BILAN SECTORIEL DE L INDUSTRIE DES PÂTES ET PAPIERS DU QUÉBEC



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CONFIDENTIEL Reproduction et circulation interdites BILAN SECTORIEL DE L INDUSTRIE DES PÂTES ET PAPIERS DU QUÉBEC Mai 2003 2014 rue Jean-Talon Nord, bureau 217, Sainte-Foy, Québec, G1N 4N6 Tél.: 418-682-3344 Fax: 418-682-3424 2 Place du Commerce, bureau 100, Ile-des-Soeurs, Québec, H3E 1A1 Tél.: 514-845-6667 Fax : 514-845-6484

SOMMAIRE EXÉCUTIF Depuis les années 90, l industrie papetière connaît une phase de rationalisation et de fusions. Elle met l emphase sur : la qualité des produits; la productivité; le rendement optimal des installations de production; l amélioration de sa performance environnementale; la diversification de sa production; la réduction des coûts de production. Ce mouvement de consolidation est provoqué par : la maturité des marchés pour les produits de consommation de masse (ex : papier journal); la pression soutenue sur les prix, occasionnée par la venue sur le marché de producteurs à très faibles coûts de production; le faible rendement sur le capital investi; le fait qu il soit plus économique de faire l acquisition d usines existantes que d en construire de nouvelles lorsqu on veut augmenter la capacité de production. 16 sociétés au Québec possèdent 54 usines qui produisent 97% du volume produit au Québec. La valeur de la production du Québec en 2001 était de 12,2 milliards $ (CAD), générant une balance commerciale positive de 7 milliards $ (CAD). Le secteur dans son ensemble génère plus de 30 000 emplois au Québec. USINES DE PÂTE À PAPIER, DE PAPIER ET DE CARTON (SCIAN 3221) Usines de pâte à papier (SCIAN 32211) 322111 Usines de pâte mécanique 322112 Usines de pâte chimique Usines de papier (SCIAN 32212) 322121 Usines de papier, sauf le papier journal 322122 Usines de papier journal Usines de carton (SCIAN 32213) CIFQ BILAN SECTORIEL V3 i

PRODUCTION QUÉBÉCOISE DE PÂTES, PAPIERS ET CARTONS 000 tonnes métriques 1990 2000 2001 2002 % Tendances Papier journal 4 107 3 848 3 558 3 726 37 Cartons et autres papiers (1) 2 801 4 765 4 698 4 841 48 Total Papiers et cartons 6 908 8 612 8 256 8567 85 Pâtes commerciales n.d. 1 666 1 357 1 465 15 Production totale 7 717 10 278 9 613 10 032 100 1 Ne comprend pas les papiers et les cartons de construction Source : Tableau partiel tiré de Coup d œil 2002, Conseil des industries forestières du Québec (CIFQ) La production de papiers et cartons représente 85% de la production totale, alors que celle des pâtes commerciales représente 15%. La production de papier journal est marquée par une tendance à la baisse depuis 1990 et le Québec représente selon les années, 40 à 45% de la production canadienne; Les cartons et autres papiers sont en hausse, ce qui traduit bien l orientation des producteurs vers des produits à plus grande valeur ajoutée. Le volume global de la production québécoise a progressé de 30% de 1990 à 2002, alors que les revenus ont fait un bond de près de 50% pour la même période. Selon les régions du Québec, entre 30% et 63% des usines produisent du papier journal. Les investissements en immobilisation sont à la baisse depuis 1995 (962,7 M $) jusqu à 2001 (525,8 M $) dans une proportion de 45%. Ces investissements ont, au cours des ans, porté sur trois grands types de projets : la conversion des procédés de mise en pâte; les changements de vocation des machines à papier; l accélération des machines. Le recul des investissements s explique principalement par : la capacité de production excède la demande des produits; le papier journal est à maturité; l Asie connaît une croissance très soutenue de sa production et de ses exportations. CIFQ BILAN SECTORIEL V3 ii

On ne perçoit pas de reprises des investissements au Québec avant 2006 et même 2008. Les quelques investissements actuellement réalisés doivent générer un retour sur investissement de moins de 2 ans. La répartition des employés dans les usines : Production/opérations 10 700 56% Entretien 4 500 24% Bureaux 1 200 6% Cadres 2 600 14% Le taux de syndicalisation dans le secteur est de 40% dans les bureaux et 93% dans les usines. Le SCEP/FTQ est le plus important syndicat de l industrie avec plus de 65% des travailleurs d usines syndiqués et plus de 50% des travailleurs de bureau syndiqués. Le 2 e syndicat en importance est la Fédération du Papier de la CSN. Au fil des ans, les relations de travail se sont améliorées dans le secteur. L industrie québécoise des pâtes et papiers a consommé 30 millions de m 3 de matière ligneuse en 2001. De ce total, 12% proviennent de bois rond, 63% de copeaux, sciures et planures, 6% de sources extérieures au Québec et 19% de fibres recyclées. Les volumes d approvisionnement étant limités, il est évident que les entreprises du Québec ne pourront croître faute de matière première. Plus de 60% des expéditions québécoises de pâtes, papiers et cartons sont destinées au marché américain. La consommation américaine de papier évolue comme suit : papier journal : stable papier d impression et d écriture : en hausse Les principaux producteurs mondiaux de pâtes et papiers en 2001 sont : 1. Les États-Unis 2. La Chine 3. Le Japon 4. Le Canada 5. L Allemagne Le principal produit substitut au papier est composé des différents médias électroniques. CIFQ BILAN SECTORIEL V3 iii

La faiblesse du dollar canadien a compensé partiellement la stagnation des prix de vente. L augmentation de notre devise pourrait affecter plusieurs producteurs. La performance environnementale des papetières québécoises ne fait plus aucun doute. L industrie y a d ailleurs investi 1,6 milliard $ de 1992 à 1999. Au plan technologique, l industrie papetière est devenue au fil des ans un secteur de haute technologie. Au cours des années à venir, les prochains changements technologiques porteront sur : réduction des coûts de production sans hausse des volumes produits; gestion de la chaîne d approvisionnement : méthodes et organisation du travail; logiciels; réduction des temps de mise en course; réduction de la taille des lots; gestion de l entretien; changements rapides des grades de papier; efficacité énergétique; optimisation des équipements actuels. Au cours des 10 dernières années (1992-2002), l emploi a été particulièrement stable dans les usines (21 000 à 23 000 personnes). Dans les usines, environ 2 700 employés seront éligibles à la retraite entre 2003 et 2007 inclusivement et 3 600 autres de 2008 à 2012 inclusivement. Selon les usines, c est donc entre 15% (2003-2007) et 35% (2003-2012) des effectifs qui quitteront au cours des prochaines années. Sur l ensemble des départs à la retraite, 20% à 40% de ces personnes ne seront pas remplacées suite à divers exercices de réorganisation du travail. De plus, certaines fermetures de machines devraient affecter les embauches. Globalement, il y aura donc une réduction de 2 000 emplois au cours des 10 prochaines années soit 10% des emplois actuels en usine. Simultanément, le secteur devra embaucher environ 4 300 nouveaux employés répartis comme suit : production/opérations : 2 500 entretien : 1 200 bureaux : 270 cadres : 750 CIFQ BILAN SECTORIEL V3 iv

Cet important afflux de nouveaux travailleurs constitue soit une opportunité (nouveaux candidats, nouvelles exigences de formation, nouvelles compétences, évolution de la culture) soit une menace (départ de l expertise, transfert de connaissances, etc.). La rémunération des travailleurs de l industrie papetière québécoise figure parmi les meilleurs au Québec. Les traitements et salaires annuels moyens de l industrie sont de 40% supérieurs à ceux offerts par l industrie manufacturière en général. Les métiers en émergence ont une forte composante en informatique, électronique et instrumentation : Spécialistes en vibration Spécialistes en hydraulique Machinistes spécialisés avec les tours à contrôle numérique Techniciens de laboratoire Techniciens en instrumentation et contrôle Électrotechniciens Électromécaniciens Ingénieurs de procédé Informaticiens Mécaniciens de machines fixes Le personnel de supervision sera également en forte demande alors que 75% des superviseurs actuellement en poste seront remplacés au cours des 10 prochaines années. Leur nombre n augmentera pas mais leur travail sera en profonde mutation. En ce qui a trait à l ensemble des fonctions, on peut également envisager que les attentes évoluent vers : une plus grande flexibilité dans les différents postes et l organisation du travail dans son ensemble; une plus grande étendue des compétences des travailleurs; un réel décloisonnement des fonctions; une certaine remise en question et une adaptation du concept des lignes de progression basées exclusivement sur l ancienneté. Les métiers traditionnels seront moins en demande au cours des prochaines années. Ce phénomène affectera encore plus particulièrement les métiers très pointus et référant à des fonctions peu évoluées au plan technologique (ex. : soudeurs, huileurs, tuyauteurs et même les électriciens, etc.) En ce qui a trait aux directeurs, il y aura une réduction des effectifs à la gestion des approvisionnements. Au chapitre des préalables pour l entrée en fonction, les niveaux de scolarité requis se présentent comme suit : CIFQ BILAN SECTORIEL V3 v

À la production/opérations : les postes de techniciens requièrent généralement un DEC (63 à 70% des répondants) ou au moins un DEP en Pâtes et papiers - Opérations (17% à 26%); les postes d opérateurs (machines à papier, pâtes, finition, expédition et appareils de levage) requièrent généralement un DEP (65% à 83%) ou à tout le moins un DES (17% à 30%); les mécaniciens de machines fixes doivent posséder un DEP dans 73% des usines ou un DES (27%); les débardeurs, manutentionnaires et grutiers ont accès à un poste s ils détiennent un DEP ou un DES; les attentes à l égard des opérateurs au traitement des eaux sont plus élevées alors qu on demande un DEC dans 32% des cas ou un AEC (9%), un DEP dans 32% des cas et au minimum un DES dans le dernier 27% des cas. À l entretien : les postes de techniciens électriques, instrumentation ou instrumentation et contrôle requièrent un DEC spécialisé dans plus de 90% des usines; environ 50% des usines (ou plus) requièrent un DEP, un AEC ou un DEC pour les postes suivants : tuyauteurs (74%); plombiers (100%); machinistes (79%); mécaniciens industriels (81,5%); mécaniciens matériel roulant (68%); électriciens (100%); peintres, charpentiers, menuisiers (68,4%); soudeurs (71%). Bureaux : dans plus de 70% des usines, on demande un DEC ou un baccalauréat pour les postes : finances / comptabilité / administration; ressources humaines; approvisionnements; informatique; assurance qualité. CIFQ BILAN SECTORIEL V3 vi

Cadres : à l exception des postes de superviseurs et de surintendants, plus de 80% des usines requièrent une formation universitaire comme préalable à l embauche dans un poste de cadre; pour les superviseurs et les surintendants, un DEC ou un baccalauréat est maintenant exigé dans plus de 80% des usines. En matière de formation professionnelle, six commissions scolaires au Québec offrent un diplôme d études professionnelles (DEP) en Pâtes et papiers Opérations soit dans les régions de Gatineau, Ville de La Baie (Saguenay), Windsor, Carleton/St- Omer, Témiscaming, Donnacona. Une septième commission scolaire a obtenu une autorisation provisoire pour dispenser le programme de DEP en Pâtes et papiers Opérations dans la région de Charlevoix. En parallèle à ces programmes réguliers, certaines usines du secteur ont développé une approche de formation pour le moins intéressante alors qu elles offrent une formation DEP en collaboration avec leur commission scolaire et Emploi-Québec. La direction de ces usines peut même dans certains cas : participer au recrutement et à l admission des participants; héberger les salles de cours dans ses propres locaux; donner accès à ses installations de production pour des visites en usine, de la formation sur ses équipements et même des stages en cours de formation; libérer certaines ressources internes pour qu ils dispensent de la formation; recruter prioritairement les finissants de son choix pour combler certains postes. Ce programme est également intéressant du fait que les participants sont généralement de jeunes adultes présents sur le marché du travail depuis quelques années et qui souhaitent se donner de meilleures chances de carrière. Une des portes d entrée dans l industrie papetière est l attestation d études collégiales (AEC) en Production de Pâtes et Papiers qui est offerte par le cégep de Trois-Rivières. Par le passé, le cégep a offert le programme dans 4 autres régions soit le Bas Saint-Laurent, le Lac Saint-Jean, Montréal et la Mauricie. L autre porte d entrée dans l industrie est le diplôme d études collégiales (DEC) en Technologies des pâtes et papiers offert uniquement par le cégep de Trois-Rivières. Ce programme technique a une durée de trois ans et est dédié uniquement à l industrie des pâtes et papiers. CIFQ BILAN SECTORIEL V3 vii

Au niveau universitaire, plusieurs programmes touchent le secteur des pâtes et papiers. Il s agit de : baccalauréat en génie chimique; baccalauréat en génie électrique; baccalauréat en génie mécanique; baccalauréat en génie du bois; maîtrise en science des pâtes et papiers; maîtrise appliquée en génie ou en chimie du papier; doctorat en génie papetier. L Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) offre la gamme la plus complète d études universitaires en pâtes et papiers : le baccalauréat en génie chimique, profil pâtes et papiers, la maîtrise en sciences des pâtes et papiers et le doctorat en génie papetier. Elle offre également le baccalauréat en génie électrique et en génie mécanique, de même qu un certificat en pâtes et papiers. Le cégep de Trois-Rivières et l UQTR ont par ailleurs fusionné leurs composantes papetières pour former Centre intégré en pâtes et papiers (CIPP). Ce sera l occasion de renforcer la collaboration qui existe déjà, de développer une synergie des plus intéressantes et d implanter des installations modernes et flexibles qui permettront de remplir les missions de formation, d assistance technique, de recherche et de développement. L École Polytechnique de Montréal offre pour sa part un cours facultatif d introduction à l ingénierie des pâtes et papiers dans le curriculum de son bac en génie chimique, ainsi que des projets de fins d études orientés vers les pâtes et papiers et des stages en industrie. Elle propose enfin différents programmes de recherche à la maîtrise et au doctorat en génie papetier. L université McGill offre également un cours facultatif dans le cadre de son baccalauréat en génie chimique, une maîtrise appliquée (sans thèse) en génie ou en chimie du papier, ainsi que des programmes de recherche à la maîtrise avec thèse et au doctorat. De 1998 à 2002, le nombre de diplômés : a progressé au DEP passant de 115 (1998-1999) à 197 (2001-2002); a progressé pour l AEC passant de 17 (1998-1999) à 43 (2001-2002); a diminué au DEC de 28-30 à 20 (2001-2002). L industrie a une forte prédominance masculine et le demeurera si l on en juge par la composition des programmes de formation, tous ordres d enseignement confondus. CIFQ BILAN SECTORIEL V3 viii

En ce qui a trait au taux de placement des finissants, il est très élevé soit entre 83% et 100% selon les années. On constate que plus le niveau de scolarité est élevé, plus le taux de placement est élevé. La distribution de l âge des employés suit la même courbe pour les quatre regroupements que nous avons considérés soit : production/opérations, entretien, bureaux, cadres. Ainsi, le groupe le plus populeux est le 46-50 ans suivi du groupe des 51-55 ans et des 41 à 44 ans. Le nombre moyen d analphabètes est estimé à 3% dans l industrie. Les perspectives de départ à la retraite sont de 6 300 personnes de 2003 à 2012 soit environ le tiers des effectifs actuels : production/opérations : 3 500 personnes ou 33% de l effectif actuel; entretien : 1 600 personnes soit 33% de l effectif actuel; bureaux : 385 personnes soit 34% de l effectif actuel; cadres : 743 personnes soit 28% de l effectif actuel. Les métiers présentant des difficultés de recrutement sont : OUI NON Ingénieurs en mécanique 32% 68% Ingénieurs en chimie 36% 64% Ingénieurs en électricité 40% 60% Techniciens en électronique industrielle 16% 84% Techniciens en mécanique 16% 84% Techniciens en pâtes et papiers 20% 80% Opérateurs 16% 84% De façon générale, la localisation de l usine affecte fortement la capacité d attraction de la main-d œuvre spécialisée. Par ailleurs, l image de l industrie affecte également la capacité d attraction des jeunes et de la relève. La principale source de concurrence rencontrée par les DRH, au plan du recrutement et de la rétention de la main-d œuvre provient des autres usines du secteur. Au plan de l adéquation entre l offre de finissants de divers ordres d enseignement et la demande de finissants de la part de l industrie, on peut retenir que : DEP : Si la tendance des dernières années se maintient avec 180 et 200 finissants au DEP en Pâtes et papiers - Opérations, l offre de finissants devrait rencontrer la CIFQ BILAN SECTORIEL V3 ix

demande. Qui plus est, comme certaines usines organisent elles-mêmes leur propre programme, les besoins devraient globalement être satisfaits. AEC : La demande varie selon les besoins de l industrie. Ce programme peut être une alternative pour répondre à un manque de main-d œuvre au niveau des opérateurs. DEC : Il y a et y aura pénurie de finissants au DEC pour répondre aux besoins de l industrie. En effet, au cours des 5 prochaines années, le secteur aura besoin d environ 150 à 200 diplômés pour remplacer les départs à la retraite et si la tendance se maintient, c est au mieux 140 diplômés qui sortiront des cégeps spécialisés en pâtes et papiers. Note au lecteur : Voir également le chapitre 4 Conclusions et propositions CIFQ BILAN SECTORIEL V3 x

TABLE DES MATIÈRES SOMMAIRE EXÉCUTIF TABLE DES MATIÈRES i xi 1. INTRODUCTION 1 1.1 Objectif du bilan sectoriel 1 1.2 Mandat 1 1.3 Méthodologie 1 2. DESCRIPTION DU SECTEUR 5 2.1 Historique 5 2.2 Profil du secteur 7 2.2.1 Classification des activités 7 2.2.2 Production 10 2.2.3 Marchés 15 2.2.4 Valeur des livraisons 16 2.2.5 Importance du secteur 16 2.2.6 Investissements 17 2.2.7 Projets d investissement 19 2.3 Caractéristiques régionales 21 2.3.1 Nombre d usines et production 21 2.3.2 Présence syndicale et relations du travail 24 2.3.3 Problématiques régionales 26 2.4 Approvisionnements 27 2.5 Marchés des produits 29 2.5.1 Évolution de la demande 29 2.5.2 Pays concurrents 31 2.5.3 Produits substituts 33 2.5.4 Taux de change 33 2.5.5 Capacité concurrentielle des usines québécoises 33 CIFQ BILAN SECTORIEL V3 xi

2.6 Dossier environnemental 35 2.6.1 Performance environnementale 35 2.6.2 Recherche et développement 38 2.6.3 Lois et règlements 39 2.6.4 Normes 40 2.6.5 Enjeux environnementaux 41 2.7 Changements technologiques 41 3. DESCRIPTION DE LA MAIN-D ŒUVRE 43 3.1 Évolution du nombre d emplois 43 3.1.1 Distribution actuelle 43 3.1.2 Variation à long terme 44 3.1.3 Prévisions pour les cinq à dix prochaines années 45 3.2 Les emplois 46 3.2.1 Description des emplois 46 3.2.2 Niveau de la rémunération 52 3.2.3 Les métiers en émergence 53 3.2.4 Les métiers en déclin 54 3.3 Formation de la main-d œuvre 55 3.3.1 Préalables pour l entrée en fonction 55 3.3.2 Offre de services en matière de formation 60 3.3.3 Caractéristiques des programmes d études professionnelles et techniques 64 3.3.4 Révision des principaux programmes de formation 66 3.3.5 Évolution du nombre d inscriptions et de diplômés 67 3.3.5.1 Taux de placement des nouveaux diplômés 72 3.3.6 Difficultés rencontrées en matière de formation 74 3.3.7 Fonds national de formation de la main-d œuvre 75 3.3.8 Appréciation de la formation et attentes des employeurs 76 3.3.9 Cheminement de carrière et évolution en emploi 76 3.3.10 Perfectionnement et besoins de formation 77 3.4 Caractéristiques de la main-d œuvre 78 3.4.1 Âge et sexe 78 3.4.2 Niveau d analphabétisme 79 3.4.3 Tendances démographiques 79 3.4.4 Embauches et mises à pied 81 CIFQ BILAN SECTORIEL V3 xii

3.5 Adéquation entre l offre et la demande de main-d œuvre 82 3.5.1 Départs à la retraite 82 3.5.2 Difficultés en matière de recrutement 87 3.5.3 Perspectives professionnelles 2001-2005 90 3.5.4 Adéquation entre les départs à la retraite et les finissants en pâtes et papiers 92 4. CONCLUSIONS ET PROPOSITIONS 94 ANNEXES 1. Liste des usines de pâtes et papiers membres du CIFQ 2. Liste des responsables en ressources humaines qui ont été sollicités et ceux qui ont répondu au sondage 3. Avis technique concernant le sondage 4. Liste des personnes contactés et sites internet consultés 5. Références 6. Conditions d admission de quelques programmes d études 7. Titres d emplois spécifiques selon le code national des professions dans l industrie des pâtes et papiers 8. Lois et règlements Environnement 9. Professions et métiers dans l industrie des pâtes et papiers Descriptions des responsabilités et fonctions principales CIFQ BILAN SECTORIEL V3 xiii

LISTE DES TABLEAUX ET GRAPHIQUES Tableaux 1. Types de pâtes produites au Québec 12 2. Production québécoise de pâtes, papiers et cartons 13 3. Production canadienne de papier journal 14 4. Production canadienne de pâtes, papiers et cartons 15 5. Valeur des livraisons 16 6. Valeur des exportations 17 7. Balance commerciale - Pâtes et papiers 17 8. Investissements en immobilisations de l'industrie des pâtes à papier, des papiers et des cartons 18 9. Projets d investissement annoncés de 1 M $ et plus en 2001 et 2002 20 10. Usines de pâtes, papiers et cartons au Québec, 2002 21 11. Nombre d'usines québécoises de pâtes et papiers (juin 2001) et capacité de production 22 12. Capacité de production estimée des usines de pâtes et de papiers, selon les régions administratives (juin 2001) 23 13. Production de pâtes, papiers et cartons - Importance relative de chaque région 24 14. Origine de la matière ligneuse consommée par l industrie québécoise des pâtes et papiers 27 15. Coûts de production d une tonne de papier journal 28 16. Expéditions québécoises de pâtes, papiers et cartons selon la destination 30 17. Expéditions québécoises de papier journal 30 18. Expéditions québécoises de cartons et papiers autres que le papier journal 30 19. Expéditions québécoises de pâtes de bois 31 20. Principaux producteurs mondiaux de pâtes et papiers en 2001 31 21. Principaux producteurs mondiaux de papier journal en 2001 32 22. Principaux exportateurs de papier journal 32 23. Eau consommée dans les usines 36 24. Matières en suspension dans les effluents 37 25. Demande biochimique en oxygène dans les effluents 38 26. Sommaire des principales catégories d emplois dans l industrie des pâtes et papiers 47 27. Titres d emplois spécifiques dans l industrie des pâtes et papiers 50 28. Traitements et salaires par grand secteur industriel, Québec 2000 52 29. Rémunération annuelle 53 30. Diplômes exigés aux opérations 55 31. Niveau de scolarité minimum requis 56 32. Niveau de compétence requis selon les principaux groupes d emplois de l industrie des pâtes et papiers 59 33. Institutions d enseignement en technologie de l électronique industrielle et techniques de génie mécanique 61 34. Sommaire des diplômés en pâtes et papiers 1998 2001 67 35. Évolution du nombre d'inscriptions et de diplômés 1998-2002 - Commissions scolaires dispensant le DEP en Pâtes et papiers - Opérations 69 CIFQ BILAN SECTORIEL V3 xiv

36. Évolution des inscriptions et du nombre de diplômés - AEC en Production de Pâtes et Papiers 70 37. Statistiques scolaires - DEC en Technologies des pâtes et papiers - Cégep de Trois-Rivières 71 38. Taux de placement, DEP en Pâtes et papiers - Opérations 72 39. Taux de placement AEC en Production de Pâtes et Papiers 73 40. Taux de placement - DEC en Technologies des pâtes et papiers Cégep de Trois-Rivières 73 41. Évolution des versements au Fonds national de formation de la main-d œuvre pour l ensemble de l industrie des pâtes et papiers 75 42. Subventions accordées par le FNFMO à l industrie 76 43. Nombre de travailleurs selon l âge, par catégorie d emploi - Usines membres du CIFQ 78 44. Prévisions de départs à la retraite de 2003 à 2012 par sous-catégories d emplois (en nombre de travailleurs) 84 45. Départs à la retraite par ordre d importance 86 46. Mesures prises pour faire face aux départs à la retraite 87 47. Métiers et professions présentant des difficultés de recrutement 87 48. Principaux concurrents intersectoriels de recrutement 89 49. Le marché du travail au Québec Perspectives professionnelles 2001-2005 91 50. Travailleurs en poste Vs départs à la retraite 92 51. Besoins de remplacement des départs à la retraite 93 Liste des graphiques 1. Production québécoise de pâtes, papiers et cartons 14 2. Capacité de production estimée des usines de pâtes et de papiers, selon les régions administratives 23 3. La répartition des travailleurs selon leur affiliation syndicale 25 4. Consommation américaine de papier journal et de papier d impression et produit intérieur brut 29 5. Évolution de la qualité des effluents des usines québécoises de pâtes et papiers 36 6. Utilisation moyenne d'eau des papetières québécoises 37 7. Matières en suspension 37 8. Demande biochimique en oxygène 38 9. Distribution totale de la main-d œuvre 43 10. Distribution des travailleurs selon la catégorie d emplois 44 11. Variation du nombre d emplois dans les usines de pâtes et papiers du Québec 45 12. Évolution du nombre d'inscriptions et de diplômés DEP en Pâtes et papiers Opérations 1998-2002 68 13. Distribution selon l âge 78 14. Distribution des travailleurs selon le sexe par catégorie d emploi 79 15. Pyramide des âges, Québec, 1 er juillet 2001 80 16. Vieillissement de la population au Québec 80 17. Prévisions de départ à la retraite 82 18. Prévisions de départs à la retraite selon la catégorie d emploi 83 19. Mesures prises pour faire face aux départs à la retraite 86 20. Principaux concurrents intersectoriels de recrutement 89 CIFQ BILAN SECTORIEL V3 xv

1. INTRODUCTION 1.1 Objectif du bilan sectoriel Le Conseil de l industrie forestière du Québec (CIFQ) a effectué un court sondage au printemps 2002 auprès des gestionnaires œuvrant au sein des usines appartenant à ses membres. Ce sondage a révélé que l industrie papetière québécoise vit actuellement des difficultés de recrutement dans certains métiers et professions, et qu elle se dirige vers un renouvellement de main-d œuvre important dans un horizon de temps très rapproché. Selon ce sondage, la moyenne d âge des travailleurs est de 46 ans, 20% des travailleurs seraient admissibles à la retraite d ici cinq ans. Or, la relève dans certains types d emplois risque de ne pas être au rendez-vous. 1.2 Mandat En vue de se donner une stratégie et un plan d action énergique, les membres du CIFQ (voir liste des usines membres à l annexe 1) ont convenu, en collaboration avec Emploi-Québec et le ministère de l Éducation, de réaliser un bilan sectoriel précis de façon à dresser le portrait de l industrie, d identifier les problématiques entourant le renouvellement de la main-d œuvre et de dégager les orientations qui seront à privilégier afin d atteindre un équilibre entre l offre et la demande de main-d œuvre. La réalisation de ce bilan sectoriel a été confiée à la firme Concerpro Stratégies d entreprises inc. sous la responsabilité de M. André Turcotte, MBA, assisté de Mme Christiane Lepage, CA, M. Sc. 1.3 Méthodologie La méthodologie retenue pour la réalisation de la présente étude a été articulée selon trois grandes composantes. Phase 1- La revue de littérature et l'analyse des données statistiques Des sessions de travail ont été tenues avec les représentants appropriés des organismes suivants afin de répertorier les plus récentes analyses et données statistiques disponibles sur l industrie : CIFQ, MRN, ISQ, Statistique Canada, Emploi- Québec, MEQ, DRHC, CRIQ. CIFQ BILAN SECTORIEL V3 1

Il faut toutefois noter que l arrimage et la corroboration des données statistiques provenant de différentes sources ont été souvent complexes, voire parfois impossibles à effectuer puisque chaque source d information (Statistique Canada, Institut de la Statistique du Québec, Emploi-Québec, MRN, etc.) compile les données selon leurs besoins respectifs : le système de classification des industries, actuellement en cours d implantation, est maintenant basé sur le SCIAN, ce qui ne permet pas d avoir des données comparatives pour les années antérieures à moins d avoir des données précises sur les diverses catégories d industries étudiées; certaines sources compilent leurs données en ne tenant compte que des industries de la première transformation du bois (MRN) alors que d autres tiennent compte de tous les niveaux de transformation (CRIQ). Phase 2 - Des rencontres de haut niveau avec les leaders de l industrie Deux rencontres de mobilisation et d orientation stratégique ont été tenues en février 2003 avec la participation de vice-présidents et directeurs des ressources humaines de sociétés papetières du Québec. Ces rencontres portaient sur : l évaluation du contexte actuel de l industrie selon une lecture très contemporaine qu aucune source statistique ne peut donner; l identification des principales problématiques sectorielles et des voies de solution réalistement envisageables à cette date; l impact sur la main-d œuvre et les besoins d adaptation correspondants. Le déroulement général se présentait comme suit : Étape 1 : Validation des principaux changements survenus dans l industrie au cours des 3 dernières années et l identification des principaux changements anticipés dans l industrie au cours des 5 prochaines années et ce, pour les questions économiques, concurrentielles, les approvisionnements, l évolution générale de l industrie, la structure du secteur, les produits, la main-d œuvre, la technologie, etc.; Étape 2 : Évaluation des systèmes en place pour la gestion des ressources humaines, la formation interne et la formation académique et leur capacité à répondre aux exigences à venir, notamment en terme de renouvellement des ressources humaines; Étape 3 : Identification des principales problématiques sectorielles; Étape 4 : Identification des priorités d action. CIFQ BILAN SECTORIEL V3 2

Phase 3 - Un sondage auprès des usines membres du CIFQ Un sondage pour recueillir des données précises concernant le profil de la maind œuvre a été réalisé afin de dégager entre autres éléments le nombre précis de travailleurs dans les usines de pâtes et papiers et le besoin de relève suite aux départs à la retraite d ici les dix prochaines années. Ce sondage a été exécuté par Concerpro Stratégies d entreprises inc. Le questionnaire a été élaboré de façon à être acheminé et complété directement par Internet. Plusieurs relances téléphoniques et l aimable collaboration de plusieurs responsables de la gestion des ressources humaines (voir annexe 2) ont permis d obtenir 31 questionnaires complétés sur l ensemble des 53 usines sollicitées soit un taux de réponse de 58% et une marge d erreur de 13,1% (en tenant compte de l effet de pondération) à un niveau de confiance de 95%. La compilation des données de façon informatique et l élaboration des tableaux et graphes de résultats ont été confiées à Multi Réso, firme spécialisée dans de tels travaux (voir les avis techniques concernant le sondage à l annexe 3). CIFQ BILAN SECTORIEL V3 3

LE PROCESSUS D ÉLABORATION EN ACTION DU BILAN SECTORIEL DE L INDUSTRIE DES PÂTES ET PAPIERS DU QUÉBEC CIFQ BILAN SECTORIEL V3 4

2. DESCRIPTION DU SECTEUR 2.1 Historique L histoire du papier est une des plus remarquables et des plus importantes de l histoire de l humanité qui soit. Sa découverte par les Chinois remonte en effet à plus de 2000 ans. Le papier a longtemps été fabriqué à partir de fibres de chanvre, de lin, puis de coton. L augmentation de sa consommation provoqua la recherche de nouvelles matières premières. C est à l Allemand Keller qu on doit l idée de presser du bois contre une meule mouillée pour en extraire la fibre. La pâte de bois était née. La technologie papetière a cependant fait des pas de géants depuis cette époque. «Au Québec, les immenses territoires forestiers et les nombreux cours d eau ont largement contribué à l implantation de l industrie des pâtes et papiers. Plusieurs usines ont ainsi vu le jour en bordure du Fleuve Saint-Laurent et des rivières; leur pouvoir hydraulique permettait en effet de transporter le bois, d actionner les meules pour déchiqueter le bois et de faire tourner les machines à papier. C est en 1805, à Saint-André d Argenteuil, tout près de Montréal, qu a été construite la première usine papetière canadienne. Beaucoup plus tard, en 1865, dans une usine de Windsor en Estrie, est fabriquée industriellement la première pâte de bois du Canada. Cette première pâte de bois constitue en même temps la première pâte chimique canadienne puisque le bois est alors défibré par cuisson dans la soude caustique. Quant à la pâte mécanique, même si elle est beaucoup plus simple à fabriquer, elle ne sera produite commercialement que quatre ans plus tard, à Valleyfield. À partir de là, l industrie papetière commencera à prendre toute l importance que lui permet un pays riche de forêts et d eau. En 1880, on retrouvait 18 usines en activité et dès 1890, plus d une trentaine. L avènement du 20 e siècle marque un nouvel essor pour l industrie papetière québécoise qui profite de l augmentation de la demande de papiers aux États- Unis pour s imposer sur ce marché. Les papetières québécoises, dont la production était jusqu alors axée sur le pouvoir hydraulique, se tournent, après 1910, vers l électricité. Le faible coût de cette source d énergie permet d attirer d importants investissements. Les usines se multiplient donc, faisant rapidement du Québec l un des plus importants producteurs de pâtes et papiers au monde.» 1 De 1960 à 1985, le nombre de papeteries ne bouge guère au Québec, mais plusieurs vieilles usines ferment leur porte pour être remplacées par des nouvelles, plus performantes et respectueuses de l environnement. On produit désormais plusieurs types de pâte dont : thermomécanique, chimico-thermomécanique, kraft. 1 Tiré de «L industrie papetière du Québec au cœur de la vie de mille et une façons». AIFQ, 1998. CIFQ BILAN SECTORIEL V3 5

De toutes les innovations qui ont marqué l industrie, l une des plus significatives aura sans doute été l introduction de l informatique dans les usines, à partir de 1965. Au début, les ordinateurs ne fournissaient que quelques données mais leur utilité s est vite répandue à tous les aspects de la production, jusqu au contrôle automatisé des équipements et de la qualité, sans parler de la bureautique et de la gestion des entreprises. Depuis que la récolte en forêt est destinée presque entièrement aux scieries, les usines sont dorénavant approvisionnées non plus avec des billes de bois mais avec des copeaux, sciures, planures issus des usines de sciage ainsi que du papier récupéré. «Entrée dans une nouvelle ère marquée par une concurrence croissante et de nombreux changements technologiques, l industrie papetière québécoise entame, au cours des années 90, une phase de rationalisation et de fusions. Elle met aujourd hui l emphase sur la productivité et la qualité des produits de sa soixantaine d usines, l amélioration de sa performance environnementale et la diversification de sa production.» 1 «Le mouvement de consolidation des entreprises a amené une certaine concentration de l industrie du papier journal. En 2001, dix entreprises contrôlent maintenant près de 85% de la capacité de production en Amérique du Nord et figurant parmi celles-ci au premier rang une entreprise québécoise avec 34% de la capacité.» 2 «Parmi les principaux facteurs qui ont influencé le mouvement de consolidation des entreprises en Amérique du Nord au cours des dernières années, on retrouve : La maturité des marchés pour les produits de consommation de masse tels le papier journal; La pression soutenue sur les prix provenant des producteurs à très faibles coûts de production; Le faible rendement sur le capital investi; le fait qu il est plus économique de faire l acquisition d usines existantes que d en construire de nouvelles lorsqu on veut augmenter la capacité de production.» 2 1 Tiré de «L industrie papetière du Québec au cœur de la vie de mille et une façons». AIFQ, 1998. 2 Consolidation de l industrie des produits forestiers en Amérique du Nord, MRN, novembre 2002 CIFQ BILAN SECTORIEL V3 6

2.2 Profil du secteur Le Québec dispose sur son territoire forestier d une des meilleures fibres au monde, celle de l épinette noire, d une énergie hydroélectrique abondante et renouvelable, de même qu une main-d œuvre qualifiée. Ces facteurs ont permis à l industrie des pâtes et papiers (SCIAN 322) d occuper une place de choix dans l économie du Québec. En effet : Le secteur est fortement intégré à la vie quotidienne de 16 des 17 régions administratives du Québec. C'est l'un des principaux employeurs de la majorité de ces communautés et globalement l un des principaux employeurs du Québec (plus de 32 000 emplois selon les données estimées pour 2002); Le secteur est également fortement intégré au plan économique alors que 54 des 63 usines en place sur le territoire québécois sont la propriété de 16 sociétés et représentent 97% du volume produit au Québec; Les usines, généralement situées à proximité des ressources naturelles, jouent un rôle de premier plan en terme de développement économique au sein des régions éloignées des grands centres urbains; La valeur de la production de ces sociétés s est élevée à 12,2 milliards de dollars en 2001; L industrie se classait au premier rang de tous les grands secteurs manufacturiers en terme d investissements; Au cours de la période 1995-2001, les dépenses des entreprises faisant l objet du présent diagnostic ont totalisé 5,2 milliards de dollars, soit 19% de tous les investissements industriels réalisés au Québec; En 2001, la part relative du Québec dans le marché mondial des exportations de papier journal représente 18,5%; La balance commerciale québécoise 2001 générée par la pâte de bois de même que les papiers et cartons est de 7 milliards de dollars. 2.2.1 Classification des activités La classification des activités économiques du Québec (CAEQ) de même que la classification canadienne type des industries (CTI) ont été converties progressivement depuis 1997 selon la nouvelle classification SCIAN, le Système de Classification des Industries de l'amérique du Nord. Suite à l importance des échanges commerciaux en Amérique du Nord, le SCIAN a été élaboré afin d uniformiser l ensemble des classes qui décrivent la structure d'activités et la composition des économies du Canada, des États-Unis et du Mexique. Considérant que l ensemble des données statistiques seront dorénavant harmonisées, il devient approprié que les données de la présente étude soient, lorsque faire se peut, présentées selon la classification SCIAN. CIFQ BILAN SECTORIEL V3 7

Il est important de souligner ici que l implantation des nouveaux codes SCIAN se fait progressivement partout au Canada et que la conversion à cette nouvelle classification n est pas encore complétée. Il faudra attendre encore quelques temps avant que les systèmes d information des différentes instances gouvernementales soient complètement harmonisés. À ce jour, seulement quelques groupes d industries ont été complètement convertis sur la base des codes SCIAN, l industrie papetière faisant partie des groupes en cours de conversion. Pour cette raison, il nous a été impossible d obtenir toute l information statistique précise (codes à six chiffres) sur certaines catégories d usines faisant l objet de la présente étude. SECTEUR SOUS ÉTUDE Selon le SCIAN, l industrie papetière se retrouve sous le code 322 et comprend les établissements dont l'activité principale est la fabrication de pâte à papier, de papier et de produits du papier. La fabrication de pâte consiste à séparer les fibres cellulosiques des impuretés contenues dans le bois, le papier usagé ou d'autres sources de fibres. La fabrication de papier consiste à assembler ces fibres en une feuille. Il faut cependant noter que les usines de fabrication de produits en papier transformé résultant de diverses opérations de coupe et de façonnage effectuées sur du papier et d'autres matériaux ne font pas l objet de la présente étude. Les usines touchées par l étude sont regroupées sous le code 3221 «Usines de pâte à papier, de papier et de carton» lequel se subdivise en d autres classes industrielles : USINES DE PÂTE À PAPIER, DE PAPIER ET DE CARTON (SCIAN 3221) Usines de pâte à papier (SCIAN 32211) 322111 Usines de pâte mécanique 322112 Usines de pâte chimique Usines de papier (SCIAN 32212) 322121 Usines de papier, sauf le papier journal 322122 Usines de papier journal Usines de carton (SCIAN 32213) Nous décrivons dans ce qui suit chacune de ces classes et sous-classes à partir d informations extraites du site Strategis d Industrie Canada. CIFQ BILAN SECTORIEL V3 8

USINES DE PÂTE À PAPIER La classe 32211comprend les établissements dont l'activité principale consiste à fabriquer de la pâte à partir de n'importe quel matériau, par n'importe quel procédé. Ces établissements ne fabriquent pas de papier, mais vendent ou fournissent de la pâte à des établissements de fabrication. Sont inclus les établissements qui transforment les déchets de papier en pâte (usines de désencrage). Usines de pâte mécanique La sous-classe 322111 comprend les établissements dont l'activité principale consiste à fabriquer de la pâte à partir de n'importe quel matériau, par des méthodes mécaniques ou mi-chimiques. Les produits de cette classe sont : Pâte mécanique de défibreur Pâte semi-chimique Pâte mécanique Thermomécanique de pâte à papier Usines de pâte chimique La sous-classe 322112 comprend les établissements dont l'activité principale consiste à fabriquer de la pâte à partir de n'importe quel matériau, par des moyens chimiques. La pâte kraft est une pâte chimique obtenue après traitement au sulfate ou à la soude. Sont inclus les établissements qui transforment des déchets de papier en pâte. USINES DE PAPIER La classe 32212 comprend les établissements dont l'activité principale consiste à fabriquer du papier, mais pas de carton. Sont inclus les établissements qui fabriquent du papier en combinaison avec la fabrication de pâte ou la transformation de papier. Usines de papier sauf le papier La sous-classe 322121 comprend les établissements dont l'activité principale consiste à fabriquer du papier autre que du papier journal et du carton. Sont inclus les établissements qui fabriquent du papier (sauf le papier journal) en combinaison avec la fabrication de pâte ou la transformation de papier : Articles de maison en papier pâte Papier d'impression couché Couches, jetables, fabriquées en usine à papier CIFQ BILAN SECTORIEL V3 9

Papier de construction, recouvrements, insulations, imprégnations et feutres séchés, fabriqué dans une usine à papier Fabrication de produits hygiéniques en papier fait dans l'usine de papier Papier hygiénique, matière première pour (p. ex. pour fabrication d essuiemains, serviettes, tampons) Papier à démaquiller, matière première pour, fabriqué dans une usine à papier Papiers fins Usine à papier (sauf papier journal), et usine de transformation du papier, opération intégrée Usines de papier journal La sous-classe 322122 comprend les établissements dont l'activité principale consiste à fabriquer du papier journal, y compris du papier d'impression de pâte mécanique. Sont inclus les établissements qui fabriquent du papier journal en combinaison avec la pâte à papier (papier journal de pâte mécanique). USINES DE CARTON Enfin, la classe 32213 comprend les établissements dont l'activité principale consiste à fabriquer du carton. Sont inclus les établissements qui fabriquent du carton en combinaison avec la fabrication de pâte ou la transformation de carton. 2.2.2 Production La fabrication du papier et du carton s effectue essentiellement en quatre grandes étapes : la mise en pâte, le blanchiment, la formation de la feuille et la finition. La mise en pâte Lors de l étape de la mise en pâte, on utilise le bois. Celui-ci est formé de longues fibres de cellulose retenues ensemble par la lignine. «Pour produire la pâte à partir de laquelle on fabrique le papier ou le carton, il faut séparer les fibres les unes des autres et, selon le procédé utilisé, retirer ou non la lignine. Trois techniques différentes sont employées, selon la matière première utilisée et le type de pâte recherché par le client : le procédé mécanique : la pâte est obtenue en déchiquetant, sur une surface rugueuse, du bois rond ou des copeaux de bois mélangés à de l eau. Ce procédé requiert une grande quantité d énergie. Le procédé mécanique CIFQ BILAN SECTORIEL V3 10

endommage également les fibres de bois; aussi les pâtes de type mécanique servent-elles généralement à la fabrication de produits nécessitant moins de résistance (papier journal, papier à circulaires ). Pour contrer cet inconvénient, le défibrage du bois s effectue très souvent en présence de vapeur, laquelle aide au ramollissement des fibres; le produit obtenu est alors appelé pâte thermomécanique. L ajout de réactifs destinés à faciliter la séparation de la lignine et de la cellulose donne une pâte chimicothermomécanique. Moins énergivores, ces deux variantes du procédé mécanique permettent également d améliorer la qualité de la pâte et de minimiser l ajout de pâte chimique pour la production de papiers de qualité. le procédé chimique (la plus connue est appelée «kraft, qui signifie «fort» en allemand): la pâte est fabriquée en mélangeant des copeaux, de l eau et certains produits, puis en cuisant ce mélange dans un immense autoclave en présence de produits. Ce procédé permet de dissoudre la lignine et de libérer les longues fibres du bois sans les briser. Ce procédé exige également une plus grande quantité de bois pour produire une tonne de pâte, puisque la lignine est retirée de cette dernière. Les pâtes chimiques sont généralement utilisées pour fabriquer des produits demandant une grande résistance, comme les papiers d impression, certains papiers et cartons d emballage, les sacs d épicerie, etc. le recyclage : la pâte recyclée provient de papiers et de cartons récupérés qui sont déchiquetés dans d immenses broyeurs (triturateurs) et auxquels on ajoute de l eau pour ensuite en retirer l encre. Ce procédé nécessite moins d énergie que les précédents. La gamme de produits fabriqués à partir de pâte recyclée est de plus en plus vaste. Cependant, cette pâte est encore utilisée principalement pour produire des cartons, du papier hygiénique, des essuie-tout, du papier journal, des papiers mouchoirs et des serviettes de papier.» 3 Plusieurs types de pâtes sont produits par les papetières québécoises notamment : la pâte thermomécanique, la pâte chimico-thermomécanique, la pâte kraft et d autres types de pâtes mécaniques et chimiques. Les usines québécoises ont produit 4 834 tonnes métriques de pâtes mécaniques en 2002 soit près de 65% de la production totale, et 2 646 tonnes métriques de pâte chimique, pour une production totale de 7 481 tonnes métriques de pâtes de bois. 3 Le Papetier. Association des industries forestières du Québec. Vol. 37, n o 2 2001. CIFQ BILAN SECTORIEL V3 11

TABLEAU 1- TYPES DE PÂTES PRODUITES AU QUÉBEC '000 tonnes métriques 1970 1980 1990 2000 2001 2002 Pâtes thermomécaniques n.d. n.d. 2 205 3 252 3 463 3 529 Pâtes chimico-thermomécaniques n.d. n.d. 529 1 264 746 846 Autres pâtes mécaniques n.d. n.d. 1 863 653 469 459 Sous-total pâtes mécaniques 3 145 3256 4 597 5 169 4 678 4 834 Pâte kraft (sulfate) 1 324 1 570 1 815 2 261 2 190 2 279 Autres pâtes chimiques 1 447 1 452 804 379 312 367 Production totale 5916 6 278 7 216 7 809 7 180 7 481 Source : Coup d œil 2002, Conseil des industries forestières du Québec (CIFQ) Le blanchiment «Si elle n était pas blanchie, la pâte aurait la couleur du bois. Pour répondre aux demandes des consommateurs, son blanchiment est souvent nécessaire. Les produits utilisés servent à dissoudre ou éliminer davantage de lignine, cet adhésif naturel qui relie les fibres de bois. Le produit fabriqué est alors plus blanc et a moins tendance à jaunir avec le temps. Des recherches intensives et d importants investissements ont permis à l industrie de réduire considérablement l incidence environnementale des procédés de blanchiment. La formation de la feuille La pâte admise dans la caisse d arrivée contient généralement plus de 97% d eau. Elle est projetée sur une longue toile en mouvement. L action filtrante de cette dernière, combinée à celle d un système de succion, permet d extraire la majeure partie de cette eau et de former une feuille. Les fibres de bois qui s entrecroisent forment la feuille de papier ou de carton, sans qu on ait besoin d ajouter de colle pour les retenir ensemble. Cette feuille est ensuite pressée et séchée entre d immenses rouleaux. De nos jours, le séchage à l infrarouge, le séchage sur coussins d air et le séchage aux micro-ondes sont des technologies de pointe utilisées pour uniformiser le contenu en eau de la feuille. La finition Selon la finition désirée, la feuille passe entre des rouleaux chauffés (calandre) qui compriment et lissent sa surface. Des glaises spéciales peuvent également être ajoutées pour améliorer les propriétés de la feuille (fini de surface, qualité d impression, etc.). Durant l opération de bobinage de la feuille, on en vérifie électroniquement chaque caractéristique : teneur en eau, lissage, densité, couleur, opacité, résistance, etc. Les résultats de ces tests sont transmis par ordinateur au poste de contrôle où les ajustements sont effectués. CIFQ BILAN SECTORIEL V3 12

Conçus à partir de recettes différentes, les papiers et cartons possèdent des caractéristiques qui leur sont propres. Le sac d épicerie est solide, le papier pour photocopieur est très blanc, le papier des annuaires est très mince, le papier des magazines reproduit parfaitement les couleurs, les filtres à café sont poreux, les mouchoirs sont absorbants et les cartons peuvent être plats, ondulés ou enduits de cire. Bref, les possibilités offertes par les produits papetiers sont quasi illimitées.» 4 «Sur la soixantaine d usines au Québec, plus des deux tiers produisent des cartons, des papiers impression et écriture, notamment des papiers fins ainsi que des papiers pour encarts publicitaires et pour revues, en plus des pâtes commerciales. Ces dernières sont des pâtes de très haute qualité qui sont vendues à des papetières qui les intègrent à leurs mélanges pour en rehausser les propriétés.» 5 Plus précisément, elles produisent : Pâtes destinées à la vente Papier journal fini machine, surcalandré, etc. Cartons et cartons d'emballage Panneaux à basse densité Papiers fins et spéciaux Cartons de construction Papier kraft (emballage, carbone) Papiers hygiéniques La production québécoise des pâtes, papiers et cartons a atteint 10 278 000 tonnes métriques en 2000 pour baisser légèrement l année suivante et remonter en 2002 presque au niveau de 2000 avec 10 032 000 tonnes métriques. TABLEAU 2 - PRODUCTION QUÉBÉCOISE DE PÂTES, PAPIERS ET CARTONS 000 tonnes métriques 1990 2000 2001 2002 % Tendances Papier journal 4 107 3 848 3 558 3 726 37 Cartons et autres papiers (1) 2 801 4 765 4 698 4 841 48 Total Papiers et cartons 6 908 8 612 8 256 8567 85 Pâtes commerciales n.d. 1 666 1 357 1 465 15 Production totale 7 717 10 278 9 613 10 032 100 1 Ne comprend pas les papiers et les cartons de construction Source : Tableau partiel tiré de Coup d œil 2002, Conseil des industries forestières du Québec (CIFQ) Le tableau précédent permet de constater que : la production de papiers et cartons représente 85% de la production totale, alors que celle des pâtes commerciales représente 15%; la production de papier journal a été marquée par une tendance à la baisse de 1990 à 2001; 4 Le Papetier. Association des industries forestières du Québec. Vol. 37, n o 2 2001. 5 Industrie papetière du Québec au cœur de la vie de mille et une façons. AIFQ, 1998. CIFQ BILAN SECTORIEL V3 13