SPECIFICITE DES TRAITEMENTS EN PEDIATRIE



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Transcription:

Fixe : MGOP SPECIFICITE DES TRAITEMENTS EN PEDIATRIE I/- L enfant et le médicament : Nouveau-né : de la naissance à 30 jours Nourrisson : 1 mois à 2 ans Enfant : 2 ans à 15 ans La réaction du nouveau-né, du nourrisson et de l enfant face au médicament est différente de celle de l adulte. Il faut tenir compte de l influence des facteurs physiologiques propres à l enfant dans le choix de la voie d administration et dans les posologies du médicament. Chez le nouveau né (de la naissance à 30 jours) capacités d'élimination hépatique et rénale diminuées Vd : augmenté Schéma d'administration : - dose unitaire rapportée au poids - espacement des prises Médicament fortement liés aux protéines plasmatique à éviter Chez le nourisson (de 1 mois à 2 ans) métabolisme accéléré Vd : plus élevé (Médicament lipophile reste stocké dans les graisses) schéma d'administration : - dose unitaire rapportée au poids plus élevées - intervalle de dose plus court que chez l'adulte II/- Particularités Pharmacocinétiques. Pharmacocinétique : ensemble des paramètres qui vont influencer le devenir des médicaments dans l organisme RESORPTION Voie orale La résorption intestinale s'effectue à une vitesse moindre mais la quantité résorbée ne diminue pas Cmax diminue => Tmax augmente

Voie rectale La résorption rectale n'est influencée que par la forme pharmaceutique. Voie musculaire La résorption dépend du flux sanguin musculaire. Le flux sanguin varie avec la maturation et les situations pathologiques. La résorption est donc variable et insuffisamment prévisible. Voie cutanée Résorption est majorée chez le nouveau né et le nourrisson car le rapport surface cutanée/poids corporel est plus élevé, la couche cornée est plus hydratée

DISTRIBUTION 1-La taille des compartiments «hydriques» et «adipeux» Volumes de distribution relativement plus élevés que chez l'adulte explique la nécessité d'administrer des doses de charge plus importantes. 2- La liaison aux protéines plasmatiques Concentration en protéine plasmatique plus basse chez l'enfant ( 1an) Fraction libre plus élevée (furosemide, clonazepam). Attention! : c'est la fraction libre qui est à l'origine des effets bénéfiques et indésirables qui risquent d'être majorés METABOLISATION La maturation des voies métaboliques : vitesses différentes selon le type de voie l'activité métabolique et l'élimination de type adulte est atteinte, dans certains cas, chez le nourrisson (déméthylation et acétylation de la caféine), et parfois seulement à la puberté (glycuroconjugaison du paracétamol). De nombreuses voies de transformation métabolique apparaissent plus importantes chez le nourrisson que chez l'adulte après qu'elles aient été plus faibles chez le nouveau né (diazépam, théophylline). Ces variations au cours de la maturation peuvent être modifiées par induction, in utero, de l'activité de certaines voies métaboliques par des xénobiotiques auxquels la mère a été exposée: phénobarbital, phénytoïne, héroïne. ELIMINATION Trois types d'élimination des médicaments : - Filtration glomérulaire - Sécrétion tubulaire - Réabsorption tubulaire

Maturation /Effet L'immaturité de l'organe cible du médicament retentit sur la réponse de l'organe à celui ci : posologies de la digoxine plus élevées nécessaires Effet/maturation Effets indésirables ne survenant que chez l'enfant : croissance et maturation : - la «croissance staturale» (glucocorticoïdes) - la «maturation ostéodentaire»(tétracyclines) - la «fonction cardiaque» (anthracyclines) - les «fonctions de reproduction» (chimiothérapie) Effets possibles sur le développement cérébral et intellectuel peu documentés III/- Choix de la voie d administration. 1- Voie IM est douloureuse 2- Voie IV est pratique en cas d urgence mais : - génératrice de toxicité - difficulté d'abord chez le nourrisson et le nouveau-né - très petits volumes à injecter (erreurs de dilution+++) - volumes peu adaptés au calibre des seringues, aux tubulures... 3- Voie rectale (résorption souvent aléatoire) 4- Voie orale - cp à partir de 6 ans - Solutions buvables o Sachets o sirop o solution à reconstituer

IV/- Posologie chez l enfant : pas droit à l erreur Ne pas confondre dose et posologie Posologie chez l enfant et le nouveau né exprimé en : mg/kg/j mg/m2/j Surface corporelle x dose entretien adulte Posologie enfant = 1,75 Médicaments dépourvus de mentions chez l'enfant - si poso en mg/kg : mdct adaptable à l'enfant (surtout si la forme galénique est fractionnable, comme les formes liquides, injectables le + souvent) - si poso fixe et que la forme galénique ne permet pas un fractionnement (sachet de poudre, gélule, cp non sécable,etc.) : le Mdct ne doit pas être utilisé chez l'enfant (reconditionnement de certains mdct par le pharmacien hospitalier) V/- Erreurs d utilisation de médicaments chez l enfant. Personnes à l origine des erreurs : - 87% famille, 4% infirmiers Nature des erreurs : - Posologie : 31,5%, voie IV : dose calculée en fonction du poids : erreurs +++ - Nom du médicament 30% Origine de l erreur : - automédication : 31,5%, - mauvaise exécution prescription : 30% - Dosage inadapté... Prévention des erreurs passent par : - respect des principes de prescription - bonne lisibilité de l ordonnance (nom, prénom, age, sexe, posologies indiquée précisément avec la dose, nombres de prises et durée du traitement) - mise au point de présentations adaptées à l enfant et amélioration du conditionnement de certains médicaments - sensibilisation du public sur les risques liés à l automédication VI/- Médicaments Utilisés chez l enfant. Trois situations principales justifient l emploi des médicaments chez le nourrisson et l enfant : - les affections aigues (infections, deshydratation, douleur) - les affections chroniques (asthme, épilepsie, diabète)

- la prophylaxie (rachitisme, vaccination) ANTIBIOTIQUES Jusqu à 2 ans 90% des infections sont d origine virales donc pas d antibiotiques Otites, angines et sinusites : faut-il traiter par antibiotique? - Méningites Antibiotiques Contre indiqués (CI «absolue ) - tetracyclines : enfant moins de 8 ans jaunissement des dents - fluoroquinolones : altération cartilage (<6ans) ASTHME (Affection inflammatoire chronique des voies aériennes + hyperréactivité bronchique) Pathologie chronique la plus fréquente en pédiatrie : 10% des enfants 1/3 des enfants encore asthmatiques à 30ans Terrain allergique : L'étiologie allergique augmente avec l'âge : de 18% avant 3 ans à 84% après 10 ans Complications : Toute crise d'asthme de l'enfant peut être sévère ou s'aggraver et mettre en jeu le pronostic vital. Traitement de fond pendant un minimum de 3 mois si répétition des crises ou exacerbation. - Traitement de la crise d'asthme : beta 2 mimétique inhalé d'action brève (salbutamol, terbutaline) 50 µg/kg - Asthme modérée à sévère : corticothérapie orale : prednisone ou prednisolone : 1 à 2 mg/kg pendant 5 jours - Asthme sévère : beta 2 mimétique d'action brève pour inhalation par nébuliseur (solution) ± bronchodilatateurs anticholinergiques pour inhalation par nébuliseur (ipratropium atrovent ) Oxygénothérapie (SaO2>94%) Traitement de fond de l'asthme de l'enfant : stade I : asthme intermittent : pas de ttt de fond stade II : asthme persistant léger corticoïdes inhalés (béclométasone, budésonide, fluticasone) ou antileucotriènes (montelukast) stade III : asthme persistant modéré corticoïdes inhalés + béta 2 mimétiques d'action prolongés Symbicort : budésonide + formotérol Seretide : fluticasone + salmétérol ou corticoïdes inhalés + antileucotriènes ou théophylline LP stade IV : asthme persistant sévère corticoïdes inhalés + béta 2 mimétique d'action prolongée ± théophylline LP ± corticoïdes per os

ANTIEPILEPTIQUES Traitement d'urgence des crises convulsives du nourisson et de l'enfant : Diazépam (Valium ), voie intrarectale avec une canule rectale en plastique montée sur une seringue dose = 0,5mg/kg (peut être renouvellé 1 fois, ne pas dépasser 10mg) cette voie donne en qq min des concentrations plasmatiques identiques à celle de la voie IV. Autres antiépileptiques pouvant être utilisés : acide valproique, carbamazépine, oxcarbamazépine (6 ans), clobazam clonazépam, lamotrigine (2 ans), ethosuximide (3 ans), gabapentine (6ans), topiramate (2 ans), vigabatrin : risque de réduction du champ visuel lévétiracétam (4 ans), phénobarbital, felbamate (4 ans) ANTITUSSIFS toux seche Antitussifs opiacés Sont contre indiqués chez l enfant de moins de 30 mois (risque de dépression respiratoire) Seules les formes enfant sont autorisées de 30 mois à 15ans Forme adulte à partir de 15 ans Dexir enfant, Néocodion enfant Antitussifs non opiacés Antitussifs antihistaminiques Ne pas donner chez l enfant de moins de 1 an mort subite Anti histaminiques H1 Avec propriéts sédatives : théralène Non sédatifs : Virlix buvable(2ans), Zyrtec buvable(2ans), Aerius(1an)