CHAPITRE V : FINANCES PUBLIQUES

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Transcription:

CHAPITRE V : FINANCES PUBLIQUES L année 2009 a vu le retour à la situation de déficit du solde budgétaire et du solde global du Trésor, sous l effet du choc externe de grande ampleur résultant de la forte baisse conjoncturelle du prix du pétrole. Les importantes hausses ponctuelles des dépenses budgétaires courantes (salaires et transferts) des années 2011 et 2012, en situation de fort rebond du prix du baril, ont contribué à la persistance de ces déficits qui ont atteint un haut en 2012. La consolidation budgétaire engagée en 2013, traduite par une baisse substantielle des dépenses publiques, a eu pour résultat un amenuisement significatif du déficit budgétaire global et du déficit global du Trésor, malgré l impact négatif du trend baissier depuis 2006 des exportations d hydrocarbures en volume sur les finances publiques et le faible rendement de la fiscalité ordinaire, notamment la fiscalité indirecte. En outre, la capacité de financement du Trésor reste appréciable en 2013, en situation de substantielles épargnes financières accumulées et de faible dette publique. V.1 - RECETTES BUDGETAIRES En 2013, les recettes budgétaires s établissent à 5940,9 milliards de dinars contre 6339,3 milliards en 2012, soit une diminution de 398,4 milliards de dinars (-6,3 %) contre une progression de 549,2 milliards en 2012 (9,5 %). L augmentation de 5 % des recettes ordinaires qui sont passées de 2155,0 milliards de dinars en 2012 à 2262,7 milliards de dinars en 2013 n a pu compenser la baisse de 9,3 % des recettes fiscales des hydrocarbures en 2013. Ces dernières se sont établies à 3678,1 milliards de dinars contre 4054,3 milliards de dinars au titre de l année 2012. Rapportées au PIB, les recettes totales ont reculé, en 2013, à 35,9 % du flux annuel de richesse produite contre 39,4 % en 2012. De même, bien que plus faiblement, le ratio recettes ordinaires sur PIB hors hydrocarbures a baissé de 20,4 % en 2012 à 19,5 % en 2013, soit une diminution de 0,9 point de pourcentage, après les augmentations réalisées entre 2011 et 2012 (0,9 point) et entre 2009 et 2011 (1,1 point). Les recettes des hydrocarbures ont diminué de 12,1 % en 2013, après une hausse de 5,1 % en 2012. Elles ont clôturé l année sous revue avec un montant de 3678,1 milliards de dinars contre 4184,3 milliards de dinars en 2012 et 3979,7 milliards de dinars en 2011. En 2013, la fiscalité pétrolière représente 62

FINANCES PUBLIQUES GRAPHIQUE 13 INDICATEURS DES FINANCES PUBLIQUES (En milliards de Dinars GRAPHIQUE 14 INDICATEURS DES FINANCES PUBLIQUES (EN % DU PIB) 63

2,28 fois le montant de la fiscalité budgétisée au prix de référence (37 dollars le baril) contre 2,67 fois en 2012. Rapportées aux recettes budgétaires totales, les recettes des hydrocarbures représentent 61,9 % en 2013 contre 66 % en 2012 et couvrent 60,4 % des dépenses budgétaires totales (59,3 % en 2012). De même en 2012 et 2013, les mêmes recettes des hydrocarbures représentaient 87,5 % des dépenses courantes, revélant une stabilité de la couverture des dépenses courantes par les recettes des hydrocarbures. Les recettes hors hydrocarbures ont atteint un montant global de 2262,8 milliards de dinars en 2013, en progression de 5 % contre 19 % en 2012. Elles représentent 38,1 % du total des recettes budgétaires (34 % en 2012) et financent 37,1 % des dépenses totales (30,5 % en 2012). Malgré l amélioration enregistrée en 2013, elles ne couvrent les dépenses courantes qu à hauteur de 53,8 % (45,1 % en 2012). En termes de structure, les recettes fiscales représentent 89,2 % des recettes hors hydrocarbures (88,6 % 2012) et, comme en 2012, elles ont contribué aux augmentations des recettes hors hydrocarbures pour plus de 100 % (101,9 %), en raison de la légère baisse des recettes non fiscales (- 2,1 milliards de dinars). Les recettes fiscales ont progressé de seulement 5,8 % en 2013 pour atteindre 2018,5 milliards de dinars contre une hausse de 25 % en 2012. Cette augmentation résulte en totalité de celle des impôts sur les biens et services et des droits de douane ; les impôts sur les revenus et les bénéfices ayant diminué en 2013 car leur niveau atteint en 2012 résultait des prélèvements sur les importants rappels de salaires de la fonction publique. Néanmoins, les impôts sur les revenus et bénéfices constituent toujours la plus grande part des recettes fiscales (40,5 %). Exception faite de la conjoncture particulière en la matière de l année 2013, à savoir une baisse des impôts sur les revenus de 45,3 milliards de dinars, la tendance à la baisse du poids relatif des impôts sur les biens et services dans les recettes fiscales, observée sur la période 2002-2012 (34,2 % en 2012 contre 46,3 % en 2002) et corrélativement la hausse de celle des impôts sur les revenus et bénéfices (23,2 % en 2002 contre 45,2 % en 2012) contrastent fortement avec celles de l assiette de ce type de prélèvement et notamment les évolutions de la valeur ajoutée marchande hors hydrocarbures. En particulier, le faible rendement de la fiscalité sur les biens et services contraste avec l augmentation de la valeur ajoutée marchande hors hydrocarbures et avec la structure de la même fiscalité dans la quasi-totalité des économies développées et émergentes. Quant au ratio produits des douanes / recettes fiscales, il a encore augmenté en 2013 à hauteur de 19,9 % (17,7 % en 2012), en contraste avec sa baisse continue depuis 2003 et sa stabilisation en 2011. 64

En ce qui concerne les recettes non fiscales dont les montants annuels sont tributaires des dividendes versés par les institutions et entreprises publiques, elles ont encore diminué en 2013 de 0,8 % ainsi que leur part dans les recettes hors hydrocarbures qui a reculé de 11,4 % en 2012 à 10,8 % en 2013. Evolution du ratio recettes fiscales / recettes totales : en milliards de dinars 2001 2003 2004 2008 2009 2010 2011 2012 2013 Recettes fiscales HH (1) 398,2 524,9 580,4 965,2 1146,6 1298,0 1527,1 1908,6 2018,5 Recettes totales (2) 1505,5 1974,4 2229,7 5190,5 3676,0 4392,9 5790,1 6339,3 5940,9 (1) / (2) 26,4% 26,6% 26,0% 18,6% 31,2% 29,5% 26,4% 30,1% 34,0% Au total, sous l effet de l augmentation des prix des hydrocarbures, la part des recettes fiscales dans les recettes totales n a cessé de diminuer de 2001 à 2008, passant de 26,4 % à 18,6 % ; le fort rebond de ce ratio en 2009 résultant de l ampleur de la baisse des recettes fiscales issues des hydrocarbures. Quant aux évolutions de ce ratio à la baisse (2010 et 2011) puis à la hausse (2013), elles font suite, respectivement, à la remontée de la fiscalité des hydrocarbures (hausse des prix du baril) puis à sa baisse (diminution en volume des exportations) ; l année 2012 étant une année particulière caractérisée par une relative stabilité de la fiscalité pétrolière, mais conjuguée à une hausse, supérieure à la moyenne, de la fiscalité ordinaire (droits de douane et impôts sur les revenus notamment). Autant que la faiblesse de la part de ces recettes dans les recettes totales, l évolution de leur structure depuis un certain nombre d années, révèle le faible rendement de la fiscalité sur les biens et services en contraste avec l augmentation de la valeur ajoutée marchande hors hydrocarbures et avec la structure de la même fiscalité dans la quasi-totalité des économies développées et émergentes. En outre, l évolution vers des montants quasi nuls de la TVA et autres prélèvements sur les produits pétroliers (notamment les carburants pour véhicules) contraste encore plus fortement avec les prélèvements élevés sur ces produits dans ces mêmes économies. V.2 - DEPENSES BUDGETAIRES En 2013, les dépenses budgétaires totales s établissent à 6092,1 milliards de dinars contre 7058,2 milliards de dinars en 2012, soit une baisse de 13,7 %. Cette diminution des dépenses totales, après des hausses de 20,6 % et 31 % 65

GRAPHIQUE 15 STRUCTURE DES RECETTES BUDGETAIRES GRAPHIQUE 16 STRUCTURE DES DEPENSES BUDGETAIRES 66

respectivement en 2011 et 2012, a touché un peu plus les dépenses courantes que les dépenses en capital (- 578,3 et -387,7 milliards de dinars respectivement). Les dépenses de fonctionnement et d équipement ont été budgétisées respectivement à 4335,6 milliards de dinars et 2544,2 milliards de dinars dans la loi de finances de 2013. Alors que les dépenses de fonctionnement décaissées ont quasiment égalé les montants budgétisés (97 %) au titre de l année 2013, les dépenses d'équipement budgétisées ont été exécutées en termes de décaissements à concurrence de 74,2 % contre 79,2 % en 2012 (48,6 % en 2011 et 60,5 % en 2010). Les fortes augmentations des dépenses courantes des années 2011 et 2012 ont porté le ratio dépenses courantes/pib à 26,7 % en 2011 puis à 29,7 % en 2012 contre 22,2 % en 2010. Par contre, la baisse des dépenses courantes en 2013 a fait baisser ce ratio à 25,4 %, tout en demeurant plus élevé qu en 2010. Quant au ratio dépenses d équipement/pib, la baisse des dépenses en capital en 2013, qui reviennent à leur niveau moyen des années 2008-2011, l a fait reculer de 14,1 % en 2012 à 11,4 % en 2013. Les dépenses courantes sont passées de 4782,6 milliards de dinars en 2012 à 4204,3 milliards de dinars en 2013, soit une baisse de 12,1 % contre des augmentations de 23,3 % en 2012 et de 45,9 % en 2011. Cette diminution des dépenses courantes (-578,3 milliards de dinars) résulte principalement de celle des transferts courants (-447,2 milliards de dinars) et, dans une moindre mesure, de celle des dépenses de personnel (155,4 milliards de dinars). Le recul de ces dernières s explique par le fait qu en 2012, les montants décaissés au titre de ces dépenses incluaient les rappels de salaires sur plusieurs années. La baisse des transferts courants de 447,2 milliards de dinars résulte principalement de celle du poste «autres transferts» de 359,5 milliards de dinars (principalement les collectivités locales et transferts) et, dans une moindre mesure, de celle des services de l administration (les dépenses de subventions aux hôpitaux et aux établissements publics à caractère administratif) qui ont diminué de 87,6 milliards de dinars. Quant aux dépenses d équipement, elles avaient fortement progressé de 2005 à 2008, avec un passage à un palier supérieur en 2007 et 2008. Demeurées stables en tendance entre 2008 et 2011, elles avaient atteint 2275,5 milliards de dinars en 2012. En 2013, leur baisse à hauteur de 1887,8 milliards de dinars (- 17 %) les situe de nouveau à un niveau équivalent au palier atteint entre 67

2008 et 2011. Cette baisse des dépenses d équipement résulte presque totalement de celles des dépenses en faveur du secteur de l habitat qui sont passées de 614,1 milliards de dinars en 2012 à 243,6 milliards de dinars en 2013 (-370,5 milliards de dinars), alors qu elles avaient connu une progression quasi équivalente en valeur absolue entre 2011 et 2012 (+ 342,6 milliards de dinars). En revanche, les dépenses d infrastructures économiques et administratives ont progressé de 86 milliards de dinars (13,7 %) à hauteur de 714,5 milliards de dinars pour représenter 37,8 % des dépenses totales d équipement (27,6 % en 2012). Enfin, à l exception du poste «divers» dont les dépenses régressent de 16,4 % à hauteur de 381 milliards de dinars, les autres postes des dépenses d équipement ont connu des évolutions à la baisse comme à la hausse peu significatives. Il est utile de rappeler que l augmentation des dépenses d équipement depuis le début des années 2000 a été le principal facteur de l élévation du niveau d activité économique dans les secteurs du BTPH et des services marchands qui ont tiré la croissance économique hors hydrocarbures et la demande de travail par les entreprises. Le maintien des montants atteints par ce type de dépenses à un niveau compatible avec les capacités d absorption de l économie nationale, pour continuer à soutenir et stimuler l activité économique et l amélioration des services publics, doit constituer dès lors une préoccupation majeure. V.3 - CAPACITE DE FINANCEMENT Le déficit budgétaire de l année sous revue a atteint 151,2 milliards de dinars, inférieur à celui de 2009, année de choc externe, et de 2012, confirmant une situation de déficit pour la cinquième année consécutive. Mais contrairement à ceux de 2010, 2011 et 2012, le déficit budgétaire enregistré en 2013 résulte de la baisse des recettes fiscales des hydrocarbures et corrélativement des recettes totales en dépit de la diminution significative des dépenses courantes et en capital. Le flux d épargne publique (recettes totales moins dépenses de fonctionnement) est de 1736,6 contre 1556,7 milliards de dinars en 2012. L épargne publique représente, en conséquence, 29,2 % des recettes totales contre 24,6 % en 2012. Ce montant d épargne publique a financé les dépenses d investissement de l Etat en 2013 à hauteur de 92 % (68,4 % en 2012), dégageant un besoin de financement du Trésor de 248,2 milliards de dinars. Néanmoins, la capacité de financement du Trésor exprimée par l encours de ses épargnes financières 68

auprès de la Banque d Algérie n a diminué que de 70,2 milliards de dinars pour s établir à 5643,2 milliards de dinars contre 5713,4 milliards de dinars à fin 2012. Une telle capacité de financement représente 34,1 % du produit intérieur brut, 95,0 % des recettes totales et 92,6 % des dépenses publiques au titre de l année 2013. Si les déficits des années 2009 à 2012 ont pu être financés sans le recours à des prélèvements effectifs sur le Fonds de régulation des recettes (FRR), celui de 2013 en revanche, quoique très faible (moins de 1 % du PIB), l a été avec un prélèvement de 70,2 Milliards de dinars sur ce Fonds dont les ressources représentent une capacité de financement appréciable. La constitution de cette capacité de financement du Trésor au cours de la décennie concourt à prémunir les finances publiques de la volatilité des prix des hydrocarbures ainsi que d éventuels chocs externes, les évolutions de la fiscalité pétrolière en lien avec la tendance à la baisse des exportations en volume des hydrocarbures et de la structure des recettes fiscales hors hydrocarbures constituent des éléments de vulnérabilité face à la nouvelle structure des dépenses budgétaires. 69

SITUATION DES OPERATIONS DU TRESOR 70