EUROPEAN LIVESTOCK AND MEAT TRADING UNION / EUROPÄISCHE VIEH- UND FLEISCHHANDELSUNION



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Transcription:

EUROPEAN LIVESTOCK AND MEAT TRADING UNION / EUROPÄISCHE VIEH- UND FLEISCHHANDELSUNION Brussels, 11 December 2006 Bruxelles, le 11 décembre 2006 N/REF.: YEMCo-N-013-2006-FR OBJET: COMPTE RENDU DE LA CONFERENCE DES 17 ET 18 NOVEMBRE 2006 SPA, BELGIQUE Vendredi 17 Novembre 2006 Visites d entreprises 6h45 - Visite du Marché aux bovins de Ciney Les participants à la Conférence ont visité le marché couvert de Ciney. Le marché aux bestiaux de Ciney est, depuis 1985, le plus important de Belgique et le deuxième d'europe. Il draine chaque semaine plus de 4000 têtes de bétail. Toutefois, le jour de la visite, en raison de la fièvre catarrhale qui sévit dans la région, seuls 3100 bovins étaient présentés à la vente. 10h00 Visite du Groupe GHL Visite de Stassens SA Les visites se sont faîtes en alternance, le groupe étant divisé en deux La SA GHL GROUPE (anciennement Ets JEAN GOTTA SA) est active depuis 1975 dans le secteur de la viande bovine dont la spécialité est le jeune taureau Blanc Bleu Belge. La surface de découpe de cette entreprise est composée d un atelier «marchandise à l os» d une capacité de 40 tonnes par jour, d un atelier de préparation de viande d une capacité de 5 tonnes par jour et de deux chaînes de désossage d une capacité globale de 30 tonnes par jour. Cette entreprise emploie environ 85 personnes de manière directe ou indirecte et réalise un chiffre d affaires de 27.500.000 euros. 13h00 Déjeuner au Moulin du Val-Dieu situé à Aubel

Avant le déjeuner, les participants ont pu assisté à la présentation des politiques d achats de viande des supermarchés Delhaize et Colruyt. Mr Jan Claessens (Directeur des Achats Viande, Delhaize) a commencé par présenter le Groupe Delhaize. Ce groupe qui a été fondé en 1867 est actif dans 8 pays (surtout en Belgique où le groupe a été fondé et aux Etats-Unis), réalise un chiffre d affaires de 18,6 milliards d euros et emploie 180 000 personnes. Il a ensuite exposé la stratégie du groupe Delhaize en Belgique en matière de viande. 80% des volumes commercialisés par le groupe sont préparés et emballés par des bouchers; 15% sont livrés préparés mais emballés sur place; 5% sont livrés préparés et emballés. Mr Claessens a indiqué que la viande bovine représente 41% des ventes de viande de Delhaize en 2005 et que ce chiffre a augmenté de 1% en 2006. La vente de viande de porc représentant 39% des ventes en 2005 en régression par rapport aux années précédentes. 90% de la viande bovine vendue dans ces supermarchés est issue de Belgique (label Meritus), 7% étant importée principalement d Amérique du Sud et des Etats-Unis. La quasi-totalité de la viande de porc vendue est d origine Belge, seulement 0,5% de la viande vendue étant importée d Espagne. La vente de la viande bovine en provenance d Argentine est en augmentation; quant à celle issue du Brésil, elle est moins demandée car de qualité moindre. Messieurs Jean-Christophe Burlet et Pascal De Kelver, représentants de Colruyt, ont présenté le groupe Colruyt qui a été fondé en 1925 et emploie 15 000 personnes. Toute la viande vendue dans les magasins de ce groupe est fournie uniquement par la propre centrale de traitement de la viande du groupe (Vlevico). La viande y est contrôlée et part ensuite vers toutes les boucheries Colruyt. C est donc un processus à circuit complet, dont chaque étape est rigoureusement suivi et contrôlé. Colruyt achète uniquement des bovins mâles, exclusivement de la race Blanc-Bleu-Belge. 80% de la volaille vendue sous cette enseigne est d origine Belge le reste venant de France (Label Rouge). 14h00 - Départ 14h30 Visite au supermarché Carrefour Herstal Au cours de la visite du rayon boucherie de cette enseigne, la politique d étiquetage de la viande chez Carrefour a été présentée. Ensuite, l association PROCERVIQ a présenté ses activités. Celle-ci contrôle et certifie diverses filières de production dans le secteur des viandes bovine, porcine, de volaille et de lapin pour le compte de marques collectives et privées. La certification de produits de viande est basée sur le contrôle administratif, technique et analytique du respect des exigences énoncées dans un cahier des charges. Les certificats de conformité sont octroyés par PROCERVIQ lorsque toutes ces exigences sont satisfaites. 17h00 Visite au supermarché Delhaize Heusy 18h30 Retour à l hôtel 2

Samedi 18 novembre 2006 Conférence YEMCo La conférence a été ouverte par Mr Borremans qui a rappelé les nombreux changements qui sont intervenus au sein du marché de la viande bovine. Il a souligné que la globalisation des échanges, sans aucune restriction, posera des problèmes à ce secteur d activité. Le marché de la viande bovine Perspectives d approvisionnement par Mr Jean- Marie Moreau (ministère de l agriculture de la région wallonne) Après avoir fait une présentation générale de la PAC, Mr Moreau a établi un état des lieux du marché de la viande bovine au niveau mondial. La production 2006 est estimée en hausse de 1%. Le commerce mondial est en croissance malgré les problèmes brésiliens et argentins. La puissance du Brésil se confirme, ses exportations de viandes bovines étant en hausse. L Union Européenne est déficitaire dans le secteur bovin depuis 2003. L équilibre du marché européen de la viande bovine repose sur la possibilité de maintenir des exportations et sur un bon niveau de consommation. La résistance aux importations ne pourra se faire que par des actions concertées des différents acteurs de la filière. Selon Mr Moreau, le marché évoluera vers une segmentation entre les produits ayant une bonne image et les produits peu différenciés. Les défis du secteur de la viande Stratégie d une entreprise par Mr Stefaan Lambrecht (Société DANIS) Mr Lambrecht a indiqué que le marché de la viande porcine est très concurrentiel et globalisé. Les cours des taux de change sont déterminants sur la compétitivité des acteurs du secteur. Il a souligné que la consommation de viande porcine est en hausse et cette tendance doit se poursuivre jusqu en 2013. Mais il est difficile d établir des prévisions précises en raison de l incertitude des politiques commerciales et des taux de change. Mr Lambrecht a ensuite expliqué les différences de coût de production entre le Brésil et l UE. Les coûts sont moins élevés au Brésil que dans l Union Européenne. Celle-ci est protégée par les barrières tarifaires et sanitaires. Il a dénoncé les surcoûts de production au sein de l UE, notamment vétérinaires, environnementaux, Selon lui, la production et la consommation de viande porcine augmenteront dans les années futures, avec un fort accroissement des importations en provenance du Brésil. Mr Lambrecht a indiqué que les opérateurs européens doivent diminuer leur coût de production (économies d échelle, utilisation de la génétique) pour faire face à la concurrence étrangère, et notamment brésilienne. 3

Discussion entre les congressistes et le panel Mr Lambrecht a répondu aux interrogations des participants quant à la compétitivité du secteur porcin. Celui-ci a affirmé que tout dépendra du niveau de la demande, indiquant que si celle-ci n est pas élevée au niveau interne, les opérateurs auront des difficultés à faire face à la concurrence étrangère. Mr Moreau a indiqué que les exportations de viande bovine et de volaille en provenance du Brésil à destination de l UE augmenteront considérablement. En revanche, les exportations de viande porcine ne seront pas conséquentes. Les exigences sanitaires européennes sont trop élevées pour les opérateurs brésiliens, ces derniers visant le marché russe. Il a ajouté qu il y avait quelques inquiétudes en ce qui concerne le prix élevé des aliments pour animaux qui peut pénaliser les opérateurs européens. En ce qui concerne le futur du découplage, Mr Moreau a expliqué que la Belgique n a pas en encore émis d avis à ce sujet, cette décision devant être prise en commun par les différentes régions belges. Mr Harvey (Meat and Livestock Australia) a précisé que l Australie n aura aucune difficulté à se conformer aux règles européennes en matière sanitaire pour pouvoir exporter sur le marché européen. Mr Claessens a souligné que ce sont les choix des consommateurs qui établiront le marché dans le secteur de la viande à moyen terme en Europe. Il a indiqué qu il y a de nombreuses différences dans les habitudes alimentaires des Européens et que ces habitudes changent. 4

Conclusions de la conférence YEMCo par Mr Philippe Borremans (Président de YEMCo) Mr Borremans a tout d abord indiqué les importantes réformes qui ont été entreprises dans le secteur de la viande porcine pour le rendre plus compétitif. Il estime qu il conviendrait de s inspirer de ces réformes afin de les appliquer au secteur de la viande bovine qui n a pas su se réformer suffisamment. Ainsi, il a indiqué que les opérateurs doivent s efforcer de créer des alliances et des partenariats afin de pouvoir faire face à la concurrence étrangère, notamment brésilienne. Mr Borremans a ensuite souligné la nécessité de différencier les types de viandes présentes sur le marché entre celles de première qualité et celle de qualité moindre. Il estime que la qualité des produits est fondamentale et que celle-ci doit être améliorée. Il a ajouté que des partenariats entre les opérateurs doivent être établis afin que les consommateurs puissent avoir les ressources suffisantes pour pouvoir acheter les produits. Le pouvoir d achat des consommateurs doit être suffisant pour que les opérateurs puissent écouler leurs produits. Mr Borremans a mis en évidence le rôle important qu aura la Commission européenne au cours des négociations commerciales internationales afin de préserver le marché européen des viandes. En prenant exemple du secteur du textile, il a indiqué que des barrières douanières doivent être établies face à la concurrence internationale. Enfin, il a conclu en soulignant l impact des biocarburants dans le futur et la taxation des émissions de CO2. 5