Qu est-ce que la croissance économique? Quels sont ses moteurs?



Documents pareils
L équilibre Ressources Emplois de biens et services schématisé par une balance

[ les éco_fiches ] Situation en France :

Eco-Fiche BILAN DE L ANNEE 2012 QUELLES PERSPECTIVES POUR 2013? 1

SITUATION FINANCIÈRE DE L ASSURANCE CHÔMAGE

INSTITUT DE LA STATISTIQUE DU QUÉBEC ÉCONOMIE. Comptes économiques des revenus et dépenses du Québec

CHAPITRE 2 : L'INVESTISSEMENT ET SES DETERMINANTS

Simulation d impact de l augmentation des salaires du personnel de l administration publique et du SMIG et du SMAG dans le secteur privé

Les perspectives économiques

Point d actualité. Conseil Economique, Social & Environnemental Régional. Séance plénière 2 février 2015

Chapitre 4 Comment s opère le financement de l économie mondiale?

DS n 3 Chap 1-2h. Épreuve composée

Epargner en période de crise : le dilemme

RAPPELS DU COURS PRÉCÉDENT

CONSOMMATION FINALE. Matérialité de l usage. Productivité de l usage. Effet de l usage. Satisfaction. Usage d un bien SANS effet productif ultérieur

Le Québec en meilleure situation économique et financière pour faire la souveraineté

Economie Générale Initiation Ecole des Ponts - ParisTech

Chapitre 2/ La fonction de consommation et la fonction d épargne

ENSAE, 1A Maths. Roland Rathelot Septembre 2010

Investissements et R & D

Les mécanismes de transmission de la politique monétaire

EPARGNE, INVESTISSEMENT, SYSTEME FINANCIER

ELEMENTS DE COMPTABILITE NATIONALE

ANNEXE VII EFFETS MACROECONOMIQUES DE LA REFORME PIECE JOINTE N 2 SIMULATIONS REALISEES A PARTIR DU MODELE MACROECONOMETRIQUE MESANGE

4 CHIFFRES À RETENIR

Perspectives économiques régionales Afrique subsaharienne. FMI Département Afrique Mai 2010

Corefris RAPPORT ANNUEL Annexe 3 : La hausse des prix de l immobilier est-elle associée à une «bulle» de crédit en France?

Présenté par Michel Sapin, Ministre des finances et des comptes publics. Christian Eckert, Secrétaire d État chargé du budget

Territoires et Finances

RAPPORT TECHNIQUE CCE

TD de Macroéconomie Université d Aix-Marseille 2 Licence 2 EM Enseignant: Benjamin KEDDAD

Dans quelle mesure la baisse des taux d intérêt permet-elle de relancer la croissance?

Chapitre 6. Le calcul du PIB, de l inflation et de la croissance économique. Objectifs d apprentissage. Objectifs d apprentissage (suite)

Chapitre 3. La répartition

L assurance française : le bilan de l année 2012

Quels sont les grands déséquilibres macroéconomiques? Durée : maximum 4h30

1. Une petite économie ouverte dans un monde de capitaux parfaitement mobiles

AVIS DU CESER Séance plénière du 14 novembre 2014

Les durées d emprunts s allongent pour les plus jeunes

DEVOIR N 1 économie générale

L Equilibre Macroéconomique en Economie Ouverte

Annexe - Balance des paiements et équilibre macro-économique

Partie 5 : La consommation et l investissement

Détention des crédits : que nous enseignent les évolutions récentes?

75 ANS D HISTOIRE EN CHIFFRES :

Notions: déflation, récession, inflation, taux d'intérêt réel, BCE, credit crunch, taux de change

LA LETTRE DE L EPARGNE ET DE LA RETRAITE DU CERCLE DE L EPARGNE. N 3 juillet 2014

TD n 1 : la Balance des Paiements

«seul le prononcé fait foi»

Monnaie, banques, assurances

Situation financière des ménages au Québec et en Ontario

Réduction de la commande publique : jusqu à 2 points de croissance en moins en 2009?

Placements IA Clarington inc. Dan Bastasic Gestionnaire de portefeuille des Fonds IA Clarington stratégiques

L IMPACT DE LA MUTUALISATION SUR LES RESSOURCES HUMAINES

CHAPITRE VI - LES SOLDES COMPTABLES ET LES INDICATEURS DE REVENU

Tendances récentes dans les industries automobiles canadiennes

Les dépenses et la dette des ménages

Crédit hypothécaire : croissance durable

Investissements des entreprises au Québec et en Ontario : amélioration en vue?

CDC Entreprises présente son étude annuelle : Le capital investissement dans les PME en France

BILAN ÉCONOMIQUE PRÊT-À-PORTER FÉMININ 1 ER SEMESTRE 2014

Faut-il encourager les ménages à épargner?

Programme de stabilité Quel impact sur l investissement local?

ECONOTE N 18. Société Générale Département des études économiques FRANCE : POURQUOI LE SOLDE DES PAIEMENTS

COMMUNAUTE DU PAYS D E V E N D O M E. Orientations budgétaires 2010

I) L ouverture des économies à l international

10. L épargne, l investissement et le système financier

ECONOMIE. DATE: 16 Juin 2011

Note méthodologique. Les principales différences avec les TES sont mentionnées dans l encadré 1.

Trébeurden Synthèse financière

Part des salaires dans la valeur ajoutée

Le présent chapitre porte sur l endettement des

TSTT ACC OUTILS DE GESTION COMMERCIALE FICHE 1 : LES MARGES

Questions générales sur le Pacte

ÉCONOMIE GÉNÉRALE FIIFO1

b ) La Banque Centrale Bilan de BC banques commerciales)

Le FMI conclut les consultations de 2008 au titre de l article IV avec le Maroc

CHAPITRE 1 : DE LA FONCTION DE DEMANDE DU CONSOMMATEUR À LA DEMANDE DE MARCHÉ

Aux chapitres 14 et 15, nous avons vu

THÈME 1. Ménages et consommation

ANALYSE FINANCIERE DE LA COMMUNE D ITANCOURT.

Consommation et investissement : une étude économétrique

Un climat des affaires incertain

Note de présentation générale. Secrétariat général du Conseil d orientation des retraites

CAMPAGNE ANNUELLE DES EPARGNES ACQUISES

QUELLE DOIT ÊTRE L AMPLEUR DE LA CONSOLIDATION BUDGÉTAIRE POUR RAMENER LA DETTE À UN NIVEAU PRUDENT?

ATELIER : Comment expliquer l instabilité de la croissance économique?

La crise de Lionel Artige. Introduction à la Macroéconomie HEC Université de Liège

3e question : Qui crée la monnaie?

Comparaison des enjeux énergétiques de la France et de l Allemagne

NORME IAS 07 LE TABLEAU DES FLUX DE TRÉSORERIE

mais on suppose maintenant que ses préférences sont représentées par la fonction

Les politiques de réduction du coût salarial en Belgique

Interpréter correctement l évolution de la part salariale.

Amundi Immobilier. Le marché de l immobilier en France 4 e trimestre Tendances. Le contexte macroéconomique

1er thème: comment les revenus et les prix influencent-ils les choix des consommateurs?

Enquête sur les perspectives des entreprises

Chapitre 8 : Les provisions

Transcription:

Qu est-ce que la croissance économique? Quels sont ses moteurs? En ces temps de crise économique et de crise des dettes souveraines (ou publiques), tous les hommes politiques de gauche comme de droite (les écologistes sont plus partagés, surtout sur le long terme) scrutent les statistiques de la croissance et devant sa faiblesse actuelle (en France nous sommes «officiellement» en récession, avec le recul du PIB à 0.2 % ces 2 derniers trimestres), implorent son retour, car elle est présentée comme indispensable à la baisse du chômage. C est la «sacro-sainte croissance»! En d autres termes, elle apporte des bienfaits, les fameux «fruits de la croissance» rendus possibles par une création supplémentaire de richesses. Mais avant d aborder ses bienfaits, il faut d abord se poser des questions plus simples : qu est-ce que la croissance? Quels sont ses moteurs (qu est-ce qui la provoque, la tire en avant)? Une autre question, plus théorique devra aussi être posée : comment peut-on l obtenir? (en d autres termes, quels sont ses facteurs)? Nous allons d abord expliquer dans cet article ce qu est la croissance et ce que sont ses moteurs, en nous appuyant sur les statistiques de l INSEE pour 2011 et maintenant 2012 (qui viennent de paraître en mai 2013). Ce point nous permettra de faire le lien avec nos précédents articles sur le tableau «ressources-emplois» et sur le lien PIB- dépense (articles du 18 février et du 23 mars 2013). Un article suivant traitera des autres points, facteurs et bienfaits. I) Qu est-ce que la croissance économique? La croissance économique est l augmentation durable du PIB en volume. Rappelons (article du 21 mai 2012 sur ce blog) que le PIB est le produit intérieur brut, c est-à-dire la valeur de la production de biens et services créés en 1 an dans un pays (comme la France). Donc si une année donnée, on dit que la croissance économique a été de l %, cela signifie que dans ce pays les agents économiques ont créé pour 1% de plus de richesses, c est-à-dire de biens et services par rapport à l année précédente. Cependant il n est pas possible d additionner des tonnes de légumes, des litres de lait ou de vin, des automobiles, des services à la personne sans passer par un dénominateur commun : leur valeur en euros (en attendant un jour lointain une hypothétique conversion en «valeur carbone»??). Donc pour calculer cette augmentation de la valeur en euros de la richesse produite, il faut utiliser les prix des biens et services. Or ces prix «courants» ou «nominaux» c est-à-dire inscrits sur les étiquettes des produits à vendre, varient d une année sur l autre. Aussi, il faut réussir à enlever cette variation des prix dans le temps pour ne pas fausser les comparaisons. Si par exemple, on comparait le PIB 2010 calculé aux prix 2010 avec le PIB 2011 calculé aux prix 2011, on commettrait une erreur correspondant à la variation des prix entre ces 2 dates, c est-à-dire qu on «gonflerait» artificiellement l augmentation du PIB de la variation des prix entre les 2 années (voir l exemple dans le tableau ci-dessous). C est pourquoi, la croissance économique se mesure à prix constants, c est-à-dire que nous devons utiliser des statistiques en termes «réels» ou «en volume». Il faut donc enlever aux prix courants ou nominaux, la variation des prix (c est-à-dire l inflation s il s agit d une hausse). Dans ce cas, on dit que les statistiques sont «déflatées». Donc : PIB en valeur = PIB nominal = PIB à prix courants (à proscrire pour les comparaisons dans le temps) Et PIB en volume = PIB réel = PIB à prix constants = PIB déflaté (à retenir pour les comparaisons dans le temps, donc pour calculer la croissance économique)

Exemple 2010 et 2011 PIB en valeur en milliards d euros PIB en volume (aux prix de 2010) en milliards d euros 2010 1937 milliards 1937 milliards 2011 1997 soit + 3,09% 1970 soit + 1,7 % (Source : INSEE, TEF édition 2013 p 111 et calculs personnels) On voit bien dans ce tableau qu en 2011, la croissance économique a été de 33 milliards d euros, soit + 1,7% (1) par rapport à 2010 et non + 60 milliards (+ 3.09%). Si on prenait les chiffres à prix courants, soit + 60 milliards, on «gonflerait» la croissance de 27 milliards d euros! Elle serait presque doublée. L erreur serait grossière. Ces 27 milliards correspondent en effet à la seule hausse des prix des biens et services vendus en 2011. Il ne s agit pas de richesses supplémentaires créées, donc de biens et services supplémentaires produits. (1) L Insee vient de «réviser» cette croissance à + 2% (Insee Première, n 1447, mai 2013) De même en 2012, la croissance du PIB en valeur a été de 1.5% selon l Insee par rapport à 2011 (Insee Première, n 1447, mai 2013). Mais pendant cette même année, les prix ont aussi augmenté de 1.5%. Donc toute la richesse supplémentaire «créée» en 2012 (soit 30 milliards de francs) correspond simplement à la valeur créée par la hausse des prix : elle est fictive. En 2012, le PIB à prix constants n a pas augmenté : la croissance économique a été nulle (+ 0%). II) Qu est-ce qui a «tiré en avant» cette croissance en 2011 et 2012? Quels sont les moteurs de la croissance? Les moteurs de la croissance sont tout simplement les composantes de la demande globale que nous avons examinés dans notre article du 18 février 2013. En effet pour que la production augmente, donc que les entreprises produisent plus, il faut que la demande globale adressée à la France augmente (schéma ci-dessous). Or quelles sont ces composantes de la demande globale? Rappelons qu elles sont au nombre de quatre : la consommation des ménages et administrations, l investissement global, la variation des stocks, les exportations. Pour connaître les moteurs de la croissance en France, une année donnée, il suffit donc d observer les taux de croissance des composantes de la demande et de vérifier quelles sont les composantes qui ont eu le plus fort taux de croissance. Mécanisme : Précisons que dans ce schéma ci-dessous, nous faisons l hypothèse d un fonctionnement «keynésien» de l économie. Ceci signifie que tout part de la demande (il faut des commandes pour produire) et que l emploi est une résultante. Donc la demande (consommation, investissement, exportations) précède l offre (la production). Si la demande augmente, la production augmente (sauf si les agents économiques donnent la préférence aux produits importés). Nous accordons une place à part aux investissements des APU (administrations Publiques) sur ce schéma (couleur orange), pour bien montrer qu en principe en période de crise, ils prennent le relais des investissements privés (entreprises, ménages) défaillants (politique de relance keynésienne, voir l article du 26 mai 2013).

Consomma - tion des ménages Investissement des entreprises et des ménages Demande globale Production (Croissance économique) Emploi Exportations Reconstitution des stocks Mais risque : Importations Investissement des administrations publiques Tableau statistique de l Insee (Source : Insee Première, n 1447, mai 2013, p1 ; pour faciliter la lecture, les chiffres fluorescents correspondent aux chiffres utilisés dans cet exposé)

Graphique de l INSEE (Source : Insee Première, n 1447, mai 2013 p 2) L exemple de l année 2011 (pour raisonner, nous retiendrons les chiffres révisés par l Insee, soit + 2%) La croissance du PIB a été de 2% sur l année 2011. Qu est-ce qui a ainsi «tiré» la production en avant? Il faut observer les chiffres de variation des composantes de la demande globale. Le tableau ci-dessus montre clairement que la consommation effective (sans les services publics gratuits) des ménages n a augmenté que de + 0.5%, ce qui est peu. Par son poids dans le PIB (1110/2000 x 100 = 55.5%), on peut dire qu elle a contribué à réaliser 0.2 point de la croissance 2012 (sur 2 % ou 2 points). Habituellement en France, la consommation des ménages est un moteur essentiel de la croissance. Prenons un autre moteur essentiel de la croissance : l investissement brut ou formation brute de capital fixe (FBCF). Le tableau de l Insee montre qu il a augmenté de 2.9 % en 2012, ce qui n est pas négligeable. Rapporté à son poids dans le PIB, soit 401 milliards ou 20%, on peut dire que l investissement a contribué à 0.6 point de croissance sur un total de 2 points (cf graphique). Rappelons que l investissement est un élément essentiel de la croissance car il agit en tant que facteur de production (il renouvelle ou accroît le stock d équipements) et en tant que stimulant de l activité (il permet de créer directement et indirectement des emplois, donc il stimule la consommation). Le tableau nous montre que ce sont les investissements des entreprises non financières qui ont augmenté le plus vite (+ 3.1%) ainsi que ceux des ménages en logements (+ 2.4%), ce qui peut paraître surprenant en période de crise. Mais en 2012, paradoxalement, ce sont les exportations (donc la demande extérieure) qui ont le plus augmenté : + 5.4% en 1 an. On pourrait donc dire que ce sont les exportations qui ont «tiré» la production en avant en contribuant à réaliser 0.5 point de croissance, soit le quart. Ce résultat est cependant trompeur car il faut le comparer avec les importations : or celles-ci ont cru de 5.1 % sur la même période, presque autant que les exportations, aussi l effet des échanges extérieurs a été quasiment nul sur la croissance en 2011. L augmentation des

importations traduit en effet en partie le fait que l accroissement de la production des entreprises nationales ne suffit pas à satisfaire l augmentation de la demande globale. La contribution principale à la croissance en 2011 aura finalement été la reconstitution des stocks des entreprises (+ 1.1 point ; cf graphique). L exemple de l année 2012 : (Cf. tableau statistique et graphique ci-dessus) Ici, la croissance du PIB en volume est nulle (+ 0%). Mais cela ne signifie pas que toutes les composantes de la demande ont stagné. En effet, l observation du tableau de l Insee montre que : - la consommation effective des seuls ménages a reculé de 0.4%. Elle a donc joué un rôle négatif sur la croissance. Compte tenu de son poids dans l économie (1130 milliards d euros pour un PIB de 2032 milliards d euros, soit 55.6% du PIB), la consommation des ménages a contribué négativement à la croissance économique pour - 0.4 x 55.6% = - 0.2 %. C est un cas exceptionnel puisque cela n était arrivé qu une fois depuis 1945 (à savoir en 1993, autre année de crise). Ceci montre la gravité de la crise actuelle puisqu en 2012, le pouvoir d achat du revenu disponible des ménages a reculé de 0.9% selon l Insee. Si la consommation des ménages recule, il est difficile aux entreprises de continuer à produire plus (à moins de réussir à exporter toute la différence) et les stocks s accumulent. La crise s enchaîne : difficultés de trésorerie des entreprises, réduction du temps de travail, licenciements et le chômage s accroît, ce qui diminuera encore un peu plus la consommation future. Il suffit de constater à quel point un secteur clé de l activité comme celui de l automobile a beaucoup souffert en 2012. - l investissement total ou formation brute de capital fixe a reculé de 1.2 % en 2012. Ceci montre la gravité de la crise, puisqu en effet le seul investissement des entreprises a reculé de 2.1 %. Tous les investissements ont d ailleurs reculé : ménages et Administrations Publiques également. Dans ces conditions il est impossible que le PIB puisse augmenter. La contribution à la croissance est négative : 402/2032 x 100 x (- 1.2) = - 0.2 point (cf graphique). Dans ces conditions, les entreprises choisissent de déstocker pour alléger leur trésorerie, ce qui aggrave la situation (- 0.9 point de contribution à la croissance ; cf graphique). Quant aux exportations, elles augmentent un peu (+ 2.4%). Et comme les importations diminuent (- 1.1%, puisque l activité stagne et que le pouvoir d achat des ménages baisse), la contribution des échanges extérieurs à la croissance est finalement positive, mais cela ne suffit pas à compenser toutes les autres contributions négatives. Au total, seules les exportations ont apporté un peu d espoir en 2012 pour soutenir l activité mais cela n a pas suffit pour accroître le PIB. Celui-ci a stagné, selon les résultats (provisoires) de l Insee. Cela n a pas suffit non plus à améliorer le solde des échanges extérieurs de biens et services toujours déficitaire (558 603 = - 45 milliards d euros). En conclusion retenons que les moteurs de la croissance, c est-à-dire les éléments qui tirent la production en avant sont les composantes de la demande globale qui augmentent rapidement, et ce d autant plus que leur poids dans l économie est élevé. Traditionnellement en France c est la consommation des ménages qui est le moteur de la croissance, mais l investissement et les exportations peuvent jouer aussi un rôle important. Actuellement, en juin 2013, la consommation des ménages est atone, ce qui explique que la croissance économique soit nulle, voire légèrement négative (baisse de 0.2% au dernier trimestre 2012 et au premier trimestre 2013, ce qui est la définition même de la récession, à savoir 2 trimestres de baisse consécutive du PIB).

Jseco22, le 26 juin 2013 (professeur de sciences économiques et sociales, en retraite)