dossier de presse Le Conseil général de Loire-Atlantique inaugure l immeuble J.-B. Daviais Nantes, le 28 janvier 2011



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Transcription:

Cabinet du président Direction de la citoyenneté et de l information Contacts presse Jérôme Alemany 02 40 99 12 46 Virginie Brindeau 02 40 99 11 18 Marie Chardronnet 02 40 99 17 45 Nantes, le 28 janvier 2011 dossier de presse Le Conseil général de Loire-Atlantique inaugure l immeuble J.-B. Daviais Confronté à l éclatement de ses services centraux sur un grand nombre de sites et au recours à de nombreuses locations, le Conseil général a engagé en 2005 un ambitieux programme de construction ou d acquisition de locaux administratifs. L immeuble Jean-Baptiste Daviais à Nantes a accueilli ses premiers agents début janvier. Le Conseil général y dispose de 8 000 m2 SHON de bureaux standardisés pour 250 postes de travail, pour un investissement de 22,2 M. Les points forts de ce projet sont l intégration d une démarche environnementale, qui permet quasiment d atteindre la référence Bâtiment Basse Consommation, et la mise en valeur de l ancienne usine électrique de Nantes, dont les façades ont été sauvegardées et restaurées. Découverte de ce nouvel immeuble, avec Hervé Bocher, vice-président délégué à l administration générale, aux finances et au personnel. Hôtel du Département 3, quai Ceineray BP 94109 44041 Nantes cedex 1 Tél. 02 40 99 10 00 service.presse@loire-atlantique.fr Internet : www.loire-atlantique.fr 1

Le schéma directeur immobilier : construire à neuf pour une gestion publique plus efficace Le Conseil général gère aujourd hui 380 sites sur le département, dont la moitié seulement en propriété. Les locations concernent essentiellement des centres médico-sociaux et antennes sociales diverses, présents de façon diffuse sur le territoire, mais représentent néanmoins une dépense locative de 6,6 M en 2010. Avec pour objectifs de réduire ces coûts liés aux locations et de donner au Département la propriété de la plus grande partie des locaux qu il occupe, le Conseil général a adopté en 2005 un programme de construction ou d'acquisition d une douzaine de sites administratifs. Ces constructions ou acquisitions auront pour conséquence de mettre fin à une trentaine de locations, pour un montant annuel de l'ordre de 2,6 M (soit une économie de l'ordre de 40%). A ces économies locatives s'ajouteront d'autres économies de fonctionnement - des économies d'énergie, puisque les bâtiments nouvellement construits seront beaucoup plus performants (avec la référence Bâtiment basse consommation - BBC), - l'optimisation et la mutualisation d'espaces liés au regroupement des services (accueils, réunions, espaces communs...), - des économies liées à de moindres déplacements. Au-delà de ces économies, le Conseil général cherche également à améliorer la qualité du service public, en : - mettant en accessibilité les bâtiments publics qui relèvent de sa responsabilité, - assurant une meilleure continuité du service public, par exemple en élargissant les heures d ouverture au public dans les CMS. - assurant de meilleures conditions de travail à ses agents. Enfin, alors que le secteur du bâtiment et de la construction a connu depuis la fin 2008 une baisse importante, ces chantiers importants de commande publique lui ont apporté un appréciable regain d activité. L immeuble Jean-Baptiste Daviais Les particularités du site et la volonté de valoriser le patrimoine Le site où a pris place la construction était précédemment composé d un ensemble de bâtiments, dont la conservation n est pas apparue pertinente pour des raisons économiques, de fonctionnalité et de rationalité de la construction, ainsi que pour l unité architecturale de l ensemble. Ces bâtiments ont donc été démolis. Néanmoins, la construction a conservé le témoignage de la première usine électrique de Nantes, depuis longtemps désaffectée mais dont certains éléments présentaient un intérêt architectural et patrimonial. Le fait de conserver la trace de cette usine a permis de couper la linéarité de la façade du bâtiment. En effet, la forte déclivité du terrain naturel et la longueur importante du linéaire de façade ont imposé un séquencement de cette construction en deux parties, autour du pivot constitué par l ancienne usine. Sa valorisation est passée par la mise en avant de sa façade, constitué de 3 arcades, qui constitue désormais l entrée principale du nouveau centre administratif. Le volume de l'ancienne usine a été conservé dans sa totalité sur deux niveaux et abrite désormais le hall principal du nouveau bâtiment. 2

Les détails du programme Le concours de maîtrise d'œuvre a été lancé au printemps 2006, et le Conseil général a choisi en décembre 2006 le projet de l équipe FORMA 6. Les principes de ce programme : une surface hors œuvre nette de 8000 m² pour environ 250 postes de travail, des bureaux standardisés de 12 m², 18 m² et 24 m² avec une recherche de modularité importante, l'accessibilité du bâtiment en totalité aux personnes handicapées, l application des principes de développement durable et de la réglementation thermique 2005 (tri des déchets, sur-ventilation des locaux, énergies renouvelables ). L immeuble s élève sur 7 niveaux : R 1 : parking de véhicules (70 places), des deux-roues, vestiaires - douches, quai de déchargement, stockage, RdC bas partiel : bureaux et locaux techniques, RdC (rue Sully) : hall d accueil dans l ancienne usine électrique, bureaux, centre de documentation et salle de réunion de 150 m 2 R+1, R+2, R+3 et R+4 : bureaux et 6 salles de réunions, locaux techniques en combles. Coût de réalisation : 22,2 M, entièrement à la charge du Conseil général 3

Une démarche environnementale poussée Un des points forts de l immeuble est l intégration d une démarche environnementale poussée. Compacité et inertie La forme du bâtiment est compacte, utilise au maximum le gabarit autorisé par le Plan Local d Urbanisme, ce qui réduit les surfaces d'échange avec le milieu extérieur, limitant ainsi les déperditions thermiques. Une forme compacte économise également les matériaux. L inertie thermique (capacité d un bâtiment à stocker de la chaleur dans ses murs et ses sols et à la restituer lentement) est augmentée par l emploi d un matériau lourd, comme le béton ici, avec une isolation extérieure performante. Elle est aussi un atout pour le confort d été de jour, car elle amortit les pics de surchauffe. Une isolation thermique très poussée L isolation est ici assurée par l extérieur. Le matériau utilisé, appelé «foamglas», d une épaisseur de 13 cm, est constitué de verre cellulaire, réalisé à partir de déchets de pare-brise. Il est très stable, imputrescible et ses caractéristiques thermiques ne s altèrent pas dans le temps. C est un isolant conçu pour la durée de vie du bâtiment (plusieurs décennies) et il est ici protégé par la «peau» métallique perforée, en inox. Un vitrage très isolant Les fenêtres des bureaux sont équipées d un triple vitrage peu émissif. Elles pèsent environ 50 kg, dont 45 kg de vitrage. Celles situées sur les façades est et sud-ouest sont équipées de stores pare-soleil électriques. Des stores intérieurs ont été posés afin d atténuer l éblouissement du soleil le matin. Une ventilation sophistiquée La ventilation double-flux consiste à préchauffer l air neuf aspiré par l air vicié qui ressort. Le rendement de cet échange est de 80 % : ainsi l hiver, si l air extérieur est à 0 C et l air intérieur à 19 C, l air neuf préchauffé arrive dans le bureau à 15/16 C, au lieu de 0 C. Grâce à la gestion technique centralisée du bâtiment (GTC), cette ventilation fonctionne selon l occupation des locaux, et s arrête ainsi le week-end et la nuit. En période estivale, une surventilation nocturne rafraîchit le bâtiment. Un chauffage performant Le système de chauffage comporte une chaudière performante à gaz, et des radiateurs classiques à eau. Dans le hall d entrée et la salle de lecture de la documentation, le chauffage est assuré par un plancher chauffant basse température et par quelques radiateurs. Un éclairage naturel optimisé et un éclairage artificiel performant L éclairage naturel à l intérieur du bâtiment est abondant. L éclairage artificiel, conçu pour rendre inutiles les lampes individuelles, est assuré par des luminaires fluorescents économes en énergie. Les portes des bureaux sont équipées de verre dépoli pour éclairer les couloirs et limiter l éclairage artificiel. Dans les parties communes, les éclairages s allument et s éteignent automatiquement. Une partie de l électricité produite sur place 150 m² de panneaux solaires photovoltaïques installés sur le toit produiront en moyenne 19 000 kwh/an d électricité, consommée sur place, soit environ 14 000 jours d utilisation d un poste informatique avec écran et téléphone. 4

Une consommation énergétique contrôlée La consommation de la partie neuve devrait être, pour les usages de base du bâtiment (chauffage, éclairage, ventilation, auxiliaires, eau chaude sanitaire) d environ 60 kwh/m 2 /an, soit à peine plus que le niveau Basse consommation pour un logement. Récupération de l eau Un récupérateur d eau de pluie permet un stockage maximum de 15 000 litres, pour arroser les espaces verts et les jardins intérieurs. Des toitures végétalisées Les toitures végétalisées sont aménagées avec des plantes grasses (sedum), qui stockent l'eau dans leurs feuilles, ont une croissance lente, et nécessitent donc peu d entretien. Ce système permet de retenir l eau de pluie et d améliorer l inertie thermique du bâtiment. Jean-Baptiste Daviais : le nom d un résistant Le Conseil général rend hommage à cet homme de cœur et de courage, combattant pour une France républicaine, en donnant à son nouveau bâtiment le nom de Jean-Baptiste Daviais. Né le 21 juillet 1878 à Rezé, issu d une famille d ouvriers, Jean-Baptiste Daviais fait l école communale et devient à 20 ans chef traceur aux Chantiers de la Loire. Après plusieurs années passées en Afrique, il revient à Nantes et fonde, avec son associé Maillaud, une société d importation de bois. Avant tout homme de cœur, ému par la misère, il crée Le Secours Immédiat puis La Maternelle chargée d accueillir les orphelins. Il se consacre alors corps et âme aux plus démunis. Grand défenseur des valeurs républicaines, il est aussi l un des fondateurs, en 1935, de la Fédération des Amicales Laïques de Loire-Atlantique. Dans le contexte de guerre, il ouvre dès 1940 un centre d accueil près de la cathédrale de Nantes afin d héberger les juifs et réfractaires. Il est très vite reconnu comme combattant pour une France libre et devient l un des chefs de la Résistance, apportant un concours inestimable au mouvement Libération. Il sera désigné futur maire de Nantes lors de la constitution du Comité Départemental de Libération. Dénoncé, il est arrêté le 17 avril 1944, torturé et déporté à Dachau où il succombera le 9 janvier 1945. Le Conseil général a donné aux salles de réunion de l immeuble les noms d autres personnalités de Loire-Atlantique : - Claude-Cahun (Lucy Schwob dite - Nantes 1894 - Jersey 1954), artiste photographe - Victoire Durand-Gasselin (Nantes 1908-1998), architecte - Alexandre Fourny (Issé 1898 Carquefou 1941), avocat, élu municipal et conseiller général de Nantes, résistant et otage exécuté en 1941 - Paul Allain, acteur du monde de la laïcité Les salles Egalité, Fraternité, Laïcité et Solidarités complètent ces dénominations. 5

La première usine électrique de Nantes : l'usine Sully 1891-1901 Dans les années 1880, les grandes villes de France se lancent, les unes après les autres, dans l aventure électrique. Nantes, ville prospère d industries et de négoce, choisit de traiter en mars 1891 avec la Société Anonyme pour la Transmission de la Force par l Electricité dont le siège social est à Paris. La concession est signée le 11 mai. La mise en service de l usine est prévue pour la fin de l année 1891. Il faut donc construire la centrale de production, poser le réseau et prospecter la clientèle, le tout en neuf mois. L association Entreprises et Patrimoine industriel [e+pi] Depuis 1995, l association Entreprise et Patrimoine industriel fédère les personnes et les entreprises sur une thématique globale : la protection du patrimoine industriel en réaction aux destructions massives de celui-ci dans la région nantaise. Fondée par des chefs d entreprise, des historiens d art, des urbanistes, des élus, des sociologues et des amateurs passionnés, l association développe ses activités autour de trois objectifs :inciter à la mise en place d une politique cohérente et globale du patrimoine industriel dans le département et plus particulièrement la région nantaise.faire connaître et mettre en valeur par ses propres actions (Expositions,visites, édition )la richesse du patrimoine industriel dans les domaines urbanistique, historique, technique, social et culturel. Contact : Claude Vigouroux : 02 40 52 31 68 Hmailto:claudius.vigouroux @wanadoo.frh Le choix du site, le chantier et l'approvisionnement de l'usine Les contraintes techniques de l époque imposent une implantation à proximité du centreville. Les terrains sont rares, les propriétaires et voisins peu accommodants. Installer en ville une usine avec chaudières, cheminée, machine à vapeur à pistons, laisse entendre des nuisances certaines. L usine est équipée dès le départ de trois dynamos Desroziers fournissant du courant continu sous une tension de 320 volts. Ces générateurs sont entraînés par des machines du type Pilon Compound alimentées en vapeur par quatre chaudières. Le combustible est le charbon. Venant d Angleterre, il est déchargé quai de la Fosse et repris dans des chalands qui l amènent sur les quais de l Erdre. De là, des charrettes à cheval le transportent jusqu à l usine. 10 ans d'activité Le 26 décembre 1891, après des mois d effort, de persévérance et une veille de Noël fébrile, l usine centrale produit le courant tant attendu. Les places Royale et Graslin, les rues d Orléans et du Calvaire, importantes artères commerciales déjà à l époque, sont les premières éclairées par les nouveaux globes électriques. En avril 1898, la première centrale d électricité atteint une puissance d environ 1000 chevaux. Avec 700 abonnés en 1900, le site est saturé. Les plaintes des riverains sont croissantes. La Compagnie Générale d Electricité, créée en 1898, se lance ainsi dans la recherche d un nouveau site proche du centre ville et alimenté en eau. Trois ans plus tard, elle achète un terrain 16 rue Lamoricière, où coule tout près la Chézine. En 1903, les générateurs de la centrale Sully sont transférés sur le site de Lamoricière. Les compteurs et instruments de mesure électrique La mesure de l électricité devient une nécessité pour la production et la distribution du courant dans les années 1880. En 1887, l ingénieur suisse François Borel met au point le premier compteur à induction pour courant triphasé. Quelques instruments de mesure témoins de l évolution technique et commerciale du réseau électrique de notre département sont désormais présentés dans l immeuble Jean- Baptiste Daviais. Ces compteurs proviennent du Laboratoire d abord situé dans la centrale Lamoricière puis à Orvault depuis 1977. Ce service procédait à l installation, la réparation des instruments de mesure et de contrôle du courant ainsi qu au relevage de la consommation chez le client. Ces instruments de comptage et de mesure électrique sont issus d'une sauvegarde de matériel réalisée par deux agents EDF, sensibles au témoignage que ces objets pouvaient apporter. Au début de l'année 2005, l'association Entreprises et Patrimoine Industriel [e+pi] se propose de dresser l inventaire d'une partie de ce patrimoine en s'appuyant sur la méthode développée par les responsables du programme de sauvegarde et de valorisation du patrimoine scientifique et technique contemporain. Elle fait appel à deux doctorants du centre François Viète, le centre d'histoire des sciences de l'université de Nantes. 6