CETE de l'ouest DLRC d'angers Contexte général Tigné Visites du 20 novembre et du 6 décembre 2012 La réunion s'est tenue avec M. Benoît Onillon, maire de la commune. L'événement de mouvement de terrain qui a le plus marqué la commune s'est produit vers 1990, au niveau du bourg, rue du Layon. C'est lors de travaux de voirie qu'un petit effondrement donnant sur une cave de particulier est apparu. La cavité a été remblayée avec du sable de Loire. Les cavités souterraines sont prises en compte dans la gestion de l'urbanisme au niveau communal, notamment, par leur intégration dans la réalisation du PLU. La commune réalise une mise en garde des acquéreurs lors des transferts de propriétés, à la demande des notaires. Elle souhaiterait également réaliser un inventaire à la parcelle. A la suite de cet entretien, une visite de terrain a été effectuée par le DLRC d'angers, accompagné de M. Onillon. Compte tenu du nombre important de cavités présentes sur le territoire de la commune, une seconde visite de terrain s'est déroulée le 6 décembre 2012, toujours en présence de M. Onillon. L'aléa mouvements de terrain sur la commune Description générale Figure 1 : Localisation de la commune dans la région Sud Loire et Est du Maine et Loire Cent trois indices ont été recensés dans la commune de Tigné. La grande majorité des cavités est concentrée au niveau du bourg de Tigné, puis, plus au sud, dans le lieu dit d'amigné. D'une façon générale ce calcaire coquiller, appelé communément «molasse de Tigné», est de bonne qualité et a largement été utilisé en pierres de construction. En plus des cavités souterraines, il existe également de nombreuses carrières à ciel ouvert (Photo 1). Tigné se situe au sud de la Loire et au sud du département du Maine et Loire. Le relief est très dépendant du réseau hydrographique. Celui ci forme des talwegs aux parois plus ou moins abruptes. Le relief est particulièrement marqué au niveau du Layon qui forme la limite administrative nord de la commune, et au niveau du ruisseau de Valliennes à l'ouest de la commune. Quelques ruisseaux permanents ou non façonnent également quelques talwegs de moindre importance. Le sous sol de la commune est principalement constitué de schiste d'âge briovérien. Dans les secteurs du bourg, de Grouas, de La Touche et d'amigné, plusieurs affleurements de calcaire coquiller miocène ou falun sont présents et recouvrent localement le socle schisteux. Ces affleurements ont été exploités, ainsi les cavités se concentrent à leur niveau. Différents types de cavités sont rencontrés dans la commune : des habitats troglodytiques, des cavesdépendances et quelques souterrains ou caches de l'époque gauloise (sources : CG49, Viaud et Salaun 1970, Paul Sausseau «Histoire de Tigné» 1902, BRGM, Archives Départementales 49, mairie). Photo 1 : Ancienne carrière à ciel ouvert dans le bourg de Tigné Atlas des cavités souterraines Région sud de la Loire et est du département du Maine et Loire Dossier n 42.11.49.109 1/4
CETE de l'ouest DLRC d'angers En parcourant la commune du nord au sud, un indice est présent aux Brosses, au nord ouest du territoire communal. Il s'agit d'un petit affaissement visible dans les vignes (photo 2), à l'aplomb d'un ancien souterrain (sources : CG49, Viaud et Salaun 1970). S'agissant d'un affaissement sur une cavité d'extension inconnue, le zonage de l'aléa mouvements de terrain lui étant associé est de niveau moyen estimé. Figure 2 : Zonage au niveau des Brosses Photo 2 : Affaissement aux Brosses La majorité des indices de cavités souterraine est ensuite présente dans le bourg même de Tigné. Compte tenu du grand nombre d'indices, toutes les cavités n'ont pas pu être visitées. Suite à l'enquête orale en mairie et aux visites effectuées (photo 3), le bourg a été placé en grande partie en zone d'aléa faible et estimé pour prendre en compte toutes les cavités dispersées. Seule une zone, située aux abords du château de Tigné, au sud est du bourg, a été placée en aléa moyen estimé car un petit ensemble troglodytique présent à cet endroit est en mauvais état et des arrivées d'eau se font dans la carrie le contenant (photo 4). Figure 3 : Zonage au niveau du bourg de Tigné Photo 3 : Ensemble troglodytique en bon état dans le bourg de Tigné Photo 4 : Ensemble troglodytique en mauvais état dans le bourg de Tigné Atlas des cavités souterraines Région sud de la Loire et est du département du Maine et Loire Dossier n 42.11.49.109 2/4
CETE de l'ouest DLRC d'angers Plusieurs indices de cavités souterraines sont ensuite présents au lieu dit d'amigné. Le falun est ici plus friable (photo 5) et les visites de terrain ont permis de voir plusieurs cavités abandonnées et inaccessibles (photo 6) ou en mauvais état de conservation. L'aléa mouvements de terrain a ainsi été jugé moyen et estimé dans ce lieu dit. Le dernier indice issu de la bibliographie, une cavité située au Moulin de Riou où aurait été entreposée de la poudre en 1921 (source : AD49), n'a pas été retrouvé. Cet indice a été conservé sans toutefois lui associé de zonage d'aléa mouvements de terrain. Photo 6 : Cavités creusées à flanc de coteau en aplomb d'une voie de circulation à Amigné Figure 5 : Localisation de l'indice issu des Archives Départementales Photo 5 : Descenderie de cave creusée dans un falun friable L'aléa mouvements de terrain dans les zones à enjeux Le zonage global de l'aléa mouvements de terrain, avec une surface d'environ 25,7 ha, représente 1,5% de la surface totale de la commune. Figure 6 : Répartition des surfaces zonées sur la surface totale de la commune Figure 4 : Zonage au niveau d'amigné Atlas des cavités souterraines Région sud de la Loire et est du département du Maine et Loire Dossier n 42.11.49.109 3/4
CETE de l'ouest DLRC d'angers Afin de préciser le risque mouvements de terrain, il a été défini, en concertation avec la DDT du Maine et Loire, des zones à enjeux à partir des POS et des PLU des communes. Ainsi les zones à enjeux regroupent les zones urbanisées et à urbaniser, les zones de hameaux et de loisirs. La surface de ces zones à enjeux est de presque 88 ha. Environ 24,6 ha présentent un zonage de l'aléa mouvements de terrain, soit 28%. Actions à entreprendre D'après l'article L563 6 du code de l'environnement, il est de la compétence des communes d'établir, en tant que de besoin, une cartographie des cavités sur leur territoire : «Toute personne qui a connaissance de l'existence d'une cavité souterraine ou d'une marnière dont l'effondrement est susceptible de porter atteinte aux personnes ou aux biens, ou d un indice susceptible de révéler cette existence, en informe le maire, qui communique sans délai, au représentant de l'état dans le département et au président du conseil général, les éléments dont il dispose à ce sujet». Figure 7 : Répartition des surfaces zonées dans les zones à enjeux Dans les zones à enjeux, l'aléa faible estimé représente un pourcentage de surface zonée de 22,5%, et 5,5% sont couverts par un zonage d'aléa moyen estimé. Si on étudie le bâti (ensemble des habitations, bâtiments administratifs, bâtiments agricoles...de plus de 20 m²), 1125 bâtiments se situent dans les zones à enjeux. 534 de ces bâtiments, soit 47,5%, sont construits dans des zones présentant un aléa mouvements de terrain. Ainsi, afin de préciser le risque lié aux cavités souterraines, différentes actions peuvent être envisagées par la commune et/ou les particuliers : Sensibiliser les habitants au risque lié à la présence des cavités souterraines par des actions de communication et d'information, Réaliser un recensement le plus exhaustif possible des cavités à partir d'une enquête orale approfondie, de recherches complémentaires dans les archives, de visites de terrain et de photo interprétation, Acquérir une connaissance générale des cavités accessibles par le biais d'un diagnostic qui pourrait prendre la forme d'une fiche par cavité (cf annexe 7) et d'un dimensionnement sommaire de chaque cavité, Réaliser une reconnaissance complémentaire des indices de cavités (affaissements, témoignages ou archives non confirmés sur le terrain,...) en mettant en œuvre des moyens d'investigation adaptés qui doivent être définis spécifiquement par un bureau d'études spécialisé, Prendre en compte l'aléa cavités souterraines dans les documents et décisions d'urbanisme. C'est à la commune que revient la responsabilité de mettre en place des actions de communication, de réaliser ou faire réaliser un recensement des cavités et indices de cavités présents sur son territoire et de prendre en compte l'aléa cavités souterraines dans l'urbanisme. En revanche, la reconnaissance et le diagnostic d'une cavité ou d'un indice de cavité relèvent de la responsabilité du ou des propriétaires de cette cavité ou du terrain sur lequel est situé l'indice. Figure 8 : Répartition des bâtiments dans les surfaces zonées des zones à enjeux La commune de Tigné réalise déjà un certain nombre d'actions : information des habitants, prise en compte des cavités dans les documents d'urbanisme. L'action la plus pertinente à entreprendre est le recensement des cavités et indices de cavités sur l'ensemble du territoire communal. De plus, une action à entreprendre, spécifique à Tigné, serait la mise en place d'une surveillance le long de la voie de circulation, au nord ouest d'amigné, afin de contrôler l'évolution de l'érosion du coteau. Dans les zones à enjeux, 423 bâtiments, soit 37,6%, sont situés en zone d'aléa faible estimé, 111 bâtiments, soit 9,9%, se situent en zone d'aléa moyen estimé. Atlas des cavités souterraines Région sud de la Loire et est du département du Maine et Loire Dossier n 42.11.49.109 4/4