LES ALLERGIES. 26 /03/09 Dr Porri Pneumo



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Transcription:

A. LES ALLERGIES 26 /03/09 Dr Porri Pneumo I. Définitions II. Physiopathologie A. La phase de sensibilisation B. La phase d allergie III. Pneumoallergènes A. Les acariens B. Les phanères d animaux C. Les moisissures D. Les pollens E. Les trophallergènes 1. Adulte 2. Enfant IV. Les manifestations cliniques A. Asthme B. Rhinite C. Urticaire et angiooedème D. Choc anaphylactique V. Les tests cutanés A. Principe B. Méthode VI. Les test biologiques A. Les tests d orientation B. Les tests spécifiques VII. Les traitements A. Le traitement médicamenteux B. L éviction des allergènes C. Le traitement spécifique : immunothérapie ou désensibilisation spécifique 1. Définition 2. Indications 3. Contre indications 4. Méthodes 5. Réactions secondaires D. Cas du choc anaphylactique E. Autre forme de désensibilisation I. Définitions L atopie = capacité d un individu à se sensibiliser sur le plan immunologique aux allergènes de l environnement (pneumallergènes). Il y a ainsi fabrication d anticorps de type IgE. Les pneumallergènes = allergènes de l environnement présents dans l air ambiant auxquels on se sensibilise par voir inhalée. D autres allergènes peuvent donner des réactions allergiques de type 1 avec production d IgE. 1

o Trophallergènes (= allergènes alimentaires auxquels on se sensibilise par voie digestive après absorption par la muqueuse) o Médicaments o Allergènes professionnels II. Physiopathologie A. La phase de sensibilisation Il s agit du premier contact entre l organisme et l allergène (Ag). Le contact entre l Ag et les cellules de la muqueuse (macrophages) entraîne la fabrication d IgE par les lymphocytes B. Ces IgE spécifiques de l Ag se fixent alors sur d autres cellules, les mastocytes (important à retenir). B. La phase d allergie Lors de la réintroduction de l Ag, celui-ci ci va se fixer aux IgE présentes à la surface des mastocytes, entraînant une dégranulation du mastocyte et la libération d histamine et d autres médiateurs (interleukines, leucotriènes). L histamine provoque une augmentation de la perméabilité vasculaire responsable d un œdème, et une bronchoconstriction. Les autres médiateurs provoquent un afflux de cellules inflammatoires (éosinophiles ++). III. Pneumoallergènes A. Les acariens Dermatophagoïdes pteronyssinus et farinae Présents dans la literie, moquette, tapis Atmosphère chaude et humide Absents en altitude > 1500 m Responsables de symptômes perannuels avec recrudescence en automne B. Les phanères d animaux Chat, cochon d inde, lapin, cheval, chien Allergènes sécrétés par les glandes sébacées Présents dans l air plusieurs semaines C. Les moisissures Surtout alternaria avec spores printemps et été responsable d asthme et rhinite Aspergillus D. Les pollens Multiples, responsables d allergies saisonnières Graminées en Mai/Juin 2

Pariétaire Mars à Octobre Herbacées en fin d été Arbres : ++ cupressacées (cyrprès et genévrier) en Février et Mars E. Les trophallergènes 1. Adulte Crevette ou crustacés, céleri, fruits à coques, frits exotiques, poisson 2. Enfant Lait, œuf, arachide, soja, poisson, fruits à coque, sésame, moutarde IV. Les manifestations cliniques A. Asthme Allergie aux pneumallergènes Allergie aux trophallergènes : 3 % des cas entre 0 et 3 ans, 16 % entre 3 et 15 ans B. Rhinite Obstruction nasale, rhinorhée aqueuse, prurit nasal, palatin, pharyngé, éternuements en salves = rhinite saisonnière (rhume des foins) Obstruction prédominante dans la rhinite persistante ou peranuelle (acariens) C. Urticaire et angiooedème Surtout dans les allergies alimentaires médicamenteuses et venins Syndrome de Lessof = prurit lèvres + palais, œdème des lèvres en rapport avec absorption de fruits ou légumes (pas important) D. Choc anaphylactique àtrop d IgE, chute de la tension, manifestations CV et respiratoires V. Les tests cutanés A. Principe ð Déclencher une réaction allergique en introduisant sous la peau une faible quantité d allergène. S il existe une allergie à cet Ag, son introduction au niveau cutané va induire une réaction entre cet Ag et les IgE fixées sur les mastocytes du derme. B. Méthode Tests par prick-tests (petites pointes) pour les pneumallergènes et les aliments : piqûre du derme avec un pointe au travers d une goutte d allergène IDE pour les venins et les médicaments Vérifier l absence de traitement par : antihistaminique, somnifères, anxiolytiques, antidépresseurs Test espacés de 2 cm Extraits allergéniques standardisés Possible dès 3 mois Tests natifs pour les aliments ou extraits INTERNET Le test se lie dans les 10 à 20 min après le test. On considère un test positif s il y a une réaction (une papule) avec un érythème autour ainsi qu une démangeaison. 3

VI. Les test biologiques A. Les tests d orientation Ils peuvent orienter vers une allergie mais peuvent aussi augmenter dans d autres pathologies Dosage des éosinophiles > 5 % des GB Dosage des IgE totales > 150 KU/L B. Les tests spécifiques Tests qualificatifs contenant un mélange d allergènes : détectant la présence d IgE pour au moins un allergène (phadiatop, trophatop). Tests quantitatifs : dosage des IgE, spécifiques d un allergène par la technique du RAST. VII. Les traitements A. Le traitement médicamenteux Antihistaminiques ANTIH1 o Anciens : POLARAMINE, PRIMALAN passent la barrière hématoméningée, sédatifs o Nouveaux : cetirizine (ZYRTEX ), loratadine (CLARITYNE ) Anti H1 d action locale : ALLERGODIL Corticoïdes o Ils sont utilisés par voie générale lors des poussées d asthme ou de rhinite, lors des œdèmes et urticaire, ou par voie locale dans l asthme ou les rhinites. Antidégranulants o Cromoglycate (OPTICRON ) utilisé en collyre B. L éviction des allergènes Acariens o Housse antiacariens o Éviter moquettes et tapis o Aspirer sol et matelas o Aérer o Diminuer humidité et température de la pièce o Laver draps et couvertures à 60 o Altitude C. Le traitement spécifique : immunothérapie ou désensibilisation spécifique 1. Définition = consiste à accoutumer l organisme à l allergène en introduisant régulièrement une faible quantité de cet allergène. 2. Indications Patients allergiques aux pneumallergènes mono ou peu sensibilisés avec clinique bien corrélée Manifestations allergiques sévères aux venins d hyménoptères (abeilles, guêpes) 3. Contre indications Maladies graves chroniques, patients immodéprimées, cancers, traitement par bêtabloquants, asthme sévère ou instable avec VEMS <75 % Report de l injection su syndrome fébrile 4. Méthodes Voie sous cutanée : injection sous cutanée avec augmentation progressive des doses puis injection mensuelle en entretien 4

30 minutes de surveillance après chaque injection diminuer dose en cas de réaction lors de l injection antérieure 5. Réactions secondaires Réactions locales : oedèmes au point d injection Diminuer dose si réaction > 5 cm diamètre Réactions syndromiques : rhinite, crise d asthme Urticaire plus ou moins étendu Œdème en dehors du point d injection Choc anaphylactique D. Cas du choc anaphylactique Adrénaline ++ voie sous cutanée (ANAPEN 0,30 mg/0,30 ml, ANAHELP ) ou intraveineuse Remplissage vasculaire Corticoïdes E. Autre forme de désensibilisation Voie sublinguale à gouttes (2 minutes) Absorption à par vaisseaux 5