WIRINFO. Le magazine pour participants WIR 9/2015

WIRINFO Le magazine pour participants WIR 9/2015 4 Sophie Favez, présidente du groupe WIR Romandie 8 Vivez le réseau! L événement du 29 octobre 2015 à Lausanne 10 WIR-Economy-Club: un sommet du meuble 12 Philippe Maloberti, nouveau responsable de la succursale de Lausanne

CEUX QUI COMPRENNENT LE SYSTÈME WIR EN COMPRENNENT ÉGALEMENT LA VALEUR AJOUTÉE INTERVIEW DE SOPHIE FAVEZ, PRÉSIDENTE DU GROUPE WIR ROMANDIE 4

Comment avez-vous croisé le chemin du système WIR? Je l ai découvert par Muriel Marmier, l épouse de Phillippe Marmier, ancien président du groupe WIR Romandie malheureusement trop tôt disparu. Pour moi, la Banque WIR et son réseau de PME a représenté une étonnante découverte je ne les connaissais absolument pas auparavant. Comme l idée d un réseau d affaires est tellement moderne et contemporaine, j ai eu envie de la creuser et bien entendu, j avais énormément de questions. Mon intérêt n est pas resté inaperçu puisque lors de son élection à la fonction de membre du conseil d administration de la Banque WIR, Kornel Tinguely m a proposé d assumer sa succession au poste de président du groupe WIR Romandie Photos: Foto Frutig, Niederwangen Était-il difficile de vous engager dans cette fonction? À l époque, cela faisait deux ans que j étais participante WIR avec mon entreprise «Essence de marque» (remarque de la réd: cf. encadré «Personnellement» en page 7) et je me suis sentie «comme lancée dans l eau froide». Mais relever ce défi me plaisait bien et continue de me plaire. Cela correspond assez bien à ce que je fais au niveau professionnel: trouver des réponses aux questions «Qui sommesnous, où allons-nous et que devons-nous faire pour nous y rendre?» Quelles ont été les premières mesures que vous avez prises? Je pense que le réseau tournait sur lui-même et il lui était difficile de s ouvrir vers l extérieur. Par ailleurs, il en allait pour nous comme pour la Banque WIR elle-même et pour d autres groupes WIR: nous étions perçus comme quelque chose de poussiéreux, sans doute partiellement à raison. Notre site web en était un bel exemple. Notre première mesure a été de le réaménager. Bref, nous devons nous moderniser et amener du sang frais tant au réseau WIR en Suisse romande qu à notre groupe WIR. «Vous n êtes pas seul!» Avec la manifestation intitulée «Vivez le réseau!», Sophie Favez entend donner un nouvel élan au système économique WIR en Suisse romande. (cf. p. 8) Comment pensez-vous procéder? Le plus important est d informer et de renseigner les gens. Lorsque l on parle de WIR en Suisse romande, on ne suscite qu incompréhension. On peut dire que le système WIR y est tout simplement inconnu. En Suisse romande, il s agit donc de refaire entièrement la base et de mettre en évidence les avantages du système économique WIR. À cet effet, nous avons mis en place un nouveau site internet, une communication électronique et modifié le format de nos événements pour qu ils soient plus accessibles à des entrepreneurs actifs et souvent pressés. Cet automne, nous mettons en place avec la collaboration de la Banque WIR un important événement de réseautage destiné à faire (re)découvrir le système WIR. Ainsi, le 29 octobre, nous organiserons la manifestation «Vivez le réseau!» à l École hôtelière de Lausanne (remarque de la réd.: cf. l annonce publiée en page 8/9). Entre autres interventions, Thierry Vial, rédacteur en chef de PME Magazine avec qui nous avons engagé un partenariat, dirigera une table ronde. Cela nous permettra d accroître notre notoriété auprès des PME de Suisse romande et de reposer une base saine pour le développement du réseau en Suisse romande. Outre avec PME Magazine, nous avons initié des collaborations avec d autres médias et réseaux pour communiquer ce projet au plus grand nombre. Poursuivez-vous également des objectifs quantitatifs? Oui, la Suisse romande compte actuellement environ 2000 participants WIR. À moyen terme, l ambition de la banque est d élargir ce réseau de 30%. Il en va de même pour le groupe WIR Romandie qui compte actuellement 150 membres. 5

Quelle réaction suscitez-vous lorsque vous expliquez le fonctionnement du système WIR en Suisse romande? Je profite de toutes les occasions qui se présentent pour expliquer le fonctionnement du système WIR. C est pourquoi j ai toujours deux cartes de visite sur moi: une première de mon entreprise «Essence de marque» et l autre du groupe WIR. La plupart de mes interlocuteurs sont intéressés et étonnés du fait qu il existe en Suisse une deuxième monnaie et cela pas seulement depuis hier mais depuis plus de 80 ans De plus, je constate régulièrement que ceux qui ont compris le fonctionnement du système en comprennent également la valeur ajoutée. Le fait que le système WIR est originaire de Suisse allemande constitue-t-il un obstacle pour sa diffusion en Suisse romande? L origine du système WIR n est pas un frein. Une bonne idée s impose, quelle que soit son origine. Or, le système WIR est la réponse à un besoin moderne, à savoir l établissement de contacts durables. Pour cela, la Suisse romande dispose d un important potentiel: 110 000 PME ont ici leur siège social! «La Banque WIR veut élargir le réseau WIR en Suisse romande de 30% à moyen terme.» Où est donc le problème? Le problème réside tout simplement dans le fait que le système WIR reste insuffisamment connu chez nous. L ensemble des informations de base manque. WIR, c est une question de confiance et de contacts. C est là qu il faut intervenir, expliquer, convaincre. En Suisse romande, le slogan «Ma chance Banque WIR» ne se comprend pas d emblée. Nous devons montrer concrètement à chaque interlocuteur où se situent les chances et les avantages. Cela n est pas toujours simple et il faut du temps ce qui vaut d ailleurs également pour l amélioration de l image de marque. Cela demande aussi certains moyens que nous n aurions pas pu investir seul au niveau du groupe. La Banque WIR nous est d un grand soutien dans les démarches pour développer le réseau en Suisse romande. En Suisse romande, le réseau WIR comprend avant tout des entreprises de l hôtellerie et du secteur de la construction. Il est important que non seulement nous augmentions le nombre de participants WIR mais également que nous élargissions la diversité des branches. Le fait que la Banque WIR a de plus en plus d affinité avec les moyens de communication électroniques soutient heureusement nos efforts. Cela permet d accroître le dynamisme et de nous adresser plus aisément à la jeune génération. Cette dernière est présente sur tous les canaux, surtout les moyens électroniques, et a besoin de beaucoup de réactivité. Tout va plus vite dans le business aujourd hui et nous devons aller dans ce sens et proposer des outils adaptés. «Si la Banque WIR mise davantage sur les moyens électroniques, cela accroîtra la dynamique et lui permettra de s adresser plus aisément à la jeune génération.» L emplacement de Lausanne est-il judicieux pour la succursale de la Banque WIR? Tout à fait. Lausanne est le centre économique de la Suisse romande. Genève est bien entendu plus grand mais c est une région à part une ville de la diplomatie et des grandes entreprises internationales, moins un monde des PME. Pour le système WIR, cette région sera plus difficile à travailler. D un autre côté, une seule succursale en Suisse romande ne suffit pas si l on veut que WIR soit davantage visible auprès du grand public. C est pourquoi il est d autant plus important que le groupe WIR et ses manifestations soient présents non seulement sur le bassin lémanique mais partout en Suisse romande, également à Fribourg, Neuchâtel et en Valais. Ces manifestations doivent susciter l intérêt d un chef d entreprise et être suffisamment attrayantes pour qu il consente à y consacrer du temps et un déplacement. 6

Daniel Flury, rédacteur en chef du WIRINFO, et Sophie Favez. Les foires seraient également un moyen pour susciter l attention. Un projet d exposition WIR en Suisse romande n a cependant pas rencontré le succès escompté et même des Foires WIR comme celles de Berne ou de Lucerne auxquelles participaient également des exposants de Suisse romande ont dû abandonner. Regrettez-vous cette évolution? Bien sûr, mais toutes les foires doivent lutter contre une baisse du nombre de visiteurs et des exposants indécis, ce n est pas un problème spécifique aux Foires WIR. La participation à une exposition représente une lourde charge pour une PME et le résultat obtenu est souvent modeste. Je pense que la concentration sur la Foire WIR de Zurich est juste et prometteuse même si l emplacement pour les Romands n est géographiquement pas idéal. Comment se déroule la collaboration avec la succursale de Lausanne et le siège principal à Bâle? Le siège social de la Banque WIR à Bâle est relativement éloigné, mais une grande confiance mutuelle s est installée et nous maintenons un contact régulier pour le développement du marché. L implication de Lausanne est également excellente et les résultats du 1 er semestre sont très réjouissants. Nous sommes présents ensemble sur le terrain lors des rencontres du groupe mais aussi lors d autres manifestations comme Musique en Fête ou des déjeuners-réseautage organisés partout en Suisse romande. Par le passé, il est sans doute souvent arrivé que la Suisse romande attende des impulsions de Bâle. Désormais, il arrive également que ce soit l inverse; une nouvelle dynamique s est installée entre le groupe et la Banque WIR. Nous collaborons très étroitement et les choses bougent! www.wir-romandie.ch INTERVIEW: DANIEL FLURY Personnellement Comment êtes-vous devenue entrepreneur? Après mon apprentissage d employée de banque, j ai d abord travaillé en tant que conseillère à la clientèle auprès d UBS. Plus tard, j y ai passé dans le marketing dont j ai attrapé le virus. Après une spécialisation dans le secteur du marketing, j ai eu envie de faire autre chose et j ai atterri à Radio Framboise qui venait d adopter le nom de Radio Rouge FM. Il s agissait d une activité très prenante car il fallait tout d abord créer et positionner cette nouvelle marque. Cependant, il me manquait une structure claire, raison pour laquelle je suis revenue chez UBS, avant de changer pour CS après la naissance de mon premier enfant. En ma qualité de responsable marketing pour la clientèle entreprise pour la Suisse romande, j ai pu nouer énormément de contacts et en tant qu interface avec le responsable régional, j avais affaire à tous les secteurs des affaires bancaires. Le sponsoring a été une activité particulièrement passionnante à l époque, beaucoup d argent se dépensait dans ce domaine. Après la naissance de mon deuxième enfant, je ne voulais plus travailler à 100% et j ai décidé de fonder ma propre entreprise, «Essence de marque», afin de rester à la fois indépendante et flexible. Dans quel secteur et pour qui votre entreprise «Essence de marque» est-elle principalement active? Pour moi, il était clair depuis le début que je voulais travailler pour les PME et dans le domaine du marketing. Les décisions qui se prennent rapidement au sein des PME et les résultats rapidement visibles sont les deux avantages de ce choix. Avec des organisations de plus grande taille, les résultats sont nettement moins apparents et souvent la mise en place plus longue. Je collabore toujours directement avec le management. À ce niveau personnel, il est plus aisé de déterminer quels sont les besoins et faire évoluer la structure. Le plus souvent, une PME qui s adresse à moi cherche à faire évoluer son organisation: plus de clarté, plus de pertinance et plus d efficacité dans sa communication. Ce qui me frappe régulièrement: chaque PME a du potentiel, mais il faut savoir exprimer ce dernier. Mon travail débouche sur des résultats tels qu une culture d entreprise renforcée, une approche commerciale plus affutée ou une identité mieux positionnée. Cela se traduit ensuite en outils tels qu une charte d entreprise ou un nouveau site Internet, des outils de vente, des manifestations, des newsletters, etc. En tant que mère de famille et cheffe d entreprise, vous reste-t-il suffisamment de temps pour le groupe WIR? Oui, c est simplement une question de logistique. Il faut anticiper et s organiser. Ainsi, l on dispose de temps pour le travail en tant que tel et pour être créatif. Il faut dire qu aujourd hui, l on n est plus tributaire d un endroit: avec mon PC et mon téléphone portable, je peux exécuter mon travail n importe où. C est ainsi que fonctionne la jeune génération et c est aussi la direction que prend la Banque WIR. Essence de marque Chemin du Petit-Flon 29 1052 Le Mont-sur-Lausanne Tél. 078 917 08 53 www.essencedemarque.ch sophie.favez@essencedemarque.ch Taux d acceptation WIR: 50% 7