Evaluer l ampleur des économies d agglomération



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Transcription:

Pierre-Philippe Combes GREQAM - Université d Aix-Marseille Ecole d Economie de Paris CEPR Janvier 2008

Supports de la présentation Combes, P.-P., T. Mayer et J.-T. Thisse, 2006, chap. 11. Economie Géographique, Economica, Paris. Combes, P.P., M. Lafourcade, J.-F. Thisse et J.-C. Toutain. 2007. Les inégalités spatiales en France. Une perspective de long terme. Mimeo, Ecole d Economie de Paris. Combes, P.-P., G. Duranton and L. Gobillon. 2008a. Spatial wage disparities: sorting matters! Journal of Urban Economics, forthcoming. Combes, P.-P., G. Duranton and L. Gobillon. 2008b. Le rôle des marchés locaux du travail dans la concentration spatiale des activités économiques, Revue de l OFCE, forthcoming. Combes, P.-P., G. Duranton, L. Gobillon, and S. Roux. 2008c. Estimating Agglomeration Effects with History and Geology, NBER collective book, Edward Glaeser (ed.), forthcoming.

1. Concentration et productivité : quelques faits stylisés Différences salariales actuelles entre zones d emploi françaises Situation typique 300 280 260 240 220 200 180 160 140 120 100 1976 1977 1978 1979 1980 1981 1982 1983 1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 PARIS-(7,13) NANTERRE-(4,26) BOULOGNE-BILLANCOURT-(1,98) LYON-(3,55) TOULOUSE-(1,82) MARSEILLE-AUBAGNE-(1,59) PERPIGNAN-(0,47) LENS-HENIN-(0,43) BAYONNE-PYRENEES-(0,39) MONTMORILLON-(0,06) NORD-EST-DE-LA-DORDOGNE-(0,05) LA-CHATRE-(0,03) Salaires nominaux dans quelques zones d emploi françaises (source: Combes, Duranton, and Gobillon (2008b))

Différences salariales actuelles entre ZE françaises (suite) Conclusions: les différences salariales entre zones d emploi sont Importantes Persistantes Liées à la taille de la zone d emploi

Elasticité de la productivité à la densité Estimation de : ln prodté rst = a + β ln den rt + ε rst où prodté rst : productivité du secteur s, dans la région r à la date t den rt: densité des activités économiques dans la région r (par exemple, nombre d employés par m 2 ) ε rst: terme aléatoire, productivité non-expliquée par la densité Doubler la densité, augmente la productivité de β 100 % (sachant qu il y a un facteur 13 entre le premier et le dernier déciles de densité pour les zones d emploi françaises)

Différences de productivité entre départements français, 1860-2000 Élasticité de la productivité à la densité dans les départements français au cours des 150 dernières années total agriculture industry services 1860 0.12 0.10 0.18 0.03 1930 0.18 0.10 0.11 0.11 2000 0.10-0.05 0.11 0.09 (source: Combes, Lafourcade, Thisse et Toutain (2007)) Effets importants

Estimation de l impact de la densité Quelles interprétations peut-on donner à de tels chiffres? ( prochaine partie de la présentation) Un certain nombre de précautions méthodologiques ne doivent-elles pas être prises? ( partie suivante) Quelle ampleur pour les économies d agglomération en France une fois ces précautions prises? ( fin de la présentation)

Trois grandes familles d explications de l impact de la densité sur la productivité présenté ci-dessus Les mécanismes d économie géographiques, tels qu évoqués dans la présentation de Jacques Thisse Le fait que la qualification des travailleurs est plus importante dans les zones denses (explication des économistes du travail) Le fait que les zones denses bénéficient de meilleures dotations (infrastructures de transport, centres de recherche / universités, aménités culturelles) (explication des économistes du développement) Note importante : il peut aussi y avoir des effets négatifs, dus à la congestion (marché du sol, du travail, des réseaux de transport, pollution) qui viennent réduire l impact des effets positifs

(suite) Trois types de mécanismes d économie géographique Les externalités pures (accroissent directement la productivité des facteurs) L accès au marché des biens finals (augmente les recettes sur le bien vendu) L accès au marché des biens intermédiaires (réduit les coûts de production) Problème : très difficile d évaluer empiriquement séparément l ampleur ces trois canaux Les chercheurs essaient plutôt d évaluer correctement l effet total net de la densité, ainsi que celui d autres variables de structure économique locale, quel que soit le canal de transmission

(suite) Externalités intersectorielles, relatives aux caractéristiques de la zone dans son ensemble et non du secteur particulier que l on étudie Densité Superficie Diversité sectorielle Potentiel de marché (MP r = ln P u r den u d ru ) Externalités intra-sectorielles, relatives aux caractéristiques du secteur dans la zone Spécialisation Taille des établissements Part des personnels très qualifiés

De grosses erreurs d interprétation peuvent être commises si un certain nombre de précautions ne sont pas prises Principalement présentées sur l exemple de la densité, mais valables pour les autres variables Problème de dotations productives manquantes Les zones les plus denses bénéficient de plus de capital productif, public notamment, qui affecte positivement la productivité Si ces dotations ne sont pas introduites dans la régression, ce qui est rarement le cas par manque de données, l effet de la densité incorpore l effet ce de capital Comme cet effet est positif, l effet de la densité est sur-estimé Autrement dit, la densité augmente la productivité simplement parce que les zones denses bénéficient de meilleures dotations, comme évoqué plus haut

Précautions méthodologiques (suite) Effet plus subtils des aménités (biens sportifs, culturels par exemple) comme variables manquantes Les zones les plus denses bénéficient de plus d aménités Ces aménités attirent des travailleurs qui consomment du logement dans la zone Le prix des logements / bureaux augmente, ce qui incite les entreprises à substituer des travailleurs au terrain dans leur fonction de production Cette substitution fait cette fois-ci baisser la productivité du travail L effet de la densité est sous-estimé cette fois-ci

Précautions méthodologiques (suite) Problème d endogénéité de la quantité du travail: causalité inverse Les zones où la productivité est plus élevée attirent les travailleurs, ce qui augmente la densité dans ces zones Ce n est plus la densité qui augmente la productivité, mais l inverse La corrélation positive entre les deux variables ne reflète encore une fois pas un rôle des externalités locales

Précautions méthodologiques (suite) Problème d endogénéité de la qualité du travail Si les zones denses accueillent plus de qualifiés, la productivité y est mécaniquement plus élevée, même sans externalités locales, cf plus haut Si l on ne contrôle pas pour les qualifications, l effet de la densité est sur-estimé Stratégies de correction de ce biais Sur données agrégées (par zone-secteur-année), introduction de la part des différentes qualifications (observables) dans l emploi de la zone Sur données individuelles, possibilité d estimer la productivité de chaque travailleur (via un effet fixe individuel), ce qui contrôle pour ses aptitudes observables mais aussi inobservables

Précautions méthodologiques (suite) Pour les autres biais (variables manquantes, causalité inverse), nécessité de techniques dites d instrumentation Intuitions Trouver des variables corrélées à la densité mais non corrélées aux variables manquantes ou aux choix de localisation actuels Commencer par estimer un prédicteur de la densité à la l aide de ces variables appelées instruments Remplacer dans la régression la densité par ce prédicteur

Précautions méthodologiques (suite) Données historiques comme variables instrumentales (Combes, Duranton et Gobillon (2008a)) Population urbaine en 1831, 1861, 1891, et 1921, 1831, potentiel de marché en 1831, indice de périphéralité Forte inertie de la hiérarchie urbaine: bonne prédiction des données actuelles Très long retard: non corrélés aux chocs actuels de productivité Données géologiques comme variables instrumentales (Combes, Duranton, Gobillon et Roux (2008c)) Nature des sols (minéralogie, nature de la roche mère dominante, distance à la roche mère, capacité à stocker l eau, degré de différenciation des sols, érodabilité, contenu en carbone, classe hydrogéologique) Important déterminants des premiers sites d établissement des populations, toujours corrélés aux localisations actuelles Mais peu de chances d être corrélés aux chocs de productivité actuels

Les données Très belles bases de données en France Salaires, vus comme mesure de la productivité du travail Panel individuel des Déclarations Annuelles de Donneés Sociales, 1976-1998 Individus nés en octobre d une année paire (représentatif), suivis dans le temps, même s ils changent d employeur et de localisation Permet d identifier séparément l impact des caractéristiques de la personne, observables ou pas (effet-fixe) de celles du lieu où elle travaille Travail au niveau des 341 zones d emplois, avec 114 secteurs Trop d observations, 6 années conservées : 2.7 millions d observations Permet aussi d obtenir un panel agrégé, ZE*secteur*année (378 022 obs.)

252-329 (65) 245-252 (43) 236-245 (60) 228-236 (51) 221-228 (63) 187-221 (59) Les données (suite) Valeur ajoutée, immobilisations, travail DADS exhaustives fusionnées avec les bilans comptables des entreprises (BRN+RSI) et SIREN Panel exhaustif 1995-2002, 1.2 million de firmes en 2002 (> 6 employés) Permet d estimer une productivité totale des facteurs De nouveau, travail au niveau des 341 zones d emplois, avec 114 secteurs Local wages Salaire nominaux dans les zones d emploi en 1998

Déterminants des disparités salariales et sorting Les disparités salariales en France sont expliquées Principalement par les disparités de niveau de qualification entre zones Partiellement par la présence d externalités inter-sectorielles Ni par les externalités intra-sectorielles, ni par les dotations des zones Les travailleurs les plus aptes (même sur caractéristiques inobservables) sont dans les zones les plus efficaces: les deux premiers phénomènes se cumulent donc

Disparités résiduelles nettes des effets de qualification 300 280 260 240 220 200 180 160 140 120 100 1976 1977 1978 1979 1980 1981 1982 1983 1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 PARIS-(7,13) NANTERRE-(4,26) BOULOGNE-BILLANCOURT-(1,98) LYON-(3,55) TOULOUSE-(1,82) MARSEILLE-AUBAGNE-(1,59) PERPIGNAN-(0,47) LENS-HENIN-(0,43) BAYONNE-PYRENEES-(0,39) MONTMORILLON-(0,06) NORD-EST-DE-LA-DORDOGNE-(0,05) LA-CHATRE-(0,03) Salaires nominaux moyens nets des effets de qualification (source: Combes, Duranton, et Gobillon (2008b))

Ampleurs des externalités intra-sectorielles Les externalités intra-sectorielles sont cependant significatives (mais non responsables des disparités salariales) 2.1% en moyenne jusqu à 4.3% dans les services aux entreprises ou les industries de haute-technologie

Rôle de la densité sur les disparités salariales La densité est responsable d au moins 60% des disparités résiduelles (nettes des effets de qualification) Le potentiel de marché est la seule autre variable à avoir un pouvoir explicatif important Un tiers au maximum des disparités salariales pourrait être expliqué par les dotations locales (aussi bien géographie physique que dotations publiques) Autre aspect du sorting : la corrélation entre l effet de la densité et les effets de qualification est de 0.44 Les employés les plus aptes sont dans les zones les plus denses

Disparités résiduelles nettes des effets de qualification et d externalités locales (intra et inter) 300 280 260 240 220 200 180 160 140 120 100 1976 1977 1978 1979 1980 1981 1982 1983 1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 PARIS-(7,13) NANTERRE-(4,26) BOULOGNE-BILLANCOURT-(1,98) LYON-(3,55) TOULOUSE-(1,82) MARSEILLE-AUBAGNE-(1,59) PERPIGNAN-(0,47) LENS-HENIN-(0,43) BAYONNE-PYRENEES-(0,39) MONTMORILLON-(0,06) NORD-EST-DE-LA-DORDOGNE-(0,05) LA-CHATRE-(0,03) Salaires nominaux moyens nets des effets de qualification et d externalités (source: Combes, Duranton, et Gobillon (2008b))

Impact de la densité Effet de la densité : 3.7% (vs 6.3% sur données agrégées) sans instrumentation Effet de la densité : 3.0% (vs 5.6% sur données agrégées) avec instrumentation Effet de la superficie : 1.1% (vs 3.4% sur données agrégées) sans instrumentation Effet de la superficie : 0% (vs 2.5% sur données agrégées) sans instrumentation

Impact de la densité (suite) Conclusions Léger problème d endogénéité de la quantité de travail (réduit les estimations de l impact de la densité 20%) Grave problème d endogénéité de la qualité du travail, y compris sur dimensions inobservables: divise quasiment par deux l impact de la densité, fait disparaître l effet de la superficie Les employés se distribuent dans l espace selon leurs caractéristiques observées et inobservées, ce qui biaise fortement les estimations sur données agrégées La densité garde tout de même un effet significatif, aux environs de 2-3%, que l on retrouve lorsque l on instrumente avec les données géologiques, ou lorsque l on travaille sur la tfp

En guise de conclusion générale Méthodologie considérée comme robuste, donc de même pour l impact de la densité, mais nombreuses précautions méthodologiques à prendre Nombreuses voies de recherche Identification des canaux de transmission des externalités locales Approches plus structurelles afin de mieux comprendre les mécanismes théoriques sous-jacents et les problèmes méthodologiques qui se posent