1 Présentation générale de l activité économique des stations de montagne



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Sommaire 0 Introduction 1 Présentation générale de l activité économique des stations de montagne p - 1 p - 4 1.1 Données générales 1.2 Le rapport entre l offre des stations et la fréquentation par la clientèle 1.3 L activité et la place des opérateurs des domaines skiables 2 Création de valeur et interdépendance des acteurs en station p - 8 2.1 Le domaine skiable, un catalyseur d activité pour la station 2.2 Le domaine skiable, premier employeur pour le territoire support 2.3 Le domaine skiable, générateur de recettes fiscales sur le territoire support 2.4 Le système économique de la station, des acteurs interdépendants Publication de : Domaines Skiables de France Alpespace/Bâtiement Annapurna 24 rue St Exupéry - 73800 FANCIN (F) Tél. 04 79 26 60 70 Contribution des domaines skiables dans l économie des stations - Octobre 2010 - Directeur de la publication : Laurent REYNAUD Comité de rédaction : Commission économie-promotion Commission juridique et fiscale Bertrand Lebert Coordination- Suivi : Axiuba Communication/Catherine Claude 06 77 65 07 23 Conception graphique/réalisation : Studio Toucan-Toucan Crédits photos : Axiuba Communication - Bertrand Lebert 3 Modèle économique de l exploitation d un domaine skiable 3.1 Les fondamentaux du modèle économique d un domaine skiable 3.2 Des investissements de confort et de modernisation non générateurs de chiffre d affaires additionnel 3.3 Un effet de ciseaux de plus en plus marqué 4 Conclusion p - 12 p - 17

Introduction Octobre 2010 1

La France dispose d une infrastructure unique de domaines skiables et de stations répartis sur ses différents massifs montagneux. Elle compte parmi les trois premières nations de ski dans le monde, au coude à coude avec l Autriche et les Etats-Unis. Des stations de renommée internationale aux stations villages, des stades de neiges aux domaines d animation locale, l offre des stations françaises est très variée et propose à la clientèle une «gamme» tout à fait exceptionnelle. Transports, hébergements, restauration, commerces, services, domaine skiable : la gamme des prestations offertes en station est source d emploi et d activité pour tout le territoire support. Là où l activité est la plus intense, l économie des stations irrigue les vallées et les villes, en créant des emplois chez les fournisseurs des entreprises présentes en station (BTP, service aux entreprises, etc.). Une part importante de l attractivité de la station dépend de l opérateur des domaines skiables : parce qu il porte le produit phare de la station, il a la lourde responsabilité d en être la locomotive économique. Il contribue à créer de la croissance externalisée au profit des acteurs socio-économiques d une station et apporte une ressource fiscale importante à la collectivité. Il est créateur d emplois directs et indirects dans un ensemble de territoires de montagne, là où par définition, l activité économique est rendue plus difficile par les aléas climatiques et les coûts d acheminement des hommes, des machines et des matériaux. Les systèmes économiques des stations sont très divers, les situations multiples, mais ils reposent sur de grands équilibres entre l offre proposée et la fréquentation par la clientèle. Ainsi l opérateur qui se doit de proposer et de gérer une offre de ski la plus attractive possible est en retour fortement tributaire de l offre globale de la station et plus particulièrement de sa capacité d accueil en hébergement, et des structures de commercialisation. La gestion d un domaine skiable nécessite des investissements de renouvellement et de confort très importants, tant pour le maintien à niveau de son offre technique (remontées mécaniques, pistes, damage, services ), que pour améliorer son attractivité et sa compétitivité. L opérateur de domaine skiable qui est soumis au réalisme de l économie mondiale, crise financière et perte de pouvoir d achat, doit faire preuve de pragmatisme sur son marché. Il est proposé ici de présenter les mécanismes qui impactent directement la viabilité économique des entreprises de domaines skiables qu elles soient publiques dans le cadre de régies, mixtes (dans le cadre de SEM) ou privées.

- Les charges s accroissent régulièrement (particulièrement les charges fixes) les recettes progressent moins vite, imprimant ainsi aux comptes d exploitation des opérateurs de domaines skiables un effet de ciseaux qui pèse sur la capacité d investissement et de renouvellement des équipements. Le point d équilibre économique des exploitations est de plus en plus difficile à trouver. - Parallèlement, l environnement législatif et réglementaire s étoffe et se complexifie. En effet, l activité de transport de personnes, soumise aux règles des délégations de service public devant, en outre, répondre au nécessaire challenge du développement durable, l exploitation de domaines skiables est particulièrement encadrée pour ne pas dire contrainte. - Il faut également évoquer l incidence de la démographie ou du calendrier des vacances scolaires sur la fréquentation des stations : la première laisse entendre, qu après les baby-boomers, le nombre de pratiquants pourrait se réduire tandis que, le second, soulève la récurrente difficulté des périodes de fortes affluences et l utilisation des accès routiers aux stations en «périodes de pointe». Dans le même temps, la concurrence s active et devient multiforme. Sous l appellation Domaines Skiables de France, le Syndicat National des Téléphériques de France regroupe l ensemble des opérateurs de remontées mécaniques et de domaines skiables. Le présent document a pour objectif d apporter des éléments pour la compréhension du modèle économique sous-jacent, de valoriser la contribution des domaines skiables à l économie générée, et de décrire l envers d un décor, les coulisses d une profession dotée de nombreux facteurs clés de succès mais dont la route n est pas, contrairement aux idées reçues, pavée «d or blanc». Cette contribution s adresse à l ensemble de nos partenaires : collectivités locales - communes et départements supports de nos stations - pouvoirs publics et administrations, collaborateurs et socio-professionnels opérant en montagne. Elle débouche sur une proposition de partenariat visant à pérenniser notre activité et, par ricochet, celle de nos partenaires. Pierre LESTAS Président de Domaines Skiables de France 3

La France dispose d une infrastructure unique de domaines skiables et de stations répartie sur ses différents massifs montagneux. Elle compte parmi les trois premières nations de ski dans le monde, au coude à coude avec l Autriche et les Etats-Unis. Des domaines skiables de renommée internationale, aux domaines d animation locale en passant par toute la palette des petits, moyens et grands domaines skiables, l offre française de ski est très variée. Publiques ou privées, les entreprises qui en ont la charge sont créatrices d emploi et d activité au-delà du seul périmètre de leur entreprise. Transports, hébergements, restauration, commerces, services : la gamme des prestations offertes en station autour et pour le domaine skiable est source d emploi et d activité pour tout le territoire support. Là où l activité est la plus intense, l économie des stations irrigue les vallées et les villes, en créant des emplois dans les services de support aux entreprises présentes en station. Le système économique d une station est complexe à appréhender de par la multitude d acteurs concernés, qui sont tous indépendants les uns des autres. Pour simplifier, on peut identifier dans l offre d une station : les transports, hébergements, commerces, services, etc, les infrastructures indispensables : voirie, parkings, électrification, assainissement, avec à ce niveau des investissements importants des collectivités locales, le domaine skiable (souvent relié pour les plus grands dans le cadre d un domaine inter-stations). L offre des stations cherche en permanence à répondre le mieux possible à la demande des consommateurs. Dans une station, les facteurs d attraction sont multiples : la qualité Le Syndicat National des Téléphériques de France, qui regroupe les opérateurs de remontées mécaniques et de domaines skiables, souhaite apporter avec le présent document des éléments pour la compréhension de l offre française, de son évolution et de ses enjeux. Pour cette édition 2010, nous avons voulu aller plus loin dans le détail, avec une approche par massifs qui complète la vision nationale, et aussi élargir le champ d investigation pour mieux rendre compte de l économie globale induite par le ski sur les territoires de montagne. Si, malgré tout le soin que nous avons apporté à la réalisation de ce document, vous identifiez des oublis ou erreurs n hésitez pas à nous en faire part. Le nombre de touristes fréquentant les massifs français l hiver est évalué à 10 millions de visiteurs en montagne et 7 millions de pratiquants de ski dont 2 millions d étrangers. Pour autant, le taux de départ en séjour long (4j et plus) à la montagne était de 8,7% pour l hiver 2009-2010 (source : SOFRES). Le nombre d emplois générés l hiver en station est supérieur à 100 000, dont 18 000 pour la seule branche des domaines skiables. L économie du ski représente 7 milliards d euros d échanges en station, soit 18% de l économie du tourisme français (source : Atout France 2007). des prestations proposées aux clients, leur variété, la facilité d accès à la station. Parmi eux, sans aucun doute, la qualité du parc d hébergement et la qualité du domaine skiable sont déterminantes. La clientèle de son côté, a évolué dans sa façon de «consommer» les stations : - temps moins important consacré au ski (désormais 4 heures par jour en moyenne) - attente d une variété d activités en station (diversification) - recherche d un hébergement de qualité (surfaces plus importantes) avec des services mieux développés (piscine, etc.)

Ce tableau montre comment l offre (hébergement ou domaine skiable) génère une fréquentation (nuitées ou journées skieur) et créé les emplois en station. Massif Stations Hébergement Domaine skiable Nombre Emplois Capacité Nombre (1) Moment (2) Fréquentation/ d accueil/ de nuitées/ de puissance millions de millions de lit millions de nuitée (km. pers/h) j/skieurs Alpes du Nord 106 90 000 1,03 44 639 957 39,4 Alpes du Sud 35 15 000 0,35 12,8 142 051 8,3 Pyrénées 29 10 000 0,26 6 99 976 5,1 Massif Central - Vosges - Jura 50 5 000 0,26 49 909 3 (3) (1) Périmètres à neige source BET F. Marchand (2) Le moment de puissance : il est utilisé pour prendre en compte la taille des domaines skiables. Pour une remontée mécanique, c est le produit de la dénivelée par son débit. Cet indicateur permet de cerner l offre technique et commerciale d une station. (3) La fréquentation globale de ces massifs n est pas mesurée Source Atout France, Domaines Skiables de France DÉCRYPTAGE AVEC L EXEMPLE DES ALPES DU NORD Ce tableau indique que pour générer une fréquentation de 44 millions de nuitées dans les 3 départements et massifs, fréquentation qui profite à l ensemble de l économie : - les 106 domaines skiables doivent être en capacité d accueillir 39.4 millions de journées skieurs (grâce à leur niveau d équipement en remontées mécaniques mesuré ici par le moment de puissance), - les stations et leur territoire doivent proposer une capacité d accueil de 1.03 millions de lits, avec les infrastructures, services, commerces correspondants, - 90 000 emplois assurent le fonctionnement de cette économie. 5

Mixte [saem] 29% Un domaine skiable est constitué d un parc de remontées mécaniques (3 731 appareils en France), de pistes de ski, avec pour leur préparation et entretien un parc d engins de damage et, selon les stations, un équipement de neige de culture, avec en plus des services à la clientèle : billetterie et accueil (caisses, salles hors sac, toilettes, etc ). La France n est pas seulement l un des premiers domaines skiables du monde par sa fréquentation. C est aussi un maillage de nombreux domaines skiables, très variés en taille et en offre. Régie 18 % Privé 53 % La fréquentation nationale et les recettes s inscrivent pour 2009/2010 dans la continuité des années précédentes : - La fréquentation s établit à 56,1 millions de journées skieur - Les recettes de billetterie TTC s élèvent à 1,15 milliard d euros (2)(2) Nombre (1) petits moyens grands très grands Part de marché d opérateurs fréquentation j/sk (3) Haute Savoie 44 27 5 10 2 22 % Savoie 38 7 12 11 8 38,6 % Isère - Drôme 24 18 1 3 2 9,7 % Alpes du Sud 35 18 5 11 1 14,9 % Pyrénées 29 18 6 5 9,3 % Jura 10 7 3 1,4 % Massif Central 14 11 3 2,3 % Massif Vosgien 26 24 2 1,8 % Part de marché j/sk (3) 10 % 17 % 38 % 36 % (1) opérateurs de domaines skiables adhérents 2010 SNTF - (2) en fonction du moment de puissance (mp) - (3) journées skieurs

70 60 50 40 30 20 10 0 Sur les 20 dernières années, on peut constater une croissance régulière de la fréquentation des domaines skiables, avec dernièrement un ralentissement de la croissance. Ce ralentissement de la croissance n est pas homogène pour toutes les tailles de station. Dans la pratique, il est plus fort pour les très grandes stations dont le parc immobilier de lits marchands n a pas connu les importantes progressions encore observées ces cinq dernières années dans les stations de taille moyenne. J/Sk (millions) linéaire - j/sk (millions) 1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006 2008 2010 La diversité et la qualité de l offre des stations françaises ainsi que les performances de leur fréquentation constituent les points forts de l activité économique des stations. Les stations évoluent au sein d un marché fortement concurrentiel où l attractivité du domaine skiable est un enjeu majeur pour la station. Cette attractivité du domaine skiable repose sur la capacité de l opérateur de domaine skiable à non seulement maintenir son offre technique en état, mais aussi à apporter sans cesse des améliorations vis-à-vis de la clientèle. Toutefois, des menaces existent : un marché arrivé à maturité, une croissance désormais faible, qui fragilise les entreprises de domaines skiables. Il faut analyser les relations d interdépendance entre les acteurs de la station pour comprendre que ces menaces ne pèsent pas uniquement sur le domaine skiable, mais sur tous les acteurs de la station. 7

3!Ñ!!DS BUJPO!EF!WBMFVS!FU!JOUFSE QFOEBODF!!! EFT!BDUFVST!FO!TUBUJPO 3/2!Ò!Mf!epnbjof!tljbcmf-!vo!dbubmztfvs!eÖbdujwju!qpvs!mb!tubujpo L opérateur de domaine skiable assure le rôle de locomotive économique d une station dans la mesure où les clients viennent avant tout pour pratiquer le ski ou, plus généralement, une activité de glisse sur neige. De l attractivité du domaine skiable dépendra en grande partie l activité économique enregistrée par les autres partenaires économiques de la station (hébergeurs, écoles de ski, restaurateurs, magasins de sport, commerces d alimentation, etc.) et la production de recettes fiscales pour la collectivité. Par ailleurs, l opérateur de domaine skiable participe activement aux dépenses de promotion ou de commercialisation de la station. Il communique avant tout sur la station et ce, au profit de tous. L opérateur de domaine skiable est bien générateur de «croissance externalisée». C est d ailleurs parce qu elle contribue fortement à l intérêt général que l exploitation des remontées mécaniques est regardée, par la loi et la jurisprudence, comme une activité de service public. RVJ!WJFOU!TVS!MFT!EPNBJOFT!TLJBCMFT!@ MÖFYFNQMF!EFT!HSBOEFT!TUBUJPOT!FU!EF!! MFVS!DMJFOUêMF! USBOHêSF Scandinave : 2 % Russe : 2 % Autre : 9 % Allemande : 5 % Hollandaise : 5 % Française : 51 % Belge : 5 % Britannique : 24 % Part de clientèle étrangère sur les très grands domaines skiables (source : Domaines Skiables de France recueil indicateurs 2010) 3/3!Ò!Mf!epnbjof!tljbcmf-!qsfnjfs! fnqmpzfvs!qpvs!mf!ufssjupjsf!tvqqpsu L opérateur de domaines skiables est le premier pourvoyeur d emplois, directs et indirects, en station voire dans les communes avoisinantes. En ce sens, il joue un rôle essentiel pour fixer la vie sociale sur les territoires. Il mène une politique sociale structurée et ambitieuse. La Convention collective des remontées mécaniques et domaines skiables est particulièrement protectrice : des dispositions spécifiques de priorité de réembauchage ou de reconduction des contrats existent pour les personnels saisonniers. Autre exemple : un régime de prévoyance obligatoire a été mis en place, dont les effets se prolongent pendant une année à l issue des contrats. Certains accords d entreprise peuvent en outre apporter des garanties complémentaires, notamment dans les plus grandes entreprises, en assurant une durée minimale des 9 contrats saisonniers, un régime de mutuelle santé, des primes et indemnités propres. Ces garanties sont apportées à une population de pluriactifs, pisteurs ou agents des remontées mécaniques en hiver, qui deviennent ouvriers, agriculteurs ou employés du bâtiment en été. Les saisonniers de la branche sont particulièrement bien ancrés dans l économie locale : le domaine skiable contribue activement au maintien d une population permanente en zone de montagne. Mf!ubvy!eÖfnqmpj!eft!tbjtpoojfst!ef!mb!csbodif!fo! u! ftu!ef!:1&!jodmvbou!mft!jobdujgt!wpmpoubjsft/!tfvmfnfou! 21&!tpou!eft!jobdujgt!jowpmpoubjsft/!Epnbjoft!Tljbcmft! ef!gsbodf-!b!dpodmv!vo!bddpse!ef!csbodif!fo!3119! qpvs!bn mjpsfs!fodpsf!mb!t dvsjtbujpo!eft!qbsdpvst! qspgfttjpoofmt!eft!tbjtpoojfst/

Location 29 % Le faible turn-over, l existence fréquente d une épargne salariale et la mise en place de régimes de protection sociale dont les effets perdurent au-delà de la fin du contrat (prévoyance et mutuelle) sont caractéristiques des politiques sociales engagées par les opérateurs de domaines skiables. Famille ou amis 9 % Employeur 2 % Personnel 60 % 60 % des saisonniers de la branche sont propriétaires de leur logement. Par le biais de l ensemble des taxes : contribution économique territoriale (anciennement taxe professionnelle), taxes foncières, redevances contractuelles, taxe remontées mécaniques (5% des recettes) ou encore, grâce aux participations volontaires, les opérateurs de domaine skiable participent activement, aux côtés des pouvoirs publics, au financement d infrastructures locales qui bénéficient à tous (par ex : financement des navettes routières inter-stations ou de la RN 90 en Savoie). En 1985, la loi montagne a institué une taxe dite «loi montagne» à laquelle sont assujettis exclusivement les opérateurs de remontées mécaniques, par délibération de la commune ou du département. Son montant est assis sur les recettes brutes de billetterie. Une part est versée à la commune (normalement, au maximum 3%), une autre au département (maximum 2%). On estime que le montant communal de la taxe «loi montagne» est d environ 33 millions d euros, et le montant départemental d environ 17 millions d euros. 9

Pour fondamental qu il soit dans l attractivité d une station, le domaine skiable ne capte que 15% des dépenses du vacancier qui part aux sports d hiver. L effet de levier entre l activité du domaine skiable et l activité globale en station est caractérisé par un coefficient multiplicateur de 6. On estime les transactions en station à 7 milliards d euros environ, et l emploi en stations à 100 000 personnes. L opérateur de domaine skiable est dépendant des stratégies adoptées par la collectivité ou les socioprofessionnels de la station. Ainsi, l attractivité des prestations fournies par les autres partenaires (en prix et en qualité) va influer sur la fréquentation de la station et, par voie de conséquence, sur l équilibre économique de l opérateur de domaine skiable. Voici deux illustrations de cette forme de dépendance : L ouverture retardée ou la fermeture anticipée de ces établissements par rapport à la période d ouverture du domaine skiable- pèse sur la rentabilité des remontées mécaniques. Cela d autant plus que le résultat de ces derniers ne s enregistre qu en fin de saison, une fois qu est absorbé l ensemble des charges fixes (cf. 3.1) constituent une des causes du vieillissement progressif du parc de remontées mécaniques françaises dans les stations de séjour. Ceci explique que des opérateurs de remontées mécaniques aient dû parfois affecter une partie de leur capacité de financement ou d endettement à des opérations immobilières. Encore une fois, les lits chauds créés ou maintenus par les opérateurs de domaines skiables se traduiront certes par la vente de forfaits, mais également par un chiffre d affaires 5 fois plus important chez les autres opérateurs économiques des stations. Autres loisirs : 5 % Autres sports d hiver : 5 % Titre de transport : 15 % Autres biens et services : 5 % Alimentation : 7 % Montant moyen par jour : 63,2 TTC Hébergement : 18 % Déplacement : 10 % Restauration : 10 % Enquête ORT Rhône-Alpes Hiver 2002/2003 La répartition de la consommation journalière durant un séjour illustre les parts accordées par la clientèle aux différentes prestations.

Risque de spirale négative Perte d attractivité de la station Réduction (ou moindre occupation) de lits marchands ou de parcs de stationnements Baisse de la fréquentation Vieillissement du parc Réduction des recettes Non préparation du renouvellement des équipements par faiblesses des amortissments Maintien des charges fixes indépendantes de la fréquentation La réduction des capacités d accueil d une station s agissant notamment des lits touristiques ou des parkings peut aboutir à l enclenchement d un cercle préjudiciable, dans un premier temps, à l opérateur de domaines skiables et, dans un second temps, à l ensemble des acteurs économiques. Recours au soutien public ou réduction de l investissement Réduction de la capacité d auto financement et de la capacité d endettement Effet de ciseaux Perte de rentabilité L équilibre économique général repose sur un certain niveau de fréquentation par la clientèle ; ce niveau est fortement dépendant de l offre d hébergement (capacité, qualité, niveau de commercialisation), des prestations proposées et de l attractivité du domaine skiable. Au sein des stations, les domaines skiables assurent une fonction économique essentielle, fonction qui profite à l ensemble des acteurs avec, il faut le souligner, une très forte interdépendance entre les acteurs et les prestations. Mais pour assurer cette fonction économique essentielle, ce rôle de locomotive pour la station, le modèle économique des domaines skiables est-il viable? Qu en est-il de leur équilibre propre? 11

Au plan macro-économique, la vente de forfaits de ski présuppose des investissements d équipement importants : remontées mécaniques, enneigement de culture, engins de damage, etc. Ce type d investissement doit être compensé par des recettes dont le ticket unitaire moyen est de 20 par journée de ski. Une fréquentation importante est donc déterminante pour rentabiliser les investissements fixes réalisés. De fait, le compte d exploitation d un opérateur de domaine skiable se caractérise par le poids important de ses charges fixes, c est-à-dire les charges engagées indépendamment de la fréquentation : salaires, amortissements, dépenses d entretien récurrentes liées à la sécurité, frais financiers, etc. On estime les charges fixes entre 85% et 95% des charges totales. 100 % 90 % 80% 70% 60 % 50 % 40 % 30 % résultat : 6 % autres charges d exploit : 7 % adm et divers : 7 % énergies : 4 % entretien : 7 % impôts et contributions : 23 % outils de travail : 17 % Les charges de personnel (30% des dépenses) sont des charges fixes. Le droit du travail ne permet pas d ajuster les contrats en fonction de la fréquentation des domaines skiables. Si l employeur dispose d une certaine souplesse dans la répartition des jours de récupération, des RTT et des congés, ces ajustements relèvent de l organisation du travail et ne diminuent pas la masse salariale. Les impôts et contributions (23% des dépenses) sont des charges mixtes : - variables avec la fréquentation pour certaines (taxe «loi montagne», redevances, impôts sur les sociétés), - fixes pour d autres : contribution économique territoriale (anciennement taxe professionnelle) plafonnée, taxe foncière L outil de travail (17% des dépenses) est par nature une charge fixe (amortissement des investissements) : elle ne varie pas en fonction de la fréquentation. L entretien (7% des dépenses) est une charge fixe : même si les appareils de remontées mécaniques ne devaient tourner qu une heure dans la saison, leur entretien, fortement encadré au plan réglementaire, est une charge incompressible. Les charges administratives (7% des dépenses) sont des charges fixes. L énergie et les autres charges d exploitation sont des charges quasi-fixes. 20 % 10 % 0 % personnel : 30 % (source : Domaines Skiables de France Recueil indicateurs 2010) La maintenance réglementaire La réglementation prévoit une multitude d inspections périodiques obligatoires, très détaillées, sur lesquelles repose en grande partie la sécurité des personnes transportées et des personnels d exploitation. On dénombre notamment : en téléportés : l inspection annuelle, les inspections pluriannuelles de certains composants (câbles, pinces : tous les cinq ans 3000 à 5000 par pince débrayable, avec 80 pinces en moyenne par appareil), grandes inspections à 15, 25 ans et tous les cinq ans ensuite (coût : souvent 200 000 pour un télésiège). en téléski : la visite annuelle, l inspection à 30 ans (15 000 à 50 000 ).

Qu il y ait, au cours d une période donnée, 1.100 ou seulement 1.000 personnes sur le domaine skiable, le nombre d installations en service et le personnel nécessaire à leur fonctionnement et à la sécurité des pistes reste quasiment le même. La fréquentation est réduite de 10 % alors que les charges restent constantes. 14 000 12 000 Résultat 10 000 8 000 6 000 4 000 2 000 0 Chiffre d affaires Charges fixes Charges fixes + variables MAI JUIN JUIL. AOUT SEPT. OCT. NOV. DEC. JANV. FEV. MARS AVRIL Recettes et charges ( ) Charges fixes Recettes Année 1 Année 2 Année 3 Charges fixes et charges variables Sur ce schéma, une baisse des recettes de 5% entre l année 1 et l année 2 entraîne une baisse de 50% du résultat (en vert). Une baisse plus importante fait basculer l entreprise (année 3) en dessous du point d équilibre (perte en rouge). A3 A2 A1 Charges fixes année 2 Charges fixes année 1 Recette identique en année 1 et 2 (salaires, prix des équipements, etc...) Une augmentation des charges fixes entre l année 1 et l année 2 fait passer l entreprise d une situation bénéficiaire (en vert) à une situation déficitaire (en rouge) pour une recette identique. 13

C est pour cette raison que le chiffre d affaires d un opérateur de domaine skiable n atteint l équilibre (couverture des charges fixes) qu une fois la saison largement avancée et sous réserve que la saison d hiver ait débuté dans des conditions normales (chutes de neiges suffisantes) et que l aléa climatique n ait pas perturbé le bon déroulement de celle ci. En d autres termes, une variation de seulement 2% du chiffre d affaires peut parfois se traduire par une variation du résultat d exploitation de plus de 10 % une fois le seuil d équilibre atteint. Ceci illustre tout d abord la forte sensibilité du secteur d activité à un encadrement trop strict des règles de fixations des tarifs. Cet exemple démontre, en second lieu, qu une faible variation de la fréquentation peut réduire, dans des proportions importantes, la capacité d un opérateur de remontées mécaniques à investir ou à s endetter. L opérateur de domaine skiable ne se contente pas, comme le prévoit la doctrine classique des délégations de service public, d engager des dépenses de renouvellement. En effet, la concurrence vive qui s est installée entre exploitants au niveau national ou international - voire avec d autres destinations de loisir (par ex. : vacances au soleil à bas coût) - les conduisent à inscrire des dépenses de modernisation et de confort qui, pour la plupart, ne sont pas prévues, dès l origine, par les contrats de délégation. A titre d exemple, le système dit de «billetterie mains libres» qui, grâce à une puce électronique dispense le client de présenter son forfait à chaque passage est un élément de confort. Aucun des contrats de délégation conclus dans les années 80 et 90 n avait anticipé cette évolution technologique qui, malgré un coût d équipement élevé, s est pourtant imposé comme un standard dans la plupart des massifs.. Les exploitants ont su ultérieurement valoriser cet équipement en développant, grâce à cette technologie, la vente internet. La même remarque pourrait être opérée s agissant du débit et du confort des appareils de remontées mécaniques ou de l évolution des équipements nécessaires à l entretien des pistes (engins de damage, installations de neige de culture, système d information, etc.). Même si l investissement dans l outil de production n est qu une mesure imparfaite de la qualité de la prestation associée, il reste que l économie des stations de montagne a toujours été tirée par le tandem des investissements de domaines skiables et de l hébergement marchand. 100 80 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010

Hébergement et domaines skiables sont des activités qui mobilisent des capitaux importants. Ces dernières années, l investissement, notamment chez les délégataires de service public, a eu tendance à se modérer. Or dans le même temps, l Autriche, notre principal concurrent, investit des montants équivalents à 50% de ses recettes. Par exemple, lorsqu un exploitant remplace 2 téléskis par un télésiège, ce dernier appareil, plus couteux que les deux installations qu il remplace, l oblige à constituer des provisions dans la perspective de visites quinquennales et de grandes inspections (cf. encart sur visites périodiques). Mais ce nouvel équipement ne s accompagne pas d un agrandissement du domaine skiable. Il n aura pas ou peu d incidence sur le chiffre d affaires. En effet, l économie d un réseau maillé de remontées mécaniques et de pistes n est pas celui d une entreprise industrielle. Par exemple : si une fabrique acquiert une machine outil dans la perspective de pouvoir vendre plus de produits finis, son investissement sera rentabilisé par un accroissement de volume de chiffre d affaires et/ou une réduction de coût (économie d échelle). De même si un hébergeur procède à l agrandissement de son hôtel, il peut escompter une augmentation de sa capacité d accueil et donc de son chiffre d affaires. A l inverse, le remplacement d un ou de plusieurs appareils de remontées mécaniques par une installation de technologie plus récente vient s imbriquer dans un réseau d ores et déjà existant. Et très souvent, les investissements nouveaux ne sont pas générateurs de réduction de coûts du fait des technologies ou des prescriptions réglementaires qu ils mettent en œuvre. Par ailleurs, un bâtiment construit en montagne - une gare de télécabine par exemple - sera nécessairement plus cher, eu égard aux conditions difficiles d accès au chantier, qu un hangar d autocars construit en plaine. Cependant le hangar sera producteur de recettes tout au long de l année alors que la gare de télécabine devra être amortie sur moins d un semestre. On doit malheureusement en convenir : les investissements opérés désormais sur le domaine skiable sont le plus souvent des investissements de renouvellement qui, certes, améliorent le confort, mais qui, par ailleurs, sont synonymes de coûts d entretien plus élevés et ne se traduisent pas nécessairement par une progression du chiffre d affaires. Sur un marché concurrentiel, le prix est déterminé par le marché. En matière d exploitation du domaine skiable, il est souvent fait référence à l indice point P qui est une agrégation d indices de main d œuvre et de coût de l acier. Son évolution reflète la variation des charges subies par les entreprises de domaines skiables. Or, on constate, (cf. graphique ci-dessous) que l augmentation du prix moyen de la journée skieur est en dessous de la variation de l indice de référence. Outre la démonstration apportée que ce service évolue dans un secteur concurrentiel, là aussi, le coût de production du service fourni aux skieurs a, dans le temps, progressé bien plus vite que son prix de vente. 180 160 140 120 100 168 139 137 132 Indice des prix RM neuves Point P Salaire minimum de la convention collective Recette moyenne par journée skieur 2000 2001 2002 2004 2005 2006 2007 2008 2009 15

Le secteur connait un véritable effet de ciseaux : la progression des charges est plus importante que la progression des recettes. Cette pression sur la rentabilité pèse sur la capacité à investir et sur la compétitivité des stations par rapport à leurs concurrentes étrangères. Taux de progression Charges Recettes Temps Sur le secteur d activité des domaines skiables (transports), l évolution des tarifs est encadrée par une procédure d approbation dont l autorité organisatrice a la maîtrise. La jurisprudence administrative a d ailleurs une lecture très particulière des évolutions en matière de tarifs de remontées mécaniques. CAS CONCRET Dans le cadre de la passation d avenants de prolongation prévue par l article L 342-3 du Code du tourisme, une commune des Alpes du Sud s est vue demander par le contrôle de légalité de retirer une délibération autorisant la conclusion d un avenant de prolongation de 5 ans d une délégation de service public, notamment au motif que les nouveaux investissements, demandés par la collectivité, pouvaient être amortis sur la durée restant à courir du contrat initial moyennant une augmentation de ses tarifs de 21 %. Dans cette affaire, le délégataire et le délégant partageaient un point de vue commun contesté par le contrôle de légalité. Appliquer une augmentation de tarif de 21 %, aurait pour conséquence inévitable que les usagers du service des remontées mécaniques se détournent au profit des stations étrangères ou d autres destinations de loisirs. UN MARCHÉ DES APPROVISIONNEMENTS CONCENTRÉ SUR QUELQUES FOURNISSEURS Les fournisseurs des principaux équipements installés sur les domaines skiables évoluent sur un marché très réduit. En effet, deux constructeurs d engins de remontées mécaniques se partagent 90% du marché mondial. De même, deux fabricants d engins de damage fournissent l essentiel du marché européen. Enfin, le marché de la neige de culture est principalement détenu par une poignée de fournisseurs. Le regroupement des fournisseurs influe nécessairement sur le prix des installations. 16

Domaines Skiables de France a déjà engagé des actions pour créer les conditions d un développement harmonieux des domaines skiables. Au niveau de la construction des remontées mécaniques, un observatoire des coûts a été mis en place, ainsi qu une veille afin que la réglementation n empêche pas l émergence de nouveaux fournisseurs. Dans le cas où le service de transport par remontées méca- niques est délégué, les règles de passation des avenants ont été assouplies avec le soutien des élus (L342-3 du Code du Tourisme). Au plan fiscal, Domaines Skiables de France veille à ce que nos spécificités soient reconnues, afin de ne pas alourdir davantage les charges des entreprises. Enfin, France Montagnes, collective qui rassemble tous les acteurs des stations, a vocation à faire naître de nouvelles clientèles. Pour autant, beaucoup reste encore à faire. Il s agit de déterminer, ensemble, les freins techniques, économiques et juridiques au développement de notre activité et, indirectement, de celle de tous les opérateurs en station pour, dans un second temps, proposer, aux pouvoirs publics français, et le cas échéant aux institutions européennes un ensemble d adaptations ou de mesures. La recherche de l optimisation du remplissage des hébergements existants et l avenir de l immobilier touristique devraient faire partie de nos priorités communes. Le cadre juridique quant à lui, pour la gestion des remontées mécaniques, peut être adapté sans remettre en cause le caractère de service public. Domaines Skiables de France propose de renforcer et d amplifier, en collaboration avec l ensemble des partenaires, au premier titre desquels les élus de montagne, les études prospectives et stratégies proactives visant à favoriser le dynamisme de nos adhérents. 17

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