Evaluation Finale 2007 Projet Promotion de l Artisanat, Bénin



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Transcription:

Evaluation Finale 2007 Projet Promotion de l Artisanat, Bénin Compte Rendu

Elaboré par: Institut SÜDWIND Ce rapport d expertise a été élaboré par des consultants externes indépendants. Il reflète exclusivement leur opinion et leur évaluation. Editeur: Deutsche Gesellschaft für Technische Zusammenarbeit (GTZ) GmbH Stabsstelle Evaluierung Dag-Hammarskjöld-Weg 1-5 65760 Eschborn Internet: http://www.gtz.de Eschborn, Janvier 2008

Aperçu sous forme de tableau La Mission d Evaluation Période d évaluation Juin 2007 Janvier 2008 Institut évaluateur Equipe d évaluation Institut SÜDWIND Oliver Karkoschka (expert international) Bonaventure Agossa (expert national) Le Projet Nom Numéro du Projet Promotion de l Artisanat, Bénin 2002.2544.1 (3. Phase) 1994.2131.4 (1. et 2. Phase) Duré totale et phases Duré totale: 01/1998 bis 01/2007 Coûts totaux Objectif du projet Structure de tutelle Structure de mise en œuvre 1. Phase: 01/1998 01/2001 2. Phase 01/2001 01/2004 3. Phase 01/2004 01/2007 5.240.742 Euro 1. Phase: 1,506 Moi. Euro 2. Phase: 3,240 Mio. Euro 3. Phase: 1,500 Moi. Euro Les acteurs du secteur privé participent activement à la création des conditions cadres économiques plus favorables et améliorent directement les conditions de travail et la situation économique de leurs entreprises. Ministère de la Culture, de l'artisanat et du Tourisme, MCAT Direction Nationale de l Artisanat et des Organisations Professionnelles, (ex Direction nationale de l Artisanat). GOPA chargé par la GTZ 1

Autres structures de coopération impliquées Groupes cibles Service allemand de Développement : Contribution avec 3 experts pour les antennes du projet sur base d accord de coopération Hanns-Seidel-Stiftung : mesures dans le domaine de la formation professionnelle. Artisans et artisanes de différents métiers dans les centres /villes sélectionnés ainsi que leurs employés et apprentis. Pour la troisième phase ont été ajoutés : entrepreneurs de petites et moyennes entreprises en milieu rural et urbain prestataires de service de formations, appui-conseil et autres services pour le secteur privé Commerçants impliqués dans les circuits locaux économiques. Le projet a collaboré avec des femmes et des hommes (pourcentage des femmes appuyées environ 40%) La notation Evaluation globale Echelle de 1 à 6 1 (Très bon résultat dépassant sensiblement les attentes) - 6 (l action de développement est inutile/ou la situation s est plutôt dégradée) 3 Appréciation par critère Pertinence: 2; Efficacité: 3; Impact: 2; Efficience: 5; Durabilité: 2 Résumé L évaluation a été mise en oeuvre par l institut Südwind chargé par la GTZ. L équipe d évaluation a été composée de Oliver Karkoschka (expert international) et de Bonaventure Agossa l expert national. La période d évaluation a été de juin 2007 à Janvier 2008, les analyses au Bénin ont eu lieu de 9.8. 24.8. 2007. L évaluation de la performance s est effectué à travers cinq critères d évaluation du OCDE- CAD. Objet de l évaluation a été le «Projet Promotion de l Artisanat» (PPA), Bénin. La durée totale du projet a été de neuf ans étalés de janvier 1998 à janvier 2007. La contribution totale de la partie allemande s est élevé à 5,2 Mio. EUR. 2

Le projet a démarré en 1998 dans des conditions économiques favorables. Il est vrai que l adoption de la démocratie au Bénin était récente et les conséquences économiques et sociales de deux décennies du système autoritaire et centraliste ont été toujours perceptibles dans la société. Le secteur privé a toutefois grandi en dynamisme associatif grâce à la liberté retrouvée. Cependant les entrepreneurs de micro- et petites entreprises n avaient pas les connaissances et compétences techniques requise, de gestion et ils n avaient pas accès au capital. Les femmes représentaient environ 30% des artisans qui exercent certains métiers comme la transformation alimentaire et la restauration artisanale. Elles sont actives aussi dans les secteurs de couture et la coiffure. La situation des apprentis a été particulièrement défavorisée. Au Bénin, ils proviennent souvent des couches pauvres de la population et doivent payer à leurs patrons des frais d apprentissage. Les conditions cadres institutionnelles ont été moins favorables. Il est vrai que le Ministère de la Culture, de l Artisanat et du Tourisme a établi les préalables de la promotion de l artisanat avec la création de la Direction de l Artisanat néanmoins leur importance et leur influence, l attribution des moyens en équipement restaient toujours faibles. Des mesures de réforme ont été engagées certes mais elles n ont progressé que lentement. Ceci est aussi une conséquence du fait que l importance du secteur de l artisanat était toujours faiblement perçue dans la société béninoise. La Fédération Nationale des Artisans du Bénin a été crée en 1993 sans la participation des organisations artisanes membres et sans relation avec les artisans à la base. Les premières associations locales n ont été crées qu à partir de 1995 toutefois avec une forte dynamique. Les relations entre les structures étatiques et les artisans étaient toujours faibles et caractérisées par la méfiance. Pour les artisans l état signifiait la persécution pour la collecte des taxes et l organe des agents arbitraires. Comme facteur positif, la stabilité politique et les indicateurs macroéconomiques avec une croissance annuelle d environ 5% ont favorisé la mise en œuvre du projet car le pouvoir d achat dans les centres avaient de ce fait augmenté. Le Projet Promotion de l Artisanat a eu l objectif suivant : «Les acteurs du secteur privé participent activement à la création des conditions cadres économiques plus favorables et améliorent directement les conditions de travail et la situation économique de leurs entreprises». Le projet a fourni un appui aux organisations des artisans en vue d améliorer leurs services aux membres et de développer des mécanismes en faveur de la représentation des intérêts de ces artisans au sein des communes et au niveau national. Les groupes cibles ont été les artisans, leur employés, les entrepreneurs de petits et moyens entreprises en milieux urbain et rural notamment dans les métiers suivants : couture, coiffure, média, menuisier et transformation alimentaire. Pour la dernière phase du projet, ont 3

été ajouté aux groupes initiaux, les prestataires de service pour le secteur privé et des commerçants qui sont intégré dans les circuits économiques locaux. La région que le projet avait couverte est 8 de 12 départements soit 54 de 77 communes au total du Bénin. La conception du projet n a pas changé au cours de la mise en oeuvre et comprenait trois aspects clefs : Renforcement de la situation économique des artisans surtout à travers des formations, voyages d études et l appui des projets associatifs (achat commun des matériaux et des machines, etc.). Ceci devrait leur permettre de trouver de nouveaux débouchés et d améliorer la qualité de leurs produits. Renforcement des structures associatives à tous les niveaux. A travers des mesures de formations, conseils stratégiques et développement organisationnel et voyages d études ; la fédération et ses organisations membres devraient être renforcées techniquement et organisationnellement. Renforcement du dialogue entre les organisations des artisans et les structures étatiques. Les organisations renforcées devraient représenter les intérêts des membres et contribuer aux décisions politiques / plaidoyer au niveau national et communal. La meilleure situation économique des ateliers aurait dû avoir un effet direct sur la situation sociale des artisans, des membres de leurs familles et de leurs apprentis. Un accent aurait dû être mis sur la promotion des artisanes. 40% des participants aux formations devaient être des femmes. La conception du projet est pertinente. Toutefois, il n a pas été spécifié à travers quels résultats et impacts qu il devrait véritablement contribuer à la réduction de la pauvreté et au respect de l égalité des sexes. L hypothèse que les artisans sont pauvres en général ne rend pas encore plausible la contribution du projet à la réduction de la pauvreté, tout comme la participation des femmes aux formations ne contribue pas automatiquement au respect de l égalité des sexes. Par rapport à la mise en œuvre du projet, les artisans ont apprécié la proximité du projet et la flexibilité de ses services dans les quatre antennes du projet. Les artisans ont assumé un rôle actif et ont fourni des contributions matérielles et financières. Paradoxalement, la flexibilité et l ouverture des prestations du projet constituent en même temps les faiblesses les plus importantes. Une orientation des prestations aux métiers spécifiques ou aux acteurs particuliers a manqué (p. ex. selon le sexe, selon des critères de la pauvreté, selon les contributions des métiers aux circuits économiques locales, etc.) pour effectuer les résultats 4

désirés sur les groupes ciblés. Sans cette orientation, ceux qui ont profité sont surtout ceux qui sont parvenus à accéder aux services du projet. Car cet accès a été conditionné également par des contributions financières et des demandes écrites etc. des artisans pauvres et éloignés des antennes du projet ont été défavorisés par ces mécanismes d accès aux services du projet. Par rapport aux acteurs au niveau national, le projet n a pas réussi à développer une approche d appui efficace. Le système de suivi du projet a essayé d identifier ses résultats systématiquement dès le départ en se basant uniquement sur les appréciations et perceptions des artisans concernés. Cette conception et la mise en oeuvre du suivi ont eu des faiblesses importantes. Ni les critères d appréciation ni l échelle d appréciation n ont été compris et utilisés d une manière standardisée. De plus, les résultats obtenus par les appréciations des artisans concernés n ont jamais été comparés avec d autres informations ou données. Par conséquent, les résultats du suivi ne constituent pas des informations fiables dont on peut tirer des conclusions pertinentes, au plus on peut en déduire des tendances. Evaluation globale (3) : Globalement, la performance du projet est jugée satisfaisante. Pertinence (2): Le projet correspond à un haut degré aux besoins des artisans et ses services constituent une réponse à leurs demandes. Une bonne pertinence a existée aussi par rapport aux acteurs au niveau national. Il est vrai que le projet a formulé des objectifs par rapport à la réduction de la pauvreté et l égalité des sexes, mais les hypothèses sur lesquelles les résultats désirés se sont basés n ont pas été assez fondées et n ont pas été basés sur des analyses. Efficacité (3) : Les objectifs du projet ont été généralement atteints ; Il devait en découler une bonne notation de l efficacité. Mais comme des artisans pauvres et défavorisés ont moins bénéficié que les moins pauvres, il en résulte finalement que le projet a contribué à une plus grande différenciation / structuration dans le secteur de l artisanat ce qui donne une notation satisfaisante. Impacts (2) : Le projet a contribué aux résultats globaux indirects (impacts) en termes de développement. Les artisans organisés se sont développés en acteur politique au cours de la période du projet et au niveau national et communal. Il n y a plus de décisions importantes qui concernent l artisanat sans eux. La position des femmes s est développée dans l artisanat et dans le contexte social des artisanes. La confiance en soi a été un facteur clef auquel une meilleure situation économique de leurs ateliers a contribué aussi. Même si le degré des impacts n a pu être plus élevé les impacts atteints peuvent être noté bons (2). 5

Efficience (5) : L efficience est le critère evalué le plus faible. Il est vrai que les contributions des artisans ont influencé positivement l efficience du projet, mais la structure des coûts du projet démontre un résultat nettement insuffisant. Le projet s identifié à travers de ses mesures et activités concrètes (formations, voyages, d études, séminaires, etc.) et non à travers l appui conseil. Toutefois, il n a investi qu un peu plus que 10% de ses moyens aux activités concrètes. Par contre, le personnel qui n a pratiquement pas fourni des appuisconseils a été responsable de 50 % des coûts. Par conséquent, l efficience est noté nettement insuffisant (5). La durabilité (2) : Globalement la durabilité peut être notée bonne (2). Par rapport aux impacts très pertinents comme l amélioration de la position des femmes dans leur contexte social ou les personnalités nouvelles des artisans, la durabilité est très bonne. Par contre, les activités d auto promotion des artisans ne sont pas durables. En général, la durabilité est moins bien en ce qui concerne les aspects structurels comme les structures créées par le projet (les antennes). Conclusions et recommandations : La confiance en soi conquise par les artisans a été un facteur essentiel qui leur a permis de se développer et de devenir un acteur politique et de se percevoir aussi comme acteur politique. Aussi, se sont-ils montrés capables de contribuer aux décisions qui les concernent et de se faire reconnaître par d autres acteurs. L organisation efficace des artisans, leur évolution économique et le renforcement de leurs capacités y ont constitué la base. Le développement économique des ateliers a été déclenché par les formations et a été étroitement lié avec le développement social et politique. Ceci démontre les relations étroites entre le développement des capacités individuelles, institutionnelles (organisations des artisans) et sociales/politiques (participation aux décisions). Dans le projet évalué, le point d entrée, le renforcement des capacités individuelles et l appui des organisations, ont réussi. Les interventions directes du projet au niveau micro ont constitué un facteur clef de sa réussite, sans lesquelles les résultats atteints n auraient pas été possibles. Toutefois, la structure des coûts du projet montre que ces résultats n ont pas été obtenus de manière efficiente. Les aspects de la compréhension de leur rôle et de la vision manageriale des collaborateurs et responsables des projets et de leur mandat doivent être davantage considérés dans la conception et la mise en œuvre desdits projets pour arriver à des formes plus efficientes de prestations dans le cadre de la coopération. La mise en œuvre d une approche entièrement axée sur la demande nécessite des analyses par rapport à la contribution à la réduction de la pauvreté, aux objectifs du millénaire de développement et aux circuits locaux économiques afin d orienter les services du projet 6

explicitement vers les groupes spécifiques (par métier, par sexe, par région, etc.) pour y effectuer les résultats désirés. La conception d un système de suivi basé sur les perceptions des concernés est préconisée mais ce système ne doit pas se contenter uniquement des demandes d informations du projet. Il doit aussi fournir des avantages aux concernés et développer leurs capacités. Pour y arriver des capacités d appui conseil des collaborateurs du projet sont nécessaires. De plus, il convient de compléter les résultats des appréciations individuelles avec des analyses et méthodes différentes pour obtenir des informations fiables qui permettent de tirer des conclusions pertinentes. La compréhension des collaborateurs et responsables du projet concernant leur rôle et leurs contributions en relation avec les aspects importants et thèmes transversales (développement organisationnel, genre, développement durable, volonté et disposition d apprendre, etc.) se sont révélées comme facteurs importants pour assurer l efficacité et l efficience du projet. Ce qui signifie développement organisationnel ou genre pour eux et comment ils perçoivent leur propre rôle, influencent essentiellement comment le projet est mis en œuvre et comment le travail pratique est orienté à la mission du développement durable. Il paraît que le système de pilotage du projet ne disposait pas d assez de mécanismes pour thématiser, discuter et refléter leur auto conception. Cela concerne aussi les dispositions à apprendre en vue d ajuster la conception du projet de ceux qui sont chargés de le mettre en œuvre en sollicitant l appui des perceptions externes (p. ex. avec l appui d é-val). Les évaluateurs apprécient la nécessité de créer de forum qui permettent aux responsables de réfléchir leur conception du rôle qui leur est assigné et qui l assument et aussi l interprétation des conceptions clefs du projet. Si non, les orientations importantes comme la réduction de la pauvreté ou le développement durable resteront des «coquilles vides» ou des concepts trop ouverts à l interprétation individuelle. Dans ces conditions elles ne permettraient pas le développement de leur potentialité inhérente pour atteindre des résultats. 7