D hier à aujourd hui, les traces de l histoire

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1 D hier à aujourd hui, les traces de l histoire Une nouvelle mise en valeur du patrimoine médiéval nantais Avant les travaux de construction du nouvel immeuble Orléans et à la demande de l état (Drac), un diagnostic archéologique va être engagé à l automne Selon l intérêt scientifique des découvertes, une opération de fouille pourra par la suite être requise. Ces recherches archéologiques, qui font suite à celles réalisées entre 1995 et 2001 sur l îlot Boucherie, vont se concentrer sur les deux thématiques qui caractérisent ce quartier nantais : l Erdre et la porte de ville médiévale Sauvetout. En cœur de ville, l Erdre se raconte Jusqu à son comblement récent au XX e siècle, l Erdre irriguait la ville et constituait un vecteur économique important pour la cité. Les sédiments préservés sous le cours des Cinquante Otages, ancien lit de l Erdre, témoignent de l histoire de la rivière et de la vie quotidienne de ses anciens riverains. Sous le futur parking souterrain, les archéologues espèrent observer des aménagements ou des objets liés à la rivière (pontons, cales, bateaux ) et aussi recueillir des informations sur les paysages anciens de Nantes, par l étude des pollens conservés dans les couches les plus profondes. Nantes fortifiée, la porte Sauvetout À l extrémité sud du côteau Saint-Similien, l îlot d Orléans est installé au contact de l Erdre et de la porte de ville médiévale. Cette entrée de ville était défendue par un ensemble fortifié qui s est développé entre le XIII e et le XVI e siècle. Le projet d aménagement va permettre d étudier et de mettre en valeur deux des éléments de cet ensemble défensif, la Tour du Haut-Pas et le mur de la courtine orientale. Le nouveau programme prévoit de rendre visibles ces deux éléments architecturaux depuis l escalier de la rue Beaurepaire. Comment vont se dérouler les recherches archéologiques? À l emplacement du parking, le diagnostic sera réalisé à l aide d une pelle mécanique sous contrôle des archéologues. Il permettra de sonder les anciennes alluvions de l Erdre et de les dater, soit par les objets qui y sont conservés, soit par des analyses physico-chimiques comme le Carbone 14. Quant au mur de courtine et à la Tour du Haut-Pas, ils feront l objet en 2012 d un relevé précis dit «pierre à pierre» et d une étude de bâti qui permettra de restituer leur évolution architecturale depuis le Moyen Âge jusqu à nos jours. Vue de l Erdre et de la porte Sauvetout (Willem Schellinckx, 1646)

2 Ici, au Moyen Âge, la Sauvetout La Sauvetout tages J. Mastro Lorenzo (AFAN) ed el s 50 O 'A rc he N e du nt Po uv Sa ut eto Vous êtes ici Er d re sauvetout Zone d aménagement Tour du Haut-Pas Tour du Bourreau paire eaure e B Saint Pierre Tour d'erdre Fossé de l Arche Sèche Tour Hautle-Pied erie uch Bo e Cacault a e l ed Saint Nicolas Château des ducs Vue extérieure de la porte Sauvetout (Willem Schellinckx, 1646) Ile Feydeau de la Poissonnerie Restitution de la muraille médiévale Loire Rempart antique (3e siècle) Remparts médiévaux (13e-16e siècles) 0 Zone d aménagement ech. : 1/500e 20m Sauvetout : Synthèse des fouilles de F. Guérin et J. Martineau (AFAN) DAO : e Sè ch Cour de N DAO : N. Lacoste d après le Plan Cacault, 1759 Une entrée de ville fortifiée en bord de l Erdre Implantée à la confluence de l Erdre et de la Loire, la première agglomération romaine est close par un mur d enceinte vers la fin du IIIe siècle de notre ère. On estime la surface de la ville d alors à 18 hectares. À partir du XIIe siècle, la cité se développe au-delà de l enceinte antique, sous la forme de «bourgs», dont le Bourg Main sur la rive droite de l Erdre. À l initiative de Guy de Thouars au début du XIIIe siècle, son successeur Pierre de Dreux dit «Mauclerc» va étendre la surface fortifiée de la ville en y englobant les nouveaux bourgs. La muraille se développe désormais sur la rive droite de l Erdre en intégrant la paroisse Saint-Nicolas. La surface de ville enclose passe alors à 24 hectares. Au XIIIe siècle, la ville fortifiée s étend à l ouest La Sauvetout forme un ensemble fortifié complexe constitué par un mur de courtine (mur d enceinte) sur lequel s appuient deux puissantes tours en «fer à cheval», la Tour Haut-le-Pied, encore visible aujourd hui, et la Tour d Erdre. Ces tours sont comparables à celles des portes Saint-Pierre (est) et de la Poissonnerie (sud), récemment étudiée sur la fouille du Bouffay. Deux ouvrages avancés, la Tour du Bourreau et la Tour du Haut-Pas défendaient le pont-levis qui franchissait la douve. La «douve Saint-Nicolas», dont l actuelle rue de l Arche Sèche reprend le tracé, semble avoir été creusée à la fois pour des raisons défensives mais également pour évacuer les crues de l Erdre dont le lit était déjà en partie remblayé. La Sauvetout a connu plusieurs périodes de construction. La première intervient entre 1218 et 1226 lors de l intégration du faubourg Saint-Nicolas. À partir de 1456, des travaux sont entrepris pour créer un «boulevard d artillerie» et seront suivis de travaux de rénovation jusqu à la fin du XVe siècle. Les fortifications seront démantelées à partir du début du XVIIIe siècle, à l exception de la tour du Haut-pas qui a été reconvertie en tour à plomb au XIXe siècle.

3 D hier à aujourd hui : l Erdre, une rivière, un canal, un cours Auparavant, l Erdre rejoignait la Loire en suivant l actuel cours des Cinquante Otages. Du fait du faible courant dans sa partie aval, le lit de la rivière était autrefois obstrué de bancs de sable et occupé par un vaste marais rendant la navigation difficile. Au XVIII e siècle, l architecte Jean-Baptiste Ceineray projette la canalisation de l Erdre. En 1770, les premiers quais sont construits au pied de la Chambre des Comptes (actuelle Préfecture). Mais il faut attendre le projet du canal de Nantes à Brest pour que le cours de l Erdre soit entièrement endigué. En 1804, le futur canal doit permettre le ravitaillement des deux arsenaux bretons par l intérieur afin d éviter les dangers de la navigation maritime et la présence ennemie, la France est alors en guerre contre l Angleterre. Néanmoins, les travaux ne commencent véritablement qu en À Nantes, à la confluence de l Erdre et de la Loire, l écluse n 1 est inaugurée en Désormais le niveau des eaux est contrôlé et la navigation facilitée. Un intense trafic commercial se développe. Les chalands nantais, bateaux de charge par excellence, transportent la chaux, le sable, le bois, le minerai, les céréales. À partir de 1926, d importants travaux de comblements sont engagés. L Erdre est détournée par le tunnel Saint-Félix. En 1940, le cours est comblé jusqu à la confluence. L écluse, les ponts et les quais ont disparu du paysage. Seuls subsistent quelques noms, comme la place de l Écluse, et cette empreinte topographique, le versant escarpé, que l on gravit par un dédale d escaliers pour rejoindre la place Bretagne.

4 ////////////////////////// Bientôt, de nouveaux commerces et logements en centre-ville Le centre-ville de Nantes doit franchir un cap pour devenir un véritable cœur d agglomération. Au cours des trois prochaines années, les projets vont se multiplier et s accélérer. Ils répondent à un seul et même objectif, doter l agglomération d un centre à la hauteur de son ambition. Nantes Métropole, qui a été élue Capitale Verte de l Europe pour 2013, va ainsi se hisser au rang des grandes métropoles européennes à forte qualité de vie. Les leviers qui stimulent l attractivité d un territoire sont actionnés : habitat, commerce, tourisme et culture, espaces publics et déplacements. L opération îlot d Orléans en est une nouvelle illustration. ILOT ORLÉANS ///// 2011 > 2014 Le projet 21 nouveaux logements et 4 seront rénovés rue de l Arche Sèche. Un parking souterrain de 32 places. Une surface commerciale de m 2 en rez-de-chaussée et R+1. Le projet est réalisé par le promoteur Nexity avec l architecte Jean-Francois Revert. Les grandes étapes de l opération Phase de déconstruction : le projet îlot Orléans débute par cette première phase de déconstruction, dédiée au désamiantage du site. L ensemble, qui comprend l immeuble «Au Tisserand Breton» et l «l Ancien Casier judiciaire», sera ensuite démoli cet été. La déconstruction va durer cinq mois. Des sondages archéologiques sont programmés après cette phase. Une rénovation des murs médiévaux sera effectuée en Les travaux de construction de la nouvelle opération Orléans devraient débuter au début de l année 2012 pour une livraison de l ensemble du projet en ILOT ORLÉANS Un programme imaginé dans le respect du site et de son histoire L opération Orléans concerne l immeuble dit du Tisserand Breton, l Ancien Casier Judiciaire, l ancien salon de coiffure rue Beaurepaire et le 16, rue de l Arche Sèche. L opération est respectueuse du site et de son histoire. Les murs médiévaux mis en valeur seront visibles depuis l espace public (en haut de l escalier de Beaurepaire). La démolition et le projet de reconstruction prévu sur le site vont en outre permettre de dévoiler des éléments aujourd hui cachés du patrimoine médiéval nantais et de le mettre en valeur. Le projet permet de mieux comprendre la ville et son évolution dans l histoire en la rendant plus visible et donc plus lisible.

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