Rapport national Rapport CONGO Samuel MAWETE École Normale Supérieur, Brazzaville Introduction L agenda panafricain de recherche sur l intégration des TIC en Afrique (en sigle PanAf) qui s est donné comme objectifs «de mieux comprendre comment les TIC peuvent améliorer la qualité des enseignements et des apprentissages en Afrique», est un projet de recherche, conduit en République du Congo depuis janvier 27. Ce projet qui porte sur l intégration des TIC dans les systèmes éducatifs africains doit se dérouler en 2 phases et consiste à relever des indicateurs par pays, lesquels ressortent le degré d implication des TIC en Afrique. Au Congo, ce projet se tient dans un contexte où le gouvernement congolais a réaffirmé sa volonté de faire de l usage des TIC en éducation une priorité. L enquête qui a porté sur 1 institutions scolaires a été menée par 3 personnes, en l occurrence : 1 point focal ; 1 chercheur principal ; 1 chercheur en second. Le problème qui a sous-tendu cette étude a été de savoir comment les TIC peuvent améliorer la qualité des pratiques éducatives? Quels sont les défis et les succès d une intégration pédagogique des TIC à l école congolaise? L enquête a été réalisée à partir d un certain nombre d indicateurs ressortant le degré d implication des TIC dans les institutions scolaires congolaises. Il s agit entre autres : De la politique nationale en matière des TIC; De l équipement, de l accessibilité et de la connectivité; De la formation et compétences des managers et des éducateurs ; Des impacts des TIC sur l enseignement et l apprentissage Des facteurs qui favorisent l utilisation des TIC; Des défis de l utilisation des TIC ; Etc. Le présent rapport rend compte du travail effectué et de l analyse des résultas obtenus. Il s articule autour de 6 points suivants : 1 ) L introduction 2 ) Les défis et les succès méthodologiques 3 ) Brève présentation des institutions participantes 4 ) Présentation et analyse des résultats obtenus 5 ) Discussion et recommandations 6 ) Conclusion Défis et succès méthodologiques La démarche méthodologique utilisée au Congo, pour valider cette problématique, a privilégié à la fois les approches qualitatives et quantitatives. Elle a été sous-tendue par 3 questionnaires adressés aux managers, à tous les éducateurs sans exception, aux formateurs des enseignants et un entretien avec les éducateurs et les apprenants. 18 Rapports nationaux de la Phase 1
Toutes ces activités réalisées auprès de la population ci-dessus indiquée ne se sont pas déroulées sans difficultés. La première difficulté a été de convaincre les participants du bien fondé de cette enquête. En effet, par manque d intérêt, de volonté et des connaissances en matière des TIC, il n a pas été facile d obtenir la participation certains managers, éducateurs et apprenants dans cette enquête. Cela se comprend dans la mesure où les TIC ne sont pas encore intégrées dans les mœurs congolaises et surtout dans notre système éducatif et beaucoup des gens ne connaissent pas encore les apports indéniables des TIC dans l amélioration de leurs pratiques. L autre difficulté a été l éloignement des institutions scolaires situées en campagne. Il a fallu débourser beaucoup d argent pour mener à bien l enquête. Les approches qualitatives qui ont pour limite l absence de véracité dans les réponses données pouvaient aussi biaiser les résultats. En, effet, la personne qui répond à une question peut soit mentir soit dire la vérité. Par exemple la réponse à l indicateur 7.4.4 «Avez-vous reçu une formation en matière des TIC? Réponse : oui!». L enquêteur est obligé de s en tenir à la réponse donnée, fût-elle vraie ou fausse. En dépit des difficultés signalées, il faut reconnaître que l enquête s est réalisée normalement. On peut considérer comme succès les éléments suivants : Avoir réussi à faire participer les managers, les éducateurs et les apprenants des 1 institutions choisies, après explications, est un réel motif de satisfaction. Par ailleurs, avoir mis en exergue l état actuel de l intégration pédagogique des TIC en République du Congo constitue un autre succès. Et enfin avoir fait prendre conscience aux managers de notre retard numérique et de l importance de leur rôle en la matière. Brève synthèse des institutions participantes L enquête a été menée dans 1 institutions scolaires situées les unes en ville et les autres sont campagne. Pour les établissements scolaires situés en ville, on compte : - L, - Le lycée technique du 1 er mai ; - Le lycée Pierre Savorgnan ; - L école Notre Dame; - L école François Régis ; - L ENI de Brazzaville ; - Le lycée Victor Augagneur ; Pour les école semi rurales, il s agit de : - L ENI de Dolisie ; - Le lycée technique d Oyo ; - L ENI d Owando. Ces établissements sont pour certains des établissements publiques et pour d autres des établissements privés versés dans la formation des formateurs, dans l enseignement général et dans l enseignement technique et professionnel. Ils peuvent être subdivisés en 2 grandes catégories : ceux qui possèdent un équipement et qui sont pour la plupart situés en ville et ceux qui sont semi-ruraux et sont dépourvus d équipement. Une seule caractéristique demeure commune à toutes ces institutions : c est l absence de connexion à l Internet. Là où l on trouve un équipement, les apprenants accèdent facilement aux ordinateurs pendant que les éducateurs n y ont pas accès faute des ordinateurs pouvant être mis à leur disposition. Il faut également noter que dans tous ces établissements, quel que soit l état de l intégration pédagogique des TIC, on observe un engouement de la part des élèves à apprendre l outil informatique. De même que les enseignants manifestent aussi un grand intérêt à l apprentissage des TIC. Dans l indicateur 3.4.1., les éducateurs pensent que s ils avaient l outil informatique, ils Phase 1 National Reports 19
sauraient efficacement préparer leurs cours, et utiliser les supports médiatiques. On observe également dans certaines institutions scolaires visitées l inclusion des TIC dans les programmes d enseignement, des cours qui font appel à l ordinateur, c est-à-dire qui sont enseignés avec la technologie et des cours spécifiques, c està-dire des cours qui enseignent la technologie. (Exemple du lycée technique du 1 er mai) D une manière générale, on peut aujourd hui affirmer qu au niveau national, l intégration pédagogique des TIC fait déjà partie du paysage scolaire en dépit d insuffisance d équipement et d absence de connectivité constatés ici et là. Analyse factuelle A. De la politique nationale des TIC au Congo (Indicateur 8.1.1) Il ressort de notre étude documentaire et des données intégrées dans www.observatoiretic.org les résultats suivants: Il existe 3 documents fondamentaux donnent des orientations générales, des postes et des stratégies en matière de politique nationale des TIC au Congo. Ces documents sont : a) La stratégie nationale pour le développement des technologies de l information et de la communication (TIC) en République du Congo, élaboré en Décembre 24 qui est une expression de volonté politique du Gouvernement congolais pour faire de l intégration pédagogique et l usage des TIC une réalité nationale ; b) Le Plan National d Action de l Education pour Tous. Elaboré en 22 et finalisé en 26. C est une trame autour de laquelle se tient une action globale de redressement du système éducatif congolais. Il constitue à ce titre un instrument de planification en vue d offrir à l horizon 215 aux jeunes et aux adultes une éducation de base de qualité. Ce plan préconise, entre autres, comme axes stratégiques : une initiation aux nouvelles technologies de l information et de la communication (P.46) c) Le Document stratégique de politique générale en matière de Redressement et de développement de l enseignement Technique et professionnel (Dostrapoge). Elaboré en 27, il préconise en matière de politique TIC : L élaboration des programmes scolaires qui intègrent la compétence et la qualification en prenant en compte de l évolution des nouvelles technologies (P.46). L existence de ces différents documents est une épreuve éloquente de la volonté politique du gouvernement congolais de refuser de laisser «au bord de l autoroute informatique» l école congolaise en général et les 1 institutions scolaires étudiées en particulier. Il y a au Congo en dépit de certaines difficultés observées, volonté du gouvernement de faire de l intégration pédagogique et l usage des TIC une réalité nationale et d inscrire l école congolaise dans la modernité. Ceci nous permet d affirmer qu il n existe pas au Congo une politique nationale et une politique en éducation en matière des TIC qui puissent servir de référent ou de cadre d action en vue d une synergie de tous les partenaires engagés dans cette entreprise. 11 Rapports nationaux de la Phase 1
B. De l équipement, la connectivité et de l accès : (Indicateur 3.9.1) Nombre d'ordinateurs 14 12 1 8 6 4 2 Données sur l'équipement ENI de Brazzaville ENI de Dolisie ENI d'owando LT1er Mai LT d'oyo EFR Etablissements Nbre d'ordinateurs ENI de Brazzaville ENI de Dolisie ENI d'owando LT1er Mai LT d'oyo EFR Sur 1 institutions étudiées : - 6 sont équipées en ordinateurs (soit 6 %). - 4 sont dépourvues d équipement (soit 4 %) Ici, il faut ajouter l ENI de Dolisie et le lycée Victor Augagneur qui n ont qu un seul ordinateur. Nombre d'odinateurs disponibles pour l'administration Nombre d'ordinateurs 12 1 8 6 4 2 ENI de Dolisie Etablissements Ordinateurs - Nombre total des ordinateurs : 264 - Disponibles pour l Administration : 3 - Disponibles pour les enseignants : 7 (pour 936 enseignants) - Disponibles pour les apprenants : 194 (pour 15.477 apprenants - Aucune institution n est connectée à l Internet (Soit 1 %) Phase 1 National Reports 111
Nombre d'ordinateurs Nombre d'ordinateurs disponibles pour les enseignants 8 7 6 5 4 3 2 1 ENI de Brazzaville ENI de Dolisie ENI d'owando LT1er Mai Etablissements LT d'oyo EFR Ordinateurs Nombre d'ordinateurs Nombre d'ordinateurs disponibles pour les élèves 14 12 1 8 6 4 2 ENI de Brazzaville ENI de Dolisie ENI d'owando LT1er Mai LT d'oyo EFR Etablissements 112 Rapports nationaux de la Phase 1
Synthèse récapitulative des données 14 12 1 Etablissement Administration Enseignants Elèves 8 6 4 2 ENI de Brazzaville ENI de Dolisie ENI d'owando LT1er Mai LT d'oyo EFR Il apparaît clairement qu avec un ratio de 79 apprenants par ordinateur et de 133 enseignants par ordinateur et même étant équipées pour certaines, les institutions scolaires étudiées n offrent pas toujours un accès facile des enseignants et des éducateurs aux ordinateurs. Il ressort de ces données collectées que les établissements scolaires et de formation des formateurs du Congo accusent encore, malgré tout, un retard considérable dans le domaine de l intégration pédagogique des TIC. C est le cas, par exemple de l ENI d Owando. Réponse donnée à l indicateur 3.9.1. Par ailleurs, l accès limité des enseignants aux ordinateurs, ne favorise pas la mise en ligne des cours ni la formation à distance. C. De la formation et compétences des managers (Indicateurs 7.4.4) Notre enquête a montré qu au Congo : 1 Les managers ou les chefs d établissements n ont pas tous reçu une formation en matière des TIC (soit 6 %) 2 Pour ces 6 % des managers qui ont été formés en la matière, ils ont reçu la formation dans des écoles privées dont la durée de formation ne dépasse pas parfois 5 heures et les diplômes ne sont pas toujours validés officiellement ; 3 Vu les conditions de déroulement de la formation reçue par les 6 % des managers, il n est pas superflu d affirmer que la formation reçue par ces managers n est ni diplômante ni qualifiante ; 4 Elle est basée essentiellement sur l apprentissage du «logiciel Word» (3 %) et «Excel» soit (2%), ce qui apparaît pour le moins très insuffisant pour un manager ; Phase 1 National Reports 113
5 C est ce qui explique en partie que leurs compétences en matière d usage des TIC ne se limitent qu à : - la saisie des textes suivie très peu de mise en forme : 47% - l utilisation de la boîte électronique : 3 % - la recherche de l information : 15 % 6 Bien que 5 % des managers possèdent une adresse courriel (25 % seulement dans les institutions de formation des formateurs), mais pour la majorité, ces boîtes électroniques ne sont pas toujours fonctionnelles quand elles ne sont pas simplement délaissées par les propriétaires ; Ces résultats auxquels nous sommes parvenus montrent que les administrateurs des écoles manquent de formation adéquate et conséquente dans ce domaine. Or, comme le déclare Claire Isabelle (22) la formation des chefs d établissement scolaire apparaît comme un passage obligé pour une intégration réussie des TIC à l école. Sans cette formation adéquate et conséquente en matière des TIC chez les chefs d établissement, il ne saurait avoir stimulation de l utilisation des TIC à l école tant chez les formateurs que chez les apprenants. D. Des impacts des TIC sur l enseignement et l apprentissage (Indicateurs 5.1.2 et 6.1.1) Chez les éducateurs congolais Si l effet des TIC en tant que facteur d amélioration de l enseignement et de l apprentissage n est pas toujours reconnu à sa juste valeur au Congo, il ne demeure pas moins vrai que les éducateurs interrogés reconnaissent que dans une large mesure, les TIC ont un impact sur l enseignement et l apprentissage. Les TIC permettent, selon ces personnes interrogées : 1 de renforcer les compétences tant au niveau des managers qu au niveau des formateurs et des apprenants ; 2 de gagner du temps dans la préparation des enseignements (chez les enseignants) et dans l assimilation des connaissances (chez les apprenants) ; 3 d avoir une ouverture d esprit ; Les éducateurs affirment également que grâce aux TIC : Les élèves apprennent sans la présence du maître ; Il y a renforcement de la motivation et de l attention ; Il y a acquisition des capacités cognitives. Voir réponses données à l indicateur 5.1.5 (Lycée technique 1 er mai) Chez les apprenants congolais Pour les apprenants qui sont motivés et qui portent leur intérêt à l outil informatique, grâce aux TIC : L apprentissage basé sur la mémorisation n a plus de place; Les apprenants participent et deviennent artisans de leur propre savoir; Ils peuvent également apprendre à leur propre rythme surtout quand ils sont hors de l école; Les apprenants sont mis en position de découvrir par eux-mêmes d autres connaissances en sus de ce qui est enseigné à l école. En d autres termes, l école n est plus le seul lieu de production et de transmission des savoirs. Les apprenants, affirment qu ils peuvent apprendre avec ou sans la présence de l éducateur; Ils réussissent à développer l esprit critique E. De facteurs qui favorisent l utilisation des TIC (Indicateurs 4.6.1 et 4.8.1) Les facteurs qui favorisent l utilisation des TIC particulièrement à l école sont de plusieurs ordres : a) Faire de l utilisation des TIC une culture Pour que les TIC soient régulièrement utilisées, il faut que les TIC deviennent d abord une culture que les gens doivent intégrer dans leur mode de 114 Rapports nationaux de la Phase 1
vie et dans leur manière d être et de penser. Il faut d abord persuader les managers, les éducateurs et les apprenants de leur importance et leur contribution dans l amélioration des pratiques d enseignement, d apprentissage et de gestion ; b) Rendre les TIC disponibles et accessibles par tous Il faut mettre à la disposition des managers, des éducateurs et des apprenants un matériel abondant et complet. Une institution scolaire ou de formation des formateurs ayant un équipement fourni en matière d ordinateurs, favorise indéniablement l utilisation des TIC par des éducateurs et par les apprenants. c) Avoir des managers au faîte des TIC Cette utilisation est aussi favorisée si le manager de l école est au courant de l évolution des TIC, de leur degré d intégration et s il y met de la volonté et ne ménage aucun effort pour rendre réelle cette intégration pédagogique des TIC dans l établissement dont il a la charge. Or, 45% des managers interrogés ne sont pas au courant et ne s intéressent pas à l Informatique. d) Doter les établissements scolaires des infrastructures Selon les apprenants interrogés, les TIC sont devenues une réalité incontournable dans la mesure où elles ne cessent de gagner tous les secteurs de la vie humaine. Le fait que certains établissement soient dotés des ordinateurs, constitue un facteur non négligeable qui favorise l utilisation des TIC et même leur intégration dans leur formation initiale. La présence des TIC dans certains établissements, témoigne de la volonté des responsables politiques et éducatifs congolais d inscrire l école congolaise dans la modernité. e) L existence des cybercafés L existence également des cybercafés de la cité est un autre facteur qui favorise l utilisation des TIC. Les «cybercafés» constituent au Congo un vecteur important de diffusion des technologies et contribuent à élargir le nombre d utilisateurs parmi lesquels il y a nos élèves et étudiants. F. Défis d utilisation des TIC (Indicateurs 4.7.1 et 4.9.1) Plusieurs défis ont pu être relevés. Il s agit entre autres : a) Du manque d ordinateurs et l absence de connectivité : Les éducateurs et les apprenants pensent que la première chose à faire, c est de doter les établissements en nombre suffisant d ordinateurs afin de réduire la fracture numérique qui existe entre les pays d Afrique et l Occident. Le manque d ordinateurs et l absence de connectivité sont autant des facteurs qui ne facilitent pas l utilisation des TIC. b) De l absence d une formation adéquate en TIC des formateurs et des managers : L absence d une formation adéquate en TIC des formateurs et des managers, c) Du délestage perpétuel et la mauvaise qualité de l électricité : Le délestage perpétuel et la mauvaise qualité de l électricité sont aussi de principaux défis à l utilisation des TIC. Ces défis sont tellement manifestes qu on les retrouve dans la quasi-totalité des institutions scolaires étudiées. d) De l absence de motivation et d incitation des enseignants à l utilisation des TIC : Par ailleurs, lorsque les éducateurs ne sont pas motivés ni incités à utiliser les TIC, il va de soi que les TIC ne vont pas exercer un attrait considérable sur ces derniers. En effet, il faut faire une différence entre l existence ou non des moyens et les pratiques ou l usage que font les éducateurs des TIC. Beaucoup d éducateurs reconnaissent qu en dehors de leur lieu de travail, ils croisent bien l outil informatique mais n en font pas un centre d intérêt ni un centre d activités. e) Du désintéressement de certains enseignants : Le fait de trouver des enseignants qui ne s intéressent pas aux TIC alors qu ils sont chargés de former les apprenants, est un autre défi à l utilisation des TIC Phase 1 National Reports 115
qu il faille relever impérativement si on veut une intégration réussie de ces TIC. Le manque des TIC dans diverses structures scolaires et surtout dans les écoles de formation des futurs encadreurs constitue un élément d appréciation de notre système éducatif. On comprend donc pourquoi les défis en TIC en Afrique en général et au Congo en particulier dans le contexte scolaire se résument à l acquisition préalable de l équipement. Il faut d abord offrir aux élèves du matériel pour favoriser l apprentissage et l utilisation des TIC par ces derniers. Une personne ne peut adopter facilement un objet fût-il un ordinateur que si cette dernière trouve du sens et de l utilité pour l objet, si l objet peut lui être utile dans ses activités personnelles. Mais pour y arriver, la présence ou l existence de l objet est fondamentale. Sinon il lui sera difficile d indiquer les facteurs qui peuvent rendre difficile l utilisation de cet objet. CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS A la lumière de ces résultats, il se dégage 3 tendances La volonté de faire des TIC une réalité nationale et éducative ; L intégration à petite dose des TIC dans les écoles ; Les «cybercafés» privés constituent au Congo un vecteur important de diffusion des technologies. Mais cette volonté se heurte à 3 obstacles majeurs : L insuffisance voire parfois l absence des infrastructures et de connectivité ; L absence de formation en TIC des managers et des éducateurs ; L introduction timide des TIC dans les programmes d enseignement. Peut-on dans ces conditions parler d une intégration pédagogique réussie des TIC au Congo? Que faire pour remédier à cet état des faits? L intégration pédagogique des TIC au Congo ne sera effective que si: Le gouvernement congolais inscrit désormais dans le budget de l éducation un chapitre y relatif afin de pourvoir les établissements scolaires de l outil informatique; Les TIC sont intégrées dans les programmes de formation des formateurs et des managers ; Tout est mis en œuvre pour construire des salles multimédias avec connexion Internet dans les différentes institutions scolaires; L équité et le respect de genre ainsi que les apprenants aux besoins spéciaux sont pris en compte; L ordinateur devient à la portée de toutes les couches sociales pour une informatique de proximité. Cependant il faut signaler qu il y a par contre des thèmes dégagés par les indicateurs tels que 7.1.1 portant sur le plan d intégration, 12.1.1 portant sur la relation entre langue maternelle et TIC qui demeurent problématiques sur le plan national parce que ne trouvant pas des réponses appropriées. Ceci revient à dire qu il faut impérativement mener un travail de réflexion à ce niveau pour démontrer aux acteurs la pertinence et la justesse de ces thèmes pour une intégration pédagogique réussie des TIC au Congo. «L émergence d une société de l information, l évolution des TIC, impliquent une adaptation de chacun non seulement à de nouveaux outils techniques mais aussi à la transformation de l organisation et des conditions de travail.» Si nous voulons être aujourd hui des acteurs lucides de la société de l information, il nous faut nous adapter à l évolution permanente des moyens de communication. 116 Rapports nationaux de la Phase 1