Acceptation et maintien des missions. Acceptation. Analyse Contrôle Conformité. collection pratique professionnelle

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Déjà paru dans la collection : Pratique d Expert La lettre de mission, en pratique A paraître dans la collection : Pratique d Expert La supervision et la délégation Le rapport La maîtrise de la qualité et le manuel d organisation 19 rue Cognacq-Jay 75341 Paris cedex 07 Tél. +33 (0)1 44 15 60 00 Fax +33 (0)1 44 15 90 05 www.experts-comptables.fr Acceptation et maintien des missions ISBN 978-2-35267-331-6 9 782352 673316 10,00 Prix ttc valable en France Métropolitaine p r at i q u e d e x p e r t Analyse Contrôle Conformité collection pratique professionnelle Acceptation et maintien des missions Acceptation

PRATIQUE D'EXPERT 1 EDITORIAL L acceptation et le maintien des missions est une étape importante dans la démarche du professionnel de l expertise comptable lorsqu il est sollicité pour réaliser une mission pour le compte d un nouveau client mais aussi lorsqu il est appelé à la poursuivre ou à la reconduire. Cette obligation est notamment affirmée par le code de déontologie de la profession qui prévoit un article spécifique amenant le professionnel à respecter certaines dispositions législatives et réglementaires avant d accepter une mission, de la poursuivre ou de la reconduire. Construit pour vous aider à assurer le respect de cette obligation, cet ouvrage fournit les textes applicables et les outils pour sa mise en œuvre. Ce deuxième ouvrage «Pratique d expert» s inscrit dans la continuité du précédent publié en avril 2014, «La lettre de mission», qui formalise l acceptation de la mission. Bonne lecture. Michaël Fontaine Président de la Commission des Normes Professionnelles Joseph Zorgniotti Président du Conseil Supérieur de l Ordre des Experts-Comptables

2 AVERTISSEMENT Cet ouvrage a été élaboré par le Conseil supérieur de l Ordre des expertscomptables en vue d aider les professionnels de l expertise comptable à réaliser leurs missions dans le respect du référentiel normatif et des autres textes en vigueur. Il ne constitue ni une norme supplémentaire, ni un commentaire de normes, ni même une recommandation. Seuls les textes législatifs et réglementaires cités revêtent un caractère obligatoire. La diffusion de cet ouvrage répond à une volonté d information et de pédagogie et en aucun cas de normalisation. Il appartient à chaque professionnel d adapter le contenu de cet ouvrage en fonction notamment de sa structure d exercice professionnel, de ses méthodes d organisation, de son système informatique et des spécificités de sa clientèle. Les exemples intégrés dans cet ouvrage ne sont en aucun cas des modèles, mais des sources d inspiration pour les professionnels. Ils doivent être adaptés à chaque situation. «Acceptation et maintien des missions, en pratique» a été élaboré par la Commission des Normes Professionnelles du CSOEC, présidée par Michaël FONTAINE. Les travaux ont été coordonnés par Hélène PARENT, Directeur des Normes professionnelles du Conseil supérieur de l Ordre des experts-comptables.

PRATIQUE D'EXPERT 3 SOMMAIRE EDITORIAL... 1 AVERTISSEMENT... 2 TITRE I - TEXTES APPLICABLES... 5 1. Dispositions applicables à toutes les missions... 5 2. Dispositions particulières à certaines missions... 6 TITRE II - ACCEPTION ET MAINTIEN DES MISSIONS : LES PRINCIPES... 7 1. Universalité et spécificités... 7 2. Documentation de l acceptation et du maintien... 10 3. Décision finale... 10 TITRE III - ACCEPTATION ET MAINTIEN DES MISSIONS : LES BONS USAGES EN PRATIQUE... 13 1. Acceptation de la mission... 14 2. Maintien de la mission... 30 3. Rupture de la mission... 33 TITRE IV - QUESTIONS/REPONSES... 35 1. Reprise de dossier... 35 2. Acceptation... 36 3. Maintien... 37 4. Rupture... 37 5. Refus... 37 6. Formalisme... 38 TITRE V - OUTILS ET EXEMPLES... 41 1. Outils... 41 2. Exemples... 42 ANNEXE... 43 INDEX... 48

PRATIQUE D'EXPERT 5 TITRE I - TEXTES APPLICABLES L acceptation et le maintien des missions relèvent du code de déontologie des professionnels de l expertise comptable et des normes professionnelles de l Ordre des experts-comptables. 1. Dispositions applicables à toutes les missions 1.1. Le code de déontologie Cette obligation est affirmée par le code de déontologie sous l article 150 : «Avant d accepter une mission, les personnes mentionnées à l article 141 apprécient la possibilité de l effectuer conformément aux dispositions législatives et réglementaires applicables, notamment celles du présent code, et selon les règles professionnelles définies par le Conseil supérieur de l ordre dans les conditions prévues au 3 de l article 29 1. Elles examinent périodiquement, pour leurs missions récurrentes, si des circonstances nouvelles ne remettent pas en cause la poursuite de cellesci». En outre, ce même code (article 163) stipule qu un professionnel appelé par un client à remplacer un confrère ne peut accepter la mission qu après en avoir informé ce dernier. A noter Pour en savoir plus, voir Titre III 1.6 1.2. La NPMQ La norme professionnelle concernant la maîtrise de la qualité prévoit également des dispositions relatives à l acceptation et au maintien des missions, pour que le professionnel soit assuré d accepter (ou de refuser) et de maintenir (ou de rompre) une mission, dans le respect de certaines conditions présentées ci-après. 1 Les normes professionnelles, notamment.

6 Titre I Textes applicables 1.3. La réglementation «anti-blanchiment» Pour l expertise comptable, la réglementation relative à la lutte contre le blanchiment d argent correspond à : certaines dispositions du code monétaire et financier 2, la norme «anti-blanchiment» 3. Cette réglementation 4 prévoit que l identification du client est indispensable à l acceptation de la mission. A noter Pour en savoir plus, voir Titre III 1.7 2. Dispositions particulières à certaines missions Les normes professionnelles spécifiques apportent des précisions sur la démarche générale d acceptation et de maintien des missions, prévue au code de déontologie. Actuellement, sept missions font l objet de normes spécifiques : la mission de présentation, la mission d examen limité, la mission d audit contractuel, la mission d attestations particulières, la mission d examen d informations financières prévisionnelles, la mission d examen d informations sur la base de procédures convenues, la mission de compilation. Ces normes professionnelles dressent les éléments particuliers à prendre en compte pour accepter la mission ou qui pourraient amener le professionnel à refuser la mission. 2 Articles L 561-1 et suivants et R 561-1 et suivants. 3 Intitulée «Règles professionnelles relatives aux obligations des professionnels de l expertise comptable pour la prévention de l utilisation du système financier aux fins de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme» (annexe à la NPMQ). 4 Articles L 561-5, L 561-6 et L 561-8 du code monétaire et financier et paragraphes 6 et 8 de la norme «Anti-blanchiment».

PRATIQUE D'EXPERT 7 TITRE II - ACCEPTION ET MAINTIEN DES MISSIONS : LES PRINCIPES 1. Universalité et spécificités L acceptation et le maintien de la mission ne souffrent aucune exception dans leur application. Autrement dit, cette règle est obligatoire : quelle que soit la nature de la mission, quelle que soit la périodicité ou la régularité de la mission, quel que soit le montant des honoraires, quel que soit le client ou son activité, quelle que soit la modalité d exercice retenue par le professionnel. En outre, des précisions sont apportées pour certaines missions à travers les normes spécifiques. 1.1. Dispositions applicables à toutes les missions a. Acceptation En raison des risques liés inévitablement à toute relation d'affaires, mais aussi et surtout en raison des responsabilités professionnelles attachées aux travaux du professionnel, il est indispensable que ce dernier soit attentif aux critères d'acceptation d'une nouvelle mission. Ainsi, pour tout nouveau client, le professionnel apprécie la possibilité d'effectuer la mission au regard des critères suivants : indépendance vis-à-vis-du client, compétence et aptitudes pour réaliser la mission, intégrité du client, absence de conflit d intérêts, disponibilité suffisante,

8 Titre II Les principes respect de l obligation de vigilance relative à l identification du client. b. Maintien Pour les missions récurrentes, le professionnel apprécie périodiquement si les changements éventuellement intervenus dans la situation des clients ou de la structure d exercice professionnel ne sont pas susceptibles de remettre en cause le maintien de la mission. Les missions peuvent aussi évoluer dans un sens qui ne permet plus de les conserver sans risques. Les facteurs de risques sont très variés et s'apprécient en fonction de la mission. On peut notamment citer les situations suivantes à la charge du client : non-communication de documents ou informations nécessaires, non-respect de la loi ou des règlements, restriction dans la mise en œuvre des diligences, non-paiement ou limitation des honoraires. Des situations liées au professionnel de l expertise comptable peuvent également remettre en cause le maintien de la mission, notamment : perte de la compétence, manque de disponibilité, indépendance compromise, etc. c. Rupture Le professionnel exerce sa mission jusqu à son terme normal, c est-à-dire celui qui est indiqué dans la lettre de mission. Cependant, le professionnel : peut interrompre la mission, sans porter préjudice au client, pour des motifs justes et raisonnables tels que la perte de confiance manifestée par le client ou la méconnaissance par celui-ci d une clause substantielle du contrat (article 156 du code de déontologie) ; doit dénoncer le contrat dès la survenance d un événement susceptible de le placer dans une situation de conflit d intérêts ou

PRATIQUE D'EXPERT 9 de porter atteinte à son indépendance (article 157 du code de déontologie) s il n a pu mettre en place de mesures de sauvegarde appropriées. En dehors du cas prévu par l article 157, la mission est dénoncée dans le respect du délai de préavis prévu contractuellement 5. 1.2. Dispositions particulières à certaines missions Les normes professionnelles précisent les éléments à considérer avant d accepter (ou de maintenir) les missions qu elles réglementent. Ces précisions complémentaires portent notamment sur : les éventuelles incompatibilités avec une mission en amont relevant de fonctions managériales 6 chez le client, comme par exemple : - mettre en place les politiques et l'orientation stratégique de l entité ; - assumer la responsabilité des actions des salariés de l entité ; - autoriser les transactions ; - décider quelles sont les recommandations du professionnel de l expertise comptable ou d autres tiers à mettre en œuvre ; - assumer la responsabilité de la préparation et la présentation régulière des états financiers en conformité avec le référentiel comptable applicable ; - assumer la responsabilité de la conception, de la mise en place et du contrôle de l application du contrôle interne. l entretien avec le client pour préciser les responsabilités respectives des cocontractants, la prise de connaissance du client, de son évolution récente et de son environnement, les critères de refus de la mission, etc. 5 Pour en savoir plus, voir «La lettre de mission, en pratique» (disponible en téléchargement gratuit sur www.bibliordre.fr ou en version papier sur www.boutique-expertscomptables.com). 6 On qualifie de «fonctions managériales» les décisions qui relèvent de la seule direction de l entité.

10 Titre II Les principes 2. Documentation de l acceptation et du maintien La norme «Anti-blanchiment» 7 prévoit que le professionnel doit documenter dans son dossier l acceptation et le maintien de la mission. A noter L article 150 du code de déontologie dispose qu avant d accepter la mission, les professionnels apprécient la possibilité de l effectuer conformément aux dispositions législatives et réglementaires applicables (dont le code de déontologie et les normes professionnelles). Dans le respect de cet article, le professionnel documente dans son dossier l acceptation ou le maintien de la mission par tout document qu il juge utile. 3. Décision finale 3.1. Acceptation de la mission La décision d accepter une mission est confirmée par la lettre de mission. Dans ce contexte, la commission juridique du CSOEC a précisé 8 que les lettres de mission sont revêtues : pour les missions de tenue, de révision et d attestation de comptes (notamment missions de présentation, d examen limité, d audit et de compilation) 9 : - de la signature personnelle du professionnel de l expertise comptable - et du visa 10 ou de la signature sociale 11 si le professionnel n en est pas délégataire. A noter Le seul emploi d un papier en-tête de la société ne vaut pas visa ou signature sociale. 7 14. 8 Commission juridique du CSOEC du 19 novembre 2013. 9 Travaux et activités entrant dans le périmètre d exercice défini aux alinéas 1 et 2 de l article 2 de l ordonnance du 19 septembre 1945. 10 Formule accompagnée d une signature apposée sur un acte pour constater sa remise ou sa communication. 11 La signature sociale correspond à une signature, souvent accompagnée du cachet de la société, qui, apposée sur un acte par le représentant d une personne morale, engage celle-ci.

PRATIQUE D'EXPERT 11 pour les autres missions 12 : - de la signature du responsable de la mission, qui n est pas nécessairement inscrit à l OEC, - et du visa ou de la signature sociale si le responsable de la mission n en est pas délégataire. A noter Le seul emploi d un papier en-tête de la société ne vaut pas visa ou signature sociale. Dans tous les cas, la décision finale doit être en conformité avec la procédure d acceptation définie par la structure d exercice professionnel. 3.2. Maintien de la mission, refus ou rupture de la mission En conformité avec ce qui a été dit concernant l acceptation de la mission, la décision de maintien, de refus ou de rupture de la mission revient au : professionnel de l expertise comptable pour les missions de tenue, de révision et d attestation de comptes responsable de la mission, pour les autres missions. Dans tous les cas, la décision finale doit être en conformité avec la procédure de maintien définie par la structure d exercice professionnel. 12 Travaux relevant de l article 22 (alinéas 5, 6, et 7) de l ordonnance du 19 septembre 1945.

PRATIQUE D'EXPERT 13 TITRE III - ACCEPTATION ET MAINTIEN DES MISSIONS : LES BONS USAGES EN PRATIQUE Le schéma suivant résume les différentes étapes d une mission. 1. Acceptation de la mission Prise de connaissance de l entité et de son environnement Identification des besoins du client Respect des règles liées à l indépendance Prise en compte de l intégrité du client Validation de la faisabilité de la mission en interne Respect de la procédure déontologique en cas de reprise d un dossier Respect des obligations liées à la norme "Anti-blanchiment" 2. Etablissement de la lettre de mission Voir «La lettre de mission, en pratique» (disponible en téléchargement gratuit sur www.bibliordre.fr ou en version papier sur www.boutique-experts-comptables.com). 3. Réalisation de la mission Voir les différents guides pratiques de réalisation des missions (disponibles en téléchargement gratuit sur www.bibliordre.fr ou en version papier sur www.boutique-experts-comptables.com). 4. Maintien de la mission Principaux points à examiner Décision de maintien de la mission Nous reprenons ci-après les étapes 1 et 4.

14 Titre III Les bons usages en pratique 1. Acceptation de la mission 1.1. Prise de connaissance de l entité et de son environnement a. Des bons usages Avant d accepter une mission, le professionnel de l expertise comptable acquiert une connaissance suffisante de l entité, en fonction de la mission à réaliser. A cette fin, il appréhende un certain nombre de paramètres de caractère général lui permettant d obtenir une connaissance globale de l entité et de son environnement. Il collecte en complément des éléments spécifiques à la mission envisagée. Ces éléments sont différents selon, par exemple, que le professionnel réalise une mission de présentation ou une mission d établissement de la paie et des déclarations. Lors de cette étape de prise de connaissance, le professionnel veille tout particulièrement à identifier d éventuelles zones de risques. Cette prise de connaissance se fait en général sous la forme d un entretien avec la direction ou le personnel de l entité. Cette première prise de connaissance de l entité et de son environnement contribue à constituer les premiers éléments de la documentation permanente qui permettra au professionnel de conduire sa mission dans de bonnes conditions. b. En pratique Pour obtenir une connaissance des caractéristiques générales de l entité et de son environnement, peuvent notamment être collectées les informations suivantes : identification de l entité : structure juridique, détenteurs de capital, dirigeants de l entité, appartenance à un groupe, principales activités de l entité, caractéristiques d exploitation, liste éventuelle de ses établissements, organisation générale : organigramme, principales fonctions, environnement économique et notamment caractéristiques du secteur d activité, concurrence, règlementation applicable,

PRATIQUE D'EXPERT 15 En fonction de la mission, il pourra par ailleurs collecter des informations spécifiques. Exemple d informations spécifiques pouvant être collectées dans le cadre d une mission de présentation - organisation comptable de l entité : existence d un service comptable, progiciels ou logiciels utilisés - principales spécificités comptables, fiscales et sociales relatives à l activité - historique fiscal et social de l entité (contrôles fiscaux, contrôles Urssaf ) - historique des comptes annuels et des rapports du commissaire aux comptes, le cas échéant - Exemple d informations spécifiques pouvant être collectées dans le cadre d une mission d assistance à l établissement des bulletins de paie et des déclarations : - convention collective - effectif - contrats de travail - régimes particuliers de retraite et prévoyance - historique des contrôles Urssaf - 1.2. Identification des besoins du client a. Des bons usages Le professionnel s informe sur les besoins précis du client afin de définir clairement le contenu de la mission. Si nécessaire, il lui présente les différentes missions qui s offrent à lui. Dans tous les cas, il positionne, en accord avec son client et en fonction des besoins de ce dernier, la prestation à réaliser au regard du cadre de référence défini dans le référentiel normatif.

16 Titre III Les bons usages en pratique b. En pratique Le professionnel recueille, à cette fin, différentes informations. Exemple d informations pouvant être recueillies dans le cadre d une mission de présentation - nature des travaux pris en charge par l entité (au niveau des enregistrements comptables, de l établissement des comptes, notamment), - périodicité d établissement et de contrôle des comptes (situations intermédiaires, comptes annuels), - besoins complémentaires du client en matière d assistance comptable (participation à l enregistrement des opérations), fiscale (établissement des déclarations en cours d année et à la clôture), sociale (établissement des bulletins de paie et déclarations sociales afférentes, ), juridique (secrétariat juridique courant), de gestion (tableaux de bord, comptes prévisionnels), Exemple d informations pouvant être recueillies dans le cadre d une mission d assistance à l établissement des bulletins de paie - modalités d établissement de la paie (nombre de salariés, date de paiement des salaires et date de transmission des données variables de paie à la structure professionnelle, régimes particuliers de retraite, prévoyance, spécificités liées au traitement de la paie ) - nature des travaux pris en charge par l entité (suivi des congés, des heures supplémentaires, ) - éventuelles missions complémentaires d assistance ou de conseil : examen du réglementaire de paie, assistance à l embauche ou à la rupture de contrat, assistance en cas de contrôle, choix d un type de couverture retraite et prévoyance, optimisation de rémunérations, 1.3. Respect des règles liées à l indépendance a. Des bons usages Préalablement à l acceptation de la mission, le professionnel s assure que les personnes qui vont réaliser la mission conservent leur indépendance à l égard du client, eu égard notamment aux règles d indépendance définies par la structure d exercice professionnel. L'indépendance est une disposition d'esprit du professionnel comptable qui, outre les interdictions légales réglementaires, doit «être et paraître»

PRATIQUE D'EXPERT 17 indépendant. Le professionnel, confronté à un risque susceptible d'affecter son indépendance, soit refuse la mission, soit met en place les mesures de sauvegarde nécessaires pour réduire ce risque à un niveau acceptable. En tout état de cause, chaque situation particulière doit être appréciée au cas par cas. Les règles en matière d indépendance et les procédures à suivre doivent être consignées par écrit par la structure professionnelle. Elles peuvent également être reprises dans le livret d accueil des nouveaux salariés. b. En pratique Le professionnel de l expertise comptable s interroge sur les éléments pouvant mettre en cause son indépendance. En fonction des règles en matière d indépendance retenues par la structure professionnelle, ces questions peuvent être précisées par rapport : aux liens familiaux, financiers ou professionnels, au niveau des honoraires susceptibles de mettre en cause l indépendance, à toutes situations et relations d affaires susceptibles de créer un risque pour l indépendance. Dès lors que l indépendance est menacée, le professionnel documente dans son dossier les mesures de sauvegarde à mettre en place pour remédier à cette situation ; par exemple : réaffectation d un dossier, procédure de revue adaptée 1.4. Prise en compte de l intégrité du client a. Des bons usages Avant d accepter un client ou une mission, le professionnel de l expertise comptable est attentif à l'intégrité du client. A noter Cette vérification peut être faite dans le cadre du respect de la norme «Anti-blanchiment» (voir Titre III 1.7).

18 Titre III Les bons usages en pratique b. En pratique Les facteurs à considérer, connus avant l acceptation de la mission, peuvent être, par exemple : l'identité et la réputation en affaires des principaux propriétaires de l'entité cliente, des dirigeants clés et des responsables de la gouvernance ; la nature des activités du client, notamment ses pratiques commerciales ; des informations concernant l'attitude des principaux propriétaires de l'entité cliente, des dirigeants clés et des responsables de la gouvernance au regard de questions telles que l'interprétation agressive des normes comptables et l'environnement de contrôle interne ; une pression excessive du client pour maintenir les honoraires de la structure d exercice professionnel au plus bas niveau possible ; une limitation inappropriée de l'étendue des travaux ; des indications (doutes, soupçons, informations communiquées ou obtenues auprès de tiers ) que le client pourrait être impliqué dans des opérations de blanchiment de capitaux ou d'autres activités criminelles ; les motifs ayant conduit à la nomination proposée de la structure d exercice professionnel et au non-renouvellement de la mission de la structure d exercice professionnel précédente ; l'identité et la réputation en affaires des parties liées. 1.5. Validation de la faisabilité de la mission en interne a. Des bons usages Le professionnel de l expertise comptable apprécie notamment si, pour accepter la mission : il dispose des compétences nécessaires, ses collaborateurs connaissent les secteurs d activité ou les sujets sur lesquels porte la mission,

PRATIQUE D'EXPERT 19 ses collaborateurs possèdent une expérience concernant les obligations réglementaires ou les obligations d'information requises, ou sont capables d'acquérir effectivement les aptitudes et la connaissance nécessaires, il dispose des ressources disponibles eu égard aux plans de charge de ses collaborateurs pour effectuer la mission dans de bonnes conditions notamment de délais, il dispose des moyens pour exercer sa mission en toute indépendance, il est en mesure de réaliser la mission et de délivrer son rapport dans les délais convenus avec le client. Le professionnel apprécie la faisabilité de la mission eu égard à ces critères et par rapport aux collaborateurs qui seront potentiellement concernés par la mission. b. En pratique Un questionnaire peut utilement être utilisé pour vérifier la faisabilité de la mission. Exemple de questions sur la faisabilité de la mission 13 Est-on indépendant vis-à-vis du client? Est-on en mesure d accepter cette mission eu égard au code de déontologie et des normes de la profession et notamment : - compétence, - qualité du travail, - Dispose-t-on des moyens adéquats pour assurer cette mission dans de bonnes conditions (notamment de délai)? En pratique, afin de garantir la faisabilité de la mission et donc de pouvoir accepter la mission, le professionnel peut être amené à : développer (actualiser) la compétence des personnes qui interviendront sur la mission par divers moyens tels que des 13 Extrait des exemples de dossiers de travail de la mission de présentation et de la mission d examen limité, proposés par l OEC (www.experts-comptables.fr/boutique).

20 Titre III Les bons usages en pratique formations, d autres expériences terrain, un encadrement par un personnel plus expérimenté demander le recours de professionnels externes qualifiés lorsque, par exemple, les ressources internes disponibles sont insuffisantes. 1.6. Respect de la procédure déontologique en cas de reprise d un dossier 14 Les professionnels de l expertise comptable sont soumis à une obligation déontologique générale d absence de concurrence déloyale ou de détournement de clientèle par manœuvres dolosives vis-à-vis des confrères, à l occasion notamment d une reprise de dossier. A noter La concurrence déloyale est une faute au sens de l article 1382 du Code civil, qui résulte d un usage excessif, par un concurrent, de la liberté de concurrence, par l emploi de tout procédé malhonnête dans la recherche de la clientèle ou dans la compétition économique (confusion volontaire entre deux marques, imitation des produits d un concurrent, ). Le détournement de clientèle, quant à lui, survient lorsque l entreprise parvient à capter la clientèle d un concurrent en créant une confusion dans l esprit de la clientèle de ce dernier, en imitant sa marque, ses méthodes ou ses produits ou en le dénigrant auprès de ses clients et/ou prospects. La concurrence déloyale et le détournement de clientèle doivent être constitués par des «actes effectifs». 15 a. Des bons usages La clientèle ne revêtant pas un caractère patrimonial, le principe du libre choix par le client de son professionnel a été énoncé par la jurisprudence 16, tout comme le principe de la libre concurrence. Ainsi, un transfert de clientèle ne constitue pas en soi un acte de concurrence déloyale. Il peut s opérer naturellement sans utilisation d un procédé déloyal. La principale difficulté consiste à concilier l attachement du professionnel à sa clientèle avec le principe du libre choix du client à l égard de son 14 Cette procédure a été validée par la Commission déontologique du CSOEC du 11 mars 2014. Pour en savoir plus, voir la rubrique «Exercice professionnel» sur www.expertscomptables.fr. 15 Pour en savoir plus, voir «Exercice professionnel et déontologie», (disponible en téléchargement gratuit sur www.bibliordre.fr ou en version papier sur www.boutiqueexperts-comptables.com). 16 Première Chambre civile de la Cour de cassation du 7 novembre 2000.

PRATIQUE D'EXPERT 21 professionnel. A cette fin, des règles déontologiques précises sont fixées 17, en cas de reprise de clientèle. A noter L article 163 ne s applique pas aux missions dont la durée est limitée légalement (ex : missions légales auprès des comités d entreprise) et aux missions ponctuelles exécutées pour un client bénéficiant déjà des services d un professionnel de l expertise comptable (ex : mission d évaluation pour une société avec un professionnel de l expertise comptable ayant pour mission l établissement des comptes). Dans ces hypothèses, il est recommandé, lorsque cela est possible, en application du devoir de confraternité, d adresser en cas de mission dont la durée est limitée un courrier d information au prédécesseur, ou en cas de mission ponctuelle, un courrier au professionnel déjà en place. Reprise d un dossier Le professionnel de l expertise comptable informe ainsi le professionnel précédent pour s assurer que : ce changement de professionnel n est pas motivé par une volonté du client d éluder l application des lois et règlements, les honoraires dus au prédécesseur ont bien été réglés. A noter - Dans le cadre d'une reprise de dossier, le successeur n'est pas tenu au paiement d'une indemnité envers son prédécesseur. - S agissant de missions annuelles (non récurrentes et prenant fin à l issue de la mission, comme la mission légale d assistance au comité d entreprise), l article 163 du Code de déontologie ne s applique pas. Pour conserver une preuve de la démarche effectuée, l information au confrère se fait par écrit. A noter Cette correspondance confraternelle peut être faite par voie électronique. Normalement, cette information par écrit est préalable à l acceptation de la mission par le professionnel de l expertise comptable. En pratique, le client peut parfois accepter la mission en signant la lettre de mission envoyée avant que le nouveau professionnel ait envoyé le courrier de reprise au prédécesseur. 17 Articles 161 et 163 du Code de déontologie.

22 Titre III Les bons usages en pratique A titre de précaution, la mention «cette lettre de mission prendra effet après l accomplissement des formalités déontologiques requises» peut être ajoutée dans tout document contractuel envoyé au client. Intervention concomitante avec un autre professionnel de l expertise comptable auprès d un même client Dans le cas d une intervention concomitante avec un autre professionnel, le professionnel nouvellement sollicité s abstient de toute concurrence déloyale vis-à-vis du professionnel déjà en place. Ainsi, avant le début de sa mission, il est recommandé d informer le professionnel en place. A noter Cette information peut être faite par voie électronique. b. En pratique Reprise d un dossier Le nouveau professionnel fait une demande écrite à son prédécesseur ; il rédige alors la lettre de succession (lettre de reprise au prédécesseur). Exemple de lettre de reprise au prédécesseur De préférence par lettre simple (+ mail ou fax) ou par LRAR Cher Nous sommes sollicités par M. (nom du client et qualité) pour assurer une mission de à compter du.. Conformément à l'article 163 du décret du 30 mars 2012, nous vous prions de bien vouloir nous faire savoir si rien ne s'oppose à notre entrée en fonction sur ce dossier, dans un délai compatible avec le bon exercice de notre mission. En cas de non réponse sous (délai à indiquer), nous en déduirons que rien ne s oppose à notre entrée en fonction. Signature du professionnel entrant La réponse du prédécesseur (ou l absence de réponse) génère des situations différentes : Réponse favorable Acceptation Dans le cas où le prédécesseur répond favorablement au courrier en indiquant que rien de n oppose à ce que le nouveau professionnel

PRATIQUE D'EXPERT 23 prenne la mission, ce dernier accepte la mission et établit le contrat 18 correspondant. Réponse défavorable, notamment sur les honoraires - S il n y a pas contestation sur le montant des honoraires dus, le professionnel de l expertise comptable entrant s efforce d obtenir la justification du paiement des honoraires restant dus. A défaut, il en informe le Président du conseil régional de l ordre en lui joignant copie du courrier adressé au client dans lequel il l invite à régulariser la situation. a- Exemple de courrier au client De préférence par lettre simple (+ mail ou fax) ou par LRAR Monsieur (Madame), Nous avons le plaisir de vous confirmer que notre mission de. débutera à compter du.. Notre prédécesseur M. nous indique néanmoins qu un solde d honoraires lui reste dû. Nous vous invitons donc à régulariser la situation au plus vite et, conformément à nos règles déontologiques, nous en informons le Président du conseil régional de l Ordre. Signature du professionnel entrant b- Exemple de courrier à adresser au Président du CROEC Monsieur (Madame) le (la) Président(e), M. (nom du client et qualité) nous a sollicité pour assurer une mission de. à compter du à la suite de M..(prédécesseur) Nous vous informons de notre entrée en fonction pour le compte de M M (prédécesseur) nous informe néanmoins par retour de courrier en date du qu un solde d honoraires lui reste dû par M. Conformément à l article 163, alinéa 3, du décret du 30 mars 2012, nous avons invité ce dernier à bien vouloir régulariser la situation (joindre copie du courrier au client en PJ). Signature du professionnel entrant PJ 18 Pour en savoir plus, voir «La lettre de mission, en pratique» (disponible en téléchargement gratuit sur www.bibliordre.fr ou en version papier sur www.boutiqueexperts-comptables.com).

24 Titre III Les bons usages en pratique c- Exemple de courrier au prédécesseur De préférence par lettre simple (+ mail ou fax) ou par LRAR Cher.., Nous faisons suite à votre courrier en retour en date du. nous indiquant que M (qualité) reste à vous devoir un solde d honoraires. Conformément à l article 163, alinéa 3, du décret du 30 mars 2012, nous vous indiquons en avoir informé le Président du conseil régional de l Ordre, et avoir invité M (qualité) à régulariser la situation au plus vite (joindre copie des courriers en PJ). Signature du professionnel entrant PJ - S il y a contestation des honoraires dus, le professionnel de l expertise comptable peut entrer en fonction à condition d en informer le Président du conseil régional de l ordre, en lui joignant la copie du courrier adressé au client l invitant à accepter une conciliation ou un arbitrage sous l égide de l Ordre. Le Président du conseil régional ne peut que prendre acte de l entrée en fonction; il n a pas pouvoir de s y opposer. Une conciliation peut toujours être organisée à la demande de l un des professionnels. a- Exemple de courrier au client De préférence par lettre simple (+ mail ou fax) ou par LRAR Monsieur (Madame), Nous avons le plaisir de vous confirmer que notre mission de. débutera à compter du.. Notre prédécesseur M. nous indique néanmoins que vous contestez les honoraires restant dus. Ainsi que le prévoient nos règles déontologiques, nous en informons le Président du conseil régional de l Ordre. Conformément à l article 163, alinéa 4, du décret n 2012-432 du 30 mars 2012, nous vous invitons à recourir aux procédures de conciliation ou d arbitrage du Président du conseil régional de l Ordre, prévues aux articles 159 et 160 du décret précité. Signature du professionnel entrant

PRATIQUE D'EXPERT 25 b- Exemple de courrier à adresser au Président du CROEC Monsieur (Madame) le (la) Président(e), M. (nom du client et qualité) nous a sollicité pour assurer une mission de. à compter du à la suite de M..(prédécesseur) Nous vous informons de notre entrée en fonction pour le compte de M M (prédécesseur) nous informe néanmoins par retour de courrier en date du qu un solde d honoraires lui reste dû par M et qu ils sont contestés par ce dernier. Conformément à l article 163, alinéa 4, du décret du 30 mars 2012, nous avons invité M à recourir à la procédure de conciliation ou d arbitrage organisée par le Conseil régional (joindre copie du courrier au client en PJ) Signature du professionnel entrant PJ c- Exemple de courrier au prédécesseur De préférence par lettre simple (+ mail ou fax) ou par LRAR Cher, Nous faisons suite à votre courrier en retour en date du. nous indiquant que M (qualité) reste à vous devoir un solde d honoraires qu il conteste. Conformément à l article 163, alinéa 4, du décret du 30 mars 2012, nous vous indiquons en avoir informé le Président du conseil régional de l Ordre, et avoir invité M (qualité) à recourir à la procédure de conciliation ou d arbitrage organisée par le Conseil régional (joindre copie des courriers en PJ). Signature du professionnel entrant PJ Absence de réponse Lettre de relance Le délai au-delà duquel l absence de réponse équivaudra à une absence de remarques de la part du professionnel sortant doit être indiqué dans le premier courrier de reprise. Ce délai est à fixer par le professionnel entrant, notamment en fonction de la nature de la mission. Une relance par courrier peut être effectuée.

26 Titre III Les bons usages en pratique Exemple de lettre de relance Cher M, Dans un courrier en date du. nous vous informions avoir été sollicité par M. (nom du client et qualité) pour assurer une mission de. Sans réponse de votre part à ce jour, nous considérons que rien ne s'oppose à notre entrée en fonction sur ce dossier. Le professionnel entrant n est pas tenu d informer le Président du conseil régional en l absence de réponse du professionnel sortant ; ce n est qu en cas d honoraires contestés ou d honoraires restant dus que cette obligation existe. Dans tous les cas, le professionnel de l expertise comptable suit les réponses apportées avant de décider en toute connaissance de cause d accepter ou non la mission. Intervention concomitante avec un autre professionnel de l expertise comptable auprès d un même client Exemple de lettre d information Cher(e) Confrère (Consœur), Nous vous informons que nous avons été sollicité par M. (nom du client) pour assurer une mission de à compter du.. Cette mission s effectuera concomitamment à celle que vous réalisez, dans le respect des dispositions de l article 161 de notre code de déontologie. Veuillez croire, cher(e) Confrère (Consœur), à l'assurance de nos sentiments les meilleurs. 1.7. Respect des obligations liées à la norme «Anti-blanchiment» a. Des bons usages Pour respecter le code monétaire et financier et la norme «Antiblanchiment», le professionnel doit procéder à l identification complète du client et du ou des éventuels bénéficiaires effectifs 19. Pour ce faire, il collecte les éléments listés dans le tableau suivant. 19 Ce terme est défini par le code monétaire et financier comme toute personne physique qui détient directement ou indirectement plus de 25 % du capital ou des droits de vote du client personne morale ou qui détient en droit ou en fait un pouvoir de direction sur celui-ci.

PRATIQUE D'EXPERT 27 Eléments d identification Client personne physique Client personne morale Bénéficiaires effectifs Document d identité officiel en cours de validité comportant sa photographie Tout acte ou extrait de registre officiel datant de moins de trois mois constatant : la dénomination, la forme juridique, l adresse du siège social, l identité du dirigeant, l identité des associés, la composition et la répartition du capital. Tous éléments pertinents d identification, ou, à défaut, une déclaration de la direction de l entité sur l identité du ou des bénéficiaires effectifs comprenant le nom, le prénom, la date et le lieu de naissance et l adresse de ces personnes Le professionnel met en œuvre une approche par les risques, basée sur des critères objectifs, lui permettant de qualifier le niveau de la vigilance (vigilance allégée, vigilance normale, vigilance renforcée) qu il doit appliquer vis-à-vis du client. b. L identification du client en pratique A noter L identification du client doit, en principe, être effectuée avant la signature de la lettre de mission. Toutefois, pour des raisons pratiques, si les circonstances l imposent, le processus d identification pourra n être mis en œuvre qu après la signature de la lettre de mission, sous réserve qu elle contienne une condition suspensive d obtention des documents d identification 20, avant le commencement des travaux prévus. Rappel Le défaut d identification du client interdit de commencer la mission. Si le client est une personne physique, le professionnel obtient la copie de l une des pièces d identité suivantes : passeport, carte nationale d identité, document montrant que la personne est autorisée à résider et à exercer une activité professionnelle sur le territoire français, si le 20 Pour en savoir plus, voir «La lettre de mission, en pratique» (disponible en téléchargement gratuit sur www.bibliordre.fr ou en version papier sur www.boutiqueexperts-comptables.com).

28 Titre III Les bons usages en pratique client est un ressortissant d un État n appartenant pas à la Communauté européenne. A noter En présence d un non-résident, le professionnel opère des vérifications spécifiques, pour rechercher s il est ou non une personne politiquement exposée et en tirer les conséquences sur les mesures complémentaires de vigilance à mettre en œuvre. Ces vérifications peuvent être faites via internet, notamment sur le site de l OCDE, sur le site de la Communauté européenne, ou plus simplement via les sites de recherche généralistes. Quand le client est une société de droit français, le professionnel obtient : un extrait d inscription au registre du commerce (KBis), un document permettant l identification des associés (statuts par exemple). Pour les autres personnes morales, un document comparable est recueilli, par exemple une copie de la déclaration en préfecture et une copie de l annonce au Journal officiel pour les associations. A noter Concernant l identification des dirigeants des personnes morales, il est prudent de recueillir les mêmes documents que pour les clients personnes physiques. A noter Un questionnaire d identification des clients est proposé sur la plateforme Conseil sup Services (www. conseil-sup-services.com). Les exemples de dossiers de travail proposés par l OEC reprennent également ce questionnaire (www.experts-comptables.fr/boutique). c. L identification des bénéficiaires effectifs en pratique Le bénéficiaire effectif étant une personne physique qui détient au moins 25% du capital ou des droits de vote ou qui exerce en droit ou en fait un pouvoir de direction sur le client personne morale, le professionnel de l expertise comptable ne s intéresse qu à des personnes intégrées dans l organigramme de contrôle. En cas d interposition de personnes morales, le professionnel «remonte» jusqu aux personnes physiques qui détiennent le pouvoir au sommet. Une fois ces personnes identifiées, le professionnel obtient, si possible, les mêmes documents que ceux nécessaires à l identification des clients personnes physiques ou une déclaration de la direction du client. A noter Le défaut d identification d un bénéficiaire effectif n interdit pas de commencer les travaux. Dans l hypothèse où le professionnel décide d accepter une mission ou de commencer ses travaux sans avoir pu identifier le ou les

PRATIQUE D'EXPERT 29 bénéficiaires effectifs, il doit exercer une vigilance renforcée tout au long de sa mission. (voir Titre III 1.7. d) A noter Un questionnaire d identification des bénéficiaires effectifs est proposé sur la plateforme Conseil sup Services (www. conseil-sup-services.com). Les exemples de dossiers de travail proposés par l OEC reprennent également ce questionnaire (www.experts-comptables.fr/boutique). d. L approche par les risques en pratique Il est difficile, dans l absolu, de définir le niveau de vigilance à appliquer à un client. En outre, au sein d une même structure d exercice professionnel, les appréciations pourraient varier fortement d un professionnel de l expertise comptable à l autre. Pour y remédier, il apparaît sage de définir des critères et des facteurs objectifs de risques qui serviront ensuite à attribuer le niveau de vigilance adéquat. Le nombre de critères et de facteurs de risques à retenir doit être limité pour ne pas en rendre l exploitation trop complexe. En pratique, quatre critères peuvent être retenus 21 : client et bénéficiaire(s) effectif(s), nature de l activité, localisation de l activité, nature de la mission. Pour chacun d eux, le risque évalué est de niveau «faible», «moyen» ou «élevé». Une appréciation globale de ces critères justifie de la qualification du niveau de vigilance à appliquer au client. En fonction de cette analyse et de la nature des risques identifiés, le professionnel décidera des diligences complémentaires à mettre en œuvre tout au long de sa mission. 21 Pour en savoir plus sur l approche par les risques dans le cadre de la lutte contre le blanchiment d argent, voir le guide pratique de la norme «Anti-blanchiment» disponible en téléchargement gratuit sur www.experts-comptables.fr.

30 Titre III Les bons usages en pratique Pour compléter sa connaissance du client, le professionnel peut, le cas échéant, collecter les éléments complémentaires suivants : pour les personnes physiques : - un justificatif du domicile du client, - les activités professionnelles exercées, - les revenus ou tout élément permettant d estimer les ressources, - tout élément permettant d apprécier le patrimoine. pour les personnes morales : - la justification de l adresse du siège social, - les mandats et pouvoirs, - tout élément permettant d apprécier la situation financière. Il s entretient, le cas échéant, avec le client sur les éléments d identification relevés. A noter Un questionnaire d approche par les risques en matière de lutte contre le blanchiment d argent est proposé sur la plateforme Conseil sup Services (www. conseil-sup-services.com). Les exemples de dossiers de travail proposés par l OEC reprennent également ce questionnaire (www.experts-comptables.fr/boutique). 2. Maintien de la mission 2.1. Des bons usages La décision de maintien ou non d une mission récurrente se fait régulièrement à l issue de la mission réalisée pour préparer et orienter la mission à venir. Elle suppose d être attentif aux évènements ou changements importants intervenus chez le client et qui pourraient : remettre en cause le maintien de la mission et amener le professionnel de l expertise à démissionner, nécessiter des évolutions de la mission pour l exercice suivant, permettre d optimiser les conditions de réalisation de la mission.

PRATIQUE D'EXPERT 31 a. Principaux points à examiner Cette phase passe par les travaux suivants : examiner les événements importants survenus au cours de la mission en cours ou au cours des missions précédentes et leurs incidences sur la poursuite de la relation avec le client. Cet examen est généralement réalisé au moment de la revue du dossier et s appuie, par exemple, sur les notes de synthèse du dossier, vérifier que les règles d indépendance sont toujours respectées, s assurer que l intégrité du client n est pas remise en cause, s assurer de la correcte application des procédures en matière de lutte contre le blanchiment de capitaux et identifier les changements intervenus, faire le point sur la mission réalisée au regard de la lettre de mission, sur les évolutions intervenues le cas échéant et les évolutions à prendre en compte pour la future mission, s assurer que la structure professionnelle dispose toujours des ressources nécessaires pour réaliser la mission. A noter Le professionnel peut s appuyer en cela sur la note de synthèse. b. Décision de maintien de la mission La décision de maintien, de refus ou de rupture de la mission revient au : professionnel de l expertise comptable pour les missions de tenue, de révision et d attestation de comptes, responsable de la mission, pour les autres missions. Dans tous les cas, la décision finale doit être en conformité avec la procédure de maintien définie par la structure d exercice professionnel. A noter Sur la documentation du maintien, voir Titre II 2

32 Titre III Les bons usages en pratique 2.2. En pratique En pratique, les questions à se poser dans le cadre du maintien de la mission sont quasi-identiques à celles examinées lors de l acceptation de la mission. A savoir : Le professionnel et ses collaborateurs sont-ils toujours indépendants du client? Le professionnel et ses collaborateurs ont-ils toujours les compétences pour traiter la mission? Le professionnel et ses collaborateurs ont-ils toujours la disponibilité nécessaire pour traiter la mission? Le client respecte-t-il toujours ses obligations en matière de : - communication de documents ou informations nécessaires? - paiement des honoraires? - respect de ses obligations légales, réglementaires et conventionnelles? Le client a-t-il restreint la mise en œuvre de diligences? Le dossier annuel 22 est documenté par rapport au maintien ou non de la mission pour l exercice à venir, notamment par : un volet spécifique de la note de synthèse annuelle consacrée au maintien de la mission pour l exercice à venir, un volet spécifique de la note de préparation de la mission qui permet avant de démarrer une mission de refaire un point sur certains éléments importants, une actualisation du questionnaire d acceptation de la mission, une actualisation éventuelle de la documentation relative à la lutte contre le blanchiment d argent (identification du client et des bénéficiaires effectifs et approche par les risques), la formalisation de la décision prise par le professionnel de l expertise comptable sur le maintien de la mission : par exemple, signature de la note de synthèse, du questionnaire d acceptation et de maintien d une mission 22 Les dossiers de travail de la mission de présentation et la mission d examen limité, proposés par l OEC (www.experts-comptables.fr/boutique) prévoient la «formalisation» du maintien de la mission. Un extrait est disponible en annexe.

PRATIQUE D'EXPERT 33 3. Rupture de la mission 3.1. Des bons usages Le professionnel exerce sa mission jusqu à son terme normal, c est-à-dire celui qui est indiqué dans la lettre de mission 23. Cependant : dès la survenance d un événement susceptible de le placer dans une situation de conflit d intérêts ou de porter atteinte à son indépendance, il met en place des mesures de sauvegarde ou, à défaut, doit dénoncer le contrat 24, il peut interrompre la mission, sans porter préjudice au client, pour des motifs justes et raisonnables tels que la perte de confiance manifestée par le client ou la méconnaissance par celui-ci d une clause substantielle du contrat 25. A noter Ni le code monétaire et financier ni la norme n imposent la rupture de la mission après une déclaration de soupçon auprès du Tracfin. Pour autant, dans la plupart des cas, le respect de l éthique de la profession devrait entraîner la rupture de la mission, du fait notamment de la rupture de la relation de confiance. Toutefois le fait de rompre la relation d affaires, concomitamment à une déclaration à Tracfin pourrait révéler qu une déclaration a été faite. Il appartient donc au professionnel de décider, en fonction des circonstances particulières et en prenant en compte les risques qu il prend en restant en fonction ou en démissionnant, s il peut ou non poursuivre sa mission. 3.2. En pratique Que ce soit pour une interruption ou une rupture de mission et quel qu en soit le motif, le professionnel avertit son client de manière formelle, tel qu un pli recommandé avec accusé de réception. En cas de rupture, le professionnel restitue les documents appartenant au client à la fin de sa mission. Toutefois en cas de non-paiement des honoraires, le membre de l'ordre bénéficie du droit de rétention dans les conditions de droit commun et peut y recourir une fois toutes les voies de la conciliation épuisées. 23 Pour en savoir plus, voir «La lettre de mission, en pratique» (disponible en téléchargement gratuit sur www.bibliordre.fr ou en version papier sur www.boutiqueexperts-comptables.com). 24 Article 157 du code de déontologie. 25 Article 156 du code de déontologie.