PROJET HYDROELECTRIQUE INGA 3

République Démocratique du Congo PROJET HYDROELECTRIQUE INGA 3 Résumé du Projet 26 Mai 2012

TABLE DES MATIERES 1. INTRODUCTION ET OBJECTIF... 3 2. HISTORIQUE... 3 3. MARCHÉS DE L'ENERGIE... 4 MARCHE INTERNE DE LA RDC... 4 FONDERIE DE BHP... 4 MARCHES REGIONAUX... 5 4. AUTOROUTE DE L'ENERGIE... 6 5. MODE DE DEVELOPPEMENT... 8 6. CONSIDERATIONS DE LA CONCEPTION... 8 7. TRANSMISSION... 10 8. ANALYSE FINANCIERE... 10 9. RESULTATS ENVIRONNEMENTAUX... 10 10. RISQUES... 10 11. JURIDIQUE ET REGLÉMENTATION... 10 12. PROCHAINES ÉTAPES... 11 13. CONCLUSION... 11

1. INTRODUCTION ET OBJECTIF Environ 0,5 milliards de personnes en Afrique subsaharienne n'ont pas accès à l'électricité, ce qui a contribué à la pauvreté prolongée et le sous- développement qui ravage le continent. L accès à l'électricité peut être un pont vers le développement durable. L'objectif ultime du Projet Grand Inga, dont Inga 3 est un élément essentiel et critique, est donc d'apporter l électricité propre, fiable, abondante et abordable à la République Démocratique du Congo ("RDC") afin de faciliter le développement économique et d'améliorer le niveau de vie. Cela contribuerait à réduire les impacts du changement climatique, de réduire la pauvreté et de renforcer le développement économique régional. Inga offre une occasion unique de faire passer le continent africain plus près de la réalisation de ses objectifs de développement durable. Le projet est considéré comme la principale option de développement propre et abordable pour relever les défis de l'accès à l'énergie en Afrique. Il dépasse l'accès à l'énergie car il créerait également l'emploi localement et des possibilités de revenus et contribuerait à stabiliser la situation politique dans les pays africains concernés par le biais de la coopération transfrontalière en Afrique. Cela permettra de renforcer l'intégration régionale et donc la prospérité pour l Afrique. 2. HISTORIQUE Le projet hydroélectrique d Inga, situé sur le fleuve Congo en RDC et 400 km à l'ouest de la capitale, Kinshasa, a été en développement depuis les années 1960, lorsque les premières études ont été menées. Ces études de développement du site ont recommandé la construction de quatre centrales hydroélectriques en deux phases. La première phase concerne la construction de trois centrales électriques dans la vallée de Nkokolo, à savoir : Inga 1 (351 MW, mis en service en 1972), Inga 2 (1 424 MW, mis en service en 1982) et Inga 3 (environ 3 500 MW, actuellement dans la phase de conception du projet). Lignes à hautes tension transmettent l'énergie produite à Inga à la Zambie, au Zimbabwe, à l'afrique du Sud et à la République du Congo (Brazzaville). Inga 3 fait partie de l'élaboration progressive d'un régime qui pourrait éventuellement fournir jusqu'à 42 000 MW de capacité électrique (faisant d elle la plus grande que le projet hydroélectrique de Three Gorges en Chine) pour le continent africain. Le régime comprendra quatre «autoroutes d'énergie» pour transmettre l énergie aux vastes zones de l Afrique Orientale, Occidentale et Australe, ainsi que satisfaire les besoins énergétiques domestiques et industrielles rapidement croissant de la RDC Une étude de faisabilité a été réalisée en 1997 par un consortium d'edf et Lahmeyer International. Elle a évalué le potentiel de développement notamment l'agrandissement de la

centrale électrique, la construction d'installations de transmission du site d'inga vers l Egypte et a conclu que le projet était techniquement faisable et économiquement viable. Elle comprenait l évaluation de l'impact environnemental, l agencement de la production d énergie et des études de conception ainsi que l'analyse de durabilité. Le site d'inga 3 devait être mis au point par une entité appelée Westcor, une joint- venture dont les actionnaires incluaient la Société Nationale d'électricité, Société à responsabilité Limitée de la RDC, (SNEL) ; ENE, de l'angola ; NamPower, de la Namibie ; le Botswana Power Corporation ; et Eskom de l Afrique du Sud. En 2007 la Banque africaine de développement a fourni un financement de 14 millions US$ pour une autre étude de faisabilité du Grand Inga, qui comprenait 12 millions US $ pour soutenir le développement d'inga 3 sous WESTCOR. Toutefois il n y a pas eu de progrès sur le projet en raison des préoccupations liés aux arrangements structurels. Les études de préfaisabilité récemment achevées, menées en partenariat par AECOM (Canada) et EDF (France) ont été examinées et approuvées par le Gouvernement de la RDC. Cependant, seulement 1 200 MW de la capacité totale de 2 500 MW à Inga I et II est actuellement disponible, en raison des équipements obsolètes et un manque d'entretien adéquat. Un déficit d énergie d'au moins 1 000 MW est attendu en RDC seulement d'ici 2015 découlant des exigences domestiques/public et de la demande industrielle des compagnies d'exploitation minière dans la Province du Katanga. 3. LES MARCHES DE L ENERGIE Marché Intérieur de la RDC La RDC, a une population de 66,5 millions. La majorité de la population n'a pas accès à l'énergie/électricité. Le taux d'accès estimé à 11 % représente un des taux d'accès le plus bas du monde. Un des objectifs du Gouvernement Congolais est d'accroître l'accès à l'électricité à 60 % de sa population d'ici 2025. En outre, l'industrie minière dans la Province du Katanga est en plein essor avec d'importantes terres inexploitées et des investissements d'expansion en cuivre et en cobalt par des sociétés minières internationales comme Freeport- McMoran, Glencore, ENRC, Lundin et Jinchuan. La Fonderie d Aluminium BHP En février 2006, BHP Billiton a signé un Protocole d'accord (MoU) avec le Gouvernement Congolais pour développer une Fonderie d Aluminium massive, d une valeur de 5 milliards $, dans la Province du Bas Congo en RDC. La fonderie produirait 800 000 tonnes d'aluminium par an et consommerait 2 500 MW d'électricité. Parmi les conditions préalables pour la construction de la fonderie il y a la disponibilité de l'électricité du système hydroélectrique proposé d Inga 3. BHP a depuis lors retiré sa participation dans la fonderie. Page 4

Marchés Régionaux En 2008, les exportations d'électricité de la RDC ont atteint 1m 230 GWh, par rapport aux importations 660 GWh durant la même année. La RDC a exporté l énergie à la République du Congo, la Zambie et l'afrique du Sud. Les récentes pénuries d'électricité persistante dans la région de la SADC, notamment en Zambie, au Zimbabwe, en Namibie et en Afrique du Sud, signifient que toute l énergie excédentaire produite à partir d Inga 3 trouvera un marché déjà prêt dans la région. En août 2012, le Gouvernement de l'afrique du Sud a approuvé un traité avec la RDC pour le développement du Projet Grand Inga, dans le but de créer un environnement propice et le cadre nécessaire pour la mise en œuvre, y compris les jalons définis pour l'exécution du Projet Grand Inga. Le gouvernement sud- africain a déclaré que le traité permettrait également aux deux pays d'examiner différentes options économiquement viables pour le développement de ce qui pourrait émerger comme le projet énergétique transfrontalier plus important jamais entrepris dans la Communauté de Développement d'afrique Australe (SADC). REPUBLIQUE DU CONGO D.R.C. ANGOL A L emplacement d Inga Page 5

Outre les deux sites existants et le projet Inga 3 en cours de développement, le potentiel total du projet du Grand Inga s'élève à environ 39 000 MW. INGA 1 INGA 2 INGA 3 Grand INGA Mis en service en 1972 1982 N/A N/A Collecteur d eau (m) 50 58 60 150 Débit d'eau de la Turbine (m 3 /s) 780 2,800 6,300 26,400 Nombre d'unités 6 8 16 52 Capacité installée et potentielle (MW) 351 1,424 3,500 39,500 Production (TWh/a) 2.4 10.4 23,5 288 4. LES AUTOROUTES DE L ENERGIE Inga peut fournir électricité suffisante pour le continent africain et pour l'exportation vers l'europe australe. Jusqu'ici, quatre autoroutes d'énergie ont été identifiées pour relier Inga aux marchés de l'énergie: Page 6

1. L autoroute du Nord (entre le site d'inga et l Egypte) qui serait une ligne de 5 351 km de long pour l acheminement de 3 500 MW 2. L autoroute australe (entre l'afrique du Sud et du site d'inga) impliquerait deux lignes de transmission, la ligne du Corridor Occidentale 3 450 km de long et 3 757 km de long ligne de Corridor oriental, pour un total de 3500 MW d acheminement 3. L autoroute Occidentale (entre le site d'inga et le Nigeria) avec une ligne de 1 669 km de long pour l acheminement de 1 300 MW, et 4. La ligne Kolwezi- Luanda comprenant une ligne de transmission de 1 774 kilomètres à Kolwezi, au sein de la RDC et une ligne relativement courte (400 km) à Luanda en Angola Page 7

5. MODE DE DEVELOPPEMENT Inga 3 doit être développé comme un partenariat public- privé (PPP). Suite à un appel pour expression d'intérêt en 2010, six groupes ont été présélectionnés en avril 2011. Un protocole d'entente concernant le projet a été envoyé à six groupes en mai 2011, demandant des propositions fondées sur une conception du régime impliquant des tunnels pour le système d'adduction de l'eau. En août 2011, un additif a été envoyé aux développeurs potentiels pour une solution de rechange, impliquant un canal ouvert pour l'adduction d'eau. Les propositions ont été reçues de trois groupes présélectionnés en août 2011 et le 10 octobre 2011, un avocat a été nommé pour conseiller le Gouvernement de la RDC dans le choix du développeur, avec le soutien de la Banque africaine de développement. Les prochaines étapes seraient de sélectionner un développeur, sur base aussi des conseils d'un expert de la Commission de l'union africaine et de négocier un accord. Une société autonome serait alors créée, qui s'appellerait Compagnie Développement du Projet Inga 3. Le développeur sélectionné doit être actionnaire majoritaire, et la société devrait inclure également les autres investisseurs et le Gouvernement de la RDC. L appui technique, financier et juridique est attendu à partir des institutions financières internationales, et l accord d'achat d'électricité serait conclu avec les potentiels acquéreurs d électricité pour sous- tendre le financement du projet. 6. CONSIDERATIONS DE LA CONCEPTION Des études récentes ont examiné le développement du site Inga dans son ensemble, avec une vision intégrée d Inga 3 et du Grand Inga, dans le but de trouver des solutions optimales pour la RDC et les acquéreurs. L accent était mis sur une approche de développement par étapes, pour réduire les coûts des travaux de génie civil au départ. L'accent était également sur la flexibilité de répondre rapidement à la hausse de la demande et de réduire le risque. Le fleuve Congo est le deuxième plus grand fleuve du monde, avec son bassin versant (3,7 106 km 2) dans les deux hémisphères et la pluie toute l'année. Le débit moyen du fleuve est de 41 000 m3/s avec une variation relativement faible en débit tout au long de l'année (basée sur une centaine d'années d'enregistrements hydrologiques), rendant le site idéal pour un développement de l'hydroélectricité de fil de l'eau. Les différents agencements qui avaient initialement été envisagés pour Inga 3, pour la plupart, impliquaient des tunnels et quelques canaux, avec comme objectif d'éviter la fermeture de la rivière. Une telle option impliquait environ 16 tunnels d'environ 13 m de diamètre, avec une longueur totale de 50 à 70 km. De tels tunnels à grande échelle, avec le risque associé à d'importants travaux souterrains, des risques techniques et financiers avec potentiel à des Page 8

dépassements de coûts et de délais. Toutefois, si Inga 3 est mis en œuvre selon l'option tunnel (éventuellement utilisé un Tunnel Boring Machine fermée et soutien rock vaste, et un taux faible de progrès prévus, pour minimiser les risques) le calendrier des travaux pourrait être une quinzaine d'années. Certains craignent aussi que le site ne serait pas développé dans la manière optimale. Les efforts ont donc été faits pour élaborer des solutions plus innovantes, flexibles et économiques. Les différents scénarios qui ont été considérés pour le développement par étapes (avec des solutions de rechange au cas où la demande d énergie n'augmente pas comme prévu) comprennent la construction d'un canal de transfert vers la vallée de Bundi. Cela permettrait un démarrage rapide pour la mise au point, et permettrait également la flexibilité de s'adapter aux profils de demande de la RDC et les autres pays. Le régime prévoirait également des coûts de production optimisée à chaque étape, en nivelant des investissements au fil du temps dans les derniers stades du Grand Inga. Marché Cible Scénario 1 Scénario 2 La RDC et les industries minières 3,000 MW d ici 2020 Utiliser les tunnels pour produire 3,000 MW. Coût de 41US$ /MWh période de construction de 12 à 15 ans Les risques : des dépassements de coûts et retards Utiliser les tunnels pour produire 3,000 MW. Coût de 33 US$ /MWh période de construction de 7 ans. Meilleure gestion des risques sur les couts et délais, De meilleures opportunités pour l'emploi local Comme on peut voir, les délais sont plus courts, des coûts plus bas et les risques mieux gérés dans le cas du scénario 2. Il est également considéré que le scénario 2 offrira de meilleures opportunités pour l'emploi local, et les leçons apprises au cours de cette étape conduiraient à une plus grande acceptabilité ultérieure pour le Grand Inga. L'apport de la centrale serait installé au niveau supérieur du canal de la rivière Fwamolo et la centrale serait située sur les rapides de Kanza. La capacité de production nominale de la centrale électrique doit être de 4, 320MW. L'un des principaux défis prévus porte sur l'importance d'intégrer les futures interfaces entre les trois Phases du Grand Inga dont Inga 3 fait partie, comme les grandes puissances auront différents opérateurs et les différents PPP, alors qu'il y aura des travaux communs, comme un barrage et évacuateurs de crues, qui sont à gérer pour le bien commun. Page 9

7. TRANSMISSION On a étudié la question de l'utilisation de technologie AC ou DC et il a été conclu que DC était approprié pour les lignes très longues, comme l'exigeait la compensation réactive sur des lignes à courant alternatif. Divers niveaux de tension de transmission ont été pris en considération, et ± 600 kv a été sélectionné pour l'afrique du Sud et Égypte et ± 500 kv pour le Nigeria. Les critères de conception principaux pour le réseau de transmission seraient comme suit: continuité de service, avec redondance N- 1 ; pertes d énergie dans une gamme de 10 pour cent. et, compensation de série, dans une fourchette de 70 pour cent (AC) pour les lignes très longues, pour éviter les problèmes de stabilité. 8. ANALYSE FINANCIERE Le coût estimé de la construction d'inga 3 est de 5,6 milliards USD avec amortissement (y compris la construction et le financement) de quelque 7,6 milliards de dollars. Une analyse financière n'est pas possible d'établir en ce moment en raison de plusieurs incertitudes. 9. IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX La centrale sera construite au bord de l'eau et ceci aidera à réduire les impacts environnementaux du projet. 10. RISQUES Les différents risques associés au projet ont été identifiés. La sédimentation est une question importante, étant donné le débit énorme de la rivière impliqué, et les grandes charges de sédiment. Cela a été clairement démontré à Inga I et II. Cependant, la rivière est profonde de 85m et les conséquences à long terme sont jugées minimes. Les effets de l'instabilité politique dans la région pourraient être un problème mais comme on a vu entre 1996 et 2004, quand il y avait des troubles civils et même la guerre, les exportations d électricité vers l'afrique du Sud avaient continué sans interruption. 11. JURIDIQUE ET RELEMENTATION Il a été proposé de mettre en place une Agence de développement et de promotion ou l Autorité Inga, avec des responsabilités prévues comme suit : Page 10

Faciliter le dialogue compétitif avec les développeurs et sélectionner des candidats ; Approuver et conduire la vision globale pour le développement du site et de poursuivre la préparation du Grand Inga en phases ; Faciliter le dialogue avec les pays intéressés et les power pools ; Coordonner les activités et planifier les lignes de transmission et de distribution ; Piloter les interfaces entre les infrastructures partagées (barrage de Bundi et les ouvrages connexes) et celles dédiées ; et, Se présenter comme acteurs principaux pour le fonds spécial (pour le financement). 12. PROCHAINES ETAPES Les résultats d'une étude de faisabilité, basée sur une étude de préfaisabilité de SNC- Lavalin, à compléter par des études sur la géologie, la production hydraulique et le système de distribution associées au projet sont attendus. L'étude de faisabilité est estimée à 15m USD et prendrait trois ans pour achever à la suite de l octroi. 13. CONCLUSION Le marché de l'énergie pour Inga existe clairement, et la méthode progressive dont Inga 3 est la Phase A du Projet Grand Inga, est une option moins risquée et plus rentable pour la RDC et pour les générations futures. Le développement d'inga 3 pourrait progresser rapidement. Le gouvernement de la RDC s'est fortement engagé pour faire avancer le projet, après 30 ans au cours desquels aucun progrès n'a été effectué. Page 11