ENVIRONNEMENT GRENOBLE-ALPES MÉTROPOLE Communauté d agglomération GRENOBLE-ALPES MÉTROPOLE LETTRE de l observatoire janvier 2013 L observatoire Fruit de la collaboration entre La MÉtro, l ALEC et Air Rhône-Alpes, il assure un suivi des consommations d énergie, de la production d énergie renouvelable (ENR) ET des émissions de gaz à effet de serre pour le territoire de l agglomération grenobloise. En 2012, le Plan Climat de la METRO s est doté d un volet Air pour devenir le premier Plan Air Climat français : il a pour objectif de suivre en parallèle les émissions de polluants atmosphériques qui font l objet de dépassements de seuils réglementaires : il s agit des oxydes d azote (NOx) et des particules de diamètre inférieur à 10 millièmes de millimètre (PM10). L observatoire permet ainsi d évaluer sur la période -2010 l efficacité des actions mises en place sur l agglomération grenobloise. Des indicateurs suivis dans le temps permettent de mesurer le respect des objectifs fixés, et le cas échéant d alerter sur les écarts constatés. Le forum semestriel du Plan Air Climat examine régulièrement les résultats affichés, afin de prendre les décisions sur les futures orientations des actions. Christian Morel
Principaux enseignements tirés de l observatoire Les consommations La baisse de consommation observée est notoire (-7%) depuis mais elle est essentiellement liée aux diminutions du secteur industriel. Des efforts importants restent à faire pour diminuer les consommations des secteurs tertiaire et résidentiel qui restent en faible augmentation. En ce qui concerne les transports, la diminution des consommations est liée au progrès technologique, les distances parcourues étant relativement stables sur le territoire de l agglomération. Les émissions de gaz à effet de serre Les émissions diminuent davantage que les consommations du fait de la substitution progressive des énergies les plus carbonées (fioul, charbon) par du gaz naturel et de la biomasse. La production d énergies renouvelables locales Liée principalement à l hydroélectricité, elle représente 11 % de la consommation d énergie du territoire. Les plus grandes perspectives de développement sont aujourd hui la filière biomasse et dans une moindre mesure la géothermie sur nappe et le solaire. Les émissions de polluants locaux Les diminutions constatées sont importantes avec de fortes disparités selon les secteurs d activités. Un effort reste cependant à faire pour réduire les émissions de PM 10 du secteur résidentiel en modernisant les appareils de chauffage au bois et pour réduire les émissions du transport. Les objectifs du plan Air Climat Le Plan Air Climat se fixe les objectifs suivants, aux horizons 2014 et 2020 : Emissions gaz à effet de serre Consommations d énergie par habitant Production ENR par rapport à la consommation énergétique totale Emissions NO 2 Emissions PM10 À l horizon 2014 À l horizon 2020 Objectif référence Objectif référence Réduire de 14 % les émissions de, pour les IGCE (s grosses consommatrices d énergie) d une part, et pour les autres secteurs d activité d autre part (résidentiel, transport, tertiaire, agriculture et petite industrie) Réduire de 14 % les consommations de Atteindre un niveau de production d ENR de 14% Réduire de 47 % les émissions de Réduire de 24 % les émissions de Objectif intermédiaire 2014 du «Paquet énergie climat» européen Etude de potentiel de développement local des ENR mené par la Métro PPA Réduire de 20 % les émissions de Réduire de 20 % les consommations de Atteindre un niveau de production d ENR de 16 % Réduire de 61 % les émissions de Réduire de 35 % les émissions de «Paquet énergie climat» européen Etude de potentiel de développement local des ENR mené par la Métro SRCAE Rhône-Alpes 2
L évolution des consommations d énergie et des Gaz à effet de serre de à 2010 Les schémas ci-dessous permettent de visualiser le poids de chacun des secteurs dans les consommations d énergie et les émissions de gaz à effet de serre (GES), ainsi que leur évolution entre et 2010. Agglomération Grenobloise - Consommations d énergie 2010 (répartition par secteur - évolution depuis ) PNAQ Hors PNAG Résidentiel Tertiaire Transports Personnes Transports MARCHANDISES AGRICULTURE TOUS secteurs par secteur 23% 10% 27% 21% 12% 7% 0,1% 100% -17% -22% 2% 1% -4% -1% -3% -7% de consommations entre et 2010 PNAQ : industries soumises au Plan National d Allocation des Quotas évolution / objectif à terme : Baisse suffisante Baisse insuffisante Hausse La consommation ramenée par habitant diminue de 8%, la population étant en très légère hausse de à 2010 (+0.3%). La consommation d énergie du territoire représente 10625 GWh en 2010. Celle d un habitant de l agglomération est de 26700 kwh soit 7% plus basse que la moyenne nationale*. * 157.7MTEP pour 64 Millions d habitants en 2010, chiffres clés repères 2011 3
Agglomération Grenobloise - Emissions de ges 2010 (répartition par secteur - évolution depuis ) PNAQ Hors PNAG Résidentiel Tertiaire Transports Personnes Transports MARCHANDISES AGRICULTURE TOUS secteurs par secteur 28% 7% 21% 18% 15% 9% 1% 100% -26% -18% -11% -13% -9% -7% 0% -16% d émissions entre et 2010 PNAQ : industries soumises au Plan National d Allocation des Quotas évolution / objectif à terme : Baisse suffisante Baisse insuffisante Hausse Une baisse notable sur les émissions de gaz à effet de serre (GES), mais des efforts à accentuer sur la baisse des consommations. La baisse de consommation globale observée (-7%) est essentiellement liée aux diminutions du secteur industriel. Le territoire de La Metro est marqué par une forte présence d industries fortement consommatrices d énergie. Les entreprises locales soumises au PNAQ* (Chimie, Cimenterie, etc..), hors installations de production d énergie consomment en effet 23% de l énergie consommée sur le territoire. Ce secteur voit toutefois ses consommations et émissions de GES baisser, du fait notamment de la baisse d activité du secteur des papeteries. Le résidentiel et le tertiaire voient leurs consommations augmenter, respectivement de 2% et 1%, dans des proportions à peu près similaires aux surfaces construites dans le même temps. Des efforts importants restent donc à effectuer sur ces secteurs pour voir décroître les consommations dans la mesure des objectifs globaux. Les consommations et émissions de GES dues au transport baissent, dans des proportions plus marquées pour le transport de personnes que celui des marchandises. Cette baisse de 4% et 1% reste insuffisante pour l atteinte des objectifs de- 14% en 2014. La dernière «Enquête Ménages Déplacements» effectuée en 2010 a permis de mettre à jour le modèle de trafic utilisé pour ce suivi. L évolution des comptages routiers de l agglomération sur la période -2010 permet en outre de disposer d une évolution des déplacements sur cette période. Les émissions de GES tous secteurs diminuent plus sensiblement que les consommations d énergie (-16% entre et 2010), du fait de la diminution du recours aux énergies les plus carbonées (fioul, charbon), au profit du gaz naturel et du bois énergie. Les émissions de GES du territoire représentent 2027 kilotonnes équivalent CO 2. Chaque habitant émet donc 5 tonnes de GES, soit environ 35% de moins que la moyenne nationale*. La baisse des émissions entre et 2010 est également nettement plus marquée dans l agglomération qu au niveau national ( -16% contre 8 %* au niveau français). * PNAQ : Plan National d Allocation des Quotas 4 * Source Citepa format SECTEN Avril 2012 : PRG à 100 ans (y compris gaz fluorés) égal à 556 MteqCO 2 en contre 511 en 2010, soit 8.1 tonnes par habitant sur les mêmes usages.
des sources d énergies consommées dans l agglomération en 2010 Agglomération Grenobloise - consommations d énergie 2010 (répartition par source d énergie - évolution depuis ) Charbon Fioul / propane gaz électricité enr thermiques valorisation déchets non organiques carburants toutes énergies par source D énergie 4% 8% 37% 25% 6% 4% 17% 100% -33% -35% -9% 3% 57% 20% -9% -7% de consommations entre et 2010 évolution satisfaisante Tendance correcte mais insuffisante Hausse Les énergies fossiles sont en forte diminution dans le bilan des consommations d énergie du territoire, mais sont encore très majoritaires. Le fioul et le charbon représentent encore 12 % de la consommation. Les énergies renouvelables thermiques et de récupération sont toujours minoritaires mais en forte hausse depuis. Les consommations d électricité sont en hausse de 3% sur la période, pour les usages spécifiques notamment. Le chauffage électrique représente 14% des consommations, et croit de 2% par an. Un habitant de la Metro consomme moins de produits pétroliers et d électricité mais davantage de gaz que la moyenne nationale (résultat dû en grande partie à l industrie). 5
La production d énergies renouvelables en 2010 Energies renouvelables locales 11% de la consommation totale d énergie Electricité renouvelable 17% de la consommation totale d électricité Chaleur renouvelable 9 % de la consommation totale de chaleur Carburants 6,5% de la consommation totale de carburants en 2009 (hyp. idem en 2010) Agglomération Grenobloise - Production ENR 2010 PART DE LA PRODUCTION TOTALE D ENR Hydroélectricité électricité Chaleur Carburants biomasse (cogen) Solaire bois automatique Incinération om* 58% organiques, farines bois bûche solaire thermique géothermie Biocarburants 37% 2% 0,2% 18% 22% 7% 0,5% 0,1% 14% Production ENR Totale : 1 157 gwh Part de la consommation d énergie : 10,9% *OM : Ordures ménagères 1157 GWh d électricité et de chaleur ont été produits à partir de sources renouvelables en 2010, représentant 11% de la consommation d énergie du territoire (ce chiffre est de 8.5% au niveau national). Une grande part de cette production est liée à l hydroélectricité, dont le potentiel est largement exploité mais connait encore quelques projets. Les plus grandes perspectives de développement sont aujourd hui offertes par la biomasse*, pour la production d électricité et de chaleur. Pour représenter une production significative dans le bilan, la géothermie, le solaire thermique et photovoltaïque doivent se développer à plus grande échelle. *La compatibilité avec la baisse des émissions de particules du Plan Air Climat nécessitera le recours à des technologies modernes utilisant du bois déchiqueté sur réseau de chaleur, ou des systèmes de chauffage à granulés de bois, dont les faibles émissions pourront être compensées aisément par une politique volontariste de renouvellement des chauffages individuels au bois buche fortement polluants. 6
L évolution des émissions de polluants locaux de à 2010 Agglomération Grenobloise - émissions de pm10 2010 (répartition par secteur - évolution depuis ) PNAQ Hors PNAQ Résidentiel Tertiaire Transports Personnes Transports MARCHANDISES AGRICULTURE total par secteur 3% 28% 35% 1% 21% 10% 2% 100% -30% 0% -14% -21% -2% -25% 7% -10% d émissions entre et 2010 Agglomération Grenobloise - Emissions de NOx 2010 (répartition par secteur - évolution depuis ) PNAQ Hors PNAQ Résidentiel Tertiaire Transports Personnes Transports MARCHANDISES AGRICULTURE total par secteur 17% 14% 7% 5% 27% 30% 1% 100% -68% -30% -6% -16% -15% -20% -27% -36% d émissions entre et 2010 PNAQ : industries soumises au Plan National d Allocation des Quotas évolution / objectif à terme : Baisse suffisante Baisse insuffisante Hausse Les émissions de PM10 sont réparties en trois tiers : résidentiel (chauffage individuel au bois), industrie (travail du bois, chantiers/btp, carrières ) et transports. L évolution moyenne des émissions entre et 2010 est de -10%. Le secteur du transport de marchandises enregistre la baisse la plus importante, grâce notamment à la généralisation du filtre à particules sur tous les poids lourds mis en circulation depuis 2006. Le secteur résidentiel/tertiaire voit ses émissions diminuer de 14% et 21%, d une part grâce à la modernisation progressive des appareils de chauffage individuel au bois (meilleur rendement et moins d émissions par unité d énergie), d autre part et dans une moindre mesure grâce à la diminution des consommations de fioul domestique. 7 Les émissions d oxydes d azote (NOx) proviennent essentiellement des transports (57% en 2010) et de l industrie dans une moindre mesure (31%). La baisse observée entre et 2010 est de 36%, avec de fortes disparités entre secteurs d activité : la grosse industrie voit ses émissions diminuer de plus de deux tiers, suite à la fermeture de plusieurs papeteries et grâce à une très forte baisse des émissions sur la plateforme chimique de Pont de Claix. Le secteur des transports enregistre une baisse comprise entre 15 et 20%, essentiellement liée à l amélioration technologique des moteurs, les distances parcourues étant à peu près stables sur cette période.
La méthode Le bilan énergétique est basé sur la synthèse, pour 65% environ, des données réelles de consommation de gaz, électricité, combustibles du chauffage urbain, collectées chaque année auprès des gestionnaires de réseaux de distribution, et pour 35% de données statistiques pour les combustibles diffus (bois bûche, propane, fioul, butane). L estimation des consommations de carburants routiers prend en compte à la fois les déplacements des habitants de l agglomération sur leur territoire, mais aussi les déplacements effectués sur l agglomération par des personnes ne demeurant pas sur ce territoire. Les données de la récente «enquête ménages déplacements» menée en 2010 servent de base à ce calcul. Les émissions de gaz à effet de serre (dioxyde de carbone CO 2, méthane CH 4, protoxyde d azote N 2 O), sont obtenues par l affectation de facteurs d émissions aux différentes sources d énergie consommées. Les émissions non énergétiques (élevage, cultures, certains procédés industriels ) sont également incluses dans le bilan. Les consommations d énergie et émissions de gaz à effet de serre sont corrigées de la rigueur climatique. En revanche, le suivi des émissions de NOx et PM10 est réalisé à climat réel car ces émissions doivent pouvoir être comparées avec les dépassements observés de valeurs réglementaires. Les bilans sont rapportés par secteurs d activités : transport de personnes et de marchandises, résidentiel, tertiaire, agriculture, petite et grosse industrie (soumise au Plan Nationnal d Allocation de Quotas) Les besoins d amélioration méthodologique de l observatoire portent aujourd hui essentiellement sur deux points : n l amélioration de la connaissance des consommations des énergies diffuses (fioul, bois bûche, propane...), n la prise en compte des composés fluorés dans les émissions de gaz à effet de serre comptabilisées. Notice méthodologique en téléchargement sur : http://extranet-planclimat.lametro.fr/boite-a-outils/toutsur-le-plan-climat/observatoire Merci aux partenaires qui fournissent directement ou indirectement les données nécessaires à cet observatoire du Plan Air Climat de l Agglomération Grenobloise : SEDI, GEG, CCIAG, ERDF, GRDF, SMTC, Réseau Ferré de France, CG Isère, La Metro, DREAL, OREGES, Météo France, Energie Plus, Insee, Pole Emploi, Vicat, Caterpillar, Plateforme Chimique Pont de Claix, et les communes pour le suivi solaire thermique. D COM GRENOBLE-ALPES MÉTROPOLE / janvier 2013 / IMPRIMÉ AVEC DES ENCRES VÉGÉTALES SUR PAPIER RECYCLÉ PLAN AIR CLIMAT GRENOBLE-ALPES MÉTROPOLE Avec le soutien de : En partenariat avec : CONTACTS // GRENOBLE-ALPES MÉTROPOLE : Myriam Wuyam - 04 76 59 56 83 - myriam.wuyam@lametro.fr AGENCE LOCALE DE L ENERGIE ET DU CLIMAT : Jérôme Buffière- 04 76 00 19 09 - jerome.buffiere@alec-grenoble.org