais et en normandie. Ils se rencontrent également mais moins fréquemment dans d autres bassins laitiers où l activité circuit court tend à se développer comme en Bretagne et en Pays de la Loire. Les exploitations enquêtées ont une production laitière importante avec une part du lait produit commercialisée en circuits courts plutôt conséquente (29 %). Il s agit soit d exploitations conduites par un couple avec une dimension limitée (2,7 umo, 65 ha SAu, 37 vl), soit d associations familiales de plus grande taille (4,7 umo, 129 ha SAu, 93 vl). Les salariés qui représentent 35 % des unités de main-d œuvre sont présents dans huit exploitations sur les dix. Deux exploitations sont en agriculture biologique. CARACTÉRISTIQUES DES ATELIERS CIRCUIT COURT Le volume de lait transformé est important, un peu plus de 100 000 litres en moyenne, soit près de 70 000 litres par unité de main-d œuvre. Depuis leur création (2002 en année moyenne), tous ces ateliers ont enregistré une progression du volume transformé et vendu, de l ordre de 9 000 litres par an. Dans 9 cas sur 10, le lait écrémé est vendu à la laiterie, soit 62 500 litres en moyenne. Volume de lait des ateliers beurre-crème dominant (en litres) Pour l analyse des résultats, deux types d ateliers sont distingués : Moyenne Médiane Mini Maxi volume de lait hors laiterie (circuits courts) 104 730 115 570 45 860 160 000 volume de lait en circuits courts par umo CC 69 060 63 780 31 445 119 250 Type 1 : les volumes transformés sont limités (moins de 65 000 litres) et vendus presque totalement via des circuits directs (96 % du chiffre d affaires). Il s agit d ateliers récents (moins de 5 ans) ou plus anciens (plus de 10 ans) valorisant en moyenne 53 500 litres de lait avec un peu plus d une unité de main-d œuvre. La vente des produits repose sur 3 types de circuits différents (de 2 à 4) mais 91 % du chiffre d affaires de l atelier se fait à la ferme et/ou sur les marchés. Les autres types de circuits utilisés sont : les paniers, la restauration collective, les affineurs et les commerçants détaillants. Type 2 : les volumes transformés sont nettement plus importants (plus de 80 000 litres) avec un poids moyen important des circuits indirects (59 % du chiffre d affaires) recouvrant une grande diversité de situation (de 15 à 70 % du chiffre d affaires en remise directe). Il s agit d ateliers plus anciens (plus de 5 ans) valorisant en moyenne 127 000 litres de lait soit 75 000 litres par unité de main-d œuvre. La vente des produits repose sur quatre types de circuits différents (de 3 à 6) mais le chiffre d affaires de l atelier est réparti sur les différents types de circuit, par ordre décroissant : gms (29 %), à la ferme (20 %), commerçants détaillants (20 %), points de vente collectifs (PvC) (12 %) puis les marchés, la restauration collective, les salons et foires, les grossistes et les boulangers et artisans. 7 / 2011-2013 / PRoDuIRe et vendre DeS PRoDuItS BovInS LAItIeRS FeRmIeRS

Beurre et crème dominant DÉTAIL DE LA GAMME en moyenne, la gamme comprend cinq types de produits différents : Près de 80 % du lait est transformé en beurre et crème. Le beurre représente à lui seul près de 70 % du volume transformé soit plus de trois tonnes de beurre vendu par an (de 1 450 kg à 4 920 kg) et la crème 10 %. Les autres produits, très diversifiés, représentent un peu plus de 20 % des volumes transformés. Il s agit de lait cru, de yaourts, de fromage blanc et d autres produits : lait battu, lait ribot (lait fermenté), tarte, confiture de lait, crème dessert, riz au lait, glace, faisselles, fromage affiné. une exploitation se démarque avec 20 % du volume transformé en fromages affinés. Caractéristiques de la gamme Volume de lait transformé/an (l) Pourcentage du volume transformé Pourcentage maximum du volume transformé Quantités de produits /an Nb. d ateliers concernés Beurre 70 773 68 % 84 % 3 240 kg 10/10 Crème 10 210 10 % 18 % 780 litres 9/10 Lait entier 5 750 5% 13 % 5 750 litres 9/10 Yaourts 5 510 5% 13 % 5 890 kg 8/10 Fromage blanc 5 540 5% 13 % 2 470 kg 8/10 Autres produits 6 950 7% 20 % - 9/10 TEMPS DE TRAVAUX tous types confondus, le temps de travail total consacré à l atelier est de 63 heures par semaine. La transformation représente les deux tiers du temps total. Rapporté aux 1 000 litres, le temps consacré à la transformation s élève à 28 heures et 20 heures respectivement pour les ateliers de type 1 et 2. Le nettoyage représente 22 % de ce temps. Le temps consacré à la commercialisation et à la gestion de l atelier exprimé aux 1 000 litres est de l ordre de 24 heures pour les ateliers de type 1. Il diminue très fortement pour les ateliers de type 2 qui écoulent des volumes importants majoritairement via des intermédiaires. L atelier qui obtient le temps aux milles litres le plus élevé se démarque par la commercialisation de 46 000 litres d équivalent lait presque exclusivement à la ferme (96 %) sur la base d un horaire d ouverture du magasin de 5 heures par jour, 6 jours par semaine. Ce temps déclaré est souvent valorisé également pour d autres tâches (fabrication, temps personnel ). L atelier le plus performant aux milles litres transforme 155 000 litres en cinq produits (lait, beurre, crème, faisselles, fromage blanc) commercialisés à 75 % auprès de GMS et de commerçants détaillants avec un regroupement des tournées de livraisons (trois par semaine) lui permettant d optimiser temps et kilométrage malgré un relatif éloignement des grandes villes (18 900 km/an). Temps de travail pour les ateliers beurre crème dominant de type 1 /an /semaine mini maxi transformation (yc nettoyage) 1 607 30,9 28,1 20,0 30,2 Commercialisation (yc gestion) 1 243 23,9 23,5 16,8 37,0 Total 2 850 54,8 51,6 36,9 67,3 Temps de travail pour les ateliers beurre crème dominant de type 2 /an /semaine mini maxi transformation (yc nettoyage) 2 418 46,7 19,9 12,2 33,1 Commercialisation (yc gestion) 1 007 19,5 7,9 3,3 18,4 Total 3 425 66,3 27,9 15,5 38,7 2011-2013 / PRoDuIRe et vendre DeS PRoDuItS BovInS LAItIeRS FeRmIeRS / 8

Beurre et crème dominant Kilométrage annuel parcouru pour la commercialisation Km parcouru / an Km parcouru / 1 000 litres moyenne médiane moyenne mini maxi Atelier type 1 4 170 4 700 78 58 16 Atelier type 2 11 240 12 000 85 16 161 La distance parcourue par 1000 litres est en moyenne de 83 kilomètres. elle est comparable entre ateliers de type 1 et 2 avec des écarts très importants d un atelier à l autre. INVESTISSEMENTS MATÉRIEL ET LOCAUX Les niveaux d investissements observés sur les ateliers les plus récents sont fortement liés aux volumes de lait transformés. Les investissements les plus modérés, inférieurs à 30 000, correspondent aux ateliers transformant moins de 50 000 litres. À l inverse, les investissements supérieurs à 50 000 correspondent aux ateliers transformant plus de 100 000 litres. en moyenne, le coût d investissement total s élève à 520 par 1 000 litres. Dans la totalité des exploitations, les locaux ont été aménagés dans des bâtiments existants avec recours à de l auto construction et des aides à l activité circuit court ont été perçues pour un montant moyen de 6 320. Coût des investissements observés des ateliers beurre crème dominant (6 ateliers de moins de 10 ans) Total Matériel de transformation Matériel de commercialisation Locaux (m 2 ) Coût moyen observé 52 850 23 724 9 000 18 380 (63 m 2 ) Coût mini / maxi 26 000 /108 900 10 000 / 57 000 700 / 20 900 5 500 / 31 000 PERFORMANCES ÉCONOMIQUES La valorisation moyenne en équivalent litre de lait (intégrant le lait écrémé vendu en laiterie) de 0,96 htitres est nettement plus élevée (+ 50 %) que celle des ateliers beurre-crème spécialisés. La valorisation moyenne pour les deux exploitations en agriculture biologique ne se démarque pas (0,95 /l). Il existe de gros écarts de valorisation entre ateliers liés notamment aux types de produits commercialisés en complément du beurre et de la crème. Par exemple, l une des exploitations valorise très bien le lait (1,85 /l) grâce à la fabrication de yaourts (13 % du volume) et de riz au lait (8 % du volume) en complément du beurre. Cette bonne valorisation du lait, assure au final une rémunération de 23 600 par unité de main-d œuvre malgré un volume de lait transformé par unité de main-d œuvre moyen (45 400 litres). toutefois, diversifier sa gamme en complément du beurre n est pas suffisant pour assurer une bonne valorisation du lait. Bien valoriser le beurre reste important pour ce type d atelier. La plus faible valorisation du lait transformé (0,68 /l) est obtenue par un atelier qui commercialise 20 % du volume de lait en yaourts, tarte, confiture de lait, crème dessert et lait cru mais dont le prix de vente du beurre est faible (6,93 HT/kg) ce qui pénalise fortement la rentabilité de l atelier (4 400 /UMO). Valorisation du lait Prix de valorisation Eq. Lait ( HT/l) moyenne mini maxi Prix du beurre HT ( /l) Prix de crème HT ( / kg) Prix du fromage blanc HT ( / kg) Prix du yaourt HT ( / kg Atelier type 1 0,88 0,68 1,08 8,7 7,41 4,01 0,39 Atelier type 2 0,99 0,71 1,85 8,88 6,16 3,95 0,40 Ensemble 0,96 0,68 1,85 8,82 6,44 3,98 0,40 Les ateliers beurre-crème dominant sont caractérisés par un poids prépondérant de deux postes de charges : cession du lait et transformation. À eux deux, ils représentent près de 80 % de l ensemble des charges. Les ingrédients utilisés pour l ensemble des produits transformés représentent 48 % du coût de transformation et les emballages 39 %. Le coût des amortissements et frais financiers est minimisé dans nos résultats, compte tenu de l âge moyen des ateliers analysés. 9 / 2011-2013 / PRoDuIRe et vendre DeS PRoDuItS BovInS LAItIeRS FeRmIeRS

Beurre et crème dominant Répartition des postes de charges des ateliers beurre-crème dominant 6% 4% 2% 11% 50% 27% Coût cession lait /1000 L Coût transforma on /1000 L Coût commercialisa on /1000 L Coût eau électricité gaz /1000 L Le résultat des ateliers avant rémunération de la main-d œuvre et charges sociales s élève en moyenne à 350 itres soit un peu plus d un tiers du produit de l atelier. Ce résultat moyen masque des écarts de 1 à 4 entre ateliers à bonne performance et à faible performance sur ce critère. Ces écarts s expliquent principalement par de plus ou moins bonnes valorisations du lait entre groupes, en second lieu par des écarts de maîtrise des charges (emballages, ingrédients, transport). Coût ges on /1000 L Coût amort+entre en+ff CC /1000 L Détail des postes de produit et de charges hors main-dœuvre des ateliers beurre crème dominant par 1 000 l de lait Produit Prix cession Coût transformation /1000 l Coût commercialisation Dont coût transport Eau-gaz électricité-frais de gestion Amortissement entretien frais financiers Total des charges avant MO Résultat d atelier avant MO moyenne (%/produit) 1 036 (100 %) 340 (33 %) 186 (18 %) 42 (4 %) La rémunération brute moyenne de la main-d œuvre des ateliers analysés est proche de 1,4 Smic par unité de main-d œuvre (22 000 /umo) avec des écarts importants entre exploitations (de 4 000 à 37 000 ). Les ateliers les plus performants obtiennent une rémunération de l ordre de 30 000 par unité de main-d œuvre contre 10 000 pour les moins performantes. trois exemples illustrent différentes stratégies pour aboutir à des bonnes rémunérations de la main-d œuvre. Deux ateliers, obtiennent de bons niveaux de rémunération (28-30 k ) grâce à une productivité de la main-d œuvre élevée (100-120 000 litres/umo) couplée avec une excellente maîtrise des charges (455 et 605 itres), alors même que les niveaux de valorisation du lait obtenu sont plutôt bas (710 et 870 itres). Un troisième atelier obtient une rémunération correcte (23 k /UMO) malgré une faible productivité de la main-d œuvre (30 000 litres/umo) et grâce à une très bonne valorisation du lait transformé (1 430 itres) et à des charges maîtrisées (695 ). Indicateurs économiques globaux des ateliers 22 (2 %) 44 (4 %) 74 (7 %) 686 (66 %) 1/3 Sup. (**) 1 421 353 232 50 14 64 140 839 582 1/3 Inf. (** 834 320 202 54 30 54 50 681 153 (*) Y compris autres produits et achats revente (6 % du produit de l atelier CC) (**) Classement selon le résultat d atelier avant mo. 350 (34 %) Produit de l atelier Produit moins cession du lait /UMO CC Charges avant MO CC (%/produit) Résultat de l atelier avant MO Résultats atelier /UMO Résultats atelier /heure moyenne 104 654 42 827 68 119 (67 %) 36 535 21 927 11,10 1/3 Sup. (*) 116 594 47 848 69 571 (61 %) 47 023 31 679 16,50 1/3 Inf. (*) 66 765 33 993 54 581 (82 %) 12 184 10 432 4,70 (*) Classement selon le résultat d atelier avant mo /umo CC globalement, les ateliers de type 1, pénalisés par une plus faible productivité de la main-d œuvre, obtiennent une rémunération brute par umo plus faible de 14 500 contre 25 100 pour les ateliers de type 2. 2011-2013 / PRoDuIRe et vendre DeS PRoDuItS BovInS LAItIeRS FeRmIeRS / 10

Fiche 3 - Beurre et crème spécialisé L essentiel une gamme simple (2 à 3 produits) ou plus diversifiée : (5 à 6 produits). un bas niveau de valorisation du lait : 0,64 ht/litre en moyenne. La rentabilité repose sur deux facteurs principaux : d abord la productivité de la main-d œuvre (volume de lait par unité de main-d œuvre) puis le prix de vente du beurre. Besoin en capital variable selon les choix d investissements (achat neuf/occasion ; locaux aménagés ou construit à neuf) : de 550 à plus de 850 itres. LOCALISATION ET TYPES D EXPLOITATIONS Caractéristiques des 8 exploitations enquêtées Nb. par Régions 6 Nord-Pas-de-Calais, 1 Bretagne, 1 Pays de la Loire nb. umo 3,6 (2,4 à 5) nb. vl 68 (45 à 100) Lait produit (l) 468 500 (320 000 à 610 500) Ces ateliers se rencontrent traditionnellement dans le nord- Pas-de-Calais et en normandie. Ils se rencontrent également mais plus rarement dans d autres bassins laitiers où l activité circuits courts tend à se développer comme en Bretagne, Pays de la Loire, Alsace etc. Lait en CC 41 % (14 à 86 %) Les exploitations enquêtées ont une production laitière souvent importante avec une part du lait produit commercialisée en circuits courts élevée (41 %). Il s agit soit d exploitations de dimension moyenne (2,5 umo, 66 ha SAu, 53 vl) conduites par un couple, soit d associations familiales ou de tiers de plus grande taille (3,9 umo, 92 ha SAu, 73 vl). La main-d œuvre est caractérisée par un poids important du salariat (40 %), présent dans toutes les exploitations. L atelier circuit court mobilise la moitié de la main-d œuvre totale. CARACTÉRISTIQUES DES ATELIERS CIRCUIT COURT Le volume de lait transformé est important, proche de 200 000 litres en moyenne, soit 90 000 litres par unité de maind œuvre de l atelier. Depuis leur création, tous ces ateliers ont enregistré une progression du volume transformé et vendu, de l ordre de 7 000 litres par an en moyenne. La fabrication de beurre et de crème génère un volume important de lait écrémé commercialisé en laiterie (160 000 litres). Volume de lait des ateliers beurre crème spécialisés (en litres) Moyenne Médiane Mini Maxi volume de lait hors laiterie (circuits courts) 187 700 184 800 71 100 382 500 volume de lait en circuits courts par umo CC* 82 600 92 500 39 300 125 300 (*) hors exploitation hors norme Un atelier, particulièrement efficace en matière de fabrication et de commercialisation (vente principale en GMS), se démarque par une productivité de la main-d œuvre hors norme (318 000 litres transformés et commercialisés avec 0,4 UMO). Pour l analyse des résultats, deux types d ateliers sont distingués : Type 1 : les volumes transformés sont plus limités (moins de 180 0000 l) et vendus principalement via des circuits directs (70 % du chiffre d affaires). Il s agit d ateliers récents (moins de 5 ans) ou plus anciens (plus de 10 ans) valorisant en moyenne 103 000 litres de lait soit 78 000 litres par umo de l atelier. La vente des produits repose sur cinq types de circuits différents (de 3 à 7) mais 50 % du chiffre d affaires de l atelier se fait à la ferme et/ou sur les marchés. Les autres types de circuits utilisés sont par ordre décroissant : les tournées à domicile, les gms, la restauration collective, les dépôts-ventes, la restauration commerciale, les salons et foires, les commerçants détaillants, les paniers et les PvC. 11 / 2011-2013 / PRoDuIRe et vendre DeS PRoDuItS BovInS LAItIeRS FeRmIeRS

Beurre et crème spécialisé Type 2 : les volumes transformés sont nettement plus importants (plus de 200 000 l) et vendus en majorité en circuits indirects (65 % du chiffre d affaires). Il s agit d ateliers anciens (plus de 10 ans) valorisant en moyenne 272 500 litres de lait soit 100 000 litres par umo de l atelier. La vente des produits repose aussi sur 5 types de circuits différents (de 4 à 8) mais 58 % du chiffre d affaires de l atelier provient de ventes à des commerçants détaillants et/ou à des GMS. Les autres types de circuits utilisés sont par ordre décroissants de chiffres d affaires : les marchés (17 %), la ferme (14 %) puis les dépôtsventes, la restauration collective et commerciale, les points de vente collectifs, les tournées à domicile et les salons et foires. DÉTAIL DE LA GAMME en moyenne, la gamme comprend cinq types de produits différents : 95 % du lait est transformé en beurre et crème. Le beurre représente à lui seul plus de 80 % du volume transformé soit 7 tonnes de beurre commercialisées par an (de 2 900 à 16 800 kg). un seul atelier se singularise par une forte orientation vers la crème (49 % du volume). Les autres produits ne représentent que 5 % des volumes transformés. Il s agit de lait cru, de yaourts, de fromage blanc ou affiné, de lait battu, de lait ribot (lait fermenté) et/ou de gaufres. Caractéristiques de la gamme Volume de lait transformé/an (l) Pourcentage du volume transformé Pourcentage maximum du volume transformé Quantités de produits /an Nb. d ateliers concernés Beurre 151 930 84 % 96 % 6 970 kg 8/8 Crème 25 460 11 % 49 % 2 470 litres 7/8 Autres produits 10 310 5% 10 % - 7/8 TEMPS DE TRAVAUX La transformation représente les deux tiers du temps (74 % pour les ateliers de type 2). Rapporté aux 1 000 litres, le temps consacré à la transformation représente de l ordre de 19 heures pour les ateliers de type 1 et de 16 heures pour les ateliers de type 2. Le nettoyage représente en moyenne 16 % de ce temps. Deux ateliers se démarquent en matière de temps passé à la transformation : L un obtient un temps élevé par rapport à son groupe en raison de la présence de 7 % du volume transformé en fromage affiné. L autre se caractérise par une productivité exceptionnelle grâce à des équipements performants (écrémeuse de 700 l/h, baratte de 300 l, mouleuse), à une très bonne organisation du travail couplés avec la transformation d un gros volume de lait (380 000 l). Le temps consacré à la commercialisation et à la gestion de l atelier exprimé par 1 000 litres est de 12 heures pour les ateliers de type 1. Ce temps diminue fortement pour les ateliers de type 2 qui écoulent des volumes importants majoritairement par des intermédiaires. L atelier qui obtient le temps de commercialisation aux 1 000 litres le plus élevé se caractérise par un poids important des circuits directs (à la ferme, marchés) et par un nombre important de circuits de commercialisation (7 types). Cet atelier bénéficie pourtant d un kilométrage parcouru annuellement limité à 2 500 km. Temps de travail pour les ateliers beurre crème spécialisé de type 1 /an /semaine Temps de travail pour les ateliers beurre crème spécialisé de type 2 (*) mini maxi transformation (yc nettoyage) 2 328 45,6 19,1 13,4 27,1 Commercialisation (yc gestion) 1 487 28,9 12,2 4,4 24,6 Total 3 815 74,3 31,3 17,4 44 /an /semaine mini maxi transformation (yc nettoyage) 3 248 62,5 15,5 11,6 17,5 Commercialisation (yc gestion) 1 107 21,3 5,1 4,9 5,4 Total 4 355 83,8 20,6 18,8 22,4 (*) hors atelier avec 49 % de crème (148 heures/semaine ; 27,5 heures) et hors atelier hors norme (18 heures/semaine ; 2,4 heures) 2011-2013 / PRoDuIRe et vendre DeS PRoDuItS BovInS LAItIeRS FeRmIeRS / 12

Beurre et crème spécialisé Kilométrage annuel parcouru pour la commercialisation Km parcouru / an Km parcouru / 1 000 litres moyenne médiane moyenne mini maxi Atelier type 1 5 275 4 300 69 25 141 Atelier type 2 18 250 14 000 70 35 133 La distance parcourue par 1000 litres est en moyenne proche 70 kilomètres. elle est équivalente entre ateliers de type 1 et de type 2 avec des écarts très importants entre ateliers. INVESTISSEMENTS MATÉRIEL ET LOCAUX Les niveaux d investissements des ateliers sont en partie liés aux volumes de lait transformés. Les ateliers de type 1 ont investi de l ordre de 52 000 avec des écarts importants entre ateliers (24 000 à 99 000 ) alors que ceux de type 2 ont investi 152 500. Ces résultats moyens sont à utiliser avec prudence compte tenu de l ancienneté moyenne des ateliers (1 990). Le coût d investissement total de 553 par 1 000 litres est comparable entre les ateliers de type 1 et 2. Dans deuxtiers des cas, les locaux ont été aménagés dans des bâtiments existants avec recours à de l auto construction. Pour deux exploitations à volumes transformés importants (plus de 180 000 l), des bâtiments neufs ont été construits et le coût d investissement moyen atteint 857 par 1 000 litres. Des aides spécifiques à l activité circuit court ont été perçues par cinq ateliers sur six pour un montant moyen de 7 800. Coût des investissements observés des ateliers beurre crème spécialisés (1 atelier âgé de 5 ans, 5 ateliers de plus de 10 ans) Total Matériel de transformation Matériel de commercialisation Locaux (m 2 ) Coût moyen observé 102 080 24 830 20 830 54 420 (90 m 2 ) Coût mini / maxi 24 000 /215 000 10 000 / 50 000 4 000 / 55 000 5 500 / 12 000 PERFORMANCES ÉCONOMIQUES La valorisation moyenne en équivalent litre de lait commercialisé en circuit court après prise en compte du lait écrémé vendu en laiterie est basse pour les ateliers beurre-crème spécialisés : 0,64 htitres. elle est inférieure de plus de 20 % pour les ateliers de type 2 par rapport à ceux de type 1 qui commercialisent deux tiers de leurs produits par intermédiaires. Indépendamment de l importance de la crème dans la gamme, on constate des écarts de valorisation importants au sein de chaque type d atelier, notamment pour ceux de type 1. Par exemple, l une des exploitations de ce groupe valorise très bien son beurre (11,20 /kg HT). Ceci, couplé avec la vente d autres produits frais sur les marchés lui permet d obtenir une bonne valorisation du lait transformé (0,78 /l). Malheureusement, cette bonne valorisation relative du lait reste insuffisante pour assurer un bon niveau de rémunération de la main-d œuvre en raison d un volume de lait transformé par unité de main-d œuvre trop limité (57500 litres). Valorisation du lait Prix de valorisation Eq. Lait ( HT/l) Prix du beurre HT ( /l) Prix de la crème HT ( / kg) moyenne mini maxi Atelier type 1 0,66 0,56 0,78 8,66 7,13 Atelier type 2 0,52 0,48 0,56 7,38 6,37 Ensemble 0,64 0,48 0,91 8,23 6,72 (*) hors atelier avec moitié du volume transformé en crème (valorisation eq. lait de 0,91 /l) Les ateliers spécialisés beurre-crème sont caractérisés par le poids prépondérant du coût de cession du lait, poste qui représente à lui seul près de deux tiers des charges. Coût de cession du lait et de transformation totalisent à eux deux près de 80 % des charges. Les ingrédients utilisés pour la fabrication du beurre et des autres produits ne représentent que 19 % du coût de transformation, les produits d entretien, petit matériel et analyses en constituent 32 % et les emballages 49 %. Le coût des amortissements et des frais financiers inférieurs à 10 % des charges est ici minimisé, compte tenu de l ancienneté des ateliers analysés. 13 / 2011-2013 / PRoDuIRe et vendre DeS PRoDuItS BovInS LAItIeRS FeRmIeRS

Beurre et crème spécialisé Répartition des postes de charges des ateliers beurre-crème spécialisés 17% 2% 3% 20% Coût cession lait /1000 L Coût commercialisa on /1000 L Coût ges on /1000 L 22% 36% Coût transforma on /1000 L Coût eau électricité gaz /1000 L Coût amort+entre en+ff CC /1000 L Le résultat des ateliers avant rémunération de la maind œuvre et charges sociales s élève en moyenne à 210 itres soit un peu moins de 30 % du produit de l atelier. Ce résultat moyen masque des écarts de plus du double entre ateliers à bonne et à faible performance sur ce critère. Ces écarts s expliquent presque exclusivement par la plus ou moins bonne valorisation du lait entre groupes. Détail des postes de produit et de charges hors main-d œuvre des ateliers beurre-crème spécialisés par 1 000 l de lait moyenne (%/produit) Produit 720 (100 %) Prix cession 320 (46 %) Coût transformation 81 (10 %) La rémunération brute moyenne de la main-d œuvre des ateliers analysés est proche d un Smic par unité de main-d œuvre (16000,00 /umo) avec des écarts assez importants entre exploitations (9 500 à 27 500 *). Les ateliers les plus performants obtiennent une rémunération de l ordre de 24 000 par unité de main-d œuvre contre 10 000 pour les moins performants. Les écarts sur le produit moins le coût de cession du lait par unité de main-d œuvre explique ces écarts de rémunération. Les deux ateliers qui obtiennent les meilleurs résultats (*) mettent en œuvre des stratégies très différentes. L un s appuie sur une bonne productivité de la main-d œuvre (74 000 litres transformés et vendu avec 0,57 UMO) fruit d une bonne organisation. L atelier fonctionne avec une gamme simple (lait, beurre, crème) commercialisée via trois circuits (ferme, tournées, dépôt-vente). À l inverse, le second atelier transforme un volume important avec beaucoup de main-d œuvre (263 000 litres avec près de 4 UMO). La valorisation du lait est nettement supérieure (0,91 /l) grâce à une forte orientation de la gamme vers la crème fraîche et au recours à des circuits équilibrés entre vente directe (marchés) et vente à une diversité d intermédiaires. Les deux ateliers qui obtiennent les plus faibles résultats, sont caractérisés par un faible volume de lait par unité de main-d œuvre (moins de 60 000 litres). Indicateurs économiques globaux Coût commercialisation 49 (7 %) Dont coût transport 18 (3 %) Eau-gaz électricité-frais de gestion 23 (3 %) Amortissement entretien frais financiers 38 (5 %) Total des charges avant MO 511 (72 %) Résultat d atelier avant MO 1/3 Sup. (**) 898 320 105 47 21 24 53 548 350 1/3 Inf. (**) 662 320 102 47 17 27 26 522 141 (*) Y compris les autres produits et achats revente (5 % du produit de l atelier CC) (**) Classement selon le résultat d atelier avant mo. 209 (28 %) Produit de l atelier Produit moins cession du lait /UMO CC Charges avant MO CC (%/produit) Résultat de l atelier avant MO Résultats atelier /UMO Résultats atelier /heure moyenne (*) 109 569 30 968 74 051 (72 %) 35 518 15 954 7,40 1/3 Sup. (**) 140 677 36 243 80 486 (63 %) 60 191 23 992 11,70 1/3 Inf. (**) 101 101 24 190 75 209 (73 %) 25 892 10 356 4,30 (*) hors atelier hors norme (Résultat d atelier de 58 k pour 0,4 umo affecté à l atelier) (**) Classement selon le résultat d atelier avant mo /umo CC globalement, les ateliers de type 1, pénalisés par une plus faible productivité de la main-d œuvre, obtiennent une rémunération brute par umo plus faible de 13 650 contre 20 000 pour les ateliers de type 2. 2011-2013 / PRoDuIRe et vendre DeS PRoDuItS BovInS LAItIeRS FeRmIeRS / 14

Fiche 4 - Produits frais L essentiel Yaourt : le meilleur rendement de transformation (1 litre de lait 1 kg de yaourt). une très bonne valorisation au litre de lait : 2,19 /litre en moyenne. Des charges de transformation importantes (emballages, ingrédients) : un tiers des charges de l atelier et des équipements potentiellement coûteux (automatisation du conditionnement). La rentabilité repose principalement sur un facteur : la valorisation du lait (nécessité de travailler l image pour se démarquer surtout en gms : effort sur le packaging). Besoin en capital globalement modéré mais élevé par 1 000 litres de lait : environ 3 000. LOCALISATION ET TYPES D EXPLOITATIONS Caractéristiques des 7 exploitations enquêtées Nb. par Régions 3 Pays de la Loire, 2 Nord-Pas-de-Calais, 1 Bretagne, 1 Rhône-Alpes nb. umo 4,5 (3 à 9) nb. vl 94 (55 à 200) Lait produit (l) 701 000 (284 000 à 1 500 000) Lait en CC 7 % (3 à 15 %) Les ateliers à forte dominante produits frais sont présents partout en France mais davantage représentés dans les régions où le développement des circuits courts est plus récent (Pays de la Loire, Bretagne) et où l ancrage culturel des produits laitiers fermiers est moins fort (pas de tradition fromagère ou d achat en direct). Les exploitations enquêtées ont une production laitière plutôt importante avec une part du lait produit commercialisée en circuits courts faible. L atelier circuit court mobilise entre un tiers et deux tiers de la main-d œuvre de l exploitation. en revanche, le recours à la main-d œuvre salariée n est pas systématique (4 fermes sur les 7). Dans ce groupe, une exploitation se distingue par sa taille (1 500 000 litres de lait produits dont 180 000 litres commercialisés en circuits courts). CARACTÉRISTIQUES DES ATELIERS CIRCUIT COURT Le volume de lait transformé reste modeste, avec une moyenne de 55 500 litres, soit environ 20 000 litres par unité de main-d œuvre de l atelier. Volume de lait des ateliers produits frais (en litres) Moyenne Médiane Mini Maxi volume de lait hors laiterie (circuits courts) 55 500 32 400 11 800 180 000 volume de lait en circuits courts par umo CC 20 260 19 200 11 700 34 700 Pour l analyse des résultats, deux types d ateliers sont distingués : Type 1 : les volumes transformés sont faibles (moins de 50 0000 l) et principalement écoulés en circuits directs (55 % du chiffre d affaires). Ces fermes valorisent une faible partie du lait produit en circuits courts (5 % en moyenne) et ceci malgré l antériorité de leur activité (un seul atelier de moins de 5 ans). Le volume de lait valorisé en circuits courts est de 26 000 l/an, soit 15 200 l/umo de l atelier. La vente des produits s effectue sur cinq types de circuits (3 à 7), avec généralement deux circuits dominants (plus de 75 % du chiffre d affaires). La vente directe est majoritaire avec comme principaux circuits les marchés et les PvC, puis les paniers (25 % du chiffre d affaires pour 1 ferme) et les tournées de livraison (25 % du chiffre d affaires pour une autre ferme). La vente à la ferme est peu pratiquée. La part de vente à des intermédiaires (détaillants, gms) augmente avec le volume de lait transformé (de 10 à 60 %). Type 2 : les volumes transformés sont plus importants (130 000 l en moyenne) et vendus en circuits indirects (plus de 95 % du chiffre d affaires). Il s agit d ateliers récents (moins de 5 ans) valorisant en moyenne 32 800 litres par unité de maind œuvre de l atelier. La stratégie commerciale vise les intermédiaires de tous types : gms, détaillants, grossistes mais aussi restauration commerciale et collective. Ce dernier débouché représente 32 % du chiffre d affaires en moyenne. 15 / 2011-2013 / PRoDuIRe et vendre DeS PRoDuItS BovInS LAItIeRS FeRmIeRS