Toi qui, les dents serrées, avançait sans savoir où aller, Toi qui voyais les tiens humiliés, Et sentais ton cœur s emballer,

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Jean-Philippe Faubert
il y a 7 ans
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1 Toi qui, les dents serrées, avançait sans savoir où aller, Toi qui voyais les tiens humiliés, Et sentais ton cœur s emballer, Tu n avais même plus la force de rêver Tu n avais qu une envie : te révolter, Mais tu étais si fatigué, si déchiré, Au milieu de tes frères affamés, De ces corps qui s entrechoquaient Avant de se faire massacrer Tu aurais préféré un monde de beauté Mais à la place, tu as vu le monde s écrouler Ce train les mène à la mort, Leurs regards sont vides,

déchiré, Au milieu de tes frères affamés, De ces corps qui s entrechoquaient Avant de se faire massacrer Tu aurais

2 Leurs visages éteints, Leur désespoir est gravé sur leurs faces. Ils sont immobiles, affamés, fatigués Face aux jours interminables. Le silence règne mais leurs cœurs gémissent. Ils attendent, attendent de revoir un jour le jour. Tous anéantis, aucun n aurait la force De se battre et de rester debout. A quoi bon puisque la mort les attend au bout? Je pense à vous tous, Vous à qui l on a désappris la confiance,

Le silence règne mais leurs cœurs gémissent. Ils attendent, attendent de revoir un jour le jour.

3 Vous qui avez subi l insolence Vous à qui l on a arraché l espérance, Vous qui avez été condamnés à l errance, Vous qui avez dû vous habituer à la souffrance Vous qui avez fini par être fatigués de votre existence Vous qui avez attendu la mort comme une délivrance JohanaMusitelli Les trains partirent, Alors votre cœur fut déchiré Et il en jaillit votre âme de combattant. Il fallait se rebeller.

votre existence Vous qui avez attendu la mort comme une délivrance JohanaMusitelli Les trains

4 Les dents serrées, les poings fermés, Il fallait avancer, se venger. La France vous attendait, Les yeux grands ouverts. La nuit vous engloutit. L angoisse de la mort, La peur, Le sang Etaient vos pires ennemis. Le temps passait. Il fallait agir Avant de mourir. Vous qui avez servi la France, Et qui avez su résister pour elle Dans le froid et l angoisse,

L angoisse de la mort, La peur, Le sang Etaient vos pires ennemis. Le temps passait.

5 Vous qu on a privés de la joie de vivre Pour vous plonger dans la noirceur Vous dont les yeux se sont emplis de tristesse Vous dont les oreilles ont entendu tant de cris Vous dont le visage s est figé d effroi Vous à qui l on a retiré le nom Vous qui avez cependant dominé toute cette souffrance Et qui avez choisi la résistance Je vous félicite aujourd hui pour le courage Dont vous avez fait preuve Dans votre vie Pour que la nôtre puisse être libre Je refuse la peur, les larmes. Je refuse de mourir immobile, Dans un monde ravagé, déchiré.

dominé toute cette souffrance Et qui avez choisi la résistance Je vous félicite aujourd hui pour le courage Dont vous avez fait preuve

6 Je refuse les jours interminables à me battre. Je refuse la faim, le froid. Je refuse la souffrance sur tous ces visages, Et cette peur bleue dans leurs yeux. Je refuse ces mensonges. Je refuse le sang, les crimes. Je refuse cette torture sans limite. Je refuse ces massacres dans un silence étouffant. Je refuse la mort, tout simplement. Léa Montet Vous qui avez passé votre enfance dans un silence étouffant Vous qui avez subi la malchance au fil du temps

Je refuse le sang, les crimes. Je refuse cette torture sans limite.

7 Vous qui avez refusé la dépendance Vous qui avez rêvé les yeux grands ouverts d une France libre Vous qui avez senti le froid maudit parcourir votre chair vide Vous qui avez eu un numéro noir tatoué sur votre corps Vous qui avez été déchiré par une souffrance sans limite Vous qui avez survécu à l odeur nauséabonde de la mort, C est grâce à vous que je mesure le sens du mot «résistance» C est à travers vous que je me relie à l histoire de la France. Je suis fatigué, fatigué de résister.

par une souffrance sans limite Vous qui avez survécu à l odeur nauséabonde de la mort, C est grâce à vous que je mesure le

8 J ai cette angoisse dans mon corps, tu sais, Celle d avoir le cœur déchiré. J ai tellement peur de la mort. Mais je me refuse de tomber. Alors j attends, immobile. Je vois mon sang couler. Le bruit autour de moi se rétrécit, Mais, les dents serrées, je me dis qu il faut me relever. Laetitia Vous qui avez subi toutes ces souffrances,

Alors j attends, immobile. Je vois mon sang couler.

9 Vous qui avez vu mourir votre enfance, Vous à qui on a infligé tous ces maux, Vous qui avez été traités comme des animaux, Vous qui avez su gardé confiance, Vous qui avez rejoint la Résistance, Je vous remercie D avoir changé nos vies Elisa Bizig Vous qui vous êtes sentis trahis Vous qui avez voulu vous venger

confiance, Vous qui avez rejoint la Résistance, Je vous remercie D avoir

10 Vous qui êtes restés debout Immobiles, fatigués, déchirés, écoeurés Vous qui avez connu le froid, la faim, la soif Vous qui avez enduré la souffrance Vous qui ensemble avez combattu Vous qui avez connu la solitude Vous m avez touchée, Moi qui comprends vos cris dans votre silence étouffant Moi qui n oublierai pas votre âme révoltée Moi qui continuerai de résister. Camille Yvars Vous avez refusé qu un monde s écroule Vous avez survécu dans le noir, la peur, l angoisse Vous avez enduré des souffrances sans limites

cris dans votre silence étouffant Moi qui n oublierai pas votre âme révoltée Moi qui continuerai de résister.

11 Vous vous êtes battus pour être libres Vous vous êtes vengés de ceux qui vous ont menti De ceux qui vous ont trahis. La France libre était votre âme et votre chair Vous avez refusé de l abandonner à un monde déchiré Vous vous êtes relevés et vous avez gagné. Ryan

La France libre était votre âme et votre chair Vous avez refusé

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