TÉLÉDÉTECTION DANS L INFRAROUGE THERMIQUE

Documents pareils
IR Temp 210. Thermomètre infrarouge. Des techniques sur mesure

Chapitre 5 Mesures géophysiques

Surveillance et Detection des Anomalies. Diagnostic d une digue: rappel méthodologique

L inégale répartition de l énergie solaire est à l origine des courants atmosphériques

Comprendre l Univers grâce aux messages de la lumière

TP 2: LES SPECTRES, MESSAGES DE LA LUMIERE

Rosemont- La Petite-Patrie. Îlots de chaleur urbains. Tout. savoir! ce qu il faut

L E BILAN DES ACTIVITÉS

Chapitre 02. La lumière des étoiles. Exercices :

Défi Transition énergétique : ressources, société, environnement ENRS Projet Exploratoire PALEOSTOCK

Colle époxydique multi usages, à 2 composants

Module HVAC - fonctionnalités

La base de données régionale sur les sols. d Alsace. La base de données régionale sur les sols d Alsace


Correction ex feuille Etoiles-Spectres.

AVEC ARDEX, vous MORTIERS DE JOINTOIEMENT ARDEX

Le Soleil. Structure, données astronomiques, insolation.

possibilités et limites des logiciels existants

Etude de diagnostic hydrogéologique du sous sol de Clamart Quartiers Schneider et Centre ville MAI 2013

Activité 1 : Rayonnements et absorption par l'atmosphère - Correction

Rayonnements dans l univers

Fluorescent ou phosphorescent?

Système d énergie solaire et de gain énergétique

Chapitre 1 : Qu est ce que l air qui nous entoure?

Chapitre 11 Bilans thermiques

Ressources minérales et Hydrocarbures. Hedi SELLAMI Centre de Géosciences MINES ParisTech

Principes généraux de la modélisation de la dispersion atmosphérique

Champ électromagnétique?

Chapitre 6 : les groupements d'étoiles et l'espace interstellaire

Règlement numéro LA GESTION DES EAUX DE SURFACE ET LES RACCORDEMENTS AUX SERVICES D AQUEDUC ET D ÉGOUT. Avril 2011

MISE EN DÉCHARGE. Une entreprise de Bayer et LANXESS

Principe de fonctionnement de la façade active Lucido. K:\15.Lucido \Dossier d'envoi\annexe\2011_12_explicatif du principe de la façade Lucido.

Application à l astrophysique ACTIVITE

LE PLANCHER CHAUFFANT BASSE TEMPERATURE

L échelle du ph est logarithmique, c està-dire

Séquence 9. Étudiez le chapitre 11 de physique des «Notions fondamentales» : Physique : Dispersion de la lumière

INTRODUCTION À LA SPECTROSCOPIE

Confort d été. Fiche technique

LA TÉLÉDÉTECTION AÉRO-SPATIALE : UNE INTRODUCTION

Chapitre 6 La lumière des étoiles Physique

CREATION DE FORAGE, PUITS, SONDAGE OU OUVRAGE SOUTERRAIN

Étude et modélisation des étoiles

DIFFRACTion des ondes

Mesures de PAR. Densité de flux de photons utiles pour la photosynthèse

Baccalauréat Professionnel. Microtechniques. Session 2012 DOSSIER TECHNIQUE (DT)

Vade-mecum Règles Pratiques

L HABITAT. Technologie 5ème

SYSTÈMES DE CHAUFFAGE HYDRONIQUE PAR RAYONNEMENT

Grille de planification Expédition météo. Spécialiste de la cartographie Graffiti de ce que l équipe sait de la météorologie (10 minutes).

La gestion à long terme des déchets de haute activité et/ou de longue durée de vie. Options

Pourquoi étudier l aérosol atmosphérique?

Quel Sont les 7 couleurs de l arc en ciel?

La fonte des glaces fait-elle monter le niveau de la mer?

ConSolidation de talus en béton

Objectifs pédagogiques : spectrophotomètre Décrire les procédures d entretien d un spectrophotomètre Savoir changer l ampoule d un

Caractérisation de défauts par Magnétoscopie, Ressuage, Courants de Foucault

Atelier : L énergie nucléaire en Astrophysique

RISQUES SOLAIRES CE QU IL FAUT SAVOIR POUR QUE LE SOLEIL RESTE UN PLAISIR

Avant d aller à la recherche d un terrain

Quelques liens entre. l'infiniment petit et l'infiniment grand

TP Détection d intrusion Sommaire

IPL SHR MED-120C+ Super Hair Removal, dépilation permanente

TEMPÉRATURE DE SURFACE D'UNE ÉTOILE

SYSTÈME DE DALLE ACTIVE ACTIV+ TEMPÉRISATION DE DALLE POUR CHAUFFER OU RAFRAÎCHIR LE CONFORT POUR LE TERTIAIRE

ETUDE D IMPACT ACOUSTIQUE

Adhésif structural pour le collage de renforts

1. Titre du contrat. (si les travaux de montage se font en plusieurs tranches, indiquer quelle est la tranche ou les tranches à assurer)

Celestia. 1. Introduction à Celestia (2/7) 1. Introduction à Celestia (1/7) Université du Temps Libre - 08 avril 2008

2.0. Ballon de stockage : Marque : Modèle : Capacité : L. Lien vers la documentation technique :

MANUEL D INSTALLATION DES BRIQUETTES ET PIERRES BRICO DÉCO CONCEPT

Modélisation couplée des processus de surface et souterrains pour prédire la distribution spatiale de l'évapotranspiration.

LA CAMÉRA THERMIQUE GUIDE PRATIQUE DE. pour les activités du bâtiment 4SOMMAIRE

Science et technologie : Le truc de Newton

La nouvelle RÉGLEMENTATION PARASISMIQUE applicable aux bâtiments

SDLV120 - Absorption d'une onde de compression dans un barreau élastique

UTILISATION DES SÉDIMENTS VALORISÉS : exemple de la plate-forme expérimentale SOLINDUS pour le pré-traitement des produits de dragage

Panorama de l astronomie. 7. Spectroscopie et applications astrophysiques

Etude expérimentale et numérique de la Sédimentation/Consolidation de sols à très forte teneur en eau

Domosol : Système solaire combiné (SSC) de production d eau chaude et chauffage

L utilisation du lidar terrestre en foresterie. Richard Fournier Département de géomatique appliquée

Primaire à 2 composants à base de résines acryliques réactives

Global Monitoring Emergency Services

L éclairage naturel première partie : Principes de base

Multichronomètre SA10 Présentation générale

Projet SETHER Appel à projets Adrien Patenôtre, POWEO

Consolidation des argiles. CUI Yu-Jun ENPC-CERMES, INSTITUT NAVIER

CHAPITRE 6 : LE RENFORCEMENT DU MODELE PAR SON EFFICACITE PREDICTIVE

Installez votre paroi remplie Zenturo et Zenturo Super pour un beau mur décoratif

Contrôle thermographique Tarifs et prestations :

P.L.U. Plan Local d'urbanisme PRESCRIPTION D'ISOLEMENT ACOUSTIQUE AU VOISINAGE DES INFRASTRUCTURES TERRESTRES DOCUMENT OPPOSABLE

Les dossiers...de VivArmor. La construction écologique

Partie Observer : Ondes et matière CHAP 04-ACT/DOC Analyse spectrale : Spectroscopies IR et RMN

Information Technique Derating en température du Sunny Boy et du Sunny Tripower

DÉPARTEMENT SERVICE-TOITURES COORDONNÉES DISTRIBUTEURS MAISONS MODÈLES OFFRE DE PRIX REMARQUE. 2

Évolution du climat et désertification

LE CORPS NOIR (basé sur Astrophysique sur Mesure / Observatoire de Paris :

Niveau 2 nde THEME : L UNIVERS. Programme : BO spécial n 4 du 29/04/10 L UNIVERS

Caractéristiques des ondes

Transcription:

Séance technique Thermomécanique des roches TÉLÉDÉTECTION DANS L INFRAROUGE THERMIQUE ET TEMPÉRATURES DE SURFACE Raphaël Antoine Teodolina Lopez 20/10/2016 NASA.NEO

UTILISATION DES DONNÉES_CAPTEURS Géologie > cartographie structurale Warwick et al, 1979 Géotechnique > infiltration d eau Antoine et al, 2014 1/21

UTILISATION DES DONNÉES_CAPTEURS Hydrogéologie > caractérisation des cours d eau Tonolla et al, 2010 Atmosphère > structure thermique/distribution des particules. Océanographie > Évolution et intensité des courants océaniques. 2/21

CAPTEURS Spatial Aéroporté_drones In-situ 3/21

BILAN D ÉNERGIE Antoine and Lopez, 2016 Rayonnement solaire incident : - réfléchi, - absorbé, - transmis (rare cas). Rayonnement thermique : rayonnement émis par un corps ou une surface qui dépend de sa température, elle-même dépendante de la température régnant en profondeur. 4/21

RAYONNEMENT ÉLECTROMAGNÉTIQUE Toutes surfaces planétaires et objets émettent dans le spectre électromagnétique Antoine and Lopez, 2016 0.7 mm < Infrarouge < 1 mm 5/21

RAYONNEMENT ÉLECTROMAGNÉTIQUE S affranchir de l atmosphère. Fenêtre atmosphérique > 0,7-3 mm (PIR) ; 3-7 mm (IRM); 7-14 mm (IRT). Visible et Infrarouge proche > rayonnement réfléchie, Infrarouge moyen > rayonnement émis et réfléchie, Infrarouge thermique > rayonnement émis 6/21

LOI DU CORPS NOIR Corps noir : surface absorbant l ensemble du spectre électromagnétique incident, sans transmission ni réflexion. > Rayonnement électromagnétique émis ne dépend que de sa température. Loi de Planck (Radiance W m -2 m -1 ) : = 2 1 ( ) 1 h : constante de Planck (6,62 10-34 J s). c : vitesse de la lumière (3 10 8 m s -1 ). k : constante de Boltzmann (1,38 10-23 J K -1 ). 7/21

LOI DU CORPS NOIR Loi de Stefan-Boltzmann (W m -2 ): E = e e = émissivité (1 pour un corps noir). s = constante de Stefan (5,671 10-8 W m -2 K -4 ) NASA 8/21

Estimation de la température de brillance : LOI DU CORPS NOIR = ( 2, + 1) α = hc Estimation de la température de surface (bilan d énergie) : - propriétés radiatives de la surface (albédo et émissivité), - propriétés thermiques du sol (conductivité, densité, porosité, granulométrie). Interprétation de la température de surface > cycle diurne et les conditions de surface (météorologie, végétation, topographie). 9/21

PROPRIÉTÉS RADIATIVES Albédo : = énergie réfléchie énergie reçue Représente la quantité d énergie disponible pour le chauffage. Pour une même quantité d énergie reçue, un matériau d albédo faible est plus chaud qu un matériau d albédo fort. 10/21

PROPRIÉTÉS RADIATIVES CEREMA/RFF Cycle diurne : Plus l albédo est faible, plus l écart de température durant le cycle diurne est important. Watson, 1975 11/21

PROPRIÉTÉS RADIATIVES Émissivité : = énergie rayonnée par un corps réel énergie rayonnée par un corps noir La longueur d onde ; propriétés électriques du matériau ; de l état de surface ; de l angle d observation ; température. Cycle diurne : Plus l émissivité est forte, plus la température mesurée est faible (plus d énergie rayonnée). Watson, 1975 12/21

Inertie thermique (J m -2 s -1/2 K -1 ) : PROPRIÉTÉ THERMIQUE I = k : conductivité thermique (W m -1 K -1 ). r : densité (kg m -1 ). c : capacité calorifique (J kg -1 K -1 ). Aptitude du corps à stocker de l énergie par conduction en profondeur durant la journée et à la restituer durant la nuit. > Influence fortement la température de surface, en fonction de la nature du sol. 13/21

PROPRIÉTÉ THERMIQUE Inertie thermique : Degré d induration du matériau de surface est un facteur déterminant. Augmentation de l induration Antoine and Lopez, 2016 Cycle diurne : Induration faible > forte variation de température Induration forte > faible variation de température 14/21

PROPRIÉTÉ THERMIQUE Inertie thermique : Watson, 1975 Cycle diurne : Inertie thermique forte (induration forte) > faibles variations de température. Inertie thermique faible (induration faible) > fortes variations de température. 15/21

PROPRIÉTÉ THERMIQUE Inertie thermique : Watson, 1975 16/21

TOPOGRAPHIE Antoine and Lopez, 2016 a = proportion de ciel visible. a est petit > refroidissement lent. a est grand > refroidissement rapide. Jour : la crête est plus chaude que le sillon. Nuit : le sillon est plus chaud que la crête. Mahrer, 1982 17/21

TOPOGRAPHIE 18/21

APPLICATIONS Puits visible en surface (non comblé) Puits invisible en surface (comblé par des matériaux perméables) Puits Puits 19/21

APPLICATIONS 28 Kadzell Bornu Kanem Chari-Baguirmi Harr Temperature ( C) Leblanc et al. 2003. 18 - Cycle d évaporation/condensation - Perméabilité de surface 20/21

CONCLUSION N - Images infrarouge thermiques sont de plus en plus utilisées malgré leur difficulté d interprétation. - Utilisation simplifiée et grand-public. - Mise en évidence de phénomène d infiltration, de changement de perméabilité verticale à petite échelle et très grande échelle. 21/21

MERCI DE VOTRE ATTENTION

Type Albédo Corps noir 0 Foret 0,05-0,20 Prairies et cultures 0,10-0,25 Sols sombres 0,10-0,20 Sol sablonneux sec 0,25-0,45 Sol argileux sec 0,15-0,35 Sable 0,20-0,40 La Terre 0,36 Granite 0,30-0,35 Sols clairs 0,40-0,50 Neige fraiche 0,90 Eau 0,10-1 Surface parfaitement blanche 1

Type Émissivité Gravier 0,28 Argile 0,39 Granite 0,45 Grès 0,67 Schiste 0,69 Basalte 0,72 Sable 0,76 Gypse 0,80-0,90 Asphalte 0,90 Brique rouge de 0,93 construction Béton 0,94 Glace lisse 0,93 Glasse rugueuse 0,94 Calcaire 0,95 Velours noir 0,99

Roche Conductivité thermique (W m 1 K -1 ) Granite 2,1-4,1 Diorite 2,0-2,9 Basalte 1,3-2,3 Gneiss granitique 1,9-4,0 Quartzite 3,6-6,6 Marbre 1,3-3,1 Grès 1,3-5,1 Argile (kaolinite) 0,4-1,0 Schiste 1,5-3,1 Calcaire 2,5-4,0 Gravier sec 0,4-0,5 Tourbe 0,2-0,4 La conductivité du solide : La conductivité du fluide: La porosité : Le modèle de Beck (1976) : = 2 + 1 2 ( 1) 2 + 1 + ( 1) Le modèle à moyenne géométrique (Woodside and Mesmer, 1961) = Pas de base physique mais fournit une bonne approximation de la formule de Beck.

L épaisseur de peau thermique, pour une onde thermique de période P est définie comme (Turcotte and Schubert, 2002 ; Putzig, 2006) : > Une surface avec une forte inertie thermique conduira la chaleur plus en profondeur qu une surface possédant une faible inertie thermique. > Cette relation traduit aussi le fait que les cycles de température possédant de longues périodes pénètrent plus en profondeur que ceux possédant de courtes périodes.