«FAVORISER ET SÉCURISER L ÉMERGENCE DE BONNES PRATIQUES AGRICOLES POUR PRÉSERVER LA RESSOURCE EN EAU»



Documents pareils
RÉSULTATS DE L OBSERVATOIRE TECHNICO-ÉCONOMIQUE DU RAD Synthèse Exercice comptable 2010

L assurance récoltes en France

ACTION N 1 Réseau d élevages bovins laitiers en Agrobiologie

Revenu agricole 2013 : une année délicate pour les productions céréalières

Conseil Spécialisé Horticole

CAPRINS LAITIERS + BOVINS VIANDE ENSILAGE DE MAÏS

Définition des variables présentées dans le RICA

La couverture des risques agricoles

DIAGNOSTIC DE DURABILITE du Réseau Agriculture Durable

POURQUOI VISIOLYS? SOMMAIRE VOUS PROPOSE : Un monde qui bouge COMPRENDRE. Analyses et adaptations SE REPÉRER SE PROJETER ET CHOISIR

EPREUVE ECRITE D ADMISSIBILITE

Les exploitations de grandes cultures face à la variabilité de leurs revenus : quels outils de gestion des risques pour pérenniser les structures?

Résultats de l exercice clos au 31 Août 2013 (Période du 1 er Septembre 2012 au 31 Août 2013) Résultat net pénalisé par la faiblesse de l activité

L intérêt technico-économique. avec simulations à l'appui

PAC. ce qui change. vraiment

Annexe 1 b : Description des actions de l opération 0412 Maîtrise de l énergie Programmation

ANALAYSE FINANCIERE 1] BILAN FONCTIONNEL

CHAPITRE VI - LES SOLDES COMPTABLES ET LES INDICATEURS DE REVENU

Observatoire économique et financier des exploitations horticoles et pépinières

Plan de soutien à l élevage français

DCG session 2008 UE6 Finance d entreprise Corrigé indicatif DOSSIER 1 - DIAGNOSTIC FINANCIER

Indice de Confiance agricole Crelan 2015

Marc VARCHAVSKY Conseil National CER FRANCE Olivier BOUCHONNEAU Président de CER FRANCE 49

Fiche. Le diagnostic financier. 1 Introduction. 2 Le contexte du diagnostic. A Les objectifs du diagnostic financier. B Les préalables du diagnostic

Formulaire de demande d un apport de trésorerie remboursable sur la fin de l année 2015


Développement d un modèle de simulation des coûts de production

Indicateurs de résultats en Agriculture Durable

Pérennisation de l entreprise. Participation au contrôle de gestion

Annexe A : Tableau des SOLDES INTERMÉDIAIRES DE GESTION

CONGRES INTERNATIONAL SUR L ASSURANCE ET LA RÉASSURANCE DES RISQUES AGRICOLES. Partenariat Public Privé dans l Assurance Agricole

Résultats semestriels au 30 juin 2010 SYSTEMAT S.A.

ETATS FINANCIERS CONSOLIDES

Les Marges de Manœuvre Financières des Collectivités s Locales

Systèmes bovins laitiers en Poitou-Charentes

Le guide de votre installation

Conventions de calcul pour la réalisation des cas types en agriculture biologique

De vraies perspectives d avenir Des dispositifs d accompagnement et de financements De multiples complémentarités

8 Certifications Minergie

ENTREPRISE DE NETTOYAGE

ANAIS LE LOGICIEL DE GESTION PRÉVISIONNELLE DE L ENTREPRISE AGRICOLE ET RURALE. Laboratoire Informatique de l ENITA de Bordeaux Tél.

Plateforme d informations climatiques au Niger Présentation de l opportunité

Finance et performance des jeunes viticulteurs : les conséquences pour l installation

L assurance française : le bilan de l année 2012

Point d actualité. Conseil Economique, Social & Environnemental Régional. Séance plénière 2 février 2015

Résultats financiers et d exploitation du quatrième trimestre et de l exercice 2005

Les 5 à 7 du SYRPA. Photographie et évolution de la population agricole professionnelle française

Comment valoriser une entreprise et sur quels critères? ISEC 22 novembre 2011 Evaluation d entreprises

COMMUNIQUÉ DE PRESSE. Sèvres, le 28 avril 2015

Analyse d outils de gestion des risques agricoles en Région wallonne. Rapport final

AGEA Préparez votre dossier assurance

Calcul de la marge brute en production laitière

Diagnostic financier - Corrigé

Valoriser dans une optique de développement: réussir une levée de fonds

Trajectoires laitières

DOCUMENTS NECESSAIRES A L ELABORATION DU DOSSIER DE GESTION AGRICOLE

: IDENTIFIANT : BOURGOGNE, MOT DE PASSE : CAVB

STRATEGIE DE GESTION DES RISQUES DANS LE SECTEUR AGRICOLE

ENSAE, 1A Maths. Roland Rathelot Septembre 2010

Agriculture biologique et qualité de l eau Une question d intérêt général

DOSSIER DE CANDIDATURE PARTIE A : PRESENTATION DU PROJET ET DU(ES) CREATEUR(S)

Les durées d emprunts s allongent pour les plus jeunes

Analyse des évolutions de l agriculture biologique par le biais de la veille documentaire et technologique

PLAN BIO MIDI-PYRENEES , UN PLAN SANS AMBITION

Associations Dossiers pratiques

La Bio pour quoi faire? Une vision du monde de la Bio et quelques perspectives

«Cette action contribue au PNNS». À CHÂTEAU THIERRY

Crédit d impôt en faveur de l agriculture biologique

BREVET DE TECHNICIEN SUPÉRIEUR ÉPREUVE DE MANAGEMENT DES ENTREPRISES BOITIER PHARMA

Le financement adossé de l immobilier en gestion de patrimoine : une modélisation simple

SITUATION FINANCIÈRE DE L ASSURANCE CHÔMAGE

Compte d exploitation Assurance vie collective.

Recueil de formules. Franck Nicolas

La filière noisette : un développement des surfaces est encore possible d après Unicoque.

Elaboration et Suivi des Budgets

Caisse Nationale de Mutualité Agricole

En zones herbagères, un système spécialisé lait, tout herbe

DEFINTIONS ET FORMULES

METHODES D EVALUATION

observatoire du Transport Sanitaire 2014 kpmg.fr

Présentation des termes et ratios financiers utilisés

Audit financier rétro-prospectif de la Communauté d Agglomération du Pays d Aubagne et de l Etoile éléments clés. Septembre 2014

Chapitre 3 L interprétation des documents financiers et la planification financière

SEMINAIRE SUR LES RISQUES AGRICOLES POTENTIEL AGRICOLE ASSURABLE ET PERSPECTIVES D EVOLUTION

COURTIER ET AGENT D ASSURANCE

SPECIAL FINANCEMENT DE L AGRICULTURE

Aujourd hui vous franchissez un grand pas : vous êtes décidé, «vous créez votre entreprise»!

Conférence LSA - Préparez vos négociations commerciales 2012! Maîtriser les coûts d achat des matières premières

point sur l assurance française

MINISTERE DE L'AGRICULTURE DE L AGROALIMENTAIRE ET DE LA FORÊT (articles L361-1à 21 et D361-1 à R du Code rural)

Fiche Technique. Filière Maraichage. Mais doux. Septembre 2008

Intermédiaires de commerce non spécialisé. Echantillon : 1263 Données : 2014

(BO N 4181 DU ) (BO N 4259 DU ) (BO N 4482 DU ) Dispositions générales. Article premier

DECiDE, un outil pour évaluer les émissions de gaz à effet de serre (GES) et les consommations énergétiques des exploitations agricoles wallonnes

Observatoire des Métiers, Qualifications et Besoins de formation

Agriculture et Finances

Crédit-bail d équipement agricole

L Assurance agricole au Sénégal

Pourquoi est-il important pour une banque de sécuriser le chiffre d affaires des entreprises agricoles?

Transcription:

«FAVORISER ET SÉCURISER L ÉMERGENCE DE BONNES PRATIQUES AGRICOLES POUR PRÉSERVER LA RESSOURCE EN EAU» ETUDE SUR LA GESTION DU RISQUE EN AGRICULTURE BIOLOGIQUE Etude réalisée par PERI G et CERFRANCE juin 2013 Agence de l'eau Seine-Normandie - 51, rue Salvador Allende 92027 Nanterre - Tel. 01 41 20 18 18 - eau-seine-normandie.fr

Contexte de l étude Réflexion de l Agence pour de nouvelles façons de favoriser les changements de pratique. Réflexion sur une assurance plutôt / en plus d une aide Agriculteurs intéressés peuvent être différents. Sécuriser la «prise de risque» lors de la conversion. Question : Y a-t-il un risque supplémentaire en agriculture biologique? Ce risque est-il assurable? Questionnement sur le bio et l agriculture intégrée. Limitation de l étude à l Agriculture biologique, seule identifiable dans les comptes des exploitants.

Méthode de l étude Analyse statistique sur les comptes agricoles : 5 ans d activités. 2 types de systèmes bio prioritairement étudiés : Polyculture-élevage viandes Grandes cultures Analyse comparative quantitative avec les statistiques conventionnelles Analyse qualitative pour confronter les résultats quantitatifs Définition de pistes pour «sécuriser les changements de pratiques» pour les favoriser.

ETUDE STATISTIQUE ET COMPARAISON AUX CONVENTIONNELS Agence de l'eau Seine-Normandie - 51, rue Salvador Allende 92027 Nanterre - Tel. 01 41 20 18 18 - eau-seine-normandie.fr

Système lait bio Chiffres issus d une centaine d exploitations lait bio. Le quartile supérieur est moins «intensif» : En main d œuvre En surface Extensif En animaux

Système lait bio Résultat / UTAF moyen : 17 000 Les meilleurs croissance de production meilleure maîtrise technico-économique Système plus autonome Moins sensibles aux effets conjoncturels

Comparaison lait bio lait conventionnel Les meilleurs en conventionnel Meilleure productivité de la main d oeuvre En bio Plus sensible aux effets climatiques Différence «autonomie» et les «aliments dépendants» sont plus soumis aux aléas Moins de variations interannuelles de l EBE en bio / conventionnel

Système Bovin viande bio Peu de charges opérationnelles mais des charges fixes lourdes qui grèvent l EBE Résultat / UTAF moyen : 9 500 (13 000 en 2011)

Comparaison bovin viande bio conventionnel Différence entre les systèmes : Chargement plus faible en bio (1 contre 1,27 en conventionnel) Surface en fourrage augmente plus fortement en bio (94% contre 86%) Résultats économiques : Même marge brute (les charges opérationnelles compensent le chiffre d affaire). Charges de structure (mécanisation et bâtiment) plus faibles en bio.

Comparaison bovin viande bio conventionnel 10 % Efficacité technico-économique (Valeur ajoutée/produit) 10% supérieur en bio par rapport au conventionnel (lié aux charges).

Système grandes cultures Échantillon de 20 exploitations. SAU moyenne = 76 ha Maîtrisable «facilement»

Système grandes cultures Rentabilité faible mais en parallèle, baisse de l endettement sur la période

Comparaison grandes cultures bio - conventionnel Structure : les exploitations conventionnelles sont 2 fois plus grandes que les 20 cas bio étudiés. Produit plus faible en bio (le prix ne compense pas l écart de rendement) et taille des exploitations ne permet pas de «diluer» les charges de structures. Efficacité technicoéconomique légèrement meilleure en bio

ANALYSE QUALITATIVE Agence de l'eau Seine-Normandie - 51, rue Salvador Allende 92027 Nanterre - Tel. 01 41 20 18 18 - eau-seine-normandie.fr

Systèmes étudiés et questionnement Grandes cultures faiblesse de l échantillon statistique Exploitations sélectionnées : 100 ha au moins Recul de plus de 10 ans sur l agriculture biologique 5 exploitations Objectif : répondre aux questions : Quel est leur critère de performance? Les résultats économiques sont-ils comparables à l analyse statistique? Quels sont les facteurs de risques pour l exploitation et quel degré de sensibilité au milieu?

Résultats de l analyse Technique : Les écarts de rendement sont faibles en années «normales» et leur impact est réduit par la diversité des cultures La politique de stockage n influence pas sur le prix de vente Recherche d un «système autonome et économe» = critère de performance Economique : Marge brute moyenne Etude qualitative bio Etude statistique bio Conventionnel 1 200-1 300 / ha 840 / ha 900 1 400 / ha EBE (2011) Etude qualitative bio Etude statistique bio Conventionnel 700-800 / ha 400 / ha 400 900 / ha

Conclusion sur les résultats économiques Les exploitations bio font jeu égal avec les conventionnels le frein n est pas économique.

SÉCURISER LE CHANGEMENT DE PRATIQUES Agence de l'eau Seine-Normandie - 51, rue Salvador Allende 92027 Nanterre - Tel. 01 41 20 18 18 - eau-seine-normandie.fr

Constats issus du terrain Exploitations rencontrées : robustes et rentables. MAIS courbe d expérience nécessaire pour arriver à ce niveau. Selon agriculteurs : 50 % du risque est géré par la maîtrise technique et la diversité des productions.

Gérer le risque dans 3 étapes du projet Avant de s engager: Identifier les risques Identifier les points sur lesquels se reposer et ceux qui font défaut

Gérer le risque dans 3 étapes du projet Pendant la transition Risques de fréquence : répétés mais peu violents Risques d amplitude : moins fréquents mais très impactants En vitesse de croisière Risques de fréquence : gérés par la prévention Risques d amplitude : restent présents

Gérer le risque de fréquence «Rétention» du risque Gestion de la trésorerie : dotation pour aléas Acceptation d une variation annuelle du résultat (10%) Prévention du risque Technique Equipement Technique Humain Aptitudes et compétences Humain Organisat ion Organisation Structuration, observation

Gérer le risque d amplitude L assurance est le meilleur moyen de couverture. Garantie «perte de marge brute» Existe pour l assurance multirisque professionnelle N existe pas pour les sinistres aléas climatiques Objectif : passer le cap de la difficulté et financer : Frais généraux permanents : rémunération du personnel, impôts, loyers permanents, intérêts Frais exceptionnels d exploitation : location temporaire de locaux, matériels Aléas climatiques : risque à la fois d amplitude et de fréquence. Une assurance existe MAIS surcoût en AB lié à un manque de connaissance de l AB des assureurs

En résumé, les actions proposées Accompagner techniquement les exploitants Intégrer aux diagnostics et aux accompagnements la gestion du risque. Mettre en place une garantie «perte de marge brute» pour les aléas climatiques mais aussi, les pollutions phytosanitaires etc. Intégrer le surcoût de l assurance «aléas climatiques» soit dans une aide spécifique soit dans le calcul MAE (intégration du surcoût de l assurance).