Provenance : Exposition : Bibliographie : Collection particulière, Bordeaux (par héritage).

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1 Charles Landelle (Laval 1821 Chennevières sur Marne 1908) Enfant d'aïsaoui (charmeur de serpents), Tanger 1866 Signée, datée et localisée en bas à droite : «Tanger / Ch Landelle 1866» Huile sur toile, 65 x 38 cm, dans son cadre d'origine Provenance : Collection particulière, Bordeaux (par héritage). Exposition : Exposition universelle de 1867 à Paris. Salon des Amis des Arts de Bordeaux en Bibliographie : Catalogue général de l'exposition universelle de 1867 à Paris, n 399. Catalogue du Salon des Amis des Arts de Bordeaux, 1868, n 380. Né en 1821 à Laval, Charles Landelle s installe à Paris à l'âge de quatre ans, puis intègre l École Royale des Beaux-Arts en 1837 comme élève de Paul Delaroche et Ary Scheffer. Au début de sa carrière, Landelle peint plusieurs portraits pour subvenir à ses besoins. Très influencé par la

2 peinture italienne après des voyages dans le Sud de la France et en Italie, il copie quelques toiles des grands maîtres de la Renaissance au Louvre. Médaillé au Salon dès ses premières expositions pour Fra Angelo recevant les inspirations de Dieu (1842) ou Sainte Cécile (1848), il s'illustre par des sujets religieux et historiques qui lui permettent de gagner la reconnaissance de la haute société de son époque. Ses succès critiques au Salon lui assurent vite de nombreuses commandes d État, notamment Le Repos de la Vierge (Ill.1) en 1854 qui lui vaut d'être décoré de la croix de Chevalier de la Légion d'honneur. L'artiste embrasse donc une carrière de peintre officiel entre commandes d État et portraits de membres de la haute société. Capable de s'adapter au goût et aux modes de son temps, Landelle gagne vite une notoriété qu'il sait entretenir, n'oubliant jamais d'offrir un portrait ou une toile à ses bienfaiteurs. Dans la deuxième partie de sa carrière, après que sa carrière officielle se fut quelque peu essoufflée, l'artiste effectue de nombreux voyages au Maroc, en Égypte, en Algérie et se consacre à l'orientalisme qui occupera une grande part de sa production jusqu'à sa mort en Ill.1: La Vierge au Repos. 1,59 x 1,59 m, Huile sur toile. Signé et daté: Ch. Landelle, Église Saint-Germain-l'Auxerrois, Paris La peinture orientaliste de Landelle présente deux facettes distinctes entre lesquelles il alternera tout au long de sa carrière : La mise en scène d'un Orient fantasmé et la retranscription, quasi-journalistique d'éléments vécus au cours de ses voyages.

3 Ayant toujours cultivé le goût du pittoresque, Landelle représente un orientalisme de pacotille avant même de se rendre en Afrique. Il déguise ainsi des modèles parisiens en tenues orientales pour sa Femme Fellah (1866, aujourd'hui détruite) qui est achetée par l'empereur sur ses fonds personnels et que dont Landelle fit vingt-trois répliques. Après s'être rendu sur place, une partie de sa production reste en accord avec la mode et les attentes mondaines qui cherchent une représentation idéalisée de ces terres inconnues. Ill.2: Jeune fille aux oranges. 111,5 x 76 cm, Huile sur toile. Alger Drouot 2009 Ill.3: Jeune fille à l'aiguière. 48,5 x 31,5 cm, Pastel. Drouot 1997 L'orientalisme de Landelle ne se limite cependant pas à ces commandes mondaines et peut prendre une dimension plus naturaliste lorsqu'il peint ses impressions et cherche à montrer l'univers qu'il découvre au cours de ses voyages au Maroc, en Égypte et en Algérie. S'attachant à représenter des scènes typiques du quotidien sans les idéaliser, il peint plusieurs toiles sur le vif comme la Femme de Boghari (1880, musée de Rouen) ou reproduit ses impressions dans des compositions dont le réalisme cru diffère de ses œuvres précédentes, comme L'aveugle de Biskra (Ill.).

4 Ill.4: L'aveugle de Biskra. 2,205 x 1,555m, Huile sur toile. Signé et daté en bas à gauche: Ch. Landelle, Biskra Laval, Musée du vieux chateau. Dans cette lignée, l'enfant d'aïsaouï représente une des premières impression d'orient peinte par l'artiste. La toile a en effet été exécutée en 1866, lorsque Landelle accompagne le Baron Aymé d'aquin, ministre de Napoléon III, dans une mission auprès du Sultan du Maroc à Fez qui constitue son premier voyage de peintre orientaliste. Abandonant pour la première fois sa théâtralité habituelle et les canons occidentaux, la toile fait preuve d'un réalisme saisissant par la pose de l'enfant qui ignore le spectateur et ne semble pas prêter attention à ceux qui le regardent. La neutralité du fond ainsi qu'un décor et des habits très épurés affranchissent la composition de tout artifice. Il peut alors être mis en relation avec les quelques autres toiles qu'il a exposé au retour de ce voyage : Les Thalebs marocains recopiant les tables de la loi, présenté au Salon de 1866 ou Les prisons de Tanger, exposé avec notre tableau à l'exposition Universelle de Paris la même année.

5 Ill.5: Le prisonnier de Tanger, l'eau. 58 x 39cm, Huile sur toile, Drouot (2004). Peintre officiel et mondain, Charles Landelle a connu la fortune et le succès au cours de sa carrière pour avoir produit une œuvre en accord avec les attentes de son époque. Mais au cours de ses nombreux voyages, il a également peint avec fidélité les images qu'il voyait en Afrique, faisant de lui un véritable peintre orientaliste. Bibliographie : Charles Landelle, : exposition rétrospective, 25 juin-13 septembre 1987, Laval, Musée du Vieux-Château et Chapelle Saint-Julien. L'appel du désert : les peintres voyageurs en Algérie, : exposition, Musée du Vieux-Château, Laval, 29 novembre er mars Ambroise Duchemin