INDICES DE RÉUSSITE. Appréhender simplement les méthodes, la physique et la chimie... Au-delà de la. les autres. Richard FOUQUIER Prothésiste dentaire

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1 Richard Fouquier Prothésiste Dentaire Homme de l'art Appréhender simplement les méthodes, la physique et la chimie.... ' Au-delà de la f l B B S '3 les autres INDICES DE RÉUSSITE Richard FOUQUIER Prothésiste dentaire Richard Fouquier est né le 29 avril 1956 en région parisienne. Après un baccalauréat scientifique il se lance dans un DEUG de physique chimie pour finalement s'intéresser de plus près à la prothèse, en 1978 il passe son CAP, et n'arrêtera plus d'approfondir ses connaissances enchaînant les diplômes, BM4 en 1982, Degree in Dental technologies 1997 (Londres), D.U. de Maxillo en Il multiplie les interventions lors de stages et de conférences, il est également vice-président du Club français de Céramique Dentaire. Richard Fouquier a dirigé plusieurs labos en France avant de s'expatrier de 2000 à 2003 dans un cabinet de prosthodontistes à Portland (Maine, USA), où il a eu l'occasion d'être en contact direct avec les patients. Depuis, Richard est revenu en France où il a crée en 2004 le laboratoire RVF à Gap, puis à Embrun depuis fin L'identification standard de la teinte est un acte banal dans notre activité quotidienne, mais comment faire une dent exacte ou au moins acceptable alors que la bonne reproduction d'une couleur n'est pas chose aisée, d'autant plus que l'information de teinte n'est pas forcément toujours correcte... En fait il y a beaucoup d'autres paramètres à satisfaire qui pourront atténuer, voire masquer une erreur de teinte, à la prise comme à la reproduction. Une fois ces paramètres clairement identifiés, il suffira de les relever, de plus leur exécution est plus facile à mener que la teinte elle-même. Nous vous proposons donc dans cet article de décrire ces autres paramètres qui vous aideront à remplir au mieux le contrat de la teinte. Tech. Dent. N /08 27

2 Homme de l'art I La nature propose l'harmonie... s' V * ' 1» V ^, /' H 2...mais parfois aussi le désordre a-.» S* ' V», V.» ê «s - l" o. * - k : >\",v»», c> i v t $ I» -.v a v y- s**. a f»v \ IÉTAT DE SURFACE : LA TEXTURE PRIMAIRE La nature compose de façons différentes toutes les dents même si on peut identifier plusieurs familles, et malgré le polissage naturel dû au vieillissement, ces différences ne seront pas effacées. La perfection et la pureté de formes «harmonieuses» (photo 1) est-elle plus attrayante qu'une irrégularité naturelle (photo 2)? Ces différences se retrouvent aussi parmi les dents avec les mêmes extrêmes (photos 3, 4 et 5). Il nous est donc impossible d'ignorer que la vraisemblance, le mimétisme, passeront inévitablement par la reproduction de ces aspects qui sautent aux yeux et nous devrons nous attacher à les reproduire aussi fidèlement que possible (photos 7 à 14). 28 Tech. Dent. N /08

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4 Homme de l'art LA BRILLANCE, TEXTURE SECONDAIRE L-iï - Indépendamment de l'état macroscopique de surface que nous venons de voir et qui n'a pas d'influence sur la brillance, il faut identifier l'aspect brillant ou mat de la dent. La réflexion lumineuse, ou l'absorption lumineuse qui nous renvoie l'image d'un objet observé n'est pas fonction du relief accidenté ou lisse du plan regardé. En effet, à des défauts de surface visibles, s'associent des rugosités microscopiques de l'émail, qui absorbent et diffractent la lumière, donc la luminosité. Une lumière transmise au travers d'un corps transparent en abaisse la valeur. Une lumière appliquée à un corps opaque est absorbée et lui donne une valeur augmentée. Une surface micro-irrégulière ou poreuse nous fera percevoir, pour une même couleur de base, une valeur plus élevée, ce qu'un 30 Tech. Dent. N /08

5 Ho m m e de l'art spectrophotomètre, d'ailleurs, est incapable de détecter. C'est d'ailleurs une manière en bouche, d'«ajuster», par polissage ou dépolissage le niveau de valeur d'une dent céramique ou d'une dent naturelle, et donc son intégration si nécessaire. Commentaire : Cette altération microscopique de surface est l'un des principes du blanchiment amellaire (par l' ). Alors, quand l'œil ne peut pas tout voir, la macro-photo zoomée permet de distinguer ce micro-état de surface de la dent ou de la céramique et d'aider ainsi à l'analyse en finesse de la justesse de la combinaison texture de surface + lustre de surface (photos 15 à 23). Une légère différence peut exister alors que l'observation oculaire est acceptable (photos 24 et 25), le résultat sera alors insuffisant pour être parfait, notamment dans des situations d'éclairages particuliers, angle, type et intensité de la source lumineuse, de ce fait une correction au fauteuil ou au labo devra être réalisée (polissage ou dépolissage). Tech. Dent. N /08 31

6 Homme de l'art A. TRANSLUCIDITÉ La pénétration de la surface par la lumière éclaire le corps intérieur de la dent et révèle ses éléments morphologiques profonds en le traversant. Ainsi la lumière peut révéler dans la dent naturelle un noyau dentaire opacifié soit par la dentine soit par la zone interne de l'émail (photo 26). Cette translucidité permet de savoir de quelle façon devront se répartir les masses et les personnalisations internes de la dent prothétique, travail de gestion lumineuse très difficile en céramique (photos 27 et 28). Cette translucidité ainsi reproduite apporte un peu de gris, tout en permettant de «diffuser» une «atmosphère» cou- 32 Tech. Dent. N /08

7 Homme de l'art "Les supports ou armatures ont un rôle de réflexion lumineuse important et les «nouveaux» matériaux comme la zircone doivent être traités d'une manière ou d'une autre pour renvoyer un fond de teinte naturel. " leur qu'une masse de teinte dense ne permet jamais (photos 29 à 31). Les supports ou armatures ont un rôle de réflexion lumineuse important et les «nouveaux» matériaux comme la zircone doivent être traités d une manière ou d'une autre pour renvoyer un fond de teinte naturel. Tech. Dent. N /08 33

8 fjomme de l'art LA COULEUR SUGGÉRÉE "Il faut absolument Au-delà de la composante couleur de base relevée (surtout dentinaire) et de la teinte interprétée en une combinaison de différentes masses, une notion sous-jacente de couleur dominante surgit de cette combinaison de masses et de luminosités. Il faut absolument identifier et noter cette couleur suggérée sous forme d'impression globale (photos 37 à 42) car elle influencera notre perception subjective (spontanée) du résultat. identifier et noter cette couleur suggérée sous forme d'impression globale" I 34 Tech. Dent. N /08

9 ffom me de l'art 43 Teinte dentine A3,5 qui donne l'impression d'une dent A3. Ici le praticien pourra constater un A3 et prescrire une dent céramique toujours insatisfaisante. "Toute dent A3,5 faite alors en A2 sera fausse. Il y a de nombreux pièges de ce type, par exemple entre D3 et A2. " NIVEAU DE VALEUR Comme nous venons de le voir, il est possible d'ajuster légèrement le niveau de valeur par un traitement de surface, mais il vaut mieux bien cerner dès le départ et au plus près la proportion de gris dans la teinte plutôt que de compter sur ces retouches ultérieures. Les teintes de grade 1 (Al, Bl, Cl, D2) ont un niveau de valeur logiquement plus élevé puisque plus claires, que des teintes de grade 4 (A4, B4, C4, D4). Cependant on peut être confronté à un cas Al de valeur abaissée (par un état de surface, par un incisai bleuté...) ou un cas A4 de valeur élevée. Reste à savoir si c'est en raison de la structure (surface densité) ou si c'est bien la couleur ou «chroma» qui réfléchit plus ou moins d'intensité lumineuse. De plus un A3,5 de valeur élevée ressemblera furieusement à un A3 (photo 43) mais n'en sera pas, et pourra être un A3,5 avec beaucoup d'incisal lumineux et être pris pour un A2. Toute dent A3,5 faite alors en A2 sera fausse. Il y a de nombreux pièges de ce type, par exemple entre D3 et Al (photo 44). Tech. Dent. N /08 35

10 fjomme de l'art Dans le cas de dents à valeurs extrêmes provoquées soit par une opacité blanche profonde (valeur haute), ou à l'inverse par une forte translucidité, il est impossible de prendre ou relever une teinte dentinaire de référence. L'objectif devient alors d'obtenir une valeur plus qu'une teinte. Il est nécessaire de tricher en utilisant uniquement des masses et des cuissons visant un objectif de lumière plutôt que de couleur (photos 45 à 49). CONCLUSION Ici se termine notre «saga» sur le relevé des informations nécessaires à l'élaboration des teintes. L'analyse des indices utiles à l'intégration de la prothèse ne s'arrête pourtant pas là. Il faudra encore apprécier de quelle façon concevoir et créer émergences, bombés, extensions de Ce lier, embrasures, lignes de contact, pontiques, dissymétries, proportions occlusales, et autres caractérisations qui vont parfaire le résultat et rendre le «contrat» teinte moins pressant. En effet, s'ils sont bien reproduits, l'œil de l'observateur ne butte pas sur un rythme morphologique peu naturel voir artificiel et il n'a pas l'opportunité de chercher ce qui le 36 Tech. Dent. N /08 choque et donc de s'attarder à l'observation de la teinte. Alors avec tous ces facteurs de mimétisme révélés et pris en compte nous pourrons enfin tenter de faire des dents et non plus des prothèses. Je vous proposerai à la fin de cette série des schémas de modelage simples, en accord avec des relevés de ce type pour confirmer s'il en est besoin, la réelle faisabilité de cette méthode. Alors...à bientôt! Richard Fouquier Prothésiste dentaire Embrun