Le racisme et l apartheid

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1 Le racisme et l apartheid en Afrique australe 1 Afrique du Sud et Namibie Dossier établi d après une documentation réunie par le Mouvement anti-apartheid Les Presses de l Unesco Paris 1975

2 Le racisme et l apartheid en Afrique australe Afrique du Sud et Namibie

3 Publié par les Presses de l Unesco, 7, place de Fontenoy, Paris Imprimeries Réunies, Lausanne ISBN Édition anglaise Photo de couverture: Almasy 0 Unesco 1975

4 Préface La plupart des gens ne connaissent l apartheid que par ce qu ils en lisent dans les journaux ou ce qu ils en voient à la télévision. Ils sont des milliers à ressentir profondément les souffrances qu il provoque. mais ce sont littéralement des millions de personnes qui souffrent directement de ce système inhumain et dégradant qui les prive des droits de l homme les plus élémentaires même. La communauté internationale. que les événements de la deuxième guerre mondiale avaient plongée dans une immense horreur, adopta en 1948 la Déclaration universelle des droits de l homme. Mais pour la majorité des habitants de l Afrique australe, cette déclaration pourrait tout aussi bien ne jamais avoir été adoptée: pour eux. elle est restée lettre morte. Ce livre a été rédigé sur la base de documents réunis par le Mouvement anti-apartheid en vue de constituer un dossier pédagogique sur l Afrique australe. La partie qui concerne la Rhodésie sera publiée séparément. Les opinions exprimées dans ce livre ne correspondent pas nécessairement à celles du Secrétariat. En tant qu institution spécialisée des Nations Unies pour l éducation. la science et la culture. l Unesco espère que ce livre intéressera en particulier les enseignants et qu il les aidera à faire en sorte que la nouvelle génération soit plus consciente que les précédentes des injustices intolérables que nous continuons ii tolérer ~ et plus fermement résolue à y mettre un terme.

5 Table des matières I Afrique du Sud 1. 7 I Histoiipc tk I 'q~urtlrcitl 1 7 L'Afrique du Sud 30; Le Grand Trek 33: Diamants et or 34: Rhodes: la rivalité entre les Boers et les Britanniques 28; L'organisation des Africains 31 DL; i.elnpp~ icw t (It> I'C:corron it) 38 Géographieet climat 38: Le produit intérieur brut de l'afrique du Sud Industrialisation 43 : Commerce 48 L 'tipar-their1 l 'i~w~~re 5 1 Le cadre institutionnel 52; L'Afrique du Sud devient une république 55 : L'apartheid et l'économie 56: L'éducation 70: Les lois sur les laissezpasser 77; Les /ioirw/tim!r 80; Les Africains dans les zoms urbaines 87: La skuriié Be I'oppositiotr ti Ici rc;si,\ititicr 98 La campagne de désobkissance aux lois injustes 101; Le Congrès du peuple 103: Le ((procès en trahison)) 106; Sharpcville 107: L'opposition passe dans la clandestinité 108: Rivonia I IO: L,'Affaire des ; La grève de Port Eli7abeth 113; Le procès des ((Six de Pretoria)) 113: Manifestations d'étudiants 114; Nouvelle vague de grèves 117: La Conscience noire 1 18 Le inotrtie e.utl;rirru 130 Les Nations Unies 130: L'Afrique 122: Aspects stratégiques 124; Embargos et boycottages 128: La ségrégation de l'apartheid 139 Qrititicl de tels Iiotiiriirs se ic4witerrt Nelson Mandela 140: Abram Fisher 141 : Albert Luthuli ;

6 II Namibie 1. Historique L économie 149 Les minéraux 149 ; L agriculture 150 ; La pêche 150 ; Le tourisme 150 ; Les salaires 150 ; Les services sociaux L éducation Histoire et peuplement La relève sud-africaine La Namibie et les Nations Unies L apartheid et les homelands La résistance 168 Bibliographie 173

7 Quelques dates de l histoire de l Afrique du Sud et de la Namibie Afrique du Sud I I % Début de l immigration de Bantous en Afrique australe. Installation des premiers colons hollandais au Cap sous la conduite de Jan van Riebeeck. Première guerre des Cafres : premier grand affrontement entre colons et Bantous. La colonie du Cap devient britannique. Une proclamation restreint la liberté de mouvement des Métis. Début de la carrière de Shaka le Zoulou. Moshoeshoe devient roi des Sothos. Abolition de l esclavage dans la colonie du Cap. Début du Grand Trek. Arrivée au Natal des premiers travailleurs indiens engagés sous contrat pour travailler dans les plantations de canne à sucre. Découverte de diamants à Kimberley. Le Lesotho devient un protectorat britannique (sous le nom de Basutoland). Traité de Berlin. Le Botswana ( Bechuanaland) passe sous protectorat britannique. Découverte d or au Witwatersrand. Guerre des Boers. Mort de Rhodes. Importation de main-d œuvre chinoise pour les mines d or. Augmentation de la capitation exigée des Zoulous. Législation instituant des laissez-passer pour les Indiens du Transvaal. Gandhi organise une campagne de désobéissance civile parmi les membres de la communauté indienne. L Union sud-africaine accède à l indépendance au sein de l Empire britannique. Création du Congrès national africain (ANC). Loi sur le régime foncier applicable aux terres indigènes.

8 Campagne d autodafé des laissez-passer organisée par le Congrès national africain dans le Rand. Création au Cap du Syndicat de l industrie et du commerce. Embauche d ouvriers africains dans les mines du Rand. La loi modifiant le statut des maîtres et des serviteurs prive les Africains du droit de grève. La loi sur la représentation des indigènes par des parlementaires. Grève de mineurs africains dans le Rand, brisée par des forces de police en armes. Victoire des nationalistes aux élections générales. La police ouvre le feu sur une manifestation dans la réserve de Witzieshoek. Seize Africains tués. 1 er mai : les travailleurs observent un arrêt de travail; des heurts avec la police se soldent par 18 morts. 26 juin: Journée nationale de protestation et de deuil. Campagne de désobéissance civile. Boycottage des écoles en réponse à l instauration de 1 «Éducation bantoue». Expulsion de familles de Sophiatown. Les Africaines manifestent contre l extension aux femmes des lois sur les laissez-passer. Le boycottage des autobus d Evaton en guise de protestation contre les augmentations de tarif dure plus de six mois. 26 juin : le Congrès du peuple adopte la Charte des libertés. Arrestation de 156 personnes : I ANC est poursuivi pour trahison. 26 juin: grève à domicile de vingt-quatre heures. Les ouvriers réclament une livre sterling de salaire minimal. Le boycottage des autobus d Alexandra dure quatre mois. Grève nationale de vingt-quatre heures. La police charge à coups de matraque sur 2000 manifestantes à Cat0 Manor. Un boycottage visant initialement les tabacs Rembrandt et quelques autres produits entraîne un appel au boycottage international de l Afrique du Sud. 21 mars : état d urgence à Sharpeville. Vague d arrestations. 28 mars : grève massive de protestation. Avril : le Congrès national africain et le Congrès panafricaniste sont déclarés ((organisations illégales)). Révolte au Pondoland : 39 morts. Mars: élection de Mandela à la tête du Conseil d action nationale qui vient d être créé. 29 mars: la consigne de grève à domicile de trois jours est massivement suivie, malgré le déploiement de forces armées auquel procède le gouvernement et qui incite Mandela à lever l ordre de grève le deuxième jour. Juin: les dirigeants africains examinent la façon de passer à la résistance violente. Août: Mandela est arrêté et condamné à cinq ans de prison. I1 prononce à son procès le discours: «Ma conscience me dictera toujours... ) 1 1 juillet: arrestation à Rivonia d un grand nombre de dirigeants de la résistance clandestine. Saisie de centaines de documents. Le

9 II et années suivantes procès de huit accusés. parmi lesquels se trouve Mandela et qui risquent la peine capitale, déclenche un mouvement international de protestation. Les accusés sont condamnés à la prison à vie. Mai : Bram Fischer, grand avocat des procès politiques, Afrikaner et communiste. est condamné à la prison à vie. Des incursions de bandes armées dans la vallée de Wankie (Rhodésie) marquent le début de la guérilla déclenchée par l alliance militaire ZAPLI-ANC. Avril : grève des dockers de Durbai:. AfFiiire des vingt-deux. Campagne de diffusion de tracts de 1 ANC au moyen de ((bombes)) lancées aiix heures de pointe dans un grand nombre d agglomér, 1 t 1or.s. Mars: boycottage des autobus de Port Elizabeth: la police ouvre le feu contre une manifestation et onze personnes sont tuées. Mai: arrestation du combattant de la liberté James April, qui est condamné h quinze ans de prison en vertu de la loi sur le terrorisme. Nombreuses grèves. notamment dans la région de Durban. Naissance du mouvement dit de la Conscience noire. Agitation accrue des étudiants. Namibie 1484 L explorateur portugais Diego Cao visite la côte et capture quelques habitants Des Européens de la province du Cap visitent les mines de fer et de cuivre de Dumara. Les Ovambos extraient du minerai de cuivre à Tsumeb. Années 1820 Des familles hottentotes et afrikanders quittent la province du Cap et 1830 pour remonter vers le nord Jonker Afrikander (chef nama) bat les Hereros Guerres entre les Namas et les Hereros Arrivée d un commissaire britannique envoyé du Cap Exode des Boers vers le nord-est du territoire La Grande-Bretagne annexe Walvis Bay «Achat» de Lüderitz Bay par un négociant allemand. La région est annexée par l Allemagne en La Conférence de Berlin reconnaît la région comme zone d influence allemande Maharero. chef des Hereros, force les Allemands à se retirer de sa capitale. i 889 Arrivée des premières troupes allemandes L Allemagne annexe le territoire Massacre des Namas par les troupes allemandes.

10 Nouvelle défaite des Namas; écrasement de la révolte des Hereros. Écrasement de la révolte des Namas. La maladie détruit à 95 % le cheptel des Hereros. Nouvelles révoltes des Namas et des Hereros. Plus de 70% des Hereros et 60% des Namas sont tués ou meurent de faim. Les Ovambos infligent une défaite à une expédition portugaise à Naulila, tuant 305 soldats du corps expéditionnaire. La découverte de diamants provoque une ruée vers les richesses minérales et l arrivée de nouveaux colons. Première guerre mondiale. Les Ovambos dirigés par le roi Mandume obligent un corps expéditionnaire allemand à se retirer. Invasion des Sud-Africains, qui infligent une défaite aux Allemands. Les Portugais attaquent Mandume. Mandume, attaqué par les Sud-Africains, est tué au combat. La Société des Nations accorde à l Afrique du Sud un mandat sur le Sud-Ouest africain. L Afrique du Sud désigne les membres d un conseil consultatif. L Afrique du Sud crée des ((réserves)) et commence à distribuer des terres aux colons. Les Namas et les Bondelswarts sont bombardés par l aviation militaire sud-africaine pour avoir refusé de payer l impôt sur les chiens. Les Rehebothers sont contraints d accepter une modification du statut de leur communauté. Création d un conseil législatif, dont l électorat est exclusivement composé de Blancs. L armée de l air et une unité blindée sud-africaines détruisent le village du chef Ovambo Ipumbu. L Afrique du Sud demande aux Nations Unies l autorisation d annexer la Namibie. Refus de l organisation des Nations Unies. L Afrique du Sud refuse de reconnaître l autorité du Conseil de tutelle sur le territoire. La Cour internationale de justice décide à l unanimité que le mandat reste en vigueur (contrairement à la thèse sud-africaine selon laquelle ce mandat aurait pris fin au moment de la dissolution de la Société des Nations). Manifestation contre les ((déplacements >) de population à Windhoek : la police ouvre le feu, tue 12 personnes et en blesse 50. Des pays africains demandent à la Cour internationale un ((jugement contentieux)) qui mette l Afrique du Sud en demeure de respecter les conditions du mandat, mettant ainsi fin à l apartheid. La Cour se déclare incompétente. 26 août: le SWAPO déclenche la lutte armée. L Assemblée générale met fin au mandat. Trente-huit membres du SWAPO, parmi lesquels Ja Toivo, sont jugés à Pretoria pour terrorisme; vingt et un d entre eux sont condamnés à la prison à vie sur Robben Island. Mort du chef Hosea Kutako, à l âge de cent trois ans.

11 La Cour internationale déclare que la présence de l Afrique du Sud en Namibie est illégale. La vie économique est paralysée par un vaste mouvement de grève des travailleurs namibiens sous contrat. L état d urgence est proclamé dans 1 Ovamboland. Les troubles font de nombreuses victimes. Le Secrétaire général essaie d entamer des négociations avec le gouvernement sud-africain au sujet de la Namibie. Celle-ci rejette toute idée d «indépendance» sous l autorité de l Afrique du Sud.

12 I Afrique du Sud

13 1 Historique de l apartheid L Afrique australe a toujours Cti- caractérisée par la mobilité de ses populations. Venus d Afrique centrale. ses premiers habitants furent ensuite supplantés par d autres immigrants Sgalement venus du centre du continent. Plus tard. ce fiirent les Européens qui. en s avanpnt \ ers l intérieur des terres ;I partir de la cote. traversérent le continent. Les Hollandais se dirigtrent vers le Transvaal, les Britanniques s installércrit en Rliodi-sic du Sud, et les Portugais imniigrércnt en Angola et au Morainbique. Ces mouvements de populations ont pris maintenant une nou\,elle forme : le (réétablissenient )> des Sud-Africains et des Nainibiens de race noire dans de nouvelles zones appelées Iioiw/(/iid.s tribaux I. et l expulsion des Africains de Rhodésie des régions déclarées ((blanches ). Au début de I ère chrétienne. l Afrique australe était peuplie en partie d hommes de la firi de l âge de la pierre. du type Boschiman. ainsi que de populations apparentées. d origine hottentote. qui s i-taient déplacées vers le sud au cours des siècles précédents. Pendant les quelques premieres centaines d années de I ère chrktienne. divers groupes ethniques noirs se déplacèrent eux aussi vers le sud et cliassérent jusqu à l extrémité du continent ceux qui étaient arrivés avant eux. Ces iiouveaux venus parlaient bantou; ils vivaient dans des centres de peuplement de l âge du fer, dont les grandes mines de Zimbabwe fournissent les esetnplcs les plus célébres: ils extrayaient du sol les minerais de fer et de cuivre, ainsi que l or. et travaillaient ces clivers ml;tnus. Leurs structures socio-politiques. qui reposaient sur la famille élargie et sur la tribu, Staient é\*oluées et complexes, et c est d elles que sont issues les puissantes monarchies des Lubas et des Mutapas et leurs <<empires>). Les Bantous se réparti de nombreux groupes distincts: parmi ceux qui arrivèrent dans le sud avant l an 1000 de notre érc figuraient les Ngunis et les Sothos. II y avait kgalement parmi eux l étonnante communauté des pionniers Slionas, qui prospéra du YI au NV sitele. L hégémonie des Shonas s étendit largement sur la partie centrale du territoire sous I autoriti- de Mutota ( environ) et de Matope ( environ). yui tous deux portèrent

14 Afrique du Sud 18 le titre de Mwana Mutapa (grand pillard). La mort de Matope fut suivie d une guerre de succession; le vieil empire se scinda en deux parties - une partie septentrionale, que l on appelle encore actuellement le Mwanamutapa, et une partie méridionale, l Urozwi, dont la capitale était Grand Zimbabwe. C est à cette période qu arrivèrent les premiers Européens, des Portugais. Ils découvrirent vers l an 1500 le puissant royaume kongo, sur la côte occidentale, et, après avoir progressivement développé leur commerce et leur influence, ils le conquirent en Les Portugais tournèrent ensuite leurs regards vers le sud, en direction du royaume voisin des Mbundus, dont le roi portait le titre de ngolu (d où le nom de l Angola), et qui fut à son tour conquis et colonisé en Mais jusqu au XIX~ siècle, la domination portugaise se limita à la côte et a- l arrière-pays tout proche. L intérieur ne servait qu à fournir des esclaves pour la colonie portugaise du Brésil ; des centaines de milliers d Africains furent ainsi déportés. A l est (au Mozambique), les Portugais trouvèrent des commerçants arabes, qui étaient installés depuis des générations sur le littoral de l océan Indien. Les Portugais tentèrent de pénétrer à l intérieur des terres pour y chercher de l or et des esclaves, et ils se trouvèrent rapidement en contact avec l empire shona du Mwana Mutapa. En 1629, un conflit de succession dans ce royaume leur permit de porter au pouvoir leur propre candidat, qui prêta serment d allégeance au roi du Portugal. Ici comme en Angola, l autorité des Portugais ne s exerçait guère au-delà de la bande côtière, bien qu ils aient plusieurs fois tenté d assujettir ou de convertir les populations, mais presque toujours en vain. L arrivée des Portugais fut suivie par celle des Hollandais, qui s installèrent au Cap, pour le compte de la Compagnie néerlandaise des Indes orientales, sous la direction de Jan van Riebeeck. La Compagnie ne cherchait, en créant cette colonie, qu à ménager une escale pour ses navires sur la route de l Inde, mais van Riebeeck avait besoin de bétail pour ravitailler les équipages en viande, ce qui ne manqua pas de mettre les Hollandais en conflit avec les Boschimans qui pratiquaient l élevage et la chasse, ainsi qu avec les Hottentots qui possédaient de grands troupeaux de bovins et revendiquaient les pâturages. Le problème des terres, qui devait envenimer les relations entre les Blancs et les Noirs pendant de nombreuses générations, était devenu en quelques années un problème de premier planl. Van Riebeeck lui-même écrivait: ((Les raisons qu ils alléguaient pour nous avoir fait la guerre l an dernier, se plaignant que certains de nos hommes vivant loin de nous et agissant à notre insu leur avaient causé un grave préjudice et avaient peut-être même volé et mangé quelques moutons, quelques veaux, etc., ce qui n est pas totalement faux, et ce qu il est très difficile d empêcher lorsque des gens du commun échappent quelque peu à notre surveillance, leur apparaissaient comme appelant une vengeance, surtout, disaient-ils, à l égard de ceux qui étaient venus prendre et occuper des terres qui leur avaient de tout temps appartenu, qui avaient labouré à la charrue et cultivé en permanence leurs meilleurs terrains, et qui les avaient tenus à l écart des lieux où ils avaient l habitude de faire paître leurs troupeaux, ce qui les obligeait à chercher leur subsistance en conduisant leurs troupeaux sur des pâturages appartenant à autrui, ce qui ne pouvait qu aboutir à des conflits -_-. 1. Voir: A J. WILLS. Inrrodumon ro rhe hisror) of Central Africa, p. 45, 1973.

15 Historique de l apartheid 19 avec leurs voisins; ils ont réclamé avec une telle insistance que nous leur restituions leurs terres que nous avons finalement été obligés de leur dire qu ils avaient complètement perdu leurs droits sur elles en raison de la guerre qu ils nous avaient faite, et que nous n avions pas l intention de les leur restituer, étant donné qu elles étaient devenues la propriété de la Compagnie par la force des épées et en vertu des lois de la guerre. ) La résistance des Hottentots fut réprimée, et beaucoup d entre eux devinrent les esclaves des Hollandais et apprirent leur langue. Les enfants issus de liaisons entre Hollandais et Hottentotes, ainsi que les descendants des esclaves qui furent amenés plus tard des Indes orientales, constituérent la première communauté métisse du Cap, qui groupe actuellement la plupart des deux millions de Métis d Afrique du Sud. Beaucoup de Hottentots succombèrent d autre part à des nialadies qui étaient inconnues jusqu alors en Afrique australe. comme la variole, tandis que d autres encore quittèrent la région du Cap pour se diriger vers le nord et vers l est, où ils établirent de nouvelles communautés, comme par exemple celles des Koras et des Griquas. Les Boschimans virent eux aussi leurs conditions d existence très gravement menacées par les Hollandais. Ces derniers n hésitèrent pas à en tuer des milliers, mais ils réduisirent souvent leurs enfants en esclavage, ce qui conduisit plus tard i des intermariages avec les serviteurs mktis. D autres Boschimans enfin s enfuirent vers les déserts du nord. La communauté des colons s accrut au cours des années. et d autres immigrants arrivèrent d Europe. notamment quelques huguenots français. 11 fallut alors évidemment davantage de terres, et certains partirent du Cap vers le nord. Un premier grofipe de Ho!!mdais. conduit par.!an Cnetzee, traversa!e fewe Orange en I1 rencontra alors les Xhosas, qui étaient installés depuis plusieurs siècles entre le Limpopo et l Orange. C est en 1779 qu éclata ce qu on appelle la première guerre des Cafres. Elle aboutit à la défaite des Xhosas, et le nouveau territoire boer fut délimité par la rivière Fish. Les Xhosas poursuivirent cependant leur résistance pendant des dizaines d années après leur défaite. En 1806, les Britanniques s emparèrent du pouvoir au Cap. Comme les Boers ne supportaient pas l immixtion de l administration dans leurs affaires ni les pressions anti-esclavagistes qui s exerçaient sur eux. ils quittèrent Le Cap pour un nouvel exode et traversèrent. au XI-; siècle. le Drakensberg, le fleuve Orange et le Vaal. Pour prendre en main l ensemble de la colonie du Cap. le Royaume-Uni y fit venir 5000 nouveaux émigrants ~ les <<colons de 1820)). Ce déplacement des Boers intervint heureusement peu après les migrations des tribus bantoues du sud. chassées de chez elles par les guerres du chef zoulou Shaka, dont le despotisme militaire a profondément marqué cette période. Les attaques de Shaka provoquèrent de grands soulèvements chez les Africains, dont plusieurs groupes (notamment les Ndebeles et les Ngonis) repartirent de nouveau vers le nord. En vingt ans, les Ngonis parcoururent 3200 kilomètres, depuis le Natal jusqu au nord du lac Nyassa. Les Sothos habitaient le plateau situé entre le Drakensberg et le Kalahari. Les guerres des Zoulous leur firent ressentir le besoin d avoir un chef puissant. C est Moshesh qui montra les qualités nécessaires pour jouer ce rôle, et il s installa en 1833 dans la forteresse de Thaba Bosiu («la montagne qui grandit

16 Afrique du Sud 20 la nuit))). Sa diplomatie lui permit, avec l aide de quelques cadeaux offerts à Shaka, de conjurer toute nouvelle attaque des Zoulous. Mais après la mort de Shaka en 1828, Moshesh commença à se rendre compte que la plus grave menace qui pesait sur son indépendance venait des Européens, et en particulier des Boers, qui commençaient à pénétrer en groupes dans la vallée du Caledon. En 1835, les Britanniques avaient atteint le fleuve Orange et Moshesh comprit qu il lui faudrait recourir à toute sa diplomatie pour empêcher que son territoire ne fût pris par l une ou l autre de ces deux communautés, ou par les deux ensemble. Les trente années qui suivirent furent pour lui une période difficile; il craignait l expansionnisme déclaré des Boers, mais n accordait d autre part aux Britanniques qu une confiance limitée. Finalement, la guerre éclata entre Moshesh et l État libre d Orange en 1853; une partie du territoire des Sothos fut annexée par les Boers en 1866, et deux ans plus tard le royaume de Moshesh devint un protectorat britannique (c était le Basutoland, l actuel Lesotho). Moshesh mourut en 1870; il avait été un souverain courageux et capable, qui avait unifié son pays et établi l autorité centrale du roi sur les chefs semi-indépendants. Ceux-ci avaient participé à toutes les décisions importantes, les lois promulguées par les tribus étant le fait de la collectivité et non des mesures imposées de façon autocratique. Au nord du Limpopo, les Ndebeles s installèrent dans la région attenant au territoire des Shonas - que les premiers colons britanniques dénommèrent Matabeleland et Mashoualand, et qui constitue aujourd hui la Rhodésie. Au Mozambique, les principales tribus étaient toutes d origine ngonie (Ovambos, Namas, etc.). En Namibie, les différentes populations africaines furent d abord protégées contre les envahisseurs par le désert du Namib, le long de la côte ouest, ainsi que par les fleuves Kunene (Muene) et Orange, et par le désert du Kalahari à l est; mais leur territoire se trouva à son tour menacé, d abord par les Britanniques du Cap, puis par les Allemands qui entreprirent de s en emparer, tantôt par des achats de terres et tantôt par la force. L expropriation foncière des Africains fut achevée par le gouvernement sud-africain après L Afrique du Sud Lorsque les Britanniques s emparèrent finalement de la colonie du Cap en 1806, beaucoup de colons hollandais acceptèrent mal qu un pouvoir étranger leur fût ainsi imposé et que l emploi de l anglais comme langue officielle devînt obligatoire; ils n admettaient pas non plus l attitude des Britanniques à l égard des Africains et des Métis. Ils furent indignés par exemple lorsque les Britanniques créèrent en 1812 la Black Circuit Court (tribunal itinérant pour Africains) chargée d examiner les plaintes déposées par les serviteurs et les esclaves contre leurs maîtres blancs. Le coup fatal leur fut porté en 1834, lorsque les esclaves d Afrique australe, comme ceux des autres territoires de l Empire britannique, furent émancipés. L esclavage était une des clefs de voûte de la société coloniale hollandaise, et l émancipation apparut à ces colons comme dirigée contre le mode de vie qu ils s étaient donné. Mais ils avaient pris l habitude, au cours de leur histoire. de se déplacer sur de grandes distances dans des chariots traînés par des bœufs, à la recherche de nouvelles terres, et c est ce qu ils firent en C est ce que l on a appelé le Grand Trek.

17 Le Cap: la ville industrielle.

18 Afrique du Sud 22 Le Grand Trek Environ 4000 Boers, accompagnés d un nombre à peu près égal de «serviteurs», pénétrèrent au Natal par les monts du Drakensberg. D autres se dirigèrent vers le nord, mais les Voortrekkers, à cette époque, entrèrent pour la plupart au Natal. Ils s y heurtèrent toutefois à l opposition d une nation zouloue qui, réorganisée par son chef Shaka, disposait d une puissance considérable et qui était alors gouvernée par Dingaan. Plusieurs affrontements eurent lieu, et plusieurs sites où les Voortrekkers venaient de s établir subirent des attaques destructrices; la bataille la plus importante se déroula le 16 décembre 1838 sur la rivière Neome (la rivière de Sang), où l armée des Voortrekkers, commandée par Andries Pretorius, réussit à vaincre l armée zouloue. Cette victoire des Boers eut un effet désastreux sur le moral des Zoulous, dont quelques groupes retirèrent leur allégeance à Dingaan. Ce dernier fut ultérieurement tué au combat, et Pretorius eut la possibilité de nommer un nouveau roi des Zoulous, Mpande, qui accepta d être le vassal de la République du Natal. Les Voortrekkers paraissaient pour le moment jouir au Natal d une certaine sécurité, et ils élaborèrent une Constitution plaçant leur nouvelle république sous l autorité d une assemblée élue composée de vingt-quatre Blancs, le Volksraad. Ils étaient résolus à ce que cette république restât fidèle à la tradition des Voortrekkers, et par conséquent aucun droit politique ne fut reconnu aux non-blancs; il ne devait jamais être question d égalité. Les Uitlanders ou étrangers blancs qui arrivaient dans cette république n étaient autorisés à en devenir citoyens ou y acquérir des terres qu après y avoir résidé pendant un an et avoir obtenu un certificat de bonne conduite signé par trois citoyens. Mais la sécurité de ces Voortrekkers devait être de courte durée, car les réfugiés zoulous commencèrent très vite à regagner leurs anciens territoires, et leur nombre l emporta de plus en plus sur celui des Boers. Certains d entre eux purent être intégrés à la main-d œuvre, mais leur nombre risquait de devenir une menace pour la nouvelle république. C est pourquoi le Volksraad décida d expulser les Africains du Natal et de les transplanter au sud de la rivière Mtamunna. Cette décision intéressait les Britanniques de la colonie du Cap, car l arrivée d Africains en surnombre pouvait constituer une menace sur leurs frontières. Au Royaume-Uni, 1 Aborigine Protection Society (Société protectrice des indigènes) protesta contre la manière dont les Boers traitaient les Africains. Et c est ainsi qu en 1842 le gouverneur de la colonie du Cap décida tout d abord d occuper Port-Natal, puis d annexer l ensemble du Natal. L année suivante, le Volksraad du Natal accepta la colonisation de la république par les Britanniques ; la plupart des Voortrekkers quittèrent alors cette colonie et entreprirent la seconde étape du Grand Trek. Le Natal s est donc nettement différencié des territoires qui allaient devenir les autres provinces de l Afrique du Sud. Les émigrants boers furent remplacés par un grand nombre de colons britanniques, qui firent venir en 1860 les premiers travailleurs indiens engagés sous contrat, faute d obtenir des Africains qu ils respectent les conditions dont étaient assortis les emplois permanents. C est pourquoi la plupart des Indiens d Afrique du Sud vivent actuellement au Natal, ou en sont originaires.

19 Historique de l apartheid 23 La politique des colons à l égard des Africains au Natal fut marquée par d autres mesures. Sous la direction de Theophilus Shepstone, on procéda à la délimitation de plusieurs zones ou ((quartiers >) réservés aux Africains du Natal, et tous les Africains furent invités à s y installer. On peut voir là un élément précurseur de la politique qui est actuellement en vigueur en Afrique du Sud, et en vertu de laquelle les gens de races différentes sont tenus d habiter dans des zones distinctes. Shepstone eut également recours aux chefs traditionnels des tribus. les rendant responsables du maintien de l ordre et créant à l occasion de nouvelles chefferies. Les Voortrekkers se dirigèrent vers le nord. de l autre côté du fleuve Orange. où plusieurs groupes de leurs compatriotes s étaient déjà installés. Cette région donna cependant lieu à de vives contestations au cours des années Les Ndebeles furent repoussés plus au nord par les Boers et chassés sur l autre rive du Limpopo; mais les Sothos. ainsi que les deux groupes de Griquas (Hottentots métis), revendiquèrent cette région. Des missionnaires britanniques qui s occupaient des affaires des Griquas tenterent de convaincre le gouvernement de Londres de protéger cette ethnie. En 1848 finalement, le nouveau gouverneur du Cap, sir Harry Smith, annexa toute la région comprise entre l Orange et le Vaal, malgré l opposition de la plupart des Blancs qui s y trouvaient. et il lui donna le nom de Souveraineté du fleuve Orange. Les Britanniques réussirent ii battre une armée boer commandée par Pretorius, mais ils ne parvinrent pas ii vaincre les Sothos conduits par Moshoeshoe. En fin de compte, le gouvernement britannique décida. pour des raisons financières et à la consternation de Smith, de désannexer la Souveraineté du fleuve Orange. Cette décision, qui fut concrétisée par la Convention de Bloemfontein en 1854, allait assurer pour un temps l indépendance de l État libre d Orange. Cependant, les Boers étaient en train d instituer une nouvelle colonie de petites républiques au Transvaal. En 1852, à la Convention de Sand River, ils conclurent avec les Britanniques un accord qui reconnaissait le droit des Voortrekkers à la possession de terres africaines. Une clause de cet accord stipulait : (I1 est convenu qu aucune autorité britannique ne soulèvera d objection contre l achat par les émigrants boers de leur ravitaillement en munitions dans toute colonie ou possession britannique d Afrique du Sud. étant entendu par les deux parties que tant le gouvernement britannique que les agriculteurs émigrés interdisent tout commerce de munitions avec les tribus indigtines des deux côtés du fleuve Vaal. H Les Voortrekkers pouvaient donc acheter des fusils. mais non les Africains. Cela permit aux Boers de créer leurs États indépendants, mais il ne leur fut pas facile pour autant de vaincre des peuples comme les Pedis et les Vendas. De son côté. Moshoeshoe profita pendant de longues années des querelles intestines des Boers, jusqu au jour où, en 1868, les Britanniques transformèrent son royaume en protectorat -~ le Basutoland, aujourd hui Lesotho -- ~ pour l empêcher de tomber aux mains des Boers, qui avaient adopté huit ans plus tôt une constitution pour leur nouvelle république du Transvaal. L inégalité raciale était l un des principes fondamentaux de cette Constitution, et le Transvaal était la terre promise des Boers.

20 Afrique du Sud 24 Diamants et or Mais l indépendance des Boers fut de courte durée; car au cours des quelques années qui suivirent, la découverte d or et de diamants à l intérieur de leurs frontières les plaça de nouveau dans la sphère d influence des Britanniques, du point de vue économique d abord, puis politique. Les Boers, qui étaient avant tout agriculteurs, s intéressaient moins que les Britanniques aux richesses éventuelles du sous-sol. L événement qui rendit la situation de l Afrique du Sud très différente de celle de toutes les autres colonies d Afrique fut l industrialisation qui suivit la découverte de l or et des diamants. De nouveaux immigrants affluèrent d Europe pour faire fortune en Afrique du Sud. Quelques-uns d entre eux devinrent millionnaires, mais les autres constituèrent pour la plupart une nouvelle et puissante main-d œuvre blanche. Cette découverte de minéraux était d autre part intervenue à un moment où les Européens avaient jeté leur dévolu sur une grande partie du territoire de l Afrique australe, privant ainsi de leurs terres beaucoup d Africains qui durent se mettre en quête d emplois. A bien des égards, les conditions de la vie actuelle en Afrique du Sud, comme le régime des laissez-passer et celui des emplois réservés, remontent à cette période de bouleversement du pays. Des diamants furent découverts le long des fleuves Orange et Vaal dans le Griqualand en Ce territoire dépendait à l époque de l État libre d orange, mais le Royaume-Uni réussit à en reprendre possession en Des Européens, des métis et des Africains pénétrèrent en masse dans cette région, ces derniers le plus souvent pour y trouver un emploi, les Européens pour s y livrer à la prospection et devenir ((chercheurs)). En 1872, la valeur des diamants qui avaient été découverts atteignait au total environ 1,5 million de livres sterling; le salaire hebdomadaire moyen des ouvriers était de 90 pence, plus des rations alimentaires représentant une valeur de 78 pence. La Diamond Diggers Protection Society (Association de défense des chercheurs de diamants) se déclara inquiète des vols de diamants commis par les Africains, ainsi que de la concurrence des chercheurs africains et métis. Cette association tenta alors de faire adopter une législation empêchant les ((indigènes )> d obtenir un permis de prospection ou de détenir des concessions ou des diamants. Le haut-commissaire britannique au Griqualand West ne voulut pas voir inscrire dans la loi des dispositions d un racisme aussi patent; mais la proclamation qu il publia en fin de compte imposa des restrictions du même ordre aux (serviteurs)), lesquels étaient en général africains ou métis. Les serviteurs devaient également être en possession d un contrat de travail et pouvoir présenter à toute réquisition un certificat attestant que ce contrat avait été enregistré. Après 1875, lorsque les cours du diamant tombèrent, beaucoup de petites gens durent abandonner la prospection. Des entreprises fusionnèrent, et l exploitation diamantifère commença à se concentrer progressivement entre les mains de grandes sociétés. Finalement, toutes ces sociétés ne constituèrent plus qu une seule grande firme,la De Beers Consolidated Mine. Cette réorganisation entraîna de nombreux changements qui modifièrent les conditions de travail et d existence des travailleurs. C est à Kimberley que furent créés les premiers

21 Le Cap: quartier africain.

22 Afrique du Sud 26 camps pour les travailleurs africains, qui étaient tenus d y rester pendant toute la durée de leur contrat. Ils vivaient dans des cases où ils étaient logés à vingt par pièces, à l intérieur d une zone entourée d une haute clôture. Ils n étaient autorisés à sortir du camp que pour se rendre à la mine, et ils ne pouvaient acheter leurs vivres qu au magasin de la société, installé dans le camp même. A la fin de chaque journée de travail, les Africains étaient contraints de se dévêtir complètement et de passer à la fouille par mesure de précaution contre les vols de diamants. Lorsque la Société tenta, en 1883 et 1884, d imposer le même genre de fouille aux travailleurs blancs, des grèves et des émeutes éclatèrent, et les employeurs acceptèrent finalement de se contenter de fouilles par surprise. Les mineurs blancs eurent tôt fait de s unir en un groupe puissant pour défendre leurs intérêts, tant envers les propriétaires des mines que les Africains, main-d œuvre moins chère et inorganisée, qu ils considéraient comme une menace pour leur emploi. C est ainsi qu en 1900 un mineur blanc gagnait 1,25 livre par «poste». alors qu un mineur non blanc ne touchait que 41 pence par jour. La découverte de diamants à Kimberley fut suivie à quelques années de distance d une autre découverte minérale importante - celle de l or, dans le Witwatersrand, au Transvaal, en Comme cela s était produit à Kimberley, beaucoup de chercheurs affluèrent. Mais le gros de cette nouvelle ruée vers la fortune n avait guère de chance de réussir; car des hommes comme C. J. Rhodes et Barney Barnato, qui étaient devenus millionnaires à Kimberley, investirent une partie de leur fortune dans le Witwatersrand et leurs sociétés eurent bientôt la haute main sur l industrie de l or, comme elles l avaient eue sur celle du diamant. La production d or augmenta rapidement et atteignit en 1898 le poids annuel de 3.8 millions d onces, représentant une valeur de 163 millions de livres sterling. Pour défendre leurs intérêts, les propriétaires de mines s étaient groupés en 1889 au sein d une Chambre des mines. Ils étaient pour la plupart d origine britannique, et comme c est dans une république boer qu ils faisaient fortune, la population locale éprouvait à leur égard une hostilité considérable. Le Volksraad (Parlement) fit payer de lourds impôts à ces Uitlanders (étrangers), mais ne leur accorda aucun droit politique. La Chambre des mines se heurta aussi au mécontentement des employés blancs des mines, qui fondèrent en 1892 la Witwatersrand Mine Employees and Mechanics Union (Syndicat des ouvriers et mécaniciens des mines du Witwatersrand). Outre les revendications habituelles relatives aux conditions de travail, aux horaires et aux salaires, ces employés s inquiétaient également du fait que la chambre cherchait à importer une main-d œuvre peu coûteuse. Le premier secrétaire du syndicat était d avis que G s il fallait diminuer certains salaires, c étaient ceux de la main-d œuvre noire)). Les travailleurs blancs furent soutenus par le Volksraad, qui s inquiétait lui aussi de voir la chambre tenter de recruter une main-d œuvre non blanche peu coûteuse. Étant donné que l inégalité des Blancs et des non-blancs était inscrite dans la Constitution, le Parlement n hésita pas, dans la législation du travail, à faire droit à la requête des syndicats en interdisant, pour des raisons de sécurité, de confier à des non-blancs certains travaux comme la préparation des charges explosives ou le chargement des trous de mine.

23 Historique de l'apartheid 21 La prospérité considérable du commerce de l'or provoqua l'expansion de Johannesburg, qui devint l'un des principaux centres du monde occidental. et elle donna naissance à de grosses fortunes personnelles. Mais les ouvriers africains n'en tirèrent pas grand profit. Le régime des camps et des laissez-passer en vigueur à Kimberley fut appliqué dans le Rand et le salaire moyen des ouvriers africains tomba de 3,3 à?,4? livres sterling entre 1895 et Les mines ne disposaient pas de service médical. En le taux de mortalité y atteignait 690/00, et il variait entre 1 I8 et 164'l/,,,1 parmi la main-d'œuvre des régions tropicales. 11 fallut attendre 1906 pour qu'un hôpital fût ouvert. Le recrutement local des mineurs devint difficile. «Nous ne voulons pas que nos hommes aillent à Johannesburg, parce qu'ils y vont pour mourir)), disaient certains chefs sothos. Les propriétaires de mines durent alors chercher leur main-d'œuvre plus loin. Ils tentèrent de faire venir.des Chinois. mais les syndicats ouvriers blancs s'y opposèrent: ils conclurent alors un accord avec le Mozambique pour l'envoi d'ouvriers recrutés par conscription. Le manque de main-d'œuvre incita d'autre part l'administration britannique à exiger des Africains un impôt sur les cases. qui obligea des milliers d'entre eux à s'embaucher pour gagner i'argent dont ils avaient besoin. L'exploitation des ressources minipres d'afrique du Sud a donc concerné quatre groupe principaux d'individus, dont les rapports ont beaucoup influé sur l'histoire ultérieure du pays. 11 y avait tout d'abord les employeurs ~- d'origine britannique pour la plupart dont beaucoup amassèrent en quelques annies d'immenses fortunes. Ils ont constamment cherché à se procurer une nouvelle main-d'œuvre peu coûteuse. quelle qu'en fût l'origine. 11 y avait en deuxième lieu la main-d'œuvre blanche. Beaucoup de ces travailleurs étaient venus d'europe. attirés par les rumeurs qui couraient au sujet de l'or et des diamants. L'activité syndicale qu'ils avaient connue dans leur pays d'origine leur donnait conscience de la nécessité de s'organiser. mais ils tinrent à l'écart les ouvriers noirs qu'ils considéraient comme des concurrents dont les exigences moindres feraient baisser les salaires. Le troisième groupe était celui des Afrikaners (Boers), qui étaient avant tout des agriculteurs. L'or apportait une grande richesse à leur État et ils entendaient le garder pour eux. Ils étaient résolus à faire en sorte que les bouleversements économiques et sociaux de l'époque n'aboutissent pas i réduire l'inégalité entre les Noirs et les Blancs. Lc quatrikme groupe était celui des Africains. auxquels il était légalement ou implicitement interdit de prospecter même une concession qui leur appartenait, qui touchaient des salaires beaucoup plus bas que ceux des Blancs. qui étaient logés dans des conditions de type carcéral. privés d'une grande partie de leur liberté. incapables de se faire représenter ou d'exprimer leurs doléances faute de syndicat. et généralement maintenus en état de sujétion par leurs nouveaux maîtres. Telles sont les conditions historiques d'où est issue la situation actuelle.

24 Afrique du Sud 28 Rhodes: la rivalité entre les Boers et les Britanniques L expansionnisme britannique, qui a résulté d initiatives individuelles plutôt que d une politique gouvernementale, a été un des traits dominants de la fin du XIX~ siècle. Bien qu il fût fermement décidé à empêcher les républiques boers d avoir accès à la mer (d où l annexion du Natal), le gouvernement de Londres ne désirait guère assumer la responsabilité de territoires beaucoup plus étendus (d où la désannexion de l État libre d orange). En 1872 cependant, la colonie du Cap accéda à 1 «autonomie responsable D, que son Assemblée réclamait depuis sa création en 1854, et les colons britanniques purent donner libre cours à leur ambition. L annexion du Griqualand en 1871 fut suivie par celle du Transvaal en 1877, laquelle fut rendue possible par le fait que les Boers n avaient pas pu vaincre la force armée africaine mixte des Pedis et des Zoulous. Mais les Britanniques commirent l imprudence d engager eux aussi le combat contre les Zoulous qui, commandés par Ceterayo, le successeur de Dingaan, leur infligèrent une cuisante défaite en 1879, avant d être finalement soumis six mois plus tard. En 1880, les Boers commencèrent à faire campagne pour le retour à l indépendance. Sous la conduite de Kruger, ils se révoltèrent contre les Britanniques et ce fut la première guerre des Boers. Elle dura dix semaines et se termina par la victoire des Boers à Majuba Hill.Bien que le Royaume-Uni conservât en titre sa souveraineté sur le territoire, le Transvaal redevint officiellement indépendant l année suivante à la Convention de Pretoria. Cet événement interrompit un moment l expansion coloniale, mais la découverte d or réveilla l intérêt des Britanniques pour le Transvaal. Le chef de file de cette politique fut Cecil Rhodes, qui avait envisagé dans son premier testament, rédigé avant qu il eût accumulé sa fortune, ((l extension de la domination britannique au monde entier», y compris l ensemble de l Afrique, ainsi que «la réintégration ultime des États-Unis d Amérique au sein de l Empire britannique)). Le monopole qu il avait institué sur l industrie du diamant comprenait une disposition prévoyant la colonisation des territoires situés au nord du Limpopo. A la suite de l annexion de la Namibie par les Allemands en 1884, Rhodes persuada le gouverneur britannique de s emparer du Bechuanaland (l actuel Botswana) et d en faire un protectorat pour retirer aux Allemands toute possibilité d empiéter sur ce territoire. Dans le Rand, Rhodes mit plus de temps à s intéresser à la possibilité d exploiter l or qu il ne l avait fait pour les diamants, car il croyait que le véritable eldorado se trouvait au nord. Sa société (Consolidated Goldfields) prévoyait, comme la De Beers, une expansion éventuelle vers le nord. I1 créa en 1888 la British South Africa Company (BSA) dont les ambitions non dissimulées visaient le Matabeleland et le Mashonaland : il devint premier ministre du Cap deux ans plus tard. Ces événements provoquèrent de plus en plus de conflits au Transvaal, surtout entre les agriculteurs boers et les mineurs britanniques, et exacerbèrent l antagonisme entre les intérêts des populations rurales et ceux des citadins. Les Boers tentèrent de dissuader les étrangers - ou Uitlanders - de s installer chez eux, en leur faisant payer des impôts très lourds et en leur refusant le droit de vote. Les Uitlanders se groupèrent alors au sein d une organisation appelée la

25 Historique de l'apartheid 29 Transvaal National Union, et appelèrent I'administratioii britannique de la colonie du Cap i leur secours. Le gouvernement britannique ne désirait pas se lancer i nouveau dans des annexions. mais Rhodes avait pris le parti des Uitlanders. En s'implnntnnt en Rhodésie. la société BSA ttait devenue une puissante force politique sur la frontikre nord du Transvaal. ct son reprtsentarit en Rhodésie, Stnrr Jaineson, fomenta de I'agitatiori cri :iid:int i y introduire en contrebande des armes destinées aux Uitlanders. Le gouvcriicinent du Transvaal prit des mesures pour renforcer S;I position. II engagea cies pourparlers avec IC gouverneinent de I'État libre d'orange sur la possibilité d'une ftdtration. Les tarifs de transport des marchandises par chemin de Ièr entre Johannesburg et la frontitre de la colonie du Cap fiirent triplts, de mnnière ii accroître les charges tinancitkes des Uitlanders qui esportaient de l'or. L:i situation semblait se détkriorcr. Mais si Rhodes et Jameson désiraient annexer totit le territoire de la rppubiiqiie. les Llitlaiiders. mnlgré toute leur rancœur contre les restrictions que les Boers imposoient ii leur activité. n'envisageaient pas avec beaucoup cl'entlinu.;iasiiie une prise du pou\,oir par les Britatiniques. Jameson ttait impatient d'organiser un soulsveinent. et il voulait que cela se fît avant In firi de 1x95. bien clue les Liitliinclers aieiit exprimé l'avis que cette jute risquait d'être prérnaturte. Il pissa cependant outre A leurs objcctions et décidn de lancer coritrc le Trinsvaal, le 79 décembre 1x95. une attaque qui était censée coïncider ;IWX un soiilévemerit des L.iiti:iiiders de ce territoire. Ce soulévement Lil'ortn. et Jamcson et ses honiines Ilireiit capturés de I'aqxi asse7 ignoininieuse par les Boer>. Rhodes parut impliqu; cians cette attaque et fut forcp d'ahniiclonner son poste de premier ministre Liirisi que ses fonctions de directeur de ILI BSA. Le secrttaire britannique aux colonies, Joseph Chainber- Inin. avait été officieusement averti de ce qui se prltpnrait. et dut il la chance de n'être pas lui-nieme impliqué dans 1':iffaire. Toutefois, le Royaume-Uni ktait ii cette époque engagé dans une guerre au Soudan, et n'était pas disposé i en Faire une autre dans le sud de l'afrique. Les relations entre les Boers et les Britanniques s'ttaient néanmoins dtgrndées A tel point qu'une déclaration de guerre n'ttait manifestement plus qu'une question de temps. Peu après l'incursion de Jameson. les Ndebeles et les Shonas se soulevbent contre 1;i doinination de la BSA et leur mou\rement fut rtprimé avec beaucoup de vigueur et de briit:ilitp. Si l'hile de Rhodes ne fut pas conipliitenient kclipskc aprt:s ccs dcus évgnemeiits, c'est essentiellement 11 c;i~ise du pacte qu'il avait conclu avec Chainherlain et avec Alfred Milner. En 1897, Milner fut nomnié haut-commissaire britannique Li 1;i colonie du Cup. et Rhodes sortit de sa disgriicc politique pour prendre la tête du Parti progressiste. Tous deux étaient foriciérement partisans d'ctendre la domiriation britannique et impatients de régler dtfiiiitiwment le problkmé cili Tranav:inl. qui était sans aucun doute 1'1 I'tpoque la région la plus riche de I'Afriqiie australe. L;i situation se polarisa. Aii Trarisvaal. le principal journal anglais fut interdit et Paul Kruger. dorit le programme i-tait dinmétralemerit opposé aux vistes de Cecil Rhodes. l'ut réélu prkident. Les Boers voyaient en Rhodes la persoiiiiificntioii de tout cc qui nieiiaqit IC mode de vie pour la sauvegarde ducluel ils avaient combattu pendant des centaines d'aniitcs (Kruger l'appelait <<I;i malt-

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