PREDICATION NARRATIVE D ACTES 8, POUR UN CULTE AVEC DE JEUNES CATECHUMENES (REMISE DES BIBLES AUX

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Angèline Rousseau
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1 PREDICATION NARRATIVE D ACTES 8, POUR UN CULTE AVEC DE JEUNES CATECHUMENES (REMISE DES BIBLES AUX 5èmes) ET/OU DE GRAND ENFANTS PASTEUR J.-B. LIPP (SEPTEMBRE 2012) (Sur la traduction de Parole de Vie) En ce temps-là, il n y avait pas de cartes ni de GPS, pour s orienter. Il y avait le soleil et puis les carrefours, et ça suffisait. Pour aller au Sud, comme Philippe, on prenait la route de Gaza. Du soleil et des carrefours : avec ça, on pouvait déjà aller un bout de chemin à la rencontre de l autre et même, parfois, à la rencontre d un inconnu En ce temps-là, il n y avait pas de natels ni de facebook, pour se rencontrer. Il y avait les appels directs et même, parfois, des appels indirects, par exemple quand l Esprit venait s en mêler. Et cela donnait de drôles de face à face, et même, parfois, une face blanche et une face noire dans la même histoire. Et derrière chaque face, tout un réseau d amis Dans notre histoire, il y a la face de Philippe, qui est un apôtre de Jésus. Et puis la face de l eunuque, qui est un haut fonctionnaire d une reine du nom de Candace, qui est carrément la reine d Ethiopie. Voyez-vous ça! C est grand, l Ethiopie, c est puissant, l Ethiopie, et c est même riche, l Ethiopie... Vous voulez une preuve que c est riche, l Ethiopie? L eunuque, qui est le responsable des richesses du royaume, a pu se payer un voyage culturel et religieux à Jérusalem dans son char privé. Un aller-retour de l Ethiopie à la Palestine en voiture individuelle. Et avec chauffeur, s il vous plaît! Eh bien oui, puisque, tout en roulant, il lit à haute voix un rouleau du prophète Esaïe, c est qu il doit y avoir quelqu un d autre pour conduire le char

2 En ce temps-là, il n y avait donc pas de cartes ni de GPS. Juste le soleil et les carrefours. Pas de natels ni de facebook. Juste des appels directs et parfois des appels indirects. Tenez, dans notre histoire, c est un ange du Seigneur qui appelle Philippe à prendre la route du Sud : «Pars vers le sud, sur la route qui va de Jérusalem à Gaza» qu il lui dit. Et l ange va même jusqu à préciser ceci : «En ce moment, il n y a personne sur la route.» Moi je trouve qu il y va un peu fort, l ange, quand il envoie l apôtre de cette manière. Si j avais été Philippe, je crois bien que je lui aurais répondu ceci : «Merci bien pour l inforoute, mais s il n y a personne, je ne vois pas l intérêt d y aller» Mais notre Philippe fait mieux que votre Lipp. Il y va, lui! Et même tout de suite Mais alors quoi?! C est même pas vrai qu il n y a personne sur cette route qui va de Jérusalem à Gaza!?! Philippe voit quelqu un. Il remarque bien que la voie est empruntée par une belle voiture tirée par un cheval. En principe, sur cette route, il y a des gens à pieds nus ou en sandales. Parfois un âne, quand on est riche Mais une «une cheveaux», c est plutôt rare, et c est même assez nouveau! (On imagine, à l arrière du véhicule, les fameuses lettre CD «Corps Diplomatique» ) Cet usager-là de la route de Gaza n est pas n importe qui! On l a dit. C est quelqu un qui pourrait bien être le numéro deux de toute l Ethiopie. Il sait compter, puisqu il gère toutes les richesses de la reine Candace! Mais en plus, il sait lire dans une langue étrangère! Et ça, pour le savoir, il a fallu que Philippe, après avoir ouvert les yeux, se mette à courir et surtout qu il se mette à ouvrir les oreilles

3 «Il te faut y aller», lui avait dit l Esprit! «Il te faut te rapprocher de cette voiture.» Philippe a couru (et c est pas facile derrière un char tiré par un cheval). Et puis il a entendu quelque chose Non, non, il n y a pas que le cloc cloc cloc cloc du cheval. Non, non, il n y a pas que le cr cr cr des roues. Il y a encore comme une musique qui sort de la bouche de cet homme venu d Afrique et qui s en retourne en Afrique. Et Philippe n en croit pas ses oreilles! La sorte de musique qui sort de la bouche de l Ethiopien, ce n est pas une musique typique de son pays!? Au contraire. C est une musique qu il connaît bien, lui, Philippe, puisque c est sa musique à lui, l apôtre. C est la musique sacrée du texte biblique, en hébreu. Et voilà comment résonne cette musique du texte d Esaïe que l Ethiopien essaie tant bien que mal de déchiffrer sur un rouleau (translittération phonétique, où le ch se prononce comme en allemand) : nigasse weuhou naané weulo iftan piou kassé latévach iouval oukerachél lifné godzedzéia néélama weulo iftach piou «Nom d un apôtre!», c est bien de l hébreu!?! Et en plus, c est un passage du prophète Esaïe (53, v.7)! Et même que l Ethiopien le lit plutôt bien, ce passage! Avec les accents au bon endroit. Et même une voix qui donnerait au texte son côté, son côté tragique! Apparemment, le Ministre de la reine Candace a des dons exceptionnels! Il semble maîtriser une langue étrangère difficile Mais Philippe se dit que peut-être, le lecteur étranger, aurait besoin de comprendre le sens de ce qu il lit. Savoir lire, c est bien. Savoir lire un texte sacré, c est mieux. Savoir lire un texte sacré dans une autre langue, c est encore mieux. Mais ça ne suffit pas de le lire comme une belle musique! Encore faut-il que cette musique soit entendue pour ce qu elle est

4 Mais au fond, qui dit que l Ethiopien ne comprend pas ce qu il lit? Oui, mais, en même temps, qui dit que l Ethiopien comprend vraiment ce qu il lit? Philippe ne le sait pas. Il ne peut pas en juger. Au fond, il n y en a qu un, qui puisse répondre à cette question. Mais oui, c est lui, l Ethiopien, c est lui qui pourra le mieux répondre à cette question. Alors Philippe se lance à l eau (une première fois!). Il y va : «Est-ce que tu comprends ce que tu lis?» C est quand même gonflé d interpeller un homme qui sait lire de cette manière! Peut-être que Philippe va se prendre une réponse du style : «Dégage, dégage, je ne t ai rien demandé!» Mais c est le contraire qui se passe. Le ministre de la reine semble plutôt reconnaissant qu on ait osé la lui poser, cette question. Et même disposé à en savoir plus : «Comment est-ce que je peux comprendre, si personne ne m explique?» «Comment est-ce que je peux comprendre, si personne ne m explique?» Et c est alors que la question devient invitation à monter dans le char et que le voyage devient partage. C est assez émouvant, je trouve, de voir ces deux hommes côte à côte devant le même rouleau, et qui essaient d un faire autre chose qu une musique qui sonne bien! D ailleurs, à y regarder de près, la musique du texte ne fait pas tant de bruit que ça. Au contraire, le texte parle de silence, de silence et puis même de mort. Les deux hommes lisent et relisent ensemble ce que dit le rouleau d Esaïe (53, vv. 7 et 8) : «Il est comme un agneau qui ne crie pas quand on lui coupe la laine. Il garde le silence Qui pourra parler de ses enfants? Personne! On l a fait mourir!» Les deux hommes lisent et relisent ensemble ce que dit le rouleau d Esaïe. Et l Ethiopien de s arrêter pour demander à son autostoppeur : «S il te plaît, dis-

5 moi : le prophète parle de qui? De lui-même ou de quelqu un d autre?» Alors Philippe explique. Et tout ce que nous dit l histoire, c est que Philippe en vient à parler de ce quelqu un d autre qui s appelle Jésus. Philippe arrive à faire parler le silence de cette musique. Il arrive même à parler de cette mort comme d une Bonne Nouvelle! Philippe arrive à expliquer que tout ce passage, si sombre et dramatique, tout ce passage est une Parole de Vie. Non, mon cher, je te l assure, ce n est pas une parole de mort! Et moi, Lipp, j aime bien que l histoire de la rencontre des deux hommes avec le texte ne soit pas développée. J aime bien cette rencontre des deux hommes, où les explications de Philippe ne sont pas précisées ou catéchisées. Il y a juste cette mention : «Philippe prend la parole. A partir de ce passage des Livres Saints, il annonce à l Ethiopien la Bonne Nouvelle de Jésus.» Et là-dessus, chemin faisant, alors qu ils arrivent près d un point d eau, c est l Ethiopien qui prend la parole et demande le baptême : «Voici de l eau, qu estce qui empêche que je sois baptisé?» Et le baptême se fait, tout simplement! En ce temps-là, il n y avait pas de credo. En ce temps-là, il n y avait pas de photos. Juste des gens qui étaient face à face. Et puis surtout, des gens qui étaient face au texte de la Bible. Après tout, ça me fait quand même penser à facebook. Parce qu il y a la face (face), et puis le livre (book). Parce qu il y a des amis, et puis des amis avec les amis. Parce qu il y a de la discussion. Et que la discussion n est jamais finie.

6 Oui, après tout, c est un peu comme facebook. La face. Le livre. Le face à face avec les amis. Le face à face avec le Livre Alors je me dis que c est peut-être cela qui vous attend, au début de cette nouvelle année de catéchisme ou de culte de l enfance : un face à face les uns avec les autres. Un face à face avec le Livre. Un face à face qui n est pas expliqué. Un face à face qui n est en tous cas pas explicable. Mais c est un face à face qui fait que ce vieux texte devient une Parole de Vie! En ce temps-là, il n y avait pas de cartes ni de GPS. Pas de natels ni de facebook. Mais il y avait le soleil et les carrefours. Les appels directs et puis les indirects, quand l Esprit s en mêlait. Et moi, j en suis sûr, le texte et toujours là, et l Esprit aussi Bonne route avec ta Bible! Amen

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