COBANKING. Revue du. n 3. Idée reçue... LA FINTECH FRANÇAISE : UNE CAUSE PERDUE FACE AUX LA BANQUE : REFLET D UN MONDE QUI CHANGE?



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Revue du n 3 COBANKING Octobre 2015 Idée reçue... LA FINTECH FRANÇAISE : UNE CAUSE PERDUE FACE AUX BANQUES FAUX Page 10 Coup de coeur FRANCE BARTER : LE TROC COLLABORATIF DES ENTREPRISES Page 13 Le point Co Zapping LE CO-FINANCEMENT : UNE TENDANCE EN PLEIN ESSOR LA BANQUE : REFLET D UN MONDE QUI CHANGE? Page 15 Page 16 cobanking.fr - Revue du cobanking n 3 1

SOMMAIRE P. 4 P. 6 P. 8 P. 10 P. 13 P. 15 P. 16 Lumière sur... FINTECH : UN SAVANT MÉLANGE DE FINANCE ET DE TECHNOLOGIE Et vous? LA FINTECH PEUT-ELLE FAIRE CONCURRENCE AUX BANQUES? L interview KANTOX REPENSE LA GESTION DES DEVISES POUR LES ENTREPRISES Idée reçue... LA FINTECH FRANÇAISE : UNE CAUSE PERDUE FACE AUX BANQUES Coup de coeur FRANCE BARTER : LE TROC COLLABORATIF DES ENTREPRISES Le point Co LE CO-FINANCEMENT : UNE TENDANCE EN PLEIN ESSOR Zapping LA BANQUE : REFLET D UN MONDE QUI CHANGE?

EDITO Chers lecteurs, chers cobanqueurs, À travers la revue du cobanking n 3, vous découvrirez la FinTech (startups spécialisées dans les technologies financières) d un nouvel oeil et sans langue de bois! Ce secteur émergent est un univers passionnant qui propose de changer la banque traditionnelle, figée dans un immobilisme ambiant et une communication opaque. Pleinement conscient des enjeux induits par l apparition de ces «Uber» de la banque, le législateur a entamé depuis 2007 une refonte d ampleur du paysage bancaire en créant notamment le statut légal des établissements de paiement. La chance de s inscrire dans ce mouvement, nous l avons saisie en obtenant l agrément d établissement de paiement décerné au compte-goutte par l ACPR (Autorité de contrôle prudentiel et de résolution) : un travail de deux ans qui porte aujourd hui ses fruits. Cet agrément, nous permettant de vous proposer en toute légalité et confiance des services de qualité, est le préalable à la construction de la nouvelle banque de demain. Bonne lecture! Marine, Juriste Payname cobanking.fr - Revue du cobanking n 3 3

Lumière sur... FINTECH : UN SAVANT MÉLANGE DE FINANCE ET DE TECHNOLOGIE À l origine, il existe des fournisseurs de services financiers qui vendent leurs produits et services aux clients. On note cinq segments financiers : les prêts, le marché des capitaux, la gestion des actifs, l assurance et le paiement. Aujourd hui, l industrie de la FinTech, c est-à-dire des entreprises de technologie financière, innove sur ces 5 segments. La FinTech, contraction entre «Finance» et «Technologie», bouleverse le modèle économique de l industrie financière. Elle repense notamment le fonctionnement de la banque à l aide des technologies numériques. La FinTech caractérise les startups à la fois financières et technologiques donc à mi-chemin entre le secteur financier traditionnel et les usages numériques d aujourd hui. La réflexion de base a été de se demander comment, au travers des usages numériques, on pouvait aborder les services financiers de manière différente pour fournir un service simplifié, en ligne ou sur une application mobile, comme accéder à un compte, s assurer ou encore placer de l argent sur de l épargne par exemple. Aujourd hui les startups de la FinTech se positionnent sur une partie réduite de l offre bancaire, c est-à-dire sur l épargne, le paiement mobile, la gestion de fortune, etc. On conçoit aisément qu innover sur toute la chaine de valeur d un sujet aussi complexe et soumis à une stricte réglementation ne permet pas de tout changer du jour au lendemain. Cependant, avec le temps, on peut imaginer des FinTechs qui prendront de plus en plus de place grâce à de nouveaux modèles innovants, à la fois en BtoB (business to business), en BtoC (business to consumers) et même en CtoC (consumers to consumers). «C est une lame de fond puissante qui risque d affecter durablement l industrie financière traditionnelle.» Hubert de Vauplane, avocat (banquier et trader repenti) Quels ont été les facteurs décisifs dans l émergence de la FinTech? Plusieurs facteurs se sont imbriqués au fil du temps pour déclencher un tsunami dans le monde de la finance. L ouverture de la réglementation à d autres acteurs Dans la FinTech, comme dans tout secteur lié aux flux d argent, la réglementation évolue et s adapte comme en témoigne le décret encadrant la finance participative (cowdfunding) fin 2014. En France, obtenir un agrément de l Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) ou de l Autorité des marchés financiers (AMF) est une démarche longue et compliquée, ce qui fait peser une incertitude sur la capacité des startups à exercer leur activité, incertitude que les investisseurs n apprécient guère. «C est un frein au départ, admet Eric Charpentier, fondateur de Payname. Mais une fois l agrément obtenu, c est un gage de qualité et de pérennité.» L industrie de la FinTech peut alors être légitime et proposer des services innovants dans le respect de la réglementation française garantissant aux utilisateurs une sécurité accrue et une relation de confiance à long terme. Des startups viennent perturber les acteurs en place. Si la plupart s associent ou se font racheter par les banques, quelques-unes souhaitent rester indépendantes pour changer réellement le modèle de la banque et non pas devenir l alibi innovation des banques traditionnelles, souvent engluées dans un mode de fonctionnement ancien. 4 Revue du cobanking n 3 - Poursuivez la lecture sur cobanking.fr

Le développement d Internet et des nouvelles technologies Depuis une vingtaines d année avec le développement d Internet, les modes de consommation ont été profondément bouleversés. Les réseaux sont plus rapides et moins chers, les interactions sont instantanées et mobiles. Ces avancées ont entrainé des changements sociétaux comme la mondialisation des échanges, la manière dont nous nous organisons socialement et dans les affaires, la façon dont nous interagissons, de nouvelles approches de la consommation et de la propriété. D autre part, on observe l accélération fulgurante des progrès technologiques avec l arrivée de l intelligence artificielle, l apprentissage machine, l internet des objets (bas débit), la cryptographie, le big data Les usages numériques se développant et se démocratisant fortement, la fréquentation des 37 862 agences bancaires françaises a chuté pour laisser place à l utilisation des applications ou des services en ligne en pleine croissance. «La technologie va effacer la difficulté.» Louis de Froissard, Bordeaux «FinTech» Un ras le bol du monde de la finance Souligné lors d une précédente «Idée reçue : Je ne peux pas me passer de ma banque», seulement 17% des français vont une fois par mois en agence contre 60% il y a 5 ans et dans 86% des cas, ils s y rendent pour régler des opérations administratives. Quant au conseil, il n intervient que dans 16% des contacts uniquement : le banquier qui connaissait ses clients et leurs projets a disparu pour devenir conseiller en produits bancaires et d assurances. En outre, les lourdeurs structurelles et réglementaires ne permettent pas aux banques de répondre efficacement aux nouvelles attentes de consommation de leurs clients. A l inverse, la souplesse d une FinTech permet d innover, tout en respectant la réglementation, pour réagir rapidement et s adapter d abord aux besoins des utilisateurs avant de penser «règles et conformités». En plus de l immobilisme face à la révolution digitale et aux nouveaux usages, la crise qui a éclatée dans la finance en 2008 a affecté l économie du monde entier et brisé la confiance des citoyens dans un système financier opaque. La finance actuelle dicte ses lois, endette les États, pollue les banques, l économie et la société. Quel rôle peut jouer la FinTech pour révolutionner la finance? L industrie FinTech, dans son approche souple, digitale et «user first» (prise en compte du besoin utilisateur avant tout), porte un enjeu majeur pour le développement de services financiers innovants pour tous. Les consommateurs ont tout intérêt à ce que de nouveaux acteurs bousculent les acteurs établis du secteur financier afin de : SIMPLIFIER LES SERVICES FINANCIERS pour donner la possibilité aux utilisateurs de comprendre et donc de mieux maitriser leurs finances et de prendre de meilleures décisions. JURER TRANSPARENCE ET ÉTHIQUE, que ce soit dans l utilisation des données utilisateurs ou dans la conduite du projet, pour redonner du sens à l argent. REVENIR À UN VRAI MODÈLE DE PROXIMITÉ car l agence n est plus associée à la proximité. La FinTech dispose de toutes les clés pour une écoute personnalisée. Elle a les atouts nécessaires pour créer des interfaces co-construites dans un mode de relation s inspirant de l économie collaborative où les clients définissent leurs besoins contrairement aux banques traditionnelles qui proposent des produits pré-formatés. RÉDUIRE LES COÛTS des services et des produits. 5 Poursuivez la lecture sur cobanking.fr - Revue du cobanking n 3 5

Et vous... LA FINTECH PEUT-ELLE FAIRE CONCURRENCE AUX BANQUES? Plus de 4 français sur 10 sont prêts à adopter des services financiers alternatifs selon le sondage Syntec Numérique Odoxa. En effet, s ils ont encore besoin d être convaincus du niveau de sécurité de ces technologies, les français se déclarent prêts à recourir aux FinTechs. Comme nous sommes curieux par nature et concernés par vos attentes, nous avons décidé de poser la question aux utilisateurs de Payname. Une cinquantaine de personnes (65 % d hommes et 35 % de femmes pour un âge moyen de 35 ans) a répondu à cette enquête et nous les remercions La FinTech a déjà quasiment convaincu la moitié des français Le sondage Syntec Numérique Odoxa montre que : 42 % des Français sont prêts à adopter des services bancaires en ligne ne s appuyant pas sur un établissement physique. Pour 49 % des Français, la disparition des nombreuses «paperasses» administratives constitue le principal avantage des «FinTechs». Déjà sensibilisés à la pratique du cobanking, les participants à notre enquête répondent en majorité «OUI» (83 %), à la question, «pensez-vous que les startups de la FinTech comme Payname puissent faire concurrence aux banques traditionnelles?» Les principales raisons de cette [quasi] unanimité : L innovation (24 %) La réduction des frais (16 %) L efficacité (16 %) La mauvaise réputation des banques (11 %) DANS LES 5 ANS QUI VIENNENT VOUS ÊTES PRÊTS... À participer à une campagne de crowfounding. 43% À changer de banque pour une banque en ligne qui ne dispose pas d établissement physique 42% À utiliser votre mobile à la place de votre carte bancaire pour payer chez les commerçants 37% sondage Syntec Numérique Odoxa La transparence (9 %) En revanche, lorsqu on évoque la possibilité que la banque se fasse éjecter par la FinTech, une majorité de «NON» l emporte (67%). Les favorables au «OUI» croient à une révolution sur du long terme (17 %) et ils ont souvent une mauvaise image des banques (17 %). 6 Revue du cobanking n 3 - Poursuivez la lecture sur cobanking.fr

Des craintes légitimes En ce qui concerne les plus frileux, nous obtenons des arguments différents du sondage Syntec Numérique Odoxa qui annonce que, pour 58 % des personnes interrogées, la crainte se positionne sur la confidentialité des données, notamment s il s agit de données bancaires. Juste derrière, on note une inquiétude vis-à-vis de l absence de contact humain et de convivialité à 57 %. Ces inquiétudes semblent tout à fait logiques et légitimes puisque l on parle de notre argent à tous. Ainsi la confiance, la confidentialité, la transparence, le respect de la règlementation, la proximité et la sécurité sont essentiels. La question est : les acteurs de la FinTech sont-ils capables de répondre à ces problématiques? LES PRINCIPAUX ARGUMENTS AVANCÉS La confiance à gagner. 10% La règlementation et la lourdeur structurelle de la banque. 26% L importance de la relation avec un conseiller. 13% sondage Syntec Numérique Odoxa Un besoin de clarté sur ces nouveaux services en ligne Comme toute innovation, les acteurs de la FinTech devront expliquer, rassurer et prouver qu ils sont à la hauteur. Par exemple, toujours selon l étude Syntec Numérique Odoxa, seuls 9 % des sondés perçoivent la possibilité d un service mieux adapté à leurs besoins grâce à l analyse des données en temps réel. Un effort de pédagogie envers les utilisateurs s impose et nous usons de notre droit de réponse pour éclaircir le côté obscur de la FinTech! Une réglementation stricte Il faut savoir, qu au même titre que les banques, la FinTech est également réglementée et sujette aux accréditations, notamment par l Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR). Les startups de la FinTech disposent d une structure légère et d un ADN «innovation» offrant ainsi la capacité à développer des offres moins chères adaptées aux nouveaux usages tout en respectant la réglementation; là où les banques pensent réglementation avant de penser produit. Toute FinTech agréée par l ACPR doit respecter la sécurisation des paiements, la confidentialité des données. Elle lutte également contre la fraude et le blanchiment d argent. Vive la proximité Trop de technologie tue la technologie! Mais un contact humain, ce n est pas non plus obtenir un rendez-vous en agence avec un conseiller qui s avère être un vendeur de produits financiers et non une aide précieuse Et les français plébiscitent Internet et désertent leurs agences : un quart des Français ne vont plus en agence! Technologie et proximité ne sont pas incompatibles. De nombreuses FinTechs mettent au coeur de leur modèle la proximité et l accompagnement. La confiance : ciment indispensable entre une FinTech et ses utilisateurs La confiance se gagne avec le temps et se travaille au quotidien. Les FinTechs souffrent de leur jeunesse. Elles doivent faire leurs preuves, interagir avec leurs utilisateurs, être à l écoute de ces derniers et surtout faire le choix de la transparence sur leurs objectifs et leurs aspirations. L honnêteté est au coeur des nouveaux usages numériques et collaboratifs. La responsabilité des données utilisateurs joue un rôle décisif. Les utilisateurs confient leur argent et la plupart se sentent trompés par les banques. La façon dont les FinTechs utilisent les données est capitale pour construire la confiance et pérenniser leurs innovations. Il faut distinguer la FinTech dite «indépendante» de la FinTech «exclusivement technologique» Les banques sont au capital d une FinTech sur deux. En mettant la main sur les FinTechs, elles conservent le monopole bancaire et tuent l innovation dans l oeuf. Les FinTechs indépendantes vont au delà de l innovation technologique. Elles se sont données la vocation de changer le système et d aller à l encontre du rachat des FinTechs par les banques. Le cobanking révèle une identité forte contre le monopole des acteurs bancaires traditionnels. Les ruptures technologiques doivent être en cohérence avec les attentes des utilisateurs qui retrouvent autonomie et maîtrise de leurs finances personnelles. Le cobanking c est d abord une question de principes, de valeurs et d éthique. Poursuivez la lecture sur cobanking.fr - Revue du cobanking n 3 7

L interview KANTOX REPENSE LA GESTION DES DEVISES POUR LES ENTREPRISES Nous avons le plaisir de vous présenter Philippe Gélis, CEO et co-fondateur de Kantox, la plateforme de change la plus complète pour les entreprises. Bonjour Philippe! Vous donnez régulièrement votre avis sur l évolution de l industrie FinTech et nous souhaiterions en savoir plus sur Kantox Comment l idée de la plateforme vous est-elle venue? J étais consultant chez Deloitte à Barcelone et avec un de mes co-fondateurs nous analysions les données financières d un de nos clients, une grosse PME exportatrice. On s est alors rendu compte par hasard qu il payait des commissions mirobolantes sur les opérations de change, plus de 2%. On a donc analysé les données d autres clients et on a découvert la même chose, des commissions inexpliquées. On a vite compris que l oligopole bancaire avait créé et maintenait une grande opacité en incluant les commissions dans les taux de change, c est ce qu on appelle le spread. Voilà comment nous est venue l idée de Kantox. Qu est-ce que Kantox et pourquoi le projet est innovant? Kantox est une solution de gestion des opérations de change pour les PME et les ETI. En résumé, nous proposons à nos clients une plateforme online qui permet d acheter et de vendre des devises avec des tarifs transparents et jusqu à 10 fois inférieurs à ceux des banques. Certains de nos clients aujourd hui plus de 1.600 dans 20 pays économisent plus de 250.000 par an en frais bancaires. Mais Kantox c est aussi et surtout des outils qui permettent aux clients de gérer leur risque de change en temps réel avec notre solution «FX Risk Manager», de mettre en place des stratégies de couverture et de les exécuter avec notre solution «Dynamic Hedging» ou de réaliser des paiements internationaux de manière massive avec notre solution «Payments Hub». Notre dernière innovation consiste à automatiser complètement les transactions à travers notre API qui se connecte directement aux ERP ou autres plateformes technologiques de nos clients (e-commerce, etc). Une fois connecté cela prend quelques jours le client n a plus besoin d intervention manuelle, les gains en termes de productivité sont énormes et les risques d erreur extrêmement réduits. 8 Revue du cobanking n 3 - Poursuivez la lecture sur cobanking.fr

Que pensez-vous des FinTechs qui souhaitent conserver leur indépendance vis-à-vis des acteurs de la banque traditionnelle? Toutes les FinTechs ont besoin des banques pour la bonne et simple raison qu elles ont au moins besoin de comptes bancaires pour gérer les fonds de leurs clients. À terme, l industrie financière sera un écosystème dans lequel les banques et les FinTechs seront en concurrence sur certains produits mais collaboreront sur d autres. Il n y aura pas une frontière claire. Chez Kantox nous croyons beaucoup à la coopétition. Les FinTechs sont une fantastique plateforme que les banques peuvent (doivent) utiliser pour innover. Seules les banques les plus flexibles et les plus «ouvertes» survivront, les autres disparaitront. En résumé, il n y a pas de mal à ce que les FinTechs conservent leur indépendance mais à terme certaines feront probablement partie d institutions bancaires sur lesquelles elles s appuieront pour croître et se développer. Selon vous, quel est l intérêt et l avenir du cobanking? Je le vois comme un produit de niche intéressant (attention «niche» ne veut pas obligatoirement dire que le marché est petit). Je suis convaincu que d ici 3-5 ans nous allons assister à la création de véritables banques «FinTechs» (que j appelle aussi «Banques place de marché») qui vont attaquer les banques traditionnelles sur leur cœur de métier. La véritable disruption viendra à ce moment là et les banquiers n ont pas encore pris la mesure du tsunami qui se prépare. Tous les métiers de la banque seront «attaqués», inclus le wholesale, les infrastructures, la banque d investissement, etc. Le succès est-il au rendez-vous? Certains considèrent qu avec déjà plus de 2 Milliards $ déjà échangés sur la plateforme, plus de 1.600 clients, dont certains sont côtés en bourse, Kantox est un succès. Nous, nous considérons que tant que nous n avons pas atteint une taille critique, au moins 100 Millions de CA, et que nous ne sommes pas extrêmement rentables il reste du chemin à parcourir. Dans la Tech (entreprises technologiques), c est du pur Darwinisme, les succès se font et se défont, il ne faut jamais s endormir et toujours innover et croître. Nous maintenons un rythme de croissance supérieur à 200% par an mais nous cherchons encore à accélérer. Je suis convaincu que d ici 3-5 ans nous allons assister à la création de véritables banques «FinTechs» 9 Poursuivez la lecture sur cobanking.fr - Revue du cobanking n 3 9

Idée reçue... LA FINTECH FRANÇAISE : UNE CAUSE PERDUE FACE AUX BANQUES FAUX L industrie de la finance est un marché complexe à faire bouger. La FinTech française se dit prête à changer la banque, mais parfois à demi-mots. Est-ce possible? Un marché français semé d embûches mais opportun La Fintech a comme capitale mondiale Londres. La France n est pas en reste, et héberge quelques jeunes startups prometteuses. Si aux États-Unis et au Royaume-Uni, les écosystèmes existants sont déjà bien structurés, en France l industrie FinTech fait fasse à une difficulté de taille : les spécificités structurelles et réglementaires du pays en matière de finance. Cependant, comme le dit l adage «impossible n est pas français» et nous avons des talents reconnus en France dans le secteur de la finance et de l ingénierie. Alain Clot, président de l association France FinTech, spécifiait lors d une interview dans Revue Banque : «Les Français ont des talents reconnus en finance et en mathématiques-ingénierie. Il n est pas étonnant que le mariage des deux savoir-faire, la FinTech devienne un de leurs domaines d excellence. Les FinTechs françaises s imposent de plus en plus dans le paysage national et international.» En effet, la France offre des opportunités peut-être même plus importantes que la plupart des autres pays. Pénalisée par le poids relatif de sa place financière, son marché dispose cependant de caractéristiques qui en font une place de choix pour la Fintech : la qualité de ses ingénieurs dans le domaine digital, son taux de bancarisation parmi les plus élevées : 95 % des PME ont recours à une banque pour répondre à leur besoin de financement (chiffres de la Fédération Bancaire Française, septembre 2015), etc. L ampleur du mouvement qui secoue actuellement le secteur de la finance, traditionnellement immobiliste, est encore souvent sous-estimé, la plupart du temps par les premiers concernés. Les acteurs bancaires qui ne s adapteront pas disparaîtront. Mais les banquiers ne resteront surement pas les bras croisés L usine Digitale @LUsineDigitale Crédit Mutuel Arkéa - Leetchi : si tu ne peux pas copier une #startup de la #fintech rachète là! une réglementation encore plus lourde (mais structurante) pour les banques, son marché bancaire hyper-concentré en 6 réseaux bancaires offrant les mêmes produits aux clients, 10 Revue du cobanking n 3 - Poursuivez la lecture sur cobanking.fr

Quand la révolution se transforme en récupération : quid de l indépendance de la FinTech? La FinTech est devenue un sujet brûlant dans le monde entier. Ces initiateurs de rupture sont-ils un danger pour le système bancaire traditionnel? Pour les experts, nous serions à l heure de la coopétition : les plus astucieux sauront se servir des nouvelles technologies pour enrichir leur métier traditionnel. Mais seront-ils assez rapides pour se réinventer? Avec une administration aussi lourde, rien n est moins sûr. C est d ailleurs pour cette raison qu on assiste à la tendance fulgurante du rachat des FinTechs par les banques, notamment avec le rouleau compresseur «Arkéa Capital Investissement». Dans un article de Monelle Barthélemy, journaliste au Petit Web, Jean-Michel Pailhon liste cinq options pour les banques : La fusion-acquisition «classique» qui permet de mettre la main sur une technologie innovante, La création de fonds de Corporate Ventures pour prendre une participation minoritaire dans une FinTech, quitte à basculer plus tard vers une acquisition, La création d un incubateur interne pour héberger certaines FinTechs, L intrapreneuriat, pour sortir les talents de l entreprise de leurs silos et des process traditionnels. Les FinTechs ont pour la plupart été créées par des anciens banquiers ou financiers qui n ont pas trouvé chez leurs employeurs les moyens de changer les choses Les partenariats stratégiques, avec notamment une mise à disposition de services bancaires en marque blanche. Les FinTechs menacent jusqu à 60 % des revenus de la banque de détail. Mais cela dérange t-il vraiment les banques puisqu on trouve au capital d une FinTech sur deux, ou presque, une banque et qu un bon nombre d entres elles finiront, ou on déjà finit, leur jeune carrière dans les bras d une banque comme l a mis en lumière Marc Fiorentino lors d un Good Morning sur BFM Business. «Il n y a pas d illusion à avoir : quand une grosse boite rachète une startup c est pour tranquillement l étouffer.» Stéphane Soumier, Good Morning BFM Business Et ce n est pas tout! De par l obligation d utiliser l infrastructure des acteurs traditionnels, au moins pour gérer les fonds de leurs clients sur des comptes de cantonnement, la FinTech est aujourd hui inéluctablement liée aux banques. Le modèle de banque universelle en France est un frein puissant à l innovation FinTech pour deux raisons principales : son poids auprès des pouvoirs publics pour freiner l évolution réglementaire et par la peur qu il inspire aux investisseurs. Les irrésistibles gaulois des temps modernes! Il existe aujourd hui quelques FinTechs françaises indépendantes des acteurs traditionnels en termes de prise de participation au capital, et des projets se rapprochant de l intrapreunariat émanant d acteurs traditionnels. Selon Mathieu Hamel, PDG de Marie Quantier, les intérêts de ces deux groupes sont opposés. Pour l instant personne n a gagné, personne n a perdu. Au delà de l aspect technologique, la vocation de la FinTech n est-elle pas, par essence, de rester indépendante et de changer le système? Poursuivez la lecture sur cobanking.fr - Revue du cobanking n 3 11

Le cobanking : la naissance de la 1 ère banque collaborative indépendante Les neo-banquiers de chez Payname, bâtissent une institution indépendante qui offrira, à terme, tous les services de la banque originelle, en s adaptant aux nouveaux usages collaboratifs ainsi qu aux évolutions technologiques. La banque en ligne à l ère collaborative, c est pouvoir, à partir d un seul compte, réaliser tout type de paiement sécurisé, s adosser à un tiers de confiance pour les échanges collaboratifs (entre particuliers), collecter de l argent, bénéficier gratuitement d avantages que ne savent pas gérer les acteurs bancaires traditionnels (3x sans frais par exemple), disposer de moyens de paiement innovants, prêter ou encore investir dans des projets. Et bien plus qu agréger et simplifier des services bancaires en ligne à coûts réduits, le cobanking a pour ambition de redonner du sens et de la valeur à l argent. Comment? En interdisant la spéculation, le recours aux taux d intérêts, etc. Sur nos comptes bancaires traditionnels, beaucoup d argent part sur des écritures floues. Dans ce nouveau modèle plus éthique, l argent est toujours disponible, à aucun moment il n est placé sur des marchés financiers. En offrant la possibilité d investir sur des projets qui ont du sens : un projet professionnel près de chez moi, un financement humanitaire, une initiative qui me tient à coeur Le cobanking fournit les outils pour que chacun puisse valoriser son projet. La FinTech indépendante joue dans la même cour qu Uber face aux taxis : elle exploite les failles des modèles économiques en place pour proposer plus de valeur et casser la marge des acteurs bancaires installés. Un match, à suivre de près Mathieu Hamel @mathieu_hamel #fintech La révolution passe par l honnêteté, la transparence et l absence de conflit d intérêt bien avant la techno et l UX. 12 Revue du cobanking n 3 - Poursuivez la lecture sur cobanking.fr

Coup de coeur FRANCE BARTER : LE TROC COLLABORATIF DES ENTREPRISES Pour cette troisième édition de la revue du cobanking, l équipe a choisi une FinTech au positionnement inédit : l échange inter-entreprises de biens ou de services, sans toucher à leur trésorerie. France Barter est la FinTech inter-entreprises Les fondateurs de France Barter, Samuel Cohen et Arthur Bard, se positionnent sur la tendance de la France Barter propose une nouvelle monnaie des entreprises, pour les entreprises par les entreprises. L échange inter-entreprises, ou «Barter», est un outil de développement innovant et collaboratif pour les entreprises de toute taille. Il permet de financer certaines dépenses ou projets d achats directement en échange de leur production, sans sortie de trésorerie. finance participative en proposant un nouveau mode de financement atypique aux TPE/PME, au travers d un réseau commercial qui dispose d une monnaie virtuelle permettant d apporter de la flexibilité aux échanges. Une entreprise qui s inscrit sur le réseau France-Barter peut vendre ses marchandises ou services à l un des membres du réseau. La vente est enregistrée comptablement (avec TVA) et l entreprise est créditée sur son compte France Barter en Barter Euros. Elle peut ensuite librement dépenser ses crédits auprès des autres entreprises membres (si elle a 6000 B elle peut en utiliser 2000 pour acheter des services d impression, 1500 pour bénéficier de conseils juridiques, etc). «Face à des banques réticentes à financer l économie, nous proposons un outil de financement collaboratif pour les entreprises : le barter» 13 Poursuivez la lecture sur cobanking.fr - Revue du cobanking n 3 13

On aime LE RÉSEAU SOCIAL QUI MET EN RELATION LES DIRIGEANTS POUR FACILITER LES AFFAIRES, LE RETOUR DU «TROC» SUR UNE PLACE DE MARCHÉ INNOVANTE, EN LIGNE, UN MODE DE COMMERCE ALTERNATIF SOUS FORME D ÉCHANGE MULTI-LATÉRAL, LE RÉSEAU FRANCE-BARTER N A PAS VOCATION À REMPLACER LE COMMERCE CLASSIQUE DANS LEQUEL ON ENGAGE DE L ARGENT EN NUMÉRAIRE. Il représente un vrai levier pour se développer en travaillant différemment. Ce réseau s inscrit dans le mouvement de l économie collaborative avec la volonté de fédérer un maximum d acteurs et de mutualiser les ressources/besoins. Les entreprises ont l opportunité d acheter avant de vendre. France Barter supporte la trésorerie à l aide d un algorithme qui référence toutes les offres et les besoins d une entreprise et ainsi pilote les activités selon la loi de l offre et de la demande. Une alternative engagée face aux banques France Barter se place comme une alternative aux banques traditionnelles souvent réticentes à financer les projets et notamment les dépenses courantes (BFR). L entraide et l aspect collaboratif de la plateforme donnent une nouvelle dimension aux échanges inter-entreprises. France Barter est née en 2014 sous forme de «Société Coopérative d Intérêt Collectif» (SCIC). Ainsi sur le montant (235 /an) de leur adhésion au réseau, les entreprises peuvent dédier 100 de parts pour devenir sociétaires et être impliquées dans la gouvernance du projet. Samuel Cohen souligne que «la force du monopole bancaire, le statut d établissement de crédit et le lobby bancaire, rendent la tâche difficile aux FinTechs, plus que dans n importe quel autre secteur d activité.» Au demeurant, il précise que l émergence par le web de nouveaux services et notamment de services de financement alternatif est bien là Dans la veine du Café du cobanking, la force de France Barter est d avoir constitué un réseau de conseillers pour approfondir la connaissance des besoins des membres et chercher les prestataires adéquats qui n auraient pas encore intégré la plateforme. Comme quoi, technologie et proximité ne sont pas incompatibles! Fidèles à leur engagement, les fondateurs financent ce projet ambitieux et prometteur à travers une campagne de crowdfunding, dit financement participatif, sur la plateforme Wiseed. Nous on a voté et vous? Fonctionnement du réseau France Barter 14 Revue du cobanking n 3 - Poursuivez la lecture sur cobanking.fr

Le point Co LE CO-FINANCEMENT : UNE TENDANCE EN PLEIN ESSOR Le co-financement est un segment de la FinTech qui intéresse et séduit de plus en plus chaque année. La France est le deuxième pays qui compte le plus de plateformes de co-financement (étude de AHES Consulting) et les français continuent d investir dans ces plateformes de financement participatif. Comment ce mode de financement fonctionnet-il et pourquoi un tel engouement? Le co-financement, une pratique récente Le co-financement appelé aussi crowdfunding a émergé dans les années 70. A ce moment, il se limitait à des actions de dons, principalement à destination d associations. Pour ce qui est du crowdfunding tel qu on le connait aujourd hui, il a réellement vu le jour dans les années 90 avec l apparition d internet. Il peut être défini comme le rassemblement d une multitude de personnes, d une communauté, autour du financement d un projet commun. Même s il s agissait à la base de dons pour donner vie à un projet ou aider une personne, le co-financement a aujourd hui pris une multitude de formes différentes. Plus seulement un don mais un réel investissement Les fonds apportés peuvent être distribués sous plusieurs formes : le don, la récompense, le prêt ou l equity. Le particulier souhaitant investir peut alors disposer d une contrepartie ou non, financière ou non. Ces différents systèmes de co-financement existent donc pour répondre aux besoins de l entreprise mais aussi à la volonté des individus souhaitant investir. Face à l essor de ces pratiques, de nombreuses startup ont vu le jour telles que Wiseed, KissKissBankBank ou encore Ulule. Une réponse à un manque de confiance dans les banques et une recherche de sens On peut se demander quel est l intérêt pour les particuliers d investir dans ce nouveau mode de financement. Certes, on pourrait parler d un gain financier mais seul le prêt avec intérêt et l equity peuvent s apparenter à cette recherche de gain. Alors pourquoi cet engouement? Selon l étude d AdoctA : Crowdfunding, Financement participatif d entreprise : Qui sont les investisseurs?, les deux raisons principales poussant les particuliers à investir via les plateformes de financement participatif sont «aider un projet» et «participer à un projet». On constate aussi que cette volonté de participer à quelque chose, de s engager, résulte d une perte de confiance dans les banque et d un problème de transparence de ces dernières. Les épargnants veulent savoir où va leur argent, dans quoi il est investit et souhaitent contribuer à des projets qui leur tiennent à coeur. Tout comme le cobanking, le co-financement permet donc aux individus de retrouver le contrôle de leur argent et de s investir dans des projets qui font sens pour eux. 15 Poursuivez la lecture sur cobanking.fr - Revue du cobanking n 3 15

Zapping LA BANQUE : REFLET D UN MONDE QUI CHANGE? La banque traverse une crise majeure depuis la fin des années 2000 : confiance en berne, agences délaissées, entrée de nouveaux acteurs (les fameuses FinTechs), le modèle de la banque traditionnelle est mis à mal. Fort de ce constat, Pierre Blanc a réuni une centaine de contributeurs non banquiers à esquisser LEUR définition de la banque de demain. Des contributeurs aux profils variés : économistes, journalistes, entrepreneurs, penseurs, artistes, aventuriers, universitaires ou simples citoyens. Une richesse de regards et d opinons desquels se détachent de grandes tendances. Tout comme Éric Charpentier, plusieurs contributeurs parient sur une banque collaborative où les utilisateurs auraient un vrai rôle à jouer. «Il n y a plus un seul groupe de clients qu on segmente selon leur valeur, mais des populations qui s offrent mutuellement des services, et c est en les connectant que l on crée de la valeur» estime Christophe Benavent, professeur à l Université Paris Ouest. D autres, comme l entrepreneuse Geneviève Bouché, misent sur une banque où algorithmes et intelligence artificielle permettraient une expérience bancaire enrichie. Une banque qui laisse une place plus importante à l utilisateur et qui lui facilite la vie grâce à la technologie : voilà peut-être une facette de la Banque de Demain, une banque que nous n avons pas fini de fantasmer La revue du cobanking est une publication de Payname 27 rue d Aubuisson 31000 Toulouse, France Octobre 2015 Directeur de la publication : Éric Charpentier Responsable de la rédaction : Laëtitia Geneyton Conception graphique : Baptiste Lhopitault Imprimé par Imprimerie Ménard 2721, la Lauragaise (route de Baziège) BP820 31682 Labège cedex Contact bonjour@cobanking.fr 16 Revue du cobanking n 3 - Poursuivez la lecture sur cobanking.fr