du secteur ferroviaire chinois, mais comportant aussi des universitaires et des experts de l Académie des sciences et de l Académie d ingénierie.

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1 - 67 e année - N ,50 - France métropolitaine Aggravation surprise des chiffres du chômage t Le nombre de chômeurs a augmenté de 1,3 % en juin t Bond de 10% du chômage de longue durée en un an t Le FMI encourage la France à davantage de rigueur Fondateur : Hubert Beuve-Méry - Directeur : Erik Izraelewicz Entre Lyon et Turin, le TGV de la colère ttrès contesté, le chantier italien a dû être protégé par l armée et la policepage trois Des anti-tgv, le 3 juillet, dans le val de Suse, en Italie F.BUCCIARELLI/LUZ PHOTO Deux mois consécutifs de hausse du chômage en France auront suffi à anéantir les espoirs d amélioration durable sur le front de l emploi. Selon le ministère du travail, le nombre de chômeurs atteint, fin juin, 2,72 millions, soit 1,5 % de plus en un an. Le chômage de longue durée bondit de 10 % en un an. Tandis que les offres d emploi collectées par Pôle emploi ont baissé de 3,4 % en juin. De son côté, le FMI confirme les prévisions de croissance de la France pour 2011, mais recommande de nouveaux efforts budgétaires. p Lire page 8 et Débats page 14 Le chagrin et le soulagement des musulmans d Oslo Norvège Bouleversés par la tuerie, ils avouent aussi être soulagés que le terroriste ne soit pas lié à Al-Qaida et veulent continuer à vivre dans «un paradis». Page6 Les tarifs d assurance devraient encore augmenter Economie Automobile, multirisque habitation, santé : les tarifs d assurance pourraient, selon des spécialistes du secteur, enregistrer des hausses de 3 % à 7 %. Page12 Orange prépare une offre commerciale anti-free Entretien Stéphane Richard, PDG de France Télécom, annonce le lancement d une offre pour les «digital natives». Le groupe va se retirer de Suisse. Page 10 UK price 1,50 Triste Guinée, ou l espérance déçue de Conakry Le président Alpha Condé estil un démocrate sincère ou alors un autocrate en puissance, un de plus sur un continent qui n en a que trop? Neuf mois après l élection à la présidence de la Guinée-Conakry de «l ancien opposant historique», selon la formule consacrée, plusieurs indicateurs, déjà menaçants, viennent de passer au rouge : atteintes à la liberté d expression, absence de dialogue avec l opposition, tergiversations sur le calendrier électoral C est une déception au-delà des frontières de la Guinée. On avait espéré que ce pays, après avoir concentré tant de malheurs, serait à la pointe d un certain renouveau politique en Afrique de l Ouest. Certes, cet homme de 73 ans qui a passé plus de temps en exil en France que dans son propre pays, bénéficie de circonstances atténuantes. Il est arrivé au pouvoir dans un paysage politique chaotique, sur fond d économie exsangue. Editorial L impéritie et la corruption de ses gouvernants successifs ont mis à genoux une Guinée qualifiée de «scandale géologique», tant son sous-sol regorge de richesses. A Conakry, capitale verdoyante d un pays qui est aussi le «château d eau de l Afrique de l Ouest», l eau courante est un luxe. Et l électricité, intermittente. M. Condé est le premier président élu démocratiquement depuis que la Guinée a rompu le lien colonial avec la France, en Avant lui, il y eut la folie sanguinaire de Sékou Touré ( ), puis l agonie du régime autocratique et népotique de Lansana Conté. Fin 2008, ce fut la parenthèse Dadis Camara, caricature d officier qui s enivre de pouvoir politique ; enfin, la transition démocratique assurée par le général Sékouba Konaté, et, en 2010, l élection d Alpha Condé qui laissait entrevoir que la malédiction guinéenne était peut-être un mythe. L homme tarde à combler les espoirs placés en lui. Le ton de sa campagne avait déjà inquiété : un discours ethniciste qui attisait chez les Malinké, Soussous et autres forestiers le sentiment anti- Peuls, la puissante communauté de son adversaire politique, Cellou Dalein Diallo. En Guinée comme ailleurs, ces arguments-là peuvent être explosifs. Depuis son installation à la présidence, les attaques contre l opposition y compris physiques n ont pas cessé, alimentées par la perspective d élections législatives qu Alpha Condé, sous la pression internationale, a promises pour la fin de l année mais qu il chercherait à retarder. Dernièrement, c est sur les médias qu il concentre ses foudres. Victime d une mystérieuse tentative d assassinat, il y a dix jours, par un commando armé, il vient d interdire toute information sur le sujet. Que veut-il cacher? Avant la presse, il avait saisi l occasion de l attaque contre son domicile pour s en prendre à l armée. L opposition, elle, est l objet d arrestations ciblées. C est grave, parce que l élection de M.Condé était un message pour toute l Afrique : même dans un pays martyr, il n y a pas de fatalité du malheur. A Conakry, ils sont nombreux à vouloir encore le croire. p Lire page 5 L urgence ensomalie, lesdifficultésde l aide a Le premier avion Sommes déjà engagées 766 millions au 26 juillet 2011 dont la France 3,87 millions de l ONU s est posé à Mogadiscio. Distribuer ses 10 tonnes d aliments sera un casse-tête a Malentendu ou cafouillage, la conférence des donateurs évoquée par le ministre de l agriculture, Bruno Le Maire, était une simple réunion technique. apar ailleurs, la France n est qu au 17 e rang des donateurs pour ses contributions effectives adans la région, les cessions de terres aux investisseurs, notamment du Golfe, expliquent en partie le déclin des cultures vivrières Page 7 Le regard de Plantu Le cœur artificiel le plus avancé au monde Donnons du cœur à la Bourse! CARMAT lance une augmentation de capital de 25,5 M pour implanter ses cœurs artificiels jusqu'à la mise sur le marché L insuffisance cardiaque, un enjeu de santé publique : plus de 20 millions de patients touchés en Europe et aux Etats-Unis Confirmation du calendrier présenté lors de l'introduction en Bourse: 1 ère implantation du cœur Carmat sur l homme fin 2011 La mise à disposition d un système innovant complet: mobilité, autonomie et qualité de vie du patient Opération garantie par Truffle Capital, le groupe EADS et des investisseurs institutionnels 16 Droits Préférentiels de Souscription donneront droit de souscrire 1 action nouvelle contre paiement d'un prix de souscription de 106 par action. La période de souscription : du 13 juillet au 29 juillet 2011 inclus. Opération éligible aux réductions fiscales (IR, ISF, impôts sur les plus-values). Un prospectus ayant reçu de lʼautorité des marchés financiers (AMF) le visa n en date du 11 juillet 2011 et constitué du document de référence enregistré auprès de lʼamf le 27 avril 2011 sous le numéro R et dʼune note dʼopération (incluant le résumé du prospectus) est disponible, sans frais et sur simple demande, auprès de CARMAT, 36, avenue de lʼeurope, Immeuble lʼetendard - Energy III Villacoublay, ainsi que sur les sites Internet de l'autorité des Marchés Financiers ( et de CARMAT ( CARMAT attire lʼattention sur les facteurs de risques figurant dans le prospectus visé par lʼamf. NewCap. Algérie 150 DA, Allemagne 2,00, Antilles-Guyane 2,00, Autriche 2,40, Belgique 1,50, Cameroun F CFA, Canada 4,25 $, Côte d Ivoire F CFA, Croatie 18,50 Kn, Danemark 25 KRD, Espagne 2,00, Finlande 2,50, Gabon F CFA, Grande-Bretagne 1,50, Grèce 2,20, Hongrie 700 HUF, Irlande 2,00, Italie 2,20, Luxembourg 1,50, Malte 2,50, Maroc 10 DH, Norvège 25 KRN, Pays-Bas 2,00, Portugal cont. 2,00, Réunion 1,90, Sénégal F CFA, Slovénie 2,20, Suède 30 KRS, Suisse 3,00 CHF, Tunisie 2,00 DT, Turquie 6,00 TL, USA 3,95 $, Afrique CFA autres F CFA,

2 2 En ligne Les rendez-vous sur 0123.fr a Eclairage Comprendre la crise de la dette américaine Empêtré dans des négociations ardues, le gouvernement américain a jusqu au 2 août pour relever le plafond de sa dette publique. Sans quoi, il ne risque rien de moins que le défaut de paiement. Explications. a Infographie L envolée de la dette et des déficits français Depuis 1974 en France, pas un gouvernement n a voté un budget à l équilibre. La dette de l Hexagone atteint aujourd hui près de milliards d euros, soit 84,5 % du produit intérieur brut (PIB). Les autorités chinoises ont expliqué, jeudi 28 juillet, quelacatastrophe ferroviairesurvenue le23juilletetresponsable de la mort de 39personnes, avait été causée par un problème de signalisation, selon le Bureau ferroviaire de Shanghaï cité par l agence de presse officielle Chine nouvelle. Alorsqu untrain àgrande vitesse de la ligne Pékin-Shanghaï, ouvertele 30 juin,avait étéimmobilisé après avoir été frappé par la foudre, le système de signalisation, également touché, «n a pu faire passer le feu vert au rouge» lorsque le train suivant est arrivé, a Portfolio Corée du Sud : glissements de terrain meurtriers Retour en images sur les glissements de terrain provoqués par des pluies diluviennes, qui ont causé la mort d au moins dix-huit personnes en Corée du Sud. (PHOTO : AFP) selon un responsable du Bureau. Venu sur les lieux de la catastrophe, jeudi matin, le premier ministre chinois, Wen Jiabao, a déclaré : «Nous devons faire des percées technologiques et travailler dur pour rendre nos transferts de technologie plus sûrs.» Projet de vente en Malaisie La catastrophe remet en effet en cause la fiabilité des trains à grande vitesse chinois, dont le réseau en plein essor doit passer de km fin 2010 à plus de km en Le 8 juillet, la presse officielle avait d ailleurs fait état d un projet de vente de a Point de vue Anders Behring Breivik: un nouveau fanatisme à l œuvre? Bernard Chouvier, professeur de psychopathologie à l université Lyon-II, dresse un profil psychologique du suspect des attaques du 22juillet, en Norvège. a Récit Petite histoire de la médaille, incarnation des Jeux olympiques Les anecdotes racontées par Stéphane Gachet dans son Dictionnaire des médaillés olympiques français rappellent que la grandmesse olympique d aujourd hui n a plus rien à voir avec ce qui se passait il y a quelques décennies. Dernière minute Les autorités chinoises ont donné les raisons de la catastrophe du TGV du 23juillet Lasignalisationmiseencausedansl accidentdupékin-shanghaï Le blog du jour «Eco(lo)», par Audrey Garric, journaliste au Monde.fr Arctique: rejets toxiques à cause du réchauffement En Arctique, l effet du changement climatique se manifeste de manière visible par la fonte de la banquise. Mais au-delà, il provoque aussi, de manière plus discrète et insidieuse, une augmentation de la concentration dans l atmosphère de pesticides et d autres polluants organiques persistants, les fameux POP, ces substances chimiques que l Europe cherche à éliminer par tous les moyens. La convention de Stockholm, entrée en vigueur en 2004 et révisée en 2009, vise, en effet, à réduireou éliminerlesrejets de 21de ces polluants qui peuvent, par exemple, provoquer des cancers ou des malformations congénitales, dont les PCB, HCB, DDT ou, encore, le chlordane. Et jusqu à présent, les mesures prises pour restreindre leur production et leur utilisation avaient porté leurs fruits : la concentration dans l air, en Arctique, de plusieurs de ces substances toxiques avait ainsi diminué au cours des dernières décennies. Mais le réchauffement de la planète est en train d inverser la tendance. Ainsi, selon une étude publiée, dimanche 24 juillet, dans la revue Nature par des chercheurs canadiens et norvégiens, les POP quiavaientétéstockésdans lessols et les glaces de l Arctique, lorsque les températures étaient encore basses, commencent à se volatiliser maintenant que le climat se Dans l Arctique, en juin AFP réchauffeet que la banquise recule. S ils ont analysé l évolution des concentrations aériennes de certains de ces POP, entre 1993 et 2009, ils estiment néanmoins que des milliers de polluants organiques persistants pourraient se comporter de façon similaire. Au final, selon ces experts, leur libération sous l effet du changement climatique pourrait «saper les efforts mondiaux effectués pour réduire l exposition de l hommeetdel environnementà cesproduits chimiques toxiques». Interactions avec la neige? Reste à savoir la quantité de substances chimiques stockées dans la région polaire qui pourrait potentiellement être relarguée. «La prochaine étape est de savoir combiendepoples glacesdel Arctique renferment, quelle est l ampleur du relargage et à quelle vitesse», explique Hayley Hung, l une des chercheurs de l équipe. Le sort de ces polluants dépendra notamment de l importance du réchauffement climatique dans l Arctique qui est actuellement plus développé que dans les basses latitudes, ainsi que la manière dont les produits chimiques interagissent avec la neige et la pluie. p n «Eco(lo)» trains à grande vitesse en Malaisie,danscequi constituerait le premier contrat d exportation pour ce type de matériel chinois. Jeudi, Wen Jiabao a également convenu que, «depuis l accident, la société et le public ont émis beaucoupde doutes sur les causes de l accident», assurant que les responsables seraient «sévèrement punis». Le gouvernement chinois, qui a promis mercredi une enquête«ouverteettransparente», a été en effet très critiqué pour sa gestion des événements. Le Conseil des affaires d Etat a nommé une liste d enquêteurs principalement composée de responsables du secteur ferroviaire chinois, mais comportant aussi des universitaires et des experts de l Académie des sciences et de l Académie d ingénierie. UnsiteInternet installéen Californie,China DigitalTimes,arévélé le 26juillet un document interne du département de la propagandeinvitant les médiasà«utiliser l information rendue publique par les autorités» et à ne pas «conduire d interviews indépendantes». Ce type de document est généralement distribué aux hauts responsables des médias, qui en répercutent ensuite le contenu. (Avec AFP et Reuters.)p Les indégivrables Xavier Gorce C est tout Net! Olivier Zilbertin Postérité Bonne nouvelle! La nuit, cette fois, m a montré directement la lumière. Qu espérer de mieux dans l obscurité ponctuée par le clignotement des diodes? Qu attendre de plus dans le silence, déchiré seulement par le sonar des alertes Twitter qui hoquettent dans les ténèbres? Rien. La nuit m a guidé droit vers la postérité. Oui, la postérité. Elle s est présentée à moi, colorée et lumineuse, naissante, pas encore achevée. Elle est apparue jeudi sous la forme d une mosaïque d images, de vidéos et de textes. Etrange, inattendue, bienvenue postérité. Sur le Net, elle se fait appeler HumanKindWall ( N hésitez pas, il y a de la place pour tout le monde : 100millions d emplacements ont été prévus. Pour en faire partie, il suffit de s inscrire et de contribuer. De poster sur la mosaïque une œuvre connue, inconnue, ou bien même une création personnelle. Un poème, un tableau, une photo, un film. Avec son nom, gravé là en principe pour l éternité au moins. Mais ce n est pas tout : il faut aussi l accompagner d un texte justifiant son choix. Quelques mots suffisent. Les autres candidats à la postérité peuvent commenter et compléter. Si bien que devrait se construire patiemment, au fil du temps, un mur d images et de sons, un corpus populaire et social que les générations futures pourront continuer d enrichir. Jusqu à la fin des temps. Forcément, on y pense : et moi que vais-je y mettre? Quels mots inscrire au frontispice de ce panthéon singulier, quelle œuvre y laisser? J hésite. Je crois qu il ne me déplairait pas que mon nom repose à côté du Déjeuner de Monet, de cet enfant qui joue tranquillement, de ce banc à l ombre des arbres qui invite aux flâneries de l esprit, de la sensation de paix et de sérénité qui en émane. A côté, qu écrirai-je? Je ne sais pas, il faut y réfléchir. J ai le temps. Rien ne presse. Car c est une chose que de passer à la postérité. C en est un autre que d y rester.p Réseaux & médias CFoot fait ses débuts sur la TNT payante La chaîne de la Ligue de football professionnel diffusera des matches de Ligue 2 Jeudi 28 juillet, la Ligue de football professionnel (LFP) devait donner le coup d envoi à CFoot, sa chaîne payante consacrée au monde du football. Soit juste quelques jours avant la reprise du championnat de France, prévue le 6 août. Pour ses débuts, CFoot a choisi d être une«chaînegénéraliste» du football. Mais la LFP a prévenu : CFoot «ne sera pas la chaîne du parti ni la Pravda». La chaîne est dotée d un budget de 30 millions d euros. Au moins pour sa première année de diffusion. L objectif de la Ligue est de façonner «une chaîne populaire et haut de gamme». Elle sera donc commercialisée 3,99 euros par mois, pour être «accessible à tous les téléspectateurs», a expliqué Jean-Michel Roussier, le directeur général de la chaîne. Un tarif «très, très au-dessous des prix du marché», a-t-il encore estimé. Canal+, dont le football est le premier vecteur d abonnements, est facturée plus de 30 euros par mois. Pour la LFP, qui redoute une baisse des droits du football, l objectif de CFoot est de participer au financement du football français. Pour ses premiers pas à la télévision, CFoot est disponible «sur toutes les plates-formes» : câble, ADSL, satellite et télévision numérique terrestre (TNT). Mais à court et à moyen terme, c est sur la TNT payante, où elle a obtenu un canal du Conseil supérieur de l audiovisuel (CSA), que CFoot devrait trouver sa principale zone de chalandise. A l antenne, la nouvelle chaîne a choisi d adopter une stratégie, en partie calquée sur celle de Canal+. Comme la chaîne cryptée, CFoot a obtenudu CSA de proposer des plages de programmes en clair, qui seront la vitrine de la chaîne pour attirer les abonnés. Baptisée «C le talk», l émission quotidienne de CFoot sera le rendez-vous phare de la chaîne. Elle sera programmée du lundi au vendredi de 18 h 45 à 20 h 45, en face notamment du «Grand Journal», le magazine de divertissement quotidien de Canal+. Mais le face-à-face avec la chaîne à péage s arrête là. Quand Canal+ diffuse le meilleur du foot français et international, CFoot devra faire son miel avec la Ligue 2. Son «produit premium exclusif», selonlepatrondela chaîne. Le prime time de CFoot aura lieu chaque vendredi à l occasion du «Multiplex» : ce rendez-vous proposera aux abonnés huit matches de Ligue 2, puis, à partir de minuit, la rediffusion du match décalé de Ligue 2, dont les droits ont été acquis par Eurosport. Un lot d ex-champions Faute de matches de premier choix, c est avec les talk-shows que CFoot veut se forger «une identité à travers des rendez-vous événementiels». Pour les présenter, la chaîne a choisi d acquérir une notoriété rapide via l embauche de personnalités du sport et de la télévision. Elle va ainsi reformer le tandem historique de TF1 : Thierry Roland et Jean-Michel Larqué. D autres ex-journalistes de TF1, Thomas Hugues et David Astorga, ont aussi fait le choix de venir sur CFoot. La chaîne a aussi son lot d ex-champions, tels l ancien gardien de but du PSG Grégory Coupet ou le champion du monde Bernard Diomède. A priori, la chaîne ne devrait pas diffuser de matches de Ligue 1 en direct. Sauf si l appel d offres en cours, portant sur les saisons à , est déclaré en partie infructueux. CFoot pourrait alors proposer, dès la saison prochaine, lesmatches quecanal+ et la chaîne qatarie Al-Jazira n auront pas voulu acquérir. p Guy Dutheil Télévision M6 prête à demander le passage au gratuit de Paris Première Si LCI, la chaîne payante d information en continu du groupe TF1, obtenait du Conseil supérieur de l audiovisuel (CSA) de passer en gratuit sur la télévision numérique terrestre (TNT), M6 demanderait une autorisation identique pour sa chaîne payante Paris Première, a prévenu, mercredi 27juillet, Nicolas de Tavernost, président du directoire de M6, lors de la présentation des résultats semestriels du groupe. «Nous voulons une égalité de traitement complète», a-t-il affirmé. (AFP.) Communication Le régulateur britannique interdit deux publicités de L Oréal Le régulateur britannique de la publicité, l Advertising Standards Authority (ASA), a interdit, mercredi 27juillet, deux publicités pour fond de teint du groupe L Oréal. L une mettait en scène l actrice américaine Julia Roberts pour Lancôme et l autre le mannequin Christy Turlington pour la marque Maybelline. L autorité britannique a considéré que les publicités n étaient «pas représentatives des résultats que les produits sont en mesure de fournir», les photos des visages ayant été retouchées. (AFP.) Société éditrice du «Monde» SA Président du directoire, directeur de la publication Louis Dreyfus Directeur du «Monde», membre du directoire, directeur des rédactions Erik Izraelewicz Secrétaire générale du groupe Catherine Sueur Directeurs adjoints des rédactions Serge Michel, Didier Pourquery Directeurs éditoriaux Gérard Courtois, Alain Frachon, Sylvie Kauffmann Rédacteurs en chef Eric Béziat, Sandrine Blanchard, Luc Bronner, Alexis Delcambre, Jean-Baptiste Jacquin, Jérôme Fenoglio, Marie-Pierre Lannelongue («Le Monde Magazine») Chef d édition Françoise Tovo Directeur artistique Aris Papathéodorou Médiateur Pascal Galinier Directeur du développement éditorial Franck Nouchi Conseil de surveillance Pierre Bergé, président. Gilles van Kote, vice-président 0123 est édité par la Société éditrice du «Monde» SA Duréedelasociété : 99ansàcompterdu15décembre2000. Capitalsocial : Actionnaireprincipal: LeMondeSA. 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3 Page trois En Italie, le chantier de la ligne ferroviaire Lyon-Turin est en «état de siège». Une nouvelle manifestation des opposants au tracé est prévue ce week-end Guérilla piémontaise contre le TGV Chiomonte (Piémont) Envoyé spécial La recommandation surprend un peu : «Ne pas photographier les clôtures, ni le visage des ouvriers. Vous pouvez leur parler, mais dans ce cas respectez leur anonymat, donc leur sécurité.» Au lieu-dit La Maddalena, sur la commune de Chiomonte, lasociété LyonTurin Ferroviaire (LTF), promotrice de la section transfrontalière de la future ligne de TGV, qui devrait mettre la capitale du Piémont à trois heures trente de Paris à l horizon 2025, organise, souslapluie, unedes premières visites de chantier. Surprise : les forces de l ordre sont bien plus nombreuses que la centaine d ouvriers. Ces derniers ont commencé début juillet les travaux de creusement d une galerie de reconnaissance par laquelle sera descendu, en pièces détachées, le tunnelier engin qui devra percer le futur tunnel long de 57 kilomètres. Une double rangée de clôture ferme le site, situé sous un pont autoroutier. Cinq cents à six cents policiers et militaires se relayant toutes les six heures veillent et surveillent. Une centaine de chasseurs alpins sont venus les rejoindre. Le musée archéologique de Chiomonteaété investi parlesforces de l ordre et des détecteurs thermiques signalent les intrus. On comprend mieux le niveau d alerte, lorsqu unmembre des forces de l ordre vient nous demander de déplacer notre véhicule pour faire place à un petit blindé peintaux couleurs «camouflage». «Tous les jours c est la guérilla. Quelquefois, c estla guerre», explique un des responsables du chantier. A l expression de son visage, on mesure à quel point il ne s agit pas que d un bon mot. Guérilleros dans les alpages? Depuis le 29 juin date de sa réouverture, sous la pression de l Union européenne qui menaçait de revoir son financement à la baisse en cas de nouveau retard, ce chantier est en état de siège. De l autre côté de la vallée, une centaine de militants anti-tav (acronyme de treno ad alta velocita, «train à grande vitesse») ont installé un campement permanent. Chaque soir, ils tentent de s introduire sur le site, cisaillent les clôtures surmontées de fil de fer barbelé. Le 3 juillet, plusieurs milliers de manifestantssesont donnérendezvous à Chiomonte pour une énième protestation contre ces travaux jugés «pharaoniques et inutiles». Des éléments plus violents («des Manifestation des anti-tgv sur le chantier du Lyon-Turin, à Chiomonte, dans le Val de Suse (Piémont), le 27 juin. FABIO FERRARI/LAPRESSE/SIPA Black Blocks», dit-on au ministère de l intérieur), profitant de leur mobilité et du terrain escarpé, ont cherché l affrontement direct. Deux cents policiers auraient été blessés à coups de pierres, de boulons et de cocktails Molotov. «Plus le mouvement se réduit, plus il seradicalise» Mario Virano, commissaire italien pour le Lyon-Turin Pour les opposants, qui militenten faveur de lamodernisation de la ligne actuelle, ce chantier est mal né. Alors que les premières études de faisabilité datent de 1991, on évoque désormais une ouverture en Le coût total du projet du seul tunnel de base avoisine les 10 milliards d euros (apportés pour un tiers par la Communauté européenne).«insupportable en période de crise», disent les antis-tav, qui redoutent également les infiltrations mafieuses «On ne craint pas cet étalage de muscles» dans les sociétés travaillant sur le site, la présence d amiante en soussol et des dégâts irréparables causés à la vallée, déjà traversée d une autoroute conduisant au Fréjus. «Des rumeurs catastrophistes», balaye un chef de chantier. Pourses promoteurs au contraire, ce projet est «indispensable». Et d aligner les arguments et les chiffres : la ligne Lyon-Turin est «un maillon clé du développement du réseau ferroviaire transeuropéen». Elle permettra à terme de rééquilibrer le trafic des camions entre la route et le rail. Le futur tunnel de base avec des pentes maximales de 8,4 % (contre 33 % dans le tunnel du Fréjus) devrait permettre le passage de convois plus longs, nécessitant une seule locomotive. «Nous pouvons prendre voyageurs à l aérien, rêve déjà un cadre de LTF. Le tunnel va créer sa clientèle.» Mais pourquoi, alors qu en France le creusement de trois descenderies n a provoqué aucune manifestation, le percement d une galerie de reconnaissance côté italien provoque une telle levée de boucliers? Là encore, il faut respecter l anonymat de l interviewé, en l occurrence un responsable du chantier.«les habitants de la vallée ont été traumatisés par la construction de l autoroute, qui a été réalisée avec peu de concertation, explique-t-il. Deplus, cetterégionduvaldesusea une forte tradition de gauche radicale, née de la Résistance. Dans les années1970,ilyavaitmêmeunecellule du mouvement d extrême gauche Prima Linea!» «Le gouvernementitalienn estpasététrèsbonen pédagogie», glisse un autre cadre. Pour tenter de lever les oppositions, l Italie a nommé un commissaire, Mario Virano, en 2005, après des affrontements violents dans la vallée, qui ont conduit au blocage du projet côté italien. Un observatoire réunissant techniciens et élus a vu le jour. Depuis, le tracé de la ligne a été modifié pour répondre aux exigences des maires, et des compensations ont été accordées aux communes. Les ouvriers du chantierseront logésdansl hôtellerie locale plutôt que dans des baraques pour assurer des retombées économiques. Quant au calendrier des travaux, il a été allongé pour économiser des fonds et laisser du temps au temps. Aujourd hui, M. Virano se targue d avoir arraché un match nul. «50 % des maires sont de notre côté. Il y a cinq ans, ils étaient tous contre», se félicite-t-il. Antonio Ferrentino, le maire (centre gauche de San-Antonio-di Susa est de ceux-là. Porte-drapeau des opposants en 2005, il dénonce aujourd hui la «violence» des manifestants anti-tav. «Le projet initial était totalement erroné, ditil. Le fait d avoir une instance de dialogue a été positif. Aujourd hui, j ai toujours des réserves, mais le nouveau projet est au moins une base de discussion sérieuse.» Persuadé d avoir remporté la bataille de la communication après les violences du 3juillet, M.Virano assureque seuls«unmillierdemilitants actifs, dont 200 à 300 très violents, résistent encore. Mais plus lemouvement se réduit et plus il se radicalise», déplore-t-il. M.Virano reste sur ses gardes : «Nous allons avoir plusieurs mois difficiles. Lechantier vacontinuer avec la présence des forces de l ordre, elles sont encore indispensables.» Mardi 26 juillet, les opposants ont changé de tactique : au lieu de s attaquer aux barrières pour tenterd envahirle chantier, ils ontbloqué plusieurs heures les portes d une entreprise y travaillant. Un camion a été incendié. Une nouvelle manifestation est prévue ce week-end.lespromoteursdu Lyon- Turin attendent l hiver, qu ils espèrentrude.«acemoment-là,lechantier sera déjà sous terre, explique M. Virano. On en aura fini avec le règne des rumeurs et de l imaginaire. Et puis, il fera froid.» Assez froid, espère-t-il, pour pousser les antis- TAV à abandonner leur position. p Philippe Ridet DEVENEZ INCOLLABLE SUR L ACTUALITÉ Chiomonte (Piémont) Envoyé spécial Venus accompagner une équipe de la télévision suisse dans le hameau qui domine la ville et le chantier, Paolo et Claudio, deux militants anti-tgv de la première heure, en profitent pour photographier, en contrebas, l avant-poste pris de force par la police, fin juin. «Le gouvernement a décidé d occuper militairement ce territoire, c était cela leur vrai objectif et non pas le début des travaux dont la date limite fixée par l Union européenne est déjà passée sans qu ils commencent concrètement», explique Paolo Prieri. «Ils veulent museler le mouvement d opposition et, pour ce faire, ils n hésitent pas à construire un véritable fortin», renchérit Claudio Giorno. Les ouvriers s affairent, en effet, davantage à renforcer le portail ou à colmater les brèches dans le barbelé qu ils ont dressé tout autour du chantier et que les opposants ne cessent de percer qu à creuser le tunnel. Après avoir été délogés, les militants anti-tgv sont petit à petit revenus à Chiomonte. Ils ont pris leurs quartiers dans un camping non loin de la tête de pont de la police. Ils y organisent des soirées-débats et des actions coup de poing contre le «fortin». Des bâtons dans les roues Le mouvement anti-tgv a toujours tenté d occuper les terrains des chantiers «pressentis». Symboliquement ou même en les achetant à plusieurs afin de mettre des bâtons dans les roues aux autorités lors de la définition de l acte de propriété. Mais cette fois, un pas supplémentaire a été franchi dans la confrontation «musclée» et on imagine mal le gouvernement revenir en arrière. Les colonnes de véhicules des forces de l ordre qui remontent la vallée plusieurs fois par jour sont là pour le rappeler. Le gouvernement est décidé à passer outre toute résistance. Mais à un prix qui, selon les anti-tgv, risque de se révéler élevé. «Il faudra au moins cinq ans pour ce premier tunnel de prospection, puis entre dix et quinze ans pour creuser le vrai. Vont-ils garder cette zone ainsi militarisée durant tant d années?», s insurge Claudio. Paolo a fait les comptes : «Rien que pour leur présence, cela représente 185millions d euros par an, selon nos calculs qui n ont jamais été démentis.» La cohésion sociale de la vallée serait en jeu, comme le dénonce le maire de Chiomonte. Pour Renzo Pinard, qui ne se range ni d un côté ni de l autre, «l ouvrage nous a dressés les uns contre les autres. La haine s est emparée de la vallée». «La militarisation du territoire élève d un cran le niveau de tension au lieu de poursuivre sur le chemin du dialogue», lâche Gianna De Masi, âme de la permanence anti- TGV. Autour d elle, commerçants, étudiants et retraités acquiescent. Fiers d être en lutte depuis plus de vingt ans contre le TGV, ils ne craignent pas disent-ils en cœur cet «étalage de muscles».p Salvatore Aloïse Dossiers&Documents SPÉCIAL ÉTÉ Numéro double Juillet-Août ,95 pour mettre en perspective l actualité et comprendre le monde qui nous entoure

4 international Les talibans afghans optent pour l assassinat ciblé Les insurgés se sont lancés dans l élimination des officiels locaux, soutiens dans les provinces du président Karzaï New Delhi Correspondant régional C est un nouvel assassinat d un officiel du régime de Kaboul qui plonge un peu plus l Afghanistan dans l incertitude, à un moment crucial où les troupes de l OTAN commencent cet été leur retrait graduel d Afghanistan. Ghulam Haidar Hamidi, maire de Kandahar, la «capitale» du sud pachtoune du pays, a été tué mercredi 27 juillet par un kamikaze qui s est fait exploser à l intérieur même de l enceinte de la municipalité. Ce dernier s était glissé dans ce périmètre très surveillé en dissimulant ses explosifs dans son turban, attribut vestimentaire jamais fouillé par les gardes de sécurité. Il s agit du deuxième assassinat en quinze jours d une haute personnalité de Kandahar, fragilisant davantage les soutiens locaux du président afghan, Hamid Karzaï, dans cette province stratégique, bastion de l insurrection. IRAN OUZBÉKISTAN TURKMÉNISTAN Herat Lachkargah 200 km PAKISTAN TADJIKISTAN BAMIYAN Kaboul Metarlam Kandahar KANDAHAR Mazar-e-Charif PANCHIR Une guerre de propagande Le 12 juillet, Ahmed Wali Karzaï, le demi-frère du chef de l'etat, avait été tué par balles par l un de ses gardes du corps. La disparition de ce «patron» politique du Sud afghan, personnalité éminemment controversée en raison de sa gestion partisane des affaires tribales au profit du clan des Popalzaï dont la famille Karzaï est issue, a créé un vide politique régional menaçant d ajouter à l instabilité générale en Afghanistan. Dans les deux cas, les talibans ont clamé leur responsabilité. Le Sud pachtoune avait été le théâtre privilégié, à partir du printemps 2010, d une grande offensive militaire nourrie par le surge (renfort) de hommes décidé par Barack Obama quelques mois plus tôt. Alors que les officiels de l OTAN prétendent avoir expulsé les talibans de leurs fiefs à l intérieur et autour de la cité de Kandahar, le double assassinat de MM. Karzaï et Hamidi brouille sérieusement le message sur un Sud en voie de normalisation. S il est incontestable que les talibans ont été mis en difficulté sur le contrôle territorial de nombre de leurs places fortes, ils ripostent en lançant une campagnesystématique d élimination des officiels locaux qui hypothèque l étape de la «bonne gouvernance» censée relayer l effort militaire. Des dizaines de représentants de l Etat, dont de nombreux chefs de lapolice, ont ainsi péridurant l année écoulée dans des attentats Lors des obsèques de Ghulam Haidar Hamidi, le maire de Kandahar, tué le 27 juillet dans un attentat-suicide. AHMAD NADEEM/REUTERS ciblés, dans le sud mais aussi dans le nord du pays, jusque-là réputé plus «sûr». Une véritable guerre de propagande bat son plein sur le sens à donner à cette nouvelle tactique de l insurrection. Afin d éviter que s installe dans les opinions publiques l impression d un essor inexorable de la rébellion, les officiels de la coalition internationale arguent que la généralisation de ces assassinats témoigne au contraire de la «faiblesse organisationnelle» d insurgés sous pression, selon la formule employée mercredi par Ryan Crocker, le nouvel ambassadeur des Etats-Unis à Kaboul. Les militaires français avaient défendu, le 12 juillet, à Kaboul, la même thèse devant le président Nicolas Sarkozy, qui a repris à son compte l idée d une dérive «terroriste» de talibans désormais incapables de mener des opérations d envergure. La récente flambée de violence à Kandahar survient à un Trois civils afghans ont été tués et trois autres blessés par un soldat français qui a ouvert le feu sur leur véhicule, dans la nuit du mardi26 au mercredi 27juillet, ont annoncé l armée française et la présidence afghane. La voiture s est approchée du convoi d une patrouille française dans la province de Kapisa, mais ne s est pas arrêtée malgré les injonctions, a précisé le porte-parole moment délicat où les forces de l OTAN, parallèlement à leur départ graduel, ont commencé à transférer aux forces afghanes (armée, police) la sécurité des régions les moins instables du pays. Trois provinces Bamiyan, Trois civils afghans tués par un soldat français de l armée française à Kaboul. Le ministre français de la défense, Gérard Longuet, a exprimé sa «très grande tristesse», mais a défendu ses soldats, soulignant que cette voiture avait refusé de s arrêter à un check-point «en dépit des sommations répétées». Le véhicule a fait «l objet d un tir de protection, comme c est la règle», a fait valoir M.Longuet, en visite mercredi à Rome. La générale Shafiqa Quraishi, égérie de la cause des femmes dans la police afghane Panchir, Kaboul (hors district de Saroubi) et quatre villes Mazar-e-Charif, Metarlam, Lachkar Gah et Herat sont concernées par cette «transition» sécuritaire. D autres localités suivront vers la fin de l année. Dès sa prise de fonctions, le 25 juillet, M. Crocker a averti que les Occidentaux devaient procéder «avec attention» et qu ils ne devaient manifester «aucune précipitation vers la sortie». «La manière dont nous allons opérer ces prochains mois va avoir des conséquences bien au-delà de l Afghanistan et loin dans le futur», a-t-il mis en garde, en rappelant les «erreurs» commises dans les années 1990 ayant abouti au 11-Septembre.p Frédéric Bobin Rencontre Kaboul Envoyé spécial La générale Quraishi, dans son bureau, à Kaboul, le 26 juillet. S.CALLIGARO/PICTURE TANK POUR «LE MONDE» Elle rit souvent, faisant frissonner le châle noir qui tombe sur ses épaulettes rouges. La générale Shafiqa Quraishi affecte une bonne humeur qui tranche avec le pessimisme ambiant en Afghanistan. Flottant dans son uniforme bleugris, la hiérarque policière rit avec cette manière si afghane de désarmer le pire, de conjurer les périls. Elle a le portrait du président Hamid Karzaï dans son dos et le drapeau bleu d Eupol (mission européenne de police) calé au coin de son bureau. La générale Quraishi reçoit dans l antre fortifié du ministère afghan de l intérieur à Kaboul, au bout d une rue parsemée de check-points. Ses collaborateurs masculins se pressent autour d elle avec une déférence qui trahit vite son statut exceptionnel. Shafiqa Quraishi est l une des trois générales de police en Afghanistan. La mission dont elle a la charge est emblématique : promouvoir l égalité entre hommes et femmes au sein de la police. Symbole puissant? Ou caution factice? Le cas de la générale Quraishi alimente un débat récurrent sur la réalité des progrès de dix ans de «reconstruction» sous les auspices de la communauté internationale en matière de droits des femmes en Afghanistan. Diplômée de l académie de police de Kaboul en 1982 à l époque communiste, Shafiqa Quraishi doit surtout à l ère post-taliban (après 2002) sa promotion à grandes enjambées dans l organigramme de la police. A sa manière, elle est aujourd hui l égérie des 1173policières afghanes. Encouragé de manière volontariste par l OTAN, le recrutement des femmes dans la police s accélère l effectif a doublé en un an. Mais rapportée au chiffre global de agents, la présence féminine (0,9 %) demeure dérisoire. La générale Quraishi le reconnaît sans mal. «Les résistances culturelles restent très fortes, admet-elle. Bien des familles s opposent à ce que leurs filles s enrôlent dans la police sous le motif que c est un milieu dominé par les hommes.» Et quand bien même elle intègre la police, une femme afghane devra franchir un parcours d obstacles. La promotion de M me Quraishi au rang de générale ne s est, elle-même, pas faite sans mal, les Occidentaux ayant vivement plaidé auprès du gouvernement afghan pour qu il la lui accorde. «Nous sommes une société où la culture demeure plus forte que la loi, constate la générale. Beaucoup de policières sont victimes de discriminations à l intérieur de l institution.» Inquiétude Elle cite l exemple d une policière de la province de Baghlan (Nord), qui, en dépit de son grade, se heurte à l «absence de coopération de ses collègues masculins». Certaines femmes, regrette-t-elle, «finissent par quitter leur travail dans la police» précisément à cause de ces difficultés. Un «numéro vert» a été ouvert pour que leurs griefs puissent s exprimer. La générale Quraishi veut hâter le pas. L horizon s obscurcit : la guerre s enlise, les troupes de l OTAN débutent à partir de l été leur retrait d Afghanistan, le dialogue avec l insurrection s amorce. La perspective d un retour des talibans au pouvoir est désormais publiquement évoquée. Fonctionnaire loyale, la générale Quraishi ne dira rien contre pareil scénario. Elle n en exprime pas moins son «inquiétude». Car elle se souvient très bien de cette époque où les talibans dirigeaient l Afghanistan ( ). «J ai dû moi-même rester à la maison car les femmes ne pouvaient plus travailler, rappelle-t-elle.les Afghans, et les femmes en particulier, n oublieront jamais cette période noire.» La générale Quraishi a reçu moult menaces de mort. D autres policières haut gradées ont déjà été assassinées. A l automne 2008, la lieutenant-colonel Malalai Kakar avait été tuée à Kandahar au cœur du Sud pachtoune, bastion idéologique des talibans. Faut-il pour autant être catastrophiste? On lui rapporte les analyses optimistes de certains observateurs arguant que les talibans d aujourd hui ne sont plus ceux d hier, qu ils ont évolué. Elle reste de marbre. «Je ne sais pas», assène-t-elle. Avant de répéter : «Je suis quand même inquiète.»p F. B.

5 International 5 Au Pérou, Alan Garciaquitte la présidence surun bilan en demi-teinte Investi jeudi 28juillet, son successeur, Ollanta Humala, dit vouloir réduire les inégalités Lima Correspondance Sobrement vêtu, le président péruvien Alan Garcia a adressé son dernier discours à la nation, mercredi 27 juillet. «Aujourd hui, nous pouvons dire que nous avons consolidé la démocratie politique et sociale dans notre pays», s est-il félicité, avant de laisser la présidence au nationaliste Ollanta Humala, qui devait prendre ses fonctions jeudi. M. Garcia a esquissé le bilan de son second mandat à la tête du Pérou. «Nous avons obtenu le premierniveau decroissance d Amérique latine» [7 % par an entre 2006 et 2011], s est empressé de souligner celui qui, vingt et un ans auparavant, avait quitté le pouvoir en laissant le Pérou dans un état catastrophique. AlanGarcia avait36 ans en 1985, lors de sa première élection. Son air impétueux et ses talents d orateur avaient fait de ce dirigeant de l Alliance populaire révolutionnaire américaine (APRA), le vieux parti social-démocrate, un homme politique apprécié, jusqu à ce que le pays plonge dans une crise économique, doublée d une inflation galopante et de la recrudescence de la guérilla d inspiration maoïste du Sentier lumineux. Malgré cet échec cuisant, M. Garcia est réélu en «Une seconde chance que je ne pouvais pas manquer», a avoué, mercredi, cet avocat âgé aujourd hui de 62 ans. Poursuivant la politique économique ultralibérale initiée danslesannées1990, ila signé plusieurs traités de libre-échange (Union européenne, Japon), tandis que doublait le montant des exportations, passant de 17 milliards à 40 milliards de dollars entre2006 et Pour Carlos Aramburu, professeurdesciencessociales àl Université catholique de Lima, le résultat le plus notable de la présidence Garciaest «laréduction trèssignificative de la pauvreté, de 48 % à 31 %, et de l extrême pauvreté, de 20% à 15%». Il regrette cependant que «dans le même temps, les inégalités aient, elles, beaucoup moins baissé ( 8 points)». La croissance économique seule n a pas résorbé les inégalités entre Lima et la province, ni celles entre Péruviens riches et pauvres. «Alan Garcia a perdu l occasion de faire des changements sociaux Le président sortant Alan Garcia en visite au Machu Picchu, au début du mois de juillet. ALBERTO ORBEGOSO/AP dont avait besoin le pays», juge aussi l analyste politique Santiago Pedraglio. Lors de son investiture en 2006, M. Garcia avait pourtant promis de faire en sorte que la croissance soit mieux redistribuée, mais avide de voir son nom «Alan Garcia a préféré gouverner en pilote automatique, sans prendre de risques» Santiago Pedraglio analyste politique réhabilité dans les livres d histoire, «il a préféré gouverner en pilote automatique, sans prendre de risques», avance M. Pedraglio. De nombreux scandales de corruption ont en outre entaché la présidence Garcia, tandis que les problèmes de sécurité interne comme le narcotrafic ont été ignorés. Le Pérou est devenu ainsi le premier producteur de cocaïne au monde. Toutefois, au-delà des résultats, c est souvent le personnage d Alan Garcia qui dérange. L homme a un «ego colossal», selon un télégramme de l ambassade des Etats-Unis, révélé par WikiLeaks et publié par Le Monde. Il s est fait de nombreux ennemis en qualifiant le Pérou de«paystriste». «Il a souvent tenu un discours d exclusion, qui n a pas lieu d être dans un pays multiculturel comme le Pérou», estime le professeur Aramburu. Cette attitude n a pas aidé à apaiser les nombreux conflits sociaux plus de 217, dont 139 toujours actifs qui ont commencé sous sa présidence, opposant généralement des communautés rurales à de grandes entreprises minières. Symbole tragique du manque M. Humala a choisi une équipe de gauche modérée Plaçant son mandat présidentiel sous le signe de l inclusion sociale, Ollanta Humala, 49 ans, officier du cadre de réserve, a nommé un gouvernement composé de personnalités venant de tous bords politiques, suivant l exemple de l ancien président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva. L entrepreneur Salomon Lerner occupera le poste de premier ministre, tandis que le ministère de l économie sera aux mains de Miguel Castilla, vice-ministre dans l administration sortante. Ces nominations, assorties de la reconduction du président de la Banque centrale, ont rassuré une frange de la société inquiète de voir un nationaliste arriver au pouvoir. D autres personnages plus ancrés à gauche ont, eux, été chargés des ministères de la production, de la femme et du travail. La chanteuse Susana Baca sera la nouvelle ministre de la culture. (Corresp.) de dialogue entre le pouvoir et la société civile, 34 Péruviens ont trouvé la mort, le 5 juin 2009, à Bagua, dans le nord du pays, lors d affrontements entre les forces de l ordre et des Indiens d Amazonie, qui manifestaient pour protéger leurs terres. Selon les sondages, plus de la moitiédespéruviensest insatisfaite de la présidence Garcia. L APRA, longtemps au centre du jeu politique, n avait pas de candidat à la présidentielle et a failli disparaître aux législatives, ne disposant plus que de quatre députés au Congrès. «L attitude d exclusion du gouvernement d Alan Garcia explique aussi sa faible popularité», souligne M. Pedraglio. A son avis, «la question de l inclusion n est pas seulement un problème économique mais aussi social et culturel». Pour se sentir inclus, «les gens doiventsavoir qu ils sont traitésd égal à égal, indépendamment de leurs ressources économiques», précise l analyste. Il revient désormais à Ollanta Humala de prendre les rênes d un pays qui attend beaucoup de lui. Unpays quiespèrequela croissance profitera à un plus grand nombre de Péruviens. p Chrystelle Barbier Guinée: le régime tente de museler la presse Il est désormais interdit d évoquer «l attentat contre la vie du chef de l Etat», Alpha Condé Médias: RSF critique des «mesures répressives» Reporters sans frontières (RSF) s inquiète, dans un rapport publié jeudi 28juillet, de la dégradation de la liberté de la presse depuis l élection du président Alpha Condé en novembre2010. RSF se félicite de l adoption, durant le régime de transition (décembre2009-novembre2010) ayant précédé l élection de M.Condé, de trois lois confortant le principe de la liberté de la presse désormais inscrit dans la Constitution. «Pourtant, souligne RSF, ( ) aucune [de ces lois] n est encore appliquée.» «Tout se passe comme si les autorités guinéennes choisissaient et appliquaient les lois à leur convenance», poursuit RSF, qui estime que les médias font l objet de «mesures répressives». L ensemble des médias guinéens a vivement réagi, mercredi 27juillet, à une décision du Conseil national de la communication (CNC), étroitement lié au président Alpha Condé, qui porte atteinte à la liberté de la presse. Une atteinte de plus, à en croire un rapport que publie, jeudi, l association Reporters sans frontières (RSF), «inquiète» de l évolution de la situation dans le pays depuis l élection du nouveau chef de l Etat en novembre2010. Lundi, le CNC a en effet interdit provisoirement aux médias nationaux d évoquer «l attentat contre lavieduchefdel Etat, ainsiquetoute émission interactive à caractère politique». Cette mesure a été prise par Martine Condé, présidente du CNC. Sans lien familial avec le président Alpha Condé, elle est décrite, à Conakry, comme la«petite sœur» de celui dont elle fut la directrice de la communication durantla campagne présidentielle victorieuse de Sa décision concerne les émissions«en françaisetdanstoutesles langues nationales sur toute l étendue du territoire». «Sont concernés tous les organes d information publics et privés (radios, télévisions publiques et privées, presse écrite et presse en ligne)», précise le texte du CNC, qui ajoute que «tout manquement à cette décision sera sanctionné conformément à la loi». En se référant à «l attentat», le CNC évoque l attaque menée, le 19 juillet, par un groupe d hommes armés en uniforme contre la résidence du chef de l Etat, tuant l un de ses gardes. Les motivations et les donneurs d ordre de ce coup de force bien préparé demeurent inconnus. Mais de nombreux commentaires postés sur les sites d information guinéens ont commencéà mettreendoutelaversionofficielle : «Ce n était pas un coup d Etatmais une tentative d assassinat», selon Alpha Condé. Mise en scène Les internautes dans ce pays friand de théories du complot défendent un autre scénario, celui d une mise en scène offrant au président Condé l occasion de faire le ménagedansles rangsd unearmée indisciplinée,célèbre poursesmutineries, rackets et manœuvres de déstabilisation des pouvoirs en place. Voire de faire pression sur le principal parti d opposition, l UFDG, qui recrute presque essentiellement ses militants au sein de la puissante ethnie des Peuls avant les législatives que le président Condé, lui-même un Malinké, l autre communauté importante de Guinée, tarde à organiser. Depuisl attaque contre le domicile du chef de l Etat, 38 personnes (25 militaires et 13 civils) ont été arrêtées. Une information judiciaire a été ouverte pour, entre autres chefs d accusation,«tentatived assassinatdu chefde l Etat». Un journaliste guinéen, qualifiant la décision du CNC de «stupide», se demande aujourd hui «comment les médias, y compris la radio-télévision nationale aux ordres, se feront dorénavant l écho de la procédure judiciaire en cours». L Union des radiodiffusions et télévisions libres de Guinée (Urtelgui), l Association guinéenne des éditeurs de la presse indépendante (Agepi) et l Association guinéenne de la presse en ligne (Aguipel) ont demandé«l annulationpureetsimple de cette décision qui est une violation flagrante de la Constitution, quiconsacre laliberté de presse parmi les libertés fondamentales». p Christophe Châtelot Le mouvement de contestation perdure en Jordanie en dépit de profondes divisions Des opposants accusent les Frères musulmans, marginalisés par le roi Abdallah II, d amorcer un dialogue avec les Etats-Unis Reportage Amman Envoyé spécial Leschoses se sont passéesvite : quand le drapeau américain a été brûlé, les policiers n ont pas eu le temps de réagir. La manifestation avait démarré devant la mosquée Al-Hussein, après la prière, vendredi 22 juillet. Environ un demi-millier de manifestants avaient défilé en criant des slogans hostiles au gouvernement. Lorsquela bannièreétoilée s est embrasée, les appels à dénoncer la «corruptiondurégime»avaient faitplace à des attaques plus ciblées : «L Amérique, c est la tête du serpent» et «Nous voulons l annulation des accords d Arava» (le traité de paix israélo-jordanien de 1994). Le Frontislamique (FAI, branche politique des Frères musulmans) brillait par son absence, et les jeunes du «Mouvement du 24 mars» se faisaient discrets, comme si les uns et les autres, prévenus de la tonalitéantiaméricaine du rassemblement, avaient préféré ne pas s y associer. Ce qui a permis à Ibrahim Allouch d occuper la scène. Ce responsable de l Association antisioniste et anti-impérialiste ne cache pas son hostilité envers les Frères, qu il juge trop tièdes. Il veut «réorienter» de façon plusradicale la contestation contre lerégime duroi Abdallah II,qui perdure depuis janvier, mais «à la jordanienne»: sila contestationpopulaire gagne du terrain, notamment dans les villes du Sud, elle est loin de mobiliser les foules comme en Egypte. Chacun prend soin, d autre part, de ne pas attaquer nommément le souverain qui reste, pour une majorité de Jordaniens, le garant de l unité nationale. La manifestation du 22 juillet était censée prendre la forme d une vaste réprobation populaire à la suite des violences qui s étaient déroulées une semaine auparavant, au cours desquelles une douzaine de journalistes avaient été tabassés. Le roi s était excusé, sans parvenir à dissiper l impression que les moukhabarat (les services de renseignement) et unepartie de la police avaient délibérément visé la presse, accusée d entretenir l agitation. Cette division de l opposition pourrait faire le jeu du diwan (cabinet du roi) si d autres menaces ne se profilaient. Le fossé se creuse entre les chabab (jeunes) jordaniens et les islamistes. Les premiers accusent les seconds de vouloir contrôler le mouvement, notamment pour montrer aux Etats-Unis que les Frères sont la puissance dominante de la contestation. Firas Mahhadine a été l un des deux porte-parole du «Mouvement du 24 mars», avant que de profondes divergences apparaissent au sein de celui-ci. Monarchiste au nom de la stabilité du royaume, ilaccusele FAI«de jouerlapolitique du pire», mais aussi d avoir amorcé des relations contre-nature avec les Etats-Unis. «En Jordanie, souligne-t-il, les Frères sont des bourgeois, alors qu en Palestine, ce sont des combattants.» Si la rivalité entre les chabab et les islamistes pour le contrôle de la contestation populaire n est pas niée par Hamza Mansour, le secrétaire général du FAI, il rejette les accusations de collusion avec les Américains. «Tant que l administration américaine n aura pas pris des décisions convaincantes en ce qui concerne la Palestine et l Afghanistan, nous n accepterons pas un dialogue avec elle», assure-t-il, tout Le fossé se creuse entre les «chabab» (jeunes) jordaniens et les islamistes en précisant que les Frères musulmans ne refusent pas «de parler à des associations liées aux Américains». Ce pas a déjà été franchi par les Frères musulmans égyptiens, ainsi que par le Hamas, à Gaza, qui est issu de la confrérie. Fahed Al-Khitan, rédacteur en chef du journal Al-Arab Al-Yawm, assure que la branche jordanienne des Frères rencontre «d anciens membres de la CIA» et que Khaled Meschaal,le chefdela branche politique du Hamas en exil à Damas, reconnaît avoir des entretiens avec desresponsablesaméricains.l analyste salafiste Marwan Shehadeh explique que les Etats-Unis font preuve de pragmatisme : «Pour continuer à préserver leurs intérêts dans la région, ils ne peuvent plus ignorerlacomposantepolitiquedes Frères musulmans», laquelle peut en outre être un rempart face à des groupes islamistes plus radicaux. Cette amorce de dialogue nié officiellement par les Frères a un autre l avantage : elle permet de faire comprendre aux régimes arabes en place que des alternatives politiques sont possibles. Les Etats- Unis soutiennent le roi Abdallah II, mais constatent que les réformes politiques, maintes fois annoncées, tardent à se manifester. «Le roi déteste les islamistes, souligne Fahed Al-Khitan, parce qu il sait que c est la seule force d opposition bien organisée. Il les marginalise, ce qui n est pas une bonne idée: les Frères ont une large base populaire, ajoute-t-il, et à force d être rejetés, ils pourraient verser dans l extrémisme.» Ce n est pas le cas aujourd hui : Hamza Mansour exige «des réformes réelles sous la houlette de la monarchie», mais il veut «éviter tout cycle de violence». Lorsque, en avril, quelque 150 salafistes djihadistes ont été arrêtés à Zarka (nordest d Amman), le Front islamique n a émis aucune protestation. «Le roiestdésormaissouspression, relève M. Khitan, et il va être obligé de lâcher du lest après le ramadan», qui commence le 1 er août. Différentes mesures seraient annoncées : la dissolution du Parlement, de nouvelles élections avec un changement de la loi électorale, enfin une renonciation partielle du souverain à son droit de dissolution. Ces mesures seront-elles suffisantespour désarmerle mécontentement populaire? «Il est probable quelesfrères, quiont leventenpoupe, vont simplement relever le plafond de leurs revendications», estime Fahed Al-Khitan. p Laurent Zecchini

6 6 International & Europe L affaire Magnitski suscite des tensions entre la Russie et les Etats-Unis Washington a interdit de visa des officiels russes liés à la mort du juriste en prison, en 2009 Moscou Correspondance La Russie a officiellement protesté contre la décision américaine d interdire de visas des officiels russes liés à la mort du juriste Sergueï Magnitski en prison, à Moscou, en Dans uncommuniqué, le ministère russe des affaires étrangères a évoqué, mercredi 27 juillet, un «geste inamical ( ) quine restera passans réponse». L annonce de l interdiction de visas a été dévoilée dans l édition de mardi du Washington Post, sur la base de documents de l administration Obama qui évoquent des «mesures prises par la secrétaire d Etat, Hillary Clinton, afin d interdiredeséjoursurleterritoireaméricain des individus associés à la mort de Sergueï Magnitski». Ce juriste de 37 ans est décédé dans la prison moscovite de Boutyrka en novembre 2009, faute de soins médicaux, après avoir été placé en détention provisoire durant près d un an pour fraude fiscale. Spécialiste du droit des affaires, il travaillait pour le fonds d investissements britannique Hermitage. Après avoir dénoncé le vol de près de 160millions d euros par des policiers et des responsables du fisc russe en 2008, il avait été arrêté par ceux-là mêmes qu il accusait, pour les mêmes motifs. Malade, il a été privé de soins en prison et incarcéré dans des conditions particulièrement dégradantes. Selon un rapport officiel remis au président russe, Dmitri Medvedev, début juillet, il aurait également été passé à tabac quelques heures avant sa mort. Le décès de Sergueï Magnitski a suscité une vague de protestations en Russie et à l étranger. Le Comité contre la torture des Nations unies a lancé une enquête, en janvier 2011, sur la mort du juriste. Le Parlement européen a invité les membres de l UE à prendre des sanctions (interdictionde visas, saisie d avoirs) contre toute personne impliquée dans le décès de Sergueï Magnitski, tout comme un comité du Parlement canadien, si justice n était pas faite rapidement. Aux Etats-Unis, deux sénateurs, dont l ancien candidat républicain à la présidence John McCain, ont déposéen maiun projet de loi qui menace de sanctions des officiels russes «responsables de meurtres, de torture ou de violations des droits de l homme». Le texte évoque explicitement l affaire Magnitski, mais également entre autres l assassinat de la journaliste Anna Politkovskaïa, tuée en «Conflit d intérêts absolu» En Russie, le rapport récemment remis au président Medvedev sur l affaire Magnitski par le Conseil pour les droits de l homme auprès du Kremlin parle de «conflit d intérêts absolu» et cite des noms de responsables du ministère de l intérieur qui, directement accusés de fraude par le juriste, ont eux-mêmes participé à l enquête contre Sergueï Magnistki. Le rapport évoque également une«détérioration préméditée des conditions de détention du prévenu ( ) afin de [le] priver de soins médicaux». Avant la publication de ce document, le président Medvedev avait déjà déploré la «mort, due à des actes criminels» du juriste. L existence d une liste noire d officiels russes bannis du territoire américain risque d envenimer les relations russo-américaines. Dans les documents cités par le Washington Post, l administration Obama rapporte descommentaires de diplomates russes. Elle estime «qu il ne faut pas s attendre à les voir coopérer avec nous sur la Corée du Nord, l Iran, la Libye ( ) ou l Afghanistan si, au même moment, nous adoptons des sanctions contre eux». p Alexandre Billette Somalie Violents combats à Mogadiscio MOGADISCIO. D intenses combats ont éclaté, jeudi 28juillet à l aube, à Mogadiscio, après une attaque de la force de l Union africaine (Amisom) sur le marché de Bakara, bastion des insurgés chabab dans la capitale. L Amisom est déployée depuis 2007 en soutien au fragile gouvernement de transition (TFG) du président Charif Cheikh Ahmed. Elle contrôle un peu plus de la moitié de la ville, dont l aéroport et le port. (AFP.) Kosovo La KFOR se déploie à un poste-frontière PRISTINA. La force de l OTAN au Kosovo (KFOR) a pris, jeudi 28juillet, le contrôle du poste-frontière de Jarinje avec la Serbie, dans le nord du Kosovo, attaqué mercredi soir par des éléments incontrôlés. Les autorités kosovares avaient déployé, lundi, des unités de la police spéciale à ce poste-frontière et à celui de Brnjak, suscitant la colère des Serbes de la région, qui ne veulent relever que de Belgrade. (AFP.) Les musulmans d Oslo choqués mais soulagés de ne pas être stigmatisés L identité norvégienne du terroriste présumé a rassuré une communauté sur la défensive Reportage Oslo Envoyée spéciale Lespremiers joursdeson arrestation, avant d être transféré dans un autre établissement pénitentiaire et confiné à l isolement, lundi 25 juillet, Anders Behring Breivik aurait pu voir, depuis la fenêtre de sa cellule, l incarnation de son cauchemar : une mosquée. Avec sa façade en mosaïque bleu clair et ses deux minarets de part et d autre, la grande mosquée d Oslo est située, ironie du sort, de l autre côté de la rue, à vingt mètres de la première prison où le tueur présumé a été incarcéré. C est la pire punition que l on puisse infliger à ce monstre froid dont l objectif véritable, en éliminant différentes générations d un Parti travailliste qui prône le multiculturalisme, était de «sauver» la Norvège, et l Europe de l Ouest, de «l invasion musulmane» et du «génocide culturel». La grande mosquée bleue trône à deux pas du centre de Groenland, un quartier de l est de la capitale norvégienne, peuplé en majorité d immigrés musulmans venus de Somalie, d Irak, du Pakistan et d ailleurs. En ces belles journées d été, les rues grouillent de monde. Dans les cafés de la rue piétonne, sur la place centrale du quartier, à l entréedumétroquisert delieude rendez-vous, on palabre, on déambule, on fume, on fait des paris. Comme partout, le tueur d Utoya surgit dans les conversations. Comme partout, on va déposer des fleurs ou des bougies en hommage aux victimes. Comme partout,onpleureles enfantsassassinés. Mais il y a une chose que les musulmans d Oslo ne partagent avec personne : un sentiment de soulagement. Certains l avouent, non sans gêne. Dans un Occident traumatisé parle chômage, l immigration, le vieillissement de la population et les attentats du 11-Septembre, un acte terroriste commis en Norvège au nom d Al- Qaida n aurait pas simplifié leur vie. Le visage du tueur présumé, un «Norvégien de souche», blond et pâle, «conservateur chrétien» revendiqué, a changé la donne. Amina Faoubar fait ses courses avec sa fille Lina et sa belle-mère, Aicha Sayasse, venue d Agadir le temps des vacances. Les deux femmes, marocaines, adorent la Norvège : «C est un paradis pour nous», dit Amina, 27 ans, qui y a émigré en 2002 pour rejoindre son mari. Aide-soignante dans un hôpital public d Oslo, elle travaille avec un hijab sur les cheveux, sans avoir jamais subi la moindre remarque. «Je n ai rencontré que de la gentillesse et du respect ici», dit-elle. Dans les rues de Groenland, un quartier de la banlieue d Oslo. MARCUS BLEASDALE/VII POUR «LE MONDE» Quand la nouvelle a circulé qu une explosion avait eu lieu dans le quartier des ministères, elle a eu «très peur». L hypothèse de l accident de gaz s est vite effacée devant celle de l attentat terroriste. La Norvège est membre de l OTAN. A la radio, des experts se lancent sur la piste Al-Qaida. «J ai tout de suite pensé que les Norvégiens se retourneraient contre les musulmans» Amina Faoubar à Oslo depuis 2002 «J ai tout de suite pensé que les Norvégiens se retourneraient contre les musulmans, dit Amina, qui a appelé son mari.je lui ai dit: Ça y est, le paradis, c est fini.» En apprenant par la police que le tueurprésumé s étaitdéclaré«norvégien de souche», elle a repris confiance. «Ça n enlevait pas l horreur qui s était produite, mais, au fond de moi, je dois vous le dire, j étais très soulagée.» Askin Yildirim, 38 ans, chauffeur detaxi, a eula même angoisse. Les autorités norvégiennes vont créer une centaine de postes de policiers et réviser les mesures de sécurité après les attaques du vendredi 22 juillet qui ont fait 76morts, alors que le premier ministre Jens Stoltenberg a assuré, mercredi 27juillet, que le pays ne «se laisserait pas intimider». Le gouvernement doit Le gouvernement norvégien renforce la sécurité répondre aux critiques qui se multiplient dans le pays sur la façon dont la police a géré les attaques. Il a annoncé la mise en place d une commission indépendante pour tirer les leçons des attaques. Son objectif, a-t-il précisé, sera d «établir ce qui a fonctionné et ce qui a moins bien fonctionné». (AFP.) Ilavait13 ansà sonarrivée ennorvège, immigré de Turquie avec ses parents. Sa barbe et sa tenue affichent sa croyance. A l instar de son épouse, femme de ménage et qui porte le hijab, il éprouve toujours les effets du 11-Septembre, «difficile à vivre pour les musulmans, même en Norvège. Encore maintenant, j ai l impression de faire peur aux gens, d être perçu par eux comme un ennemi». Quand la déflagration a retenti au centre-ville, une femme est montée dans son taxi. La radio était allumée. L un des experts interrogés croyait avoir reconnu la marque islamiste. Le chauffeur et la cliente écoutaient en silence. «Je voyais son regard accusateur dans le rétroviseur. Elle a refusé de me parler. J étais très mal à l aise. Je me suis dit: Ça ne va pas être vivable pour nous ici.» L identité du terroriste présumé l a «rassuré». Il hésite,puis reprend :«Oui, j étaisrassuré. Le mot est difficile à dire face à une telle horreur, mais j ai pensé que, au moins, je pourrais continuer à vivre normalement.» Pour Askin et Amina, le vent de la tolérance a tourné en Norvège. Ils s inquiètent des discours de la jeune dirigeante du Parti du progrès (FrP, droite populiste), Siv Jensen, en croisade permanente contre l immigration et l islam et qui, face aux attaques commises par le tristement célèbre «Norvégien de souche», se fait silencieuse. Avec22 % des voix auxélections législativesde 2009, le FrP est devenu le deuxième parti du pays et le premier de l opposition, devant le parti conservateur de centre droit. Anders Behring Breivik y avait un temps adhéré. «Cette femme est responsable de ce qui s est passé», l accuse Askin. «Elle ne me fait pas peur, nuance Amina. La Norvège a des valeurs plus fortes qu elle.» LetravaillistenorvégienThornbjoern Jagland, actuellement secrétaire général du Conseil de l Europe, voit «une bonne leçon» à tirer de la double tragédie d Oslo et d Utoya : «On s obstine à voir une équivalence entre le terrorisme et l islamentantquereligion, dit-il. Or le tueur norvégien se revendique chrétien.va-t-onpourautantdéduire qu il y a un terrorisme chrétien, ou un christianisme radical? Cette tragédie a le mérite de faire comprendre qu un terroriste n a qu une religion: celle d éliminer ceux qui ne croient pas comme lui.» A Groenland, devant la station de métro, trois Somaliens en sont déjà convaincus. «Ça m est égal qu il soit musulman ou chrétien», s emporte Mahmoud Sahal, immigré depuis peu, qui s énerve qu il soit en prison : «Un assassin, on le tue!» Depuis le 22 juillet, Amina et Aicha sont allées plusieurs fois déposer des fleurs sur la place de la cathédrale, dont l espace piétonnier se réduit de jour en jour, tant croît le tapis de fleurs et de bougies. Ensemble, à voix basse, elles ont lu des versets du Coran.p Marion Van Renterghem Helle Gannestad, la jeune twitteuse qui réconforte la Norvège COMMUNIQUÉ annonces@osp.fr Ville de Porto-Vecchio Projet d'extension du port de plaisance de Porto-Vecchio (Corse du Sud) En application de l'article L II du code de l'environnement relatif à la participation du public à l'élaboration des projets d'aménagement ou d'équipement ayant une incidence importante sur l'environnement ou l'aménagement du territoire, il est porté à la connaissance du public les informations suivantes relatives au projet : Objectifs du projet : le projet d'extension du port de plaisance de Porto-Vecchio vise à améliorer la capacité d'accueil du port pour répondre à une demande croissante, proposer de nouveaux services et équipements, améliorer la qualité environnementale du site et dynamiser l'économie de la ville. Caractéristiques essentielles du projet : le projet s'articule autour d'une extension vers le large, le réaménagement du bassin existant, la création de deux nouveaux bassins, pour une capacité totale portée à 854 places. Maîtrise d'ouvrage : la Ville de Porto-Vecchio est maître d'ouvrage de l'opération. Lieu de consultation du document décrivant les objectifs et caractéristiques essentielles du projet : ce dossier peut être consulté à la Capitainerie du port de plaisance (20137 Porto-Vecchio), tous les jours des mois d août et septembre de 9h à 20h. Oslo Envoyée spéciale D une petite phrase envoyée sur le réseau social Twitter un moment de grande déprime, elle est devenue la mascotte de la Norvège. Une curiosité jusque de l autre côté de l Atlantique, où la chaîne américaine CNN a raconté et donné quelques images de son histoire. Dans les rues d Oslo, sur les bateaux amarrés au port, sur les statues, sur les trottoirs, dans les branches des arbres, sur l allée du château du roi, sur la façade de l opéra, sur la place de la cathédrale, partout où les Norvégiens continuent inlassablement à déposer des fleurs et des bougies à la mémoire des victimes, des inscriptions à la main sont disposées parmi les bouquets. Ici et là, on remarque cette petite phrase écrite devenue célèbre, d une naïveté au parfum de seventies : «Si un seul homme est capable d autant de haine, pensez à l amour que nous pourrions générer tous ensemble.» «Le vivre ensemble» Helle Gannestad ne se trouvait pas sur l île d Utoya, vendredi 22 juillet, lorsque Anders Behring Breivik a tué 68 jeunes militants travaillistes venus camper pour leur université d été. Mais elle aurait dû y être. Depuis plusieurs années, cette rousse de 18 ans qui s apprête à étudier le photojournalisme ne rate pas les grands rendez-vous de son mouvement politique. De temps à autre, ses yeux s emplissent de larmes et elle cesse de parler, le regard vague. Ce tweet, elle l a envoyé dans la nuit de vendredi. «Les chiffres des morts augmentaient toutes les dix minutes, nous explique-t-elle sans s arrêter, en se tordant les mains. On parlait de 80. Je ne crois pas en Dieu. Les morts ne reviendront pas. Le tueur ne m intéresse pas. La seule question que je pouvais me poser c était : Comment pouvons-nous survivre ensemble dans une même société? Je me demandais ce qui pouvait être plus fort que la haine, et j ai pensé: Le vivre ensemble. Le tweet est parti comme ça. Une première personne m a répondu: Votre phrase me réconforte. Depuis, les réactions n arrêtent pas.» Il y a une spécificité norvégienne, et une fierté qui l accompagne : un souci particulier de la tolérance et de l attention aux autres; un fort esprit de communauté, dans un pays où l on recense 40 meurtres par an en moyenne. Demandez à un Norvégien s il se souvient d un acte de violence politique, il vous parlera de la chute à vélo d un premier ministre dans les années «Quand je pense à la manière dont les sociétés ont changé au lendemain du 11-Septembre, continue la jeune femme,jeme rends compte que nous sommes différents. On n a pas besoin de se donner le mot, on ne l a pas spécialement appris, c est quelque chose d ancré : le souci de préserver nos valeurs, de rester une société unie et ouverte fondée sur la confiance, c est plus important que tout.»p M. V. R.

7 Crise alimentaire dans la Corne de l Afrique Famine: les faux-pas de la diplomatie française Planète Paris avait annoncé une conférence des donateurs à Nairobi pour le mercredi 27 juillet. Elle n a pas eu lieu 7 La Conférence des donateurs attendue mercredi 27juillet à Nairobi pour répondre à la famine en Somalie n a pas eu lieu. On parlera, aumieux, d un malheureux malentendu, et, au pire, d un cafouillage dont le ministre de l agriculture français, Bruno LeMaire, est à l origine. Lundi, à Rome, lors de la réunion d urgence sur la situation dans la Corne de l Afrique, convoquée par la France au nom de la présidence du G20, M. Le Maire annonce une conférence des donateurs pour le mercredià Nairobi, d où lesnations unies coordonnent l aide humanitaire à destination des pays de la région, frappés par la sécheresse. La réunion de Rome «visait à faire le point sur l état d avancement des donations, sur les besoins, et préparer la conférence des donateurs de Nairobi dans deux jours», déclare le ministre. Sur le moment, la nouvelle surprend, tant le délai semble court. Deux jours pour organiser une conférence des donateurs, c est peu. Mais la réunion d urgence de Rome n a débouché sur rien et l attente reste grande. Le directeur de l Organisation des Nations unies pour l alimentation et l agriculture (FAO), Jacques Diouf, n a-t-il pas réclamé «une aide massive et urgente»? Déçues, les ONG ménagent toutefois leurs critiques. «Tous les espoirs se reportent sur Nairobi», déclare Guillaume Grosso, directeur pour la France de l ONG One, à l issue de la réunion en Italie. Seule la directrice britannique d Oxfam, Barbara Stocking, ne cache pas sa colère. Il est «honteux que seules quelques-unes des économies les plus riches aient été disposées à montrer leur engagement aujourd hui pour sauver des vies». «Ecran de fumée» Dans l après-midi de lundi, la FAO rectifie les propos de M.Le Maire en indiquant que le rendez-vous de Nairobi n est pas formellement une «conférence des donateurs» durant laquelle ceuxci s engagent sur des sommes chiffrées, mais «une réunion de routine à laquelle sont invités les donateurs». La «précision» passeinaperçue, tout le monde est déjà reparti. Pendant deux jours, aux Nations unies, le bureau de coordination de l aide humanitaire, OCHA, reçoit des demandes d information des journalistes. «Nous étions un peu surpris, mais ce n est pas à nous de démentir la diplomatie française», confie l un de ses fonctionnaires, en expliquant que la réunion de Nairobi fait partie des rencontres habituelles organisées par les agences humanitaires pour informer la communauté des bailleurs de l état d avancement des opérations sur le terrain. «Bien sûr, nous espérons que, lors de ces réunions, les bailleurs augmentent leur soutien, mais elles ne sont pas spécialement faitespourça», conclut le fonctionnaire de l ONU. Une rencontre comparable à celle de Nairobi est prévue la semaine prochaine à Genève. Mercredi soir, l entourage de Bruno LeMaire minimisait le faux pas du ministre : «Il y a eu mauvaise compréhension mais non fausse annonce»; «Cette réunion technique de suivi est tout à fait normale. Il n y a ni surprise, ni déception à avoir.» Quoi qu il en soit, il manque toujours 1,14 milliard de dollars (792,5 millions d euros) d aide pour répondre aux besoins auxquels vont faire face d ici à la fin de l année le Kenya, la Somalie, l Ethiopie et Djibouti. A la mi-juillet, l aide nécessaire a été réévaluée de 1,6 à 1,9 milliard de dollars pour 2011, afin de «prendre en compte une détérioration plus importante que prévu de la situation». Ces demandes ne sont couvertes qu à moitié. Aucours des derniers jours, plusieurs pays ont fait des promesses. L Union européenne a annoncé qu elle débloquerait 28 millions d euros supplémentaires, portant son aide totale à 158 millions. De son côté, la France s est engagée à doubler sa contribution, à 10 millions d euros, restant toutefois loin derrière des efforts consentis par ses homologues européens. «L activité diplomatique déployée par la France ces derniers jours n est-elle qu un écran de fumée pour cacher la faiblesse de ses engagements financiers?», s interrogeait, mercredi soir, Jean- Cyril Dagorn, d Oxfam France. p Laurence Caramel LaFranceen17 e place SOMMES DÉJÀ ENGAGÉES, en millions d euros au 26 juillet Etats-Unis Commission européenne Japon Nations Unies* Royaume-Uni Canada Danemark Norvège Brésil Suède Pays-Bas Allemagne Espagne Suisse Finlande Australie France Irlande Italie E.A.U. *Fonds d urgence 116,43 62,93 60,10 45,50 18,14 15,85 15,45 15,39 14,05 9,50 9,16 8,49 7,49 5,36 5,19 3,87 3,37 2,10 1, Besoins : 1,32 milliard d euros Total des sommes engagées : 766 millions d euros SOURCE : OCHA Les cessions de terres fragilisent les paysans DES CHÈVRES et des moutons fraîchement abattus suspendus aux arbres: dans les villages du nord du Kenya et du sud de l Ethiopie, de telles scènes, loin d être annonciatrices d événements festifs, se multiplient, révélant la détresse de familles préférant tuer leur bétail plutôt que de le laisser mourir. Les premières victimes de la crise alimentaire dans la Corne de l Afrique sont les populations agro-pastorales qui, ces dernières années, ont été reléguées dans des zones les plus arides et désertiques, écartées de leur territoire traditionnel de vie pour faire place à de grandes fermes agricoles. Ces investissements conduisent au déplacement de communautés entières de petits paysans et à leur appauvrissement, s alarmait, en juin, Oakland Institute, un think-tank californien qui mène actuellement un audit des investissements en Afrique. Les populations agro-pastorales ont été reléguées dans des zones désertiques Depuis 2008, le gouvernement éthiopien s est engagé dans une politique de cession massive de terres, afin, selon lui, de tirer le pays de la pauvreté et de contribuer à sa sécurité alimentaire sur le long terme. En trois ans et demi, 3,6millions d hectares ont été cédés. Mais loin de contribuer à améliorer la sécurité alimentaire du pays, ces investissements ne font au contraire qu aggraver son insécurité en la matière, estime Oakland Institute. En quelques années, Saudi Star Agricultural Development, l une des sociétés agroalimentaires du milliardaire saoudien Mohammed Al-Amoudi, est devenue le premier investisseur agricole de l Éthiopie. En 2008, l homme a acquis, pour un loyer annuel de 1,20 euro l hectare (ha), ha le long de la rivière Alwero dans la province de Gambella, à l ouest du pays. Le milliardaire envisagerait d acheter autres hectares afin de produire unmillion de tonnes de riz, mais aussi du maïs, de la canne à sucre et des oléagineux pour le marché saoudien. Seul le riz qui ne répond pas à la qualité requise pour l exportation (grain de moins de 7mm) sera vendu sur le marché intérieur. La partie forestière du territoire déjà acquis qui permettait jusqu alors à la population locale de se procurer nourriture, bois et médicaments en période difficile, a été détruite. Plusieurs petits villages ont été déplacés pour être regroupés en un seul, de l autre côté de la rivière. «La création d emplois est une des principales retombées attendues de ces investissements à grande échelle. Mais, relève Frédéric Mousseau qui coordonne les travaux d Oakland Institute, il s agit essentiellement d emplois saisonniers et de courte durée. Et, souvent, on fait venir la maind œuvre d autres territoires.» Au nord-est de l Ethiopie, dans la région Afar, territoire partiellement désertique, traversé par plusieurs rivières, de grandes plantations de coton ont été développées. La main-d œuvre vient exclusivement des hauts plateaux alentour. Déplacées, les populations afares doivent désormais faire vivre leur bétail sur des terres arides. «On observe le même développement de grandes fermes au Kenya, dans le nord de l Ouganda ou encore le Soudan du Sud», poursuit M. Mousseau. Dans ce pays qui vient juste d accéder à l indépendance, les investisseurs ont jusqu alors profité de l absence d une politique d encadrement des terres. En mars2008, la société texane Nile Trading and Development Inc y a décroché un bail de quarante-neuf ans pour ha pour l équivalent de 25000dollars (17400 euros). Bail l autorisant à exploiter toutes les ressources naturelles de la terre louée, y compris souterraines. Face à la sécheresse, des ONG tentent d améliorer la résilience des populations agro-pastorales, via notamment la réhabilitation ou la création de points d eau et la vaccination du bétail. Des mesures qui, pour être efficaces, gagneraient à s inscrire dans une politique durable d accompagnement des populations. Pour les ONG comme pour Oakland Institute, le manque criant d investissements structurels dans l agriculture vivrière ne fait qu aggraver l impact de la sécheresse actuelle. p Laetitia Van Eeckhout Le premier avion du pont aérien lancé par le Programme alimentaire mondial est arrivé le 27 juillet, à Mogadiscio. MUSTAFA ABDI/AFP Très peu d ONG peuvent opérer directement en Somalie UN PREMIER AVION de l ONU transportant 10 tonnes d aliments hautement nutritifs a atterri, mercredi 27juillet, à Mogadiscio, capitale somalienne, où personnes en quête d eau et de vivres ont convergé depuis le début du mois de juillet. Après avoir été retardé à plusieurs reprises les avions étaient bloqués au Kenya pour des raisons d autorisations douanières, le pont aérien du Programme alimentaire mondial (PAM) a pu donc être établi. Le PAM prévoit d autres vols dans les jours à venir, dont les denrées devraient être déposées sur les pistes de l aéroport international de Mogadiscio, sous le contrôle des soldats de la force de paix de l Union africaine (Amisom), qui intervient en soutien au gouvernement de transition somalien (TGF). Mais les organisations onusiennes sont persona non grata pour les insurgés islamistes (chabab) qui contrôlent le centre-sud somalien où sévit la famine, et cette aide internationale risque d être extrêmement difficile à organiser. Si les forces chabab refusent toujours le retour en Somalie des organisations humanitaires expulsées depuis 2009, plusieurs ONG internationales n y opèrent pas moins depuis deux ans avec une relative efficacité, sous le strict contrôle des islamistes. Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), présent de façon permanente depuis 1991 en Somalie, a distribué, dimanche, près de 400 tonnes de nourriture à 4000 familles (soit environ personnes), dans la province de Gedo, voisine des provinces du sud de Bakool et Lower Shabelle, déclarées en état de famine par l ONU le 20 juillet. Chaque famille a reçu 100 kg de nourriture, dont 20 litres d huile et plus de 40 kg de riz. D autres distributions similaires devraient avoir lieu dans les jours à venir, sous le contrôle exclusif du CICR et avec l accord des autorités islamistes locales. Médecins sans frontières (MSF), Action contre la faim (ACF), Solidarités International, Danish Refugee Council, Norwegian Refugee Council : aux côtés du CICR, une vingtaine d ONG restent tolérées dans le centre-sud de la Somalie, ce qui ouvre une petite fenêtre d opportunité pour la crise actuelle. Toutes travaillent selon le principe du contrôle à distance : elles ne disposent pas d employés occidentaux sur place, mais d équipes locales somaliennes expérimentées. Les expatriés pilotent les projets depuis Nairobi, devenu la plate-forme humanitaire de la région. A eux reviennent les décisions stratégiques, la signature de contrats, les recrutements ou les transferts d argent. Aux Somaliens, la mise en œuvre des opérations. «Contourner les pirates» Inévitablement, ce type de gestion pose le problème du détournement et de l instrumentalisation de l aide. «Procédures de suivi, contacts quotidiens avec le terrain, utilisation de la photo-vidéo, sondages des communautés, audits externes via des experts somaliens: en deux ans, les ONG ont développé toute une série de stratégies pour minimiser les risques», détaille Emmanuel Rinck, directeur du NSP, un programme d appui aux ONG intervenant en Somalie. Sans compter d incessantes et délicates négociations avec l administration et les commandants chabab locaux. «L accès aux zones à atteindre n est jamais acquis, c est un combat quotidien et permanent. D une part parce que nos interlocuteurs ne survivent pas forcément aux conflits incessants, et qu il faut renouer des contacts avec de nouveaux représentants. D autre part parce qu on n est jamais à l abri d une action politique dirigée contre une ONG internationale», explique Thomas Gonnet, directeur des opérations d ACF- France. Si cette gestion à distance est «un moindre mal par rapport à l incapacité totale d intervenir», elle ne permet le plus souvent qu une assistance limitée. «Pour mener à bien une distribution de nourriture comme celle qui vient d avoir lieu à Gedo, trois à six semaines de préparation sont nécessaires. Il faut acheter kg de nourriture, vérifier sa qualité, l acheminer par bateau, contourner les pirates, trouver des entrepôts, obtenir les autorisations pour l emmener vers les régions concernées. Puis prévenir les populations, prévoir des lieux de distribution, éviter les mouvements de panique ou d impatience», précise Yves van Loo, porte-parole du CIRC à Nairobi. Un travail logistique de longue haleine, qui ne représente, estime M. van Loo, qu une «infime partie» de la distribution de nourriture planifiée en Somalie par l ONG. p Catherine Vincent

8 8 France Pris dans l engrenage du chômage de longue durée Convoqués à l agence Pôle emploi de Vaise, cinq adultes témoignent de leurs difficultés Reportage Lyon Envoyée spéciale De loin, ils se ressemblent tous.réduits à leur commune condition de chômeurs delonguedurée. Maisde près, qu y a-t-il de commun, sinon la pauvreté et une trajectoire chaotique, entre des «quadras» ou des quinquagénaires, qui ont plus de dix ans de chômage et des trentenaires à la tête pleine de projets? Ils sont cinq, quatre hommes et une femme, inscrits depuis un an ou plus dans les fichiers de Pôle emploi. Cinq sur quatorze à avoir répondu à la convocation de Christophe Filliger, directeur de l agence Pôle emploi de Vaise à Lyon, qui vérifie, ce mercredi 27 juillet, le caractère effectif de leur recherche d emploi. DavidAbbatea 33ans.Sans la crise de , qui a fait passer la proportionde chômeurs de longue durée de 25 % à 34 % en Rhône- Alpes, il serait probablement toujoursunassistant de direction heureuxdans unegrossesociétéimmobilière lyonnaise. Mais la récession est passée par là, et il a été licencié économique : «J ai cherché autre chose. Mais depuis 2009, j accumule les échecs. Pour le moral, ce n est pas évident», confie-t-il. Les périodes de chômage ont alterné avec les CDD et les petits boulots. M. Abbate a été huit mois «commercial sédentaire» : il vendait par téléphone des assurances pour chats et pour chiens. Il a eu des petits contrats à La Poste. Il est actuellement en contrat à durée indéterminée et à mi-temps dans une société de services à la personne, Pulse Home Services. «Je m occupe de deux personnes âgées. Je leur fais lescourses, le ménage. Je les sors. Je leur tiens compagnie. J aime biencetravail», dit cet hommetout en douceur. Mais il en vit mal. En cumulant l allocation de solidarité spécifique (460 euros) et son salaire, il atteint rarementles 800euros mensuels pour1200euros de charges. «Ce qui m énerve le plus, c est que j ai payé 80euros d agios à ma banquelemois dernier alors quej ai du mal à m acheter un beefsteak et que j ai dû renoncer à ma mutuelle, trop chère.» Comme la plupart des demandeurs d emploi, convoqués ce mercredi à Vaise, M. Abbate n a pas son permis de conduire. «Je m en mordslesdoigtscarcelamefaitperdre plein de boulots», dit-il. Il rêve de monter sa société. Elle s appellerait ZenHouse et conseillerait pour la décoration de leur logement «les personnes qui ont de petits budgets». Les contacts ont été pris avec David Abbate, au Pôle emploi de Vaise, dans le 9 e arrondissement de Lyon, le 27juillet. BRUNO AMSELLEM/SIGNATURES POUR «LE MONDE» la chambre de commerce de Lyon et il monte son site Internet. L horizon, espère-t-il, va s éclaircir. Karim Dinar, 29 ans, est un ancien chauffeur routier. Il veut reprendre ses études et est sur le point d y parvenir. Titulaire d un baccalauréat scientifique, il s est inscrit en IUT d informatique. «J ai eu des problèmes familiaux, j ai dû travailler jeune. J ai fait un peu de tout», résume ce père d un petit garçon de 2 ans. Il veut, «maintenant qu il a retrouvé un équilibre, reprendre sa vie en main, mais pas dans un secteur qui paie mal et traite mal les ouvriers». Lejeune homme, quivit durevenu de solidarité active (RSA) et du mi-temps de sa compagne, a bien du mal à convaincre le directeur de l agence de Vaise qu il recherche activement un emploi. «Je connais bienletransportroutier. Ilyadutravail. Vous ne voulez pas faire 30clients par jour, mais on ne fait pas toujours ce qu on veut dans le travail et, comme chômeur, vous avez aussi des obligations», lui dira ce dernier. «Il y a des gens qui construisent leurvieautourduchômage, décrypte M. Filliger. Mais c est très dangereux de s y enkyster. On n est pas là pour être dans la plainte. Mon job, c est de dire aux demandeurs d emploi: sivousnefaites rienpourvous, on ne peut rien pour vous. On n a pas une mission sociale.» Voire LeïlaBendib, 49ans, estchômeusedepuis plusde treize ans.ellesurvit, entre l allocation de solidarité spécifique (ASS), les petits boulots et l association qu elle a montée pour venir en aide à ceux qui sont dans la rue. Cette ancienne militante de l Association des jeunes arabes de Lyon et de sa banlieue a enchaîné les galères : un licenciement pour faute grave, les prud hommes «j ai gagné, mais ça m a démolie», dit-elle, des emplois aidés, plusieurs dépressions. Elle voudrait travailler comme indépendante sur les marchés. Une assistante sociale lui a proposé de devenir «aidant familial» et de percevoir unsalaire pour s occuper de sa vieille maman, victime d un accident vasculaire-cérébral. Malgrésesonzeannées consécutivesde chômage, Thierry Rosne se plaintpas.«jenesuispasdugenreà profiter de mon handicap», explique ce quinquagénaire qui est bègue et souffre de troubles de l équilibre dus à une affection de l oreille interne. «Si je n avais pas l ASS et l allocation adulte handicapé, je ne pourrais pas vivre, reconnaît-il. Mais ce système est à double tranchant, car il nous parque.» S il reprend un travail, M. Ros, qui n a pas droit au RSA, risque de perdre ses allocations. Cetancien apprenti dans la charcuterie est passé dans la vente, malgré son bégaiement, après un accident de travail. «Et puis, j ai été licencié,j aieudesproblèmesdesanté,jemesuisenlisédansunesortede sable mouvant», explique-t-il. Il voudrait se former pour aider d autres bègues. Le directeur de Pôle emploi a une autre idée : «Je vais passer un coup de fil à un boucher de Tassin pour lui parler de M.Ros et lui dire qu il peut l embaucher sur le quota de handicapés.» Nourène Adam, 44 ans, un Tchadien arrivé en France au début des années 2000 comme demandeur d asile, n aura pas la chance d un coup de pouce. Ce père de deux enfants de 6 ans et 7 mois, assure chercher du travail depuis dix-huit mois. Il a été agent d accueil aux TCL, les transports lyonnais, a travaillé comme peintre dans le bâtiment et, plus récemment, comme manutentionnaire. Il voudrait aujourd hui occuper «un poste plus en rapport avec ses diplômes» Bac +4 en économie, affirme-il. Mais quand il envoie un CV, il n obtient aucune réponse et quand il appelle pour un emploi, on lui dit que le poste vient d être pourvu. Depuis juin, il est en fin droits. Il ne perçoit ni ASS ni RSA. p Claire Guélaud Forte hausse du chômage en juin (+1,3%), après celle de mai IL EST sans doute un peu tôt pour parler de retournement de tendance. Mais une chose est sûre : les chiffres du chômage de juin, rendus publics mercredi 27juillet, par le ministère du travail, ne sont pas bons. Xavier Bertrand les a jugés «mauvais» et la socialiste Martine Aubry «catastrophiques». Le nombre des chômeurs de catégorie A, c est-à-dire les personnes sans emploi ni activité réduite, a augmenté de 1,3 % en juin ( ) pour s établir à en France métropolitaine. En mai, après quatre mois consécutifs de baisse salués par le ministre du travail, il avait progressé de 0,7 %. Sur un an, ce nombre croît de 1,5 %. Si l on ajoute aux chômeurs de catégorie A les personnes inscrites à Pôle emploi, tenues à des actes positifs de recherche et ayant exercé une activité réduite (plus ou moins de 78heures), le nombre des demandeurs d emploi atteignait en France métropolitaine et sur l ensemble du territoire national, DOM compris. Jeunes et seniors touchés Tous les demandeurs d emploi sans exception souffrent de la dégradation du marché du travail en juin. Mais les jeunes femmes de moins de 25 ans et les hommes de 50 ans et plus en sont les premières victimes. Le nombre de celles et de ceux qui sont au chômage a respectivement augmenté de 1,7 % et de 2,3 % dans la catégorie A et de 1, 9 % et 1, 5 % dans les catégories A, B et C.Autrement dit, la France continue, comme c est le cas depuis plus de trente ans, à éprouver les plus grandes difficultés à insérer et à maintenir dans l emploi les jeunes et les seniors. La vie professionnelle la plus stable reste concentrée sur une période de la vie extraordinairement courte (entre ans et 50 ans), alors même que la population vieillit Le chômage de longue durée est de nouveau en hausse : + 1 % en juin et + 10 % sur un an. Il frappe personnes. Parmi elles, se trouvent plus de chômeurs de très longue durée, particulièrement difficiles à réinsérer : chômeurs ayant entre deux ans et moins de «Des gens construisent leur vie autour du chômage. C est trèsdangereux de s y enkyster» Christophe Filliger Pôle emploi de Vaise troisans d ancienneté d inscription (+ 1,1 % en juin, + 29,5 % en un an) et chômeurs de plus de trois ans (+1,8 % en juin, + 18,8 % en un an). Dans les départements d outremer, c est la Guyane qui connaît l augmentation du chômage la plus forte (+ 8,5 % sur un an). En France métropolitaine, c est la Champagne-Ardenne qui détient ce record (+7,9 %). La hausse de juin est d autant plus inquiétante qu elle survient avant que les jeunes sortis du système scolaire n aient commencé à s inscrire à Pôle emploi. Un autre signe préoccupant est la baisse du nombre des offres d emplois collectées par Pôle emploi ( 3, 4 %). p C. Gu. Le FMI presse la France d adopter un nouveau train d économies budgétaires La commission des finances du Sénat estime que le gouvernement devra dégager 11milliards d euros de coupes supplémentaires Des paroles aux actes : Nicolas Sarkozy, engagé dans une bataille politique avec le Parti socialiste sur la réduction des déficits publics, va devoir prouver sa détermination. Au moment où Bercy élabore le projet de budget pour 2012, le rapport du Fonds monétaire international (FMI) sur la France, rendu public mercredi 27 juillet par le ministère des finances, confirme l analyse de nombreux parlementaires : des «mesures supplémentaires» de rigueur vont devoir être prises si le gouvernement veut, comme il s y est engagé, ramener le déficit public de 5,7 % du produit intérieur brut (PIB) cette année à 4,6 % en 2012, puis 3 % en Si le gouvernement continue sa trajectoire actuelle, le retour en deçà du seuil fatidique de 3 % n interviendra qu en 2014, soulignent les experts du FMI. Or, préviennent-ils, «la France ne peut pas prendre le risque de ne pas respecter ses objectifs budgétaires» si elle veut préserver les faibles coûts d emprunt que lui garantit sa note AAA. Lerapport du FMIconstitue, à la fois, unencouragement etunavertissement pour le gouvernement. Côté satisfecit, la prévision de Le Fonds monétaire international (FMI) enjoint aux banques françaises de renforcer leurs fonds propres. Même si elles ont plutôt bien résisté à la crise financière de 2008, comme le souligne le rapport annuel du FMI sur la France, elles sont en moyenne moins dotées en capital que la plupart de leurs concurrentes européennes. Les banques françaises ont privilégié la croissance retenue pour cette année par les autorités françaises 2 % ne prête pas à polémique. Pour la petite histoire, elle avait été arrêtée par la ministre de l économie, Christine Lagarde, devenue depuis directrice générale du FMI. La «règle d or budgétaire», voulue par le président de la République et combattue par la gauche, Banques françaises: des fonds propres à renforcer mise en réserve de leurs résultats, une voie plus «graduelle» que l appel au marché pour augmenter leur capital. Les banques vont être progressivement soumises à de nouvelles normes prudentielles. Celles-ci entreront en vigueur d ici à 2019 et exigent une augmentation des fonds propres pour que les banques puissent faire face à d éventuels nouveaux chocs. est jugée par les experts du Fonds de nature à accroître la crédibilité de la démarche française. Côté avertissement, le FMI ne croitpas à lacapacité du gouvernement à garantir une croissance durable. Il prévoit un ralentissement de l activité à partir de 2012 (1,9 %), alors que Paristable surune accélération (2,25 %). Et pour 2013, il ne retient que 2 %, là où le gouvernement annonce 2,5 %. Or qui dit moins de croissance, dit moins de recettes fiscales et plus de déficit. Comment le réduire? En 2010, le FMI, sous gouvernance Strauss- Kahn, avait appuyé la décision du gouvernement de reporter de 60 à 62 ans l âge légal du départ à la retraite. Il revient à la charge : «Une nouvelle hausse future de l âge légal de la retraite liée à l accroissement de l espérance de vie éviterait la poursuite de la pression budgétaire», fait-il valoir. Autre cible : les dépenses de santé. «Des gains de productivité continus sont nécessaires pour éviter une hausse non soutenable des dépenses de santé et de soins de longue durée», note le Fonds. Délicat Sur cet aspect-là du rapport, le gouvernement français ne s avance pas. Toucher aux dépenses sociales avant la présidentielle est délicat. Il n est pas sûr, par exemple, que le financement de la dépendance trouve une solution durable avant la présidentielle de En revanche, François Baroin et Valérie Pécresse, les ministres de l économie et du budget, ont répété que les engagements de rétablissement des comptes publics étaient «intangibles». Donc des économies supplémentaires devront être trouvées. Comme cette année, le gouvernement cible les niches fiscales mais pas le taux réduit de TVA sur la restauration, qui vient d être sanctuarisé par le président de la République malgré son coût (2,4 milliards d euros). Le rapporteur UMP du budget à l Assemblée nationale, Gilles Carrez, chiffre à 5milliards d eurosles économiessupplémentairesnécessaires pour Il propose 2milliards supplémentaires de coupes dans les dépenses publiques, et un coup de rabot renforcé de 3 milliards sur les niches fiscales et sociales, notamment avec l imposition de l assurance-vie ou des plus-values immobilières. La commission des finances du Sénat va plus loin. Elle estime que le gouvernement pourrait être contraint de dégager en 2012 jusqu à11milliards d eurosde recettes ou d économies en plus si la croissance n est pas au rendez-vous. p Françoise Fressoz

9 France 9 Un projet de loi a minima sur les conflits d intérêts Présenté en conseil des ministres le 27juillet, le texte sera soumis au Parlement à l automne Al été 2011, on efface l été 2010 pour mieux préparer la présidentielle de Oubliés l affaire Woerth-Bettencourt, le livre-réquisitoire de l ancien haut-commissaire aux solidarités Martin Hirsch sur les conflits d intérêtset,casplusancien,le parachutage contesté de François Pérol, secrétaire général adjoint de l Elysée, à la tête du groupe Banques populaires-caisses d épargne. C est en tout cas l objectif de M. Sarkozy : son ministre de la fonctionpublique, François Sauvadet, a présenté, mercredi 27 juillet en conseil des ministres, le projet de loi relatif à la prévention des conflits d intérêts. Selon la porteparole du gouvernement, Valérie Pécresse, le texte «traduit la volonté du gouvernement de promouvoirunetatexemplaireetunerépublique irréprochable». Flou artistique En réalité, le texte ne reprend que très timidement les recommandations présentées en janvier 2010 par la commission adhoc présidée par le vice-président du Conseil d Etat, Jean-Marc Sauvé. D abord, le gouvernement a traîné avant de présenterson projet. Il ne sera donc examiné par le Parlement qu à l automne et il n est pas certain qu il soit adopté avant les élections. Ensuite, le texte ne définit pas ce qu est un conflit d intérêts, contrairement au souhait de la commission Sauvé, ni les personnes concernées. Officiellement, il ne fallait pas exclure a priori certains cas possibles de conflits. En réalité, le gouvernementavoulu éviterlesintrusions embarrassantes dans la vie privée. La règle française demeurera dans un flou artistique, chacun faisant un examen de conscience pour déterminer ses intérêts, ses proches et les conflits potentiels. Les appréciations pourront varier. On l a constaté avec les déclarations d intérêts que François Fillon a exigées au printemps de ses ministres. Les réponses étaient plus ou moins précises car la demande était floue. Le texte adopté en conseil des ministres va donner force de loi à unecirculaire de 2007 de M. Fillon, qui enjoignait aux ministres et à leurs membres de cabinet de déclarer leurs intérêts lors de leur prise de fonctions. Il l élargit à plus de responsables ministériels, hauts fonctionnaires et magistrats. Il ne concerne ni les parlementaires ni les élus locaux. Letexteneprévoit aucunesanction nouvelle. La commission Sauvé avait constaté que la France disposait d un arsenal répressif, peu appliqué, et que sa législation péchait plutôt par l insuffisance de son volet préventif. Le gouvernement n a pas jugé utile de sanctionner, par exemple, l absence de déclaration d intérêts. La loi crée un mécanisme permettant aux responsables publics et fonctionnaires de se déporter lors d une prise de décision, s ils se retrouvent en conflit d intérêts. Le tout sera supervisé par une autorité de la déontologie de la vie publique, composée de dix membres nommés pour cinq ans. Cette autorité reprend les attributions des commissions de «pantouflage» chargées d autoriser le départ de fonctionnaires et de militaires versle privé. LacommissionSauvé voulait qu y siègent le vice-président du Conseil d Etat et les premiers présidents de la Cour des comptes et de la Cour de cassation. Elle n a pas été suivie.p Arnaud Leparmentier Police Changement à la tête de la direction centrale des CRS Hubert Weigel, 61 ans, directeur central des compagnies républicaines de sécurité (CRS), en poste depuis septembre2009, quittera ses fonctions à la fin du mois de juillet. Cet inspecteur général de la police vient d être chargé d organiser la sécurité du prochain G20, qui se tiendra à Cannes les 3 et 4 novembre. En février, M. Weigel avait dû faire face à une grogne sans précédent dans les rangs des CRS, qui protestaient contre la fermeture programmée des compagnies de Marseille et de Lyon. Confrontés à un mouvement de protestation qu ils ne parvenaient pas à enrayer, le ministère de l intérieur et la direction générale de la police nationale (DGPN) avaient fait marche arrière. M. Weigel pourrait être remplacé dès le mois de septembre par Luc Presson, 50 ans, actuellement en poste à la DGPN. p Yves Bordenave n Sur Lemonde.fr : lire l intégralité de l article Justice Jean-Claude Marin nommé procureur de la Cour de cassation Jean-Claude Marin, 62 ans, actuellement à la tête du parquet au TGI de Paris, a été nommé, mercredi 27juillet, en conseil des ministres, au poste de procureur général près la Cour de cassation. Il succède à Jean-Louis Nadal (Le Monde du 2 juillet). Décrit comme un fin juriste, M. Marin est aussi un habile politique. Il a entamé sa carrière au parquet de Pontoise (Val-d Oise) en 1977, a rejoint le parquet de Paris en 1988 pour devenir, en 1995, procureur adjoint de Paris. En 2002, il est devenu directeur des affaires criminelles et des grâces du ministère de la justice et a pris, en 2004, le poste de procureur de Paris, où il a incarné un pouvoir accru et parfois contesté du parquet dans la procédure pénale. (AFP.) Education L allocation de rentrée scolaire versée le 19 août concerne 4,6 millions d enfants Roselyne Bachelot, ministre des solidarités et de la cohésion sociale, a indiqué, jeudi 28juillet, que l allocation de rentrée scolaire serait versée le 19 août. Cette allocation, d un montant moyen de «300 euros», concerne 4,6millions d enfants. (AFP.) Parti socialiste Ségolène Royal dévoile ses propositions budgétaires Lors d une conférence de presse au siège du PS à Paris, mercredi 27juillet, Ségolène Royal a donné les premières pistes de son programme budgétaire, si elle devait être élue en 2012 à la présidence de la République. Il n y aura pas de hausse généralisée d impôts, les engagements européens de réduction des déficits seront respectés, la fraude fiscale sera combattue et certaines niches fiscales seront supprimées permettant une économie de 70 milliards d euros. Il y aura aussi un plan de soutien aux PME. Le «compagnon» d Anne Caudal avoue le meurtre de la jeune femme Placé en garde à vue, le suspect devait être mis en examen, jeudi 28juillet, pour «assassinat» Les proches d Anne Caudal, disparue à Bruz (Ille-et-Vilaine) depuis le 8 juillet, craignaient la «mauvaise rencontre». C est finalement celui qui se présentait comme son «compagnon», Christophe, 42 ans, placé en garde à vue mardi 26 juillet au matin, qui a avoué le meurtre. Et l épouse de ce dernier, également placée en garde à vue, qui, après avoir craqué la première, a indiqué aux gendarmes l emplacement du cadavre. Lecorps calciné de la jeune femme de 28 ans, enceinte, a été découvert, dans la nuit de mardi 26 à mercredi 27 juillet, dans un bois à une quinzaine de kilomètres de Rennes. Les deux suspects devaient être présentés devant un juge d instruction, jeudi 28 juillet, en vue d une mise en examen pour «assassinat», pour lui, et pour «destruction de preuves» pour elle. Le mystère Anne Caudal débute le dimanche 10 juillet. Christophe, livreur dans une jardinerie, en arrêt-maladie depuis le printemps après un accident de voiture, signale la disparition de la Des ordinateurs, des téléphones portables et toutes sortes de pièces dans lesquelles pourraitfigurer le moindre renseignement : les policiers à la recherche de Xavier Dupont de Ligonnès depuis le mois d avril ne relâchent pas leurs efforts. Mardi 26juillet, ilsontprocédéàune opération d envergure, ciblant des proches et des membres de la famille decet hommedont lafemmeetles quatre enfants de 13 à 20 ans ont été découverts le 21 avril, morts et enterrés dans le jardin de la villa familiale à Nantes. Au total, 25 personnes ont été entendues en audition libre, notamment dans un château des Côtes-d Armor, et des perquisitions ont été menées, dont une à Versailles, audomicilede Geneviève et Christine Dupont de Ligonnès, respectivement mère et sœur cadette de Xavier. Les enquêteurs se sont intéressésau téléphoneportable de Christine de Ligonnès et aux deux ordinateurs de son compagnon, qu ils ont saisis. Ils voulaient vérifier si Xavier y avait laissé des messages écrits ou audio. A ce jour, la mère et la sœur cadette de Xavier Dupont de Ligonnès restent convaincues queleurparent estinnocent.«elles partent du postulat que ce n est pas lui», a indiqué leur avocat, M e Stéphane Goldenstein. Une conviction que ne partagentpas lesenquêteurs. Persuadés que Xavier Dupont de Ligonnès est l organisateur et l auteur de la tuerie, ils poursuivent leurs investigations, en élargissant le cercle des personnes qui l ont connu ou simplement croisé. «En fait, nous ne cherchons rien de précis, a indiqué au Monde une source proche de l enquête. On ferme toutes les portes, comme on le fait dans ce genre d enquête.» Les policiers ont le souci de ne rien négliger. Aussi contrôlent-ils systématiquement toutes les relations proches ou éloignées de ce père surendetté, suspecté d avoir tué tous les membres de sa famille avant de s être volatilisé. Sa trace disparaît le 15 avril à l hôtel Formule 1 de Roquebrune-sur- Argens (Var), sur le parking duquel sa voiture a été retrouvée. Trois mois après le début des jeune femme à la gendarmerie. Selon lui, elle l a déposé en voiture à Châteaugiron, à vingt kilomètres de Bruz, le vendredi 8 juillet au matin, chez celle qu il présente commeson ancienne femme, où il devait garder ses deux enfants. Lui a toujours un bras plâtré et affirme qu il ne peut pas conduire. Suivent quelques échanges de textos dans l après-midi. Ensuite, silence complet. La voiture est restée sur le parking de la résidence récente où le couple s est installé en mai. Le sac à main d Anne Caudal, avec son téléphone portable, a disparu. «Des choses pas claires» Christophe revient le dimanche matin à Bruz, prévient les autorités. Le parquet ouvre uneinformation judiciaire pour «enlèvement et séquestration» le 13juillet. Si l hypothèse de la fugue est rapidement écartée, la jeune femme «adore les balades en forêt», assure Christophe. Les environs du quartier sont méthodiquement fouillés. Le 19, lorsqu il croise une journaliste de l AFP à la sortie de la gendarmerie, le compagnon recherches, l enquête confiée à la police judiciaire reste en rade aux portes de cet hôtel et sur ce parking. Toutenlaissant ouvertestoutes les hypothèses, notamment la fuite à l étranger avec substitution d identité, lespoliciers sont de plus en plus convaincus que l homme a pusesuicider. Ily aquelques semaines,ils ont misla main sur des courriers électroniques envoyés à des proches, qui permettent d envisager qu il avait décidé d en finir. Sans annoncer formellement sa mort à venir, il laissait entendre qu il était désormais en ordre avec lui-même, qu il avait atteint une sorte de paix intérieure. Les policiers penchent d autant plus vers la thèse du suicide qu il avait emporté le fusil dont il s est servi pour assassiner sa femme et ses enfants. Toutefois, les recherches se poursuivent et le suspect reste sous le coup d un mandat d arrêt international. D importantes forces de l ordre ont été mobilisées pour fouiller cette région du Haut-Var, où il a été aperçu pour la dernière fois, mais, pour l heure, aucun indice n a été mis au jour. Aucun témoignage crédible, aucune piste sérieuse. C est que la zone regorge d endroits difficiles à explorer. Des falaises, des surplombs, des bois où la présence d un corps est quasiment impossible à dénicher dans le cadre de recherches à l aveugle. Aucun témoignage crédible, aucune piste sérieuse. La zone regorge d endroits difficiles à explorer. Falaises, surplombs... Lesenquêteurs ont suivile périple qui semble avoir été celui de Xavier Dupont de Ligonnès, après son départ de Nantes en direction du sud de la France. Selon eux, cet homme aux abois, en proie à des problèmes d argent parvenus à un niveau insurmontable, cet homme qui mentait sur ses activités professionnelles aurait effectué une sorte de pèlerinage sur les d Anne Caudal est effondré : «Elle étaitenceinte, elleétaitheureuse. Je pense à une mauvaise rencontre.» Tout cela était en fait un mauvais scénario. La jeune femme est morte dès le jeudi 7 juillet, à la suite d une «dispute violente» avec son compagnon, selon le parquet. La raison? Les tensions au sein du couple. Le bonheur affiché par Christophe est aujourd hui mis en doute par les enquêteurs. Le couple s était rencontré il y a deux ans, dans une jardinerie de Ploërmel (Morbihan), où la jeune femme venait de se faire embaucher. Il est marié depuis 2001 et père de deux enfants. Une liaison s engage, mais il ne se sépare pas de sa femme. Quand Anne Caudal est enceinte, le couple s installe à Bruz, mais Christophe traîne des pieds pour rompre définitivement avec sa femme. Il assure qu il a engagé une procédure de divorce, mais continue à se partager entre ses deux foyers. Les enquêteurs n ont pas retrouvé trace d une procédure de divorce, mais, lors de sa garde à vue, le suspect a affirmé avoir consulté un avocat. La jeune femme insiste. Il semblerait que, ce soir-là, la discussion ait dégénéré. Il la tue, puis rentre, comme prévu, à Châteaugiron pour garder ses deux enfants. Quand sa femme rentre, il avoue. Le vendredi, il s envoie des textos depuis le téléphone d Anne, puis, lesoir, retourneàbruz avecsafemme pour emporter le corps, qui reste dans le coffre de la voiture jusqu à la soirée suivante. Ce n est que le samedi soir que le couple se rend dans une carrière isolée à Nouvoitou à quelques kilomètres de Châteaugiron, pour brûler le corps avec de l essence. Interrogé par RTL, mercredi 27juillet, le père d Anne Caudal est estomaqué : «Il y avait des choses quineparaissaientpastrèstrèsclaires,mais de là à supposer un tel scénario et une telle hypocrisie.» Ce sont justement ces zones d ombre et ces contradictions qui ont poussé les enquêteurs à approfondir la piste. Selon des sources proches de l enquête, ni Christophe ni sa femme n ont d antécédents judiciaires.et les investigations ne permettent pas, pour l instant, de conclure à la préméditation. p Laurent Borredon Affaire Dupont de Ligonnès: trois mois d enquête et toujours aucune trace du père de famille Les policiers, qui ont mené des perquisitions mardi 26juillet, privilégient la thèse du suicide Roquebrune-sur-Argens (Var), mardi 28 juin, où d importantes forces de l ordre en quête d indices ont été déployées. JEAN-PAUL PELISSIER/REUTERS lieux où il avait vécu avec sa famille au temps de sa splendeur. Aux dires de proches du dossier, cet aristocratefier deses origines nobles, catholique pratiquant impliqué dans un groupe de prière dont il s était un peu détaché, a préparé son coup dans le moindre détail. Lorsqu il a tué sa femme et ses enfants, il n a rien précipité. Il aurait, selon une source policière, suiviunplan minutieusementélaboré auquel il n a probablement pas dérogé, sinon à la marge. Il avait tout programmé, selon un scénario dont l issue était irréversible. «Un peu comme si dans sa tête cela devait être fait et bien fait. C était pour lui la seule solution», suggère un enquêteur. L enfouissement des corps, par exemple, relève d unevolontéprécise : «Il ne voulait pas qu on les découvre, assureun policier. Ilvoulait se donner du temps.» Les témoignages de ceux qui l ont vu dans les jours et semaines qui ont précédé le drame décrivent un homme assez plaisant, «plutôt serein», assure un policier. p Yves Bordenave

10 économie En hausse Auchan L action Sun Art Retail la coentreprise du groupe de distribution familial français Auchan, jusqu ici hermétique aux marchés d actions, et du conglomérat taïwanais Ruentex Group a bondi, mercredi 27juillet, de 40,6 % pour son introduction à la Bourse de Hongkong. En baisse Credit Suisse La deuxième banque helvétique a indiqué qu elle allait supprimer environ 4 % de ses effectifs mondiaux, soit quelque 2000postes sur un total de personnes. La banque a vu son bénéfice net chuter de moitié au deuxième trimestre. Les cours du jour ( 28/07/11,09h48 ) Euro 1 euro 1,4446 dollar (achat) Or Once d or 1625,00 dollars Pétrole Lightsweet crude 97,36 dollars Taux d intérêt France 3,023 (à dix ans) Taux d intérêt Etats-Unis 2,727 (à dix ans) «L arrivée de Free nous motive et nous stimule» Stéphane Richard, PDG de France Télécom-Orange, annonce le lancement en septembre de la nouvelle marque Sosh Entretien Al occasion des résultats semestrielsdu groupe France Télécom-Orange, le PDG Stéphane Richard dévoile l offre destinée à contrer l arrivée de Free dans la téléphonie mobile. Baptisée Sosh en référence aux réseaux sociaux, elle sera lancée début septembre. Au premier semestre, le résultat net a plongé de 47,8 %. Pourquoi une chute aussi violente? Il reste très satisfaisant. Celui de 2010 avait bénéficié d une importanteplus-value de cession à l occasion de la création de Everything Everywhereau Royaume-uni. Toutefois, ce n est pas l indicateur le plus pertinent pour mesurer notre performance. Ce qui compte pour moi, c est d atteindre notre objectif decash-flow opérationnel[lesliquidités dégagées par l activité de l entreprise: 5,1milliards sur les six premiers mois et 9milliards d euros en 2011]. C est le cas aujourd hui. L arrivée de Free sur le mobile vous inquiète-t-elle? Cen estpasde l inquiétude. Cette arrivée nous motive, nous stimule Depuis des mois, le marché français est sérieusement chahuté en prévision d un nouvel entrant. L annonce de l arrivée de Free a redynamisé le marché, accéléré le rythme des innovations. Par ailleurs, elle va faire baisser les prix. C est une évidence. Tout le monde se prépare, nous aussi. SFR et Bouygues Telecom ont lancé de nouvelles offres dans cette perspective. Et vous? Début septembre, nous lancerons Sosh, une nouvelle marque ciblant les clients que l on appelle les «digital natives», qui utilisent plusleur smartphonepour les données que pour la voix. Sosh servira Suicides: les familles s inquiètent des enquêtes en cours STÉPHANE GRANGIER POUR «LE MONDE» à décliner une panoplie d offres avec des formules très attractives commercialisées uniquement sur Internet,sans engagement, avecou sans terminal mobile. Les utilisateurs de ces offres auront aussi accès aux services clients d Orange. Quels en seront les tarifs? Je ne peux rien dévoiler pour l instant mais le but, c est évidemment d être très attractif. Nous ne voulons pas tuer la concurrence mais y prendre toute notre part. OUVERTE EN AVRIL2010 par le parquet de Paris, l enquête sur les suicides chez France Télécom prend une tournure qui inquiète les proches des défunts et les syndicats, parties civiles dans le dossier. A leurs yeux, les premiers résultats des investigations offrent une vision restrictive du problème, qui ne prend pas suffisamment en compte le caractère pathogène de l organisation du travail instaurée, il y a quelques années, par l opérateur de télécommunications. C est au juge d instruction Pascal Gand qu a été confiée l information judiciaire contrex pour «harcèlement moral». Le magistrat a lancé de nombreuses commissions rogatoires à travers la France afin que des officiers de police judiciaire éclaircissent les circonstances dans lesquelles plusieurs dizaines de salariés de France Télécom ont mis fin ou tenté de mettre fin à leurs jours, durant ces dernières années. Des collègues et des membres de la famille des victimes ont été interrogés. Les comptes rendus d audition et les procès-verbaux de synthèse, dévoilés par Libération et que Le Monde a pu consulter, donnent un sentiment de malaise aux parties civiles. Dans plusieurs cas, les enquêteurs mettent en exergue les difficultés personnelles auxquelles étaient confrontés des Les Français aiment changer demobile. Sont-ils prêts à faire une croix sur la subvention? Très honnêtement, non. La très grande majorité du marché y est attachée. Néanmoins, certains clients veulent distinguer la valeur de leur abonnementet celle du téléphone. Il est donc essentiel de leur donner le choix et de ne pas les enfermer dans un schéma unique. Et puis, Free annonce depuis un petitmoment qu ilfera ce typed offre.il n étaitpas question delui laisser l exclusivité de cette politique. Fin mai, vous avez fait part de votre volonté de revoir de façon périodique vos positions partout dans le monde. Quelles sont les premières conclusions? Sur l Europe, nous avons un critère très simple : être numéro un ou deux partout où nous sommes. Partant de là, nous avons décidé de céder la totalité de nos activités grand public en Suisse, où nous salariés qui se sont suicidés (addiction à l alcool, séparation, dépression ). Dans sa synthèse, un policier conclut qu «il semble que ( ) France Télécom ne puisse pas être considéré comme l unique responsable». Les faits, indique-t-il, «mettent en lumière la fragilité des différents employés ( ) qui n ont pas su s adapter et se remettre en question dans le cadre de l évolution de leur entreprise». Un autre écrit que, «mêmesile management n est pas exempt de tout reproche, il paraît tout de même difficile de lier [la] dépression et [le] suicide [de la personne] au harcèlement moral». Un troisième estime que les investigations n ont pas permis «de caractériser de manière évidente d éventuels faits de harcèlement moral». Pour Sébastien Crozier, de la CFE-CGC-UNSA chez France Télécom, le fait que l information judiciaire retienne comme incrimination le harcèlement moral conduit àces«enquêtes à courte vue», car on tend à ne prendre en considération que les relations entre les salariés et leur hiérachie. Or le fond du problème n est pas là, dit-il : il tient au caractère «systémique», «institutionnalisé» du harcèlement. Tout se passe, ajoute-t-il, comme si on recherchait d éventuelles fautes des managers, alors que c est la responsabilité de la direction qui est en cause.p Bertrand Bissuel sommes troisièmes. Le premier étant Swisscom (60 % du marché), nous avions convaincu l an dernier Sunrise, le numéro deux, de fusionner avec nous, mais cette opérationa été refusée par l autorité de la concurrence suisse. Nous préférons donc nous concentrer sur d autres marchés. On vous a prêté l intention de racheter Yoigo, le quatrième opérateur mobile espagnol Nous ne cachons pas notre souhait de jouer un rôle dans la consolidation de certains marchés européens. En Espagne, nos résultats commerciaux et financiers sont excellents malgré une économie peu dynamique. S il y a des opportunités, on les regardera, mais ce n est pas d actualité. D ici à 2020, Bruxelles souhaite que la moitié des Européens ait un accès à Internet à 100 mégabits par seconde et 100% à 30Mb/s. Est-ce réalisable? C est bien de se fixer des objectifs. Ca serait encore mieux si l Europe avait un œil un peu moins consuméristeet un peu plus industrielsur cesecteur. Chacun des opérateurs engagés dans le fixe a ses propres plans de développement. Nous sommes engagés en Pologne et en France. Nous allons investir 2milliards d euros d ici à 2015 dans communes françaises. Et au moins autant entre 2015 et FRANCE-TÉLÉCOM-ORANGE CHIFFRE D AFFAIRES en milliards d euros 22,9 dont France 11,6 22,5 dont France 11, PREMIER SEMESTRE RÉSULTAT NET PART DU GROUPE en milliards d euros 3,7 1, PREMIER SEMESTRE Dans les zones moins denses, nous co-investirons avec les autres opérateurs. Il n est pas question que FranceTélécom recréé un monopole. Nousavonsdéjà signéunaccord avec Free et nous en signerons, j en suis sûr, avec SFR et Bouygues. L Etat tunisien a récupéré la tutelle de 51% d Orange Tunisie, auparavant dans les mains de votre partenaire Marouane Mabrouk, un gendre de l ex-président Ben Ali. Où en est le dossier? La situation est stationnaire. M. Mabrouk fait l objet d une procédure possible de confiscation de sesbiens. Sijamaisildevait neplus être notre partenaire, nous avons toujours dit que nous travaillerions avec l Etat. S agissant des travaux de la commission constituée après la révolution et qui enquête sur d éventuels faits de corruption quant à l acquisition de la licence de troisième opérateur, j en attends les conclusions mais notre dossier est propre, je suis confiant. Le climat social, une de vos priorités dès votre arrivée, s est-il amélioré en France? Il est plutôt apaisé, mais je reste prudent. Le travail que l on a engagé depuis un peu plus d un an a permis d améliorer les choses. Bien sûr, tout n est pas réglé. Il reste beaucoup à faire. p Propos recueillis par Nathalie Brafman Casino cherche à faire la paix avec le brésilien GPA, un allié crucial pour son avenir Le distributeur stéphanois a vu ses bénéfices chuter de 22, 9% au premier semestre affecté par le climat économique morose en France Après avoir gagné la bataille, restaurer la paix Le groupe de grande distribution Casino (enseignes Casino, Franprix, Leader Price ), qui vient de contrarier les projets de son rival Carrefour qui tentait de s allier à son partenaire brésilien CBD Grupo Pao de Açucar (GPA) s attelle désormais à rétablir un semblant d entente avec Abilio Diniz, fondateur de GPA. Latâcheestdélicate. M. Diniz, est considéré comme un quasi-traitre par Jean-Charles Naouri PDG de Casino. Alors forcément «les relations ne sont plus les mêmes», reconnaît-on chez le français. Mais l enjeu transcende les personnes.» L enjeu? Essentiel, presque vital pourcasino. Le 22juin 2012 le groupe doit prendre le contrôle de GPA. Empêcher cette opération «remettrait en cause toute la façon dont le groupe a bâti son avenir», indique un analyste. Car pour M. Naouri l avenir de Casino ne se joue pas en France mais dans les pays émergents et surtout au Brésil. Jeudi 28juillet, les résultats semestriels du groupe ont confirmé, une fois encore,lanécessitépourledistributeur d être présent dans ces pays à croissance explosive. A fin juin, les ventes du groupe ont progressé de 18,8 %, à 16,14milliards d euros (+7,1 % à périmètre comparable) pour un résultat net en recul de 22,9 %, à 134 millions. L enseigne pâtit des mauvais résultatsdelafranceet deson climatéconomique morose : les ventes ont certesaugmenté5,9 %(+3,7%à périmètre constant), tout comme la part de marché (+ 0,2 point) ; mais c est au prix de sacrifices sur la rentabilité : le résultat opérationnel chute de 21,9 % sur la période. Les enseignes LeaderPrice et Franprix ontnotamment dûfairedes efforts sur leurs prix pour garder leurs clients. «On peut tout imaginer» Cet environnement difficile contraste avec les performances spectaculaires des enseignes du groupe dans les pays émergents : Colombie, Thaïlande, Vietnam et Brésil. A l international (44 % du chiffre d affairesde Casino) lesventes progressent de 41 % (+ 12,8 % à périmètre constant) pour un résultat opérationnel en hausse de 54,6 % (+ 14,9 % à périmètre constant). Au Brésil, où le groupe est présent par le biais de GPA dont il détient 43,1 %,les ventes ontencore bondi de 61,5% au deuxième trimestre.autrementdit, cet alliébrésilien est un atout maître pour atteindre son objectif : croître de plus de 10 % par an jusqu en A condition d apaiser les relations avec M. Diniz. La réconciliation semble en bonne voie. Le conseil de Wilkes, l entité qui chapeaute GPA devait se réunir le 2 août pour donnersonavissur leprojetimpliquant Carrefour. Mais finalement la réunion a été annulée le 27juillet. L opposition du gouvernement brésilien à cette opération qualifiée «d expropriation» par M. Naouri a-t-elle pesé? Quoi qu il en soit, M. Diniz qui présentait mardi les résultats de GPA ne défend plus cette opération. Chez Casino on reste toutefois vigilant. Personne n exclut pas une nouvelle riposte de Carrefour et, ou, de GPA pour relancer le projet sous une autre forme. «Onpeut tout imaginer», reconnaît un proche de M. Naouri.p Claire Gatinois

11 N du 28 juillet au 17 août Economie & Médias 11 Le scandale Murdoch plonge le «Wall Street Journal» dans un profond mal-être Le quotidien américain, propriété de News Corp., craint les retombées de l affaire des écoutes illégales Enquête New York Correspondant Drôle d ambiance, faite de crainte, d incrédulité, de condescendance On est à kilomètres de Londres et par moments pourtant si proche. «Après les bouleversements dus au rachat par Murdoch [en 2007], on était stabilisés, de nouveau bénéficiaires, etvoilà que çarecommence.» «Ça», c est ce qu un journaliste du Wall Street Journal (WSJ), le joyau américain de News Corp., le groupe de Rupert Murdoch, désigne comme les «nouvelles turbulences» dans lesquelles son quotidien est plongé. La raison? Le scandale des écoutes du tabloïd britannique News of the World (NoW), autre propriété du magnat australo-américain, qui réinstalle dans la rédactiondu quotidien desaffaires new-yorkais une «forte anxiété». Beaucoup,enson sein, souhaiteraient continuer de clamer que les péripéties de ce journal londonien, accusé d avoir illégalement écouté des milliers d individus et finalementfermé surdécision dem.murdoch le 10juillet, ne les concernent enrien.«personnecheznousnepratique ces méthodes», vous répète-t-on à satiété. Mais voilà : le 16 juillet, lorsque Les Hinton, l homme lige que M.Murdoch avait placé à la tête de Dow Jones, la société qui chapeaute à la fois le Wall Street Journal et d autres titres, a dû démissionner, «ce fut un immense choc». L homme avait «fait quelque chose d inédit: bien gérer l entreprise», dit ironiquementun salarié(aucun membre de la rédaction n a accepté de s exprimerpubliquement ; ledirecteur, Robert Thomson, n a pas répondu à nos questions). Le paradoxe est que, si Rupert Murdoch a suscité d énormes craintes à son arrivée en 1997, aujourd hui, il apparaît aux rédacteurs comme unrempart A la rédaction du quotidien des affaires, à New York, en MARK LENNIHAN/AP Depuis, plus personne ne peut faire semblant d ignorer la tourmente. On assure que l enquête ouverte par le FBI sur les pratiques du New York Post, autre tabloïd du groupe soupçonné d avoir aussi pratiqué des écoutes (sur des familles de victimes des attaques du 11-Septembre), ne devrait rien donner. Mais «si cela s avérait juste, venant du Post, cela surprendrait peu», admet un membre du WSJ. Aujourd hui, note Dean Starkman, rédacteur en chef adjoint de lacolumbiajournalismreview, qui a passé huit ans aux WSJ jusqu en 2004, «peu d Américains connaissent le lien entre le grand quotidien financier et le Frankenstein de Murdoch» (terme qu il utilise pour qualifierlepost,ce quotidien àscandales qui fait souvent fi de toute déontologie). Beaucoup pronostiquent que si des familles de victimes du 11-Septembre ont été écoutées, le scandale serait tel aux Etats- Unis que l emblématique WSJ, drapé dans son professionnalisme, ne pourrait s y soustraire. D oùla noteenvoyéele 22juillet par Robert Thomson, directeur du Dow Jones et de la publication du WSJ, soulignant «l importance accordée à l éthique» dans l entreprise. Il rappelait opportunément à ses troupesqu uneligne téléphonique confidentielle leur permet d exprimer«lesinquiétudesdetoute nature liées aux pratiques journalistiques chez Dow Jones». Le genre de message qui, pour certains, alarme plus qu il ne rassure. Le piège qui semble se refermer sur la direction du groupe a aussi relancé au WSJ des débats que son nouvel encadrement espérait enfin dépassés sur les changements intervenus après le rachat du titre par M. Murdoch. Depuis décembre 2007, le magnat a bouleversé la direction du journal : seul a été maintenu le responsable des pages éditoriales, Paul Gigot. Avec un grand succès, d ailleurs : il en a fait le premier forum national du débat conservateur. Tousles autres ont été éjectés ou sont partis. «Murdoch ne veut que de l info courteetdespagesd opinionsfournies» (et très marquées à droite), estime M. Starkman. «Si vous travaillez dans ces deux secteurs, vous êtes choyé. Mais si vous aimez l enquête de fond, vous êtes triste, car il a amplement réduit ces pages.» Selon lui, le magnat «hait l investigation, subversive par essence car elle vise à révéler ce que les puissants veulent cacher». Ce discours, on l entend aussi au sein du WSJ. «Murdoch a déclaré la guerre au journalisme d enquête, lent, pointilleux, sourcé», regrette un cadre intermédiaire, qui constate que le grand quotidienéconomique«n apasremporté le moindre prix Pulitzer» (hormis pour une série d articles sur la santé dans les pages Opinions) à l occasion de la récente crise financière. «La machine à raconter une histoire qui fait comprendre une réalité plus vaste et plus profonde est cassée», assène M. Starkman. Beaucoup au WSJ ne partagent pas ce point de vue, mais le grand adversaire, le New York Times, s en délecte. «Foxifié», lewall Street Journal est devenu «médiocre», a récemment écrit le chroniqueur dutimes, Joe Nocera, unex-enquêteur financier. Par «foxifié», il entend un Journal où l enquête a été rabougrie et l éventail des opinions réduit à un martèlement d idées conservatrices, comme sur Un quotidien diffusant à 2,1 millions d exemplaires Le «Wall Street Journal» News Corp. a pris le contrôle du groupe de presse Dow Jones, éditeur du Wall Street Journal (WSJ),en Rupert Murdoch a déboursé 5 milliards de dollars (3,5milliards d euros) pour acheter ce groupe. Le Wall Street Journal est le seul quotidien national des Etats-Unis avec USA Today.Ila une diffusion moyenne de 2,1millions d exemplaires et emploie plus de 2000 journalistes. Son site, WSJ.com, est le plus important site d information par abonnement sur Internet. Le groupe Dow Jones Basée aux Etats-Unis, la filiale de News Corp. produit, en plus du WSJ, des fils d agence, des sites Web, des applications, des lettres d information, des bases de données sur la finance, et édite des magazines. Le groupe News Corp. Présent sur quatre continents, il possède aux Etats-Unis les chaînes câblées Fox TV et Fox News, le tabloïd New York Post (522874exemplaires en moyenne), la maison d édition HarperCollins et la société de production 20 th Century Fox. Fox News, la chaîne à succès de News Corp. Deux jours plus tard, un éditorial du WSJ défendait mollement le groupe au Royaume-Uni et récusait toute leçon de la part de «publications qui ont donné à Julian Assange et à WikiLeaks leur imprimatur». Cette guéguerre inquiète la rédaction. D abord, elle met en évidence le fait que l ambition de M. Murdoch lors de son achat du WSJ damer le pion au Times a échoué. Ensuite, elle assimile le quotidien des affaires à un groupe en butte à un discrédit éthique. «Lorsque des médias écrivent sur d autres médias, c est encore plus sanglant», dit Irv Schenkler, professeurde managementde lacommunication à la Business School de l université de New York (NYU). La crainte est donc que l affaire NoW dure. Leparadoxe, indique un ancien, est que si M. Murdoch a suscité d énormes craintes à son arrivée, aujourd hui, il apparaît aux rédacteurs comme un rempart. Qu adviendrait-il si le magnat était poussé vers une retraite de facto : président non opérationnel, par exemple? Quant à M. Thomson, nombre de journalistes appréhendent de le voir appelé à de plus hautes fonctions. Il «a clairement informé son équipe qu il entend préserver son rôle actuel», nous a indiqué Ashley Huston, son directeur de la communication. Cela ne suffit pas à endiguer les peurs. D autant que le même M. Thomson aurait indiqué que, «avant la crise, Rupert envisageait déjà de prendre du champ». Car, si vilipendé qu il soit, Murdoch le «Mogul»[magnat] reste, aux yeux de ses journalistes, un «fou d info, le dernier à garder la vision d un quotidien comme acteur de la vie sociopolitique. Le fric, il le fait avec Avatar [une production de la 20 th Century Fox]. L influence, il l a sur le peuple avec le Post et le Journal pour les élites. Cela n a pas de prix à ses yeux», assure un rédacteur. S il devait partir, «nous risquerions d hériter d un pur capitaliste qui n aura que le service de l actionnaire à la bouche». Orvu la rentabilité des quotidiens «Rupert est trop attaché affectivementau Wall Street, ilnepermettra pas que le groupe le lâche, dit un ancien qui l a pourtant quitté depuis que le magnat en a pris les rênes. Après lui, tout peut advenir», y compris la revente. Rupert Murdoch en sauveur de la «grande presse», qui l eût cru? p Sylvain Cypel Numéro spécial été N du 28 juillet au 17 août 2011 Norvège Dudangerdufanatismeanti-islam Spéculation Dans la tête des traders Tibet Des artistes qui dérangent Finance La Fed constate un ralentissement de la croissance américaine La Réserve fédérale américaine (Fed) a estimé, mercredi 27juillet, que le rythme de la croissance aux Etats-Unis avait récemment ralenti. «L activité économique a continué à croître; toutefois, le rythme s est atténué» dans la plupart des régions du pays, a affirmé la banque centrale dans son rapport économique («Livre beige»). «Les dépenses de consommation ont augmenté dans l ensemble, avec une croissance modérée des ventes de détail hors automobile», a poursuivi la Fed. Dans l industrie, «l activité s est globalement accrue». Dans les services (hors finance), elle s est «globalement améliorée» dans «la plupart» des régions. Les deux points noirs restent l emploi et l immobilier. (AFP) p Les Etats-Unis se rapprochent du défaut de paiement Le coût de l assurance contre un défaut de paiement des Etats-Unis a atteint un niveau record, mercredi 27 juillet, à en juger par le prix des instruments financiers pour le mesurer appelés CDS (Credit Default Swaps), signe de la tension qui règne sur les marchés. La Maison Blanche a affirmé qu un compromis était toujours «essentiel et possible» pour relever le plafond de la dette malgré l absence apparente de progrès au Congrès, à six jours de l échéance après laquelle les Etats-Unis risquent un défaut de paiement. Le gouvernement a reconnu qu il réfléchissait néanmoins à la façon de faire fonctionner l Etat fédéral américain, au cas où le Congrès ne s entendrait pas d ici au 2 août.p La progression du crédit immobilier ralentit en France Le rythme de progression du volume de crédit immobilier en France a connu, en juin, son premier ralentissement depuis vingt mois, selon les données publiées, mercredi 27juillet, par la Banque de France, après deux années très dynamiques, portées notamment par la déductibilité fiscale des intérêts d emprunt et le dispositif fiscal d investissement locatif Scellier. Le total des crédits immobiliers en cours aux particuliers a atteint, fin juin, 829,8 milliards d euros, en hausse de 8,9 % sur un an, contre 9,3 % en mai. (AFP.)p Standard &Poor s abaisse la note de la Grèce L agence de notation Standard & Poor s a annoncé sans surprise, mercredi 27 juillet, qu elle abaissait de deux crans, à CC contre CCC avant, la note de la dette de la Grèce, en raison du risque de défaut de paiement. Conjoncture La consommation repart au Japon Les ventes de détail au Japon ont augmenté en juin de 1,1 % sur un an, une première depuis le séisme de mars, grâce à des achats dans l électroménager et l électronique, a indiqué le gouvernement, jeudi 28 juillet. Afrique CFA:4200FCFA-Algérie : 740 DA Allemagne : 6,50 -Autriche : 6,50 -Canada : 9,95 $CAN DOM:7,00 -Espagne : 6,50 -E-U:9,95$US-G-B:5,00 Grèce : 6,50 -Irlande : 6,50 - Italie : 6,50 -Japon : 1600 Maroc : 45 DH - Norvège : 71 NOK - Pays-bas:6,50 Portugalcont. : 6,50 - Suisse : 10,50CHF - TOM : 1150CFP M F: 5,50 E 3:HIKNLI=XUZZUZ:?b@a@s@m@a; N du 28 juillet au 17 août 2011 Supplément d été Etats-Unis Les petits-enfants de Kerouac Russie Faut-il sauver les Nenets? Réflexion Ces braconneurs de mirages Les dernierssur nomades, la route les hobos, Les derniers nomades, les hobos, les hyperconnectés les Obama le résilient Sa stratégie pour 2012 Supplément été 2011 Nucléaire Comment vraiment en sortir Jours tranquilles à Nairobi Etats-Unis Les petits-enfants de Kerouac Russie Faut-il sauver les Nenets? Réflexion Ces braconneurs de mirages Sur la route Chez votre marchand de journaux BD Supplément été 2011

12 12 Economie Ipsos devient le numéro trois mondial du marché des études En achetant le britannique Synovate, la société réalise la plus grosse opération de son histoire Jusqu à présent nous achetions des wagons. Là, nous venons d acheter un train.» Jean-Marc Lech, coprésident d Ipsos, ne déroge pas à sa réputation d amateur de formules pour expliquer le pas que vient de franchir, mercredi 27juillet, la société française. En se portant acquéreur de Synovate, une filiale du britannique Aegis, Ipsos se trouve propulsée au troisième rang mondial du marché des études marketing et des sondages d opinion. Une double médaille de bronze, car cette victoire se partage à deux, M. Lech et Didier Truchot formant un tandem indissoluble à la tête de l entreprise. M. Lech ne pouvant s empêcher de faire le parallèle avec les deux nageurs français, cochampions du monde de natation. Cette acquisition a été rondement menée. Début juin, le groupe Aegis confirmait avoir des discussions avec Ipsos pour la cession de Le futur ensemble compterait plus de salariés et afficherait unchiffre d affaires combiné de près d 1,7milliard d euros sa filiale Synovate. Moins de huit semainesplus tard,l affaireest bouclée. Ipsos s empare de Synovate pour525millions de livres (597millionsd euros). La sociétéfrançaise a su saisir l opportunité quand Vincent Bolloré, premier actionnaire d Aegis avec 26,5 % du capital, a placécettesociété dansses actifsfinanciers et non plus stratégiques. Le signal d une vente par appartements était donné et les deux patrons d Ipsos ont très vite réagi. Cette opération, la plus importante depuis la création d Ipsos en 1975, sera financée par endettement à hauteur de 250 millions d euros et par une augmentation decapital de200 millions.les deux coprésidents veulent maintenir l équilibre actuel à l issue de la transaction et garder leur participation communedétenue par LTCommunication à près de 26 % du capital et à plus de 41 % des droits de vote. Pas question de perdre une once de pouvoir sur cette société qu ils construisent ensemble depuis COLOMBE SCHNECK Samedi 30 juillet 17h Les liaisons heureuses avec Nathalie Brisac et Valérie Zenatti Avec la chronique de Raphaëlle Rérolle du Monde des livres 1982, date de l arrivée de M. Lech aux côtés de M. Truchot. «L entrepriseavaitalorsunchiffred affaires de 4 millions de francs», raconte M. Lech. Profitant du développement de la publicité et de la communication politique, Ipsos a grandiets estvite tournéevers l international. Sa mise en Bourse en 1999 a permis d accélérer le tempo des acquisitions. Résultat : elle a passé, en 2010, le cap du milliard d euros de chiffre d affaires à 1,14milliard, avec une marge de 11 %. Avec Synovate, elle s apprête à franchir une nouvelle étape. Le futur ensemble, qui compterait plus de salariés et afficherait un chiffre d affaires combiné deprèsd 1,7milliardd euros, seclasserait au troisième rang mondial, derrière l américain Nielsen (4,9milliards dedollars, soit3,4 milliards d euros) et Kantar, filiale du groupe publicitaire WPP (2,8 milliards de dollars). «A l instar de ce qui s est passé sur le marché publicitaire ou sur celui du conseil, le marché des études va se consolider autour de quelques grands groupes puissants», estime M. Lech, qui explique ainsi la volonté d Ipsos de faire une acquisitionmajeurepourseretrouverdanslepelotonde têted unmarché estimé à 30 milliards dedollars. De plus, Synovate permet au français de se renforcer en Asie, et de s implanter en Afrique du Sud. Au-delà de la puissance, Ipsos dit aussi privilégier l «intelligence, en s intéressant aux réseaux sociaux, aux neurosciences et la géolocalisation», selon M. Lech. Après la cession de Synovate, la question de l avenir des activités médias d Aegis se pose. Publicis avait montré son intérêt pour Aegis en 2005, entrant même à son capital. Il s était retiré lors de l arrivée de M. Bolloré. «Aegis est une entreprise de qualité, en particulier leur activité numérique. Pour l instant, nous n avons aucun plan pour approcher Aegis, mais nous regardons ce qui se passe avec intérêt», déclarait Maurice Lévy, président de Publicis, lors de la présentation des résultats semestriels le 21juillet. Son concurrent britannique WPP s est dit intéressé par certains actifs d Aegis. A moins qu Havas, qui a aussi comme premier actionnaire M. Bolloré et possède un trésor de guerre de 750millions d euros, ne sorte du bois. p Laurence Girard franceinter.com Des hausses importantes des tarifs d assurance sont à prévoir en 2012 Lecabinet de conseil Facts & Figures estime la tendance à+8% pour l habitation, +7% pour la santé En 2012, les tarifs d assurance continueront d augmenter. Latendance seraitde3% pour l automobile, de 5 % à 7 % pour la multirisque habitation et de 5 % pour la santé individuelle, a indiqué Cyrille Chartier-Kastler, président du cabinet de conseil Facts &Figures, lorsdela présentationde son étude annuelle sur les groupes d assurancesenfrance.cestendances sont à comparer à des relèvements2011 de 2 % pourl automobile, d environ 8 % pour l habitation, et aux alentours de 7 % pour la santé individuelle. «Nous sommes dans un contextedehausse. Elleseraplusfortepour l auto qu en 2011 et un peu moins fortepourlamultirisquehabitation et la santé individuelle», souligne M. Chartier-Kastler. Ces prévisions interviennent très en amont des décisions, les assureurs commençant à donner des indications sur leurs prix à l automne. Contactées, la MAAF, la GMF, MMA et Groupama ont affirmé qu il était trop tôt pour donner une estimation. Stanislas Di Vittorio, fondateur d Assurland, un site de comparaisonde prixsurinternet,estimeaussique deshausses sontà venir. Il est néanmoinsplusnuancé surl évolution des tarifs de l assurance auto. Après le pic des hausses du 1 er janvier et du 1 er avril, périodes des renouvellements de contrats, «c est plutôt plat», indique-t-il. «Je tableplussuruneévolutionde0%à 1%, voire 2 % en ligne avec l inflation», prédit-il. «Nous sommes dans une situation paradoxale, avec plus de morts sur les routes et un coût global des sinistresquiatendanceàêtrecontenu», explique-t-il. Cependant, les prix de réparation des véhicules augmentent rapidement, notamment ceux des pièces détachées. Les relèvements de tarifs observés dans l assurance auto depuis 2009 sont, paradoxalement, le résultat d une concurrence accrue : entre2005 et 2009, cette guerre a conduità desbaissesdetarifs,période durant laquelle, selon M. Chartier-Kastler, «le secteur a dégradé sa rentabilité». Le mouvement inverse actuel est cependant contenu car «l automobile, tout comme l habitation, est plutôt un produit d appel», souligne M. Di Vittorio. L Agence nationale d appui à la performance des établissements de santé (ANAP) a épluché les coûts de construction de 357 opérations, créations ou extensions d hôpitaux, représentant, au total, près de 5 millions de m 2, menées entre 2004 et Ses conclusions accordent un léger avantage aux opérateurs privés par rapport à la maîtrise d ouvrage publique. Avec les plans hôpitaux successifs, de 2007 à 2012, la construction de nouveaux établissements de santéreprésente un marché d environ 5milliards d euros par an. Cela n a pas échappé aux grands du BTP, à commencer par Eiffage, qui vient de livrer, le 21juillet, l extension de l hôpital Alpes Léman, à Annemasse (Haute-Savoie), après avoir achevé, non sans polémique, l établissement Sud Francilien (Le Monde du 16 mai). Eiffage a ainsi réalisé quelque 50 établissements, dont ceux de Rennes, Dijon, Valenciennes, Tours, Avignon, Saint- Etienne Premier constat dressé par l ANAP : les coûts de construction se sont envolés de près de 10 % par Les marges y sont donc faibles. C estpour celaaussique, enhabitation, la politique de relèvement de tarifs «sera plus guidée par un souci de fidélisation du client que par des critères techniques, ajoute-t-il, et ce ne sera pas forcément suffisant» pour reconstituer des marges importantes. Hors tempêtes, inondations ououragans d ici à la fin de l année, un relèvement de 7 % est envisagé. «On se focalise sur les catastrophes naturelles pour expliquer les hausses, mais ce n est pas l unique raison», explique-t-il. «Nous assistons à une multiplication des petits dégâts des eaux, des vols et des incendies.» an entre 2004 et En cause, la surchauffe du marché du bâtiment, du logement et des infrastructures, qui a sévi jusqu au coup d arrêt donné par la crise de 2008, ainsi que l envolée des prix des matières premières comme de l énergie et l alourdissement des normes techniques. Une tendance qui devrait se poursuivre en 2012, avec notamment l entrée en vigueur de la nouvelle réglementation thermique. L ANAP a aussi comparé les coûts selon le mode opératoire, public ou privé, nourrissant le débat sur les contrats de partenariatprivé-publicqui semultiplient dans le secteur hospitalier. Lorsquel établissement public hospitalier opère en maîtrise d ouvrage publique, confiant la conception à un architecte et l exécution des travaux à un entrepreneur privé par deux contrats distincts, le mètre carré construit coûte en moyenne euros, soit 15 % de plus que les opérations menées en conception-réalisation, à euros le mètre carré. Créée par l ordonnance du 4septembre 2003, la conception-réalisation, un contrat unique passé avec un groupement concepteur-constructeur, permet en effet d associer le constructeur très en amont, ce qui peut être source d économies. Elle préfigure la procédure des partenariats privé-public (PPP), introduite par l ordonnance de juin 2004, ou le bail emphytéotique hospitalier. Les coûts de construction se sont envolés de près de 10 % par an entre 2004 et 2010 Ces formules vont plus loin, en intégrant dans un seul contrat, avec l opérateur privé, la conception, la réalisation puis l entretien et la maintenance des équipements ainsi que le financement de la construction, l hôpital n avançant pasde fonds mais s engageant à long terme à payer un loyer. Dans le cas d Annemasse, dontles travaux ont coûté146millions d euros, le centre hospitalier réglera, pendant trente-cinq ans, C est toujours vers la santé que lespréoccupationssontlesplusfortes, avec des hausses permanentes, enraison, notamment,de l allongement de la durée de la vie et des coûts de soins de plus en plus élevés. «L évolution est tributaire de l environnement réglementaire et desdécisionsdel Etatdedérembourserlesmédicaments», rappelle Tanguy Thévenet, directeur général d Hyperassur.com, un comparateur d assurances sur Internet. Il insiste sur «le mécanisme de vases communicants entre la Sécurité sociale et les ménages que provoquent les déremboursements». Si une hausse de 5 % est envisagée en 2012 par M. Chartier-Kastler pour les contrats de santé individuels, elle serait plus élevée pour les contrats collectifs, de 8% à 10%, ceux-ci devant intégrer les compléments de financement dus au rallongement de la durée du travail. «Toute la question est de savoir jusqu à quel niveau ces hausses, qui vont se répercuter sur le budget des ménages, vont être supportables, s interroge le patron de Facts &Figures. La question, c est le point derupture.» Selon lui, les assureurs doivent adapter leurs offres. Aujourd hui, pour 1euro dépensé dans une complémentaire santé, l assurétouche50 centimesde remboursement. Le reste se répartit entre les taxes (10 centimes), la rémunération des intermédiaires d assurance (20 centimes), les coûts de gestion de l assureur (16centimes), la mutualisation des risques (2centimes) et la marge de l assureur (2centimes). «Rééquilibrer le système» «On a l impression que tout le monde trouve normal que les tarifs augmentent», critique Reine- ClaudeMader, présidente de l association Consommation, logement et cadre de vie (CLCV). «Je constate quelesrésultatsglobauxdescompagniesd assurancessont plutôtbons, donc s ils se plaignent de perdre de l argent dans une branche d activité, ils doivent en gagner dans une autre», dit-elle. Plutôt que de raisonner par branche (auto, multirisque habitation, santé ), M me Mader propose une mutualisation. «Il faut rééquilibrer le système, sinon les gens vont se désassurer», s inquiète-t-elle. A chaque hausse déjà, certains, faute de moyens, renoncent à s assurer. Il faudra attendre la rentrée pour connaître les premières tendances. «Les compagnies annoncent d autant plus vite leurs nouveaux tarifs que les augmentations sont faibles ou nulles, et elles préfèrent être dans les dernières quand les relèvements sont plus importants pour passer après les autres», relève M. Di Vittorio. Un exercice appeléàserenouveler car, prévient M. Thévenet, «la hausse se poursuivra au-delà de 2012 pendant au moins un an, voire deux». p Dominique Gallois Construction des hôpitaux: le recours au privé permet une petite économie et un véritable gain de temps Les contrats de partenariats public-privé se multiplient dans le secteur hospitalier un loyer annuel de 11,1 millions d euros ; le loyer de l hôpital Sud Francilien, plus gros PPP hospitalier de France, est de 40 millions d euros par an pendant trente ans, pour un investissement de 350 millions d euros, non comptés les 105 millions d euros de supplément que réclame Eiffage en justice. Lorsqu il s agit d un établissement de soins privé, le mètre carré construit, observé par l ANAP, ressort à euros. Ce coût encore inférieur s explique par des opérations moins ambitieuses, par exemple, sans équipement pour la restauration, souvent sous-traitée tandis que plus un hôpital est grand, plus il est complexe et son coût du mètre carré élevé. Mais le véritable gain que permet la conception-réalisation se mesure en temps de réalisation : en moyenne 4 ans et 2 mois (un peu moins de 2 ans d études et 2 ans et demi de travaux), soit 31 mois de moins que la maîtrise d ouvrage publique, de près de 7 ans (3 ans et 9 mois d études et 3ans de travaux). p Isabelle Rey-Lefebvre

13 Economie 13 Le point de vue des chroniqueurs de l agence économique Reuters Breakingviews L envolée du yen va pénaliser la reprise au Japon Fuyant l Europe et les Etats- Unis, les investisseurs se replient sur une économie pourtant peu vaillante : le Japon, qui a vu le yen s envoler par rapport à l euro et surtout au dollar. Depuis le séisme de mars, l Archipel affiche en effet une croissance supérieure aux prévisions, notamment grâce à une hausse de ses exportations. Il ne faut toutefois pas confondre rebond et reprise. A l heure où les perspectives s assombrissent au niveau international, la montée du yen n arrange rien. Alors que le pays n a pas prévu de réforme de sa fiscalité ou de son système de retraite, cette appréciation monétaire pourrait encore aggraver une crise quasi inévitable. Du point de vue des investisseurs mondiaux, le Japon est encore la moins pire des solutions. Ils ont déjà contribué à abaisser le rendement des obligations d Etat à dix ans à moins de 1,1 % et acheté pour 6,4 milliards de dollars d actions japonaises au cours du mois passé, soit le double par rapport à Ce n est pas étonnant. Tandis que l Europe et les Etats-Unis sont confrontés à une crise des crédits, l économie japonaise reforme des chaînes d approvisionnement et augmente ses exportations. A court terme, la baisse du rendement des obligations d Etat est également une bonne nouvelle pour un gouvernement confronté à une dette deux fois supérieure à son produit intérieur brut (PIB). Le problème est que l appréciation du yen freine les exportations. Si celles-ci ont augmenté entre mai et juin, elles restaient toutefois inférieures à leur niveau de Les livraisons à destination des Etats-Unis ont diminué de 6,1 % en glissement annuel. Alors que le gouvernement japonais prévoit de dépenser milliards de yens (206 milliards d euros) supplémentaires pour la reconstruction du pays sur dix ans, il estime que sa dette pourrait augmenter d environ milliards de yens d ici à 2020, soit près de 38 %. Celle-ci a déjà plus que triplé depuis Alors que la population vieillit et que l épargne diminue, la demande pour les obligations d Etat qui financent ces projets devrait marquer le pas. Si les exportations ont augmenté entre mai et juin, elles restaient toutefois inférieures à leur niveau de 2010 Le gouvernement a enfin reconnu la nécessité d augmenter la taxe sur la consommation et a accepté au mois de juin d en doubler la valeur, à 10 %. Il a toutefois cédé aux pressions politiques en repoussant la mise en œuvre de cette mesure, alors que les économistes espéraient la voir appliquée dès Si l appréciation du yen mine les exportations et réduit la croissance et les recettes fiscales, le Japon pourrait voir sa dette augmenter bien plus vite que prévu. Cela ne précipitera pas nécessairement le Japon plus tôt dans la crise de la dette qui dépend surtout du facteur démographique, mais lorsque la tempête arrivera, elle n en sera que plus forte.p Wayne Arnold (Traduction de Caroline Lee) Le nouveau président péruvien a les moyens de réduire la pauvreté Le nouveau président du Pérou, Ollanta Humala, déjoue les attentes. Sa victoire a fait peur aux investisseurs, qui redoutaient un virage économique à gauche. Mais M. Humala promet quelque chose de différent «un film comme vous n en avez jamais vu», comme il l a récemment assuré. Il a nommé des centristes à des postes économiques clés et rassuré les investisseurs, au point de faire bondir la Bourse de 19% depuis son élection. M. Humala ne se contente pas d apporter un démenti à ceux qui, avant le scrutin, craignaient de le voir prendre pour modèle l homme fort du Venezuela, Hugo Chavez. Il est aussi en position de se tailler un rôle à sa mesure, en évitant les écueils rencontrés par Luiz Inacio Lula da Silva, le très respecté ancien président du Brésil. Selon l institut de recherche américain Heritage Foundation, le service public a absorbé 17 % du produit intérieur brut (PIB) en 2010 au Pérou, contre 41 % au Brésil. Par conséquent, M. Humala peut accroître considérablement ce secteur sans se heurter à des excès et à une inflation persistante, contrairement à Lula et à Dilma Rousseff, qui lui a succédé à la présidence brésilienne. De fait, dans le scénario le plus optimiste, le gouvernement de M. Humala pourrait élargir l équivalent péruvien de la «Bolsa Familia» du président Lula, le programme de lutte contre la pauvreté, dans lequel l aide aux plus démunis est conditionnée à certaines obligations, par exemple celle de s instruire. Et ce, tout en respectant les droits de propriété, en luttant contre la corruption et en traitant de manière équitable les investisseurs étrangers. Il consacrerait aussi les ressources nécessaires à l éducation, dont les dépenses représentent une part du PIB inférieure de moitié au Brésil. M. Humala profiterait également de la nouvelle richesse du pays pour accroître les recettes publiques et éviter les déficits budgétaires. Le risque de la corruption S il s engageait dans cette voie durant son mandat, les inégalités se réduiraient, la richesse nationale progresserait, et l Etat resterait malgré tout bien moins omniprésent qu au Brésil. En ce sens, le nouveau film de M. Humala a des chances de remporter un grand succès. Mais les risques sont nombreux la corruption au premier chef. Ainsi, le Pérou a perdu de nombreuses places dans le baromètre mondial de la corruption établi par l organisation Transparency International. Autre danger, une éventuelle baisse des prix des matières premières: elle ferait basculer dans le rouge la balance des paiements courants, actuellement proche de l équilibre. Une imposition excessive du secteur minier ferait également fuir les investisseurs étrangers et entraînerait une détérioration budgétaire. Le nouveau scénario de M. Humala paraît intéressant. Mais, faut-il le rappeler, beaucoup de bandes-annonces s avèrent meilleures que le film lui-même.p Martin Hutchinson (Traduction de Ngoc-Dung Phan) n Sur Breakingviews.com Plus de commentaires sur l actualité économique et financière. Montupet impose des baisses de salaires aux ouvriers de sa fonderie du Poitou Ce «plan de compétitivité» est présenté par la direction comme seule alternative à un plan social Ils vont partir en vacances la rage au ventre. Lundi 25 juillet, à cinq jours de la fermeture de l usine pour les congés d été, les 480 salariés de la Fonderie du Poitou Aluminium (FDPA), située à Ingrandes (Vienne), qui fabrique des culasses pour les moteurs de voitures, ont pris «une chape de plomb sur la tête», disent les syndicats. Lors d une réunion du comité d entreprise (CE), la direction de ce site, filiale du groupe Montupet, a détaillé son projet, à très court terme, de réduction des coûts. Ce «plan de compétitivité» prévoit, notamment, une baisse de près de 25 % des salaires des ouvriers. Le 13 juillet, la direction avait annoncé une baisse de 15 %, qui avait déjà douché les représentants du personnel. «Nous faire ça à la veille des vacances, c est odieux!», dénoncent Patrick Bardot, élu CGC au CE, et Daniel Albert, secrétaire CGT du CE et représentant de l intersyndicale CGT-CGC-FO-UDT (Union des travailleurs) de la Vienne (syndicat autonome). En cas de La vie des entreprises Restauration Les beignets Dunkin Donuts en Bourse Le groupe américain de restauration rapide Dunkin Brands, qui chapeaute les marques de beignets et cafés Dunkin Donuts et les glaces Baskin-Robbins, a fait un démarrage spectaculaire, mercredi 27 juillet, à la Bourse de New York. Lors d une séance agitée, l indice Dow Jones ayant reculé de 1,59 %, l action cotée au Nasdaq a grimpé de 46,58 %, à 27,85dollars. (AFP.) Aéronautique Dassault Aviation: net repli du bénéfice semestriel Le constructeur aéronautique Dassault Aviation a vu son bénéfice net baisser de 35 %, à 129 millions d euros, pour le premier semestre 2011 et se trouve face à «une situation incertaine de l économie mondiale», a-t-il indiqué, jeudi 28juillet. Pour l année, l avionneur prévoit finalement de livrer 65 Falcon, et non plus 70 comme annoncé précédemment, ainsi que 11 Rafale. (AFP.) Marchés VALEURS DU CAC40 refus d une baisse de sa rémunération, le salarié peut, légalement, être licencié. La grille des salaires de FDPA est également remise en cause dans ce plan. Celui-ci doit être rediscuté avec les représentants du personnel en septembre. Les modifications des contrats de travail pourraient intervenir dès octobre. D autres dispositions drastiques visent les techniciens et cadres des services support. Sur la centaine d entre eux, au moins 50 doivent se porter volontaires pour une mise à disposition auprès d autres sites du groupe Montupet, pour une durée de dixhuit à vingt-quatre mois. Montupet possède deux autres fonderies en France, à Laigneville (Oise) et à Châteauroux (Indre), ainsi que quatre sites de production à l étranger (Irlande, Espagne, Mexique et Bulgarie). Créée en 1980 par Renault, qui est aujourd hui son principal client (à 85 %), FDPA a été achetée en 2002 par le fonds d investissement américain Questor, qui l a Banques Santander reporte les entrées en Bourse de deux filiales La banque espagnole Santander a annoncé, mercredi 27juillet, le report des entrées en Bourse, prévues initialement en 2011, de ses filiales britannique et argentine. La banque invoque notamment les conditions de marché difficiles. L opération britannique pourrait toutefois avoir lieu en (AFP.) Jeudi 28 juillet 9h45 Valeur Dernier Cours % var. % var. Plus Plus Divid. Code cours préc. /préc. 31/12 haut bas net ISIN ACCOR... 30,98 31,53-1,73-6,95 36,20 27,67 0,62 T FR AIR LIQUIDE... 94,81 95,94-1,18 0,18 100,65 85,30 2,35 T FR ALCATEL-LUCENT... 3,16 3,38-6,60 44,82 4,47 2,20 0,16 T FR ALSTOM... 37,53 37,77-0,64 4,82 45,32 34,59 0,62 T FR ARCELORMITTAL... 22,09 22,34-1,12-18,05 28,55 21,67 0,16 A LU AXA ,45 13,44 0,04 7,99 16,16 12,53 0,69 T FR BNP PARIBAS ACT.A... 45,63 45,84-0,45-4,16 59,93 43,42 2,10 T FR BOUYGUES... 26,50 26,77-0,97-17,83 35,05 26,16 1,60 T FR CAP GEMINI... 38,02 38,77-1,93 8,83 43,38 34,02 1,00 T FR CARREFOUR... 21,20 21,34-0,63-21,34 31,98 21,00 1,08 T FR CREDIT AGRICOLE... 8,61 8,70-1,01-9,39 12,92 8,18 0,45 T FR DANONE... 49,67 50,67-1,96 5,65 53,16 42,08 1,30 T FR EADS... 24,41 24,33 0,31 39,94 25,39 17,55 0,19 T NL EDF ,91 26,95-0,17-12,33 32,75 25,48 0,58 S FR ESSILOR INTL... 56,94 57,44-0,87 18,19 57,72 46,60 0,83 T FR FRANCE TELECOM... 14,26 14,23 0,21-8,56 16,65 13,56 0,80 S FR GDF SUEZ... 23,20 23,27-0,32-13,59 30,05 22,45 0,67 S FR LAFARGE... 38,37 39,69-3,33-18,22 48,76 37,38 1,00 T FR L OREAL... 84,00 84,37-0,44 1,11 91,24 76,64 1,80 T FR LVMH MOET HEN ,60 129,80-0,15 5,28 132,65 97,67 1,40 S FR MICHELIN... 61,80 61,87-0,11 15,08 68,54 52,00 1,78 T FR NATIXIS... 3,14 3,16-0,66-10,23 4,39 2,99 0,23 T FR PERNOD RICARD... 69,54 70,06-0,74-1,17 72,78 61,81 0,67 A FR PEUGEOT... 27,07 27,25-0,68-4,72 33,60 25,82 1,10 T FR PPR ,70 130,30 0,31 9,83 131,35 98,30 3,50 T FR PUBLICIS GROUPE... 36,04 36,08-0,11-7,59 41,84 35,77 0,70 T FR RENAULT... 36,53 35,80 2,04-16,02 50,53 35,37 0,30 T FR SAINT-GOBAIN... 40,12 40,49-0,91 4,21 47,64 37,47 1,15 T FR SANOFI... 54,15 53,80 0,65 13,17 56,82 46,04 2,50 T FR SCHNEIDER ELECTRIC ,45 102,50 0,93-7,63 123,65 101,45 3,20 T FR SOCIETE GENERALE... 34,99 35,09-0,27-13,00 52,70 32,76 1,75 T FR STMICROELECTR.... 5,58 5,60-0,27-27,83 9,73 5,51 0,09 A NL SUEZ ENV ,12 13,09 0,27-15,08 15,99 12,96 0,65 T FR TECHNIP... 75,32 73,83 2,02 9,00 77,50 62,95 1,45 T FR TOTAL ,36 38,68-0,83-3,25 44,55 37,30 1,14 S FR UNIBAIL-RODAMCO ,95 156,50-0,35 5,37 162,95 137,60 2,70 D FR VALLOUREC... 71,52 84,17-15,03-9,01 89,58 69,18 1,30 T FR VEOLIA ENVIRON ,41 17,56-0,88-20,42 24,30 17,26 1,21 T FR VINCI... 40,43 40,88-1,11-0,61 45,48 38,84 1,15 S FR VIVENDI... 16,80 16,86-0,30-16,81 22,07 16,66 1,40 T FR Coursen euros. : valeur pouvant bénéficier du service de règlement différé (SRD). # : valeur faisant l'objet d'un contrat d'animation. Plus haut et plus bas : depuis le 1/1/2011. n/d : valeur non disponible. A : acompte, S : solde, T : totalité. revendu en 2007 au fonds allemand Bavaria, avant de tomber dans l escarcelle de son concurrent Montupet fin Pour Pascal Dupont, directeur de l usine, il y a «urgence à rétablir lacompétitivitédu sitepourgarantirsapérennité». Les syndicats évoquent une «alerte des commissairesaux comptes: nosfonds propres pourraient être à zéro en octobre». «Il y a de la méfiance» Le but de ce plan, indique M.Dupont, est «d obtenir des volumes de production supplémentaires grâce à une politique de prix satisfaisante pour nos clients. Ce qui implique de réduire l ensemble denos coûts de 15%à20%. Lesdeux autres sites français de Montupet sont beaucoup plus compétitifs que nous». Surtout, FDPA pâtit d un manque d investissements et de renouvellementde soncataloguedeproduits. L usine fabrique essentiellement des culasses correspondant à la norme Euro 4 (les normes Euro fixent les limites maximales de Industrie Vallourec plonge de plus de 16% en Bourse après ses résultats Vallourec, le fabricant de tubes en acier sans soudure destinés principalement au secteur énergétique, chutait de 16,83 % à l ouverture de la Bourse de Paris, après l annonce, mercredi 27juillet, de résultats trimestriels loin des attentes des analystes financiers. Le groupe a dégagé un bénéfice net en repli de 11 % sur un an au deuxième trimestre (112millions d euros). Les analystes tablaient sur une hausse de 10 %. Le chiffre d affaires a gagné 15 %, à 1,3milliard d euros. Prévoyant sur une augmentation de ses volumes de production, Vallourec compte sur une activité «plus soutenue» au second semestre. Le groupe devrait retrouver son niveau de chiffre d affaires annuel d avant la crise économique à partir de 2013, a estimé le président du directoire Philippe Crouzet, dans La Tribune jeudi.p Etats-Unis: un régulateur demande près d 1 milliard de dollars à UBS L autorité de tutelle des organismes américains de refinancement hypothécaire semi-publics Fannie Mae et Freddie Mac réclame près d 1 milliard de dollars (625millions d euros) à UBS. Il lui est reproché d avoir vendu pour 4,5milliards de dollars de titres adossés à des subprimes à Fannie Mae et Freddie Mac. (AFP.) LES BOURSES DANS LE MONDE 28/7, 9h48 Pays Indice Dernier % var. Maxi Mini PER cours FRANCE CAC ,85 28/7-0, ,87 16/2 3645,79 18/7 9,90 ALLEMAGNE DAX Index 7184,23 28/7-0, ,41 2/5 6483,39 15/3 10,70 ROYAUME UNI FTSE 100 index 5842,47 28/7-0, ,77 21/2 5591,59 15/3 10,10 ETATS-UNIS Dow Jones ind ,55 28/7-1, ,00 2/ ,48 16/3 11,50 PER - Price Earning Ratio (ou cours/bénéfice) : cours de Bourse divisé par le bénéfice par action estimé pour l'exercice courant. PER : FactSet JCF Estimates ; données : la Cote Bleue. n/d : valeur non disponible. SICAV ET FCP Nasdaq composite 2764,79 28/7-2, ,75 2/5 2599,86 16/6 16,10 JAPON Nikkei ,35 28/7-1, ,60 17/2 8227,63 15/3 14,40 (Publicité) SÉLECTION publiée sous la responsabilité de l'émetteur Dernier cours connu le 28/7 à 9h Valeur Cours date en euro valeur CM-CIC EUROPE 24,08 26/7 Fonds communs de placements CM-CIC EURO ACTS C 19,69 26/7 CM-CIC SELECT.PEA 8,00 26/7 CM-CIC MID EUROPE 21,71 26/7 CM-CIC TEMPERE C 171,30 26/7 CM-CIC DYN.EUROPE 34,33 26/7 CM-CIC FRANCE C 33,01 26/7 CM-CIC EQUILIBRE C 72,37 26/7 CM-CIC DYNAM.INTLE 27,87 26/7 CM-CIC OBLI C.T.D 132,61 27/7 CM-CIC MID FRANCE 36,73 26/ rejet de polluants mais, depuis, de nouvelles ont été fixées). «Il y a deux ans, explique M. Dupont, l usinen a pas obtenu denouveaux marchés, car ils portaient sur la nouvelle norme Euro 5.» A la rentrée, les discussions seront ardues. «Sile plandecompétitivité n aboutit pas ou aboutit faiblement, il n y aura pas d autre solution qu un plan de sauvegarde de l emploi [PSE]», prévient M. Dupont. Les syndicats, eux, s interrogent sur le but caché de ce plan, qu ils considèrent comme une provocation. Une fermeture de l usine, par exemple. M. Dupont réfute cette hypothèse. Dans l usine, le climat social est «dégradé. Il y a de la méfiance», constatent les syndicalistes, qui ont alerté le procureur de la République. En septembre, «la mobilisation va être beaucoup plusforte, prévoient-ils. Lesgars ne sont pas prêts à baisser leurs salaires de 25 % pour garder leur emploi, d autant qu on n a aucune garantiesurl emploi». En août, le CE tiendra une permanence. p Francine Aizicovici Automobile Résultats semestriels en hausse pour Renault Le constructeur automobile Renault a publié, jeudi 28juillet, des résultats en hausse au premier semestre 2011, et a confirmé ses objectifs annuels, malgré des difficultés d approvisionnement et le séisme au Japon. Le chiffre d affaires a augmenté de 7,3 %, à 21,1milliards d euros, et le bénéfice net part du groupe de 56 %, à 1,2milliard d euros. (AFP.) BTP Lafarge lance un avertissement sur ses résultats annuels Le groupe de matériaux de construction Lafarge a averti, jeudi 28juillet, que l inflation et les effets de change allaient peser sur ses résultats annuels. Sur le premier semestre 2011, son bénéfice net a chuté de 34 %, à 260 millions d euros. Mais en 2010, le groupe avait bénéficié d une plus-value de 160millions avec la cession de sa participation dans le cimentier portugais Cimpor. (AFP.) Retrouvez l ensemble des cotations sur notre site Internet : LA BOUTIQUE 0123 Du lundi au vendredi 9h30à18h Samedi 10 hà14h 80, boulevard Auguste-Blanqui Paris

14 14 Décryptages Analyses & Débats Etat de la planète: bienvenue au sommet des courbes Le chômage de longue durée Un problème majeur pour la sortie de crise Donnerunedescription objective de l état de santé du monde c est-à-dire de l ensemble de la biosphère et des sociétés humaines est un exercice assez compliqué. Suffisamment pour produire des diagnostics diamétralement opposés. D un côté, les injonctions à changer de modèle pour cause de «crise écologique» n ont jamais été aussi impérieuses. De l autre, de nombreux ouvrages paraissent pour contester cette vision «alarmiste», «catastrophiste», voire«millénariste» dumonde. L apocalypse n est pas pour demain (Denoël) affirme ainsi, sans trop de risque de se tromper, le politologue Bruno Tertrais, tandis que d éminents géographes nous assurent que Le ciel ne va pas nous tomber sur la tête (JC Lattès, 2010) D autres livres insistent sur les succès du modèle de développement adopté en Occidentdepuislafin delasecondeguerremondiale : augmentation inégale, mais réelle de la richesse et de l espérance de vie, recul global de l illettrisme, etc. Voilà la démonstration empirique que le système technique surlequel estassise la civilisation est globalement bénéfique : ses nuisances n ont pas occulté les avantages matériels qu il a offerts. Cinquante ans d utilisation de produits phytosanitaires n ont pas eu d effets suffisamment massifs surlapopulation pourenréduirel espérance de vie. Leur usage a permis d augmenter les rendements agricoles, disent les uns. Mais, objectent les autres, ils menacent désormais les insectes pollinisateurs, principaux agents de la reproduction végétale. D un côté, donc, les «catastrophistes», quiarguent que toutva très mal. Del autre, ceuxqui se réclament d un certain rationalisme en assurant, chiffres à l appui, que tout n est jamais allé aussi bien. Ces deux Samedi 11juin, à Split, en Croatie, une marche pacifique des Fiertés a été brutalement attaquée par des milliers de hooligans ; des dizaines de personnes ont été blessées. Les opposants à la manifestation étaient bien plus nombreux que les policiers. La police n a pas réussi à pleinement protéger les participants à la marche, dont le but était simplement d attirer l attention sur la situation des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles et transgenres (LGBT). Ces heurts se sontdéroulés après des semaines demenaces, de graffitis, de tracts et d échanges haineux sur les réseaux sociaux. Ce n est pas la première fois qu une manifestation contre l homophobie et la transphobie est la cible de menaces et d agressions de la part d extrémistes. En 2010, en Serbie, la police de Belgrade a fait des efforts héroïques pour protéger la première marche des Fiertés organisée dans cette ville. Toutefois, 150personnes, des policiers pour la plupart, ont été blessées lors des affrontements. Là encore, les contre-manifestants étaient beaucoup plus nombreux que les participants à la marche pour les droits LGBT. A Vilnius, les autorités lituaniennes ont dû mobiliser un important contingent de policiers pour protéger la Marche 2010 des Fiertés des pays baltes contre des assaillants violents. Les collectivités locales sont de plus en plussensibilisées aufait que les manifestations pacifiques des Fiertés doivent être autorisées et protégées car les personnes LGBT ont les mêmes droits que les autres à la liberté de réunion et d expression. C est bien sûr une évolution positive. En revanche, une protection policière massive reste nécessaire, ce qui est un signe très négatif. Il est grand temps que les responsables politiques européens s attaquent sérieusement aux phénomènes de l homophobie et de la transphobie et à leurs causes profondes. La première chose à faire est de reconnaître la gravité du problème ainsi que la Analyse Stéphane Foucart Service Planète diagnostics sur l état du monde dessinent unelignede fracturequitraverselasociété, au-delà de ses clivages habituels. Ces deux visions sont pourtant compatibles. Chacune décrit une part de réalité: tandis que les uns fondent leur optimisme sur les acquis du demi-siècle écoulé, les autres craignent, avec raison, celui qui vient. Cette coexistence de points de vue est rendue possible par un état particulier du monde. Un état, jamais connu auparavant, oùleseffetsadversesdusystèmetechnique déployé par l humanité commencent à en concurrencerleseffetsbénéfiques.cesystème technique au sens que lui donne André Lebeau dans son remarquable essai Les Horizons terrestres (Gallimard) a tenu ses promesses au cours des cinquante dernières années, mais ses dimensions sont désormais telles qu il se heurte aux limites physiques du système-terre. Enième élucubration «catastrophiste»? Cette considération n est pas un jugement de valeur. Elle s illustre par des faits simples. Par exemple, depuis la fin de la seconde guerre mondiale, les rendements du blé n ont cessé d augmenter sur l ensemble de lamétropole. Cette courbeascendante, rien ne semblait pouvoir l arrêter : intrants plus performants,constanteaméliorationgénétique des variétés mises en culture, etc. Mais, depuis le milieu des années 1990, cette courbe plafonne. Les rendements du blé stagnent sur une bonne part de l Europe. Nonpar absencede progrès techniques: fin 2010, dans la revuefield CropsResearch, nécessité d une action systématique de sensibilisation à tous les niveaux de la société. Il est urgent de contrer toutes les tendances à la discrimination à l encontre de ce groupe de personnes, y compris dans les politiques officielles d égalité et de défense des droits de l homme. Ces cinq dernières années, j ai examiné la manière dont les droits de l homme des personnes LGBT sont appliqués dans les 47Etats membres du Conseil de l Europe. Les résultats de cette étude ont été récemment publiés dans un rapport intitulé des chercheurs de l Institut national de la recherche agronomique (INRA) ont montré que ces progrès, réels, ont été en partie effacéspar leseffets duchangementclimatique. Le réchauffement, un sous-produit du système technique, commence à en occulter les bénéfices. De même, les prises de pêche ont continûment augmenté lors du dernier demi-siècle mais le volume des captures d espèces commerciales a atteint un sommet au milieu des années 1990 et, depuis, décline en dépit des flottes de pêches plus nombreuses. L aquaculture compense pour l heure cette décroissance forcée, mais elle repose en partie sur la pêche minotière, soit une exploitation encore plus effrénée des écosystèmes marins. De manière croissante, les services rendus au système technique par la biosphère et l atmosphère s érodent sous l effet du même système technique. Plus vaste, la lithosphère n est pas épargnée. Selon l Agence internationale de l énergie, les champs pétroliers en exploitation ont atteint leur pic en 2006 et, depuis, déclinent. D autres ressources fossiles charbon, gaz et huiles non conventionnels remplaceront pendant un long moment celles qui feront défaut. Mais leur extraction et leur combustion se feront au prix d effets indésirables toujours plus grands. Il y a d autres exemples. Mais on comprend qu arrivé au sommet des courbes, l on puisse choisir de voir l ascension accomplie ou le déclin qui se profile. A ce palier, on peut avoir l illusion que l avenir sera une projection du passé. D autant que, dans les pays du Nord, les premières tensions entre le système technique et le système-terre ne se manifestent que discrètement. Jusqu à quand? p foucart@lemonde.fr En finir avec l homophobie et la transphobie Les pays européens doivent agir Thomas Hammarberg Commissaire aux droits de l homme du Conseil de l Europe Très peu de pays reconnaissent la violence homophobe ou transphobe dansleur législation sur les crimes de haine» «Discrimination fondée sur l orientation sexuelle et l identité de genre en Europe» ( coe. int ou Ce rapport énumère toute une série d obstacles que rencontrent les personnes LGBT dans la pleine jouissance de leurs droits fondamentaux. Il montre, par exemple, que le harcèlement homophobe et transphobe au travail et à l école est monnaie courante dans pratiquement tous les Etats membres. Dans cinq pays européens, des organisations LGBT se sont heurtées à des obstacles ou à des refus lorsqu elles ont voulu se faire enregistrer officiellement. Troisautres pays membres onttenté decriminaliser«lapropagandeoulapromotion de l homosexualité». Les études et rapports nationaux indiquant qu un nombre important de jeunes LGBT ne voient pas d autre solution que le suicide face au rejet de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre par leurs pairs et leur famille sont restés pratiquementsans effet.très peu de pays reconnaissent la violence homophobe ou transphobe dans leur législation sur les crimes de haine. Les personnes transgenres sont confrontées à des difficultés particulièrement graves au regard des droits de l homme dans pratiquement tous les domaines de la vie. Dans 29 pays membres, la reconnaissance légale du genre auquel elles s identifient est subordonnée à une opération chirurgicale de changement de sexe qui conduit à la stérilité. Une quinzaine de pays refusent même de reconnaître officiellement les personnes transgenres si elles sont mariées, ce qui les contraint à divorcer. Trop souvent, les responsables politiques ne tiennent aucun compte des droits fondamentaux des personnes LGBT lors de l élaboration des politiques et des lois. Certains débats parlementaires nationaux ont donné le spectacle choquant d échanges truffés de préjugés et d informations dépassées, où l on est allé jusqu à affirmer que l homosexualité est une maladie. Les gouvernements doivent continuer d entreprendre des réformes législatives etd œuvrerà latransformationdelasociété pour permettre aux personnes LGBT de jouir pleinement des droits fondamentaux universellement reconnus. Un suivi national et international notamment de la part des institutions nationales chargées de veiller à l égalité ou des ombudsmans estnécessaire pour mesurer les progrès accomplis. La situation ne pourra changer que si les pays européens font preuve d une véritable volonté politique et s attaquent à ce problème avec une détermination beaucoup plus franche que jusqu à présent. p Mireille Elbaum Professeure au Conservatoire national des arts et métiers (CNAM) Lesperspectivesde l activitééconomique, après le recul historique de et la reprise modérée de 2010, suscitent débats et incertitudes : si une croissance voisine de 2 % est attendue, en 2011, par la plupart des prévisionnistes, des divergences existent pour les années suivantes, entre l hypothèse d une accélération progressive vers +2,2 % à + 2,5 % (prévision gouvernementale) et celle d un nouveau ralentissement, induit par les politiques budgétaires restrictives menées par les pays européens. En termes d emploi, l interrogation porte sur le maintien du ralentissement de la productivité qui a permis, après un recul contenuen2009, un redémarrageprécoce et «atypique» des effectifs en 2010, ou sur l intervention des ajustements d emploi retardés par la crise, qui freinerait les créations d emplois. Entout état decause, etalorsqueletaux de chômage au sens du Bureau international du travail (BIT) est passé, en France métropolitaine,de7,2 %au premiertrimestre 2008 à 9,6 % fin 2009, puis à 9,2 % au premier trimestre 2011, ces prévisions laissent attendre, pour les deux à trois ans à venir, la persistance d un haut niveau de chômage avec, au mieux, une décroissancelente et limitée, et l extension du chômage de longue durée. Comme habituellement en période de récession, la part du chômage de longue durée a d abord diminué avec l afflux de nouveaux chômeurs lié à la crise, mais elle a recommencé à augmenter dès la fin Selon l enquête Emploi, la proportionde chômeurs de plusd un an, qui avait décru jusqu à un tiers début 2009, est remontée à plus de quatre sur dix, et leur nombre s est accru de plus de 40 % entre la fin 2008 et l automne 2010, sans diminuer significativement depuis. Du côté desdemandes d emploi,l évolution est encore plus flagrante : la part des demandeurs d emploi inscrits depuis plus d unanà Pôleemploi (encatégoriesa, Bou C) est passée de 30 %, en mai 2009, à près de 38 % en mai 2011, soit plus de 1,5 million (plus de 43 % en deux ans). Celle-ci s est poursuivie la dernière année (+ 10,5 %), alors que le chômage de moins d un an s est stabilisé ; et la part des inscrits depuis plusde deux ans approche désormais 18 %. En dépit du redressement continu de leur taux d emploi, d un taux de chômage limité à 6 % et du fait que les jeunes aient été dans un premier temps les plus touchés par la crise, le chômage des 50 ans ou plus (au sens du BIT) s est accru de 44 % entre les premiers trimestres 2008 et 2011, avec une amélioration restée faible en Et plus de 52 % de ces chômeurs âgés sont également de longue durée, illustration de leurs difficultés à retrouver un emploi après un passage par le chômage. Ces tendances sont en passe de se prolonger, car l espoir d une amélioration limitée du marché du travail bénéficiera d abord, du fait des phénomènes de «file d attente», aux chômeurs les plus récents, jugés les plus «employables». Ce développement du chômage de longue durée pose des problèmes majeurs, qui semblent en partie négligés par les acteurs politiques et sociaux. Au plan économique, les organisations internationales insistent sur la non-prise en compte des personnes éloignées de l emploi dans les négociations salariales, qui pèserait sur le chômage structurel et la croissance potentielle. Même si cettethèse peut susciter des doutes, les pertes de qualification et d expérience professionnelles liées au chômage prolongé sont de nature à entretenir la persistance de l inactivité et du sous-emploi global pendant plusieurs années, et à pénaliser la croissance à moyen-long terme. Du point de vue social, les chômeurs de longue durée risquent d atteindre la limite de leurs droits à l assurance-chômage et de basculer vers les minima sociaux, c est-à-dire une indemnisation moyenne de euros à une allocation de moins de 470 euros pour une personne seule. S agissant des travailleurs âgés, c est le «pari» de la réforme desretraites, sur leur maintienenemploiet leurcapacitéà choisir leur âge de départ qui est gravement compromis. S y ajoutent des effets délétères en termes d augmentation de la pauvreté, de cohésion sociale et de reproduction intergénérationnelle des inégalités. Or, les réactions des acteurs sociaux faceà ces perspectivesne semblent pas à la hauteurdeleurs effetsprévisibles. Surl indemnisation,les conventions d assurancechômage de 2009 et de 2011 ont, à juste titre,mis l accent surles travailleursprécaires, permettant d admettre, selon l Unedic, plus de demandeurs d emploi ayant de faibles durées d affiliation, notamment des jeunes. Mais le principe un jour cotisé-un jour indemnisé, décidé en 2009, peut réduire la durée d indemnisation de certains chômeurs, avec en perspective une réduction du taux de couverture du régime. S agissant des régimes publics, l allocation de solidarité spécifique (ASS) ne bénéficie qu auxchômeurs en fin de droits qui justifientdecinq ansd activité salariéedans les dix ans (environ 16 %). Et l allocation équivalent retraite (AER), qui majorait l ASS ou le revenu de solidarité active (RSA) pour ceuxqui avaient de longues durées de cotisation vieillesse, a été supprimée en LeRSAsocle (ex-rmi) a connuuneprogression de plus de 10 % en 2009 et d environ 5 % en 2010, compromettant la situation financièredes départements et leur capacité à poursuivre une action sociale, notamment d insertion. Les prévisions laissent attendre, pour les deux ou trois ans à venir, la persistance d un haut niveau de chômage, avec au mieux une décroissance lente et limitée, et l extension du chômage de longue durée» On bute là sur la segmentation de la priseen charge duchômage, à laquelle la création de Pôle emploi n a pas mis fin en matière d indemnisation. Et les problèmes d articulation entre assurance, solidarité et minima sociaux ont, après une aide limitée aux chômeurs en fin de droits, été renvoyés à des discussions ultérieures. En matière de politiques d emploi, seuls sont prévus pour les chômeurs âgés ou de longue durée un renforcement limité de l accompagnement et des contrats aidés, et la prolongation sousforme de forfait des droits à allocation des chômeurs indemnisés en formation. Les négociations interprofessionnelles se sont plutôt portées sur l accompagnement des jeunes ayant des difficultés d accès à l emploi. Du côté des programmes politiques pour 2012, l emploi des jeunes est aussi privilégié, dans le secteur marchand ou dans le secteur public ou associatif (les «emplois d avenir» du projet socialiste). Il ne s agit pas d opposer l objectif d insertion des jeunes à la lutte contre le chômage de longue durée, mais il est urgent de remettre cette question sur l agenda politique et social, notamment pour les plus de 45 ou de 50 ans. Une amélioration combinée de l indemnisation et des politiques actives d emploi devrait être recherchée, sans s en tenir aux incitations financières à l activité dont les effets sont peu probants en période de sous-emploi élevé. Une révision de l articulation entre assurance, solidarité et minima sociaux est nécessaire pour éviter les effets de «vases communicants» et s engager dans une prise en charge mixte ou réunifiée du risque chômage. Il est aussi essentiel de renforcer les moyens de Pôle emploi en matière de suivi et d accompagnement, et de développer à l intention des chômeurs de longue durée un vaste programme d emplois d utilité sociale, seul à même de leur offrir dans les prochaines années des opportunités de réinsertion à la hauteur des besoins. p

15 15 Le Tribunal constitutionnel allemand juge que le mécanisme 412Terminus pour l euro de stabilité de l euro viole la souveraineté budgétaire du Parlement. La décision fait l effet d une bombe. Un conseil «écofin» est convoqué d urgence Vendredi 11 mai heures. Assis devant son laptop, le correspondant de l Irish Times feuillette l énorme revue de la presse européenne préparée chaque jour par la Commission. Enfin, la dépêche tant attendue tombe : «Selon la Cour fédérale allemande, le mécanisme de stabilité de l euro viole la souveraineté budgétaire du Parlement Les juges considèrent quela loi du21décembre2011ratifiantlenouvelarticle 136 du traité de Lisbonne et le traité international créant un mécanisme permanent de stabilité financière sont en partie contraires à la Constitution fédérale», lit Charles Leesbey sur son écran. Unlégerfrémissement parcourt lasalle detravailsituéedanslesous-soldu Berlaymont. C est là que le journaliste passe l essentielde ses journées depuis qu à son arrivée à Bruxelles en 2008, il a dû rendre le bureau loué dans l International Press Center, à la suite d un énième plan d économies décidé à Dublin. Ici, il est à deux pas de la salle de conférences de presse où se tient le traditionnel «midday briefing» de la Commission. «Bienvenue au midday brainwashing», a coutume de se moquer son confrère du Daily Telegraph avant le rendez-vous quotidien. A la lecture de la dépêche, Charles Leesbey laisse glisser dans la corbeille les 80 pages de nouvelles «fraîches» que ces quelques lignes viennent de périmer définitivement. «T as vu ça, Charles?, lui demande son voisin d El Pais. Je vois. Ils veulent tout faire sauter ou quoi? Peut-être. Tu l as rencontré, Kerber, le type qui a déposé la plainte? Je l ai interviewé l an dernier à Berlin. Mais mon journal n a rien voulu en faire. Ils le trouvaient trop marginal. Il est comment? Un peu barré. Dandy. Mais cohérent.» La vibration du portable interrompt la conversation.c est Dublin, le chef du service international : «Tu as la une. Il nous faut trois entrées: un grand papier sur la décision elle-même, un autre sur les plaignants et un troisième d analyse. On se rappelle.» Le journal boucle à 19 heures à Dublin, 20 heures, heure de Bruxelles. Charles Leesbey a six heures devant lui. Il a rencontré Markus Kerber pendant l automne 2011, dans son élégant et vaste bureau logé sous les toits d Hackescher Markt, au cœur d un quartier branché du nouveau Berlin, à un jet de pierre de la Spree et de l île aux Musées. Des manuels de droit et d économie un peu partout, un fac-similé de «J accuse», tel que publié dans L Aurore en 1898, accroché dans l entrée, des affiches rétro ici et là et trois jeunes collaborateurs vaquant à leurs occupa- LejouroùKarlsruhe dit«non» Fiction politique tions, donnaient aux bureaux d Europolis, le think tank qu il dirigeait, un petit air de cellule de résistance. Leprofesseurde financespubliquesà la Technische Universität était affable, mais quandil s agissaitd évoquerles dirigeants européens, ycompris etmêmesurtout ses compatriotes, il n avait pas de mots assez durs. «Il n y a aujourd hui au pouvoir que des imposteurs, disait-il. Trichet, Schäuble, Merkel? Des prisonniers du passé, prisonniers de leurs propres diagnostics fallacieux.» Klaus Regling, celui qui pilotait tant bien que mal le fonds de sauvetage de 440 millions d euros créé en 2009? Un «Méphisto allemand» auquel Markus Kerber reprochaitd avoir fait preuve de négligence coupable dans le contrôle de la situation grecque, lorsqu il était chargé du dossier à la Commission. «L histoire jugera comme il convient ce monsieur.» Quand, plus tard dans la journée, au ministère fédéral des finances, Charles Leesbey avait évoqué son entretien à la Hackescher Markt, son correspondant habituel lui avait dit : «C est un fou, non?» Et la discussion s était arrêtée là. C est vrai que Markus Kerber était volontiers provocateur. Mais fou? Non. Il avait joué un rôleclé dans un précédent recours qui avait abouti, le 30juin 2009, à l arrêt dit de Lisbonne. La Cour n avait pas osé toucher au traité européen lui-même. Elle s en était prise à un texte annexe, qu elle avaitannulé, estimant que les droits du Bundestag étaient insuffisamment préservés, limitantde facto et de jure les transferts de souveraineté à venir. «L Allemagne apaisée enterre le rêve européen La Cour constitutionnelle a mis fin à l idéal d une fédération européenne», avait immédiatement conclu Le Monde. C était difficilement contestable. Le raisonnement de Kerber et de la cinquantaine de plaignants associés sous l ombrelle d Europolis était d une grande simplicité. La nuit du 9 au 10 mai 2009, quand le dealsur la Grèce avait été conclu, l Union européenne avait basculé dans un Etat d exception, de non-droit.«le consentement allemand à l européanisation de la monnaie» avait été trahi. L Europe était passée d une union de droit à une union de transfert, financier s entend. Cet acte de «solidarité», terme que le professeur contestait, était un «chèque en blanc» signé par le contribuable allemand. Le bouillant Pierre Lellouche, alors ministre françaisauxaffaires européennes, n avaitil pas laissé échapper lors d une de ses mémorables conférences de presse : «On a changé le traité dans la nuit?» «Notre recours est un recours contre la violationdes droits fondamentaux, de propriété et de participation démocratique», avait dit Kerber à Leesbey. Il roulait tout entier sur la violation de la souveraineté budgétaire du Bundestag. La question était pertinente, pas seulement en Allemagne. En ces temps de disette budgétaire, Pour Markus Kerber, le patron du think tank Europolis, la nuit du 9 au 10mai 2009, quand le dealsur la Grèceavait été conclu, l Union européenne avait basculé dans unétat d exception, de non-droit les députés néerlandais ou français s écharpaient pour quelques milliers de postes de fonctionnaires ou la survie de quelques hôpitaux et, dans le même souffle, leurs gouvernements s engageaient sur plusieurs milliards ou centaines de millions d euros en faveur de la Grèce ou du Portugal. Des garanties ou des prêts, dont l actualité montrait qu ils n étaient pas que formels. Au printemps 2011, Markus Kerber et son nouvel allié, Hans- Olaf Henkel, l ancien patron des patrons allemands, avaient tenté un référé contre le plan portugais. En vain. Mais ils ne s étaient pas avoués vaincus. L arrêt de la Cour de Karlsruhe, qui réaffirme la souveraineté budgétaire du Bundestag va les faire bondir de joie, pense Leesbey. Il est en train de mettre la touche finale à son papier sur Europolis, quand son téléphone se remet à vibrer : le bureau de Volker Kauder rappelle. Le patron du groupe CDU au Bundestaget loyalsoutien de la chancelière peut lui parler dans trente minutes. Leesbey a juste le temps de jeter un œil au communiqué de la Cour. Et là, surprise! Seule la version originale en allemand est pour l instant disponible. Il n en croit pas ses yeux. Qu importe que cette décision ait des conséquences pour 450 millions de personnes et pas seulement 80millions d Allemands! Qu importe qu elle fasse chuter les Bourses et trembler les gouvernements! Les juges allemands s adressent au reste du monde en allemand. «L Allemagnepar-dessustout»: c est cela, en définitive, à quoi se résume la loi fondamentale, pense l Irlandais, pris d un de ses accès de rage qui le saisissaient régulièrement face à l arrogance des Français, à la suffisance des Allemands et au mépris des Britanniques. Si c est cela l Europe, à quoi bon? 15h10. Le journaliste s arrache péniblement à sa rumination. Il n a pas le choix. Il faut boucler. Il termine son papier sur un ton vengeur : «Ce qui frappe dans la démarche de Markus Kerker et de ses amis, ce n est pas seulement leur absolutisme parlementaire qui ne consent pas de partage de la souveraineté avec quelque institution européenneque cesoit, c estaussiune agressivité peu commune à l égard de la France. En témoigne cette attaque en règle de Kerber et Henkel contre le président français Sarkozy dans un courrier aux membres du Bundestag: il ne veut rien d autre qu utiliser les excédents de la balance des paiements et commerciale allemande pour disposer de quelque chose qu il n a pas été capablede créer: lacompétitivitééconomique. Les animateurs d Europolis nourrissentuneprofondehostilitéà cequ ilsappellent l interventionnisme pathologique de la politique française dont la gouvernance institutionnelle en Europe en général et à la Commission en particulier sont la parfaite illustration» Et de conclure par ces mots : «De là à dire qu Henkel et Kerber se voient comme des résistants dans un pays sous l emprise délétère de leur voisin français, il n y a qu un pas.» L heure de l entretien avec Kauder est venue. A sa grande surprise, le ténor CDU affiche un calme olympien. Leesbey commence : «N est-ce pas irresponsable de la part de la Cour de casser ainsi une construction patiemment élaborée pendant trois ans par des chefs d Etat et de gouvernement démocratiquement élus? Son devoir est de veiller au respect dela Constitution allemande, pas de protéger le mandat des dirigeants exécutifs européens. Comment voyez-vous la suite des événements? Il faut demander à la chancelière. Mais enfin, cette décision est un coup de tonnerre. Les marchés chutent. La zone euro replonge dans sa crise la plus grave depuis 2009 tout de même. Les marchés finiront par comprendre. La stabilité financière est importante mais la souveraineté et l intérêt des peuples passent avant. Peut-être qu on l avait un peu trop oublié. Il faut faire confiance à l imagination des politiciens et des hommes de loi pour trouver une solution propre à préserver les prérogatives des parlements. Mieux vaut affronter une crise maintenant que de fragiliser nos institutions durablement. M. Kauder, la Cour dit aussi qu il ne peut y avoir de mécanisme de solidarité européenne sans une procédure de faillite ordonnée des Etats qui en bénéficient. Vous êtes d accord? Oui. D autant plus que c est à peu près ce qui était dans le mandat que nous avions donné à la chancelière Merkel, juste avant le sommet de mars On voit bien ce qu est la faillite d une entreprise. Mais dans le cas d un Etat, qu est-ce qu une faillite? C est la même chose. On met tous les créanciers et les débiteurs autour de la table, on évalue ce qu il reste et on répartit les dettes et les avoirs. Et ensuite, si on décide de liquider, cela se passe comment, monsieur Kauder? On peut liquider un Etat?» L Irlandais entend alors l Allemand partir d un rire sonore et glaçant. «Jevousremercie pourvotreappel», ditil avant de raccrocher, comme si son hilarité devait tenir lieu de réponse. Loin d être abasourdi, Kauder est ravi. L arrêt de la Cour le couvre vis-à-vis des électeurs. Kerber a bel et bien gagné, pense Leesbey quand le bip d un SMS s échappe de son portable. ++ extraordinary ecofin meeting Saturday 12. Arrivals from 11 am. Background briefing Friday 6pm ++ Une fois de plus, il va passer le weekend au Juste Lipse derrière son écran. p Philæ Illustration de : Jean-Marc Pau Prochain article: Au rapport chez Ramon

16 16 Retrouvez chaque jour dans «Le Monde»,du 18 juillet au 21 août, deux pages de l album «Quai d Orsay» (tome 2) par Blain et Lanzac, à paraître en novembre 2011 aux éditions Dargaud 0123

17 17 Romances PAR SERGUEI La politesse dans le monde o Joëlle Stoltz (Vienne, correspondante) L art de lever son verre de vin Au menu du patrimoine o jean-claude ribaut La grenouille, sacrée sauteuse Autriche C est la minute de vérité : quand un Français s assoit à table avec des Autrichiens, et que le vin est servi, va-t-il attendre que les autres lèvent ensemble leur verre avant d y tremperses lèvres? Cequi, en France, n est pas considéré comme une faute de goût est perçu comme une grossièreté au pays de Mozart. La deuxième erreur consistant à croire que les Autrichiens sont pareils aux Allemands, et que la bière est leur boisson favorite. CarsiDonGiovanni, dansle célèbreopéra, invite tout son monde à une fête placée sous le signe de Bacchus («Fin ch han dal vino», un air bizarrement connu dans la sphère germanique comme celui «du champagne»), cela ne signifie pas que les candidatsauxplaisirs des sens sontdispensés de contrôle sur leurs pulsions. Au contraire : pour mieux partager la bonne chère,ilfaut s imposerun minimumde discipline. Cette preuve d éducation est peutêtre une transposition sécularisée du rituel chrétien de la communion de même que les Autrichiens se disent bonjour avec de sonores Grüss Gott! («Salut à Dieu!»), et non avec le trop teuton Guten Tag! Aujourd hui,les Autrichiensne fréquentent plus guère la messe dominicale, mais se rendent toujours avec une ferveur religieuse dans les Heurigen, ces établissements champêtres où, depuis un décret de l empereur JosephII, en 1784, les vignerons sontautorisésà vendreleur propreproduction, agrémentée de cochonnailles et de salades. Il s agit de vin blanc sec que, durant les chaleurs estivales, on boit gespritzt, c est-à-dire coupé d eau pétillante. Ce qui peut passer pour un crime aux yeux des Français s avère une boisson fort agréable même si le gaz carbonique accentue traîtreusement les effets de l alcool. Pour mieux partager la bonne chère, il faut s imposer un minimum de discipline. Cette preuve d éducation est peut-être une transposition sécularisée du rituel chrétien de la communion Maisdepuisvingt-cinqans (aveclescandale provoqué par des vignerons qui corsaient leur blanc à coups de diéthylène glycol), les vins autrichiens ont beaucoup gagné en qualité et en diversité, avec une tendance plus marquée à offrir des vins rouges. N a-t-on pas vu naître au sein du parti social-démocrate autrichien une Toskana-Fraktion, une «fraction toscane»? Les médias faisaient ainsi allusion à un groupe de dirigeants plus experts dans la dégustation des bons crus européens que dans le commentaire des textes de Karl Marx ou d Otto Bauer. Etre aussi efficaces que les Allemands, mais sans en avoir l air, tout en pratiquant un art de vivre méridional, telle est l une des ambitions autrichiennes depuis la bataille de Königgrätz, en 1866, où l armée prussienne a vaincu celle des Habsbourg. Ces nuances expliquent l obsession avec laquellel Autrichetientàsoulignersa différence avec son voisin du nord, notamment dans le domaine culinaire. Gardez-vous de réduire la cuisine autrichienne enrichie des apports des provinces de l ancien empire, de la Pologne à la Vénétie, mais raffinée par l existence, pendant des siècles, d une cour centralisée à Vienne aux escalopes panées et aux strudels! L affaire est si capitale que l Autriche, durant ses négociations d adhésion à l Union européenne, a obtenu le droit de conserver son vocabulaire pour certains produits alimentaires. Le fromage blanc est resté Topfen, au lieu de l allemand Quark, la confiture s appelle Marmelade(et non Konfitüre), les abricots sont des Marillen, etla pommede terreerdäpfel,surtout pas Kartoffel. Il faut s en souvenir, à l heure d étudier la carte du restaurant, avant de lever, de concert avec les autres convives, son verre de vin. p Prochain article: la Corée du Sud Les grenouilles de la Dombes sont aussi célèbres que celles du bon Aristophane, du moins auprès des Lyonnais lettrés et humanistes comme l était le président Herriot. La Dombes est la mine d or des recettes lyonnaises. Un plateau argileux dominant les vallées du Rhône, de la Saône et de l Ain: c est la Dombes aux mille étangs. La grenouille était la coqueluche de ces contrées. Tout Lyon venait le dimanche les déguster dans les petites auberges du pays, et aujourd hui à l Ancienne Auberge, chez Georges Blanc, à Vonnas (Ain). Aux Echets (Ain), Christophe Marguin, cuisinier puissant et jovial, qui partage la passion de sa clientèle pour les grenouilles, les prépare de trois façons: sautées au beurre et fines herbes véritable délice; en galette de pommes de terre rôties; et encore à la crème d estragon, en hommage à Jacky Marguin, son père. Cela suffirait à faire de cette bonne adresse une étape sur la route du soleil, mais avec les produits de la Bresse voisine, c est une halte incontournable. La grenouille est une sacrée sauteuse. La voici aussi au cœur de l Artois, non loin d Azincourt, où elle tente de venger l honneur de la cavalerie française défaite par l Anglais en Il n en fallait pas plus pour assurer, depuis deux générations, le succès de La Grenouillère à La Madelainesous-Montreuil (Pas-de-Calais), dernier établissement offrant des cuisses de grenouilles avant le tunnel sous la Manche! Aujourd hui, l inventif Alexandre Gauthier poêle les cuisses de grenouille à l huile d olive, sans les fariner, ajoute le beurre, puis la purée d ail et un trait de sauce soja pour l assaisonnement, et enfin persil frit et jus de persil. D où viennent toutes ces grenouilles? Sujet tabou, car les prélèvements commerciaux sont interdits en France depuis Alors la grande distribution importe des cuisses surgelées depuis l Indonésie et la Chine, tandis que la restauration négocie des grenouilles vivantes en Turquie, Egypte et Albanie. L élevage des grenouilles (raniculture) n a jamais marché. En ira-t-il autrement de celui installé à Pierrelatte (Drôme) près de la centrale nucléaire, afin de bénéficier d un système de récupération de chaleur destiné à chauffer les serres? Une première en France due à un poissonnier de Roanne, Patrice François, et aux chercheurs de l Institut national de la recherche agronomique (INRA). La Fontaine nous manque pour écrire la fable de «La grenouille qui voulait domestiquer l atome».p L Ancienne Auberge, place du Marché, Vonnas (01). Tél.: Maison Marguin, 916, route de Strasbourg, Les Echets (01). Tél.: Auberge de la Grenouillère, La Madelaine-sous-Montreuil (62). Tél.: n Sur Lemonde.fr 2 GRAND CONCOURS PRIX SPÉCIAL : UN CIRCUIt CLUb Med découverte À GAGNeR AU NÉPAL et AU bhoutan PATRIMOINE MONDIAL JoUeZ Cette SeMAINe AveC LA CAthÉdRALe d AMIeNS et GAGNeZ UN dîner PReStIGe AU ReStAURANt Le quai d AMIeNS Les 6 lettres UNESCO ont été photographiées sur le site de la cathédrale Notre-Dame d Amiens ; trouvez, grâce à l indice ci-contre, la lettre C n y z r rép ns a an lun i22a û minui sur l si In rn j u.l m n.fr j u.l m n.fr Jouez avec la cathédrale de Reims, l abbaye de Fontenay, la cathédrale d Amiens, le Fort Libéria à Villefranche-de-Conflent, le Musée Saint-Remi à Reims et la Grande île de Strasbourg pour gagner le prix spécial. L ÉNIGMe du C Les larmes du chérubin ailé ruissellent surlec Pr c ain énigm main INdICe Prix Patrimoine : deux menus Prestige. Valeur : 200 E*. Prix de la lettre : du 1 er au 6 e prix : deux menus Jules Verne. Valeur : 150 E*. du 7 e au 21 e prix : un Guide Vert Patrimoine mondial. Valeur : 13,90 E* *Prix TTC. Ni échangeables, ni remboursables. Savez-vouS que Club Med propose aussi des CirCuitS? m.f /c c Extrait du règlement : ce jeu-concours, gratuit et sans obligation d achat, est ouvert à toute personne majeure. Le règlement complet est déposé chez M e Darricau-Pecastaing, huissier de justice à Paris 18 e. Il est disponible sur jeu.lemonde.fr et peut également être adressé à toute personne qui en fait la demande à : Chez Bonne Idée 2,camin de la font d amont Taurize.La liste des gagnants sera établie à partir d un tirage au sort parmi l ensemble des bonnes réponses du concours. Selon la loi informatique et libertés n du 06/01/78,vous disposez d un droit d accès et de rectification des informations vous concernant en écrivant à l huissier.

18 18 Culture Pierre Henry présente son «odyssée spirituelle» Le compositeur, qui joue sept soirs à l église Saint-Eustache, explique son «attachement à la tradition savante» Entretien Pierre Henry, 84ans, sort de sa maison, où il aime donner des concerts en chambre, pourla (très) grande maison du Seigneur qu est l église Saint-Eustache, à Paris. Jusqu au 1 er août, le festival Paris Quartier d été rend hommageà son«œuvreliturgique»,du Voile d Orphée (1953) à l Art de la fugue odyssée (2011, création) sans oublier la fameuse Messe pour le temps présent (1967). Rencontre, chezlui, au lendemain midi du premier concert de la série. Cette «œuvre liturgique» estelle vraiment prévue pour le culte? Elle se réfère à l ordinaire de la messe catholique romaine, mais aussi aux Livres des morts égyptiens ou tibétains. J entends le terme «liturgie» comme une invitation à un théâtre, à une dramaturgieet nonaurespect d unculte particulier.j avouequejepréfèreceterme à«spirituelle» ou «religieuse». Maisje veux bienla décrire comme une «odyssée spirituelle» Vous jouez de votre console comme le ferait un organiste de son instrument. Les mouvements de votre corps suivent l exécution de phrasés C est important pour moi d être l interprète de ma musique. Je suis pianiste et percussionniste de formation. C est ainsi que j ai commencé à élargir le champ sonore de mon oreille. Si je refuse la technologie informatique, c est pour garder, avec cette vieille console, un rapport direct avec le son. Hier soir, lors du premier concert, j ai vraiment expérimenté son acoustique avec le public présent. Comment gérez-vous les rapports de l acoustique naturelle du lieu et celle de votre source sonore? Je procède à l inverse de ce que je ferais dans une salle sèche où il me faut une chambre d écho : les multiples haut-parleurs disposés dans l église font office de gardefous acoustiques qui permettent de recentrer, de souligner la trajectoire auditive de la source sonore. Notamment celle de la parole. Vous aurez peut-être remarqué que souvent, dans les églises, l amplification des prêches se fait sur le côté J ai procédé pareillement. Mais il faut distinguer deux notions, celle de résonance et celle de réverbération : la première est constituée d harmoniques, la seconde de bruit blanc. Dans vos écrits, vous utilisez des expressions culinaires et gustatives, comme «sucré-vinaigré» ; vous dites «rouler» parfois le son, comme on agrégerait une panure à une boule de pâte Je ne sors plus guère dans les grands restaurants : comme l «électro» souvent et la vie en général, ils me semblent désormais frelatés. Mes mains ne me permettent plus de cuisiner moimême mais je dirige de manière assez précise la façon dont est organisée par d autres mon alimentation. Vous «percevez» mentalement les ajustements gustatifs comme vous entendez vos organisations sonores? Pour le sapide, il me faut goûter Le voyage au long court d un très grand musicien Concert de Pierre Henry, le mardi 26 juillet, en l église Saint-Eustache, dans le cadre du festival Paris Quartier d été. AGATHE POUPENEY POUR LA SIXIÈME fois, le festival Paris Quartier d été rend hommage à Pierre Henry (né en 1927), grande figure de la musique électroacoustique. Patrice Martinet, directeur et fondateur du festival avait demandé au musicien de reprendre L Apocalypse de Jean, qui avait fait connaître son œuvre en 1968 à l Olympia, et donner sa version de L Art de la fugue,de Jean-Sébastien Bach. Chaque concert reprend, parfois en de nouvelles versions, des œuvres phares du compositeur français, comme cette Apocalypse (1968) ou Le Livre des morts égyptiens (1988). Le premier des concerts proposait, devant une église pleine, témoin du succès transgénérationnel et transculturel de sa musique, la création de L Art de la fugue odyssée (2011), une vaste et goûteuse tapisserie sonore en 3D. Deux thèmes de l œuvre testamentaire de Bach traversent ce voyage au long court comme le ferait l obsédante persistance d une chanson populaire. Violes de gambe, saxophones en tempérament inégal, orgue baroque, piano, voix, rythmes pop parfois, constituent une polyphonie de timbres enregistrés, une vraie symphonie aux proportions vastes et justes, comme toujours chez ce très grand musicien qu on a tort de voir comme un bricoleur de sons au fond de sa tanière du 12 e arrondissement de Paris La Messe de Liverpool, de 1967, l a montré à qui en douterait : l extraordinaire texture et la maîtrise formelle de la musique de Pierre Henry n ont pas pris une ride. p R. Ma. Œuvres de liturgie de Pierre Henry. Chaque soir à 21 heures, jusqu au 1 er août, église Saint-Eustache, Paris1 er. De 5 à 14 Tél.: Quartierdete.com absolument ; pour le sonore, j entends, je crois, assez précisément ce que je veux obtenir. Même si, souvent, ces combinaisons, ces tramesmeviennentassez mystérieusement pendant des moments «blancs», ou la nuit Votre musique est une musique de songe, une musique de sortilèges Oui, une petite musique de nuit, peut-être, qui sait, une grande musique de nuit Elle peut être effrayante : ces coups de fusil, que j ai voulus dans l Art de la fugue odyssée sont un reflet sonore de notre monde de plusen plusapocalyptique. Vous dites que certaines musiques «électro» sont frelatées. Comment avez-vous vécu votre récupération récente par ce mouvement? Il est merveilleux et rafraîchissant de voir des têtes nouvelles et plus jeunes à mes concerts. Mais la contrepartie est terrible parce que cela a, hélas, renforcé l idée que je A La Seyne-sur-Mer, des histoires de jazz avec Daniel Humair Habitué du festival du Fort Napoléon, le batteur suisse, convalescent, a porté un brillant quartet aux couleurs musicales multiples n appartiens pas au monde des «compositeurs» au sens fort du terme. Or, je revendique pleinement mon attachement à la tradition savante, à mes maîtres et à un vrai travail d écriture, même si je n utilise pas d instruments ou d orchestre Auriez-vous pu concevoir cet «Art de la fugue odyssée», où l on entend un orgue enregistré, avec un véritable instrument jouant en direct? J y avais pensé. Mais dans le cas de Saint-Eustache, le type d accord de l instrument ne convenait pas. Mais je suis au fond comme un cinéaste qui ferait tout luimême, de la prise de vue au montage en passant par les lumières p Propos recueillis par Renaud Machart Musique La Seyne-sur-Mer (Var) Envoyé spécial Début juillet, Robert Bonaccorsi, directeur du Centre d art de la Villa Tamaris et responsable artistique du festival Jazz au Fort Napoléon, deux structures dont peut s enorgueillir la ville de La Seyne-sur-Mer (Var), entend dire que Daniel Humair a eu un accident. Le batteur, 73 ans, né à Genève, homme du jazz depuis la fin des années 1950, est au programme de la première soirée du 26 e festival, organisé du 27juillet au 30juillet. Coupde téléphone, confirmation, une mauvaise chute, l épaule droite cassée. Mais Humair, promis, sera là. De tous les invités du festival, il doit être celui qui y a joué le plus souvent. Mardi 26 juillet, un jour avant leconcert, il est arrivé, avec sa femme. Dans la soirée, Villa Tamaris, en compagnie du directeur des lieux, de Francis Hofstein et de son épouse psychanalyste et critique musical, Humair raconte. L épaule qui va mieux, quelques concerts annulés à regret. Puis les histoires se succèdent. L apprentissage du métier en jouant tous les styles, dans toutes les circonstances, la vie nocturne des clubs dans les années 1960, les musiciens détruits par les drogues dures, les remplacements au pied levé, les promoteurs filous Ainsi, à Bologne, où Humair est envoyé fissa pour remplacer KennyClarke. Il découvre qu à l exception du violoniste Stéphane Grappelli, aucun des musiciens annoncés (dont Bud Powell) n est là. Et que le groupe jouera après un prestidigitateur, un roucouleur local et avant l arrivée, en vedette, du chanteur de charme Paul Anka. «Bon, LuckyThompsonestausaxophone, il démarre un solo et là un gars commence à chanter Volare, sur la droite. Un autre reprend à gauche et, rapidement, les quinze milles spectateurs du stade chantent Volare à tue-tête. On n a pas pu finir.» D autres catastrophes du quotidien du jazz sont évoquées, tout le monde s y met. Et puis, entre deux crises de rire aux larmes, viennent des évocations de moments de musique que chacun veut faire partager. Comme, dans quelques années, reviendront ceux de ce mercredi 27juillet au Fort Napoléon. Accompagnement du corps Humair, dans cette gestuelle graphique, le travail des accents sur les cymbales par le contrôle des doigts et des poignets, l accompagnement du corps pour un roulement serré sur la caisse claire, cette manière de fouetter la cymbale de frappe. S il ressent de la gêne cela ne s entend pas il dira, après le concert, que, vers la fin, après presque deux heures de musique, cela tirait un peu. A sa droite, Thomas Bramerie, aujourd hui l un des plus sûrs contrebassistes. Il fait entendre le parfum de bois de l instrument, la rondeur des graves, par une attaque des notes qui relève de l énergie, sans forcer. Les deux musiciens sont tout en écoute commune. Pour le pianistealfiooriglio etletrompettiste Nicolas Folmer, signataires de la quasi-totalité du répertoire dela soirée, il n ya plus qu àselaisser emporter. En commun, une approche lyrique, avecun beausens du développement mélodique, qu un choix juste du tempo fait idéalement sonner. Origlio avance dans une forme d impressionnisme musical en élans, comme un flot tourbillonnant. Attiré par une expressivité véloce, Folmer sait aussi amener l émotion. Une complémentarité dynamique qui trouve ses sources dans le rapport au blues, le groove du hard bop, de courts éclats free. Comme en une sorte d histoire du jazz. p Sylvain Siclier Jazz au Fort Napoléon, chemin Marc- Sangnier, La Seyne-sur-Mer. Tél.: et Billy Harper Quintet, le 28juillet ; duo Vloeimans- Florizoone, Christian Brazier Quintet, le 29 ; Roger Kellaway trio, le Expositions: pochettes des disques de la compagnie Impulse!; le jazz dans les collections de la Villa Tamaris (onze artistes dont Birga, Fromanger, Giacobazzi, Morteyrol, Zarcate ); photographies du festival de 2007 à 2009 par Jean-Christophe Vila. CD RÉVISEZ VOS CLASSIQUES AVEC LES GRANDS INTERPRÈTES DE LA NOUVELLE GÉNÉRATION PATRICIA PETIBON AMOUREUSES MOZART, HAYDN, GLUCK Après avoir remporté trois Victoires de la musique, entre 1998 et 2003, Patricia Petibon s est imposée comme une personnalité incontournable de l art lyrique. Sa maîtrise vertigineuse du chant et sa sensibilité si particulière, mêlant sincérité absolue et raffinement flamboyant, lui permettent de s imposer dans un large répertoire de soprano, depuis la musique baroque jusqu à Offenbach, en passant par les chefs-d œuvre classiques de Mozart, Haydn et Gluck, comme l atteste ce disque. L investissement dont elle fait preuve dans chacun des rôles interprétés ici : Reine de la nuit, Armide, Susanna, etc., montre sa faculté à incarner ces figures d amoureuses avec une égale intensité, conviant le mélomane à redécouvrir des pages qu il croyait bien connaître, à se défaire d une sorte de lassitude blasée et à retrouver au passage des émotions neuves, comme s il entendait ces airs pour la première fois. Etonnement et nouveauté, voilà ce qu on peut attendre de mieux d un enregistrement! DÉCOUVREZ CET ALBUM SUR RADIO CLASSIQUE SUR LA ROUTE DE VOS VACANCES ENTRE 9H ET 12H, VOS APRÈS-MIDI D ÉTÉ ENTRE 15H ET 18H. LES CLASSIQUES, C EST TOUTE L ANNÉE SUR ARTE MUSICA TOUS LES LUNDIS À PARTIR DE 22H. MAESTRO TOUS LES DIMANCHES À 19H15. RÉVISEZ VOS CLASSIQUES ÉGALEMENT SUR DAILYMOTION ET OPENDISC

19 Culture 19 Sébastien Lefrançois, la glace en héritage Cinq photographes attaquent Corbis Ils accusent le groupe de Bill Gates d avoir dépouillé l agence Sygma avant d organiser sa faillite Le chorégraphe hip-hop Sébastien Lefrançois aime les obstacles. Depuis les débuts de sa compagnie Trafic de Styles, en 1994, il met des bâtons dans les roues de sa danse en lui jetant mille et un objets à la tête. Qu il s agisse de Squatt age (1998), pièce emblématique dans laquelle il cassait l espace en morceaux au gré de panneaux, ou du Poids du ciel (2005), où il faisait appel au cirque pour se jeter à l assaut d un mât chinois, c est l objet qui donne le feu vert à sa danse. A cette nécessité, Sébastien Lefrançois répond par un mot: «patins à glace». Mais encore? «J ai réalisé il n y a pas si longtemps que je ne pouvais toucher au mouvement qu en passant par un intermédiaire, celui d un objet qui me fait bouger, raconte-t-il. J ai fait le rapprochement avec les patins à glace qui ont accompagné ma carrière de patineur artistique professionnel de 6 à 24ans. Au fond, j ai toujours besoin de cette confrontation à quelque chose qu il me faut dépasser et maîtriser pour danser.» Parallèlement à ces dix-huit années passées sur la glace, Sébastien Lefrançois découvre le hiphop à l adolescence et tourbillonne sur la tête en rêvant d une autre glisse. Celui qui avait «la place du con» lors des compétitions de patinage (en jargon sportif, celle du quatrième) a su négocier son virage vers un podium moins étroit. «J étais trop décalé dans un milieu qui rejette toute singularité et liberté, analyse-t-il. Lorsque j ai mis en scène des spectacles pour des vedettes du patinage, j ai vite réalisé que l originalité ne plaisait pas.» Noyau dur Sébastien Lefrançois déchausse les lames et change de vestiaire. Il se retrouve à piloter un atelier de danse hip-hop, la nuit, dans une maison de quartier de Cergy-Pontoise (Val-d Oise). Sur les deux cents participants plus ou moins réguliers, il en restera huit au bout de quatre ans, qui formeront le noyau dur de Trafic de Styles. Depuis, Sébastien Lefrançois fonce. Artiste associé de Cités Danse Connexions, au Théâtre Jean- Vilar de Suresnes (Hauts-de-Seine), pendant deux saisons (de 2007 à 2008), il a chorégraphié une version hip-hop pétante de Roméo et Juliette (2008) sur fond de décors mobiles. A l affiche de Paris Quartier d Eté jusqu au 2août, sa nouvelle pièce s intitule tout bonnement Obstacle. Quatre danseurs s en prennent à quatre barrières Vauban et en offrent une vision qui lève tous les interdits. Entre deux sauts, Sébastien Lefrançois rêve, lui, d un plateau vide pour une danse dégagée, libérée. Enfin. p Rosita Boisseau L agence Corbis, propriété de Bill Gates, a-t-elle volontairement planifié la faillite de sa filiale Corbis-Sygma afin de récupérerses actifs etd éviter depayerdes frais dejustice? Cinq anciens photographes de Sygma en sont convaincus. Dominique Aubert, Philippe Ledru, Moshe Milner et Michel Philippot, Derek Hudson ont déposé plainte contre Corbis Corporation pour «organisation frauduleuse d insolvabilité», «abus de bien social»et«abusdeconfiance». Jointe par Le Monde, la société Corbis a déclaré n avoir pas été officiellement informée de la plainte. C est en 1999 que Corbis a racheté Sygma, fleuron du photojournalisme à la française dans les années Après plusieurs plans sociaux, le licenciement de tous les photographes, l arrêt de la productiond images etdes résultats déficitaires, Corbis-Sygma a été mise en liquidation en 2010, avec 29 licenciementsà laclé. Legérant del agence, Stefan Biberfeld, déclarait que Corbis-Sygma ne pouvait plus faire face à ses échéances à cause d un «contentieux juridique» : à mots couverts, il rejetait la responsabilité du dépôt de bilan sur l ancien photographe Dominique Aubert, qui venait de gagner 1,5 million d euros de dommages et intérêts enappel contrecorbis-sygmapour la perte de 753 négatifs. Pour le même motif, un autre photographe, Philippe Ledru, a reçu euros. Nouveaux contrats Les cinq photographes pensent que ces procès perdus n ont été qu un prétexte. Leur avocat, Jean- Philippe Hugot, explique que depuis le rachat de Sygma, le patrimoine de l agence, archives et droits d exploitation des images, a été méthodiquement «transféré sans contrepartie» à la maison mère, Corbis Corporation. En effet, les photographes se sont vu proposerdenouveaux contrats pourla diffusion de leurs archives, selon des termes qui visaient à «orienter les photographes vers le choix de la conclusiond uncontrataveclasociété américaine Corbis Corporation». Selon l avocat, sur les photographes sous contrat avec Sygma, environ 90 % ont accepté. «L agence Sygma a ainsi été dépouillée de son patrimoine», dit-il. L avocat souligne que Dominique Aubert ne peut être jugé responsable des ennuis financiers de Sygma. En première instance, ce dernier n avait gagné que euros de dommages, c est Corbis qui a fait appel et a été condamnée à payer 15 fois plus. «Sans compter que, sur la somme, seule une toute petite partie a été versée.ilyavaitdesrecours, despossibilités pour étaler le versement rien n a été tenté. Le procès Aubert est juste bien tombé.» A l époque de la faillite, M. Biberfeld déclarait que l agence avait des dettes fiscales cumulées, sur dix ans, de 73 millions d euros. L avocat souligne aussi l aspect culturelde l affaire :«Pendanttrente-cinq ans, l agence Sygma a couvert tous les conflits du monde. La sociétéfrançaise quigérait ce patrimoines estvuretirersesdroitsd exploitation.» Les photographes s inquiètent aussi du devenir des archives de Sygma. En 2009, Corbis a créé un «site de préservation et d accès», près de Dreux, pour entreposer tout le matériel soit environ 50millions de négatifs, diapositives, planches-contacts. Les trois quarts concernent des photographes ayant signé un contrat avec Corbis Corporation. Le reste est géré par le liquidateur judiciaire de la société Corbis-Sygma et ne rapporte plus rien aux photographes. L incertitude plane sur le devenir des images non réclamées les photos détenues par Sygma sont signées par près de contributeurs. Les aléas de Sygma illustrent une nouvelle fois la déconfiture des agences photo françaises : Gamma-Rapho, reprise par le photographe François Lochon en2010, survit de la vente d archives. Quant à Sipa Press, elle vient d être cédée à l agence de dépêches allemande DAPD (Le Monde du 2 juillet). p Claire Guillot Cinéma Premières mondiales à Toronto pour Luc Besson, Brad Pitt et Francis Ford Coppola Le Festival de Toronto, dont la 36 e édition sera organisée du 8 au 18 septembre, a rendu publique une première liste d une cinquantaine de films sélectionnés. On y remarque The Lady, de Luc Besson, inspiré de la vie d Aung San Suu Kyi, avec Michelle Yeoh dans le rôle de la militante birmane, Moneyball, de Bennett Miller, dans lequel Brad Pitt incarne le manager d une équipe de base-ball, Twixt, de Francis Ford Coppola, dont le synopsis ressemble à celui d un thriller, et Elles, premier film de la Polonaise Malgoska Szumowska avec Juliette Binoche en journaliste lancée dans une enquête sur la prostitution étudiante. Le Festival de Toronto, qui n est pas compétitif, réunit des films inédits et des œuvres déjà présentées dans d autres festivals. Dans la première catégorie, on remarque aussi Une vie meilleure, de Cédric Kahn, avec Guillaume Canet et Leila Bekhti ainsi qu Un heureux événement, le nouveau film de Rémi Bezançon (Le Premier Jour du reste de ta vie)outhe Deep Blue Sea, du Britannique Terence Davies. George Clooney accompagnera The Ides of March qu il a réalisé et qui aura fait l ouverture de la Mostra de Venise, ainsi que The Descendants, d Alexander Payne, le réalisateur de Sideways.pThomas Sotinel Arts Gros succès pour l art dogon au Quai Branly avec près de visiteurs L exposition Dogon, inaugurée au musée du quai Branly (Paris 7 e )en avril, aura attiré visiteurs avant de fermer ses portes le 24juillet. L événement retraçait dix siècles d art en pays dogon, au Mali, en mêlant sculptures, peintures rupestres, masques et objets de la vie quotidienne. Ce succès auprès du public la place en deuxième position des expositions les plus visitées de l histoire du musée, derrière Teotihuacan, Cité des dieux, qui avait accueilli personnes en Dogon va désormais voyager : on retrouvera l exposition à Bonn en fin d année puis à Milan en Musique A Lyon, un concert dédié aux réfugiés pour commémorer la convention de Genève L association Forum réfugiés investit, dimanche 31juillet, le Théâtre romain de Fourvière, à Lyon, pour un concert en faveur des réfugiés dans le monde. Des artistes venus de Kabylie (Idir), du Mali (Rokya Traore) ou du Brésil (Marcio Faraco) animeront aux côtés des Têtes Raides et de Sanseverino cette soirée dédiée aux musiques du monde. Des «petites formes sensibles» (photographies, témoignages de demandeurs d asile et de réfugiés ) sont aussi annoncées. Intitulé La nuit d après, l événement commémore le 60 e anniversaire de la convention de Genève, cadre de la protection des réfugiés. Une marche symbolique d une trentaine de personnes, qui a quitté Genève le 28juillet, ralliera Fourvière pour l occasion. Un député UMP voudrait «censurer» certains «groupes de rap issus de l immigration» Le député UMP de Haute-Saône Michel Raison a demandé, mercredi 27juillet, dans une question écrite au gouvernement quelles «mesures» il comptait prendre pour «censurer» des chansons appelant «à la haine» et «écrites par certains groupes de musique rap issus de l immigration». L association SOS Racisme a exprimé sa «consternation». (AFP.) Le père d Amy Winehouse veut créer une fondation contre l addiction Le père de la chanteuse Amy Winehouse a annoncé, mercredi 27juillet, qu il voulait créer une fondation au nom de sa fille pour aider les drogués ou alcooliques à combattre leur addiction. «Si vous n avez pas de quoi vous payer une cure dans une clinique privée, il y a une liste d attente de deux ans pour ceux qui ont besoin d aide», a-t-il expliqué lors des obsèques de sa fille à Londres. (AFP.) Desmilliersdelivresàmadisposition. Quim aideraàfairelebonchoixsi mon libraire n est plus là? Pour garder ces lieux de conseils et de rencontres, il suffit de continuer d acheter vos livres chez votre libraire. LES LIBRAIRIES SONT VIVANTES. ELLES LE RESTERONT AVEC VOUS.

20 20 Livres Une odyssée minuscule D un trajet en voiture, l Américaine Anne Tyler fait une plongée douce-amère au cœur des souvenirs d un couple Parmi les écrivains américains importants, admirés par leurs pairs, reconnus par la critique et le public, elle est peutêtre la moins connue en France. Sans doute parce qu Anne Tyler a établisonterritoire ducôté de l infime. Ses histoires, souvent celles de familles américaines ordinaires, semblenttissées commedes patchworks de petits riens. Mais Tyler, dont l écrivain John Updike ( ) louait «la merveilleuseperversité», a le talent de s emparer de ces vies minuscules, de ces détails apparemment insignifiants pour en faire de grands livres une quinzaine sont parus en France. Ainsi de ce délicieux Leçons de conduite, prix Pulitzer 1989, traduit en 1994 chez Calmann-Lévy, devenu introuvable, enfin réédité parlaprécieuse collection«cosmo- cend en trombe du véhicule, se montela têteen jurant qu elle quitte Ira avant qu il ne la récupère, une poignée de minutes et de souvenirségrainés plustard. Ilsreprennent le chemin de l enterrement. Après la cérémonie, que leur amie Serena a voulue à l identique de son mariage avec le défunt les invités entonnant, trente ans plus tard, les mêmes chansons pop à la gloire de l amour, la veuve met les Moran dehors. Ils reprennent la route, en sont détournés par un vieux monsieur auquel ils portent secours Avant de faire un crochet, sur l insistance suppliante de Maggie, pour aller rendre une visitesurpriseàleurex-belle-fille ainsi qu à leur petite-fille, qu ils n ont pas vues depuis cinq ans, et auxquelles elle pense sans cesse depuis l émission de radio du matin. D autres disputes et d autres bifurcations vont jalonner leur route. D autres réminiscences, aussi. Si le contraste entre les deux membres d un duo est un ressort connu, parfois usé, de la comédie, Anne Tyler l utilise avec autant d efficacité que de délicatesse dans ce doux-amer Leçons de conduite. Maggie est aussi enthousiaste qu Ira est circonspect. Surtout, elle a l obsession de corriger la réalité selon ses vues, quitte à distordre les faits pour les ajuster à ses désirs et satisfaire tout le monde, tandis que son mari compose avec le réel et la déception qu il génère quand il ne va pas au-devant des catastrophes, histoire de s épargner l attente. Ces traits de caractères antagonistes offrent au roman AnneTyler signe unbeau roman, mélancolique et drôle, sur la résignation des situations et des passes d armes cocasses, hilarantes entre les époux Moran, qu Anne Tyler évite de transformer en caricatures par l adoption successive des points de vue de l un et de l autre. Mais, surtout, cette opposition fait de Leçons de conduite un beau roman mélancolique sur la résignation. Maggie la refuse, quand Ira en est l incarnation. Certes, la première est toujours perdante dans son combat contre la réalité, mais elle n est pas devenue étrangère à la jeune femme qu elle fut, contrairement à son mari : il se reconnaît à peine dans le garçon qui rêvait de devenir médecin, en fut empêché par sa famille qui l a obligé à reprendre la boutique d encadrement paternelle. Depuis, il n a pas cessé de faire des compromis. Son réflexe premier est de penser que tout est fichu, y compris ses relations avec ses enfants, transformés, au fil du temps, en quasi inconnus. Alors il a beau ne pas avoir toujours tort dans son pessimisme, et Maggie a beau l exaspérer parfois même souvent, cette dernière reste sa part lumineuse. Romancière subtile, capable de manier la tendresse sans sombrer dansla mièvrerie, Anne Tyler interroge nos certitudes sur l amour, le mariage, le temps qui passe et le bonheur. Mais elle se garde bien de faire comme si ses personnages avaient changé à l issue de leur voyage à travers l espace et le temps. Malgré les «leçons de conduite» données par cette journée, Maggie continuera sans doute à bâtir des châteaux en Espagne. Et Ira, à attendre que le vent les renverse. p Raphaëlle Leyris Extrait Leçons de conduite Breathing Lessons Anne Tyler Traduit de l anglais (Etats-Unis) par Juliette Hoffenberg, La Cosmopolite/ Stock, 336p., 20. polite» de Stock. Au départ,ses personnages,maggie etira Moran, doivent parcourir 150 kilomètres pour assister à l enterrement d un ami. A la fin de la journée, c est une sorte d odyssée qu ils auront accomplie à travers leur passé, leurs espoirs déçus et les liens qui les unissent Leur voyage est fait d embardées. Ça commence avant même le début du parcours : distraite par une émission de radio sur le «mariage idéal», dans laquelle elle croit reconnaître le témoignage de sonex belle-fille Fiona, Maggie abîme la voiture qu elle était chargée de sortir du garage. Une dispute et quelques dizaines de kilomètres plus loin, une énième querelle avec son mari sur l échec conjugal de leur fils dégénère, et Maggie des- Couple d Américains dans l Arizona. JOAN BARDELETTI/PICTURETANK «Ces derniers temps, Ira était obsédé par la propension de l humanité au gâchis. Les hommes, lui semblait-il, gaspillaient leur vie. Ils dépensaient leur énergie en jalousies mesquines, en vaines ambitions, en amères et durables rancunes. Quoi qu il fît, ce thème ressurgissait à sa rencontre comme un avertissement. ( ) Cinquante ans et pas une seule action notable. Il fut un temps où il rêvait de mettre au point un remède pour quelque grave maladie. Au lieu de quoi, il s occupait à encadrer des carrés de tapisserie au petit point. Son fils, qui n avait pas l oreille musicale, avait abandonné le lycée pour devenir une rock star. Sa fille était du genre à se noyer dans un verre d eau. ( ) Et sa femme! Il l adorait, mais il ne supportait pas cette façon de se refuser à prendre la vie au sérieux. Elle agissait comme si la vie n était qu un brouillon, après quoi elle aurait droit à un deuxième tour, puis à un troisième pour se rattraper.»p (Pages127 et128.) POLAR Les Lames de Mo Hayder La reine de l effroi est de retour, mais cette fois sans Jack Caffery et Flea Marley, son célèbre duo de flics (Rituel, Skin, Proies, chez Presses de la Cité). Mis au repos le temps d un livre, ceux-ci cèdent la place à un duo de sœurs que leur passé familial tourmenté a fini par éloigner. L une, Sally, divorcée et mère d une jeune fille victime d un dealer, a accepté un poste de gouvernante chez un homme qui a fait fortune dans l industrie pornographique. L autre, Zoe, après une adolescence sulfureuse de stripteaseuse, est devenue flic à Bath, en Angleterre. Rien de commun donc entre une femme rangée qui tente de subvenir à ses besoins et la (fausse) dure à cuir. Sauf leurs délicats rapports avec les hommes et le meurtre d une adolescente qui va peu à peu rapprocher les deux femmes. A travers ce duo plus détonant qu il n y paraît, Mo Hayder construit subtilement tout un réseau d intrigues parsemées de fausses pistes, de contrepieds et de chausse-trappes, au zoom sein duquel l horreur et la violence ne sont pas forcément là où on les attend. A l image du final, proprement glaçant.p Christine Rousseau Traduit de l anglais par Jacques Morin, Presses de la Cité, «Sang d encre», 374p., 21,50. BD Conte de la rivière de Sarah Masson Nourrie aux mamelles du design et de l art contemporain, une nouvelle bande dessinée belge bouscule le 9 e art, depuis quelque temps, avec une audace revigorante. Dernière-née de cette école, Sarah Masson livre un premier album en solo qui ravira les amateurs de cinéma contemplatif, de type asiatique par exemple. Il ne se passe pas grand-chose dans ce Conte de la rivière, sinon l essentiel : la difficile capture du temps, aussi insaisissable que ce brochet mythique que deux protagonistes vont tenter de pêcher. Emile, un ancien chef cuisinier, coule une retraite tranquille à la campagne, entre son potager et ses recherches culinaires. Régis, un ami, le met au défi d attraper un Esox Lucius, bestiau de 1 mètre de long revenu les narguer après plusieurs années de vagabondage. La quête halieutique des deux hommes est évidemment un prétexte. Assemblage de traits nus et de pochoirs numérisés, construction de canevas géométriques et d aplats de couleurs inhabituelles: l atmosphère indolente de cet album invite furieusement à tremper ses pieds dans une rivière.p Frédéric Potet La Boîte à bulles, «Champ livre», 96p., 16. JEUNESSE C est un livre de Lane Smith «Un quoi? Un livre? Comment fait-on pour voir défiler le texte? On ne peut pas? Ah bon? Mais alors, ça chatte, ça envoie des textos, ça va sur Twitter, au moins, ou ça marche en Wi-Fi? Comment? Non, non, non, c est un livre!» Voilà en substance le dialogue de sourds qu échangent un petit âne (ce n est pas tout à fait par hasard) et un vieux singe (ne connaissant que les souris parmi les rongeurs), qu une génération sépare. Avec un délicieux sens de l humour et une remarquable économie de moyens, Lane Smith, graphiste et auteur d albums américain, nous fait ressentir toute l étrangeté du «petit tas de feuilles sèches» vu par un enfant d aujourd hui. Au milieu de l histoire, pourtant, les choses s inversent, grâce à Stevenson et à Long John Silver. Et le livre celui de Lane Smith devient, comme il était prévisible, un manifeste subversif et charmant en faveur de l imprimé à l heure du numérique. A mettre d urgence entre de très nombreuses menottes. p Florence Noiville Traduit de l anglais par Jean-François Ménard, Gallimard Jeunesse, 40 p., 11. A partir de 3 ans. POCHE La Mer Noire De Kéthévane Davrichewy Un été dans les années 1920, à Batoumi, au bord de la mer Noire : Tamouna s amuse avec ses cousins et tombe amoureuse de Tamaz, rencontré sur la plage, tandis que les adultes parlent de politique avec de plus en plus de fébrilité. Soixante-cinq ans plus tard, à Paris, Tamouna s apprête à souffler ses 90 bougies. Les souvenirs affluent au gré de sa mémoire vacillante. Elle repense à cet été-là et à l hiver qui a suivi, où elle a fui la Géorgie avec sa famille, à l arrivée en France, à la difficile intégration, à la mort de son père, retourné clandestinement au pays et fusillé L image de Tamaz revient de loin en loin. La Mer Noire progresse au Chemins Chemins Nocturnes ANTONIN VARENNE LE MUR, LE KABYLE ET LE MARIN Nocturnes DOMINIQUE SYLVAIN GUERRE SALE POLICIER Viviane Hamy ROMAN NOIR Viviane Hamy rythme du ressac, dans l alternance entre le présent et les souvenirs, entre le Paris d aujourd hui et la Géorgie d hier. Ce roman sobre et juste sur l exil, sur les souvenirs autour desquels se construit une vie, est surtout le portrait d une femme hantée par un amour impossible. Un amour qui symbolise sa jeunesse disparue, et ce qu aurait pu être son existence.pr. L. 10/18, 190p., 7. Redécouvrez, découvrez nos polars pour l été! V Chemins FRED VARGAS Viviane Hamy H POLICIER Nocturnes L ARMÉE FURIEUSE É D I T I O N S iviane amy

21 Livres 21 3/5 La chanson des écrivains «Cette chanson, elle ne l a pas comprise. Elle l a vue» Desauteursévoquentlesairsqui accompagnentleurtravaild écriture.souslaforme d unefiction,véroniqueolmisalue«l Aiglenoir»deBarbara Lapremièrefoisqu ellea entendu la chanson, elle ne l a pas comprise. Elle l a vue. Elle était dans le parking de la cité, là où son père garait la caravane, et elle a vu l aigle noir, en même temps que la voix de Barbara s échappait, elle ne savait d où. Peut-être d un pickup par une fenêtre ouverte, peutêtre d une radio dans une voiture, une cassette enregistrée. Çaa décollétrèsvite, l aile del aigleétait presque détachée de son corps, comme s iln yavait que ça d important : cet élan, très haut, au-dessus du toit de la caravane, du toit des immeubles. Elle avait 13 ans et savait que les chansons étaient là pour deux choses : raconter une histoire ou faire danser. On ne pouvait pas danser Née à Nice en 1962, Véronique Olmi a publié neuf romans : trois aux éditions Actes Sud (Bord de mer, Numéro six, Un si bel avenir), un chez Stock (La Petite Marchande d allumettes) et cinq chez Grasset (dernier paru: Cet été-là). Dramaturge (Chaos debout, Point à la ligne, à l Arche ; Mathilde, chez Actes Sud ), elle est également comédienne et metteur en scène. Barbara ( ), née Monique Serf, a commencé par chanter le répertoire des autres dans des cabarets, avant de s imposer comme auteur, compositrice et interprète. De l album Dis, quand reviendras-tu? (LP CBS, 1963) à Il me revient (Mercury, 1996), ses chansons espiègles ou tragiques lui ont valu la fidélité du public et une influence essentielle sur les jeunes générations d artistes. sur L Aigle noir, pensait-elle, et elle n arrivait pas à suivre l histoire. Ce qu elle suivait, c était la voix, semblableauvoldel oiseau : pure,fragile, et que rien pourtant n aurait pu détourner. Ça partait, ça traçait une ligne dans le ciel, plus nette qu un sillon d avion, quelque chose comme un trait d encre au pinceau. Plus tard, elle a su qu on pouvait danser sur cette chanson. Barbara dansait sur cette chanson. Au Châtelet, à Pantin, au Zénith, elle a vu la longue dame brune s avancer vers le public, précise et mouvante, d une présence sensuelle presque irréelle, détachée et vitale, commentcela était-ilpossible?etre prête au sacrifice, et envolée déjà? Ailleurs, déjà? Barbara était l aigle noir. Elle vous plantait dans le cœur une poésie tranchante, et puis disparaissait dans la lumière après vous avoir aimé à la folie. Et c était fini. C est plus tard, aussi, qu elle a entendu les commentateurs, ceux quiveulent toujourstout comprendre: L Aigle noir, pour certains, parlait d inceste, pour d autres d amour, la chanson avait été écrite contre son père, elle était dédiée à sa nièce, personne n était d accord, les spécialistes de Barbara et les psychanalystes débattaient, L Aigle finissait en pièces.c était les mêmes, pensait-elle, qui mesuraient la poésie en décasyllabes et autres hémistiches, et mettaient Un beau jour, ou peut-être une nuit Près d un lac, je m étaisendormie Quand soudain semblant crever le ciel Et venant de nulle part, surgit un aigle noir. Lentement, les ailes déployées Lentement, je le vis tournoyer» les rêves à plat, avec des névroses répertoriées dessus. Ces gens-là avaient sûrement le sommeil lourd et la digestion tisanière. Elle, elle revoyait toujours cette aile noire au-dessus du toit de la caravane. Et son père, à côté d elle, qui était une grande personne, quelqu un dont elle n aurait jamais l âge, les responsabilités, les soucis et les principes. Aujourd hui elle a dépassé cet âge sans même s en apercevoir. Et Barbara est enterrée au cimetière de Bagneux, dans les Hauts-de-Seine. Son père a dit qu il avait «pris un coup de vieux», le jour où il a vendu la caravane. C était comme uneportequi se refermait.surquelqu un qu il ne serait plus. Celui qui emmène ses enfants en vacances, qui peut leur offrir ça, leur faire découvrir comme c est beau la France, partout, en toute saison. Ils partaient en camping à la montagne, à la ferme, loin de la foule et des barbecues entre voisins. Son père réfléchissait longtemps, à l emplacement, la vue, le calme ; eux, pourtant, faisaient beaucoup de bruit, tous les enfants enfin en liberté, loin des appartements trop petits et des lits gigognes. On ne voit plus beaucoup de caravanes, sur les routes. Les camping-cars s entassent sur les aires d autoroute, les parkings au bord de la mer. On parle parfois de «rassemblements». Elle a vu l innommable : ces touristes sur leurs pliants, la radio à fond, et le nez dans le moteur. Ensemble. Collés. Parqués. Sans qu on le leur ait imposé. Elle revoit son père offrir un petit rosé à sa mère après qu ils aient trouvé «le meilleur emplacement», comme ils disaient toujours. «On est les rois!» Et alors ils regardaient comment le soleil peignait le ciel en se couchant, et ils levaientleurs verresen silence, respectueux decette beauté à laquelle ils avaient droit, eux aussi. Le pays d autrefois L aigle noir surgissait «de nulle part», disait la chanson, et sûrement ce qui avait terrassé la fillette, ce jour où elle l avait entendue pour la première fois, c est d apprendre que «nulle part» existait. Il était même possible d y aller. Il suffisaitquel on viennevous chercher lorsque vous êtes sans volonté aucune, presque sans force et sans protection. Comme un blessé face au ciel. Car cet oiseau hors du temps, qui plane entre hier et demain, est libre. Sans interprétation possible. Simplement il passe, et il s accorde aux croyances de ceux qui le guettent, qui ont ce besoin furieux de lever la tête, au-dessus des toits et des parkings. Leur regard découvre alors un ciel déchiré, la possibilité d une autre vie. Depuis son premier surgissement, l aigle noir avait suivi la gamine de 13 ans, même quand la chansonétait oubliée. Parce qu elle ne la comprenait pas, elle l avait gardée contre elle, à son insu, comme on garde un secret. Quelque chosequi ne s explique pas, dont le mystère irradie et vient vibrer, et alors on ne peut rien faire d autre, qu accepter. De ne pas savoir. Mais de croire. A ce que dit une voix, la note qu elle donne, et l harmonie qu elle poursuit. Ne pas comprendre aide à croire à l impossible. Faut-il chercher autre chose?p Véronique Olmi Illustration : Julien Pacaud 3/5 Les enfants de la philosophie Le soleil et le cerf-volant de Jean-Jacques Rousseau Dans l histoire de la pensée, les enfants sont rares. Quelques silhouettes, pourtant, dans les marges, éclairent indirectement des moments-clés Par Roger-Pol Droit ÉCRIVAINS publient de nouveaux auteurs Pour vos envois de manuscrits : Service ML - 11 cours Vitton Lyon Cedex 06 Tél: Tout ce qu on voit, c est l ombre du cerf-volant. Ce qu il faut dire, c est où il se trouve. Sans regarder en l air, évidemment. Car il s agit de déduire. Et voilà que la réponse fuse, et le petit garçon crie presque : «Surle grand chemin!» En effet, ce chemin passe exactement entre le soleil et ceux qui observent l ombre de l objet volant. L enfant a donc correctement déduit la solution à partir des places respectives de cette ombre, du soleil et des observateurs. Chez les adultes, on exulte Voilà une admirable «netteté judiciaire enfantine», selon les termes de Jean-Jacques Rousseau ( ). A ses yeux, pareil pouvoir de discernement importe cent fois plus qu un fatras de vaines connaissances, un amoncellement de contraintes. A condition d être capable de le reconnaître, car «il faut avoir beaucoup de jugement soi-même pour apprécier celui d un enfant». Rompant avec des siècles d indifférence, de mépris, de défiance et d autoritarisme, l Emile, ou De l éducation, le traité rédigé par Rousseau, marque indiscutablement la naissance de l enfant dans la pensée moderne. Bossuet, Jean-Jacques Rousseau, par Pierre-Michel Alix, en 1791, d après un tableau de Jean-François Garneray. UA/RUE DES ARCHIVES au siècle précédent, écrivait encore : «L enfance est la vie d une bête.» Rousseau, au contraire, ne cesse d insister sur le caractère décisif du développement propre de l enfant. Emile a donc un prénom, des goûts, des émotions, des moments de rireet de pleurs, des excitations et des impatiences. C est un enfant de fiction, mais qui a tout d un vrai. Car le génie de Rousseau est justement de «prendre le contrepied de l usage», en critiquant le mauvais idéal du singe savant, de l automate faussement raisonnable, en laissant, somme toute, l enfant faire l enfant. «La nature veut queles enfants soient enfants avant que d être hommes. Si nous voulons pervertir cet ordre, nous produirons des fruits précoces, qui n auront ni maturité ni saveur, et ne tarderont pas à se corrompre ; nous aurons de jeunes docteurs et Emile, ou De l éducation de Jean-Jacques Rousseau Flammarion, «Garnier Flammarion», 1999, 628 p., 8. de vieux enfants. L enfance a des manières de voir, de penser, desentir, qui lui sont propres; rien n est moins censé que d y vouloir substituer les nôtres.» Cela dit, il resterait à comprendre comment cette affaire de cerfvolant s insère dans le dispositif d une éducation qui se veut à ce point respectueuse de la nature propre des esprits puérils. Si l enfant a son monde, ses chemins de pensée, si même, comme le dit Rousseau, «chaque esprit a sa forme propre», la déduction juste devient une question. Certes, l enfant a trouvé seul. Il a fait preuve d une intelligence active. Et Rousseau le dit joliment : «Vivre, ce n est pas respirer, c est agir.» Pourtant, ce raisonnement efficace, impeccable et cohérent n a rien de très enfantin. Il est même platement normal, bêtement adulte, trivialement rationnel. Comme quoi, même en dénonçant le dressage ridicule des petits, même en plaidant pour leur développement naturel et leur libre croissance, on n échappe pas à la logique. Heureusement. En fait, il faut supposer la nature rationnelle, sinon on est perdu, et le cerfvolant aussi.p Vous écrivez? Les EditionsAmalthée recherchent de nouveaux auteurs Envoyer vos manuscrits : Editions Amalthée 2 rue Crucy Nantes cedex 1 Tél

22 22 & Vous Les jolies colonies de révisions Cet été, pour certains enfants, ce sera randonnée l après-midi, mais cours le matin Education Pas sûr que tous les enfants continuent à entonner le refraindepierre Perret«Merci papa, merci maman!» en rentrant de colonies, cet été. Car, pour quelquesmilliers d adolescents, la «colo» va davantage rimer avec révisions qu avec vacances. Ainsi de Timothée (8 ans), Noé (10 ans), Luc (16 ans) et Tom (17 ans), les quatre fils de Pascale Spédale qui habitent à Toulon (Var) et s apprêtent à partir deux semaines à Abondance, en Haute- Savoie, avec Révisions vacances. C est Luc qui a ouvert la voie à ses frères. «Il est revenu transformé. L année suivante, son frère a voulu y aller. Ils apprennent à s organiser, et surtout ils y vont par plaisir», assure M me Spédale, qui n a pas hésité à débourser, cette année, euros pour envoyer toute la fratrie. Au programme : 3heuresde coursle matin et 2heures en fin d après-midi. Entre les deux, rafting, VTT ou randonnée. Luc a pris français, physique et espagnol ; Tom, qui rentre en terminales, a décidé de se concentrer sur les mathématiques et la physique. Sur la période de juillet-août, 900 enfants de 7 à 17 ans devraient passer par le centre d Abondance. Organisme privé créé en 2005, Révisions vacances propose aussi des séjours à Dinan (Côtes-d Armor), Gouville-sur-Mer (Manche) et Montalivet (Gironde). Au total, environ élèves devraient y séjourner. Révisions vacances n est pas le seul sur ce marché des cours de vacances. Créé en 1987, Vacances éducatives se présente comme le pionnier. A chaque congé scolaire, il propose des colonies thématiques : «équitation et révisions», «tennis et révisions», «surf et révisions» ou encore, l hiver, «snowboard et révisions». Compter 945 euros les deux semaines en août à Châtel (Haute-Savoie) et euros pour trois semaines à Ploubazlanec (Côtes-d Armor). Les nombreux spécialistes du soutien scolaire à domicile se sont également lancés dans les séjours vacances. C est le cas des Cours Legendre qui proposent des «classes vertes intensives». Complétude, lenumérodeuxdu soutienscolaire à domicile, et Anacours lui ont emboîté le pas. Acadomia, mastodonte du secteur, vient de s associer à Belambra, leader des clubs de vacances en France, pour proposer, cet été, «Belambra Campus». Le concept : les enfants qui partent en vacances dans certains clubs du groupe peuvent suivre deux heures de cours le matin, pendantcinq jours. Pour cette première année, seuls trois sites proposent l offre Campus : Hyères (Var), Anglet-Biarritz (Pyrénées- Atlantiques) et Saint-Jean-de- Monts (Vendée). Il faut compter de 139 euros pour le soutien de niveau primaire à 179euros pour le lycée, en plus du prix du séjour. Massif du Chablais, dans le val d Abondance. VACANCES ÉDUCATIVES Au cœur des villes prospèrent les «jardins naturels» Le jardin à la française auraitil vécu? Les parcs urbains d aujourd hui ne ressemblent plus à ceux d antan. Les massifs floraux bien délimités, les pelouses soigneusement tondues et les allées de graviers ont cédé la place à des «jardins naturels», hautes herbes et mares entourées de roseaux. Dans certains lieux, l homme n intervient plus du tout, laissant à la seule nature le pouvoir de modeler le paysage. «Ces espaces se multiplient d autant plus qu ils ont le mérite de ne pas coûter cher», observe le jardinier Gilles Clément, auteur de plusieurs ouvrages sur la botanique. Les «délaissés», ces bandeaux de pelouse bordant les infrastructures routières et ferroviaires, s y prêtent particulièrement. Dans le Nord, le parc Matisse, à proximité de la gare de Lille- Europe, fournit un exemple de ce «tiers-paysage», selon l expression de M.Clément. Sur un socle situé à 7 mètres de hauteur pousse une forêt inaccessible au public. Seuls des scientifiques sont autorisés à observer, de temps à autre, l évolution de la nature. Lorsque le jardinier intervient encore, il se contente d accompagner la nature, privilégiant les essences locales, témoignant une attention soutenue aux insectes et bannissant, cela va sans dire, les traitements chimiques. A Cherbourg, le «Vallon sauvage», situé dans un quartier populaire, obéit à cette gestion depuis presque trente ans. «Les allées ne sont pas désherbées, et lorsqu un arbre tombe, on le laisse sur place de façon à procurer un refuge aux oiseaux cavernicoles», explique Dominique Poirier, directeur du service des espaces verts à la mairie. Orties au soleil La même logique s applique au jardin Saint-Vincent, un petit espace de m² situé en haut de la butte Montmartre, à Paris. Les plantes qui prospèrent naturellement, orties au soleil, lierre à l ombre, ne sont arrosées que par la pluie. «La fluctuation des Des ballons plein les yeux «99 Luftballons», clamait la chanteuse allemande Nena, au début des années Mercredi 27juillet, M e Christophe Dzelebdzic, huissier de justice à Briey, en Meurthe-et-Moselle, en a compté exactement 343 dans le ciel lorrain. Un record. Au petit matin, les montgolfières, alignées sur trois rangées, se sont envolées depuis l aérodrome de Chambley, où se déroule, jusqu au dimanche 31juillet, le Lorraine Mondial Air Ballons (LMAB), le plus grand rassemblement mondial d aérostation. Le précédent «record du monde de vol de montgolfières en ligne» (329 ballons) avait été établi lors de l édition 2009 du LMAB. Organisé chaque année impaire depuis 1989, ce rassemblement est à la fois une compétition qui met aux prises des pilotes venus de plus de soixante pays, et un spectacle ouvert au public. Outre les montgolfières, de nombreuses disciplines aéronautiques sont à découvrir: ULM, planeurs, voiles souples, kites, parapentes Autant d occasions de s essayer à un baptême de l air. p Stéphane Mandard (PHOTOS : FRED MARVAUX / REA ; GISSELBRECHT/ANDIA.FR) Jusqu au 31juillet. Aérodrome Chambley-Planet Air Lorraine (Meurthe-et-Moselle). Entrée gratuite. Pilatre-de-rozier.com Aucune législation A l instar de Révisions vacances, tous ces organismes privés assurent faire appel à «des professionnels de l éducation et de l animation» pour s occuper des enfants. Mais comment en être certain, ils ne sont pas reconnus officiellement par l éducation nationale et il n existe aucune législation pour s assurer de la qualité des enseignements proposés? Trinidad Gonzalvez, le créateur de Vacances éducatives, regrette le «no man s land juridique» qui entoure son activité. Du côté des Cours Legendre, on se targue de bénéficier d une certification garantissant la qualité de l enseignement : le label Qualicert. Il s agit d une certification de services à la personne décernée par SGS-ICS, spécialisé dans l inspection, l analyse et la certification. Elle garantit un recrutement au niveau bac + 3 minimum pour le soutien scolaire en collège et lycée, ou bac + 2 pour le primaire. «Nous demandons une vérification de tous les diplômes, et nous faisons vérifier le casier judiciaire des personnes recrutées», précise Frédéric Duvignaud, responsable projet chez SGS-ICS. Acadomia, Anacours et Complétude revendiquent aussi ce label, et Révisions vacances assure recruter ses professeursà minimum bac +3 et exiger le BAFA pour ses animateurs. Mais qui sont ces parents prêts à débourser plusieurs centaines d euros pour faire réviser leurs enfants pendant les vacances? «Nos élèves viennent souvent d établissements scolaires privés et élitistes. Leurs parents nous sollicitent pour qu ils restent à niveau, témoigne M. Gonzalvez. Il y a vingt ans, on avait énormément de jeunes en grande difficulté scolaire. Aujourd hui, ils sont déjà bons!» Le pédagogue et spécialiste en sciences de l éducation, Philippe Meirieu, jugesévèrement ces colonies de révisions : «Le temps des vacances devrait plutôt servir à pratiquer des activités qui développent l intelligence, plutôt que d emmagasinerle programmescolaire. J enverrais plutôt un jeune dans un camp de vacances où il pourrait développer sa curiosité et son sens de l organisation.» p Boris Massaini précipitations fait partie des aléas», commente Nicolas Robin, éco-éducateur à la Mairie de Paris. Au jardin naturel de La Réunion, proche du Père-Lachaise, on croise des promeneurs, jumelles autour du cou, façon explorateur. D autres y replantent en catimini de jeunes arbres qui séjournaient sur leur balcon et que les jardiniers arracheront ensuite, «même si cela témoigne d une bonne intention», sourit M.Robin. Tous ces espaces sont «une source d inspiration pour les adeptes des jardins partagés», indique Fabienne Giboudeaux, adjointe (EELV) au maire de Paris, chargée des espaces verts. p Olivier Razemon Roue libre Jean-Michel Normand La nouvelle «Nouvelle Coccinelle» Cette deuxième génération s émancipe des proportions du mythe fondateur et opte pour un design rétro. DR Les pionniers ne sont pas toujours récompensés de leur hardiesse. La New Beetle, qui, en 1998, avait osé inaugurer le design rétro, n a connu qu un succès éphémère, loin de l engouement suscité par les nouvelles Mini et Fiat 500. Après avoir envisagé de ne pas renouveler l expérience, Volkswagen s est finalement résolu à réincarner de nouveau l historique Coccinelle, produite à 21,5millions d unités entre1938 et Contrairement à la vision postmoderne que proposait la première New Beetle, cette deuxième génération toujours produite au Mexique s émancipe des proportions du mythe fondateur et opte pour un design ouvertement rétro. Le parebrise se redresse, les surfaces vitrées se réduisent, la ligne de toit devient horizontale, le capot s allonge et les ailes sont beaucoup moins rebondies. Malgré l inflation des cotes (plus 15 cm en longueur et 8,4 cm en largeur), la silhouette gagne en fluidité. Sous certains angles, on croirait presque discerner l épure d un coupé 356, né comme la Coccinelle sous le crayon de Ferdinand Porsche. Revue et corrigée, la nouvelle «voiture du peuple» rompt avec les défauts rédhibitoires qui ont nui à la carrière de sa devancière. Les passagers arrière n ont plus à rentrer la tête dans les épaules et le coffre offre un volume correct (310litres). L habitacle est plus rationnel mais souffre d une qualité de présentation très médiocre, avec des revêtements plastique «en dur», en net retrait par rapport aux autres modèles de la marque. Alors qu une Mini ou une Fiat500 accueillent les occupants dans un décor chaleureux, la mise en scène se limite ici à un cadran de vitesse à peine agrandi, un panneau laqué sur la planche de bord et deux vide-poches à l ancienne. Tristounet. Au moins, la New Beetle qui sera commercialisée en novembre à partir d environ euros estelle enfin devenue agréable à conduire. Son centre de gravité ayant été abaissé, elle est bien posée sur la route et ne dodeline plus dans les virages. Le choix des motorisations a été élargi (de 105 à 200 ch) et, comme il se doit désormais, la voiture peut faire l objet d une personnalisation poussée, Le recentrage vise à «viriliser» un modèle acheté en majorité par des femmes qu il s agisse des teintes ou des équipements. A l arrière, on pourra en option choisir de faire figurer le surnom historique (Käfer, Beetle, Coccinelle, Maggiolino, etc.) correspondant au pays du propriétaire. Le recentrage de la New Beetle vise à «viriliser» un modèle jusqu alors acheté très majoritairement par des femmes (70 %, en France). Egalement confrontés à un tel déséquilibre, les best-sellers néorétro s efforcent d attirer la clientèle masculine en montrant les muscles. Sur la nouvelle héritière de la Coccinelle, la présence, sur certaines versions, d un becquet arrière dont on pourrait pourtant se passer, doit y contribuer Enfin, ses concepteurs espèrent aussi que ce modèle propre à attendrir le baby-boomer apportera un peu de glamour à Volkswagen, marque dont les voitures ne se sont jamais aussi bien vendues mais qui ne parvient pas à se départir d une image très froide. p

23 Disparitions Carnet 23 Musicien Mel Culbertson Reconnu comme un des plus grands tubistes à l échelle internationale, Mel Culbertson, en qui Herbert von Karajan voyait «un maître absolu jouant du tuba à la manière d un grand flûtiste», est mort à l âge de 65 ans, samedi 23 juillet à Bordeaux, emporté par 9 avril 1946 Naissance à Wheeling (Virginie, Etats-Unis) 1968 Premier récital pour tuba solo au Carnegie Hall 1988 Dirige la classe de tuba au Conservatoire national supérieure de musique de Lyon (CNSM) 1992 Création d une nouvelle gamme d instruments avec le Culbertson-Apollo 23 juillet 2011 Mort à Bordeaux Archevêque cubain Pedro Meurice Archevêque émérite de Santiago de Cuba, Pedro Meurice Estiu est mort à Miami (Etats-Unis), à 79ans. Il s était signalé par son courage spirituel et civique lors de la visite historique du pape Jean PaulII, en janvier1998. Devant Raul Castro, à l époque ministre de la défense, et d autres dirigeants du régime cubain, il avait prononcé une homélie remarquée, où il évoquait «un peuple noble et souffrant». «Notre peuple est respectueux de l autorité et apprécie l ordre, mais il doit apprendre à démystifier les faux messianismes, avait-il affirmé. Ce peuple a lutté pendant des siècles pour la justice sociale et il se trouve maintenant à la fin d une étape, cherchant encore une fois à surmonter les inégalités et le manque de participation.» Dans la partie la plus citée de son PHILIPPE LE JEUNE un cancer foudroyant. Américain d origine cherokee, né en Virginie le 9 avril 1946, le «maestro», ainsi que l appelaient ses élèves, enseignait au Conservatoire national supérieur de musique de Lyon (CNSM) depuis 1987, après avoir été supersoliste au Residentie Orkest de LaHaye, au philarmonique de Radio France puis à l Orchestre national de Bordeaux. Musicien classique, il était aussi un passionné de jazz, se produisant en France avec Michel Portal, le pianiste Andy Emler ou encore le Pandemonium Jazz Ensemble. Ce Français d adoption, devenu, par sa personnalité hors du commun, une véritable légende danslemonde descuivres, dispensait depuis une trentaine d années des master class dans le monde entier, qui étaient autant de leçons d humanité. Il revient surtoutà MelCulbertsond avoir révolutionné le jeu du tuba en redonnant toutes ses lettres de noblesses à un instrument qu il servait, selon la formule du compositeur Renée Koering, avec «une virtuosité démoniaque» doublée d un son d une beauté et d une puissance stupéfiantes. D un tempérament redoutable, ne reculant devant aucun défi, Mel Culbertson multipliait ainsi les récitals pour tuba seul, le plus souvent accompagné au piano par sa femme Susan, interprétant des pièces transcrites de Paganini, Bach, Bartok, Brahms, Rachmaninov ou Tchaïkovski. Sans compter les œuvres spécialement écrites pour lui par une cinquantaine de compositeurs, dont Betsy Jolas, Renaud Gagneux (un concerto pour tuba et orchestre) ou François Jeanneau («Tubalogie»). A 22 ans, Mel Culbertson fut d ailleurs le deuxième tubiste, après son maître Roger Bobo qui déplore aujourd hui «la disparition d un géant» à jouer en tuba solo sur la prestigieuse scène du Carnegie Hall, après des études à la Julliard School de New York et à l université de Virginie. Pédagogue hors pair, auteur d une méthode d enseignement bientôt publiée à titre posthume par son fils David, toujours entouré d une cohorte d élèves sur lesquels il exerçait un extraordinaire pouvoir de fascination, Mel Culbertson créa, en 1980, les premiers concours internationaux de tuba. A la même époque, il commença à concevoir une nouvelle génération d instruments, fabriqués en partenariat avec la firme allemandeb& S, dont lesplus célèbres sont le Culbertson-Apollo (commercialisé en 1992) et le Culbertson-Neptune (1994). C est l ensemble du monde de la musique, en particulier le monde des cuivres, qui se trouve endeuillé par cette sortie de scène aussi brutale qu inattendue, qui aura suivi de très près sa mise à la retraite forcée du CNSM de Lyon pour avoir atteint, en avril, l âge fatidique de 65 ans. p Arnaud Boukhitine et Alexandra Lavastine homélie, Mgr Meurice parlait des «Cubains qui ont confondu la patrie avec un parti, la nation avec le processus historique que nous avons vécu ces dernières décennies, et la culture avec une idéologie», une référence transparente aux principaux travers du castrisme. Pedro Meurice Estiu était né le 23 février 1932 à San Luis, à l est de Cuba. Il avait fait ses études aux séminaires d El Cobre et de LaHavane, avant de poursuivre sa formation en République dominicaine et à Rome. En 1986, il avait joué un rôle essentiel dans la Rencontre nationale ecclésiale cubaine (ENEC), qui a représenté un tournant pour les catholiques de Cuba. En 1993, il avait été un des auteurs de la lettre pastorale «L amour espère tout», souscrite par les évêques cubains et critiquée par les médias officiels. Il avait laissé l archevêché de Santiago à la limite d âge, en p Paulo A. Paranagua AU CARNET DU «MONDE» Naissance Christiane et Régis ALLEMAND, Catherine et Jean-Claude DOSDAT, partagent avec Béatrice, Laurent et Juliette la joie d annoncer la naissance de Mia, le jeudi 21 juillet Anniversaire de naissance Le Grand Treillard. Dijon. Paris. Aujourd hui, «Le Grand de ce Monde», Blaise e(s)t nos quarante Bonheurs! De Tillenay à Bouguenais. Bon anniversaire, Lo! Pierre Barboza, son fils, Corinne Welger-Barboza, sa belle-fille, Lise Barboza, sa sœur Et leur famille, Décès s associent dans le souvenir de Michel BARBOZA, né en 1922, ancien résistant des maquis du Vercors, décédé le 5 juillet Jeanne-Monique Carrière, sa fille, Gilles et Gaëlle, Élise, ses petits-enfants, Louis et Rose, ses arrière-petits-enfants Et toute la famille de Fonsorbes, Seysses, Toulouse (Haute-Garonne) et Lagrave (Tarn), ont la tristesse de faire part du décès de Geneviève BERNARD, survenu le 18 juillet 2011, à Paris. Elle a été enterrée le 23 juillet, auprès de ses parents, à Lagrave, berceau de la famille de sa mère. 5, rue de Bérite, Paris. La présidente de l université Paris-Ouest Nanterre-La Défense, L UFR Sciences sociales et Administration, Le département d histoire, ont la tristesse de faire part du décès de Pierre CARLIER, professeur d histoire grecque, survenu le 25 juillet La communauté universitaire de Nanterre perd un grand chercheur et un enseignant passionnant. Stella Soulioti et Yannoulla Cacoyanni Wakefield, ses sœurs, Alexia Soulioti et Amanda Cacoyanni ses nièces et son neveu, Panayotis Cacoyannis Ainsi que tous ses collaborateurs, ont la douleur d annoncer la mort de Michael CACOYANNIS, cinéaste, commandeur dans l ordre des Arts et des Lettres. La cérémonie des funérailles nationales a eu lieu le jeudi 28 juillet 2011, à Athènes, en l église Saint-Denis L Aréopage, suivie de l inhumation à la Fondation «Michael Cacoyannis». (Le Monde du 27 juillet.) Le Mas-d Artige (Creuse). Saint-Raphaël (Var). M me Claude Ceron, née Roche, son épouse, Ses enfants, Ses arrière-petits-enfants, ont la tristesse de faire part du décès de M. Claude CERON, chevalier de la Légion d honneur, chevalier dans l ordre national du Mérite, survenu le 26 juillet 2011, dans sa quatre-vingt-huitième année. Une bénédiction aura lieu le samedi 30 juillet, à 16 h 30, en l église du Masd Artige (Creuse), suivie de l inhumation au cimetière du Mas-d Artige. 42, avenue Jean-Jaurès, Saint-Raphaël. Le Mas-d Artige, La Courtine. Le président Et l ensemble des personnels de l IRD, ont appris avec tristesse le décès de Georges CONDOMINAS, à l âge de quatre-vingt-dix ans. Ethnologue internationalement reconnu pour ses travaux en Asie du Sud-Est, il a été chercheur à l Orstom (aujourd hui IRD), entre 1947 et Ils s associent à la peine de sa famille, de ses proches et de ses collègues. (Le Monde du 25 juillet.) Lyon. Perrex. Saint-Jorioz. M me Françoise Decitre, son épouse, Guillaume et Marie Decitre et leurs enfants, Antoine et Isabelle Decitre et leurs enfants, Elisabeth et Sebastian Ling et leurs enfants, Marguerite-Marie Decitre, Jean et Michèle Decitre, Les enfants de Paul Decitre, M me Paule Engénieux, M me Hélène Blanc, M. et M me André Blanc, M. et M me Jean-François Lestra, M. et M me Jean-Paul Blanc, ont la douleur de faire part du rappel à Dieu de M. Pierre DECITRE, ingénieur ICPI, libraire, chevalier de la Légion d honneur, survenu à l âge de soixante-neuf ans. La messe sera célébrée le vendredi 29 juillet 2011, à 14 heures, en l église de la Rédemption, Lyon 6 e. Condoléances sur registre. M me Jean-Pierre Derel, Ses enfants, Ses petits-enfants, Ses arrière-petits-enfants, ont la douleur de faire part du décès de M. Jean-Pierre DEREL, survenu le 21 juillet Selon sa volonté, la cérémonie religieuse et l inhumation ont eu lieu dans l intimité familiale, à Nesles-la Vallée, le 25 juillet Le docteur Henriette Granier Rime- Bruneau, sa mère, Vincent et Martin Granier, ses fils, Camille Granier, sa petite-fille, ont la douleur de faire part du décès de M e Jean-Paul GRANIER, avocat au barreau de Versailles, ancien maître de conférences à l université de Nanterre-Paris X, docteur d Etat en droit, survenu le 23 juillet 2011, à l âge de soixante et un ans. L inhumation aura lieu le samedi 30 juillet 2011, à 11 heures, au cimetière de Badefols-sur-Dordogne. Cet avis tient lieu de faire-part. Anne et Jean Madec, ses parents, Vincent Madec, son frère, ont l immense douleur d annoncer le décès de Marie Anne MADEC, survenu le 24 juillet 2011, dans sa trente-sixième année. Les obsèques auront lieu le samedi 30 juillet à 11 heures, en l église d Hanvec (Finistère). Une cérémonie sera célébrée à Paris, en octobre. Cet avis tient lieu de faire-part. 9 bis, rue Saint Amand, Paris. 14, Le Seillou, Rosnoën. Germaine Marty, son épouse, Anne-Marie, Colette, Laurent et Brigitte, Alain et Isabel, ses enfants, Éric et Ling Yun, ses petits-enfants, Sylvie Morin, sa sœur, ont la douleur de faire part du décès de Jacques MARTY, (X 37), survenu le 24 juillet Les obsèques auront lieu dans l intimité familiale sur l île de Noirmoutier, le jeudi 28 juillet. 48, rue de la lande Saint-Joseph, Noirmoutier-en-l île. Le Vert Bois, Ville-d Avray. Pierre-Marc PAGENAULT, ne lira plus le Monde, il repose désormais au cimetière de Leignéles-Bois (Vienne). croy@neuf.fr Tourtour. M. Ronald Searle, son époux, M me Marion Koenig, sa sœur, ont la douleur de faire part du décès de M me Monica Ilse KOENIG-SEARLE. Les obsèques ont eu lieu le mercredi 27 juillet 2011, au crématorium de Vidauban, dans la plus stricte intimité familiale. Cet avis tient lieu de faire-part et de remerciements. Victor et Maxime, ses enfants et leur mère, Emmanuelle, Martine et Bernard, ses parents, Mathieu, son frère, Ses oncles, tantes, Ses cousins et cousines, ont la douleur de faire part du décès accidentel de Julien PRADINAUD, survenu à Calvi, dans sa quarante et unième année. La cérémonie religieuse aura lieu le lundi 1 er août 2011, à 14 h 30, en l église Saint-Irénée, Lyon 5 e. Cet avis tient lieu de faire-part. 41, avenue du Général Sarrail, Paris. Remerciements A tous les amis et collègues qui ont manifestés tant de sympathie par des lettres ou par leur présence dans l église Saint-Pierre d Avon (Seine-et-Marne) le 23 mai 2011, lors des obsèques de Charles ASTRUC, conservateur honoraire au département des Manuscrits de la BNF et poète, chevalier dans l ordre national du Mérite, commandeur dans l ordre des Palmes académiques. Gilberte Astruc-Morize, son épouse, au nom de toute sa famille, souhaite pouvoir répondre personnellement, comme elle l a fait récemment pour bien des amis et collègues de sa sœur Huguette MORIZE, rappelée à Dieu, le 6 mars Anniversaires de décès Le 3 août 2010, nous quittait. Mathieu Une tendre pensée pour lui qui nous manque tellement. On se réunira pour une prière le 3 août 2011, à 9 heures, au cimetière parisien de Bagneux. Famille Berenholc/Kolber Et tous ses amis. Anniversaire Jocelyne FISCHER aurait eu cinquante-quatre ans ce vendredi 29 juillet. En cet anniversaire, Pascal, Jérémie et Lætitia pensent à elle.

24 24 Météo & Jeux Ecrans < -10 Encore un peu D d instabilité 20 km/h Brest Températures à l aube Ile-de-France Nord-Est Sud-Ouest Sud-Est 20 km/h 25 km/h -10 à -5 Cherbourg Rennes Nantes Biarritz Caen Poitiers Limoges Bordeaux Toulouse -5à l après-midi Orléans Perpignan A 1015 Lille Clermont-Ferrand Montpellier 0à5 A Amiens Rouen Châlonsen-champagne PARIS Sainte Marthe Lever 06h17 Coeff. de marée 69/75 Coucher 21h34 Aujourd hui Samedi Un peu d'instabilité déclenchera quelques averses en seconde partie de journée sur le Cotentin et des Ardennes et du Centre aux Alpes Maritimes en passant par la façade est du pays. Les températures amorceront une légère hausse sur l'ensemble du pays. Nous retrouverons des valeurs estivales dans le Sud-ouest ainsi que sur les Pays de la Loire. Jours suivants Dimanche Lundi Mardi Nord-Ouest km/h à D Dijon km/h A 1010 D Metz Strasbourg Lyon Marseille Besançon Ajaccio Nice 1025 Chamonix Grenoble Lever 04h41 Coucher 20h à 15 En Europe A Reykjavik h TU Anticyclone Front chaud Occlusion En Europe Amsterdam Athènes Barcelone Belgrade Berlin Berne Bruxelles Bucarest Budapest Copenhague Dublin Edimbourg Helsinki Istanbul Kiev La Valette Lisbonne Ljubljana Londres Luxembourg Madrid Moscou Nicosie Oslo Prague Reykjavik 15à20 D A Lisbonne 1020 Dépression Front froid Thalweg 1025 Dublin 1020 D souventdégagé beautemps largementdégagé risqueorageux éclaircies aversesisolées averseslocales risqueorageux trèsnuageux aversessporadiques16 20 souventdégagé éclaircies aversesmodérées largementdégagé beautemps beautemps beautemps largementdégagé souventdégagé averseslocales largementdégagé averseslocales largementdégagé beautemps largementdégagé pluiemodérée à 25 Londres Madrid Séville Rabat Edimbourg A Alger 1015 Oslo Stockholm Copenhague Tunis Tripoli 1015 Riga Athènes 1010 Helsinki Minsk Amsterdam Berlin Varsovie Bruxelles Prague D 1010 Kiev Paris Munich Vienne Berne Budapest Odessa Milan Zagreb Belgrade D Bucarest Rome Sofia Barcelone Istanbul Riga Rome Sofia Stockholm Tallin Tirana Varsovie Vienne Vilnius Zagreb Dans le monde Alger Amman Bangkok Beyrouth Brasilia Buenos Aires Dakar Djakarta Dubai Hongkong Jérusalem Kinshasa Le Caire Mexico Montréal Nairobi 25 à 30 aversesmodérées beautemps risqueorageux éclaircies risqueorageux averseslocales averseslocales largementdégagé risqueorageux aversesmodérées beautemps beautemps averseslocales beautemps beautemps souventdégagé souventdégagé souventdégagé beautemps averseslocales beautemps largementdégagé largementdégagé risqueorageux risqueorageux trèsnuageux à 35 > 35 DON LA TEMPÊTE TROPICALE SE DIRIGE VERS LE TEXAS New Delhi New York Pékin Pretoria Rabat Rio de Janeiro Séoul Singapour Sydney Téhéran Tokyo Tunis Washington Wellington Outremer Cayenne Fort-de-Fr. Nouméa Papeete Pte-à-Pitre St-Denis 1010 Le Caire A St-Pétersbourg Moscou Ankara 1005 D Beyrouth Jérusalem averseslocales risqueorageux risqueorageux beautemps 5 12 beautemps largementdégagé largementdégagé averseslocales largementdégagé 8 18 beautemps risqueorageux beautemps souventdégagé souventdégagé averseslocales largementdégagé pluiemodérée souventdégagé risqueorageux largementdégagé Météorologue en direct au ,34 l appel + 0,34 la minute 7 jours/7 de 6h30-18h Les soirées télé Jeudi 28 juillet TF R.I.S. Police scientifique. Série. Trait pour trait. Chasse à l hommeu. Anonymat garantiu(saison4, 3, 5 et 4/16) Les Experts : Manhattan. Série. Le Repas des vautours. Tris sélectifs (saison5, 16 et 17/25, 95 min)u. FRANCE Carnet de voyage d «Envoyé spécial». Magazine. Au sommaire : Petites combines pour grandes vacances; Coup de chaud sur la clim La Boîte à musique de Jean-François Zygel. Musique et mots Journal, Météo (20min). FRANCE L Assassinat de Jesse James par le lâche Robert Fordpp Film Andrew Dominik. Avec Brad Pitt, Casey Affleck, Mary-Louise Parker (EU, 2007)U et 3.05 Soir Rollerballp Film Norman Jewison. Avec James Caan, John Houseman (Etats-Unis, 1975, 100 min)v. CANAL Flashpoint. Série. Variable d ajustement. Engrenage mortel (S3, 7 et 11/13, inédit) U. Avec Hugh Dillon Skins. Série (saison 4, 2/8)V Mon oncle Charlie. Série. Emasculés pour trois générations. Mmm, du poisson, miam (S7, 2 et 3/22, 40min). ARTE Le Grand Charles. Téléfilm. Bernard Stora. Avec Bernard Farcy, Danièle Lebrun [1 et 2/2] (Fr., 2005, audio.) Joshu Sasori, la mélodie de la rancunep Film Yasuharu Hasebe. Avec Meiko Kaji, Masaki Tamura, Yumi Kanei (Japon, 1973, v.o, 90min). M Mes stars et moi Film Laetitia Colombani. Avec Kad Merad, Catherine Deneuve, Emmanuelle Béart (2008) Star à tout prix. Documentaire Kidnapped. Série. Pris pour cibleu. La roue tourne V (saison1, 8 et 9/13, 95 min). Vendredi 29 juillet TF Les 30 Histoires spectaculaires. Le Meilleur. Divertissement Secret Story. Episode 4U. Télé-réalité présentée par Benjamin Castaldi L AfterU Confessions intimes (125 min). FRANCE Sherlock. Le Grand Jeu. Téléfilm. Paul McGuigan. Avec Benedict Cumberbatch [3/3] (GB, 2010) Comme si c était hier. Magazine Journal, Météo Carnet de voyage d «Envoyé spécial». Magazine (120 min). FRANCE Faut pas rêver. Safari en Zambie. Au sommaire: Pour l amour des chimpanzés; Les rois de la brousse; etc Soir La Brigade des feuilles. Pièce de théâtre d Eric Carrière. Au Théâtre Dejazet en Avec Eric Carrière (90min). CANAL Le Séminaire Film Charles Nemes. Avec Bruno Solo (2009)U Zack et Miri font un porno Film Kevin Smith. Avec Seth Rogen (2008)V Concert privé Indochine «Putain de stade». Documentaire (95 min). ARTE Il y a 50 ans, le mur de Berlin Le Gardien du rideau de fer. Téléfilm. Jan Ruzicka. Avec Benno Fürmann, Annika Kuhl, Lotte Flack, Max Hegewald (Allemagne, 2010) De briques et de sang. Les Secrets du mur de Berlin. Documentaire (2011) Les lapins font le Mur. Documentaire Court-circuit. Magazine (55 min). M NCIS. Série. Le Porteur de mort. La Bague au doigt (S6, 13 et 14/25/24) U. OttoU. Suspicion (saison4, 11 et 12/24). Avec Mark Harmon Sons of Anarchy. Série. Le Vent de la colère (saison 1, 13/13) V; Le Masque de la haine (S2, 1/13) W (115 min). Les jeux Mots croisés n I II III IV V VI VII VIII IX X Horizontalement I. Espère se faire ramasser au passage. II. De solides appuis qui ne sont pas toujours très fiables. Drame en jaune. III. Choquants, à coup sûr. Mesure chez les économistes. IV. Bien bas. Bien plein. Bon pour accord. V. Manque totalement d allure. Préposition. VI. Le titane. Mesure de sensibilité. Donne la direction. VII. Dans l ensemble. Maintient les ailes en place. VIII. Belle de nuit. Ivrogne venu de Pologne. IX. On compte sur lui pour marquer des points. Ecole ouverte à tous. X. Découpage au bloc. Circule chez les Ethiopiens. Solution du n Horizontalement I. Argumentaire. II. Poupon. Ilien. III. Ocrer. Ore. PC. IV. Sauriens. Léa. V. Tm. Iole. Ford. VI. Rats. Irriter. VII. Odieuse. Coré. VIII. Pô. Eteule. Au. IX. Hum. NS. Loir. X. Ereintements. Verticalement 1. Le choix de ceux qui ne veulent pas choisir. 2. Raffinement et politesse. 3. Met en réseau. Un royaume pour Napoléon. 4. Jamais mais avant. Fait des réductions à chaque passage. 5. Ne font jamais bon ménage. Net pas net. 6. Soutient la coque. Avalées sans problème. 7. Travailla au bloc. Au bout de l avenue. 8. Elle vous attire vers le bas. 9. Doit trouver un présidentiable. Patron. Pour régler facilement. 10. Reste bouche bée. 11. Associe les genres. Cité antique. 12. Assure la bonne circulation des liquides. Philippe Dupuis Verticalement 1. Apostrophe. 2. Rocamadour. 3. Guru. Ti. Me. 4. Upérisée. 5. Morio. Ut. 6. En. Elisent. 7. Onéreuse. 8. Tirs. 9. Ale. Ficelé. 10. II. Loto. On. 11. Repérerait. 12. Encadreurs. Sudoku n Résultats du tirage du mercredi 27 juillet. 4, 5, 6, 7, 11 ; numéro chance : 10. Rapports : 5 bons numéros et numéro chance : ,00 ; 5 bons numéros : ,30 ; 4 bons numéros : 256,00 ; 3 bons numéros : 4,30 ; 2 bons numéros : 3,30. Numéro chance : grilles à 2 remboursées. Joker : Les résultats du Loto sont publiés dans nos éditions datées dimanche-lundi, mardi, mercredi et vendredi. Tous les jours Mots croisés et sudoku. Rédaction : 80, boulevard Auguste-Blanqui,75707 Paris Cedex 13 Tél.: ; télex: F; télécopieur: Courrier des lecteurs : par télécopie: ; Par courrier électronique : courrier-des-lecteurs@lemonde.fr Médiateur : mediateur@lemonde.fr Abonnements: par téléphone : de France (0,34 TTC/min); de l étranger: (33) Sur Internet : Tarif 1 an: France métropolitaine : 394 Internet : site d information: finances : Emploi : Immobilier: http ://immo.lemonde.fr Documentation : http ://archives.lemonde.fr Collection : Le Monde sur CD-ROM : CEDROM-SNI Le Mondesur microfilms: Solution du n Difficile Complétez toute la grille avec des chiffres allant de 1 à9. Chaque chiffre ne doit être utilisé qu une seule fois par ligne, par colonne et par carré de neuf cases. Réalisé par Yan Georget ( Loto La sélection radio Jeudi 28 juillet FRANCE CULTURE Un été de lectures. «Les Soleils des indépendances», d Ahmadou Kourouma [4/5] Sur un tapis volant. Invité: Aziz Chouaki Continent musiques. La Musique arabo-andalouse. Invitée : Sapho et Journal Conférences de Michel Onfray. Le Freudisme hérétique Mythologies de poche de la radio. Avec Pierre Bellemare Sur les docks. Perdus sur Tromelin : histoire d une survie invraisemblable Figures libres. Semelles de vent [4/5]: Sur les traces des évadés du goulag. Invité : Sylvain Tesson Les Nuits. FRANCE MUSIQUE Grandes Figures. Magistral Maazel Feuilletons l été Le Magazine des festivals Rapido con brio. Révolte et héroïsme (premier volet): Un pour tous, tous pour un Le Concert en direct - Rencontres musicales de Haute-Provence : Festival de Forcalquier. Œuvres de Schubert, Berg, Schumann, Jarrell, Beethoven. Avec Christine Bush, Lisa Immer, Anke Dill Jazz été. Le Jazz made in Portugal. FRANCE INTER Témoins de passage Ça peut pas faire de mal. Invités: Patrick Bruel. Philip Roth [1/2] L Eté comme je suis. Invités: Patrice Martinet, Philippe Nicolle Le Téléphone sonne Toute toute première fois. Invité: Jean-Jacques Bonvin L Atelier de. Invité: Jean-Paul Kauffmann L Heure ultramarine Summertime. RADIO CLASSIQUE Passion Classique. Invité: Christian Jacq Vos soirées d été Radio Classique de nuit. Vendredi 29 juillet FRANCE CULTURE Un été de lectures. «Les Soleils des indépendances», d Ahmadou Kourouma [5/5] Sur un tapis volant. Invitée: Eglal Errea Continent musiques. La Musique arabo-andalouse. Avec Sapho et Journal Conférences de Michel Onfray. Le Freudisme hérétique Mythologies de poche de la radio. La Mythologie à France Culture Sur les docks. Oiseaux du ciel Figures libres. Semelles de vent [5/5]: Hommage à Bernard Giraudeau. Invités: Anne-Marie Métailié, Osvaldo Torres Les Nuits. FRANCE MUSIQUE Feuilletons l été Le Magazine des festivals. Depuis Les Arcs Rapido con brio. Les Dessous de la virtuose: Fatales Femmes Le Concert en direct. Festival Jazz à Vannes. «DAG Trio» avec Sophia Domancich, Jean-Jacques Avenel, Simon Goubert; «Ravi Coltrane Quartet» avec Ravi Coltrane, Luis Perdomo Couleurs d été. Extatique. FRANCE INTER Témoins de passage. Invité: Patrick Chauvet Ça peut pas faire de mal. Philip Roth [2/2]. Invité : Patrick Bruel L été comme je suis. Invitées: Anna Karina, Lisa Portelli Le Téléphone sonne Toute toute première fois. Invité: Sydney Valette L Atelier de. Invité : Alain Passard L Heure ultramarine. Polynésie, les Marquises : hommage à Lucien Kimitete. Invités: Dominique Agniel, Jean-Luc Blain Summertime. Concert du pianiste Laurent de Wilde enregistré au Festival Jazz à Vienne. Invité : Eric Legnini. RADIO CLASSIQUE Passion Classique. Invité: Jonas Kaufmann Vos soirées d été Radio Classique de nuit.

25 Vite, il faut rouler africain! Lettre d Afrique Jean-Philippe Rémy L Afrique s embouteille de grand cœur, ses villes sont étouffées par la circulation, mais quand, ô dieux de la route, des voitures africaines vont-elles encombrer ses artères? En Ethiopie, on tente de s en approcher avec une marque qui présente, un peu vite, ses modèles baptisés du nom de fleuves ou cours d eau éthiopiens comme des éléments de «fierté nationale». La marque concernée, Holland Car, est le fruit d un projet éthiopien, mené par Tadesse Tessema, qui avait commencé dans l import-export de véhicules avant de tenter l aventure de l assemblage sur un mode international. Derrière Holland Car, il y a un investisseur des Pays-Bas, et les modèles de voitures ont été conçus en Chine, d où viennent aussi les pièces. A ce stade, les chaînes d assemblage produisent six véhicules par jour, en attendant mieux, pas seulement en termes de cadences. La Holland Car est encore loin d être «made in Africa» sur toute la ligne de fabrication et de conception. Les usines d assemblage ne sont pas si rares sur le continent. Peugeot a longtemps sorti d increvables 504 de sept usines africaines, dont celle de Kaduna, au Nigeria, qui a produit jusqu à plusieurs dizaines de milliers d exemplaires par an dans les années En revanche, les tentatives pour créer des voitures de toutes pièces ont été rares. Juste avant que le vent du «printemps arabe» ne souffle en tempête en Libye, Mouammar Kadhafi avait lancé une voiture baptisée «Missile» ou «Fusée», dont l allure agressive n a pas dépassé le stade du prototype. Elle avait été mise au point par des concepteurs italiens. Hors Afrique du Sud, le seul véhicule L Afrique sort de ses trop rares usines moins de 1 % de la production manufacturière mondiale intégralement conçu et développé en Afrique le fut au Kenya. La Nyayo avait été exigée par l ex-président, Daniel Arap Moi, en Quatre ans après une tentative de coup d Etat ratée et l instauration d un régime répressif, cette voiture 100 % kényane s inscrivait dans un ensemble de créations destinées à appuyer le contenu idéologique du pouvoir présidentiel. Le concept Nyayo, traduit par «dans les pas de [moi]», encadrait de nombreux secteurs contrôlés par le régime, notamment à travers des sociétés paraétatiques qui mirent le pays en coupe réglée. Certaines de ces activités allaient cependant bénéficier du protectionnisme organisé sous le «parapluie nyayo». Pendant des années, le Kenya s est habitué à consommer, et a été à deux doigts de rouler local. Daniel Arap Moi, en demandant aux ingénieurs de l université de Nairobi de concevoir une voiture, aurait soufflé qu il pourrait s accommoder de la voir «laide et pas très rapide». Sous-entendant que l importance du projet ne résidait pas dans ses performances. Les ateliers de la Compagnie nationale de chemins de fer (moribonde depuis), mais aussi de l armée, furent mis à contribution pour fabriquer les pièces destinées à monter les prototypes très aboutis de la Nyayo, qui firent des pointes à plus de 120km/heure sur la route de Mombasa. La Nyayo n était effectivement pas très belle ni plus ni moins que certains modèles de voitures françaises dessinées dans les années (qui se souvient de la Renault 14?), mais ce ne sont pas ses lignes qui firent son malheur. De multiples détournements de fonds la condamnèrent à n être, au fil des années, qu une pompe à deniers publics pour les proches du régime, sans jamais atteindre le stade de la commercialisation, alors que les ouvriers kényans montaient, entre autres, des Land Rover, des Mitsubishi et des Peugeot. On ferait la même observation dans de nombreux autres secteurs. Or le continent africain, en dépit de l envolée de sa croissance continentale depuis près d une décennie, ne voit pas apparaître de politiques industrielles nationales qui pourraient permettre son décollage. Cette absence de projets industriels est même l un des principaux handicaps pour son futur, relève un rapport récent de la Conférence des Nations unies pour le commerce et le développement (Cnuced) et de l Organisation des nations unies pour le développement industriel (Onudi). Actuellement, l Afrique sort de ses trop rares usines moins de 1 % de la production manufacturière mondiale. Alors que de nombreux pays voient leur économie bénéficier des retombées de l exploitation des ressources naturelles, de leurs réformes et des investissements étrangers directs, il incombe aux gouvernements de faire naître ou renaître le secteur industriel, promesse de richesse, d indépendance, et de lutte contre un chômage qui est un des handicaps du continent. L économiste ghanéen Kingsley Y. Amoako est particulièrement bien placé pour aborder ces questions. Il a été jusqu en 2005 secrétaire exécutif de la Commission économique pour l Afrique (CEA) des Nations unies, basée à Addis-Abeba. Depuis, il a fondé une société de conseil pour les gouvernements, l African Center for Economic Transformation (ACET). Dans une tribune publiée par la revue African Business, il affirme qu il est urgent de suivre la Banque africaine de développement, qui met en place un ambitieux programme d infrastructures, et de définir des politiques nationales : «Exception faite de l Afrique du Sud et de Maurice, aucun pays [d Afrique subsaharienne] n a de secteur industriel qui soit compétitif au niveau mondial pour le moindre produit», rappelle M. Amoako en martelant l importance qu il y a à élaborer des «visions nationales» à l instar des pays d Asie qui, près de décoller économiquement, en ont eues il y a plusieurs décennies avec des politiques favorisant le développement de l industrie et des services. Puisse-t-il être entendu, et que l Afrique puisse rouler africain, dans tous les sens du terme. p jpremy@lemonde.fr Le courrier du jour Santé Médecin d intérêt général Spécialiste ou généraliste, un médecin assure une mission de service public par les diagnostics, les prescriptions, les soins, la prévention, l éducation à la santé qu il réalise au bénéfice de la population. Sa formation et sa rémunération sont garanties par la collectivité nationale grâce à l impôt et aux prélèvements sociaux. Les patients sont, a priori, assurés de bénéficier pareillement de sa compétence professionnelle et de son attention, quels que soient leurs besoins, leurs situations ou leurs revenus. L exercice de sa pratique est censé pouvoir se faire en tous lieux du territoire. En quoi, finalement, la fonction d un médecin se distingue-t-elle de celle d un enseignant, d un gardien de la paix, d un magistrat? En quoi son statut ou les contraintes de sa mission ne seraient pas semblables à ceux à qui le pays confie aussi des missions d intérêt général, dans les domaines de l éducation, de la sécurité ou de la justice, qui, pour la société, ne sont ni plus ni moins essentiels que la santé? Patrick Palisson Onet-le-Château (Aveyron) Société Pollution sonore L article «Après les cigarettes, les bars vont-ils bannir la musique?» (Le Monde du 25juillet) me laisse quelque peu mal à l aise. Il semble tenir pour acquis les bienfaits de la sonorisation des lieux publics. Or, selon moi et selon bien d autres, anonymes ou non (Kundera par exemple), il s agit plutôt d une nuisance majeure de notre société, en ce qu elle impose à chacun un bruit de fond (souvent des programmes de radios commerciales, d une qualité bien médiocre) sans considération de ses goûts ou de son envie du moment rêver ou lire au calme par exemple. Ce n est pas la programmation musicale réfléchie de certains bars, qui contribue à leur atmosphère et au choix du consommateur d y passer un certain temps, que je conteste, mais la sonorisation banale et automatique, qui tend à se généraliser dans des lieux qui devraient rester acoustiquement neutres (gares, rues commerçantes, salons de coiffure, cafés, commerces ). Au moins cet article m aura-t-il appris l existence d une redevance à la SCPP payée par les propriétaires ou exploitants des lieux sonorisés et donc que les clients qui, comme moi, trouvent inadmissible cette situation, contribuent financièrement (de manière indirecte) à leur malheur. Denis Le Nouvel, Paris Une musique choisie Dans l article «Après les cigarettes, les bars vont-ils bannir la musique?» (Le Monde du 25 juillet), je lis : «Quatre organisations patronales de l hôtellerie et de la restauration ont brandi la menace d une grève de la musique.» Mais j applaudis des deux mains et je leur dis : «Allez-y, chiche! mettez fin définitivement aux ambiances sonores polluantes, ennemies de la conversation intelligible, du plaisir de boire tranquillement un café en lisant son journal, de la rêverie solitaire ou à deux» De la musique? Mais nous ne manquons pas d occasions d en entendre, de celle qui nous plaît et que nous choisissons d écouter à la radio, dans une salle de concert Et j attends que les supermarchés, les magasins de vêtements, tous ces lieux où l on essaie de nous abrutir de sons, à quelle(s) fin(s)? se mettent aussi en «grève de la musique»! Un peu de silence, ça nous ferait du bien. Catherine Desbuquois, Paris Economie Libre concurrence Le Monde du 22juillet revient sur la commande exceptionnelle d Airbus par American Airlines. J attends la convocation du président d EADS par le ministre français de l industrie. Pour le féliciter? Il y a de quoi : American Airlines commande 260 avions à Airbus et 200 à Boeing. Pour lui faire la leçon? Pourquoi pas? Il y a quelques semaines, un secrétaire d Etat convoquait le patron d Air France-KLM pour le sermonner sur le patriotisme économique. Il y aurait maintenant matière à mise en garde du constructeur européen : N allez pas chasser sur les terres de Boeing, qui avait un accord d exclusivité avec AA. Logique. J ai tout faux? Le ministre de l industrie, notre coq de clocher, pérore à propos de «ce formidable succès de l industrie aéronautique française et européenne». Aujourd hui, il ne quittera pas le studio en lançant un vulgaire «fait chier». Cependant, ne craint-il pas d indisposer le secrétaire d Etat américain au commerce? Yves Dramais La Ricamarie (Loire) Courrier et contributions des lecteurs : courrier-des-lecteurs@lemonde.fr Fax: ptirage du Monde daté jeudi 28 juillet 2011 : exemplaires Nous nous sommes tant aimés! de Ettore Scola 2-Les Bonnes Femmes de Claude Chabrol 3-Jeux interdits de René Clément 4-Tous les matins du monde de Alain Corneau 5-Casque d or de Jacques Becker Chaque week-end avec Le Monde, profitez de la magie du cinéma Dès le 29 juillet, le DVD n o 14 Le Testament d Orphée de Jean Cocteau Chaque week-end, avec Le Monde Magazine, retrouvez les plus grands chefs-d œuvre du cinéma, 15 DVD signés des réalisateurs les plus talentueux et joués par des monstres sacrés tels que Vittorio Gassman, Jean Gabin, Simone Signoret... Une nouvelle série du «Cinéma du Monde» avec de nombreux bonus pour compléter votre cinémathèque. 6,30 en plus du «Monde Magazine» Les grands chefs-d œuvre du cinéma en 15 DVD avec «Le Monde Magazine» 6-Senso de Luchino Visconti 7-Le Chat de Pierre Granier-Deferre 8-Le Charme discret de la bourgeoisie de Luis Buñuel 9-Quai des Orfèvres de Henri-Georges Clouzot 10 - Le Pigeon de Mario Monicelli 11 - The Servant de Joseph Losey 12 - Le Troisième Homme de Carol Reed 13 - L Année dernière à Marienbad de Alain Resnais 14 - Le Testament d Orphée de Jean Cocteau 15 - L Auberge rouge de Claude Autant-Lara *Le Monde et son supplément Le Monde Magazine,etunDVD:8,90. Chaque élément de l offre peut être acheté séparément, Le Monde + Le Monde Magazine au prix de 2,60 et le DVD au prix de 6,30, à la Boutique du Monde, 80, bd Auguste- Blanqui, Paris, ou par correspondance sur ou en téléphonant au (0,34 TTC par minute). Voir conditions. Offre limitée à la France métropolitaine, dans la limite des stocks disponibles. Visuels non contractuels. NOUS NOUS SOMMES TANT AIMÉS! 1974 Dean Films s.r.l. (Italie) / Rocca Delle Macie s.p.a. (Italie). LES BONNES FEMMES 1960 STUDIOCANAL Panitaliam Film (Italie). JEUX INTERDITS 1952 STUDIOCANAL. TOUS LES MATINS DU MONDE 1991 STUDIOCANAL - Divali Films - DD Productions. CASQUE D OR 1952 STUDIOCANAL. SENSO 1954 CRISTALDI FILM. LE CHAT 1970 STUDIOCANAL/MOVIE TIME S.r.l. (Italie). LE CHARME DISCRET DE LA BOURGEOISIE 1972 STUDIOCANAL/DEAN FILM (Rome). QUAI DES ORFEVRES 1947 STUDIOCANAL. LE PIGEON 1958 CRISTALDI FILMS (Italie). THE SERVANT 1963 SPRINGBOK FILMS LTD. LE TROISIEME HOMME 1949 CANAL+ IMAGE UK LTD. L ANNEE DERNIERE A MARIENBAD 1960 STUDIOCANAL/ARGOS FILMS/CINERIZ (Rome). LE TESTAMENT D ORPHEE Comité Jean Cocteau 1959 STUDIOCANAL. L AUBERGE ROUGE 1951 STUDIOCANAL. Tous droits réservés

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