Guide environnement et sérigraphie Introduction Ce guide a été établi par le Pôle d innovation de l imprimerie (P2i) dans le cadre de l étude sur la sérigraphie financée pour partie par l Agence de l Eau Seine Normandie. Il a pour but d informer les entreprises de sérigraphie sur des prescriptions pouvant être mise en place pour réduire leur impact sur l environnement et répondre ainsi au cahier des charges permettant d obtenir la marque Imprim Vert. Imprimer, c est laisser une trace, une empreinte sur une surface Pas sur l environnement!
1. Cadre réglementaire Les installations qui peuvent être sources de pollutions ou de risques pour l environnement sont soumises aux articles L 511 à L 517 du Code de l environnement relatifs aux «installations classées pour la protection de l environnement» et à leur décret d application du 21 septembre 1977. Installations Classées L activité de sérigraphie est intégrée dans la rubrique 2450 spécifi que aux imprimeries ou ateliers de reproduction graphique sur tout support utilisant une forme imprimante. Le régime de la déclaration implique pour les sérigraphies, dont la quantité d encre consommée est supérieure à 100 kg/jour, le dépôt d un dossier de déclaration en Préfecture. L arrêté type du 16 juillet 2003 indique les prescriptions générales applicables aux installations classées pour la protection de l environnement soumises à déclaration sous la rubrique n 2450. Conformité des rejets liquides Niveau de rejet Réseau d assainissement* Milieu naturel ph 5,5-8,5 5,5-8,5 Température < 30 C < 30 C Matières en Suspension DCO DBO5 600 mg/l 2 000 mg/l 800 mg/l 100 mg/l si F > 15 kg/j, 35 mg/l au-delà 300 mg/l si F > 100 kg/j, 125 mg/l au-delà 100 mg/l si F > 30 kg/j, 30 mg/l au-delà Hydrocarbures totaux 10 mg/l si F > 100 g/j 10 mg/l si F > 100 g/j Métaux totaux 15 mg/l si F > 100 g/j 15 mg/l si F > 100 g/j F : Flux journalier * Données sous réserves de prescriptions plus spécifi ques du gestionnaire du réseau d assainissement local pour rappel, le rejet direct ou indirect, même après épuration, d eaux résiduaires dans une nappe souterraine est interdit.
2. Effluents liquides de la sérigraphie Les impacts environnementaux de la sérigraphie sont directement liés à la consommation d eau et aux rejets engendrés. Les effluents de sérigraphie ont des caractéristiques très diverses. Dépouillement L eau issue du dépouillement ne contenant que de l émulsion non insolée, il n y a généralement pas de polluant de type dangereux pour l environnement. Seule la présence de colorant peut-être nuisible (et ceci plus par un aspect visuel que d un point de vue environnemental). Dans le cadre d Imprim Vert, les effluents du dépouillement peuvent être rejetés au réseau. Nettoyage Vu la multitude d encres et, dans une moindre mesure, de solvants, il est difficile de donner une composition de l eau rejetée lors du nettoyage. Cependant, si cette opération est réalisée en circuit fermé, les solvants usagés devront être collectés par un prestataire agréé. Dans le cas où des effluents aqueux sont rejetés, ceux-ci doivent être collectés ou alors subir un pré-traitement avant rejet. Dégravage Dans l eau issue du dégravage, on retrouve les traces d encres restant du nettoyage et de l émulsion réticulée ainsi que le produit de dégravage ayant réagit en partie. Ces produits sont des sels d iodes qui, en solution, forment des acides faibles. Néanmoins, la quantité de produit de dégravage est suffisamment faible pour que l eau de rinçage suffise à retrouver un ph neutre. Étant donné la charge de polluant contenue dans ces rejets, ils doivent être collectés ou alors suivre un prétraitement avant rejet. Traitement images fantômes Dans cette opération, il n y a que le produit anti-fantômes qui se retrouve présent dans l eau. Généralement, ces produits sont des sels alcalins avec un peu d hypochlorite de soude (javel). Il existe aussi des produits anti-fantôme qui contiennent des solvants. Lorsque l opération est effectuée dans le bac de dégravage, les effluents sont mélangés à ceux du dégravage et doivent donc répondre aux mêmes exigences quant à leur rejet.
3. Critères du cahier des charges Imprim Vert Pour obtenir la marque Imprim Vert, l entreprise de sérigraphie doit respecter le cahier des charges comportant 4 critères. Concrètement pour chacun des critères, voici les points relatifs aux problématiques liées à la sérigraphie. Critère n 1 : bonne gestion des déchets dangereux En plus des déchets listés dans le cahier des charges (boîtes d encres vides, chiffons souillés, DEEE etc.) qui concernent tout type d impression, les entreprises de sérigraphie doivent collecter leurs eaux issues du dégravage et les faire éliminer selon une filière conforme à la réglementation. Les eaux issues du dépouillement peuvent, elles, être rejetées au réseau d assainissement. Dans le cas où les eaux issues du dépouillement et du dégravage sont mélangées, elles doivent alors être collectées et suivre la même filière que s il s agissait uniquement d eaux de dégravage. Néanmoins, il est possible de collecter les eaux de dégravage d un côté et de rejeter les eaux du dépouillement de l autre en mettant en place un deuxième bac spécifique. Si cela n est réellement pas possible à mettre en œuvre dans l entreprise, il peut être envisagé en dernier recours la mise en place d un système de «by-pass» correctement utilisé avec une procédure écrite claire et précise. L entreprise peut éviter de faire collecter ses eaux de dégravage, en mettant en œuvre une solution de traitement ou de recyclage de ses effluents. Néanmoins, avant d adopter cette solution, une réflexion de réduction des consommations d eau et de produits doit être menée. La mise en œuvre de bonnes pratiques permet alors d optimiser les volumes et les flux et par conséquent les coûts d investissement et d exploitation des ouvrages épuratoires.
Bonnes pratiques La mise en œuvre de bonnes pratiques dans les ateliers de sérigraphie permet de réduire la charge polluante de ses effluents. Voici quelques exemples. Nettoyage avant dégravage Il est important de retirer la plus grande partie de l encre sur l écran si possible avant son dégravage. Baisse de la charge en DCO et en DBO 5 des effluents. Réduction de l utilisation de solvants pour la récupération de l écran. Pour éviter l installation d un deuxième bac, il peut être envisagé la mise en place, à la sortie du bac, d un système de «by-pass» pour récupérer le solvant d une part et pour récupérer les rejets de dégravage d autre part. Bacs de nettoyage et de dégravage séparés Il est intéressant de mettre en place deux bacs distincts : un pour le nettoyage et un autre pour le dégravage. Ainsi, le premier bac est seulement utilisé pour la suppression de tous les contaminants sur l écran par le biais d un nettoyage au solvant avant le réel dégravage de l écran dans le deuxième bac. Baisse importante de la charge en DCO et en DBO 5 Économies sur les achats de solvants. Les (-) Nécessite l installation d un deuxième bac Minimiser l utilisation de «bouches-pores» Les «bouches-pores» ont la particularité d augmenter sensiblement la charge en DCO et DBO 5 des effluents. Pour en limiter l usage, ainsi que pour effectuer d éventuelles retouches, il est préférable d utiliser en remplacement de l adhésif. Réduction perceptible de la charge en DBO 5 et en DCO Facile à instaurer au sein de l entreprise Économies sur l achat des «bouches-pores»
Techniques de traitement des effluents Les bonnes pratiques énoncées précédemment permettent de réduire la charge de polluants des rejets de sérigraphie. Cependant, elles suffisent rarement pour permettre un rejet au réseau sans pré-traitement. Par contre, elles permettent de réduire de façon significative les coûts d investissement et d exploitation des systèmes de traitement. La mise en conformité d un atelier de sérigraphie nécessite donc la mise en place de techniques épuratoires. Lors du projet de mise en place d une unité de traitement, il convient : de définir précisément les volumes de rejets de définir précisément les flux polluants de réaliser des essais préalables pour définir les solutions alternatives de traitement puis réaliser obligatoirement un essai pilote sur site pour la validation avant investissement. Les techniques de traitement les plus répandues dans un atelier de sérigraphie sont : Le stockage et l élimination en centre de traitement agréé Le traitement physico-chimique et l élimination en réseau d assainissement si les caractéristiques des effluents après traitement le permettent, L électrocoagulation et l élimination en réseau d assainissement si les caractéristiques des effluents après traitement le permettent, La décantation et l élimination en réseau d assainissement si les caractéristiques des effluents après traitement le permettent. Lavage-dégravage automatique Pour résoudre la problématique de la charge de polluants des rejets d eaux en sérigraphie, il existe une solution alternative qui assure, de manière automatique et plus propre, les opérations de lavage-dégravage d écrans. Appareillage automatique Économies de produits de lavage-dégravage des écrans Suppression des effets dus à l utilisation de solvants Les (-) Investissement élevé : à partir de 75 000 s
Électrocoagulation L électrocoagulation consiste à coaguler les polluants grâce à une réaction d électrolyse à anode métallique soluble en aluminium ou en fer. Adaptée aux moyennes sérigraphies Pas de consommable Investissement modéré : à partir de 13000 s (pour une station d une capacité d 1m 3 /semaine) Les (-) Élimination des boues Remplacement tous les 2 ans de l anode (environ 400 s) Nécessité d avoir un effluent stable Traitement physico-chimique Le traitement physico-chimique consiste à faire réagir chimiquement les substances polluantes solubles dans l effluent avec des agents chimiques. Réduction importante des Matières en Suspension (MES) Investissement modéré : à partir de 18000 s (pour une station en continu d une capacité d 1m 3 /heure) Les (-) Achat régulier de nouveaux floculants Élimination importante de boues issues du traitement Prestation de service Il existe actuellement des offres de prestation proposant des services de traitement sur site à l aide d unités mobiles. Ces offres sont pour la plupart en cours de développement commercial. Elles sont néanmoins très intéressantes à suivre car adaptées aux faibles quantités d effluents des petites sérigraphies. Ces services proposés sont des traitements par ultrafiltration oupar ozonation catalytique dans la plupart des cas rencontrés.
Critère n 2 : sécurisation des stockages de liquides dangereux Pour l obtention de la marque Imprim Vert, l entreprise doit également mettre en place des actions de sécurisation de ses stockages de liquides neufs dangereux et des déchets liquides en cours d utilisation ou non. En raison du grand nombre d encres et de produits (dégravage et traitement anti-images fantôme) étiquetés dangereux en sérigraphie, ce critère constitue donc un point essentiel du cahier des charge s Imprim Vert pour la sérigraphie. De ce fait, la quasi-totalité des nombreux stockages d encres et de produits d un atelier de sérigraphie devra être placée sur rétention. Critère n 3 : non utilisation de produit toxique Le respect de ce critère se définit par la non utilisation de produits étiquetés «toxique», c est-à-dire avec le symbole «tête de mort». Ainsi, toutes les encres à solvants chlorés étiquetées «toxique» devront être éliminées de l atelier de sérigraphie. Critère n 4 : sensibilisation environnementale Ce quatrième critère n est pas obligatoire pour les entreprises de sérigraphie, en fait il concerne les entreprises dont l activité porte sur l impression numérique. Néanmoins, l entreprise ne doit pas hésiter à réaliser un projet de sensibilisation de sa clientèle témoignant ainsi de son engagement sur le plan environnemental. 92 rue Abélard 59000 Lille Tél. 03 20 57 09 82 Fax 03 20 30 00 63 contact@imprimvert.fr imprimvert.fr