Imagerie des cancers bronchiques



Documents pareils
Pierre OLIVIER - Médecine Nucléaire

PLACE DE L IRM DANS LE BILAN D EXTENSION DU CANCER DU RECTUM. Professeur Paul LEGMANN Radiologie A - Cochin Paris

Les différents types de cancers et leurs stades. Dr Richard V Oncologie MédicaleM RHMS Baudour et Erasme La Hulpe 1/12/07

La nouvelle classification TNM en pratique

IRM du Cancer du Rectum

UE2 CANCEROLOGIE Place de la Médecine Nucléaire

Radiologie Interven/onnelle sur les nodules pulmonaires. J. Palussière, X. Buy Département imagerie

Introduction. Lésion pulmonaire dite suspecte en l absence l nignité:

Traitements néoadjuvants des cancers du rectum. Pr. G. Portier CHU Purpan - Toulouse

Actualités s cancérologiques : pneumologie

Cancer du sein. Du CA15-3 à la tomographie à émission de positons.

Intérêt de la TEP-FDG dans les cancers de l ovaire

Apport de l IRM dans le bilan préthérapeutique du cancer du rectum

VOLUMES-CIBLES Cancer Bronchique Non-à-Petites Cellules

Les grands syndromes. Endoscopie trachéo-bronchique. Professeur D. ANTHOINE CHU de NANCY

Recommandations Prise en charge des patients adultes atteints d un mélanome cutané MO

F-FLUORODÉOXYGLUCOSE EN ONCOLOGIE Expérience en Ile de France

Métastase unique d un NPC: Une question singulière? Jean Louis Pujol - Xavier Quantin Mohammad Chakra Fabrice Barlési

Patho Med Cours 5. Maladie Pulmonaires Obstructives BPCO Asthme

Apport de l IRM dans la

Médecine Nucléaire - Imagerie fonctionnelle et métabolique vol.28 - n

Cancer broncho-pulmonaire du sujet âgé. Mathilde Gisselbrecht Capacité de gériatrie- Février 2009

Coordinateur scientifique: Prof. Univ. Dr. Emil PLEŞEA. Doctorant: Camelia MICU (DEMETRIAN)

Cancers de l hypopharynx

Pathologies tumorales thoraciques : intérêt de l IRM de perfusion et de diffusion avant biopsie

Médecine Nucléaire : PET-scan et imagerie hybride

Tumeurs rectales Bilan initial et Imagerie

CORRELATION RADIO-ANATOMIQUE DANS LE CARCINOME HEPATOCELLULAIRE TRAITE PAR TRANSPLANTATION HEPATIQUE : IMPACT SUR LA RECIDIVE

De la chirurgie du nodule aux ganglions

Recommandations régionales Prise en charge des carcinomes cutanés

Quel apport de l imagerie dans les traitements anti-angiogéniques?

Histoire d une masse pancréatique

Les renseignements suivants sont destinés uniquement aux personnes qui ont reçu un diagnostic de cancer

Cancer du sein in situ

Maladie de Hodgkin ou lymphome de Hodgkin

IRM APRES TRAITEMENT RADICAL OU FOCAL du cancer de prostate. Raphaële Renard Penna Emmanuel Banayan Hôpital Pitié Salpétrière

Cancers du larynx : diagnostic, principes de traitement (145a) Professeur Emile REYT Novembre 2003 (Mise à jour Mars 2005)

Votre guide des définitions des maladies graves de l Assurance maladies graves express

Classi cation TNM du cancer bronchique

Qu est-ce qu un sarcome?

Pemetrexed, pionnier de la chimiothérapie histoguidée. Dr Olivier CASTELNAU Institut Arnault TZANCK ST Laurent du Var

TUMEURS DU BAS APPAREIL URINAIRE

Sujets présentés par le Professeur Olivier CUSSENOT

INTERFERON Traitement adjuvant du mélanome à haut risque de récidive. Dr Ingrid KUPFER-BESSAGUET Dermatologue CH de quimper

COMMISSION DE LA TRANSPARENCE. Avis. 23 mai 2007

Cancer bronchique primitif: données épidémiologiques récentes

Suivi post-professionnel après exposition à l amiante

Épidémiologie des maladies interstitielles diffuses

Nouvelles stratégies et nouveaux impacts de l imagerie des cancers

Cancer du sein in situ

Association lymphome malin-traitement par Interféron-α- sarcoïdose

PET/CT et Sarcoïdose. Daniel O Slosman

Evaluation de critères res de substitution de la survie globale dans les cancers bronchiques localement avancés

G U I D E - A F F E C T I O N D E L O N G U E D U R É E. La prise en charge de votre mélanome cutané

Le cancer dans le canton de Fribourg

APPORT DE L'IRM DANS LE BILAN D'EXTENSION LOCOREGIONALE DES TUMEURS RECTALE

Bases physiques de l imagerie en

Prise en charge des carcinomes bronchiques selon le stade: le point de vue du chirurgien 1

Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur la scintigraphie osseuse et le TEP-SCAN

Tumeurs cutanées épithéliales et mélaniques

GUIDE PATIENT - AFFECTION DE LONGUE DURÉE. La prise en charge du cancer du rein

Quels sont les facteurs qui font augmenter les risques de cancer du rein?

Essai Inter-groupe : FFCD UNICANCER FRENCH - GERCOR

Développement d'une nouvelle interface utilisateur multi-modalité en scanner interventionnel

Le cancer du poumon 2/18/2015. Radio-oncologue CSSS Gatineau. Stéphanie Ferland B.pharm, MD, MSc, FRCPC

Marchés des groupes à affinités

Transplantation hépatique à donneur vivant apparenté. Olivier Scatton, Olivier Soubrane, Service de chirurgie Cochin

OSSIFICATION DU LIGAMENT VERTEBRAL COMMUN POSTERIEUR ET DU LIGT JAUNE: MYELOPATHIE CERVICALE SUBAIGUE

Lymphome non hodgkinien

Qu est-ce que le cancer de l œsophage?

Les sciences de l ingénieur appliquées à la prise en charge du

Document d information dans le cadre de l installation d un cyclotron. à Saint-Louis

Cancer de l'œsophage. Comprendre le diagnostic. Le cancer : une lutte à finir

ALK et cancers broncho-pulmonaires. Laurence Bigay-Gamé Unité d oncologie thoracique Hôpital Larrey, Toulouse

Le traitement conservateur des tumeurs malignes des membres a largement remplacé les amputations

Dr Claire Houzard, Médecin Nucléaire

Validation clinique des marqueurs prédictifs le point de vue du méthodologiste. Michel Cucherat UMR CNRS Lyon

Simulation d'un examen anthropomorphique en imagerie TEMP à l iode 131 par simulation Monte Carlo GATE

Peut-on reconnaître une tumeur de bas-grade en imagerie conventionnelle? S. Foscolo, L. Taillandier, E. Schmitt, A.S. Rivierre, S. Bracard, CHU NANCY

CANCERS ET RAYONNEMENTS IONISANTS Fortes doses: seconds cancers après radiothérapie

CANCER DU POUMON ACTION-RÉACTION!

Images en «franc» hypersignal T2 du pelvis féminin Atlas iconographique

CANCER BRONCHO-PULMONAIRE DU SUJET ÂGÉ

L IRM pas à pas Un module d enseignement interactif des bases physiques de l Imagerie par Résonance Magnétique.

Sein inflammatoire. Isabelle Leconte Cliniques universitaires St Luc

Le traitement chirurgical du cancer bronchique non à petites cellules

Intérêt du TEP-FDG dans la prise en charge des métastases des cancers urologiques

Incontinence anale du post-partum

iuropaisches Patentamt iuropean Patent Office )ffice européen des brevets y Numéro de publication: J 4Z/ bjj Al S) DEMANDE DE BREVET EUROPEEN

INVESTIGATEUR PRINCIPAL. Pr Alain DEPIERRE. COORDINATION IFCT Franck MORIN. PROMOTEUR C.H.U Besançon

Assurance maladie grave

1 of 5 02/11/ :03

L ATROPHIE DU SPHINCTER ANAL EXTERNE en ENDOSONOGRAPHIE TRIDIMENSIONNELLE. Vincent de PARADES PARIS

Cancer et dyspnée: comment peut-on soulager? Dr Lise Tremblay 10 mai 2010

CHIMIOTHERAPIE DES CANCERS DU POUMON DES SUJETS AGES

Peut-on ne pas reprendre des marges «insuffisantes» en cas de Carcinome canalaire infiltrant

OBJECTIFS LE TRAITEMENT DU CANCER DU POUMON DE STADE AVANCÉ: " OÙ EN SOMMES-NOUS " EN 2013?

Informations sur le cancer de l intestin

Artéfact en queue de comète à l échographie hépatique: un signe de maladie des voies biliaires intra-hépatiques

Statistiques Canadiennes sur le Cancer, et HMR sur le poumon

Transcription:

Imagerie des cancers bronchiques Quoi de neuf en 2012? V Servois - Institut Curie Paris AFCOR 2012

Objectif du staging Rôles - Sélectionner les candidats à la chirurgie - Planifier l intervention - Planifier la radiothérapie Techniques non invasives -CT : multidétecteurs -TEP : N et M -IRM : cas particuliers -US : cou et endoscopique

Adénocarcinome mixte Radiologie-brabois.com Zone périphérique bronchioloalvéolaire

Radiologie-brabois.com

T1 / T2 (atteinte plèvre viscérale) Spiculations : fibrose Épanchement : non spécifique Nodules/épaississement irréguliers

Seul signe de certitude : envahissement d une scissure

T2/T3 (envahissement de la plèvre pariétale) - Méthode morphologique insuffisante -pneumothorax iatrogène

Ciné-CT Ciné-IRM

Probabilité d envahissement pariétal élevé Entre 3 et 5 cm de contact l envahissement est indéterminé Si supérieur à 5 cm envahissement très probable

Extension paroi en IRM -Effacement de la graisse extrapleurale -Hypersignaux T2 non spécifiques -En T1 continum tumeur/paroi (meilleur signe)

Envahissement cardiaque

Imagerie fonctionnelle Vascularisation : DCE-MRI, DCE-CT, TEP-H2O (O15) Densité et prolifération cellulaire : DWI, H1MR spectroscopie, TEP-FLT (F18), TEP-choline (C11) Hypoxie : BOLD-MRI (avec carbogène), TEP-MISO (F18) Paramètres descriptifs de l hétérogénéité tumorale Méthodes de quantification, précision spatiale et géométrique.

TEP et description du T? Grande dispersion entre les GTV CT et les GTV PET - Différencier la tumeur de l atélectasie - Incorporer ou pas les ganglions médiastinaux - Définir des sous volumes dans le GTV CT Defining radiotherapy target volumes using F18 fluoro-deoxy-glucose PET/CT : still a pandora box? Devic S et al. Int J Radiation Oncology Biol. Phys. 2010 ; 78 : 1555-1562

10 patients stade I-II (6 CE - 4 ADK) Imagerie : CT avec injection, CT 4D et PET avec synchronisation le jour avant la chir. Imagerie en position de traitement CT : 2mm tous les 2mm (voxels de 0.48x0.48x2mm) CT 4D : mêmes paramètres, 10 phases PET : exploitation de 20% du cycle respiratoire centré à la fin de la phase expiratoire. Correction d atténuation à partir du moyenage des images du 4D CT. Voxels de 2x2x2mm et 4x4x4mm

Les nodules associés à la tumeur principale T3 avec lésion principale et deux petits nodules adjacents dans le même lobe Tumeur principale lobe sup. avec nodule lobe moyen = T4 et non plus M M1a avec nodule controlatéral

Près de 50% des patients tabagiques ont au moins un nodule pulmonaire non calcifié Ils sont solides dans 80% des cas ; moins de 10% des nodules solides sont malins En revanche pour les 20% restants (nodules non solides en verre dépoli pur ou mixtes), lorsqu ils sont supracentimétriques et persistants, la malignité est proche de 100% (le plus souvent in situ ou microinvasive) Pour les nodules de moins de 10mm, même si un hypermétabolisme peut être détecté en TEP, sa négativité ne permet pas de conclure (risque de faux négatifs). Les nodules de moins de 10mm représentent plus de 90% des nodules incidents. Preuve anatomopathologique : nodule bénin, cancer synchrone (histologie différente?), métastase?

Carcinome épidermoïde Pour les nodules solides de plus de 10mm, une TEP-TDM négative permet de prédire avec une forte probabilité la bénignité du nodule. Hamartochondrome

TDM : sur-détection (micronodules) TEP : sous-caractérisation (nodules infracentimétriques)

Erdi Y. (MSK-NY) Effet de volume partiel Augmentation du SUV max de 22,4% et du SUV moy de 13,3% Wemer MK et al. AJR 2009 ; 193 : 1640-5 Augmentation du SUV max de 34% et de 43% pour les lésions infracentimétriques Farid K et al. Eur J Nucl Mol Imaging 2010 ; 37 (Suppl 2) : 5198-5311

Prélèvements transbronchiques -échoendoscopie -navigation endobronchique

N staging -GG sus claviculaire = niveau 1 -La séparation des niveaux 2 et 4 droit et gauche n est plus la ligne médiane mais le bord gauche de la trachée - les différents groupes de la classification de Mountain sont regroupés en zones Le critère de positivité reste un petit diamètre supérieur à 10mm sauf pour les ganglions hilaires

2 3A 3P 4 5 6 8 9 7 10 11

N2/N3 et CBNPC De Langen A. Eur J Cardiotho Surg 2006;29:26-29 - Si TEP + = médiastinoscopie car faux positifs - Si TEP et GG diamètre sup. 16 mm = médiastinoscopie car faux Fischer B. et al. Preoperative staging of lung cancer with combined PET-CT. N Engl J Med 2009 ; 361 : 32-39 - Groupe PET-CT = 35% (21/60) thoracotomies inutiles - Groupe CT = 52% (38/73) thoracotomies inutiles (stade IIIA N2/IIIB, lésion bénigne, décès dans les 12 mois)

M-staging : M1b 18 à 36% des patients sont métastatiques au diagnostique plus souvent adénocarcinome 2/3 des masses surrénaliennes sont bénignes (densité inf. 10UH) TEP révélerait des méta. non suspectées chez 10 à 20% des patients

M-staging : M1b -Métastases cérébrales : IRM > TDM > TEP -Métastases osseuses : TEP > scintigraphie et IRM? A meta-analysis of (F18)FDG-PET-CT, (F18)FDG-PET, MRI and bone scintigraphy for diagnosis of bone metastases in patients with lung cancer. Qu X. et al. Eur J Radiol 2011 Feb 25 [Epub ahead of print] -Métastases surrénaliennes : TEP > TDM (grosse surrénale en TDM et TEP négative = M0) - IRM -Métastases hépatiques : IRM > TEP -Métastases ganglionnaires extra-thoraciques ou des tissus mous : TEP -Métastases pulmonaires : TDM

Métastases hépatiques K du colon - Sensibilité TEP 60% (100% pour les lésions sup. à 2 cm, 54% pour les lésions entre 1 et 2 cm, 32% pour les lésions inf. à 1 cm) versus 90% pour l IRM Comparison of MRI and FDG-PET/CT for detection of colorectal liver metastases. Coenegrachts K et al. Eur Radiol 2009 : 19 : 370-379 - Sensibilité TEP 63% versus 97% pour l IRM dans le groupe opéré (n=11) Assessment of liver metastases from colorectal adenocarcinoma following chemothrapy : SPIO-MRI versus FDG-PET/CT. Bacigalupo I. et al. Radiol Med 2010 Mélanome - Sensibilité TEP 44,7% versus 67% en IRM. Pour les lésions supérieures à 5 mm, 61% pour la TEP versus 100% pour l IRM Comparison of MRI and FDG-PET for staging of uveal melanoma liver metastases. Servois V et al.. Eur J Surg Oncol 2009

TEP Bilan de sein Diffusion T2 Diffusion T2

Chin A Yi. et al. Radiology 2009 ; 248 : 632-642. IRM : avantage pour les méta. cérébrales et hépatiques TEP : avantage pour les méta. ganglionnaires et des tissus mous IRM=TEP : méta. osseuses et surrénaliennes

Bilan pré-thérapeutique d un CBNPC Évaluation du T La TDM thoracique est le meilleur examen pour juger de la résécabilité de la tumeur mais il ne permet pas toujours d être formel notamment dans le cas de certains envahissement vasculaires, oesophagiens et cardiaques. Pas de supériorité nette de l IRM en dehors de l évaluation des atteintes nerveuses.

Evaluation du N La TDM signale les adénomégalies (petit axe supérieur à 10mm) Corrélation avec la TEP - si hypermétabolisme, il est recommandé d obtenir une preuve anapath. de l atteinte ganglionnaire médiastinale en raison du taux élevé de faux positifs. - si pas d adénomégalie au scanner et TEP négative, pas d exploration médiastinale car valeur prédictive négative élevée. Néanmoins malgré une TEP négative on proposera une exploration médiastinale si tumeur centrale, doute sur un envahissement hilaire, de ganglion de petit axe supérieur à 16mm et de faible hypermétabolisme de la tumeur primitive Bilan d extension à distance Métastases cérébrales Scanner ou IRM Métastases extra-cérébrales La TEP à des performances limitées pour les lésions inférieures à 10mm. Elle est supérieure à la scintigraphie osseuse pour les méta. osseuses. Elle semble supérieure à la TDM pour les méta. surrénaliennes, hépatiques et pulmonaires. Un nodule pulmonaire distinct nécessite une preuve anapath. si changement de la prise en charge thérapeutique