Jean-Paul TRÉGUER. Les ressorts d un succès



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Transcription:

Jean-Paul TRÉGUER Les ressorts d un succès

Dunod, Paris, 2014 ISBN 978-2-10-070671-6

À pro pos de l auteur Jean- Paul Tréguer, diplômé EDHEC, est publi ci taire, PDG et fon da teur du groupe de commu ni ca tion LowCost 360. Ce groupe indé pen dant emploie 100 per sonnes. C est le seul groupe d agences de commu ni ca tion reven di quant un posi tion - ne ment low cost. Il comprend en son sein plusieurs enti tés, telles que TVLowCost, DigiLowCost et LowCostMedia. Le groupe gère la commu ni ca tion d une cen taine d entre prises de tous sec - teurs. Il est implanté dans une dizaine de pays. Jean- Paul Tréguer est aussi fon da teur de Senioragency, agence de publicité dédiée au mar ché des + 50 ans et il a co- fondé le por tail digi tal Planet.fr. Il est l auteur de nom breux ouvrages mar ke ting édi tés chez Dunod : Senior Mar ke ting (2007), 18 Règles d or pour séduire les seniors (1996), Les Nou veaux Mar ke ting (2 e ed., 2005) et d autres livres, tels que 50+ Mar ke ting (édi tions Mc Millan, 2002, en anglais), Met tez une star dans votre moteur (2004) et LowCost Atti tude (avec Rodolphe Muller, 3 e éd., 2013) aux édi tions La Factory. Jean- Paul Tréguer est éga le ment co- président du Club des Entre prises Low cost, asso cia tion qui regroupe les entre prises par ta geant la même ADN low cost.

Remerciements Je tiens à remer cier tout par ti cu liè re ment deux per sonnes qui m ont beau coup appris sur le low cost et qui en sont, tous deux, d émi nents obser va teurs et spé cia listes. Leur aide m a été pré cieuse pour struc tu rer et enri chir ce livre. Pas cal Perri, éco no miste, jour na liste et consul tant, avec lequel j ai co- fondé et anime l Asso cia tion qui regroupe les entre prises qui se reven diquent du posi tion ne ment low cost en France : Le Club des Entre prises Low cost. Emmanuel Combe, éco no miste, pro fes seur, vice- président de l Auto rité de la concurrence et co- auteur du rap port : «Le low cost, un levier pour le pou voir d achat», remis au gouvernement français en décembre 2007. Il me faut éga le ment remer cier très sin cè re ment 7 acteurs du low cost qui m ont aima ble ment accordé de leur temps pour les inter views «Les 7 clefs du suc cès» destinées au cha pitre 12 «Comment le low cost réus sit : 7 cas d entreprise» que l on retrouve tout à la fin de ce livre. Leurs éclai rages, leurs convic tions, leurs conseils avi sés sont pré cieux, comme cha cun pourra s en rendre compte à la lec - ture. Merci donc à : François Bacchetta, DG Europe du Sud de EasyJet ; Damien Buis son, directeur Mar ke ting HotelF1 & Ibis Bud get chez Accor ;

Remerciements V Dunod Toute reproduction non autorisée est un délit. Cendrine Chapel, DGA Ser vices Funé raires de la Ville de Paris ; Arnaud Deboeuf, directeur du programme Entr y (Dacia) chez Renault ; Nicolas Lan ger, PDG de Beauty Bubble ; Pascal Roche, PDG de Electro Dépôt ; Tanguy Roumégoux, DGA de Ouigo à la SNCF. Comment ne pas aussi adres ser mes remer ciements à Daniel Abittan qui a gen ti ment accepté de pré fa cer mon livre. Je tenais abso lu ment à sa contri bu tion, lui que je qua li fie volon - tiers de «serial entre pre neur». Tout au long de sa car rière Daniel n a cessé d être vision naire, créant des concepts d enseignes innovantes dont les suc cès parlent d eux- mêmes : il est à l ori gine de Photo Ser vice (labo photo en 1 heure), de Grand Optical (vos lunettes en 1 heure), de Géné rale d Optique (la pre mière enseigne d optique low cost), de Solaris, d Acuitis, de Grand Audi tion et il vient d acqué rir les 500 points de vente de l enseigne funé raire Roc Eclerc. Spé cia liste de l inno va tion rupturiste, le regard acéré que porte Daniel sur le busi ness model low cost est donc particulièrement inté res sant. Enfin, je tiens à remer cier tout par ti cu liè re ment mon épouse Isabelle qui m a si bien sou tenu et encou ragé tout au long de la pré pa ra tion puis de l écri ture de ce livre. À Sydney, en Bretagne ou à Paris, elle m a déchargé de mille choses pour me lais ser me concen trer sur cette rédac tion. Sa patience et ses atten tions constantes m ont per mis de tenir tous les délais pour que la sym pa thique équipe d édi trices de Dunod n ait pas besoin de me «tirer les oreilles»

Pré face Ne nous trom pons pas, le livre de Jean- Paul Tréguer, La Révo lu tion du low cost, n est pas un plai doyer pour les prix bas. Ce livre est un hymne à la création d entre prises et à l esprit d entre prendre. Dans un monde complexe, stressé et cher, de plus en plus de clients pri vi lé gient la sim pli cité, la commo dité, l éco no mie de temps et d argent dans leurs actes d achats. Depuis la nuit des temps, la plu part des formes de ventes naissent par les prix bas et meurent par les prix hauts. La lutte pour le prix est inopé rante s il n y a pas de dif fé ren - tiation par le ser vice, c est- à-dire par la maxi mi sa tion de la satis faction du client. «Comment se fait- il que je me sente bien chez Ikea, que j ai l impres sion de faire par tie de la famille, qu ils comprennent voire anti cipent mes besoins de parent, de grand-parent, que leur res tau - rant m enchante, alors même que le plus pénible reste à faire : mon ter les meubles soi- même?» Opé rer dans le «low cost» exige de bien connaître le client, de l aimer, pour bien le ser vir. J avoue que pour moi il n y a rien de plus ennuyeux à lire que des livres sur le mana ge ment. Je pré fère écrire l his toire que raconter l his toire, or, et c est là tout le talent de Jean-Paul Tréguer, ce livre se lit comme un roman cap ti vant.

VIII La Révo Lu tion du Low cost La révo lu tion du low cost est la révo lu tion per ma nente du commerce. C est la des truc tion créa trice chère à Schumpeter. Cette révo lu tion commence par le prix mais elle n est pas que du prix. La révo lu tion «low cost» remet le client au centre : on passe ainsi, d une logique de société (maxi mi ser le pro fit) à une logique client (maxi mi ser sa satis faction). En effet, on ne comprend rien au modèle low cost si l on pense qu il suf fit de bais ser les prix pour deve nir un lowcosteur. Jean- Paul Tréguer l explique par fai te ment. Pour mieux illus trer mon pro pos, prenons l exemple du domaine que je connais «un peu» : l optique. L opti cien nor mal achète et expose des marques, achète et vend du verre, vend au client au prix nor mal et marge à 60 %. L opti cien dis coun ter achète et expose des marques, achète du verre, vend au client en moyenne à -20 % du prix nor mal et marge à 45 %. L opti cien dis coun ter se rat trape sur les quan ti - tés et le nombre plus impor tant de lunettes ven dues. Le modèle low cost, au contraire, exige de repen ser toute la chaîne de la valeur : comme l opti cien low cost Acuitis : venir s ajou ter aux 12 000 opti ciens exis tant déjà n a pas de sens sauf qu il existe un seg ment de mar ché vierge jusque- là : celui des lunettes de créa teur à prix low cost. L opti cien low cost crée sa propre marque, sous-traite le verre, vend au client en moyenne moins 50 % et marge à 65 %. Dans le modèle low cost, on est obligé de tota le ment réin - venter son métier : On vend des lunettes + verres compris (peut- on vendre une voi ture sans les roues? C est pos sible en optique : tous les opticiens vendent des mon tures sans les verres, et ajoutent les verres au prix affi ché).

Pré face IX Dunod Toute reproduction non autorisée est un délit. En créant sa marque on sup prime tous les inter mé diaires (gros sistes, dis tri bu teurs, etc.) et on fait l éco no mie des royal ties versées aux marques connues. En sous- traitant le verre, on déporte son ate lier chez l indus - triel (rendu pos sible grâce à Inter net) et on fait l éco no mie d un tech ni cien. On réduit le coût mar ke ting grâce au bouche à oreille bien - veillant (éco no mie jus qu à 15 % du CA). Phé no mène bien expli qué dans ce livre. Et sur tout, nous nous devons de par ta ger avec le client les gains ainsi réa li sés, tout en pré ser vant voire en aug men tant nos marges! Alors, pour arri ver à créer des lunettes de créa teurs à partir de 40, il faut acqué rir un créa teur et son entre prise. En l occurrence, Frédéric Beausoleil, un artiste lune tier rare qui a des siné et fabri qué pour les plus grands, de Louis Vuitton à Car tier et pour son propre compte. Dans le busi ness model low cost on ne peut pas se per mettre de tri cher. La qua lité doit être au rendez- vous pour géné rer ce que Jean- Paul Tréguer appelle le «wow effect». Pour ne pas tran si ger sur la qua lité des verres, il faut s allier au lea der mon dial (groupe Essilor), autre ment vous prê te rez le flanc aux concur rents his to riques qui ne man que ront pas de vous érein ter, alors qu eux-mêmes font appel à des produits asia tiques! Ce fai sant, vous êtes poussé à l excel lence, avec des prix bas pour le consom ma teur. Pour main te nir les marges, parce qu il faut des marges éle - vées dans un métier de ser vice, vous vous interdisez les faux rabais et le 2 pour 1 voire 3 pour 1, une paire de lunettes ache - tée, trois paires offertes! Les clients sont intel li gents et comprennent vite qu on les prend pour des imbé ciles. Vous

X La Révo Lu tion du Low cost pour rez alors comp ter sur les early adopters, les défri cheurs, pour qu ils parlent de vous en bien, parce que vous n avez pas les moyens de vous faire connaître autre ment. Et si vous avez de la chance, beau coup de chance, après du tra vail, beau coup de tra vail, vous pou vez espé rer gagner votre place au soleil : le low cost, ce n est pas un métier qui s impro - vise. C est être plus pro fes sion nel que les concur rents exis - tants. Je conclus sur une note opti miste : il y a tou jours de la place pour des entre pre neurs décidés. Pas tant parce qu ils ont du talent, mais grâce à l arro gance ou la myo pie des acteurs his to - riques. Comme c est par fai te ment expli qué dans le livre de Jean- Paul Tréguer. L essence du monde est de chan ger tous les jours et le commerce n y fait pas excep tion! Daniel Ab i t ta n, PDG de Acuitis

Table des matières Pré face Intro duc tion 1 1 Pour quoi payer plus cher quand on peut payer moins cher? 7 2 Comment reconnaître un modèle low cost? 15 3 L ori gine du low cost à tra vers quelques pion niers 27 4 Les élé ments clefs de la boîte à outils du low cost 65 5 Le low cost, spé cia liste de l inno va tion rupturiste 75 6 7 8 Le consom ma teur relève ses manches pour payer moins 91 Le low cost élar git les mar chés et génère du mimé tisme tari faire 99 Un vrai savoir- faire pour faire par ler de soi gra tui te ment 107 9 La contre- attaque des acteurs tra di tion nels 121 10 Les cri tiques à l encontre du low cost 155 11 Les futurs mar chés du low cost 167 12 Comment le low cost réussit : 7 cas d entreprise 179 VI

Intro duc tion Le low cost, de «pes ti féré» à «trendy» La sim pli cité est l ultime sophis ti cation. Léonard de Vinci En quelques années, la per cep tion du low cost a tota le ment changé dans notre société. Il y a moins de dix ans encore, l expres sion low cost était violem ment cri ti quée dans les médias ; les qua li fi ca tifs pour décrire les entre prises qui affichaient un posi tion ne ment low cost étaient essen tiel le ment néga tifs. Ce concept sen tait le souffre! De nos jours, le moins que l on puisse dire est que la société a consi dé ra ble ment fait évo luer son regard sur les pro po si tions des lowcosteurs, par fois même jus qu à éri ger le modèle low cost en modèle ver tueux capable de lut ter effi ca ce ment contre la pro blé ma tique de baisse du pou voir d achat Nous sommes qua si ment pas sés du sta tut de «pes ti féré» à celui de «à la mode»! Parmi les accé lé ra teurs de la péné tra tion du low cost en France, il faut, à l évi dence, citer l entrée fra cas sante de Free Mobile sur le mar ché de la télé pho nie mobile en jan vier 2012. Et, sur tout, son incroyable suc cès auprès des consom ma teurs, fati gués d être pris pour des «pigeons» par les opé ra teurs clas - siques selon l expres sion employée par Xavier Niel lors de la pré sen ta tion de ce nou vel opé ra teur.

2 La Révo Lu tion du Low cost Qu on en juge : plus de 7,4 mil lions de clients gagnés (en à peine plus de 21 mois) à sep tembre 2013 et un véri table tsu - nami pour tous les concur rents obli gés de réduire for te ment leurs tarifs Xavier Niel a plus fait bais ser les prix de la télé - pho nie mobile en quelques jours que ne l avaient fait des années de commu ni ca tion publi ci taire des dif fé rentes socié tés qui se battent sur ce mar ché. Dans la télé pho nie mobile, comme dans le low cost, il y aura tou jours «un avant et un après» Free Mobile! Ainsi que l a écrit Guillaume de Calignon dans Les Échos 1 : «Qui aurait pu pré voir il y a trois ans que 2 heures de commu - ni ca tion et les SMS illi mi tés coû te raient 2 euros par mois? L Insee éva lue à 9,5 % la baisse des prix du mobile en France sur les neuf pre miers mois de 2012. Paral lè le ment, les volumes ont aussi aug menté : 5,8 mil lions de nou veaux for faits ont été ven dus en France en 2012, contre seule ment 2,6 mil lions l année pré cé dente. Les ado les cents, les étu diants, les caté go - ries sociales les moins favo ri sées y ont trouvé leur compte. En un an, les Fran çais ont consommé 15 % de plus de minutes de télé pho nie mobile. Sans conteste, le nou veau venu a gran de - ment par ti cipé à ces per for mances qui font désor mais de la France le pays le moins cher d Europe.» Dans le même temps, l association 60 mil lions de consom - ma teurs, a estimé à 7 euros men suels l aug men ta tion du pou - voir d achat des Fran çais grâce à l arri vée de l opé ra teur! Illus tra tion emblé ma tique d une vérité que l on retrouve dans tous les sec teurs : l arri vée d un authen tique low cost sur un mar ché mature fait bais ser for te ment les prix pra ti qués par les acteurs tra di tion nels pour le plus grand bon heur des 1. 18 février 2013

Introduction 3 Dunod Toute reproduction non autorisée est un délit. consom ma teurs! On l a vu maintes et maintes fois, aussi bien en BtoC qu en BtoB. Ce phénomène s'appelle «mimé tisme tari faire», on y revien dra dans ce livre. Autre accé lé ra teur, à mar quer d une pierre blanche, le rap - port «Le low cost : un levier pour le pou voir d achat», commandité par le Gou ver ne ment fran çais à Charles Beigbeder et Emmanuel Combe en 2007. L accueil qui fut accordé à ce rap - port est tout à fait emblé ma tique de la spec ta cu laire évo lu tion des men ta li tés. Ce tra vail, authen tique mine d ana lyses et de cas concrets, a per mis de mieux faire prendre conscience des béné fices que le low cost peut appor ter à tout un cha cun dans sa vie de consomma teur. Il a for te ment par ti cipé à chan ger l image du low cost en France. La «béné dic tion» aux acteurs du low cost n avait pas manqué de créer des polé miques (comme, par exemple, à pro pos de l ouver ture de lignes low cost pour des ser vir la Corse), mais avait aussi per mis de mon trer les nom breux aspects posi tifs qu une concur rence sti mu lée sur les prix pou vait géné rer en cette période de ten sions durables sur le pou voir d achat. Il y a une dizaine d années, la France accu sait beau coup de retard par rap port à nos voi sins anglais et alle mands sur ces sujets. Depuis lors, les choses se sont accé lé rées et notre pays fait main te nant par tie des plus dyna miques en termes de créa - tions de nou veaux acteurs low cost innovants sur de nom breux mar chés. Men tion nons pour l exemple : Beauty Bubble, Electro Dépôt, Révo lu tion Obsèques. Pour autant, ne sous- estimons pas la per sis tance de cri tiques par fai te ment jus ti fiées face à des compor te ments exces sifs en termes de droit social que quelques «mou tons noirs» du low cost conti nuent de per pé trer. Pour ne pas le citer, on parle,

4 La Révo Lu tion du Low cost bien sûr, de l éter nel pro vo ca teur Ryanair. Ses méthodes sociales dis cu tables jettent le dis crédit sur l écra sante majo rité des lowcosteurs qui se comportent tout à fait nor ma le ment. Le livre pam phlé taire No Low Cost, de Bruno Fay et Stéphane Reynaud (Éditions du Moment, 2009), décor tique les agis se - ments de cer taines de ces socié tés et démontre que sous le terme géné rique low cost se cachent des réa li tés très dis pa rates. D ailleurs, les auteurs du livre font bien la dif fé rence avec «le vrai low cost» dont ils parlent ainsi : «Le vrai low cost est basé sur l inno va tion. C est l inven ti vité qui fait bais ser les prix, en aucun cas on ne touche à la qua lité des prix et aux condi tions de tra vail des sala riés. L exemple type c est Ikea et ses meubles à mon ter soi- même.» (20 Minutes 1 ). Et puis, évi dem ment, comment ne pas citer la cri tique récur rente qui désigne les lowcosteurs comment étant en par tie res pon sables de l aggra - va tion du chô mage dans notre pays. Ces cri tiques ont beau jeu de signa ler que l irrup tion incroyable de Free Mobile sur le mar ché de la télé pho nie mobile a entraîné rapi de ment des consé quences néga tives pour ses concur rents. Les détrac teurs de Free Mobile ont avancé des chiffres allant de 10 000 à 55 000 emplois détruits dans le sec - teur de télé com mu ni ca tions. En réponse, l opé ra teur a comman dité sa propre étude auprès de deux experts, David Thesmar, pro fes seur d éco no mie à HEC et Augustin Lan dier. Ils ont fait la démons tra tion que, bien au contraire, la créa tion d emplois à court terme serait de 16 000 emplois envi ron et à long terme de plus de 30 000 emplois indi rects créés dans d autres sec teurs que la télé pho nie. David Thesmar éva lue même à 1,7 milliard d euros par an l éco no mie géné rée par Free 1. 6 novembre 2009

Introduction 5 Mobile pour les consommateurs sur tout en pre nant en compte les ajus te ments tari faires des concur rents. Une chose est sûre, les lowcosteurs prennent des parts de mar ché aux acteurs his to riques et entraînent des réduc tions d emplois chez ceux- ci, pen dant qu ils procèdent à des embauches chez eux. C est le cycle nor mal de la vie éco no - mique entre «gagnants et per dants», rien de nou veau sous le soleil Voici donc un sujet pas sion nant qui mérite bien qu on y consacre un livre pour mieux comprendre comment fonc - tionne ce busi ness model qui fait tant cou ler d encre!