VIVRE ENSEMBLE DANS UN MONDE INCERTAIN

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1 VIVRE ENSEMBLE DANS UN MONDE INCERTAIN Serge PAUGAM Si l on s intéresse tant au lien social, c est en grande partie parce qu on le considère en crise. C est la conscience de son délitement qui nous conduit à nous en préoccuper et à chercher des remèdes. Serge Paugam part du constat que les différents types de liens qui rattachent les individus aux groupes et à la société sont aujourd hui potentiellement fragiles, et à l origine de profondes inégalités. Il est urgent selon lui de revenir aux fondements de ces liens : la protection et la reconnaissance. Les politiques publiques peuvent renforcer les liens sociaux en apaisant les angoisses de l insécurité dans toutes les sphères de la vie sociale et en s efforçant de valoriser réciproquement tous les individus dans leur quête de reconnaissance. Elles ne peuvent toutefois être menées durablement que si elles émanent d une volonté partagée de vivre ensemble dans une société démo cratique, apaisée et ouverte. Serge Paugam est sociologue, directeur de recherche au CNRS et directeur d études à l EHESS. Il est également responsable de l Équipe de recherche sur les inégalités sociales (ERIS) du centre Maurice-Ha lbwachs. éditions de l aube Diffusion Harmonia Mundi 10 -:HSMILF=^VVUY\: Conception graphique : Montage photographique : Hervé Roussel VIVRE ENSEMBLE DANS UN MONDE INCERTAIN Serge PAUGAM Serge PAUGAM VIVRE ENSEMBLE DANS UN MONDE INCERTAIN l aube

2 Vivre ensemble dans un monde incertain

3 La collection Aube Nord est dirigée par Jean Viard Serge Paugam Série Rencontres du nouveau siècle Dans la même série (extrait) : Maïssa Bey, L une et l autre, 2009 Marnix Beyen, Philippe Destatte, La Belgique va-t-elle disparaître? Itinéraire d une nation européenne, 2011 Caroline Dayer, Sous les pavés, le genre. Hacker le sexisme, 2014 Bertrand Hervieu, Les orphelins de l exode rural, 2008 Bernard Lietaer, Mutation mondiale, crise et innovation monétaire, 2008 Dominique Méda, Travail : la révolution nécessaire, 2009 Dominique Méda, Ignacy Sachs, Bernard Lietaer, Et si on rallumait les étoiles. L audace d inventer, 2014 Philippe Meirieu, Pierre Frackowiak, L éducation peut-elle être encore au cœur d un projet de société?, 2008 Didier Tabuteau, 2025 : l odysssée de la Sécu, 2008 Patrick Viveret, Reconsidérer la richesse, 2010 Dominique Wolton, Mc Luhan ne répond plus. Communiquer c est cohabiter, 2010 Vivre ensemble dans un monde incertain Éditions de l Aube, ISBN éditions de l aube

4 Ouvrage publié avec le concours de la région Nord-Pas-de-Calais Du même auteur : La Disqualification sociale. Essai sur la nouvelle pauvreté, PUF, 1991 (rééd. «Quadrige») La Société française et ses pauvres. L expérience du revenu minimum d insertion, PUF, 1993 (rééd. «Quadrige») L Exclusion, l état des savoirs (dir.), La Découverte, 1996 L Europe face à la pauvreté. Les expériences nationales de revenu minimum garanti (dir.), La Documentation française, 1999 Welfare Regimes and the Experience of Unemployment in Europe (avec Duncan Gallie, dir.), Oxford University Press, 2000 Le Salarié de la précarité. Les nouvelles formes de l intégration professionnelle, PUF, 2000 (rééd. «Quadrige») Les Formes élémentaires de la pauvreté, PUF, 2005, 3 e édition mise à jour et complétée, 2013 Repenser la solidarité. L apport des sciences sociales (dir.), PUF, 2007 (rééd. «Quadrige») Le Lien social, PUF, «Que sais-je?», 2008 La Pratique de la sociologie, PUF, 2008 La Régulation des pauvres (avec Nicolas Duvoux), PUF, 2008 L Enquête sociologique (dir.), PUF, 2010 Les 100 Mots de la sociologie (dir.), PUF, 2010 Des pauvres à la bibliothèque. Enquête au Centre Pompidou (avec Camila Giorgetti), PUF, 2013 L Intégration inégale. Force, fragilité et rupture des liens sociaux (dir.), PUF, 2014 Vivre ensemble dans un monde incertain * Il n est pas rare d entendre parler de «crise du lien social» et de la nécessité de «retisser» ou de «renouer» le lien social. À la limite, si l on s intéresse tant au lien social à en croire les innombrables colloques, rapports et livres qui lui sont consacrés, c est en grande partie parce qu on le considère en crise. C est la conscience de son délitement qui nous conduit à nous en préoccuper et à chercher des remèdes, un peu comme un médecin au chevet de son malade. Pour les réformateurs sociaux, les penseurs et les sociologues, le malade, c est avant tout la société des individus et, plus précisément, ce qui * Ce texte est issu de la conférence donnée par Serge Paugam le 26 mai 2011 au conseil régional Nord-Pas-de- Calais dans le cadre des Rencontres du nouveau siècle. Il a été enrichi par des références et des réflexions issues pour la plupart du séminaire de direction d études de Serge Paugam à l École des hautes études en sciences sociales sur la «sociologie des inégalités et des ruptures sociales». 5

5 est perçu collectivement comme une difficulté à vivre ensemble. Mais le débat prend quelquefois la forme d un plaidoyer pour un engagement solidaire dans une société ouverte à tous. Dans les associations à caractère social et sanitaire, il est courant également d entendre un discours un peu angélique sur les vertus du collectif, la force du groupe, le plaisir de faire société. En réalité, nous oscillons sans cesse entre une attitude qui consiste à constater de façon pessimiste toutes les formes de déclin du lien social et une autre qui nous conduit, au contraire, à nous projeter dans une société en mutation où émergent en même temps des formes nouvelles de vie en société où les liens sociaux se réinventent sous des formes parfois inattendues. La thèse du délitement est ancienne. Déjà au xix e siècle, elle était très répandue. Les métamorphoses des sociétés modernes ont toujours inquiété les observateurs sociaux et nourri les nostalgies du passé. Même des précurseurs de la sociologie, aussi patentés qu Auguste Comte ou Frédéric Le Play, fustigèrent l individualisme de leur époque en soulignant combien cette évolution était préjudiciable à la famille et à la cohésion sociale. Plus d un siècle plus tard, ces questions demeurent. La thèse du délitement des liens sociaux est défendue de façon véhémente aussi bien par des philosophes que par des sociologues. On la retrouve, pour ne citer que quelques exemples, dans les essais de Gilles Lipovetsky sous des formulations évocatrices comme L Ère du vide 1 ou Le Crépuscule du devoir 2 et, plus récemment, sous la plume de Robert Putnam 3 ou, dans un registre différent, chez Marcel Gauchet dans La Démocratie contre elle-même 4. Ces textes expriment comme au xix e siècle une inquiétude, celle d une société qui se transforme et qui emporte avec elle toutes les normes et les valeurs qui avaient permis aux générations passées de trouver un mode de cohésion et de régulation favorable à l intégration du plus grand nombre. Ils ont en commun un même scepticisme face à l individualisme contemporain. Pour aborder aujourd hui la question des liens sociaux et de leur fragilité, il me semble souhaitable de s inscrire dans la perspective sociologique d Émile Durkheim. En 1893, dans sa thèse de doctorat sur la division du travail, le fondateur de la sociologie française soulignait que la solidarité ne disparaît pas dans les sociétés modernes, 6 7

6 qu elle se transforme et qu il faut par conséquent s efforcer d en comprendre la logique, ne fût-ce que pour pouvoir en consolider ses fondements. Je rappellerai donc, dans un premier temps, en suivant ses principaux écrits, quels sont les principaux liens qui attachent l individu à des groupes et à la société dans son ensemble. Je reviendrai ensuite sur les facteurs de la fragilité contemporaine de ces liens à l origine de la crise de notre modèle de solidarité et d intégration, ce qui me conduira à en examiner les effets, notamment sur le plan des inégalités sociales. I Les liens qui attachent l individu aux groupes et à la société Il faut reconnaître que la pensée d Émile Durkheim renvoie plus spontanément à une théorie du lien social qu à une théorie des liens sociaux proprement dite 5 et qu un retour sur ses textes majeurs est nécessaire pour en reconstituer la trame analytique. C est dans cet esprit que je souhaite ici effectuer un retour sur la définition durkheimienne des liens sociaux. Je me fonderai sur trois ouvrages : De la division du travail social (1893), Le Suicide (1897) et L Éducation morale ( ). Ces trois livres ont été publiés sur une période de dix ans, cinq ans séparent la parution du premier du deuxième et cinq ans séparent également la parution du deuxième du cours professé à la Sorbonne. Pourtant, on sait aujourd hui que ce dernier a été rédigé dès à Bordeaux, soit un an environ après la parution du Suicide 9

7 et il est donc logique d y voir l un de ses soubassements théoriques. Durkheim revient d ailleurs lui-même à plusieurs reprises, et de façon explicite, aux résultats auxquels il est parvenu dans Le Suicide pour nourrir son argumentation sur les grands principes de l éducation morale. Soulignons aussi qu un an avant le cours paraît la préface à la seconde édition de La Division du travail dans lequel Durkheim apporte des compléments fondamentaux sur le rôle des groupes professionnels. Progressivement Durkheim est passé d une approche globale du lien social fondée sur une analyse historique des transformations des sociétés (dans sa thèse) à une approche plus détaillée des différents types de liens sociaux dans Le Suicide où il est question de la famille, du couple, de la religion, du monde du travail avec les crises économiques et même de la patrie. La sociologie du suicide le conduit à parler du relâchement des liens sociaux et non pas de la simple crise du lien social et il en tire immédiatement des conclusions dans son premier cours de la Sorbonne. La solidarité organique comme fondement du lien social Mais revenons à la Division du travail. La question à l origine de sa thèse est formulée de la façon suivante : «Comment se fait-il que, tout en devenant plus autonome, l individu dépende plus étroitement de la société 6?» En d autres termes, une société composée d individus de plus en plus différenciés est-elle encore vraiment une société et, si oui, comment? Durkheim remarque que les deux mouvements d autonomie et de dépendance se poursuivent parallèlement et déclare, à la fin de la préface de la première édition : «Il nous a paru que ce qui résolvait cette apparente antinomie, c est la transformation de la solidarité sociale, due au développement toujours plus considérable de la division du travail. Voilà comment nous avons été amené à faire de cette dernière l objet de cette étude 7.» Ce projet le conduit à apporter des explications fondées sur l analyse des conditions du changement social de longue durée, au sens du passage de la société traditionnelle à la société moderne. Pour lui, la division du travail que l on observe dans les sociétés modernes n est 10 11

8 pas un obstacle à la solidarité. Au contraire, elle en est même le fondement. Le plus remarquable de ses effets n est pas d augmenter le rendement des fonctions divisées, mais de les rendre solidaires. Le résultat ne se trouve pas principalement dans la sphère des intérêts économiques, mais dans l établissement d un ordre social et moral sui generis. Les individus ne sont pas indépendants, ils doivent se concerter. Telle est la définition du concept de solidarité organique. La division du travail, loin de diviser les hommes, renforce leur complémentarité en les obligeant à coopérer. Chacun acquiert ainsi de son travail le sentiment d être utile à l ensemble : «La division du travail suppose que le travailleur, bien loin de rester courbé sur sa tâche, ne perd pas de vue ses collaborateurs, agit sur eux et reçoit leur action. Ce n est donc pas une machine qui répète des mouvements dont il n aperçoit pas la direction, mais il sait qu ils tendent vers un but qu il conçoit plus ou moins distinctement. Il sent qu il sert à quelque chose. Pour cela, il n est pas nécessaire qu il embrasse de bien vastes portions de l horizon social, il suffit qu il en aperçoive assez pour comprendre que ses actions ont une fin en dehors d elles-mêmes. Dès lors, si spéciale, si uniforme que puisse être son activité, c est celle d un être intelligent, car elle a un sens et il le sait 8.» C est donc dans la relation de travail ellemême que le salarié peut retirer des satisfactions et celles-ci sont en grande partie liées à la reconnaissance par les autres salariés de sa contribution à l activité productive. Ce processus est fondé sur le principe de la complémentarité des fonctions qui implique l intériorisation par chacun d un rôle correspondant à une forme de participation au système social dans son ensemble. On peut donc en déduire que le lien qui caractérise pour lui le fonctionnement des sociétés modernes est le lien que je propose d appeler, en s inspirant de sa terminologie, le lien de participation organique. Durkheim ne se limite pas à ce constat. Il entreprend aussi plusieurs analyses complémentaires qui restent aujourd hui encore fondamentales dans la perspective de l étude des liens sociaux. Notons tout d abord le passage important dans lequel Durkheim cherche à évaluer la part de la solidarité organique dans la cohésion générale de la société. Après avoir démontré que les liens sont plus nombreux dans les sociétés modernes conformément à la loi de la complémentarité et 12 13

9 la coopération des individus, il s interroge sur leur intensité. Il se peut en effet que ces liens, tout en étant plus nombreux, soient en réalité plus faibles. Cette thèse est d ailleurs souvent débattue aujourd hui. Nombre de sociologues insistent en effet sur le caractère électif, souple, non contraint, mais en même temps fragile des liens sociaux. On aurait parfois tendance à penser que les sociétés traditionnelles étaient plus préservées des ruptures de liens que ne le sont les sociétés modernes. Durkheim parvient à prouver le contraire. Il s appuie sur plusieurs exemples empiriques pour démontrer que dans les sociétés anciennes, le lien social était trop faible pour retenir les hommes malgré eux. Il n était pas rare dans certaines sociétés que les hommes abandonnent leur chef pour échapper à leur autorité oppressive et trouver des satisfactions dans la vie errante. «On s étonnera peut-être, nous dit Durkheim, qu un lien qui attache l individu à la communauté au point de l y absorber puisse se rompre ou se nouer avec cette facilité. Mais ce qui fait la rigidité d un lien social n est pas ce qui en fait la force de résistance. De ce que les parties de l agrégat, quand elles sont unies, ne se meuvent qu ensemble, il ne suit pas qu elles soient obligées ou de rester unies ou de périr. Tout au contraire, comme elles n ont pas besoin les unes des autres, comme chacun porte en soi tout ce qui fait la vie sociale, il peut aller la transporter ailleurs, d autant plus aisément que ces sécessions se font généralement par bandes ; car l individu est alors constitué de telle sorte qu il ne peut se mouvoir qu en groupe, même pour se séparer de son groupe 9.» Autrement dit, lorsque la solidarité est fondée sur l uniformité imposée des croyances et des pratiques, la société n est troublée dans son organisation interne ni par le départ de certains membres, ni par l arrivée d individus supplémentaires pour peu que des places vides soient à prendre. En revanche, lorsque la division du travail constitue le principe même de la vie sociale, l intégration d éléments nouveaux peut altérer les rapports d interdépendance existants, produire des perturbations entre les membres de la société et aboutir à des formes de rejet social. Durkheim met ainsi, au moins implicitement, l accent sur les formes potentielles de discriminations dans les sociétés modernes. Lorsque l utilité de chacun est définie en fonction de 14 15

10 sa participation au fonctionnement de l ensemble, l autre, en provenance d un pays étranger et porteur d une culture différente, peut être perçu comme une menace. La complémentarité mutuelle ne va pas de soi, elle est fragile et peut se traduire par des réactions de racisme. De même, perdre sa place dans un système d interdépendances avancées constitue pour l individu une épreuve particulièrement douloureuse. Elle signifie pour lui la perte de son utilité sociale. Les recherches sur les expériences vécues du chômage 10, de la pauvreté et du recours contraint à l assistance ont permis de vérifier le risque pour les personnes concernées d être et de se sentir socialement disqualifiées 11. Cela dit, si le lien de participation organique est fondamental pour permettre l intégration des individus au système social, il n est toutefois pas le seul. L étude du suicide va en effet contribuer à le démontrer. Intégration et régulation Rappelons-nous tout d abord que Durkheim distingue deux causes sociales fondamentales du suicide, desquelles découle une typologie comprenant quatre types. La première cause renvoie à la question de l intégration. Une société intégrée est une société organisée selon le principe de la solidarité entre ses membres. Mais il est possible que, dans ce type de société, la conscience collective s affaiblisse de façon telle que les individus perdent le sens du lien social et se replient sur eux-mêmes. On peut imaginer également le cas inverse d une individuation insuffisante qui conduirait les individus à se sacrifier. La seconde idée renvoie à la question de la régulation. Une société ne peut se réguler sans un ensemble de règles acceptées et respectées par les individus qui la composent. Des dysfonctionnements peuvent toutefois apparaître, soit lorsque les règles s affaiblissent ou se transforment trop rapidement, soit lorsqu elles sont trop rigides et étouffent les individus. Ainsi, Durkheim a cherché à opposer deux à deux ces quatre types de suicide. Le suicide égoïste s oppose au suicide altruiste en fonction des dysfonctionnements relatifs à l insuffisance ou au contraire au caractère excessif de l intégration de la société. Le suicide anomique s oppose au suicide fataliste selon que la réglementation régulatrice est trop faible ou en déclin ou, au contraire, trop contraignante

11 Si Durkheim s intéresse davantage au suicide égoïste et au suicide anomique qu aux deux autres, c est qu il est obsédé par le risque de désintégration des sociétés modernes et la faiblesse des liens qui rattachent l individu au groupe. Le suicide égoïste est le résultat de l affaiblissement de la pression de la collectivité sur l individu et du désarroi moral qu a pu susciter chez lui la désintégration de la société. Durkheim s intéresse en particulier à deux liens sociaux intégrateurs, à savoir la religion et la famille, envisagée sous l angle du mariage, mais aussi des enfants. Il en arrive à la conclusion générale que les hommes et les femmes sont plus enclins au suicide lorsqu ils sont abandonnés à eux-mêmes, faiblement intégrés dans un groupe social et par là même insuffisamment animés par la force collective et l autorité qui émanent de celui-ci. Leurs désirs ne sont pas contenus par un milieu intégrateur suffisamment fort et il en ressort généralement une profonde frustration. Le suicide anomique s explique par les crises politiques, économiques et institutionnelles et les troubles qui affectent la société dans son ensemble. Durkheim constate une augmentation de la fréquence au suicide dans les périodes de crises industrielles ou financières, mais aussi dans les périodes fastes qu il qualifie de crises de prospérité. Il en conclut que le facteur explicatif du suicide est alors, non pas le déclin ou l essor de l activité en tant que tels, mais l état de crise et de perturbation de l ordre collectif que ces phénomènes provoquent dans le corps social. Pour analyser le suicide anomique, il prend également en considération l influence qu exerce le divorce selon qu il est répandu ou, au contraire, inexistant dans la société. D une façon plus générale, à la lecture de cette étude, on pourrait dire que Durkheim mobilise, outre le lien de participation organique toujours présent, en référence au monde du travail, d autres types de liens sociaux dont la faiblesse ou la rupture pourrait expliquer le suicide : le lien de filiation (protection de la mère qui a des enfants), mais aussi celui que je propose d appeler le lien de participation élective (fondé sur les relations affinitaires établies entre individus et le plus souvent dans des groupes de taille réduite facilitant l interconnaissance) qui regroupe ici le lien conjugal (protection par le mariage) et le lien d appartenance à une communauté religieuse (protection par le type de religion). Il serait même possible de souligner 18 19

12 que Durkheim s appuie aussi, au moins indirectement, sur le lien de citoyenneté quand il se réfère au sentiment patriotique. Mais au-delà de la distinction entre le suicide égoïste et le suicide anomique, et de l intérêt de Durkheim pour d autres formes d attachement aux groupes et à la société dans son ensemble, il faut surtout retenir la distinction entre intégration et régulation à laquelle il attachait beaucoup d importance. Ces deux concepts constituent même dans l ensemble de son œuvre les deux fondements principaux du lien social. Esprit de discipline et attachement aux groupes Il est donc normal de les retrouver sous une formulation très voisine dans L Éducation morale. Ce cours se divise en effet en deux parties : la première comportant sept leçons s intitule «Les éléments de la moralité» et distingue l esprit de discipline, l attachement aux groupes et l autonomie de la volonté ; la seconde intitulée «Comment constituer chez l enfant les éléments de la moralité» comprend dix autres leçons et se décompose en deux sous-parties, comprenant cinq leçons chacune, consacrées successivement aux deux premiers éléments décrits dans la première. Les deux premiers éléments de la moralité sont pour Durkheim l esprit de discipline et l attachement aux groupes, dans lesquels il est aisé de voir la traduction des concepts de régulation et d intégration. Durkheim consacre les deux premières leçons de la première partie (Éléments de la moralité) et les cinq premières de la seconde (Comment constituer chez l enfant les éléments de la moralité) à l esprit de discipline. Si les préceptes moraux tendent à régulariser les actions des hommes, il faut pour cela que ces dernières soient tenues à une certaine régularité. L auteur insiste sur ce point en prenant l exemple des hommes qui ne savent pas s astreindre à des occupations définies ou qui se refusent à se livrer à des fonctions régulières. Cet état d indétermination peut sans doute s expliquer par le goût de la liberté et de la découverte, mais il implique un état de perpétuelle instabilité. Rappelons-nous que Durkheim avait déjà traité indirectement de cette question dans La Division du travail, notamment dans la troisième partie consacrée aux «formes anormales». Il était déjà sensible à l importance de la régularité dans l organisation 20 21

13 du travail et voyait dans le développement industriel et l irrégularité des rythmes de l activité un risque majeur. Il y faisait référence à l irrégularité telle qu elle est subie par les travailleurs de l industrie alors qu il insistait, dans L Éducation morale, sur les penchants de certains hommes à vouloir s affranchir d une organisation du travail trop contraignante par sa régularité, mais, dans les deux cas, il y voyait des conséquences négatives sur le fonctionnement social. Qu elle soit contrainte ou non, l irrégularité fragilise l esprit de discipline. L idée de règle ne se fonde pas exclusivement sur le principe de régularité, mais aussi sur la notion d autorité. «Par autorité, nous dit Durkheim, il faut entendre l ascendant qu exerce sur nous toute puissance morale que nous reconnaissons comme supérieure à nous 12.» Il cite les préceptes d hygiène, les préceptes de la technique professionnelle, les préceptes de la sagesse populaire, comme autant d exemples de respect que nous accordons en général à l autorité des détenteurs des savoirs issus des expériences humaines. Cependant, ce qui caractérise ce type d actes prescrits, c est que l autorité qui les inspire n est pas en elle-même déterminante. L individu qui respecte ces préceptes est avant tout un utilitariste, pleinement conscient des avantages que lui procure la conformité à ces derniers. Il en va autrement des règles morales. «Sans doute, si nous les violons, nous dit Durkheim, nous nous exposons à des conséquences fâcheuses ; nous risquons d être blâmés, mis à l index, frappés même matériellement dans notre personne ou dans nos biens. Mais c est un fait constant, incontestable, qu un acte n est pas moral, alors même qu il serait matériellement conforme à la règle, si c est la perspective de ces conséquences fâcheuses qui l a déterminé. Ici, pour que l acte soit tout ce qu il doit être, pour que la règle soit obéie, il faut que nous y déférions, non pour éviter tel résultat désagréable, tel châtiment matériel ou moral, ou pour obtenir telle récompense ; il faut que nous y déférions tout simplement parce que nous devons y déférer, abstraction faite des conséquences que notre conduite peut avoir pour nous. Il faut obéir au précepte moral par respect pour lui, et pour cette seule raison 13.» Pour lui, «la morale n est pas seulement un système d habitudes, c est un système de commandements 14». Ainsi, il existe, comme il le souligne, une certaine affinité entre le goût de 22 23

14 la régularité et le sens de l autorité morale. Ces deux aspects sont les fondements de la discipline qui a objet de régulariser la conduite. «D abord, puisque la morale détermine, fixe, régularise les actions des hommes, elle suppose chez l individu une certaine disposition à vivre, une existence régulière, un certain goût de la régularité. ( ) En second lieu, puisque les règles morales ne sont pas simplement un autre nom donné à des habitudes intérieures, puisqu elles déterminent la conduite du dehors, et impérativement, il faut pour leur obéir, et, par conséquent, pour être en état d agir moralement, avoir le sens de cette autorité sui generis qui leur est immanente. Il faut, en d autres termes, que l individu soit constitué de manière à sentir la supériorité des forces morales dont la valeur est plus forte que la sienne, et à s incliner devant elles 15.» Dans le cours de son exposé sur l esprit de discipline, il revient logiquement sur son étude du suicide. Sans citer explicitement le suicide anomique, il s appuie sur les exemples qu il a analysés dans le chapitre V de son livre de Il reprend en effet les deux explications majeures de son argumentation initiale : l anomie conjugale et l anomie économique. À partir de tableaux statistiques qu il avait constitués, Durkheim avait remarqué que l immunité des époux face au suicide était plus forte dans les pays où le divorce n existait pas que dans les pays où il était largement pratiqué. Il revient sur cette conclusion dans la troisième leçon de L Éducation morale : «Que, par exemple, les règles de la morale conjugale perdent de leur autorité, que les devoirs auxquels les époux sont tenus l un envers l autre soient moins respectés, et les passions, les appétits que cette partie de la morale contient et réglemente se déchaîneront, se dérégleront, s exaspéreront par ce dérèglement même ; et, impuissantes à s apaiser parce qu elles se seront affranchies de toutes limites, elles détermineront un désenchantement, qui se traduira d une manière visible dans la statistique des suicides 16.» Notons ici que Durkheim n entre pas dans les détails. Il passe sous silence un des points essentiels de ses résultats, notamment la différence entre les hommes et les femmes. Il avait en effet établi que dans les pays où le lien conjugal se rompt souvent et facilement, le coefficient de préservation des femmes mariées face au suicide s élève à mesure que celui des époux s abaisse 17. Il aurait été par conséquent 24 25

15 plus exact de dire que le déclin des règles de la morale conjugale a un effet plus fort, en termes de risque de suicide, sur les hommes que sur les femmes, mais Durkheim, soucieux sans doute de ne pas perdre le fil de sa démonstration sur l importance de la discipline, en est resté à un propos volontairement plus général. C est d ailleurs aussi pour cette raison qu il enchaîne aussitôt sur l exemple des crises : «De même que la morale qui préside à la vie économique vienne à s ébranler, et les ambitions économiques, ne connaissant plus de bornes, se surexciteront et s enfiévreront ; mais, alors, on verra s élever le contingent annuel des morts volontaires 18.» Si Durkheim se fonde sur son étude du suicide, c est pour souligner à quel point l esprit de discipline, en ce qu il contribue à borner nos aspirations et nos sentiments, joue un rôle fondamental dans l équilibre des sociétés et dans la coopération entre les hommes. Il en va non seulement de l intérêt de la société dans son ensemble, mais aussi de l individu. Sans modération du désir, l homme ne saurait être heureux. Le rôle de l école est donc de transmettre cette faculté vitale à se contenir, à se résister à soimême. La discipline morale, loin de contraindre ou d aliéner, doit conduire à la volonté réfléchie et personnelle. «La règle, conclut Durkheim, parce qu elle nous apprend à nous modérer, à nous maîtriser, est un instrument d affranchissement et de liberté 19.» L esprit de discipline n est toutefois pas le seul élément de la moralité. L attachement aux groupes est, selon lui, le complément indispensable, tant il est attaché, nous l avons vu, à la distinction entre les deux concepts de régulation et d intégration. Si l esprit de discipline est ce qui rend possible la régulation, l attachement aux groupes est la traduction de l impératif d intégration, aussi bien des individus au système social que du système social lui-même. C est ainsi que Durkheim rappelle, au tout début de la cinquième leçon, que «nous ne sommes des êtres moraux que dans la mesure où nous sommes des êtres sociaux» et que «l égoïsme a été universellement classé parmi les sentiments amoraux». Il en déduit, d une part, que «s il existe une morale, elle doit nécessairement attacher l homme à des fins qui dépassent le cercle des intérêts personnels» et, d autre part, que, «en dehors de l individu, il n existe qu un seul être psychique, un seul être moral empiriquement observable, auquel votre 26 27

16 volonté puisse s attacher : c est la société 20». Son argumentation le conduit à nouveau aux résultats de son étude sur le suicide, mais ici, il ne se réfère plus au suicide anomique, mais bien au suicide égoïste. «L homme est d autant plus exposé à se tuer qu il est plus détaché de toute collectivité, c est-à-dire qu il vit davantage en égoïste. Ainsi le suicide est environ trois fois plus fréquent chez les célibataires que chez les gens mariés, deux fois plus fréquent dans les ménages stériles que dans les ménages féconds ; il croît même en raison inverse du nombre d enfants. Ainsi, suivant qu un individu fait ou non partie d un groupe domestique, suivant que celui-ci se réduit au seul couple conjugal, ou bien au contraire qu il a plus de consistance par suite de la présence d enfants plus ou moins nombreux, par conséquent, suivant que la société familiale est plus ou moins cohérente, compacte et forte, l homme tient plus ou moins à la vie. Il se tue d autant moins qu il a plus à penser à autre chose qu à lui-même. Les crises qui avivent les sentiments collectifs produisent les mêmes effets. Par exemple, les guerres, en stimulant le patriotisme, font taire les préoccupations privées ; l image de la patrie menacée prend dans les consciences une place qu elle n y occupe pas en temps de paix ; par suite, les liens qui rattachent l individu à la société se renforcent, et, du même coup, se renforcent aussi les liens qui le rattachent à la société 21.» On retrouve ici la force du raisonnement durkheimien. Les règles morales ne sont pas à inventer de toutes pièces tant elles sont déterminées par les conditions sociales. Il faut commencer par étudier de façon approfondie ces dernières. L éducation morale ne peut donc se transmettre indépendamment d un retour réflexif sur ce qui constitue la vie sociale en général ou, autrement dit, d une connaissance précise des fondements du lien social à laquelle contribue notamment la sociologie. Ce raisonnement le conduit à insister sur ce qui constitue, au-delà des différences culturelles entre groupes sociaux ou sociétés, la part d universel dans l existence humaine. C est ainsi que l on peut comprendre les formules comme : «Assurément, l individu et la société sont des êtres de natures différentes. Mais bien loin que l individu ne puisse s attacher à la société sans abdication totale ou partielle de sa nature propre, il n est vraiment lui-même, il ne réalise 28 29

17 pleinement sa nature qu à condition de s y attacher 22.» Ou encore : «L homme tient à moins à soi qu il ne tient qu à soi 23.» Pour Durkheim, l égoïste mène une existence qui ne peut être que précaire car contre nature. Il ne sent pas cette masse sociale qui l enveloppe et le pénètre ou croit pouvoir, de façon illusoire, s en détacher : «L égoïste vit comme s il était un tout, qui a sa raison d être, et qui se suffit à soi-même. Or, un tel état est une impossibilité, car il est contradictoire dans les termes. Nous avons beau faire, nous avons beau essayer de détendre les liens qui nous rattachent au reste du monde, nous ne pouvons y parvenir. Nous tenons forcément au milieu qui nous entoure ; il nous pénètre, il se mêle à nous. Par conséquent, il y a en nous autre chose que nous, et, par cela seul que nous tenons à nous-mêmes, nous tenons à autre chose que nous 24.» Chaque fois que l individu se replie sur lui-même en essayant de défendre son autonomie, il ne fait alors que rompre avec la source morale qui est en lui et qui lui provient de la société. C est la raison pour laquelle l attachement aux groupes est non seulement vital, mais correspond aussi à un devoir par excellence. Il est inséparable de la conscience moderne de la solidarité au sens de l interdépendance des fonctions et des individus au sein du système social 25. Il ne s agit pas de postuler que Durkheim a clairement élaboré une typologie précise des liens sociaux, mais les trois textes analysés brièvement ci-dessus conduisent bien au constat qu il est passé d une analyse globale de l évolution sociohistorique du lien social dans sa thèse à une interprétation plus précise des formes d intégration et de régulation des sociétés modernes dans laquelle il fait appel à plusieurs types de liens. Lorsque Durkheim parle des liens sociaux, c est, on l aura compris, dans un sens très différent de celui qu en donnent aujourd hui les spécialistes des réseaux sociaux. Pour Granovetter, par exemple, «la force d un lien est une combinaison (probablement linéaire) de la quantité de temps, de l intensité émotionnelle, de l intimité (la confiance mutuelle) et des services réciproques qui caractérisent ce lien 26». Pour Durkheim, la force d un lien doit s apprécier différemment selon chaque type de lien puisque chacun d entre eux renvoie à un mode de régulation et donc à un système normatif spécifique. La force ne se mesure pas uniquement dans une relation interpersonnelle, 30 31

18 mais dans l intégration au système social que rend possible ou non un ensemble de relations interpersonnelles s inscrivant dans des sphères normatives distinctes. Le lien, au sens durkheimien, est un lien d attachement à la société, ce qui implique de prendre en compte le système normatif qui le fonde, en faisant l hypothèse que les individus sont plus ou moins contraints de se conformer à ce dernier pour être intégrés 27. Dans le lien de filiation par exemple, on étudie bien la relation entre des parents et des enfants, mais en la rapportant aux normes qui encadrent ce lien dans une société donnée, la filiation pouvant prendre des formes différentes d une société à l autre. Dans le lien de participation organique, on étudie la relation entre des agents qui participent à la vie professionnelle, sachant que cette relation s apprécie différemment selon que l on se place dans une société confrontée à une crise économique ou dans une société en expansion. On pourrait dire aujourd hui, en prolongeant la réflexion de Durkheim, qu un lien est fort quand il permet à l individu d assurer sa protection face aux aléas de la vie et de satisfaire son besoin vital de reconnaissance, source de son identité et de son existence en tant qu homme. Or, c est en référence aux normes sociales en vigueur que l individu peut, à travers le lien, assurer sa protection et sa reconnaissance. Dans le monde du travail, par exemple, un ensemble de relations interpersonnelles entre collègues, parfaitement instrumentales et non émotionnelles, peut néanmoins se traduire par un lien de participation organique fort. Même dans ces conditions, l individu peut se sentir particulièrement intégré au groupe de travail, à l entreprise et aux normes de la société salariale. Le lien de participation organique n implique pas que les individus qui travaillent s aiment. Un minimum de confiance est nécessaire, mais l intimité n est pas une condition de l intégration professionnelle. Dans la théorie durkheimienne, les liens sont plus que de simples relations, ils sont le reflet de la régulation normative d une société au sens où les individus se conforment nécessairement à un système spécifique de normes quand ils entrent en relation avec autrui dans des sphères sociales de nature diverse d où la pluralité des liens et, en même temps, le vecteur de leur intégration globale au système social. Les distinctions conceptuelles que Durkheim a opérées entre 32 33

19 régulation et intégration, suicide anomique et suicide égoïste, esprit de discipline et attachement aux groupes, sont toujours pertinentes pour penser chacun de ces types de liens sociaux. Ce cadre analytique constitue un puissant outil pour étudier la crise contemporaine de notre modèle d intégration, au sens de l entrecroisement des liens sociaux. II La fragilité contemporaine des liens sociaux Revenons aux deux fondamentaux du lien social, à savoir la protection et la reconnaissance. La protection renvoie à l ensemble des supports que l individu peut mobiliser face aux aléas de la vie (ressources familiales, communautaires, professionnelles, sociales ), la reconnaissance renvoie à l interaction sociale qui stimule l individu en lui fournissant la preuve de son existence et de sa valorisation par le regard de l autre ou des autres. L expression «compter sur» résume assez bien ce que l individu peut espérer de sa relation aux autres et aux institutions en termes de protection, tandis que l expression «compter pour» exprime l attente, tout aussi vitale, de reconnaissance. L investissement affectif dans un «nous» est d autant plus fort que ce «nous» correspond à l entité qui peut être aussi réelle qu abstraite sur laquelle et pour laquelle la 35

20 personne sait pouvoir compter. C est dans ce sens que le «nous» est constitutif du «moi». Les liens qui assurent à l individu protection et reconnaissance revêtent par conséquent une dimension affective qui renforce les interdépendances humaines. Dans le prolongement de cette définition préalable, quatre grands types de liens sociaux peuvent être distingués : le lien de filiation, le lien de participation élective, le lien de participation organique et le lien de citoyenneté. Ces liens sont fragiles et peuvent se rompre, entraînant ainsi de fortes inégalités entre les individus. Les fluctuations du lien de filiation Le lien de filiation recouvre deux formes différentes. Celle à laquelle on pense en priorité renvoie à la consanguinité, c est-à-dire à la filiation dite «naturelle» qui est fondée sur la preuve de relations sexuelles entre le père et la mère et sur la reconnaissance d une parenté biologique entre l enfant et ses géniteurs. On part du constat que chaque individu naît dans une famille et rencontre en principe à sa naissance à la fois son père et sa mère ainsi qu une famille élargie à laquelle il appartient sans qu il l ait choisie. Il ne faudrait toutefois pas oublier la filiation adoptive reconnue par le Code civil et qu il faut distinguer du placement familial. La filiation adoptive est en quelque sorte une filiation sociale. D une façon plus générale, retenons que le lien de filiation, dans sa dimension biologique ou adoptive, constitue le fondement absolu de l appartenance sociale. Notons encore qu en vertu du principe de consanguinité, les enfants ont un droit à l héritage de leurs parents, mais qu ils ont aussi, au titre de l obligation alimentaire, le devoir de les entretenir. Au-delà des questions juridiques qui entourent la définition du lien de filiation, les sociologues, mais aussi les psychologues, les psychologues sociaux et les psychanalystes, insistent sur la fonction socialisatrice et identitaire de ce lien. Il contribue à l équilibre de l individu dès sa naissance puisqu il lui assure à la fois protection soins physiques et reconnaissance sécurité affective. Le lien de filiation est, on le voit, encadré par des normes sociales précises. Il participe de l intégration des individus au système social. Mais ce type de lien est d intensité très inégale 36 37

21 selon les individus. Il est inutile de revenir ici sur l ensemble des transformations, aujourd hui bien documentées, de la famille qui ont marqué les dernières décennies. Rappelons seulement ici que le système de protection sociale constitué à la Libération reposait non seulement sur le postulat d une condition salariale stable, mais aussi sur celui d un modèle familial traditionnel dans lequel les femmes, notamment celles qui n avaient pas d emploi régulier, n étaient protégées qu indirectement par le statut de leur conjoint et dans lequel la protection de la famille était assurée par le système des allocations familiales. Or, la réalité s est éloignée de ce modèle. Il est généralement admis que la famille est devenue plus instable et donc plus incertaine sous les effets conjugués de l augmentation des divorces et séparations, des familles monoparentales et des familles recomposées, rendant nécessaire la mise en place d allocations d assistance sous conditions de ressources pour les familles en difficulté et de mesures de protection spécifiques pour les enfants. Un indice parmi d autres de la fragilisation des familles est l augmentation du nombre de prises en charge des mineurs en protection sociale de l enfance. Ce nombre est passé en France de environ en 2003 à environ en 2010 et le taux de prise en charge de 17,3 à 19 sur la même période. D une façon générale, alors que le lien de filiation constitue un facteur d intégration sociale, il traduit aussi de fortes inégalités entre les individus d une même société. Il assure à la fois la protection et la reconnaissance de ceux qui ont la chance de bénéficier dès la naissance de conditions favorables au sein de leur milieu familial. Mais en même temps il divise, puisque tous les individus ne bénéficient pas des mêmes conditions et que certains d entre eux font l objet de mesures correctrices ou compensatrices qui ont pour effet, au moins provisoirement, de renforcer leurs carences et, par conséquent, leur infériorité sociale. De nombreuses enquêtes ont démontré que les enfants accueillis à l Aide sociale à l enfance connaissent des difficultés d intégration sociale plus importantes que les autres enfants, mais le sort des parents dont les enfants sont placés mérite aussi d être pris en considération. On peut parler de disqualification parentale tant ces derniers sont déchus, de façon entière ou partielle, et de leur autorité et 38 39

22 de leurs droits en tant que parents. Cette épreuve peut être vécue de façon différente selon les marges d autonomie dont disposent les parents dans leurs relations avec les professionnels de l Aide sociale à l enfance. Ces derniers oscillent entre l accompagnement social et la sanction. Les parents sont ainsi hiérarchisés. D aucuns souligneront que l épreuve de la disqualification parentale ne concerne qu une minorité. En réalité, le contrôle exercé sur les familles, s il concerne davantage les familles jugées vulnérables, s applique potentiellement à tous les parents. Il n est pas rare en effet que des signalements concernent aussi des familles de la classe moyenne. Un ordre hiérarchique s instaure de fait entre les parents selon l évaluation publique de leur capacité à être de «bons» parents, autrement dit selon leur aptitude à réussir l éducation de leurs enfants. Non seulement les enfants ne sont pas dotés des mêmes chances de grandir dans une famille stabilisée dans laquelle ils peuvent être tout à la fois protégés, respectés et stimulés dans leurs apprentissages, mais leurs parents sont aussi inévitablement classés selon leur capacité à fournir tout ce dont leurs enfants peuvent avoir besoin. Le lien de filiation peut se rompre de façon précoce. Une mère qui ne se sent pas capable de pourvoir à l entretien et à l éducation de son enfant peut décider de l abandonner à la naissance en accouchant sous X. Des parents peuvent perdre leur autorité parentale et se voir, par décision de justice, retirer leurs enfants. La rupture du lien de filiation se produit aussi après le décès des parents. L ensemble de ces situations renvoie à des situations de fait qui rendent toutes relations entre parents et enfants soit impossibles, soit épisodiques, voire improbables. Dans d autres cas, la rupture n est pas formelle, en particulier lorsque l enfant continue à vivre chez ses parents, mais fait l expérience de mauvais traitements, de vexations régulières et de rejet. Il s agit alors d un déni parental de reconnaissance qui laisse généralement des séquelles psychologiques profondes et durables chez l enfant. La rupture du lien de filiation peut aussi se produire à l âge adulte. Elle peut résulter d un événement malheureux qui provoque une incompréhension réciproque ou une discorde. La filiation n est pas pour autant rompue, mais le lien n est plus entretenu. Les parents et les enfants se replient alors sur eux-mêmes et n attendent plus ni protection, ni 40 41

23 reconnaissance de la relation. Dans une enquête récente, menée dans l agglomération parisienne, nous avons pu établir que la proportion de personnes n ayant plus ou pratiquement plus de relations avec leur père ou leur mère, alors que ces derniers sont encore en vie, est supérieure à 20 % parmi les ouvriers (27,9 % pour le père, 21,3 % pour la mère) et décroît régulièrement selon que l on s élève dans la hiérarchie sociale pour atteindre un niveau inférieur à 5 % parmi les cadres et professions intellectuelles supérieures (4,3 % pour le père et 3,6 % pour la mère) 28. Ce délitement du lien de filiation ne touche donc pas les individus de façon égale. Il s agit pourtant d une inégalité souvent ignorée. La vulnérabilité des relations électives Le lien de participation élective relève de la socialisation extra-familiale au cours de laquelle l individu entre en contact avec d autres individus qu il apprend à connaître dans le cadre de groupes divers et d institutions. Les lieux de cette socialisation sont nombreux : le voisinage, les bandes, les groupes d amis, les communautés locales, les institutions religieuses, sportives, culturelles, etc. Au cours de ses apprentissages sociaux, l individu est à la fois contraint par la nécessité de s intégrer, mais en même temps autonome dans la mesure où il peut construire lui-même son réseau d appartenances à partir duquel il pourra affirmer sa personnalité sous le regard des autres. Ce lien n est pas à confondre avec la thèse selon laquelle le lien social serait aujourd hui fondé sur une multiplicité d appartenances de nature élective ou sur un processus de désaffiliation positive 29. Il convient en effet de distinguer le lien de participation élective des autres liens sociaux en mettant en avant sa spécificité, à savoir son caractère électif qui laisse aux individus la liberté réelle d établir des relations interpersonnelles selon leurs désirs, leurs aspirations et leurs valences émotionnelles. Ce lien recouvre plusieurs formes d attachement non contraint. On peut considérer la formation du couple comme l une d elles. L individu s intègre à un autre réseau familial que le sien. Il élargit son cercle d appartenance. Autant dans le lien de filiation, l individu n a pas de liberté de choix, autant dans le lien de participation élective, il dispose d autonomie. Celle-ci reste toutefois encadrée par une série de déterminations sociales

24 La relation conjugale ressemble par ailleurs à un jeu de miroirs. Outre la fonction de protection qu elle assure aux deux conjoints chacun pouvant compter sur l autre, la fonction de reconnaissance peut être appréhendée à partir de quatre regards : le regard de l homme sur sa femme, celui de la femme sur son partenaire et enfin le jugement de chacun d eux sur le regard de l autre à son égard. Il s agit ainsi d un jeu où la valorisation de chacun passe par la démonstration régulière de la preuve de l importance qu il a pour l autre. À la différence de la famille et du couple, l amitié est faiblement institutionnalisée. Elle peut être publiquement évoquée et encouragée lorsqu on l associe par exemple à la notion de fraternité, mais elle ne fait pas l objet d une stricte réglementation. Elle est socialement reconnue et valorisée. Elle correspond parfaitement à la définition du lien de participation élective. Elle est perçue comme désintéressée et comme détachée des contingences sociales qui caractérisent les autres formes de sociabilité. La rupture du lien de participation élective peut prendre plusieurs formes puisque ce type de lien recouvre diverses relations. Dans les sociétés modernes, la relation amoureuse ou la relation d amitié peuvent d autant plus facilement se rompre qu elles ne relèvent en général d aucune contrainte sociale formelle. Puisque chacun est libre d entretenir ce type de relation, chacun peut aussi librement s en défaire. Mais cela ne signifie pas que la rupture ne provoque aucune souffrance. La rupture conjugale peut aboutir à des traumatismes et réveiller chez ceux qui en font l expérience des blessures affectives anciennes. Elle se traduit aussi par une modification de l image «moi/nous» et se répercute sur l ensemble du réseau relationnel de la personne en question, qu elle soit ou non à l origine de la décision de rupture. Lorsque l on étudie la trajectoire de personnes qui ont connu une série de ruptures, le divorce ou la séparation du couple apparaît souvent comme un facteur déclenchant. Les relations d amitié sont également fragiles. Elles se renouvellent généralement au cours du cycle de vie en fonction de la mobilité géographique. Les amitiés de jeunesse ne sont pas forcément formellement rompues, mais les relations qui les nourrissent finissent souvent par s espacer jusqu à s interrompre. Lorsque les modes de vie et les habitudes divergent, il est également difficile de maintenir ces relations dans la durée. Il peut 44 45

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