Economic Community of Central African States Comunidad Económica de los Estados del Africa Central Communauté Economique des Etats de l Afrique Centrale Comunidade Economica dos Estados da Africa Central (ECCAS) (CEEAC) (CEEAC) (CEEAC) SEMINAIRE DE YAOUNDE SUR LA PARTICIPATION FRANCOPHONE AU MAINTIEN DE LA PAIX L ARCHITECTURE DES FORMATIONS EN MAINTIEN DE LA PAIX «CAS DE LA CEEAC» (Par la délégation de la CEEAC, Etat major régional) Yaoundé, le 10 novembre 2009 1
A CONTEXTE : A1. Le besoin de Formation a été ciblé par l UA comme un des piliers principaux du développement des capacités de la FAA (voir Feuilles de route 1 et 2). Ainsi, l enjeu des Centres d excellence a été identifié comme un facteur d entraînement et d intégration. L UA encourage donc les CERs/MRs à développer des Centres d excellence suivant l idée d une appropriation régionale. A2. Le Constat fait en CEEAC est, qu à la différence des autres CERs/MRs qui disposent de Centres privés ayant une vocation internationale, il n existe en CEEAC que des Ecoles nationales à vocation régionale (ENVR) qui ont amorcé un début de formation au maintien de la paix, en fonction des besoins avant tout nationaux. A3. C est ainsi qu un Atelier destiné à lancer la mise en chantier des CE régionaux a été organisé par la CEEAC en mars 2007 à Libreville. Il a été alors défini la politique de développement des CE. B POLITIQUE DE DEVELOPPEMENT DES CENTRES D EXCELLENCE : B1 : L idée de base est que les CE s inscrivent dans le cadre d une politique globale de formation qui met en synergie : a. Les ETATS, avec des Contrats de formation assignés et suivis par la Communauté, qui défini les objectifs et les curricula et exécutés par les Ecoles nationales pour les personnels et les Unités du Catalogue et de la base de données des Réserves de la Force régionale en attente ; b. La COMMUNAUTE, qui a travers les CE réalise la plus value de la formation, la formation des formateurs et experts, l harmonisation/interopérabilité, la sélection/qualification des personnels et unités et appuie l action des Etats. B2 : Les critères de choix retenus pour les CE sont les suivants : Multinationalité, pour garantir la répartition des responsabilités entre les Etats ; Existence de capacités de base, donc d une ENVR pour faciliter la réalisation du projet ; Subsidiarité et Mutualisation, pour éviter les doubles emplois ; Volonté politique nationale par la conclusion d un mémorandum entre l Etat et la CEEAC. Ce qui revient à dire que selon notre approche, chaque CE pour le volet maintien de la paix, est une double propriété de l Etat et de la Communauté, pour son 2
financement, mais aussi pour la mise en place des formateurs et des outils de formation. B3 : Ont ainsi retenus, les CE suivants : a. Pour le niveau stratégique : le Cours supérieur interarmées de défense (CSID) de Yaoundé/Cameroun ; b. Pour le niveau opératif : l Ecole d état major (EEML) de Libreville/Gabon ; c. Pour le niveau tactique : l Ecole interarmées de formation des officiers (EIAFO) de Luanda/Angola ; d. Pour la composante police : l Ecole internationale des forces de sécurité (EIFORCES), d Awaé/Cameroun ; e. Pour le soutien sanitaire : l Hôpital d instruction des armées Omar Bongo Ondimba (HIABO) de Libreville/Gabon ; f. Pour le soutien à la reconstruction : l Ecole d application du Génie travaux (EAGT) de Brazzaville/Congo ; g. Pour les actions maritimes : l Ecole de marine (EM) de Malabo/Guinée équatoriale. C ETAT DES LIEUX : A ce jour l état des lieux se présente ainsi qu il suit : 1. Pour la composante militaire : Le CSID est destiné à la formation des cadres de niveau stratégique militaire, mais aussi de police et civils pour les missions intégrées. L Ecole est aujourd hui fonctionnelle pour les cadres des armées. Le volet maintien de la paix est en cours d étude. En juillet 2009, l Ecole a accueilli le stage politicostratégique de la Communauté dans le cadre du cycle de planification de l exercice régional de certification : Kwanza 2010 et il faut souligner qu au sein de cette école intervient déjà un vivier de professeurs civils des Universités de Yaoundé. L EEML est fonctionnelle et sera dès l année prochaine une école continentale de l espace francophone. Elle dispense déjà un module de formation aux opérations de maintien de la paix avec le concours de la France et des institutions comme le CICR et le HCR. Le plan de formation pour le compte de la Communauté est en cours d étude. L EIAFO est fonctionnelle et a réalisé cette année le plan de formation des cadres de niveau tactique et des principales unités du groupement qui sera engagé dans l exercice Kwanza 2010. 3
2. Pour la composante police : L EIFORCES est en pleine montée en puissance à partir du Centre de perfectionnement aux techniques de maintien de l ordre de la gendarmerie camerounaise qui a déjà formé une centaine de cadres de commandement d Unités de police constituées d une vingtaine de pays africains. Le concept EIFORCES est bien plus large. «Projet communautaire, l Eiforces est le cœur structurant d une vision partagée de la sécurité humaine fondée sur la prévention des crises sociales et la gouvernance démocratique du secteur de la sécurité publique tout en développant des capacités multifonctionnelles pour les missions de paix». L EIFORCES est destiné à être un Centre pour les forces de sécurité de tout statut, au travers d une formation pluridisciplinaire tenant compte du caractère multifonctionnel de ces forces. Les enseignements seront orientés vers trois domaines : 1. Prévention des conflits et Maintien de la paix ; 2. Gouvernance des services de sécurité ; 3. Coopération policière internationale. Le Concept EIFORCES est structuré autour de trois fonctions : 1. Formation des agents individuels et des unités constituées ; 2. Recherche et Documentation sur les conflits et la sécurité humaine ; 3. Développement des normes et standards communs pour les forces de sécurité des États de la CEEAC. Le projet Eiforces c est aussi de la participation de deux autres centres : le Centre de perfectionnement à la police Judiciaire (CPPJ) de la Gendarmerie et de l École Nationale Supérieure de Police (ENSP) de Yaoundé. 3. Pour la composante civile : Ici se situe la plus grande difficulté aussi bien pour la CEEAC que pour la FAA tout entière, car dans sa très grande diversité la composante civile n est pas une institution à la différence des autres composantes. Il donc clair que nous avons déficit évident de Centre d excellence pour la composante civile. C est ainsi qu après Kampala en juillet 2008 et d autres ateliers organisés au Caire, à Accra et à Dars es Salam, l UA en a fait un sujet prioritaire du prochain 3 ème atelier sur la formation de la FAA prévu en janvier 2010. L objectif de cet atelier sera d élaborer un plan de formation pour 2010 2011 qui prendrait équitablement en compte les questions de la composante civile pour toutes les CERs/MRs. 4
Dans un premier temps, la CEEAC s est orientée vers un apport extérieur, par la signature d un mémorandum avec le Centre d études des conflits (ICPS) de Dars es Salam pour réaliser des formations à la carte. Une stratégie régionale est en cours d étude et il est déjà entre autres procédé à : Recrutement d un expert en développement des capacités civiles des OMP ; la mise en place d une base de données de réserves civils ; la sensibilisation des Etats pour le formatage de la composante civile et le renforcement de la formation des cadres identifiés ; l organisation de quelques formations, relative à : o la planification et la conduite des projets (Libreville, août 2008) ; o la réforme des secteurs de la sécurité (Kinshasa, janvier 2009) ; o l analyse stratégique pour le mécanisme d alerte régional (Libreville, octobre 2009) ; o DIH et maintien de la paix (prévue en janvier 2010). 4. Pour les domaines transverses : L HIAOBO a ouvert son premier cycle cette année. L objectif est de former des personnels de santé sur la médecine d urgence, la médecine tropicale et la chirurgie de campagne. L EAGT a ouvert son premier cycle cette année. L objectif est de répondre aux besoins de soutien génie des troupes en opérations en formant des personnels appelés à participer aux opérations de maintien de la paix au profit de la Force déployée et des populations victimes (traitement de l eau et des ordures, construction des campements) mais aussi à participer à la reconstruction post conflit et à la réinsertion des ex combattants (formation aux métiers BTP). D DEFIS A RELEVER : Pour l ensemble du projet «Centres d excellence régionaux», pour les trois composantes, trois défis majeurs se présentent à la CEEAC : 1. La recherche de partenariats pour le soutien financier et technique ; 2. La disponibilité des documents en langue française ; 3. La formation des formateurs. E RECOMMANDATIONS A LA FRANCOPHONIE : L espace CEEAC étant la région par excellence de l Afrique francophone, l arc de crise majeur de l Afrique, notre politique de formation s inscrit dans une démarche d appropriation et d apport qualitatif de la francophonie au maintien de la paix. 5
C est pourquoi, nous souhaitons que l OIF soutienne : 1. La montée en puissance de du CSID et de l Eiforces ; 2. La création d un Institut de recherche et d appui au maintien de la Paix qui pourraient être dédié à la mémoire emblématique du feu président Omar BONGO ONDIMBA. C est une invitation officielle de la CEEAC dans le cadre d un dossier en cours d élaboration pour la prochaine Conférence des chefs d état et de gouvernement..- 6