REPÈRES POUR LES FORMATIONS

REPÈRES POUR LES FORMATIONS F I L I È R E C O M M U N I C A T I O N E T I N D U S T R I E S G R A P H I Q U E S DIRECTION DE L ENSEIGNEMENT SCOLAIRE SERVICE DES FORMATIONS SOUS-DIRECTION DES FORMATIONS PROFESSIONNELLES M a r s 2 0 0 5

Bureau du partenariat avec le monde professionnel et des commissions professionnelles consultatives REPÈRES POUR LES FORMATIONS F I L I È R E C O M M U N I C A T I O N E T I N D U S T R I E S G R A P H I Q U E S DESCO A5 142, rue du Bac 75357 PARIS S.P. 07 Tél. 01 55 55 15 37 - Fax : 01 45 48 44 01

PRÉFACE Les mesures de déconcentration et de décentralisation renforcent, simultanément, le rôle de conseil et d'expertise assumé, dans le domaine des équipements des établissements, par l'administration centrale de l'éducation nationale. Ce rôle est illustré, lors de la création et de la rénovation de diplômes, par l'élaboration de guides d'équipements. Ces documents sont conçus comme des outils d'aide à la décision à l'intention des responsables rectoraux et des élus ou des fonctionnaires territoriaux qui, au sein des conseils régionaux, ont en charge ces questions. Par ailleurs, les évolutions permanentes des diplômes et des formations correspondantes, qui résultent des mutations des technologies et de l'organisation du travail, conduisent de plus en plus fréquemment à élaborer des guides méthodologiques destinés à accompagner et à faciliter la mise en œuvre des référentiels créés ou rénovés. La réalisation du présent document s'est faite en étroite concertation avec l'inspection générale de l'éducation nationale, au sein d'un groupe de travail constitué de spécialistes du domaine concerné. Cette démarche, qui se veut exemplaire, s'est efforcée de concilier des considérations pédagogiques, technologiques et économiques dans les choix relatifs à l'installation et à l'équipement des locaux nécessaires à la mise en place des formations. Ce document n'a pas pour vocation à constituer un cadre strict limitant la créativité et l'initiative des équipes pédagogiques. Il vise au contraire à fournir des éléments et des repères permettant de construire le dispositif de formation le mieux adapté. Dans tous les cas, un inventaire préalable s'impose car il est indispensable de prendre d'abord en compte l'existant avant d'examiner les éventuels investissements complémentaires nécessaires. Quant aux indications relatives aux locaux, d'autres solutions que celles proposées par ce guide peuvent être retenues en fonction des configurations architecturales des établissements concernés. Toutefois, il importe de ménager, autour des postes de travail, des zones de circulation et d'intervention garantissant des conditions de travail et de sécurité optimales, conformément à la législation en vigueur. Les utilisateurs de ce guide sont enfin vivement encouragés à faire part à la direction de l'enseignement scolaire de toutes les remarques de nature à améliorer la qualité du document et à faire progresser la réflexion sur les questions dont il traite. Le directeur de l'enseignement scolaire Patrick GÉRARD Ministère de l'éducation nationale, de l'enseignement Supérieur et de la Recherche Direction de Enseignement Scolaire

Ces repères pour les formations ont été élaborés par Michel AUBLIN Inspecteur Général de L Éducation Nationale Bernard SEVIN, Inspecteur d Académie - Inspecteur Pédagogique Régional Jean DESTRAC, Inspecteur d Académie - Inspecteur Pédagogique Régional Yves BAUBION, Inspecteur de l Éducation Nationale Patricia DUPUIS, Professeur certifiée, Enseignante en BTS Communication et Industries Graphiques Jean-Luc BINON, Professeur certifié, Enseignant en BTS Communication et Industries Graphiques Michel VERBRUGGEN, Professeur PLP2 hors classe, Enseignant en Baccalauréat Professionnel Production Imprimée Pierre BÉCAN, Professeur PLP2 hors classe, Enseignant en BTS Communication et Industries Graphiques Jacky NOWAK, Professeur PLP2, Chef de Travaux Jean-Claude BERTRAND, Professeur PLP2, Enseignant en Baccalauréat Professionnel Production Graphique Avec le concours de Guy THIBAUD Bureau du Partenariat avec le monde professionnel et des commissions professionnelles consultatives. Direction de l enseignement scolaire Avec nos remerciements pour l aide apportée par les membres de la profession de la Communication et des Industries Graphiques.

SOMMAIRE PARTIE 1 OBJECTIFS DU DOCUMENT...........................................................................7 1 - PRÉSENTATION DE LA FILIÈRE 1.1 - RÉNOVATION DE LA FILIÈRE 1.1.1 - Les besoins de la profession.........................................................9 1.1.2. - L entreprise de la Communication et des Industries Graphiques.................... 10 1.1.3. - L évolution des diplômes de la filière............................................... 11 1.2 - PRÉSENTATION DES DIPLÔMES 1.2.1 - BEP des Métiers de la Communication et des Industries Graphiques................ 12 1.2.2 - La Mention complémentaire Finition-façonnage de produits imprimés............... 12 1.2.3 - Les baccalauréats professionnels Production Graphique et Production Imprimée.... 12 1.2.4 - Le BTS Communication et Industries Graphiques.................................. 12 1.3 - SCHÉMA DE LA FILIÈRE...................................................................... 13 PARTIE 2 2 - LA FORMATION 2.1 - OBJECTIFS GÉNÉRAUX ET ASPECTS MÉTHODOLOGIQUES 2.1.1 - Le BEP des Métiers de la Communication et des Industries Graphiques............ 15 2.1.2 - La Mention Complémentaire Finition-Façonnage des Produits Imprimés............ 16 2.1.3 - Les Baccalauréats Professionnels Production Graphique et Production Imprimée... 16 2.1.4 - Le BTS Communication et Industries Graphiques.................................. 18 2.1.5 - L ensemble de la filière Communication et des Industries Graphiques............... 20 2.1.6 - Enseignement des risques professionnels.......................................... 20 2.2 - ORGANISATION PÉDAGOGIQUE DES FORMATIONS 2.2.1 - Pourquoi définir les centres d intérêt............................................... 21 2.2.2 - Notions de centres d intérêt........................................................ 22 2.2.3 - Typologie des activités et recherche des moyens pédagogiques.................... 23 2.3 - ORGANISATION DES ENSEIGNEMENTS 2.3.1 - En niveau V....................................................................... 26 2.3.2 - En niveau IV....................................................................... 27 2.3.3 - En niveau III....................................................................... 30 PARTIE 3 3 - LE PARTENARIAT AVEC LE MILIEU PROFESSIONNEL 3.1 - LES CONDITIONS DE LA RÉUSSITE............................................................. 33 PARTIE 4 4 - LOCAUX ET ÉQUIPEMENTS 4.1 - LISTE DES LOCAUX CONSEILLÉS............................................................... 36 Ministère de la Jeunesse, de l Éducation Nationale et de la Recherche - Direction de l Enseignement Scolaire 5

4.2 - AFFECTATION DES LOCAUX POUR LES FORMATIONS......................................... 37 4.3 - SCHÉMA FONCTIONNEL GLOBAL............................................................... 38 4.4 - SALLE D AVANT-PROJET 4.4.1 - Exemple d aménagement.......................................................... 39 4.4.2 - Liste des équipements conseillés.................................................. 40 4.4.3 - Fiche signalétique du local......................................................... 41 4.5 - SALLE DE PRÉPARATION ET DE SUIVI DE PRODUCTION 4.5.1 - Exemple d aménagement.......................................................... 42 4.5.2 - Liste des équipements conseillés.................................................. 43 4.5.3 - Fiche signalétique du local......................................................... 44 4.6 - ESPACE DE RÉALISATION DE PRODUCTION GRAPHIQUE 4.6.1 - Exemple d aménagement.......................................................... 45 4.6.2 - Liste des équipements conseillés.................................................. 46 4.6.3 - Fiche signalétique du local......................................................... 47 4.7 - ESPACE DE PRODUCTION IMPRIMÉE 4.7.1 - Exemple d aménagement.......................................................... 48 4.7.2 - Liste des équipements conseillés.................................................. 49 4.7.3 - Fiche signalétique du local......................................................... 50 4.8 - ESPACE D IMPOSITION, D ÉPREUVAGE ET DE CONTRÔLE 4.8.1 - Exemple d aménagement.......................................................... 51 4.8.2 - Liste des équipements conseillés.................................................. 52 4.8.3 - Fiche signalétique du local......................................................... 53 4.9 - ESPACE DE FINITION 4.9.1 - Exemple d aménagement.......................................................... 54 4.9.2 - Liste des équipements conseillés.................................................. 55 4.9.3 - Fiche signalétique du local......................................................... 56 4.10 - LABORATOIRE DE COLORIMÉTRIE ET D IMPRIMABILITÉ 4.10.1 - Exemple d aménagement......................................................... 57 4.10.2 - Liste des équipements conseillés................................................. 58 4.10.3 - Fiche signalétique du local........................................................ 59 4.11 - SALLE DE CONTRÔLE QUALITÉ 4.11.1 - Exemple d aménagement......................................................... 60 4.11.2 - Liste des équipements conseillés................................................. 61 4.11.3 - Fiche signalétique du local........................................................ 62 4.12 - ESPACE DE RESSOURCES 4.12.1 - Exemple d aménagement......................................................... 63 4.12.2 - Liste des équipements conseillés................................................. 64 4.12.3 - Fiche signalétique du local........................................................ 65 4.13 - SALLE DE TRAVAIL ET DE CONCERTATION DES PROFESSEURS 4.13.1 - Exemple d aménagement......................................................... 66 4.13.2 - Liste des équipements conseillés................................................. 67 4.13.3 - Fiche signalétique du local........................................................ 68 PARTIE 5 5 - LES RESSOURCES TECHNIQUES ET PÉGAGOGIQUES................................... 70 Ministère de la Jeunesse, de l Éducation Nationale et de la Recherche - Direction de l Enseignement Scolaire 6

OBJECTIFS DU DOCUMENT La filière «Communication et Industries Graphiques» couvre les anciens diplômes de la filière «Industries graphiques» et intègre la composante finition (en particulier l ancien CAP «Conduite de machines automatisées de reliure-brochure»). Cette filière est entièrement rénovée aux niveaux V, IV et III, depuis le mois de septembre 2003. La transformation du secteur industriel dans le domaine du prépresse, de l impression, de la finition et du routage de produits imprimés tient à l importance croissante de la numérisation des données, à l informatisation des processus ainsi qu au développement des télécommunications et notamment d Internet. Cette transformation rendait nécessaire non seulement une réécriture des référentiels des différents diplômes mais plus encore une réorganisation de ces diplômes eux-mêmes. Les diplômes de la filière s organisent désormais de la manière suivante : au niveau V : un BEP des Métiers de la Communication et des Industries Graphiques ; une mention complémentaire «Finition-Façonnage de Produits Imprimés», au niveau IV : un baccalauréat professionnel «Production Graphique» et un baccalauréat professionnel «Production Imprimée», au niveau III : un BTS «Communication et Industries Graphiques» à deux options : «Étude et réalisation de Produits Graphiques», «Étude et Réalisation de Produits Imprimés». Le CAP «Sérigraphie Industrielle», récemment rénové, n est pas concerné par ce document. Les profondes évolutions que connaissent les entreprises à la fois dans leur organisation et dans les techniques qu elles utilisent, trouvent leur écho dans les évolutions pédagogiques de la formation comme dans la réorganisation des laboratoires et des plateaux techniques. D où l objectif de ces «repères pour les formations» d aider à la mise en œuvre de cette importante rénovation. On se repportera toujours, bien entendu, aux référentiels, disponibles en ligne à l adresse www.cndp.fr. Des compléments issus de la pratique des enseignants et de l expérience des établissements viendront ultérieurement et seront alors disponibles sur le site du centre national de ressources de la filière «Communication et Industries Graphiques» à l adresse www.education.gouv.fr/enspro/cerpet. Dans leur rédaction, ces «repères pour la formation» respectent la logique de filière et s attachent à souligner les cohérences internes désormais présentes dans les contenus de formation, cohérences attendues dans l organisation des apprentissages et des locaux comme, bien entendu, dans le fonctionnement des équipes enseignantes. Ministère de la Jeunesse, de l Éducation Nationale et de la Recherche - Direction de l Enseignement Scolaire 7

REPÈRES POUR LES FORMATIONS 1 P R É S E N T A T I O N 1 Ministère de la Jeunesse, de l Éducation Nationale et de la Recherche - Direction de l Enseignement Scolaire 8

1 - PRÉSENTATION DE LA FILIÈRE 1.1.1 - Les besoins de la profession «L imprimerie : une industrie au service de ses clients». La prise en compte de la demande du client impose désormais un raccourcissement des délais, la capacité de personnaliser les produits et les services et une grande vigilance sur les coûts dans un contexte de concurrence intégrant désormais d autres acteurs. Les évolutions technologiques, dans le même temps, permettent un accès plus facile à l information : les clients génèrent parfois eux-mêmes leurs fichiers qui transitent à travers les réseaux de communication sous des formats divers. Ils font l objet de traitements grâce à des solutions techniques nouvelles qu il faut savoir maîtriser dans le respect des règles professionnelles. Ils sont amenés à être déclinés sur d autres supports que le papier, comme les cédéroms ou les sites en ligne. Aujourd hui le double processus d intégration et de numérisation de la chaîne graphique s amplifie, les représentants de la profession réunis aux «assises de formation» en décembre 1998 déclaraient : «Le pré-presse se trouve confronté à la nécessité d offrir une prestation globale incluant la gestion, l organisation et le stockage des données. L évolution d un pré-presse numérique de haute technologie correspond à des prestations nouvelles et complexes où le rapport entre le fournisseur et le client final est plus un rapport de partenariat et de processus continu qu un rapport de producteur à utilisateur Le nouveau conducteur doit pouvoir gérer la vitesse de la machine et ses conséquences intégrer le rapport client/fournisseur entre secteurs (pré-presse, impression-finition) dans un flux continu gérer un ensemble complexe allant du fichier digitalisé à la finition» Les opérateurs devront désormais maîtriser et sécuriser les flux numériques, passer d une culture du geste à celle de gestionnaire de données, appréhender l ensemble des étapes de production en amont et en aval du poste de travail et savoir évoluer avec les technologies. Ministère de la Jeunesse, de l Éducation Nationale et de la Recherche - Direction de l Enseignement Scolaire 9

Repères pour les formations Industries Graphiques 1.1.2 - L entreprise de la Communication et des industries Graphiques Produit fini qualifié Ministère de la Jeunesse, de l Éducation Nationale et de la Recherche - Direction de l Enseignement Scolaire 10

1.1.3 - L évolution des diplômes de la filière Ces dernières années, le secteur du pré-presse est marqué par une mutation des procédés et par l apparition de nouvelles technologies Cela induit un resserrement progressif des différents métiers qui constituaient le pré-presse autour d une fonction générale d opérateur pré-presse chargé de traiter l ensemble de la page avant impression L élargissement du champs d activité du pré-presse fait évoluer le niveau de formation requis du niveau V vers le niveau IV. On assiste à une optimisation des moyens de production grâce à l automatisation et à l informatisation On constate le développement des chaînes d impression intégrant certaines opérations de finition Cela entraîne le métier de conducteur vers l utilisation de systèmes automatisés et la conduite assistée». La tendance à l élargissement des champs d activité s est confirmée, ainsi que la complexification des tâches. Les niveaux de formation requis par les employeurs se situent désormais essentiellement aux niveaux IV et III. L évolution des métiers et la nature des compétences attendues exigeaient donc que soient revus les référentiels de formation de l ensemble de la filière : BEP, baccalauréat professionnel et BTS et que soit réétudié le positionnement des métiers de la finition. Au cœur de l ensemble des métiers de la Communication et des Industries Graphiques se maintiennent, dans le temps et au-delà des évolutions techniques, des connaissances et des savoir-faire caractéristiques qui en font la spécificité. On peut citer, par exemple, les grands domaines de la typographie, de la mise en page, de la colorimétrie, de la connaissance du papier. Ce socle de connaissances communes est constitutif de la filière, quel que soit le niveau visé. L évolution des matériels minimise l importance de certaines connaissances, en mécanique et électromécanique par exemple. Au contraire, cette évolution implique de maîtriser de nouveaux savoirs et savoir-faire, dans le domaine de l informatique notamment : gestion de fichiers, travail en réseau, pilotage de machines numériques. Les nouveaux référentiels contiennent ces savoirs et savoir-faire. L intégration de la chaîne graphique impose désormais à chacun une polyvalence accrue, la liaison entre pré-presse, presse et post-presse s avérant fondamentale à toutes les étapes de la fabrication. Un décloisonnement est systématiquement recherché dans la formation et se traduit par des épreuves communes de certification. Enfin, la rapidité annoncée de l évolution des techniques et des besoins du marché conduit à penser que le jeune que l on forme aujourd hui connaîtra des modifications radicales de la chaîne graphique, depuis les modes d acquisition et de traitement des données jusque dans les types de sorties, papier mais aussi multimédia, à travers des processus de fabrication de plus en plus intégrés et flexibles. De solides connaissances de base, techniques et méthodologiques, lui seront absolument nécessaires. Ministère de la Jeunesse, de l Éducation Nationale et de la Recherche - Direction de l Enseignement Scolaire 11

1.2 - PRÉSENTATION DES DIPLÔMES 1.2.1 - Le BEP des Métiers de la Communication et des Industries Graphiques C est un diplôme considéré essentiellement comme «propédeutique» aux baccalauréats professionnels : il ne se donne pas pour objectif de former des professionnels directement opérationnels sur le marché du travail. Cela correspond à l évolution de la profession qui fixe désormais au niveau IV le bon niveau d entrée dans l entreprise. Par contre cette formation a vocation à la fois de permettre aux jeunes de découvrir les différents métiers et de leur donner les connaissances de base communes à toute la filière graphique. Ainsi, un jeune titulaire de ce BEP ne maîtrisera pas tous les gestes techniques, mais aura participé personnellement aux grandes étapes du processus qui conduit à la réalisation d un document imprimé. En installant une culture commune, comme une base solide et des comportements essentiels, cette formation permettra également de préparer une orientation raisonnée vers les baccalauréats professionnels ou vers la mention complémentaire de Finition-Façonnage de Produits Imprimés. 1.2.2 - La mention complémentaire «Finition-Façonnage de Produits Imprimés» La mention complémentaire de «Finition-Façonnage de Produits Imprimés» certifie des opérateurs autonomes, qualifiés sur plusieurs matériels automatisés de finition / façonnage. Des travaux de façonnage divers, réalisés sur des petites ou moyennes séries sont le fait d entreprises semi-industrielles. Les contraintes liées à des délais de fabrication de plus en plus courts et à la diversité des produits à réaliser demandent à l opérateur une réactivité et une adaptabilité quasi permanentes. L opérateur sera amené à travailler sur des produits très différents, l obligeant à adapter sans cesse l outil de production sur lequel il intervient. L opérateur est la personne qui participe à la résolution d une subtile équation : mettre en œuvre la solution technique appropriée en fonction du produit à réaliser. 1.2.3 - Les Baccalauréats Professionnels «Production Graphique» et «Production Imprimée» Ils se caractérisent essentiellement par le rapprochement opéré entre-eux, afin d installer les compréhensions mutuelles indispensables à la qualité d un travail de plus en plus intégré, évolutif et devant respecter des délais courts ; des épreuves de certification communes attestent de cette volonté. Bien entendu, ces deux baccalauréats professionnels intègrent plus qu avant le numérique, tant en pré-presse qu en impression. 1.2.4 - Le BTS Communication et Industries Graphiques Le BTS est constitué de deux options. Un tronc commun permet d intégrer des élèves aux origines diverses (STI, voie générale S option Science de l Ingénieur, baccalauréats professionnels de la filière), de fournir des bases et des éléments de culture commune aux deux options et de préparer le choix de la spécialisation des étudiants, notamment vers l impression. Les deux options s appellent «Étude et Réalisation de Produits Graphiques» et «Étude et Réalisation de Produits Imprimés». Ministère de la Jeunesse, de l Éducation Nationale et de la Recherche - Direction de l Enseignement Scolaire 12

1.3 - SCHÉMA DE LA FILIÈRE COMMUNICATION ET INDUSTRIES GRAPHIQUES Ministère de la Jeunesse, de l Éducation Nationale et de la Recherche - Direction de l Enseignement Scolaire 13

REPÈRES POUR LES FORMATIONS 2 F O R M A T I O N 2 Ministère de la Jeunesse, de l Éducation Nationale et de la Recherche - Direction de l Enseignement Scolaire 14

2.1 - OBJECTIFS GÉNÉRAUX ET ASPECTS MÉTHODOLOGIQUES 2.1.1 - Le BEP des Métiers de la Communication et des Industries Graphiques Les dernières évolutions techniques de la filière tendent à généraliser l utilisation de données numériques à tous les niveaux de la chaîne de production de produits imprimés (du prépresse jusqu au domaine de la finition et du façonnage dit de «proximité»). De la maîtrise de ces flux de données dépend en grande partie la qualité des produits réalisés. Encore moins qu avant, aucun acteur de la réalisation et de la production ne peut ignorer les conséquences, tant en amont qu en aval, d une erreur commise dans la transmission de ces flux. Les professionnels de cette filière doivent donc, en plus des compétences relatives à leurs postes de travail, posséder une bonne connaissance de l ensemble de la chaîne graphique, des matériels, des logiciels, des matières d œuvre utilisés ; des processus de fabrication et des caractéristiques des flux numériques qui y sont véhiculés. A terme il s agira pour lui d acquérir une méthodologie de travail, de respecter des procédures afin de participer à une démarche qualité. Ce premier diplôme n a pas de finalité professionnelle, il n y a pratiquement plus d emploi pour ce niveau dans la filière. Son contenu de formation permet d assurer une connaissance générale de la chaîne graphique, d aborder les différents postes de travail qui la constituent et d asseoir les acquis préalables tant pour le niveau IV que pour la mention complémentaire du domaine de la finition-façonnage. Fonctions et activités principales : A la fin des deux années de formation, le titulaire de ce diplôme est capable d identifier un processus de fabrication. Dans le domaine du prépresse : il s agit de maîtriser une saisie de texte et d en assurer la mise en page et d y intégrer des images dans le respect d une maquette donnée, des règles de mise en page et du code typographique. A la fin, être capable d archiver le travail effectué. Il s agit d obtenir le Bon à Graver signé par un tiers. Dans le domaine de l impression : il s agit de préparer une teinte et le papier, de participer à la gravure d une plaque, de la caler, d alimenter la presse en papier, de réaliser les corrections en cours de production pour obtenir une conformité avec le Bon à Rouler signé par un tiers. Dans le domaine de la finition : deux machines seront abordées, le massicot droit programmable et la plieuse mixte à poches et couteaux. Il s agit dans le premier cas de réaliser un tracé de coupe, d enregistrer un programme de coupe et dans le cas de la plieuse de l alimenter en supports, de procéder aux corrections en cours de production. Il s agit d obtenir un Bon à Façonner signé par un tiers. La formation à acquérir (du prépresse aux opérations de finition) se déploie suivant quatre composantes : - le processus de fabrication d un imprimé ; - la maîtrise des règles de mise en page, du code typographique et du vocabulaire spécifique du métier ; - les caractéristiques des matériels, logiciels, matières d œuvre utilisés tout au long de la chaîne graphique ; - une méthodologie de travail qui respecte les processus et procédures définis par l entreprise. On veillera à ce que les durées des temps de formation en prépresse et en impression soit équivalentes et permettent une orientation vers les deux bacs professionnels avec de réels critères objectifs de choix. Il s agira aussi à termes d équilibrer les flux de formés finition-façonnage. 2.1.2 - La mention complémentaire Finition-Façonnage des Produits Imprimés Elle certifie la formation de conducteur de machines finition façonnage de produits imprimés ; plus particulièrement des massicots droits programmables, des plieuses et des encarteuses-piqueuses. Ces équipements constituent le parc machines de PME PMI spécialisées ou d ateliers de façonnage intégrés à des imprimeries. Il s agit d un travail en équipes pour répondre aux délais de fabrication qui sont le plus souvent courts. Ministère de la Jeunesse, de l Éducation Nationale et de la Recherche - Direction de l Enseignement Scolaire 15

Évolution du secteur La disparition progressive des opérations exclusivement manuelles liée à la généralisation de l automatisation des matériels, conduit la profession à rechercher des professionnels polyvalents et qualifiés pour le pilotage de machines automatisées et dotés d une spécialisation aux métiers de la finition industrielle de produits imprimés. Champ d activités Au sein de l atelier de finition, le support imprimé arrive sous forme de ramettes de papier à plat ou en bobine. Qu il s agisse de papier, de carton, de plastique ou de métal le support imprimé trouvera sa forme définitive étape par étape. Coupé, plié, agrafé ou cousu, l imprimé va être manipulé et mis en forme pour obtenir le produit demandé par le client. Contexte professionnel Le travail s organise dans des ateliers au sein d équipes de travail. Il s agit d emplois qui peuvent s exercer seul sur un type de matériel (selon des instructions données) mais aussi sur plusieurs machines de finition. Délimitation des activités Le titulaire de la mention complémentaire est un opérateur qualifié, responsable de sa production, qui assure la transformation du support imprimé. Son travail consistera à donner au document imprimé la forme définitive. C est ainsi que l opérateur utilisera plusieurs machines : le massicot pour couper les supports papier, la plieuse pour donner aux feuilles leur aspect définitif ou préparer des cahiers, l encarteuse pour ajouter des feuillets aux cahiers, la piqueuse ou agrafeuse pour joindre les cahiers entre eux. Le titulaire devra assurer le réglage, la programmation et la conduite de ces machines automatisées de finition et de façonnage de produits imprimés. Fonctions et activités principales : - préparer et organiser le poste de travail de façon optimale ; - régler la machine et en assurer la maintenance de premier niveau ; - conduire et assurer la production dans les temps prévus ; - assurer le contrôle et la qualité du produit à chaque étape de sa réalisation ; - respecter les règles d hygiène et de sécurité relatives à son poste de travail ; - rendre compte à sa hiérarchie et pouvoir transmettre des consignes de production ou de maintenance. 2.1.3 - Les Baccalauréats Professionnels «Production Graphique» et «Production Imprimée» Comme énoncé dans le préambule des référentiels de baccalauréat, le bachelier professionnel est destiné à devenir un ouvrier hautement qualifié. Son rôle essentiel consiste soit à élaborer des produits de communication, soit à fabriquer des produits imprimés. Fonctions principales d un titulaire du Baccalauréat Professionnel : Une synthèse des différentes activités conduit pour chaque baccalauréat aux fonctions suivantes : Production Graphique : Production Imprimée : Analyse de la commande Recensement et préparation Organisation du travail Finalisation et sécurisation Qualité du produit Maintenance Hygiène sécurité environnement Analyse de la fabrication Préparation à la production Organisation du travail Réception et finalisation Qualité du produit Maintenance Hygiène sécurité environnement Les fonctions symétriques entre les deux diplômes conduisent aux mêmes capacités. Ministère de la Jeunesse, de l Éducation Nationale et de la Recherche - Direction de l Enseignement Scolaire 16

Au regard de ces fonctions et activités principales, pour chaque diplôme les compétences ci-dessous ont été déclinées : C1 C2 C3 C4 C5 C6 Production Graphique 1. Analyser la commande du client. 2. Identifier les différents paramètres nécessaires à la production. 3. Recenser les consignes et procédures. 1. Établir un processus de fabrication. 2. Assurer l organisation des postes de travail et la gestion des moyens. 3. Planifier à son niveau le flux des travaux. 1. Mettre en œuvre un système de production. 2. Produire des supports de communication conformes au dossier de fabrication. 3. Mettre en œuvre des procédures de contrôle. 4. Assurer le contrôle des matières consommables. 5. Produire un bon à graver. 6. Effectuer le tri sélectif des déchets. 1. Mettre en œuvre une démarche qualité. 2. Utiliser les outils de la qualité. 3. Assurer le contrôle du travail demandé. 4. Corriger les défauts. 1. Mettre en œuvre les procédures d entretien périodique des sytèmes de production. 2. Détecter et diagnostiquer les pannes. 1. Utiliser le vocabulaire technique et restituer les informations. 2. Participer à des groupes de travail. 3. Appliquer les règles de sécurité d hygiène et d environnement. Production Imprimée 1. Analyser et sélectionner des données de la production. 2. Identifier les différents paramètres nécessaires à la production. 3. Recenser les consignes et procédures. 1. Rassembler les éléments nécessaires à la réalisation de la forme imprimante 2. Organiser la mise à disposition et la matière d œuvre. 3. Gérer les moyens et les matériels. 1. Préparer et contrôler les différentes matières d œuvre. 2. Régler les différents paramètres de production et produire un bon à rouler et un bon à façonner. 3. Réaliser et suivre le conformité de la production. 4. Effectuer le tri sélectif des déchets. 1. Repérer et corriger les incidents de production. 2. Contrôler la qualité et la conformité du produit imprimé. 1. Mettre en œuvre, à son niveau, les procédures d entretien systématique des systèmes de production. 2. Préparer les interventions de maintenance. 3. Organiser son poste de travail. 1. Utiliser le vocabulaire technique et restituer les informations. 2. Participer à des groupes de travail. 3. Appliquer les règles de sécurité d hygiène et d environnement Quelques-unes de ces compétences sont exprimées de manière identique. Elles s appuient, en prolongement du BEP, sur une connaissance globale de la chaîne graphique et plus particulièrement sur les interdépendances des différents domaines de la production. Elles font l objet d une validation commune entre les deux diplômes. Le domaine des enseignements professionnels est couvert pour les deux diplômes par sept groupes de savoirs : S1 - Communication technique S2 - Organisation de la production S3 - Prévention des risques professionnels S4 - Contrôle, qualité S5 - Matière d œuvre, produits semi-finis ou finis S6 - Matériels, outillage, périphériques S7 - Maintenance Ils sont spécifiques au diplôme concerné et parfois identiques avec des niveaux taxonomiques différents. Ministère de la Jeunesse, de l Éducation Nationale et de la Recherche - Direction de l Enseignement Scolaire 17

2.1.4 - Le BTS Communication et Industries Graphiques Dans la structure d un ensemble de production graphique, le rôle essentiel d un BTS Communication et Industries Graphiques est de définir et de fabriquer des produits de communication. Fonctions et activités principales du titulaire BTS Communication et Industries Graphiques : 1 - Coopération technique et commerciale - définir clairement le produit à réaliser - assurer le suivi de commande jusqu à la livraison - participer aux règlements d éventuels litiges - assurer la veille technologique et suivre l'évolution du marché de son environnement professionnel 2 - Étude de fabrication - analyser le produit à réaliser et choisir les procédés et processus - chiffrer les coûts et fixer les délais - élaborer les éléments du dossier de fabrication 3 - Organisation, planification, gestion de production - organiser et gérer les priorités de l ensemble des commandes - s assurer de la disponibilité des moyens (humains, matières, matériels) - planifier, lancer et suivre la production - gérer les flux de production 4.1A - Production - option A : Étude et Réalisation de Produits Graphiques - organiser et préparer les données et/ou les éléments du support de communication - assurer la réalisation et le contrôle du support de communication - gérer des systèmes de transmission, de communication, de transcodage et d archivage pour une production sécurisée 4.1B - Production - option B : Étude et Réalisation de Produits Imprimés - organiser et préparer les données et/ou les éléments de l impression et de la finition - assurer la réalisation et le contrôle du produit - gérer des systèmes et les flux de production d impression et de finition 4.2 - Qualité - mettre en application une démarche de qualité totale - élaborer (en participation ou non) et respecter les procédures propres à l entreprise 5 - Maintenance - organiser et gérer la maintenance de premier niveau intégrée au poste de travail - détecter, analyser les incidents et prendre les décisions quant aux solutions ou aux remèdes à apporter - participer aux contrôles des opérations de maintenance 6.1 - Communication, animation - participer aux actions de développement de l entreprise - animer et conduire les différentes actions auprès du personnel 6.2 - Gestion des compétences - transmettre ses savoirs et «savoir-faire» dans le cadre de ses compétences - identifier les besoins en formation de l entreprise et participer à la formation du personnel en interne et en externe - participer à la définition des profils de postes - participer à l évaluation des compétences du personnel 7 - Hygiène, sécurité, environnement - impulser, respecter et faire respecter les règles d hygiène, de sécurité et de propreté autour des matériels (manutention des charges, sécurité machine, stockage des matières dangereuses, utilisation des produits chimiques, préservation de l environnement) - sélectionner les produits chimiques utilisés sur la base de considérations : techniques, économiques, sécuritaires et environnementales - estimer les impacts potentiels de son activité sur l environnement - développer une politique de prévention des risques professionnels Ministère de la Jeunesse, de l Éducation Nationale et de la Recherche - Direction de l Enseignement Scolaire 18

Au regard de ces fonctions et activités principales, les compétences définies ci-après ont été déclinées : C1 1 Identifier le besoin du client 2 Collecter, sélectionner et structurer les informations 3 Présenter les résultats d une étude 4 Communiquer avec les clients et/ou des spécialistes en français et en langues étrangères 5 Rédiger ou modifier le cahier des charges 6 Identifier les possibilités techniques de l entreprise 7 Assurer la veille technologique C2 1 Analyser la demande ou la commande du client 2 Définir le processus et le procédé de fabrication 3 Choisir les matières premières 4 Chiffrer le coût et les délais de fabrication 5 Établir le dossier de fabrication 6 Définir les modes opératoires de contrôle C3 1 Gérer les systèmes de production 2 Ordonnancer et planifier tout ou partie d une production 3 Lancer et suivre la production 4 Organiser l agencement des postes de travail C4 1 Mettre en œuvre et réaliser une production 2 Mettre en œuvre des procédures de contrôle 3 Mettre en œuvre une démarche qualité C5 1 Organiser la maintenance de premier niveau intégrée aux postes de travail 2 Décider des actions à conduire dans le cadre des dysfonctionnements des systèmes 3 Procéder aux essais de remise en production C6 1 Détecter les besoins des personnels sous sa responsabilité et informer la hiérarchie 2 Animer, former et conseiller le personnel de l entreprise C7 1 Participer à la politique d'hygiène et de sécurité de l entreprise et la mettre en œuvre 2 Participer à la politique de protection de l environnement de l entreprise Le domaine de l enseignement technologique et professionnel est couvert par dix groupes de savoirs et savoir-faire suivants : S1. Étude et Réalisation de Produits Graphiques : les textes, les illustrations, la mise en page S2. Imprimabilité, matières premières et consommables S3. L'étude et la réalisation de produits imprimés S4. Organisation des processus S5. Gestion de production S6. Optimisation du système de production S7. L organisation et l implantation S8. La qualité et le contrôle S9. La maintenance S10. Hygiène et sécurité dans les services et les ateliers Ministère de la Jeunesse, de l Éducation Nationale et de la Recherche - Direction de l Enseignement Scolaire 19

2.1.5 - L ensemble de la filière Communication et Industries Graphiques Les différents enseignements dispensés en filière Communication et Industries Graphiques assurent une formation générale, technique et scientifique permettant de satisfaire aux compétences attendues dans les référentiels de certification. Les formations en sciences physiques et chimie ainsi que les cours d économie et de gestion des entreprises sont en rapport direct avec les objectifs du domaine professionnel de la communication et des industries graphiques. Pour donner aux élèves et aux étudiants les acquis cognitifs, méthodologiques et comportementaux requis par le contexte professionnel, la formation se construit autour d une plate-forme technique de la chaîne graphique constituée de salle de cours, de laboratoires et de plateaux techniques. L enseignement, les équipements et l organisation spatiale des locaux sont prévus pour répondre aux impératifs de la formation : - gestion simultanée d espaces différents ; - implantation des matériels en qualité et en nombre suffisant pour permettre une exploitation aussi proche que possible de la réalité professionnelle ; - locaux et superficies adaptés ; - actualisation permanente de la formation. Ces impératifs induisent : une nécessaire proximité des différents espaces de formation, qui permet : - aux élèves et aux étudiants conduisant une recherche ou un projet, d exploiter simultanément l ensemble des locaux et outils ; - aux enseignants de mettre en pratique un véritable travail pédagogique ou de conduire conjointement un cours, un équipement et des matériels performants, qui exigent : - une actualisation permanente ; - une maintenance spécifique, des salles «dédiées», outre les salles de classe : - une salle d accueil et de documentation pour les élèves et étudiants, indispensable compte-tenu de l importance et de la spécificité de la documentation liée à la filière ; - une salle de préparation des professeurs qui, en plus de sa fonction de lieu de concertation pour l équipe, répond également au besoin de contact avec l extérieur (stages en entreprise par exemple) et de gestion des données des élèves et des étudiants, la participation d intervenants extérieurs, pour garantir que l évolution constante de la profession imprègne la formation, par exemple : - lors de conférences-débats ; - sur des suivis de projet. 2.1.6 - Enseignement de la prévention des risques professionnels en communication et industries graphiques a. Finalité L enseignement de la prévention des risques professionnels vise à développer les compétences nécessaires à la maîtrise des risques inhérents à l activité professionnelle de communication et industries graphiques. Cet enseignement porte sur trois points : connaissance de la fonction sécurité ; acquisition de démarches de prévention en hygiène et sécurité mais également dans le domaine de la protection de l environnement ; acquisition de connaissances scientifiques et techniques sur les risques professionnels et les moyens de les prévenir. b. Méthodologie L enseignement de la prévention des risques professionnels ne doit pas être considéré comme une matière qui se juxtapose à d autres matières. Il doit être étroitement lié aux travaux pratiques de communication et Ministère de la Jeunesse, de l Éducation Nationale et de la Recherche - Direction de l Enseignement Scolaire 20

industries graphiques. En effet, la mise en application des démarches et connaissances constitue le seul moyen pour transformer ces savoirs et ces savoir-faire en véritable compétence à assurer sa sécurité et contribuer à celle des autres. Cette mise en application doit être répétée tout au long du cycle de formation pour pouvoir être intégrée dans les comportements (savoir être) et les pratiques professionnelles. Elle ne doit pas être limitée aux situations d enseignement et doit trouver des prolongements en entreprise. Ceci implique que la prévention des risques professionnels n est pas l action exclusive d un «monsieur sécurité» mais celle de l ensemble des enseignants qui doivent contribuer à sa mise en application. L enseignement de la prévention des risques professionnels comporte des apports théoriques (cours) et surtout des mises en application intégrées aux travaux pratiques de communication et industries graphiques. 2.2 - ORGANISATION PÉDAGOGIQUE DES FORMATIONS 2.2.1 - Pourquoi définir des centres d intérêt? Le problème : Les différentes contraintes conduisent les professeurs à répartir les élèves sur les différents espaces d enseignement constitutifs du plateau technique : ils doivent mettre en interrelation le nombre d élèves, le nombre de postes, de machines et d équipement et les fabrications à réaliser. Les professeurs sont amenés ainsi à diversifier les objectifs pédagogiques à partir de multiples activités des élèves. A l extrême, il peut y avoir autant d activités et d objectifs pédagogiques que d élèves au cours d une même séance. Cette situation tout d abord difficile voire impossible à gérer pour le professeur, conduit l équipe pédagogique à définir des cycles d apprentissages très longs afin que tous les élèves aient appréhendé toutes les situations de formation relatives à ces objectifs. Ceci éloigne et disperse les impératives synthèses, ce qui n est pas acceptable. Une solution : Afin de ne pas disperser les apprentissages et de leur donner du sens, il est nécessaire de regrouper les activités de tous les élèves sur une plage de temps donnée, autour de finalités pédagogiques limitées mais bien identifiées. Ces finalités appelées centres d intérêt* permettent de faire acquérir simultanément à l ensemble des élèves, mais à partir d activités différentes (et donc de supports différents), les définitions, principes, règles et méthodes, au terme d une même séance ou d un cycle très court d activités. * Le centre d intérêt correspond à une préoccupation pédagogique, qui permet au professeur de viser, dans un temps donné, une même série d objectifs pédagogiques (ce qu il y a lieu d apprendre), à l aide de supports qui peuvent être différents, afin de faciliter l introduction et la synthèse de ces objectifs. L identification d un centre d intérêt résulte de l analyse des compétences décrites dans le référentiel et des savoirs associés, mais aussi de l expérience du professeur et de sa compétence en didactique qui lui permettent d identifier les points clés dans le cadre d un processus d apprentissage (voir page suivante). Remarques : l intitulé générique qui désigne un centre d intérêt ne prédétermine pas les démarches et les caractéristiques des situations de formation qui seront élaborées et mises en œuvre pour développer les compétences associées au centre d intérêt ; ces situations de formation devront répondre à deux exigences : privilégier l apprentissage en situation de production et proposer des démarches d apprentissage qui répondent aux objectifs de formation du centre d intérêt ; dans cette approche, l activité de production est un support de formation qui doit être pertinent mais non confondu avec les objectifs de formation. La plage de temps consacrée à un ou plusieurs centres d intérêts doit permettre à chacun de ne pas perdre de vue les objectifs pédagogiques liés à ces centres d intérêts. On s attachera donc à conduire les activités associées à ces centres d intérêts sur un cycle qui ne devrait pas excéder 3 à 4 semaines, de telle sorte que les synthèses ne soient pas trop éloignées dans le temps. De même, les supports de formation devront être diversifiés. Une équipe doit produire et faire évoluer sa propre planification prévisionnelle. Le chapitre suivant propose des éléments destinés à aider les équipes dans leur réflexion. Ministère de la Jeunesse, de l Éducation Nationale et de la Recherche - Direction de l Enseignement Scolaire 21

2.2.2 - Notions de centres d intérêt Cognitif ou méthodologique le centre d intérêt : centre la préoccupation pédagogique sur une classe de problèmes et/ou solutions technologiques ; détermine les activités proposées aux élèves ou aux étudiants sur le plateau technique. L identification d un centre d intérêt résulte : de l analyse des compétences décrites dans le référentiel et des savoirs associés ; de l expérience de l équipe pédagogique et de sa compétence en didactique qui leur permettent d identifier les points clés et les moyens de les atteindre. Quelques recommandations : dans un cycle de T.P., qui doit être court, le nombre de centres d intérêt est limité ; il faut rapprocher les dates des T.P. relatifs au centre d intérêt, du cours magistral et des T.D. qui s y rattachent ; au cours d une séance il est recommandé de se limiter au maximum à deux centres d intérêt ; un centre d intérêt peut exploiter des supports différents (et réciproquement un même support technique peut contribuer aux apprentissages concernant plusieurs centres d intérêt) ; l identification et la gestion des centres d intérêt en T.P. est une tâche pédagogique. Cette dernière doit prendre en compte : - les contraintes de durée (équilibre des parties d un programme) ; - les contraintes d antériorité entre activités ; - les contraintes matérielles. Cette programmation comme la recherche des centres d intérêt est un travail d équipe. Problématique des apprentissages en Communication et Industries Graphiques : Ministère de la Jeunesse, de l Éducation Nationale et de la Recherche - Direction de l Enseignement Scolaire 22

2.2.3 - Typologie des activités et recherche des moyens pédagogiques Trois situations d enseignement sont offertes : - le cours ; - les travaux dirigés ; - les travaux pratiques. Pour chacune de ces situations, il s agit de recenser l ensemble des moyens pédagogiques disponibles et de faire un choix 2.2.3.a - Le cours Il s agit d une leçon à caractère magistral qui peut s appuyer sur : - la dictée ou la prise de notes pendant la prestation du maître ; - un polycopié réalisé par l équipe pédagogique de l établissement ; - un manuel. Le cours inclut des exemples soigneusement choisis pour la corrélation immédiate qu ils offrent avec le savoir ou le savoir-faire considéré. Le cours fait appel à l ensemble des moyens audio-visuels permettant une communication moderne : tableau, rétroprojecteur, vidéo-projecteur 2.2.3.b - Les travaux dirigés Ils nécessitent la participation active des élèves et peuvent avoir, dans le processus d apprentissage, deux vocations principales : Application On applique des méthodes et démarches dans une multiplicité de cas particuliers dont les éléments ou paramètres varient : La démarche est déductive Ministère de la Jeunesse, de l Éducation Nationale et de la Recherche - Direction de l Enseignement Scolaire 23

Découverte À partir d études de cas, on essaie de faire émerger les règles et les principes. La démarche est inductive Les travaux dirigés nécessitent une banque d exercices dont la rédaction et la pertinence doivent être remarquables. La corrélation avec les objectifs doit être évidente, la formulation (guidance de l élève) et la présentation d une exceptionnelle qualité. 2.2.3.c - Les travaux pratiques Ils permettent la confrontation à une réalité concrète et aident à l appropriation ou à la compréhension des phénomènes. Ils mobilisent complètement l élève (réflexion et action). Ils ont, comme les travaux dirigés, deux vocations : - application et/ou validation des règles, concrétisation de l organisation de systèmes ou de solutions techniques déjà présentées, dans une démarche à caractère déductif ; - découverte de solutions, émergence de règles dans une démarche à caractère inductif permettant des transferts à de nouveaux cas. Ils nécessitent un recensement des matériels disponibles sur le marché et imposent une veille technicopédagogique : - guide des équipements conseillés ; - revues spécialisées ; - catalogues de fournisseurs ; - expositions. Ministère de la Jeunesse, de l Éducation Nationale et de la Recherche - Direction de l Enseignement Scolaire 24