EFFICACITE ENERGETIQUE DE LA CLIMATISATION EN REGION TROPICALE



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Transcription:

EFFICACITE ENERGETIQUE DE LA CLIMATISATION EN REGION TROPICALE TOME 1 : CONCEPTION DES NOUVEAUX BATIMENTS Ministère de la Région wallonne

EFFICACITE ENERGETIQUE DE LA CLIMATISATION EN REGION TROPICALE TOME 1 : CONCEPTION DES NOUVEAUX BATIMENTS

EFFICACITE ENERGETIQUE DE LA CLIMATISATION EN REGION TROPICALE TOME 1 : CONCEPTION DES NOUVEAUX BATIMENTS Ministère de la Région wallonne

ISBN: 2-89481-012-1 Institut de l énergie et de l environnement de la Francophonie 56, rue Saint-Pierre, 3 e étage, Québec (Qué.) G1K 4A1 Canada Téléphone: (1 418) 692 5727; Télécopie: (1 418) 692 5644 Courriel: iepf@iepf.org Site Web: http://www.iepf.org

PRÉFACE Dans le cadre des activités de son Programme International de Soutien à la Maîtrise de l Énergie (PRISME), l Institut de l énergie et de l environnement de la Francophonie (IEPF), organe subsidiaire de l Agence intergouvernementale de la Francophonie, a réalisé un grand nombre de formations sur les audits énergétiques dans les bâtiments, assorties d études de cas permettant d évaluer le potentiel d économies d énergies dans les pays membres du Sud. Ces études ont permis d identifier un potentiel variant selon les pays de 30% à 45% d économies sur la facture énergétique. Toutefois, il apparaît que la majeure partie du potentiel d économies d énergie se retrouve dans les installations de climatisation qui représentent plus de 60% des gisements exploitables. L édition du guide Efficacité énergétique de la climatisation des bâtiments en région tropicale répond donc au souci de mettre l accent sur le poste de consommation énergétique le plus important dans les bâtiments des pays de la Francophonie du Sud. C est ainsi que, sous la coordination de MM. Jacques CLAESSENS, Chercheur à l Université Catholique de Louvain, pour la partie scientifique, et Jean-Pierre NDOUTOUM, Responsable du projet Maîtrise de l énergie à l IEPF, pour la partie organisationnelle, une dizaine d experts, particulièrement choisis pour leur connaissance des installations de climatisation en Afrique, ont participé à la rédaction de cet ouvrage. Mais au-delà de la réalisation physique de l ouvrage, l Institut se propose de mener avec ses partenaires une stratégie globale d intervention en matière de froid et de climatisation. Tout d abord, il faut considérer la version actuelle du guide Efficacité énergétique de la climatisation des bâtiments en région tropicale de l espace francophone comme évolutive. En effet, ce document est également disponible sur le site Internet de l Institut (www.iepf.org), où il fera l objet d une actualisation régulière, intégrant les nouvelles contributions d autres spécialistes de ces questions. Lorsque les changements seront jugés suffisants, une seconde version de l ouvrage pourra être éditée. Ensuite, la structure du Tome I, traitant de la conception des nouveaux bâtiments conduit logiquement à l élaboration d une réglementation thermique minimale de la conception des bâtiments et des systèmes qui fait actuellement l objet d une réflexion à l Institut. De plus, l approche proposée pour l amélioration de l exploitation des installations existantes (Tome II) intègre un programme de formation continue des techniciens. Cette formation, domiciliée dans un centre de formation du Sud, permettra à l Institut de mettre au point et de valider un label «qualité énergétique» pour les formations sur la climatisation. Enfin, l Institut s attachera à promouvoir la réalisation de projets de terrain permettant d évaluer le contenu et les participants aux formations. Il est entendu que l objectif principal la réalisation des économies d énergie ne saura être atteint que lorsque les barrières techniques, institutionnelles et financières à la mise en œuvre de projets auront été levées. À cet égard, PRISME développe plusieurs approches, en particulier la mobilisation de partenariats, la recherche de financements et la promotion des entreprises et bureaux d études spécialisés dans les services écoénergétiques. Je ne saurais terminer mon propos sans adresser mes plus vifs remerciements à tous les rédacteurs, à leurs institutions respectives et au Ministère de la Région Wallonne dont la contribution a permis de concrétiser l initiative. Je formule le vœu que cet ouvrage puisse non seulement servir d outil aux acteurs du secteur, mais également susciter des vocations, dans la jeune génération, pour les métiers émergents de l énergie. El Habib BENESSAHRAOUI Directeur exécutif de l IEPF vii

PRÉSENTATION DE L OUVRAGE Le guide Efficacité énergétique de la climatisation des bâtiments en région tropicale se présente sous la forme de deux Tomes complémentaires: Le Tome I intitulé Conception des nouveaux bâtiments est consacré aux évaluations des bilans thermiques, des coûts globaux d exploitation du bâtiment, au dimensionnement et au choix d un système de climatisation. Il répond à une préoccupation qui mériterait d être mieux peu prise en compte dans nos pays membres: comment tenir compte de la consommation d énergie avant la construction du bâtiment. Le Tome II, qui traite de l Exploitation des installations existantes, aborde les différentes interventions que l on peut réaliser pour améliorer l efficacité énergétique du bâtiment. Il présente donc l approche technique traditionnelle, tout en introduisant le concept novateur de contrat de performance énergétique dans la maintenance du bâtiment. La réalisation de cet ouvrage tient d un pari à multiples facettes: D abord un pari sur la mobilisation de l expertise: les dix experts francophones qui ont contribué à la rédaction de cet ouvrage sont originaires de cinq pays différents (Région wallonne de Belgique, Burkina Faso, Cameroun, Côte d Ivoire, Sénégal) et exercent des professions différentes (Enseignants, Chercheurs, Directeur technique, Responsable technico-commercial, Consultants ). Il a nous donc fallu trouver, malgré cette diversité d expériences et de pôles d intérêt, la nécessaire convergence pour garantir la cohérence d ensemble. De plus, la forte représentation des experts africains constitue pour nous un des facteurs de succès de l action du Programme international de Soutien à la Maîtrise de l Énergie (PRISME) dont l un des objectifs consiste en l implication de plus en plus poussée des acteurs et opérateurs du Sud. Nous avons ensuite dû tenir un pari technologique: l ensemble de l ouvrage a été rédigé en utilisant les nouvelles technologies de l information et de la communication, c est-à-dire par le truchement d un site Internet où chaque rédacteur, depuis son ordinateur, venait déposer sa contribution qui pouvait être alors relue et amendée par un autre rédacteur. Cette procédure n a d ailleurs pas été sans mal, vu les difficultés d accès en Afrique, souvent liées à des problèmes de disponibilité du réseau ou de vitesse de transfert des données. Le dernier pari, et sans doute le plus important, tient au contenu même du guide. En effet, si on peut, trouver dans la littérature un certain nombre d ouvrages traitant de l efficacité énergétique dans la climatisation, force est de reconnaître que la plupart de ces documents ne font que très peu ressortir les spécificités liées à la conception et l exploitation des installations en climat tropical, c est-à-dire dans la majorité de nos pays membres. C est un pari que nous estimons partiellement gagné, tant il est vrai que les versions ultérieures du présent guide gagneront à approfondir cette composante. ix

Par ailleurs, et malgré la diversité des climats tropicaux, nous avons décidé de ne réaliser qu un seul guide, en y intégrant au besoin les spécificités climatiques au sein des différents chapitres. Les zones climatiques retenues ont été précisées par quelques villes. À titre d exemple: climat tropical humide à Douala, Abidjan, Cotonou et Lomé; climat tropical sec à Bamako, Garoma et Korhogo; climat désertique à Niamey, Ndjamena et Ouagadougou; climat littoral à Dakar. En outre, et dans un souci de simplification, les tomes I (Conception des nouveaux bâtiments) et II (Exploitation des installations existantes) de l ouvrage ne traitent que du cas des bâtiments du secteur tertiaire (immeubles de bureaux, commerces, hôtels ) et n abordent ni le secteur industriel ni le secteur résidentiel. C est également dans cet esprit que la problématique des chambres frigorifiques (froid industriel) n a pas été abordée et fera l objet d un traitement ultérieur. Voilà donc brièvement présenté le guide Efficacité énergétique de la climatisation des bâtiments en région tropicale. Pour l Institut, cet ouvrage ne constitue qu un premier pas vers une définition plus fine du type d intervention à réaliser dans les pays membres du Sud. Nous restons donc ouverts à toutes les critiques et suggestions pour pouvoir, ensemble, améliorer notre action. Jean -Pierre NDOUTOUM Responsable du projet Maîtrise de l énergie IEPF x

TABLE DES MATIERES Tome I : Conception des nouveaux bâtiments 1. Une méthode de calcul simplifiée du bilan thermique climatisation en climat tropical 1 2. L'évaluation des coûts globaux d'exploitation 37 3. Le choix des systèmes de climatisation : critères généraux 53 4. Le choix d'un climatiseur de local 65 5. Le choix d'une climatisation centralisée 93 6. La conception thermique des bâtiments climatisés : critères de performance 141 Tome II : exploitation des installations existantes 1. Le diagnostic global d'une installation de climatisation 1 2. L'amélioration d'un climatiseur 23 3. L'amélioration d'une installation de climatisation centralisée 57 4. L'amélioration de la machine frigorifique associée 77 5. Un contrat de maintenance avec clause "énergie" 105 6. Vers une réglementation thermique minimale de l'exploitation des bâtiments et des systèmes 117

EFFICACITE ENERGETIQUE DE LA CLIMATISATION DES BATIMENTS EN PAYS TROPICAL TOME 1 : CONCEPTION DES NOUVEAUX BATIMENTS Ont participé à la rédaction de cet ouvrage : Jacques CLAESSENS Yézouma COULIBALY Thomas DJIAKO Moïse GNAMKE Abraham KANMOGNE Alexis KEMAJOU Mamadou J. KONE Arame NDIAYE Mohamed SAKO KOITA Dimitris STAMATOUKOS Chercheur à l'université Catholique de Louvain, Région Wallonne Professeur d'énergétique à l'eier, Chef du département IEGS (Infrastructure, Energie et Génie Sanitaire) Professeur d'énergétique à l'eier Directeur des équipements techniques LBTP (Laboratoire des Bâtiments et des Travaux Publics), Côte d Ivoire Enseignant à l ENSP (Ecole Nationale Supérieure Polytechnique) de Yaoundé, Cameroun Ingénieur Conseil SOFRICAM International, Cameroun Energéticien, Coordonnateur de projet environnement-énergieconstruction, UNDP/UNOPS Responsable du Bureau d Etude à DAMETAL, Sénégal Energéticien, Enseignant-Chercheur à l'institut National Polytechnique, Côte d'ivoire Responsable technico-commercial dans une entreprise de réfrigération industrielle en Région Wallonne. Ministère de la Région Wallonne

-------------------- LE CALCUL SIMPLIFIE DU BILAN THERMIQUE CHAPITRE 1 UNE METHODE DE CALCUL SIMPLIFIEE DU BILAN THERMIQUE DE CLIMATISATION EN CLIMAT TROPICAL INTRODUCTION... 2 1.1 CAHIER DES CHARGES POUR LE CALCUL D UN BILAN THERMIQUE DE CLIMATISATION... 3 1.2 BASE DE DONNEES CLIMATIQUES... 4 1.2.1 Mois de base...4 1.2.2 Conditions extérieures de base...4 1.2.3 Conditions intérieures de base...5 1.3 PROPRIETES THERMOPHYSIQUES DES MATERIAUX LOCAUX DE CONSTRUCTION... 6 1.4 EVALUATION DU BILAN THERMIQUE DE CLIMATISATION... 8 1.4.1 Méthodes pour déterminer les bilans...8 1.4.2 Méthode simplifiée de calcul...9 1.4.3 Coefficient de sécurité...23 1.5 EVALUATION DE LA PUISSANCE A SOUSCRIRE... 23 1.6 FEUILLE DE CALCUL DU BILAN THERMIQUE DE CLIMATISATION... 25 1.7 EXEMPLE D APPLICATION... 26 CONCLUSION... 32 ANNEXE... 33 BIBLIOGRAPHIE... 35 1

LE CALCUL SIMPLIFIE DU BILAN THERMIQUE -------------------- INTRODUCTION Les installations de climatisation utilisées dans les pays tropicaux sont dimensionnées à partir des méthodes de calcul de bilans thermiques mises au point pour des climats continentaux (Airwell ou Carrier) [1] [2] c est à dire, présentant des fortes variations de température en cours d année (hiver été) et des taux d humidité relativement faibles (50 à 60%). En région tropicale humide, les taux d humidité sont élevés (supérieur à 80%) et la température varie peu dans l année [3]. On s aperçoit qu il est difficile de transposer une méthode de calcul mise au point à partir des conditions climatiques spécifiques d une région à l autre, car cela peut entraîner un certain nombre de problèmes sur les plans thermiques des enveloppes architecturales, énergétiques et hygrothermiques dans le bâtiment. Tous ces aspects font que les installations de climatisation conçues pour les climats tropicaux sont surdimensionnées, entraînant ainsi une surconsommation électrique dans le domaine du conditionnement d air des bâtiments [3]. Ceci justifie ce chapitre dont l objectif est de mettre à la disposition des bureaux d étude, des étudiants et des techniciens exerçant dans le métier de frigoriste, des informations relatives au calcul simplifié de bilan thermique de climatisation adaptée aux climats tropicaux humides, de transition et sahélien. Ces informations relèvent des valeurs recueillies sur les différents sites météorologiques qui feront l objet de ce travail. Cependant, pour les villes dont nous n avions pas ces données nous avons procédé par calcul en tenant compte des paramètres météorologiques locaux. Aussi, en fonction de ces zones climatiques les villes indiquées dans le tableau 1.1 ont été retenues comme échantillon de cette étude. Zones climatiques Pays Villes échantillons Climat tropical humide Cameroun Douala Côte d Ivoire Abidjan Bénin Cotonou Togo Lomé Climat tropical de transition Sénégal Dakar (climat littoral) Climat tropical sec Cameroun Garoua Côte d ivoire Korhogo Climat tropical sahélien Mali Bamako Niger Niamey Tchad Djamena Burkina Faso Ouagadougou Tableau 1.1 Villes retenues pour l'étude 2

-------------------- LE CALCUL SIMPLIFIE DU BILAN THERMIQUE 1.1 CAHIER DES CHARGES POUR LE CALCUL D UN BILAN THERMIQUE DE CLIMATISATION Avant de commencer le calcul du bilan thermique, le technicien devra connaître tous les facteurs qui pourront affecter son évaluation. Des relevés précis, détaillés, complets sont à la base même du bilan. C est à partir de la connaissance de ces éléments et si le bilan a été étudié avec soin, que l on pourra déterminer l installation la plus économique et la plus assurante, compte tenu des résultats à obtenir. La prise en compte de ces différents paramètres permet d éviter d utiliser les coefficients de sécurité lors de l évaluation des bilans qui sont à l origine du surdimensionnement des équipements de climatisation. Nous citons ci-dessous les principaux éléments à prendre en considération. Orientation du local : situation des locaux à conditionner par rapport aux : - Points cardinaux, géographique (latitude, longitude), climatiques, - Immeubles voisins produisant de l ombre, - Surface réfléchissante : eau, sable, parking, etc. Plans d architecture, les détails montrant la structure interne de l immeuble, les croquis à main levée font partie d un bon relevé, Dimensions du local : longueur, largeur, hauteur sous plafond, Matériaux de construction : nature des matériaux, épaisseur des murs, toits, plafonds, plancher et cloisons, et leur emplacement, Couleurs des matériaux : couleurs des murs et du toit, Conditions extérieures au local : locaux adjacents conditionnés ou non, température des locaux non conditionnés, plancher sur sol ou sur vide sanitaire, ensoleillement maximum du local, condition extérieure de base, Conditions à maintenir à l intérieur du local (température et humidité relative), Destination des locaux : bureau, hôpital, boutique, magasin, atelier, Fenêtres : dimensions et emplacements, encadrement bois ou métal, type de vitrage, type de store, dimension des auvents et saillies, Portes : emplacement, type, dimension, fréquence des ouvertures, Occupants : activités et nombres, durée d occupation du local, Eclairage : type, puissance et durée d allumage, Appareils ménagers, moteurs : emplacement, puissance nominale ; durée de fonctionnement et coefficient de simultanéité, Emplacement de l équipement et réseau de distribution (tracé des canalisations d eau et des gaines d air). 3

LE CALCUL SIMPLIFIE DU BILAN THERMIQUE -------------------- 1.2 BASE DE DONNEES CLIMATIQUES En général, dans les pays chauds on distingue à quelques nuances près deux types de climat : le climat tropical sec et tropical humide. Ces deux types de climat conduisent, en gros, à deux problèmes de climatisation différents, le premier demandant surtout un refroidissement de l air, le deuxième une déshumidification avec rafraîchissement. 1.2.1 Mois de base [1] [2] L évaluation du bilan thermique est basée sur l estimation des gains externes et internes pendant le mois le plus chaud appelé mois de base. Le tableau 1.2 nous donne les différents mois de base pour quelques villes échantillons. On constatera la faiblesse des données existantes en Afrique tropicale. Zones climatiques Pays Villes de références Mois de base Cameroun Douala Février Climat tropical humide Côte d Ivoire Abidjan Février Bénin Cotonou Togo Lomé Climat tropical de transition ou littoral Sénégal Dakar Climat tropical sec Cameroun Garoua Mars Côte d ivoire Korhogo Mali Bamako Climat tropical désertique Niger Niamey Tchad Djamena Burkina Faso Ouagadougou Avril Tableau 1.2 Mois de base (mois le plus chaud) 1.2.2 Conditions extérieures de base [1] Le bilan thermique de conditionnement d air doit être défini dans les conditions dites extérieures de base. Elles correspondent à des températures sèches et humides simultanées qui pourront être dépassées pendant quelques heures par an pour le mois le plus chaud. Le tableau 1.3 nous donne ces conditions de base pour certaines villes. 4

-------------------- LE CALCUL SIMPLIFIE DU BILAN THERMIQUE Zones climatiques Climat tropical humide Pays Villes de références Température sèche [ C] Température humide [ C] Direction du vent Vitesse du vent [km/h] Cameroun Douala 32 29 SW 7,3 Côte d Ivoire Abidjan 32,5 27,5 Bénin Cotonou Togo Lomé Climat littoral Sénégal Dakar Climat sec tropical Climat tropical désertique Cameroun Garoua 39,8 23,7 W 10,36 Côte d ivoire Korhogo 36 22,5 Mali Niger Tchad Bamako Niamey Djamena Burkina Faso Ouagadougou 39 29,5 SO 8,3 Tableau 1.3 Conditions de base extérieures 1.2.3 Conditions intérieures de base Ce sont les conditions normales recommandées pour les applications courantes en vue du confort thermique dans les bâtiments climatisés [4] [5]. Des études expérimentales entreprises en climat tropical humide et sec portant sur des individus légèrement vêtus exerçant une activité sédentaire dans les conditions ambiantes de leurs bureaux climatisés, ont permis de déterminer une gamme de température propre au bien être des habitants de ces pays. Le tableau 1.4 présente ces conditions intérieures de confort [3] [6]. 5

LE CALCUL SIMPLIFIE DU BILAN THERMIQUE -------------------- Zones climatiques Climat tropical humide Pays Villes de références Température sèche [ C] Humidité relative [%] Cameroun Douala 26 51,3 Côte d Ivoire Abidjan 24,5 65 Nigeria Lagos 26 50 Togo Lomé Climat littoral Sénégal Dakar Climat tropical Cameroun Garoua 28,5 51,9 sec Côte d ivoire Korghoro 26,5 50 Climat tropical désertique Mali Niger Tchad Burkina Faso Bamako Niamey Djamena Ouagadougou Tableau 1.4 Conditions intérieures de confort optimal recommandé A la suite de cette étude, il a été défini des conditions ambiantes acceptables à l'expérience par au moins 80% des occupants selon la norme ASHRAE 55-81 [5]. Ces résultats expérimentaux nous permettent également de proposer une large plage de température à imposer dans les salles climatisées en fonction des besoins d économie sur la climatisation. Le tableau 1.5 donne la zone de confort thermique pour le Cameroun et la Côte d Ivoire [3] [6]. Douala 23,9 < To < 28,3 Hr = 60% à 28,3 C Hr = 70% à 23,9 C Abidjan 24,2 < To < 28 Hr = 71% à 28 C Hr = 58% à 24,2 C Tableau 1.5 Zone de confort thermique 1.3 PROPRIETES THERMOPHYSIQUES DES MATERIAUX LOCAUX DE CONSTRUCTION Le tableau 1.6 présente les propriétés thermophysiques des matériaux locaux utilisés dans la construction des bâtiments dans les pays échantillons en climat tropical [7]. 6

-------------------- LE CALCUL SIMPLIFIE DU BILAN THERMIQUE Matériaux Conductivités thermiques [W/m.k] Masses volumiques [kg/m 3 ] Chaleur massique [kj/kg.k] Cendre sèche 0,29 900 0,75 Charbon de bois 0,041-0,065 185-215 Coton 0,06 80 1,42 Cuir 0,174 1000 Ecorce d arbre 0,066 342 Laine de bois (panneau) 0,09 400 Laine de mouton 0,038-0,049 135-136 1,26 Laine de roche 0,052-0,074 120-220 0,8-0,84 Paille comprimée 0,12 140 Papier 0,14 Plume 0,037 80 Roseau 0,05 75 Sciure de bois 0,06-0,07 213 2,51 Soie naturelle 0,052 100 Amiante de ciment 0,4 1800 0,96 Béton de pouzzolane naturel 0,25-0,6 1200-1700 Géobéton 0,7-0,8 1800-2310 Béton armé 1,5-2,04 2300-2400 1,09 Bitume 0,16 2050 Contre plaqué 0,14 600 2,72 Enduit à la chaux ou au plâtre lissé 0,87 1600 0,94 Enduit au ciment 0,87 2200 1,05 Copeaux de bois 0,081 140 2,51 Béton 0,9-1,7 2200-2400 0,850-0,950 Pierre calcaire 1,05-2,2 1650-2580 0,920 Terre cuite 1,15 1800-2000 0,900 Mur brique pleine 0,85 1850 Mur brique creuse 0,4 1200 0,880 Parpaing plein 1,1 2100 Parpaing creux 0,67 1250 0,880 Enduit mortier 1,15 1800-2100 0,880 Enduit plâtre 0,45 1450 0,880 Bois naturel 0,12-0,044 300-750 0,900 Polystyrène expansé 0,036-0,044 9-35 1,200-1,880 Laine de verre 0,04 100-300 1,210 Carrelage 1,15 1800 0,700 Gravillons 1,5 1200 0,980 Pierre lourde 3,5 2800 0,920 Feuille de bitume 0,23 1000 0,800 Terre pressée 1,15 1800 0,900 Tôle 70 7800 0,800 Tableau 1.6 Propriétés thermophysiques des matériaux locaux de construction 7

LE CALCUL SIMPLIFIE DU BILAN THERMIQUE -------------------- Pour déterminer le coefficient global de transmission de chaleur à travers les parois (k), on pourra utiliser la formule: k = 1 h 1 e λ + + 1 e h i dans laquelle h e et h i sont les coefficients globaux de convection sur les mur et λ le coefficient de conductivité thermique de la parois considérée (tableau 1.6). Les valeurs de he et hi [W/m² C] sont données dans le tableau suivant : Parois en contact avec l extérieur Parois en contact avec un autre local, un comble ou un vide sanitaire Parois vitrées murs plafonds planchers murs plafonds planchers he 16,7 20 20 9 20 5,9 16,7 hi 9 11.1 5,9 9 20 5,9 9 Tableau 1.7 Coefficient d échanges thermiques superficiels 1.4 EVALUATION DU BILAN THERMIQUE DE CLIMATISATION Le calcul du bilan thermique de climatisation ou de conditionnement d air permet de déterminer la puissance de l installation qui pourra répondre aux critères demandés. Ce calcul s effectuera à partir des gains réels, c est à dire au moment où les apports calorifiques atteignent leur maximum dans le local [1] [2]. On distinguera : 8 Les gains internes : ce sont les dégagements de chaleur sensibles ou latents ayant leurs sources à l intérieur du local (occupants, éclairage et autres équipements), Les gains externes : ce sont les apports de chaleur sensible dus à l ensoleillement et à la conduction à travers les parois extérieures et les toits. Pour pouvoir estimer ces gains avec une précision suffisante, il est indispensable de connaître tous les éléments qui auront une influence sur le bilan tel qu exprimé dans le cahier de charge. 1.4.1 Méthodes pour déterminer les bilans Le calcul précis d un bilan thermique de climatisation est long et compliqué, car les charges extérieures telles que l insolation et la transmission varient tout au long d une journée ; pour cela, nous devrions effectuer les calculs heure par heure pour rechercher le maximum d apports cumulés [8] [9]. La prise en compte de l inertie du bâtiment atténue la valeur du maximum, mais introduit une difficulté

-------------------- LE CALCUL SIMPLIFIE DU BILAN THERMIQUE supplémentaire [8]. Dans le cas d un bâtiment non isolé, pour un même type de mur, l inertie augmente avec l épaisseur, alors que le coefficient global d échange (k) diminue en réduisant la consommation énergétique du bâtiment. Dans le cas d un bâtiment isolé, l inertie est faible, le k aussi ; mais l épaisseur n influence pas. Lorsque l installation à climatiser a une taille importante et que cela nécessite de garantir des conditions de fonctionnement précises, le calcul du bilan doit être confié à un bureau d étude spécialisé qui effectuera les calculs soit sous forme manuelle, soit à l aide d un programme de calculs informatisés tenant compte bien sûr des conditions climatiques de base locales. Dans le cas de locaux d importance réduite, et pour des applications de climatisation de confort, on peut faire appel à des méthodes simplifiées qui permettent de présélectionner et donc de chiffrer une installation de climatisation. 1.4.2 Méthode simplifiée de calcul [2] [3] [8] [10] [11] [12] 1.4.2.1 Bases de calcul Le point de départ est le choix des conditions atmosphériques (température et humidité de l air définies au tableau 1.3) où l équipement de climatisation sera installé. Dans le cadre des économies d énergie en climatisation, il convient d effectuer ce calcul pour le mois, le jour de l année et aux heures pour lesquelles ces charges représentent les moyennes maximales [3]. 1.4.2.2 Heure de charges de réfrigération maximales dans les locaux C est l heure pour laquelle tous les calculs du bilan thermique seront effectués. Pour déterminer cette heure de charges de réfrigération maximales [1] [2] [8], nous devons suivre les étapes énumérées ci-après : Etape 1 : Orienter les locaux pour déterminer la pointe de réfrigération Nous présentons sur la figure 1.1, les 31 types d orientations possibles des locaux à climatiser. Cette figure est à utiliser avec le tableau 1.8 qui précise pour un local donné, le nombre de murs exposés et leurs différentes orientations. 9

LE CALCUL SIMPLIFIE DU BILAN THERMIQUE -------------------- Figure 1.1 Types d orientations des locaux à climatiser Etape 2 : Déterminer l heure de charges de réfrigération maximales dans les locaux Le bilan thermique sera effectué à l heure où les charges de réfrigération seront maximales. Cette heure sera déterminée à partir du tableau 1.8 en combinaison avec le tableau 1.14 qui indiquera l heure d apport solaire maximale en fonction de l exposition des parois du local étudié [2]. Cette heure de réfrigération devra coïncider avec l heure des apports solaires maximaux et les charges internes maximales (maximum de personnes ou fonctionnement des équipements). Si les heures d apports maximaux des charges externes (rayonnement solaire) et internes ne coïncident pas, nous devrons choisir l heure de charges de réfrigération maximale suivant l exploitation des locaux. 10

-------------------- LE CALCUL SIMPLIFIE DU BILAN THERMIQUE Orientation des locaux Nombre de murs exposés 1 2 3 4 1 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 2 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 3 25 26 27 28 29 4 30 31 Néant Murs exposés N NE E SE S SO O NO NE - N - E NE - SE SE - S et E SE - SO SO - S et O SO - NO O - N NO - NE N - S NE - SO E - O NO - SE N - E - S NE - SE - SE E - S - O SE -SO - NO S - O - N SO - NO - NE O - N - E SO - NO - SE N - E - S - O NE - SE - SO - NO Heures de réfrigération maximum A déterminer en combinaison avec le tableau 1.14 (rayonnement solaire sur les murs et vitrages) et l heure où les charges internes sont maximales dans le local à climatiser Tableau 1.8 Orientations des locaux pour déterminer l heure de réfrigération maximale 1.4.2.3 Calcul des apports calorifiques Nous présentons ci-dessous une méthode simplifiée de calcul permettant de déterminer les apports calorifiques dans un local. 11

LE CALCUL SIMPLIFIE DU BILAN THERMIQUE -------------------- 1.4.2.3.1 Charges externes Apport de chaleur par transmission à travers les parois extérieures (murs, toit, plafond et plancher) et les vitrages Q Str = k. S. θ (1) k = coefficient de transmission thermique de la paroi ou du vitrage considéré en W/m² C (tableau 1.9) S = surface de la paroi ou de la fenêtre considérée (surface totale de la baie correspondant à la réservation dans le mur) (m²) θ = différence de température entre les deux faces de la paroi considérée [ C] (tableau 1.10) Apport de chaleur par rayonnement solaire à travers les parois [2] [11] La quantité de chaleur traversant le mur [Q m ] : Q SRm = α. F. S. R m (2) α = coefficient d absorption de la paroi recevant le rayonnement S = surface de la parois en m² F = facteur de rayonnement solaire R m = rayonnement solaire absorbé sur la surface du mur en W/m² Le coefficient d absorption «α» dépend de la couleur et de la nature du mur (tableau 1.11) Le facteur de rayonnement «F» indique la part de chaleur absorbée par la surface et transmise à travers le mur du local (tableau 1.12). La valeur du rayonnement solaire «R m» sur un mur (tableau 1.14 colonne m) dépend : De la latitude sous laquelle le local se trouve, De l orientation du mur, De l heure pour laquelle le calcul sera effectué. 12

-------------------- LE CALCUL SIMPLIFIE DU BILAN THERMIQUE Apport de chaleur par rayonnement solaire sur les vitrages [2] [10] [11] La quantité de chaleur traversant le vitrage (Q v ) : Q SRv = α. g. S. R v [W] (3) α = coefficient d absorption du vitrage (tableau 1.11) [2] g = facteur de réduction (tableau 1.13) est fonction du mode de protection de la fenêtre contre le rayonnement solaire S = surface vitrée (m²) R v = intensité du rayonnement solaire sur les vitrages W/m² ; elle est définie de la même manière que R m et est donnée par le même tableau 1.14 dans la colonne «v». Apport de chaleur par renouvellement d air et infiltration Le renouvellement d air dans un local climatisé est nécessaire pour des problèmes hygiéniques. Il se fait en règle générale par la ventilation (naturelle ou mécanique) des locaux ainsi que par infiltration, introduisant de l air extérieur dans le local climatisé. Il est source d apport de chaleur sensible et latent dans le local à conditionner. Gains sensibles par renouvellement d air : Gains latents par renouvellement d air : Q Sr = q v. (θ e -θ i). 0,33 (W) (4) Q Lr = q v. (ω e - ω i ). 0,84 (W) (5) q v = débit d air extérieur de renouvellement [m 3 /h] - si la ventilation est naturelle, on peut considérer que le renouvellement d air est égal à un volume de la pièce par heure (1vol/h), - si la ventilation est mécanique, on relèvera les valeurs dans le tableau 1.15 [8] θ e = température extérieure de base (tableau 1.3) θ i = température intérieure de base (tableau 1.4) ω e = teneur en eau de l air extérieur g/kg air sec (définie à partir du tableau 1.3) ω i = teneur en eau de l air intérieur g/kg air sec (définie à partir du tableau 1.4) 13

LE CALCUL SIMPLIFIE DU BILAN THERMIQUE -------------------- Types de parois Types d enduits Epaisseurs [cm] 10 15 20 Parpaings creux Aucun 2,80 2,65 2,43 (agglomérés creux) Enduit extérieur et intérieur au béton 2,37 2,20 2,09 Plâtres ou carreaux 2,55 2,38 2,26 Lattes de bois 1,69 1,64 1,59 Panneaux isolants 1,30 1,24 1,18 Aucun 1,75 1,41 1,18 Béton coulé Enduit extérieur et intérieur au béton 1,69 1,36 1,14 Plâtres ou carreaux 1,59 1,30 1,08 Lattes de bois 1,24 1,02 0,84 Panneaux isolants 1,02 0,90 0,79 11 22 33 Briquettes de terre Aucun 3,25 2,20 1,62 Enduit extérieur et intérieur au béton 3,10 2,50 1,80 Plâtres ou carreaux 2,90 2,10 1,50 2,5 3,2 3,8 4,4 Portes en bois Châssis simple 3,94 3,36 3,00 2,90 Châssis double 1,97 1,86 1,94 1,74 Toitures Vitrage simple Tuiles ardoises Sans solivage 5,80 Fibrociment Avec solivage 4,06 Tôle galvanisée ondulée Sans solivage 9,28 Avec solivage 4,64 Châssis en bois 5,0 Châssis métallique 5,8 Vitrage double Avec lame d air de 6mm Avec lame d air de 8mm Avec lame d air de 10mm Châssis en bois Châssis métallique Châssis en bois Châssis métallique Châssis en bois Châssis métallique Tableau 1.9 Coefficients globaux de transmission thermique (K) des parois (murs planchers toitures vitrages - terrasses portes) en W/m 2 C 3,3 4,0 3,1 3,9 3,0 3,8 14

-------------------- LE CALCUL SIMPLIFIE DU BILAN THERMIQUE Types de parois θ [ C] Murs extérieurs ensoleillés θ = θ e - θ i Murs en contact avec les locaux non conditionnés θ = θ e - θ i - 3 C Plafond sous comble ventilé θ = θ e - θ i + 3 C Plafond sous comble non ventilé θ = θ e - θ i + 12 C Plancher sur terre pleine θ = +20 C - θ i Mur en contact avec la cuisine θ = θ e - θ i + 18 C Tableau 1.10 Différence de température entre les différentes faces des parois Couleurs et nature de la surface α Surfaces très claires Pierre blanche - surface blanche, claire ou crème 0,4 ciment très clair Surfaces foncées Fibrociment - bois non peint - pierre brune - brique 0,7 rouge - ciment foncé - staff rouge, vert ou gris Surfaces très foncées Toitures en ardoises foncées - cartons bitumés très 0,9 sombre Verres (fenêtres ou Vitrage simple 1 lanterneaux) Vitrage double 0,9 Vitrage triple 0,8 Tableau 1.11 Coefficient d absorption «α» pour murs, toits et fenêtres K coefficient de transmission thermique de la paroi considérée [W/m² C] F coefficient du rayonnement solaire 0 0 1 0,05 2 0,1 3 0,15 4 0,20 N.B : Interpoler pour les coefficients intermédiaires Tableau 1.12 Facteur de rayonnement solaire 15

LE CALCUL SIMPLIFIE DU BILAN THERMIQUE -------------------- Fenêtres protégées Couleurs g Stores extérieurs en toile Ecru 0,28 Stores extérieurs en toile Aluminium 0,22 Stores intérieurs entièrement baissés Aluminium 0,45 Stores intérieurs à moitié baissés Blanc ou crème 0,63 Persiennes entièrement baisées à l intérieur des fenêtres Aluminium 0,58 Persiennes entièrement baisées à l extérieur des fenêtres Aluminium 0,22 Tableau 1.13 Facteur de réduction «g» pour fenêtres protégées Heu Hor N S E O N-E N-O S-E S-O m v m V M v m v m v M v m v m v 7 111 62 53 64 55 71 61 62 53 70 60 62 53 66 57 62 53 8 263 131 113 146 126 176 152 131 113 173 149 131 113 153 131 131 113 9 385 186 160 212 182 249 214 186 160 249 214 186 160 211 182 186 160 10 500 223 191 269 232 298 257 223 191 309 266 223 191 243 209 223 191 11 625 258 222 330 284 317 273 258 222 351 302 268 230 258 222 258 222 12 686 272 234 359 309 272 234 272 234 333 287 333 287 272 234 272 234 13 686 256 220 352 303 256 220 335 288 268 231 380 326 256 220 256 220 14 563 216 186 290 249 216 186 335 288 216 186 352 303 216 186 249 214 15 395 166 143 207 178 166 143 264 227 166 143 265 228 166 143 206 177 16 201 150 129 134 115 150 129 100 86 150 129 103 89 150 129 126 109 17 54 31 27 32 27 31 27 33 29 31 27 33 28 31 27 32 28 Tableau 1.14a Intensité du rayonnement solairesur les murs (m) et vitrages (v) [W/m²]. Latitude 4 Nord (février) 16

-------------------- LE CALCUL SIMPLIFIE DU BILAN THERMIQUE Heu Hor N S E O N-E N-O S-E S-O m V M V m v m v m v M v m V m v 7 604 129 103 164 131 585 468 127 102 476 380 127 102 426 341 127 102 8 410 158 126 177 141 312 249 158 126 280 224 158 126 253 203 158 126 9 639 225 180 267 213 450 360 225 180 414 331 225 180 355 284 225 180 10 800 254 203 322 258 482 385 254 203 463 371 254 203 367 293 254 203 11 870 284 227 362 290 408 326 284 227 427 341 284 227 317 253 284 227 12 836 283 226 357 285 283 226 283 226 335 268 335 268 283 226 283 226 13 749 250 200 315 252 250 200 354 283 250 200 370 296 250 200 277 222 14 610 205 164 253 203 205 164 367 294 205 164 354 283 205 164 285 228 15 437 154 123 182 146 154 123 308 247 154 123 283 226 154 123 243 194 16 237 95 76 105 84 95 76 178 142 95 76 160 128 95 76 146 117 17 66 34 27 35 28 34 27 45 36 34 27 42 34 34 27 41 33 Tableau 1.14b Intensité du rayonnement solaire sur les murs (m) et vitrages (v) [W/m²]. Latitude 8 N (mars) Heu Hor N S E O N-E N-O S-E S-O m v m v m v m v m v M v m v m v 7 252 121 97 113 90 187 149 113 90 159 127 113 90 171 137 113 90 8 469 201 161 187 150 350 280 187 150 293 234 187 150 312 249 187 150 9 668 255 204 244 195 466 373 241 193 392 314 241 193 408 326 241 193 10 806 283 226 280 224 483 386 271 217 419 335 271 217 422 338 271 217 11 862 297 237 302 242 406 325 288 231 376 300 288 231 368 294 288 231 12 841 298 238 306 245 291 233 291 233 301 241 301 241 296 237 296 237 13 730 280 224 284 227 274 219 359 287 274 219 337 269 274 219 331 265 14 653 243 195 242 193 235 188 391 313 235 188 344 275 235 188 347 277 15 444 179 144 173 138 171 137 305 244 171 137 261 209 171 137 271 216 16 248 111 89 104 84 104 83 181 145 104 83 154 123 104 83 163 130 17 69 36 28 34 27 34 27 48 39 34 27 43 34 34 27 45 36 Tableau 1.14c Intensité du rayonnement solaire sur les murs (m) et vitrages (v) [W/m²] Latitude 10 N (avril) 17

LE CALCUL SIMPLIFIE DU BILAN THERMIQUE -------------------- Désignation des locaux Débit minimum d air neuf sans fumeur [m 3 /h/personne] Débit minimum d air neuf avec fumeur [m 3 /h/personne] Densité d occupation [personne/m²] Locaux d enseignement 15-18 25 0,67 Dortoirs, chambres collectives 18 25 0,25 Bureaux et locaux assimilés 18 25 0,10 Salles de réunion, spectacle 18 30 0,31 Boutiques, supermarchés 22 30 0,08 Cafés, bars, restaurant 22 30 0,50 Locaux à usage sportif 18 30 0,80 Tableau 1.15 Débit de renouvellement d air nécessaire dans les locaux climatisés et nombre de personne au m² par type de locaux 1.4.2.3.2 Charges internes Apport de chaleur par les occupants Elle est donnée en fonction de la température intérieure et du dégré d activités. On distingue deux sortes de gains générés par les occupants : Gains sensibles occupants : Gains latents occupants : Q Soc = n. C Soc [W] (6) Q Loc = n. C Loc [W] (7) n = nombre d occupants C Soc = chaleur sensible des occupants (W) ; (tableau 1.16) C Loc = chaleur latente des occupants (W) ; (tableau 1.16) Les valeurs de la table 1.16 sont valables pour un homme adulte. On devra minorer les valeurs de ce tableau par les coefficients suivants : pour les femmes : -20% pour les enfants : -20 à -40% pour un public mixte : -10% Apport de chaleur par l éclairage Il constitue une source de chaleur sensible et dépend du type de lampe (tableau 1.17) : 18

-------------------- LE CALCUL SIMPLIFIE DU BILAN THERMIQUE Lampe fluorescente Q Secl. = 1,25 P [W] (8) Lampe incandescente P = puissance de la lampe [W] Q Secl. = P [W] (9) Dans le cas de la lampe fluorescente, les 25% supplémentaires représentent la chaleur dégagée par le ballast électromagnétique. Apport de chaleur par les machines et appareillages La plupart des appareils constituent à la fois une source de chaleur sensible et latente. Le tableau 1.18 donne les apports de chaleur par les machines et appareillages (Q Séquip.). Les valeurs de ces tables ont été déterminées d après les indications de divers fabricants. On doit minorer les apports de ces machines et appareillages (par un coefficient de pondération) en fonction de leurs durées de fonctionnement. On considère par exemple qu un appareil ne fonctionnant qu une demi heure par heure dégage la moitié de sa puissance électrique nominale en apport de chaleur. Activités Application Chaleur sensible [W] Température ambiante [ C] 25 C 26 C 27 C Chaleur latente [W] Chaleur sensible [W] Chaleur latente [W] Chaleur sensible [W] Chaleur latente [W] Emission thermique totale [W] Assis au repos Ecole, théâtre 65 37 62 40 60 42 102 Travail léger Bureau, hôtel, appartement 67 49 63 59 56 60 116 Debout, marche lente Magasin, boutique 68 63 63 68 57 74 131 Repas Restaurant 77 84 71 90 64 97 161 Travail facile Atelier 80 140 72 148 67 153 220 Danse Boite de nuit 88 161 80 169 75 174 249 Travaille difficile Usine 149 277 142 284 136 290 426 Tableau 1.16 Chaleur dégagée par les personnes [W] 19

LE CALCUL SIMPLIFIE DU BILAN THERMIQUE -------------------- Destination du local ou type d activité Puissance raccordée [W/m²] Lampe à incandescence Lampe fluorescente Entrepôts, habitat, restaurant, théâtres 25 8 Bureau, salle de cours, hall d entrée avec caisse et guichet Salle de lecture, d ordinateur, laboratoire, magasin, hall d exposition Supermarché, très grand bureau, amphithéâtre sans fenêtre, travaux de précision Tableau 1.17 Chaleur dégagée par l éclairage 65 16 110 24 45 Types d appareils Puissance nominales [W] Gain à admettre [W] Chaleur sensible Chaleur latente Friteuse 5litres d huile 2575 464 696 Friteuse 10l d huile 6954 1102 1653 Chauffe pains 435 319 29 Moules à gaufrettes 2192/719 899/319 609/203 Percolateur 2l 993 394 104 Chauffe eau 146 116 29 Cuisine électrique et machine à laver 3000 1450 1550 Aspirateur 200 50 Essoreuse 100 15 Congélateur 200 l 175 500 Fers à repasser 500 230 270 Chaîne stéréophonique 40 40 0 Téléviseur 175 175 0 Séchoir cheveux 500/1000 175/350 75/250 Plaque de cuisson 500/1000 120/250 130/250 Grill à viande 3000 1200 300 Stérilisateur 150 175 325 Ordinateur 400 250 0 Cafetière 500/3000 750 300 Photocopieuse 750 Imprimante à jet d encre 52 Imprimante laser 15 fax 62 Tableau 1.18 Appareillages électriques et à gaz 20

-------------------- LE CALCUL SIMPLIFIE DU BILAN THERMIQUE 1.4.2.3.3 Les charges thermiques totales Le bilan thermique total (Q T ) est la somme de toutes les charges externes et internes. Il est plus pratique de faire la somme des charges sensibles (Q S ) et latentes (Q L ). D où : Charges sensibles totales Q T = Q S + Q L (10) Ce sont les apports de chaleur sensible dans le local, dus à la différence de température entre l intérieur et l extérieur ; on a : Charges latentes totales Q S = Q Str + Q SRm + Q SRv + Q Sr + Q Soc + Q Sécl. + Q Séquip. (11) Ce sont les apports de chaleur latente dus à la différence de quantité de vapeur d eau contenue dans l air extérieur et intérieur. Q L = Q Lr + Q Loc + Q Léquip (12) 1.4.2.3.4 Puissance du climatiseur et de déshumidification Puissance du climatiseur La puissance frigorifique du climatiseur représente les charges thermiques totales Q T qu il faut combattre, avec : Q T = Q S + Q L [W] La puissance du compresseur est généralement déduite à partir des catalogues des constructeurs. En l absence de tout catalogue, on peut en première approximation utiliser la notion de coefficient d efficacité frigorifique ou de performance frigorifique (COP froid ) dont la formule s écrit : COP froid = P f /P a (13) P f = puissance frigorifique [W] P a = puissance absorbée [W] 21

LE CALCUL SIMPLIFIE DU BILAN THERMIQUE -------------------- D où la puissance absorbée par le compresseur P a = P f / COP froid Les Coefficients de performance des climatiseurs monoblocs et splits sont de l ordre de 2 à 2,5 [8]. Autrement dit, une puissance frigorifique de 1 kw au compresseur permettra d extraire 2 à 2,5 kw de chaleur au local. Cette approche nous permet d obtenir un ordre de grandeur appréciable de la puissance du climatiseur, quitte à l affiner lors de l étude définitive. Puissance de déshumidification [3] Dans les bâtiments climatisés en pays tropicaux humides, l humidité relative intérieure est fortement élevée et varie entre 60 à 70%, avec les températures mesurées qui sont comprises entre 20 et 25 C [3]. Malgré ces températures acceptables, certains usagers ont une sensation d inconfort thermique suite à la forte humidité relative de l air. Ces relevés permettent de comprendre que les climatiseurs n assurent pas leurs fonctions de déshumidification de l air traité mais de refroidissement simple. Cette situation est due a une mauvaise sélection des climatiseurs en région tropicale humide qui diffère de celle utilisée en climat tropical sec. En région tropicale humide, les besoins de climatisation se résument a un refroidissement et une déshumidification de l air contenu dans un local. Pour cette raison, lors de la sélection du climatiseur, on doit tenir compte de deux paramètres importants:: La puissance du climatiseur ou charge calorifique totale en Watt, La puissance de déshumidification ou chaleur latente totale (formule 12) exprimée en Watt ou en kg d eau/heure (c est la quantité d eau pouvant être retenue par le climatiseur afin d assurer les conditions de confort thermique dans le local). En climat tropical sec, les besoins de climatisation se résument au refroidissement de l air ambiant contenue dans le local. Aussi, la puissance calorifique totale est le paramètre fondamental à calculer pour sélectionner un climatiseur. Quand la température de rosée de l air de l ambiance à climatiser est supérieure à la température de surface de la batterie froide, il y a condensation de la vapeur d eau contenue dans cet air, d où une consommation supplémentaire dans la mesure où les frigories supplémentaires produites serviront à l assèchement indésiré de l air en climat tropical sec. Par conséquent, la température d évaporation sera plus élevée en climat tropical sec qu en climat tropical humide. 22

-------------------- LE CALCUL SIMPLIFIE DU BILAN THERMIQUE 1.4.3 Coefficient de sécurité Il est d usage courant d appliquer un certain coefficient de sécurité après avoir effectuée le calcul du bilan thermique de climatisation d un local. La valeur généralement adoptée varie entre 0 à 5% selon que l on connaît plus ou moins les éléments entrant lors de l établissement du bilan thermique. Il faudrait éviter d'augmenter ce coefficient qui a pour inconvénient d augmenter le bilan thermique de climatisation, de surdimensionner l équipement et donc d'augmenter le coût d'exploitation, particulièrement au niveau des auxiliaires. Il faut respecter les consignes définies dans le cahier de charge. Nous conseillons de choisir la puissance du climatiseur égale ou légèrement supérieure à celle obtenue par le dimensionnement. Dans certains cas, on peut choisir la puissance du climatiseur légèrement inférieure ou supérieure à celle du bilan frigorifique pour des raisons d échelonnement des puissances [8] dans une gamme de matériel standard; par exemple : 2,5 kw au lieu de 2,3 kw froid obtenu par le bilan thermique de climatisation ; 2,5 kw au lieu de 2,7 kw froid obtenu par le bilan thermique de climatisation. 1.5 EVALUATION DE LA PUISSANCE A SOUSCRIRE [13] [14] Pour déterminer la puissance optimale à souscrire auprès de la compagnie nationale d électricité pour un local climatisé, nous devrions effectuer un bilan de puissance des appareils installés (compresseurs, ventilateurs, pompes) et autres appareils électriques. Son calcul fait appel à deux facteurs : Facteur d utilisation K u : c est le régime de fonctionnement d un récepteur tel que la puissance utilisée soit inférieure à la puissance électrique nominale installée. Il est défini dans les catalogues constructeurs, la valeur couramment adoptée pour les climatiseurs est K u =1, Facteur de simultanéité K s : tous les récepteurs ne fonctionnement pas simultanément. C est pourquoi, il est permis d appliquer aux différents ensembles de récepteurs (ou des circuits) des facteurs de simultanéité. Ce facteur varie entre 1 et 0,8 en fonction de l importance de l installation. La puissance à souscrire à l abonnement (S a ) se calcule d après la formule suivante : Sut = puissance disponible S a = S ut [KVA] (14) 23

LE CALCUL SIMPLIFIE DU BILAN THERMIQUE -------------------- S ut ² = P at ² + Q at ² (15) P at = puissance active totale Q at = puissance réactive totale P at = P n. K s. K u (16) Q at = P at. tan ϕ (17) P n = U.I.cos ϕ (18) Le cos ϕ, appelé facteur de puissance moyen de l installation à prendre en compte est celui qui permet d éviter les pénalités dues à la consommation de l énergie réactive. Il est fixé par chaque compagnie nationale d électricité. Le tableau 1.19 nous donne les différents facteurs pour quelques pays échantillon. En monophasé, on prendra la puissance nominale en monophasé des appareils (climatiseurs) à installer. En triphasé, on prendra P n = (3) 1/2.U.I. cosϕ. Cette puissance est généralement inscrite sur la plaque signalétique de l appareil ou donnée dans le catalogue du constructeur. Zones climatiques Pays Facteur de puissance: Cos ϕ Cameroun 0,8 Climat tropical humide Côte d Ivoire 0,86 Bénin Togo Climat littoral Sénégal Climat tropical sec Cameroun 0,8 Côte d ivoire 0,86 Climat tropical Mali Niger désertique Tchad Burkina Faso Tableau 1.19 Facteur de puissance pour les pays retenus par l étude On consultera également le chapitre 1.3 du tome 2 à ce sujet. 24

-------------------- LE CALCUL SIMPLIFIE DU BILAN THERMIQUE 1.6 FEUILLE DE CALCUL DU BILAN THERMIQUE DE CLIMATISATION Il est pratique et plus structuré d utiliser une feuille de calcul (voir annexe) pour déterminer les charges thermiques d un local à climatiser parce que tous les postes à considérer y sont énumérés [2] [8]. Utilisation de la feuille de calcul 1 ère étape : relevé des données Inscrire les informations demandées sur le local (définies dans le cahier de charge), Déterminer les conditions de base (tableau 1.3; 1.4; 1.5; 1.6) ; en déduire d autres paramètres sur le diagramme de l air humide, Déterminer les écarts de température et de teneur en eau, Déterminer l heure à laquelle le calcul du bilan sera effectué (figure 1.1, tableau 1.8), Déterminer le type de renouvellement d air et son débit (tableau 1.14), Identifier chaque paroi et vitrage du local suivant les orientations sur la colonne I, Déterminer les caractéristiques dimensionnelles des parois et vitrages identifiées sur la colonne I et II, Calculer les surfaces nettes des parois et vitrages : colonne III, Calculer les coefficients de transmission k ou les déterminer (tableau 1.7; 1.9) : colonne IV, Rechercher les écarts de température entre les différences surfaces donnant soit à l extérieur, soit dans un local adjacent : colonne V, 2 ème Etape : Calcul des charges Apports par transmission à travers les parois opaques et vitrages, - Utiliser les colonnes III, IV et V ; appliquer les résultats à la colonne VI. Apports dus au rayonnement solaire sur les murs et vitrages, - Rechercher les apports surfaciques sur les murs et vitrages sur la table, - Rechercher les coefficients α (tableau1.10), F (tableau 1.11), g (tableau 1.12), - Utiliser la colonne VII et VIII et l appliquer à la colonne IX. Apports de chaleur sensible par les occupants (formule 3), Apports de chaleur sensible par les appareils électriques (tableau 1.18), Apports de chaleur sensible par les sources diverses, Apports de chaleur sensible par renouvellement d air (formule 6), Charge calorifique sensible = 1+2+3+4+5+6 (formule 7), 25