IEP de Toulouse Mémoire de recherche présenté par Mlle Quitterie Berterreche de Menditte Directeur du mémoire : Jérôme Viguier Date : 2013

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1 IEP de Toulouse Mémoire de recherche présenté par Mlle Quitterie Berterreche de Menditte Directeur du mémoire : Jérôme Viguier Date : 2013 Sujet : L attitude de l Eglise catholique espagnole vis-à-vis de la mémoire de la Guerre civile et de la Dictature.

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3 3 IEP de Toulouse Mémoire de recherche présenté par Mlle Quitterie Berterreche de Menditte Directeur du mémoire : Jérôme Viguier Date : 2013 Sujet : L attitude de l Eglise catholique espagnole vis-à-vis de la mémoire de la Guerre civile et de la Dictature.

4 4 Tables des matières Chapitre 1 : L attitude actuelle de l Eglise catholique espagnole : béatifications, refus de demander pardon et victimisation...p.15 Section 1 : Une attitude rappelant inexorablement les alliances du passé...p.16 I-Les béatifications et canonisations : l émergence d une «martyrologie» ravivant les plaies du passé...p.17 A/ Béatifications et canonisations durant le Pontificat de Jean-Paul II...p.18 B/ Béatifications durant le pontificat de Benoît XVI C/ Béatifications à venir sous le pontificat du pape François...p.19 II- des rappels du passé franquiste de l Eglise...p.20 A/ Une attitude faisant resurgir les vieux démons de l Espagne...p.21 B/ Amendement de la Loi de récupération de la mémoire historique...p.23 III- davantage ravivés par le rôle des papes lors de ces cérémonies...p.24 A/ Un statut de béatifiés ou canonisés rappelant les dénominations du passé et l attitude d alors du Vatican B/ semblant vouloir ranimer les mises en accusation voulues autrefois par le camp franquiste...p.29 Section 2 : Une martyrologie et une attitude générale controversées...p.30 I-Les grandes critiques suscitées par les cérémonies de béatifications et canonisations...p.31 A/ Des cérémonies politiquement incorrectes...p.32 B/ Deux mémoires politiques en lutte pour l établissement de vérités propres ou réelles...p.33 C/ Une béatification apolitique selon les dires de l Eglise...p.37 II-Pourquoi l Eglise accorde son pardon mais ne demande pas à être pardonnée...p.33

5 5 A/ Une Eglise semblant clémente envers ses bourreaux mais ne se reconnaissant pas de péchés B/ Une Eglise focalisée sur la Guerre civile, époque de ses souffrances...p.44 III-Une mémoire réunissant les caractéristiques des mémoires de deux périodes du passé espagnol...p.48 A/ Mémoire de l Eglise catholique espagnole et mémoire de la Transition : la prédominance du silence...p.49 B/ Mémoire de l Eglise catholique espagnole et mémoire du franquisme : commémorations, accusations et dissimulations...p.54 Chapitre 2 : Une attitude présente qui trouve sa source dans le passé : une Eglise ne voulant pas assumer les liens meurtriers d autrefois, accusant pour éluder ses méfaits, pour qu on les oublie et qu on se focalise sur autre chose...p.59 Section 1 : Comprendre les béatifications et l accusation sous-jacente contre les républicains...p.60 I-Une faute républicaine impardonnable A/ La perception républicaine : l Eglise, une ennemie à éradiquer...p.61 B/ jusqu à un certain point...p.64 II-La tentation franquiste...p.66 A/ L alliance relativement tardive de l Eglise avec le franquisme, une opportunité pour les putschistes...p.67 B/ Les facteurs de déclenchement de ce ralliement origines des rancœurs d aujourd hui...p.69 Section 2 : L Eglise, coupable d oublier son implication passée...p.74 I-Le national-catholicisme, une idéologie proche du totalitarisme...p.75 A/ La collusion de l Eglise et de l Etat B/ Symboles et lieux de mémoire : les deux instruments essentiels

6 6 de l instauration d une mémoire ecclésiastico-étatique...p.79 C/ Pouvoir coercitif du franquisme religieux et instauration de la peur...p.83 II-L Eglise cléricale des puissants, une trahison de la foi et de l Eglise du Christ p.86 A/ La vision de José Bergamín, un fervent croyant rejetant une Eglise renégate...p.87 B/ Une trahison majeure envers les enfants de Dieu...p.90 Chapitre 3 : Une dissociation entre plusieurs Eglises en Espagne s opposant à l unité décisionnelle et visuelle de l institution...p.96 Section 1 : Des Eglises catholiques dissidentes : Une Eglise espagnole protéiforme? I-Deux Eglises au passé et à l attitude quelque peu divergentes...p.97 A / Des faits et des personnages distincts B/ Explications de ces particularités basque et catalane...p.104 II-Eglises basque et catalane dans le présent : des différences encore perceptibles..p.109 A/ l Eglise basque : une mémoire ouvertement différente B/ L Eglise catalane : un discours parfois divergent...p.110 Section 2 : Bravant critiques et sécularisation, l Eglise espagnole impose une attitude mémorielle propre...p.112 I-Une Eglise désemparée?...p.113 A/ La séparation de deux institutions traditionnellement liées : une Eglise devenue impuissante? B/ Une sécularisation menaçante...p.114 II-Une Eglise ayant su se reclasser et évoquer sa propre politique mémorielle...p.115 A/ Le rôle resté prépondérant de l Eglise...p.116 B/ Dépasser la sécularisation par l omniprésence politique...p.118

7 7 Le 18 juillet 1936, éclatait la Guerre civile en Espagne, qui allait opposer le camp franquiste, assez rapidement rejoint par une grande partie de l Eglise catholique, au camp républicain, légalement porté au gouvernement à la suite de sa victoire aux élections générales du 16 février. Trois ans plus tard, la victoire du camp franquiste rebelle marquait le début d une dictature qui durerait plus de trente-cinq années et dont les conséquences se font encore ressentir aujourd hui. Dès le début, il s était agi pour les vainqueurs d imposer une mémoire de la Guerre civile, fondée sur l idée que le communisme était un monstre laïque contre lequel il fallait mener une croisade providentielle, au nom de Dieu, et par la suite sur l exaltation des vainqueurs et la nécessité d annihiler physiquement et moralement les vaincus. Cette mémoire évolua et durant la Transition, la société espagnole établit un «pacte de silence» visant à mettre de côté les rancœurs et à amnistier pour entrer dans un processus de paix démocratique. Mais cette amnistie marquée par une disposition légale en octobre 1977, perçue comme une «ley de punto final» 1 ne fut en aucun cas synonyme d amnésie et de fait, on assiste aujourd hui à la renaissance de la volonté de revenir sur le passé, mais cette fois pour réhabiliter les grands perdants de la Guerre civile et les opprimés de la dictature. En effet, depuis les années 1990, le processus de récupération de la mémoire historique est devenu un sujet central de l agenda politique, traduisant l existence d un «passé qui ne passe pas» 2. Comme le déclarait José María Carrascal dans un article du journal ABC 3, «la Guerre civile n est pas encore finie. [ ] Elle continue à être livrée dans des livres, des articles, des conférences, des débats, avec la même ardeur, partialité et férocité de toujours. Parce que les vaincus réclament au moins la victoire morale et les vainqueurs ne la leur accordent pas. Dans toute guerre, la première victime est la vérité.» Et donc la mémoire. Et l importance accordée à la mémoire est due aux caractéristiques de celle-ci. Elle constitue un retour sur le passé, permettant de donner un sens au présent et de construire un futur grâce aux leçons qu elle donne. Elle est identité. Dans le livre «Memoria de la guerra y del franquismo» 4, Caroline P. Boyd la définit comme «le processus par lequel les individus construisent des récits personnels susceptibles de nourrir des identités aussi complètes 1 R. Vinyes, Asalto a la memoria. Impunidades y reconciliaciones, símbolos y éticas, Barcelone, Los libros del lince, 2011, p Julio Aróstegui, François Godicheau (Eds), Guerra civil. Mito y Memoria, Marcial Pons Historia, Casa de Velasquez, Madrid, 2006, p J.-M. Carrascal, 2011 «La guerra no ha terminado», ABC, 18 juillet. 4 C. P. Boyd «De la memoria oficial a la memoria histórica. La Guerra Civil y la dictadura en los textos escolares de 1939 al presente», in S. Juliá, dir., Memoria de la Guerra Civil y del franquismo, Madrid, Taurus, 2006, pp

8 8 qu efficaces.» Elle continue en écrivant «Sans mémoire, -c est-à-dire sans passé- les individus et les groupes ne peuvent ni donner un sens à leur existence présente ni envisager leur futur de manière rationnelle. La mémoire, tout comme l identité, est le produit d une création active ; grâce au souvenir et à l oubli sélectifs, les individus et les groupes transforment les actes arbitraires et la fragmentation de l expérience humaine en histoires compréhensibles, dans lesquelles les événements accumulés du passé déterminent l existence présente et créent des limites pour l action future.» De fait, cet apprentissage du passé constitue un instrument politique censé orienter les individus vers un futur distinct, grâce à la formation d une identité civique et sociale respectueuse de la démocratie et des droits de l homme. Pour Ricard Vinyes 5, la mémoire n est pas «une photographie qui reproduit l image immobile d une situation disparue» mais une «survivance de l Histoire» car «à travers la mémoire l Histoire continue de vivre et de concevoir les espoirs, les projets ou le découragement des hommes et des femmes qui cherchent à donner un sens à la vie, trouver (ou mettre) un ordre dans le chaos.» Ce retour à la mémoire oubliée des vaincus est donc une nécessité pour tous les individus en recherche d identité, nécessité d autant plus aiguë dans une société globalisée, où la perte de repères est fréquente. C est ce qu explique Carme Molinero dans «Memoria de la guerra y del franquismo» 6 lorsqu elle écrit : «La certitude moins affirmée au sujet du processus de modernisation et de l idée de progrès, l accélération et la complexité des changements qui sont en cours, c est-à-dire, en somme, la perte de points de référence, ont contribué à ce que les individus cherchent dans le passé des piliers d appui pour l affirmation de leur identité.» De même, il existerait un devoir de mémoire concernant le nombre et l identité des victimes franquistes, que l on peut reconstituer aujourd hui grâce à différentes études réalisées depuis les années Ce devoir est d autant plus important que les témoins directs de la Guerre civile se font de plus en plus rares, et recueillir leurs témoignages devient alors pressant. En effet, en 1975, déjà, le pourcentage des Espagnols ayant vécu la Guerre civile était de 30% 7. 5 Historien et professeur d Histoire à l Université de Barcelone. 6 C. Molinero, «Memoria de la represión o memoria del franquismo?», in S. Juliá dir., Memoria de la Guerra Civil y del franquismo, Madrid, Taurus, 2006, p J. Aróstegui, «La mémoire de la Guerre civile et du franquisme dans l Espagne démocratique», Vingtième Siècle, n 74, 2002, pp

9 9 Du fait de son pouvoir de socialisation, la mémoire constitue une arme symbolique, et elle a donc fait l objet d une utilisation massive tant par le régime franquiste par l imposition d un calendrier national-catholique, par l utilisation d une historiographie basée sur l idée de victoire providentielle du régime en croisade contre des «sans Dieu», par l instauration de plaques commémoratives et de lieux de mémoire rendant hommage au camp vainqueur que par le camp opposé notamment les exilés, plus libres d étendre leur vision des choses que les individus soumis à Franco et à l Eglise catholique espagnole, une mémoire intangible se voulant l essence de l Espagne véritable. Mais cette arme a été plus ou moins utilisée au cours du temps, puisque durant la Guerre civile, l Histoire «prit la forme d un mythe identitaire» 8, les républicains soutenant leur cause visant à défendre la démocratie contre le fascisme et les franquistes annonçant leur résolution de vaincre le bolchévisme, ce monstre froid menaçant la civilisation occidentale ; après cette Guerre, mémoire du franquisme et mémoire des républicains en exil s opposèrent, proposant deux récits mémoriels contraires. Néanmoins, en raison de la nécessité de paix démocratique imposée durant la Transition, la mémoire fut comme ensevelie, enfouie, mise de côté en attendant que démocratie se fasse, et qu il soit désormais impossible de revenir un tant soit peu au passé franquiste. De fait, si l historiographie de cette période a permis une plus ample connaissance des faits, elle n a pas remis en cause les cadres d interprétations des années passées et la mémoire a donc été stagnante, ignorée. C est dans les années 1990 que la mémoire revient sur la scène politique, par un retour au débat idéologique. Comme l écrit Paloma Aguilar Fernández dans «Memoria de la guerra y del franquismo» 9, le consensus de la Transition fut véritablement brisé lors de la champagne électorale de 1993, alors que le parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) était sur le point de perdre le pouvoir après trois législatures obtenues avec une majorité absolue. «Face à cette possibilité, les socialistes décidèrent de mener une campagne contre le PP [parti populaire] en arguant de leur imposture d origine, [accusation] que la gauche alimentait par l existence du passé franquiste de certains dirigeants du parti.» Cela généra une certaine crainte d un retour de la droite et donc du passé pré-transition. La société se mit donc en mouvement, évoquant la mémoire du passé afin de définir ce qu il convenait désormais d éviter. Ce mouvement se conjugua avec les initiatives prises par la troisième 8 M. C. Rodriguez, «Les abus de la mémoire au Vatican». 9 P. Aguilar Fernández, «La evocación de la guerra y del franquismo en la política, la cultura y la sociedad españolas», in S. Juliá, dir., Memoria de la Guerra Civil y del franquismo, Madrid, Taurus, 2006, p. 306.

10 10 génération post-guerre civile, celle des «petits-enfants de la guerre», plus revendicatifs et curieux de connaître le passé de leurs grands-parents, afin de rendre hommage à ceux dont l histoire faisait partie de leur identité. La mémoire connut donc diverses étapes, au cours desquelles s affrontèrent des récits antagonistes, déterminés par les identités politiques 10, par les différences de perceptions comme l écrit Reyes Mate dans Diccionario de memoria histórica 11, «il existe plusieurs types de mémoires [ ] il y [ ] a autant [de mémoires subjectives] que d individus qui se souviennent.» et par l analyse de diverses disciplines. Et l Histoire est la première des disciplines s intéressant au passé. Bien que mémoire et Histoire aient pu être considérées comme deux concepts bien distincts, au motif que la mémoire serait un réceptacle des souvenirs duquel il serait impossible d extraire des concepts généraux, en raison de la subjectivité des souvenirs, tandis que l Histoire, en tant que discipline scientifique objective, permettrait une analyse rigoureuse du passé ; ces deux termes ont pu être associés dans une même expression : la mémoire historique. La difficulté pour l historien cherchant à évoquer la mémoire est en effet considérable, puisque son devoir est alors de la transformer en histoire 12. Or la demande de mémoire est le fait d une partie des individus de la société à laquelle il appartient, et est influencée par les média : il doit donc garder une certaine distance objective pour mener à bien sa mission. De plus, celui-ci n a pas vécu les situations décrites, il effectue un travail de recherches lui permettant une connaissance indirecte des faits. Son défi est donc, bien qu il ne soit pas témoin direct, de comprendre et d analyser ces faits comme s il les avait vécus, tout en conservant la distance objective imposée par la discipline historique. C est donc l alliance des témoignages subjectifs des individus présents au moment des événements et le travail de nuances et d analyse objective de ces témoignages qui permet l obtention d une mémoire historique. L historien doit faire en sorte que sa discipline pénètre la mémoire, en d autres termes comprenne les faits ayant rythmé la vie politique et sociale de la société pour en tirer des leçons et ainsi améliorer le présent et préparer le futur. 10 F. Godicheau, La guerre d Espagne, de la démocratie à la dictature, Paris, Découvertes Gallimard, 2006, pp R. Mate, «Las piezas de la memoria», in R. Escudero Alday, dir., Diccionario de memoria histórica, Madrid, Libros de la Catarata, 2011, p A. Prost, Doce lecciones sobre la historia, Madrid, Cátedra, 2001, p.302.

11 11 Le concept de mémoire historique prit une ampleur considérable dans les années 2000 avec la création de l Association pour la Récupération de la Mémoire historique (ARMH) qui avait pour principal objectif l exhumation des victimes de la violence franquistes, dont les corps se trouvaient et se trouvent dans des fosses communes. Le mouvement créé par cette association dont les actions furent fortement relayées par les média conduisit à la création de multiples autres associations ayant le même objectif, mais néanmoins peu coordonnées et aux méthodes diverses, empêchant une direction globale de celles-ci qui aurait pu être efficace. Il fut consacré par son institutionnalisation le 26 décembre 2007, avec la promulgation de la loi 52/2007 communément nommée «Loi de récupération de la mémoire historique». Les partisans de cette loi étaient, au début, favorables à la mise en place d une mémoire extensive, recouvrant l intégralité des faits du passé franquiste. Elle devait fournir un cadre légal aux différentes politiques mémorielles. Mais cette loi a pu décevoir car elle n alla pas assez loin et reste aujourd hui sans grande application, n avançant que très peu sur le chemin de la connaissance et de la reconnaissance. Toujours est-il que ses partisans déçus et ceux la mettant en œuvre ont un objectif commun : une mémoire omnisciente, mais que les méthodes pour y parvenir n ayant pas réellement abouti, il existe une division au sein même de la gauche sur ce sujet. Cette volonté de recouvrer une mémoire des violences franquistes durant la Guerre civile et la dictature est très forte dans des territoires aux trajectoires historiques distinctes, tels que le Pays Basque et la Catalogne, comme a pu le démontrer l approbation, en avril 2002 d une déclaration qui exigeait du gouvernement catalan l instauration d une politique publique de réparation intégrale, et pour ce faire proposait la création d un centre de documentation nommé «Memorial Democràtic», développé par des historiens Pierre Ysàs, Francesc Vilanova, Manuel Risques et la muséologue Montserrat Iniesta, coordonnés par Ricard Vinyes. Mais la loi sur la mémoire historique, promulguée par l ex-premier Ministre José Luis Rodriguez Zapatero, fut décriée par ceux qui, selon lui, étaient «plus enclins à oublier que d autres» 13. Il évoquait ici ses principaux opposants politiques : certains membres du parti populaire espagnol, des droites et de l Eglise catholique espagnole, pour lesquels «fouiller 13 «Tout ce qui peut faire que cela reste dans l oubli le plus profond de la société espagnole sera une bonne chose [ ] bien qu il y ait des gens plus enclins à oublier que d aautres.», déclaration du Premier Ministre José Luis Zapatero, novembre 2008.

12 12 dans le passé» était une grave erreur qui ne pouvait que conduire à remettre en cause la paix démocratique établie durant la Transition. La mémoire voulue par ces acteurs était et continue d être celle de la Transition, c est-à-dire une mémoire oublieuse du passé, minimale. Et l Eglise, nous le verrons dans ce travail, en reviendrait presque à un semblant de mémoire franquiste, issue de l idéologie nationale-catholique, lorsqu elle célèbre des cérémonies de béatifications oubliant ses propres morts républicains tués par le franquisme, semblant accuser encore aujourd hui ses ennemis d autrefois et développant par là-même une culture de «victime», et lorsqu elle refuse de reconnaître toute responsabilité dans les faits incriminés concernant la guerre et la période franquistes. Et la mémoire de l Eglise est chose sacrée selon Hilari Raguer, puisque «le centre de la vie de l Eglise, et de la vie de tout chrétien est le mémorial eucharistique, qui accomplit le commandement de Jésus : Faites ceci en mémoire de moi» 14. De plus, la Révélation, tout comme le credo consistent en l évocation de faits historiques ayant une incidence sur le présent. Or nous verrons combien, malgré la forte sécularisation dont elle est victime, l Eglise peut jouir de privilèges notoires dans le processus décisionnel concernant des questions sociales et politiques, et un certain retour à la hiérarchie catholique et à un esprit préconciliaire a pu lui permettre de défendre et d imposer sa vision quant à la mémoire historique de l Espagne. Du fait du caractère actuel que revêt la question de la mémoire historique en Espagne et parce que la conduite adoptée par l Eglise concernant ce sujet est continuellement source de conflits, il nous a semblé intéressant de choisir pour thème de travail : «L attitude de l Eglise catholique espagnole actuelle vis-à-vis de la mémoire de la Guerre civile et de la dictature». Afin d analyser la question en profondeur, nous avons élaboré des interrogations la problématisant, telles que «Comment se justifie le refus de l Eglise de fouiller dans le passé historique de l Espagne?», «Comment peut-on comprendre son choix d établir une martyrologie ample de manière répétitive?», «Existe-t-il réellement une seule Eglise catholique unifiée notamment sur le thème de la mémoire en Espagne?» Et cette dernière question a pu nous amener à envisager notre sujet de manière originale, c est-à-dire en évoquant et expliquant le comportement global de l Eglise catholique espagnole, le plus étudié et médiatisé, mais en le différenciant néanmoins de certaines strates de l Eglise. En somme nous verrons que le régionalisme pluriel de l Eglise catholique d Espagne a pu 14 H. Raguer, «La memoria histórica de la iglesia española», Pliegos de Yuste, n 11-12, 2010, p.47.

13 13 générer des comportements non uniformes. Notre thèse consistera à démontrer le fait qu une grande partie de l Eglise catholique espagnole centralisée et en lien avec le Vatican tend aujourd hui à défendre une mémoire oublieuse de certains pans du passé, pouvant rappeler son rôle dans la répression franquiste, revenant cependant sur des événements l ayant victimisée, portant des accusations comme pour se dédouaner quelque peu de son rôle de bourreau. Attitude qui n est pas celle de tous les représentants et membres des Eglises basque et catalane, et ce du fait de l existence d un parcours historique différent. Et le passé historique est un élément primordial dans la justification des politiques mémorielles de l institution et de ses opinions publiques sur le thème de la mémoire historique. En un mot, notre problématique consistera à dire que l idéologie nationale-catholique a toujours une influence sur l interprétation actuelle de la mémoire historique par la partie de l Eglise catholique espagnole la plus visible. Je suis parvenue à cette conclusion grâce à l élaboration d une méthode de travail particulière. Dans un premier temps, j ai effectué de nombreuses recherches de documentation sur le sujet. J ai consulté et lu de nombreux ouvrages sur le thème de la mémoire historique en général, sur la mémoire espagnole, sur la Guerre civile espagnole et la dictature, sur l Eglise et la place de celle-ci en Espagne, sur les particularités basques et catalanes, et sur la mémoire de l Eglise. Ayant effectué un stage dans une librairie barcelonaise, il m a été facile de rechercher et de commander les ouvrages souhaités. J ai également visionné de nombreux documentaires sur ces thèmes et discuté sur le sujet de manière informelle avec de nombreux Espagnols. J ai également pris en compte, complété et vérifié le témoignage d une ancienne de mes professeurs, qui, ayant été témoin direct de la fin de la dictature franquiste, avait longuement évoqué la répression effectuée par l Eglise et la peur que la menace de l idéologie nationale-catholique faisait peser sur la société, générant un silence durable. J ai également rencontré le fils d un sénateur catalan, très impliqué dans les questions politiques et sociales, et, issu d une famille catholique, au fait des évolutions de l institution et de la nature de son message actuel. Enfin, je devais rencontrer deux prêtres catalans : Josep Bigordà et Josep Dalmau i Olivé. Mon premier rendez-vous n avait put avoir lieu du fait d un empêchement du prêtre, mais le second s est tenu en mars 2013, et j ai eu l occasion d assister à une messe de Josep Dalmau et d échanger avec lui durant deux heures. Ces différents témoignages m ont permis de remplir mon objectif : obtenir des informations de diverses générations d Espagnols, afin de me confronter aux différentes mémoires historiques de divers acteurs sociaux.

14 14 Tous ces entretiens et ces recherches m ont alors permis de mieux cerner la question et de différencier les discours mémoriels en fonction des générations et des Eglises. Mais malgré la prolifération d ouvrages sur la Guerre civile et la dictature et la fin du silence, évident dès la fin de la Transition espagnole, je me suis heurtée à une difficulté à l heure de demander des entretiens à certains prêtres ou même à des témoins de la dictature franquiste : certains d entre eux refusèrent d évoquer le passé, parfois encore douloureux ou peut-être aussi en raison d un certain sentiment de culpabilité, de peur du jugement. Il a été également difficile de trouver des ouvrages et articles concernant le parcours historique des Eglises basque et catalane. C est pourquoi les entretiens effectués ont réellement permis de compléter ces documents, ouvrages, et différents supports utilisés, et j ai donc pu construire la problématique citée et élaborer un plan pour répondre à celle-ci. Dans un souci de logique et de clarté, j ai divisé ce mémoire en trois grands chapitres complémentaires. Le premier revient sur la description de l attitude actuelle de l Eglise catholique espagnole centrale, sur les cérémonies de béatifications et canonisations qu elle effectue continuellement, sur l analyse du message qu elle semble vouloir diffuser par ce biais, et sur ce que ces cérémonies font remonter à la surface. Il évoque les critiques que ce comportement a pu et peut susciter, et les raisons poussant l Eglise à effectuer ces célébrations et à vouer aux gémonies la Loi sur la mémoire historique, dans le but d imposer une mémoire transitionnelle, voire franquiste. Le deuxième chapitre sera consacré à l analyse du comportement présent de l Eglise à travers celle de ses actions passées. Nous verrons que l Eglise choisit de se poser en victime des persécutions républicaines de la Guerre civile, attitude qu elle a donc toujours eue, et de ne jamais évoquer son rôle à partir du moment où elle rejoignit le camp franquiste. Le passé collaborationniste de l Eglise est à l origine de ses réticences présentes envers la Loi sur la mémoire historique, laquelle souhaite revenir sur les événements du passé de la guerre et de la dictature, et en particulier sur les assassinats perpétrés contre les républicains et la population espagnole ; et également à l origine des cérémonies de béatifications qui ne reviennent que sur une période où l Eglise fut victime et non bourreau. Le but semble être de s innocenter, de se défendre en évoquant son statut antérieur à l instauration de l idéologie nationalecatholique, pour éviter d être attaquée et inculpée.

15 15 Enfin, le troisième et dernier chapitre aura pour but de démontrer que l Eglise catholique espagnole n est et n a jamais été unifiée quant à ses opinions et son comportement, et qu il existe non seulement diverses strates au sein même de l Eglise et des Eglises, mais qu on observe également d autres Eglises dont la divergence trouve son origine dans l existence de revendications nationalistes : c est le cas des Eglises basque et catalane. Nous verrons également que malgré ces divergences et les critiques effectuées à son encontre, l Eglise catholique espagnole centrale a su imposer son opinion concernant le passé historique grâce à l emprise qu elle a su maintenir sur les questions politiques et sociales importantes, et ce malgré le phénomène de sécularisation qui la touche. Chapitre 1 : L attitude actuelle de l Eglise catholique espagnole : béatifications, refus de demander pardon et victimisation Dans cette partie, nous évoquerons les diverses commémorations célébrées par l Eglise catholique espagnole durant ces dernières années. Nous verrons que celles-ci ont pu engendrer des conflits au sein de la société espagnole, en ce sens qu elles ravivent le souvenir des tragédies passées dans ce pays, dans le contexte de guerre fratricide qui en constitue l origine. En effet, l une de ces commémorations a semblé survenir selon un calendrier spécifique, c est-à-dire trois jours avant l approbation en Espagne du projet de «Loi de récupération de la mémoire historique», le 31 octobre 2007, dont on sait qu elle est loin de faire l unanimité au sein de l Eglise. Le choix de cette date semble donc être peu anodin amenant à penser que le but serait de «concurrencer» cette importante politique mémorielle peu approuvée au sein de l Eglise car elle rappellerait ses fautes passées, et par ce biais rappelle les exactions de son ennemi, et équilibre donc la balance et a donné lieu à de fortes critiques, amplifiées par la nature même des commémorations, qui ne concernent que des membres du clergé assassinés par les antifranquistes, à l époque désignés comme les «rouges». Elles oublient donc les ecclésiastiques tués par l autre «bande» au début de la Guerre civile espagnole: celle des franquistes, et par là-même elles semblent n accuser qu un seul des deux camps d alors : celui des Républicains. De plus, ces béatifications, soutenues par le Vatican, et présidées (depuis Rome) par les souverains pontifes d alors, font inévitablement revenir à l esprit le rôle du Vatican au début de la Guerre civile et durant la dictature franquiste. Ces célébrations rappellent et rendent présents (dans les deux sens du

16 16 terme) les liens passés entre l Eglise catholique et le franquisme. Cela nous donnera l occasion, ici, de revenir sur le fait que ces liens ne semblent pas totalement brisés aujourd hui. Section 1 : Une attitude rappelant inexorablement les alliances du passé Les commémorations célébrées en l honneur des victimes de l Eglise catholique ravivent un lourd passé au cours duquel l Espagne s est divisée en deux camps 15 et a vu l Eglise se lier au pouvoir franquiste. Cela amène donc à raviver le souvenir du rôle qu a joué l Eglise dans la Guerre civile et dans le gouvernement dictatorial de Francisco Franco. On peut alors se demander l intérêt pour l Eglise de procéder à ces béatifications qui ne semblent pas bénéfiques pour son image. Il faut alors considérer que ce n est pas l Eglise qui a fait le premier pas dans l élaboration de ce processus de politique mémorielle pour comprendre. C est après la Transition démocratique espagnole que le désir d affronter le passé et d en finir avec un silence trop lourd sur lequel tous s étaient mis d accord pour favoriser la paix et ainsi ne pas répéter le passé («Nunca más»). En effet, la troisième génération de la Guerre, les «nietos de la guerra» 16 se montre particulièrement active dans la recherche de ce passé, et souhaite rétablir la vérité pour ainsi reconnaître et réhabiliter les victimes du franquisme et connaître une Histoire faisant partie de leur identité. En 1996, lors des élections législatives, la gauche tente de discréditer la droite du Partido Popular en rappelant son passé ; on rompt donc avec la tradition du «pacte de silence» - qui est loin d être un pacte d oubli, il faut le préciser-et on accepte d évoquer le passé. Par la suite, de nombreuses associations en faveur de la mise en place d une politique mémorielle verront le jour. Traditionnellement, l Eglise ne s est pas montrée favorable à celles-ci, car cela signifiait la fin de la paix et de la réconciliation. Son texte, selon elle, risque d «ouvrir des blessures à peine cicatrisées». Ce recul devant la recherche de la vérité est aujourd hui largement reproché à l Eglise, et on argue que celui-ci serait dû à la peur de voir la liste de ses «méfaits» éclater au grand jour. C est pourquoi elle effectuerait des béatifications, arme lui permettant de rappeler les crimes des héritiers de ceux qui furent ses ennemis et la 15 D un côté il y avait les Républicains, qui avaient instauré la Seconde République en 1931, et de l autre les insurrectionnistes dirigés par le général Franco, et très vite appuyés par l Eglise catholique. 16 Les «petits-enfants» de la guerre, c est-à-dire les petits-enfants de ceux ayant été témoins de la Guerre civile en Espagne. Du fait du contexte de leur époque, de l accroissement des libertés, d une perte d identité, ils se caractérisent par leur souhait de savoir ce qui est arrivé à leurs grands-parents et rétablir le passé.

17 17 persécutèrent : les Républicains. Ainsi peut être, au vu de ses souffrances passées, sa faute serait-elle amoindrie. I- Les béatifications et canonisations : l émergence d une «martyrologie» ravivant les plaies du passé D aucuns perçoivent mal la mise en place de listes et de célébrations en hommage aux martyrs ecclésiastiques victimes des persécutions religieuses durant la Guerre civile espagnole, les appelant péjorativement processus de «martyrologie», visant à faire peser une responsabilité aux ennemis d alors de l Eglise, considérés comme assassins par «haine de la foi» et oubliant ses martyrs assassinés par le camp franquiste. Avant d entrer dans le vif du sujet, il convient d expliciter en quoi consistent béatifications et canonisations. La béatification constitue un acte effectué par l autorité pontificale, qui amène à mettre au rang des bienheureux une personne défunte. Selon la revue chrétienne Croire, il s agit de l «acte solennel par laquelle l Eglise déclare la vie et l action d une personne authentiquement chrétienne». Cela «la donne ainsi en exemple à tous.» Le «promoteur de la béatification» (le postulateur) soumet des «candidats» à la béatification, s engage alors un «procès» avec un détracteur, l «avocat du diable» qui conduit une commission spéciale à vérifier l exemplarité de la vie des personnes concernées et, dans le cas des béatifications espagnoles, les circonstances de leur mort (puisque en Espagne, des martyrs nommés «Témoins de la foi» victimes des persécutions religieuses républicaines sont béatifiés. La béatification est l étape préalable à la canonisation. Celle-ci est «le processus par lequel une personne est déclarée sainte, c est-à-dire ayant atteint un niveau de perfection tel dans la vie chrétienne qu elle peut être donnée en exemple.» Pour béatifier un serviteur de Dieu non martyr, l Eglise demande un miracle. Pour la canonisation (que le serviteur de Dieu soit martyr ou non), il faut qu il y ait un second miracle survenu après la béatification. C est dans le diocèse où a eu lieu le miracle présumé que l évêque ouvre une instruction ; il envoie ensuite le dossier à Rome où la Congrégation pour les causes des saints l évalue et détermine si le miracle est bien survenu ; en fonction de cela, le «serviteur de Dieu» béatifié est alors canonisé et devient un Saint ou alors reste seulement à l état de bienheureux. Actuellement, 966 béatifications et canonisations ont eu lieu en Espagne. A/ Béatifications et canonisations durant le Pontificat de Jean-Paul II

18 18 Durant son pontificat, le pape Jean-Paul II a procédé à 468 béatifications et 2 canonisations. Ainsi, onze dates importantes sont à retenir : les 29 mars 1987, 1 er octobre 1989, 29 avril 1990, 25 octobre 1992, 10 octobre 1993, 1 er octobre 1995, 4 mai 1997, 10 mai 1998, 7 mars 1999 et enfin le 11 mars En effet à ces dates le souverain pontife a successivement béatifié trois Carmélites de Guadalajara, vingt-six religieux passionistes 17 de Daimiel, huit frères des écoles chrétiennes de Turón et leur directeur spirituel (canonisé par la suite), un frère de l école chrétienne de Tarragone et la carmélite Marie Mercedes Prat de la Compagnie de sainte Thérèse, soixante et onze religieux de l Ordre hospitalier de Saint Jean de Dieu, cinquante et un religieux clarétains 18 de Barbastro, l évêque de Guadix Manuel Medina Olmos, sept autres frères des écoles chrétiennes, le prêtre Pierre Poveda Castroverde (canonisé le 4 mai 2003) et la laïque Victoria Díez. En 1995, au cours d une cérémonie, il béatifie quarante-cinq martyrs (parmi lesquels un évêque, vingt-cinq prêtres et religieux, dixsept religieuses et un laïc. Puis il béatifiera l évêque de Barbastro Florentino Asensio Barroso et le gitan Zéphyrin Gimenez Malla, sept religieuses visitandines 19, deux religieuses du Sacré- Cœur de Jésus de Canillejasa ainsi qu une carmélite madrilène. Enfin, il béatifie, en 1999, sept Augustins Récollets 20 et le curé de Motril, puis, en 2001, deux cent trente-trois martyrs (composés de prêtres, de religieux, de religieuses mais aussi de laïcs). B/ Béatifications durant le pontificat de Benoît XVI Le successeur de Jean-Paul II, Benoît XVI, a quant à lui béatifié 506 martyrs au cours de deux grandes béatifications, le 29 octobre 2005 et le 28 octobre La première, présidée par un représentant du pape, le cardinal portugais José Saraiva Martins, le préfet de la Congrégation pour les causes des saints, a donné lieu à la béatification de sept prêtres du diocèse d Urgell, fusillés en 1936 et d une religieuse, Maria Ginard Marti, également assassinée en 1936, à Dehesa de la Villa. 17 Ordre religieux catholique fondé en 1720 en Italie par le missionnaire Italien Paul de la Croix. 18 Congrégation également nommée «des missionnaires Fils du Cœur Immaculé de Marie», née en 1849, à Vic, en Espagne. 19 Ordre religieux fondé en 1618 par saint François de Sales et sainte Jeanne de Chantal, dans la ville d Annecy. 20 Ordre religieux fondé en 1588 par Jéronimo Guevara ( ), Pédro de Rojas (?.-1602) et Luis de León ( ).

19 19 La seconde cérémonie de béatification a fait couler beaucoup d encre. En effet, survenue le 28 octobre 2007, soit trois jours avant l examen aux Cortes 21 du projet de «Loi de récupération de la mémoire historique», elle constitue, pour certains, une provocation (nous développerons ce point dans la partie suivante) et ce d autant plus que cette béatification est la plus massive de l histoire de l Eglise catholique et ne compte que des martyrs victimes du camp républicain. En effet cette cérémonie, due à la demande préalablement adressée au Vatican par le cardinal archevêque de Madrid, Antonio Marìa Rouco Varela, célébrée en présence de à personnes (parmi lesquelles soixante et onze évêques espagnols), a compté 498 béatifications. Les désormais bienheureux sont deux évêques de Ciudad Real et de Cuenca, 24 prêtres diocésains, 462 religieux de l Institut de Vie Consacrée, un diacre, un sous-diacre, un séminariste et sept laïques. Présidant cette cérémonie depuis le Vatican, le pape Benoît XVI avait qualifié les martyrs de «témoins héroïques de la foi qui, motivés exclusivement par l'amour du Christ, ont payé de leur sang leur fidélité au Christ et à son Église.» Enfin, dans la lignée des béatifications, le 28 juin 2012 Benoît XVI a autorisé la Congrégation pour les causes des saints à publier un décret reconnaissant l existence de 156 martyrs parmi des baptisés, dont 154 furent victimes des persécutions «rouges» durant la Guerre civile espagnole. C/ Béatifications à venir sous le pontificat du pape François Lors de sa réunion plénière de novembre 2012, la Congrégation épiscopale espagnole avait décidé de procéder à une nouvelle cérémonie de béatification dite des «Martyrs du XX e siècle en Espagne», et ce le 27 octobre Cette cérémonie serait alors plus importante encore que celle présidée par Benoît XVI en 2007 puisqu elle prévoit alors la béatification de 500 martyrs. Il avait alors été prévu que cette «macrobéatification» 22 se célèbrerait à Tarragone dans l enceinte de l ancienne «Université du travail», en Catalogne, car, selon la Conférence épiscopale, cette ville «comporte une grande histoire de foi chrétienne et de martyr, puisque les protomartyrs espagnols sont l évêque de Tarrogona, Fructuoso, et ses deux diacres, Augurio et Eulogio. De plus, à cette occasion, parmi ceux qui seront béatifiés, 21 Parlement du royaume d Espagne, composé du Congrès des députés et du Sénat, établi par la constitution espagnole de J. Lozano, 2013, «Más de 500 martires de la Guerra Civil española serán beatificados en Tarragona en octubre», Libertad digital España, 19 juin.

20 d entre eux sont originaires de Tarragona ; et parmi eux, Manuel Borrás, qui a été évêque auxiliaire du diocèse, et 66 prêtres diocésains.» Néanmoins, le 1 er mars dernier le comté organisateur a annoncé, via l Office d information de la Conférence épiscopale espagnole, que la cérémonie serait avancée au 13 octobre 2013, à 12H. Cette cérémonie sera présidée par le cardinal Angelo Amato, le préfet de la Congrégation pour les causes des saints, représentant le pape François ; y assisteront également de nombreux évêques, parmi lesquels le président de la Conférence épiscopale espagnole, le cardinal Rouco Varela. Toutes ces cérémonies de béatifications et canonisations marquent l attitude que l Eglise catholique espagnole a choisi d adopter sur la scène publique. Mais ces gestes ont pu donner lieu à diverses interprétations, comme nous le verrons dans notre II. Ils ont provoqué des discussions enflammées sur le message que souhaitait délivrer l Eglise, ce que nous aborderons, mais avant même l analyse des gestes et propos de l Eglise, il convient de souligner que ce qui soulève le débat est le fait que l Eglise revienne sur la scène politique en établissant des mesures des politiques mémorielles relatives à une époque (la Guerre civile espagnole) précédant de peu les débuts de l alliance de l Eglise et de l Etat franquiste, qui allait faire beaucoup de mal à la société espagnole, et ayant toujours des conséquences aujourd hui (enquêtes encore non résolues sur des disparitions, ou sur des bébés volés). Ainsi, le simple fait que l Eglise catholique espagnole intervienne de manière aussi visible sur la scène publique et ne reconnaisse que ses victimes tuées par les vagues de persécutions républicaines, oubliant les religieux assassinés par le camp rebelle franquiste, rappelle les anciens liens tissés entre une Eglise institutionnelle loin de l Eglise du Christ, et le rôle des papes dans ces béatifications sélectives rappelle inévitablement le rôle joué par le Vatican au moment de la Guerre civile espagnole et tout au long de la dictature franquiste. II- des rappels du passé franquiste de l Eglise Ainsi, le problème que pose le retour de l Eglise sur la scène politico-historique est avant tout lié aux images et assimilations qu il rappelle : le seul fait pour elle d évoquer le thème de la Guerre civile espagnole ramène au pacte effectué avec Franco dès le début de

21 21 cette Guerre civile. Et cela ramène donc également et surtout à l appui qu a constitué l Eglise pour la mise en œuvre et l acceptation des politiques de répression franquiste. A/ Une attitude faisant resurgir les vieux démons de l Espagne La prise de position de l Eglise catholique espagnole se traduisant par l organisation de cérémonies de béatifications de grandes ampleurs a pu amener nombre d Espagnols à se remémorer l époque de la Guerre civile et la place occupée par l Eglise durant celle-ci et la dictature l ayant conséquemment suivie. Il est tout à fait exact qu aux commencements de la Guerre civile, les représentants de l institution avait été victimes de terribles représailles, de nombreux prêtres et religieux étant alors assassinés par le camp républicain et des églises brûlées. Néanmoins, la phase qui a suivi a été tout autre, et ce à partir du moment où l Eglise s est alliée aux forces insurrectionnistes. C est cette alliance qui revient en mémoire lorsque l Eglise établit des mesures de politiques mémorielles, et surtout lorsqu elle ne revient que sur une partie de ses morts : ceux tués par les «rouges», et non pas ceux tués par les forces franquistes. En effet, ce culte de l Eglise catholique à ses martyrs oublie notamment quatorze prêtres catholiques basques républicains qui avaient été assassinés par les troupes franquistes entre juillet 1936 et octobre 1937 ; de même, nombres de prêtres et religieux basques avaient péri lors du bombardement de Guernica le 26 avril 1937 par la Luftwaffe allemande, force fasciste alliée, avec l Italie de Mussolini, aux forces franquistes. Ces deux épisodes avaient d ailleurs été narrés par l ambassadeur des Etats-Unis d alors, Claude Bowers, dans son livre Ma mission en Espagne , ce qui rend bien compte de leur importance et du fait qu il ne s agit en rien d événements méconnus. L Eglise ne peut donc nier l existence de ces faits et leur non-prise en compte lors des cérémonies de béatification augmente la perception d une Eglise toujours proche du passé, puisqu à l époque non plus, elle n avait pas fait état de l existence de ces assassinats franquistes sur les siens ; elle avait alors considéré que ces prêtres basques, ayant épousé la cause républicaine, n étaient pas dignes d être serviteurs de Dieu. Aujourd hui, en n incluant pas ces morts dans la liste des béatifiés, elle se rend alors coupable du même désaveu que celui d alors. Son image est donc, en un sens, assimilée à celle de Franco. 23 C. Bowers, Ma mission en Espagne , Paris, Flammarion, 1956.

22 22 Ce n est qu au niveau local que ces prêtres basques ont été reconnus et ont reçu un hommage, puisque le 11 juillet 2009, à Vitoria, des évêques basques ont célébré une messe à leur mémoire. La note officielle des prélats annonçait alors que : «La béatification de 2007 des martyrs catholiques de la Guerre civile espagnole n a pas pris en compte 14 religieux prêtres qui furent également exécutés, mais cette fois par le camp franquiste. Les évêques du Pays Basques ont décidé de réparer cet oubli et célèbreront conjointement une messe funéraire conjointe le 11 juillet prochain, dans la nouvelle cathédrale de Vitoria». Cette note ajoutait que «les informations sur la vie et la mort de ces prêtres ignorés figure[raient] dans les registres et les livres paroissiaux.» L évêque de Vitoria était d ailleurs allé plus loin dans les accusations contre cet «oubli» de l Eglise catholique, arguant que «le silence des responsables de [l ] Eglise sur la mort de ces prêtres n [était] ni justifiable ni acceptable plus longtemps.» Cet état de fait l attitude différente de l Eglise au Pays Basque et ses accusations à l égard de l Eglise espagnole laisse entrevoir la théorie que nous avions élaborée en problématique de ce mémoire : il n existe pas qu une Eglise catholique en Espagne, mais bien plusieurs, aux avis bien différents sur la mémoire de la Guerre civile et de la dictature espagnoles, les amenant à appréhender différemment la question, comme ce fut le cas dans ces époques passées. Mais nous développerons cet aspect dans le chapitre prochain. De fait, la sélectivité de la mémoire de l Eglise catholique espagnole et son silence sur ses propres morts ayant embrassé la cause républicaine la rendent coupable. Coupable d une attitude similaire à celle d antan. Et donc coupable de ne pas avoir évolué dans sa mémoire, et d en être restée à la mémoire d alors : la mémoire franquiste découlant du nationalcatholicisme 24. Certes, le contexte est différent et donc la mémoire l est également ce n est pas ce que nous remettons ici en question, mais cette attitude de déni fait qu elle rappelle celle du national-catholicisme, et donc le rôle de l Eglise revient en mémoire. En d autres termes, cette sélectivité de l identité politique des béatifiés perpétue, en apparence, une longue tradition de collusion de l Eglise catholique avec le franquisme. C est comme si et nous disons bien «comme si», c est-à-dire que cela donne cette apparence, amène le cerveau humain à établir des correspondances conditionnées et en retirer 24 Terme utilisé par les historiens depuis les années soixante pour qualifier l idéologie franquiste

23 23 des conclusions pouvant être hâtives cette attitude de l Eglise témoignait d un soutien toujours en vigueur à la mémoire franquiste. L esprit établit alors un lien avec le nationalcatholicisme, cette époque caractérisée par «l étroite relation entre l Etat et l Eglise catholique, et par l influence de celle-ci sur la société», comme cela est défini par Sebastián Martín dans le «Diccionario de memoria histórica» 25 coordonné par Rafael Escudero Alday. L attitude de l Eglise catholique espagnole rappelle alors cette théologie politique de contrôle de la société et il semble donc que l Eglise, comme dans le cadre de cette «fusion intéressée entre religion et patrie», appuie Franco. Comme elle l a fait dès le début de la guerre et jusqu à la mort de Franco, et même après la mort du dictateur le 20 novembre 1975, puisqu elle était liée à Juan Carlos de Bourbon, le successeur choisi par Franco. En décembre 1965, Franco avait ainsi déclaré «Tout est lié et bien lié, après ma décision et l approbation des Cortes de désigner comme successeur et roi le prince Juan Carlos de Bourbon.» Celui-ci étant monarque, il est alors lié à l Eglise. C est donc durant une longue période que l Eglise catholique espagnole a été liée au franquisme. De ce fait, il est logique que les cérémonies de béatifications et canonisations célébrées par celle-ci renvoient spontanément la société à des événements traumatisants du passé. B/ Amendement de la Loi de récupération de la mémoire historique Ces identifications sont d autant plus fortes que trois jours après la grande béatification du 27 octobre 2007, la Loi de récupération de la mémoire historique 26 était approuvée par les députés espagnols ; elle contenait alors un amendement permettant à l Eglise de conserver des symboles franquistes. En vertu de cet amendement, ces symboles, pouvant par exemple être l écusson frappé d un aigle ou les insignes de la Phalange, ne sont donc pas tenus de disparaître, sous réserve que des considérations «artistico-religieuses» le justifient. En effet, la loi établissait que les «écus, insignes, plaques et autres objets ou mentions commémoratives qui exaltent le soulèvement militaire, la Guerre civile ou la répression de la dictature» devaient être retirés des édifices et espaces publics. 25 S. Martín, «Nacionalcatolicismo» in R. Escudero Alday, dir., Diccionario de memoria histórica, Madrid, Libros de la Catarata, 2011, p «Loi pour que soient reconnus et étendus les droits et que soient établis des moyens en faveur de ceux qui ont souffert de persécution ou de violence durant la Guerre civile et la Dictature», dont le but était et est de reconnaître les victimes du franquisme. Le projet de loi fut initié par le président du gouvernement José Luis Zapatero, puis approuvé en Conseil des ministres le 28 juillet 2006.

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