Master Parisien de Recherche en Informatique. Modèles des langages de programmation



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Master Parisien de Recherche en Informatique Modèles des langages de programmation Travaux irigés n 3 Paul-André Melliès <mellies@pps.jussieu.fr> Nous avons vu en cours la construction exponentielle, qui à tout espace de cohérence A = ( A, A ) associe l espace de cohérence!a, dont les éléments de la trame!a sont les cliques finies de A, où deux éléments u, v!a de la trame sont cohérents lorsque leur union (en tant que cliques) est une clique de A. Ici, on s intéresse à une décomposition de cette modalité exponentielle, au moyen de la modalité de suspension qui à tout espace de cohérence A associe l espace de cohérence dont les éléments de la trame sont les cliques singleton [a] contenant exactement un élément a de la trame A, la clique vide de A, le plus souvent notée A dans ce cadre. La relation de cohérence de est définie comme la relation de cohérence de A sur les cliques singleton: a 1, a 2 A, [a 1 ] [a 2] a 1 A a 2 avec l élément A cohérent avec tous les autres éléments de la trame: a A, A [a]. u point de vue logique, la modalité de suspension permet d appliquer la règle d affaiblissement à une formule modalisée mais pas la règle de contraction. Partie I 1

(1.) Montrer que = A & 1 où 1 est l espace de cohérence singleton. En déduire que tout morphisme h : A est la donnée d un morphisme [h] : A A et d une anti-clique de A, vue comme morphisme h : A 1. (2.) On note ε A : A le morphisme défini par la projection du produit cartésien A&1 sur sa première composante A. On note A : le morphisme A = id A & (aussi parfois noté A = A & en cours) où : 1 1&1 est la diagonale associé à l espace de cohérence 1. écrire explicitement comme une relation entre les éléments de la trame de 1 et les éléments de la trame de 1&1. Puis décrire de la même manière les morphismes ε A et A pour un espace de cohérence A donné. (3.) Montrer que les diagrammes suivants commutent: A ε A ε A id id A A A 2

(4.) Pour tout morphisme f : A B associer un morphisme f : B de telle manière que définisse un foncteur : Coh Coh dans la catégorie Coh des espaces de cohérence ce qu on montrera brièvement. (5.) Montrer que ε et définissent des transformations naturelles ε : Id ε : où Id est le foncteur identité A A de la catégorie Coh. (6.) es question (3.) (4.) et (5.) on déduit que définit une comonade (notion vue en cours). On appelle coalgèbre d une telle comonade une paire (A, h A ) constituée d un espace de cohérence A, d un morphisme h A : A, faisant commuter les diagrammes suivants: h A ε A A id A A A h A h A A h A 3

Nous savons par la question (1.) que tout morphisme h A : A (1) est caractérisé par ses deux projections [h A ] et h A sur les espaces de cohérence A et 1. Montrer par un raisonnement purement diagrammatique qu une coalgèbre (A, h A ) correspond exactement à un morphisme (1) pour lequel le morphisme [h A ] : A A est le morphisme identité id A. [Note: un raisonnement direct est possible, et sera accepté, mais il est a priori plus long.] A h A π 1 (7.) On déduit des questions (1.) et (5.) qu une coalgèbre (A, h A ) est la donnée d une anti-clique de l espace de cohérence A, produite par la composée: où π est la projection de = A&1 sur sa seconde composante. Intuitivement, l anti-clique h A décrit la procédure que la coalgèbre de suspension (A, h A ) servira à tout programme de type Γ, A B qui déciderait de ne pas utiliser son entrée A. Maintenant, on définit un morphisme de coalgèbre f : (A, h A ) (B, h B ) entre deux coalgèbres (A, h A ) et (B, h B ) comme un morphisme f : A B (2) entre les espaces de cohérence sous-jacents, faisant commuter le diagramme suivant: f B h A h B dans la catégorie Coh. A f B 4

Montrer qu un morphisme (2) est un morphisme de coalgèbre si et seulement si le diagramme ci-dessous commute: dans la catégorie Coh. A f B h A h B 1 ésormais, on appelle Coh la catégorie dont les objets sont les coalgèbres sur la comonade, et les morphismes sont les morphismes de coalgèbre. (8.) écrire explicitement la coalgèbre (A, A ) pour laquelle A est l anticlique vide. (9.) Montrer que pour tout espace de cohérence A, la paire (, A ) définit une coalgèbre, pour laquelle A est l anti-clique singleton [ A ]. (10.) Construire, pour toute coalgèbre (A, h A ) et espace de cohérence B, une bijection entre: les morphismes de A dans B, les morphismes de coalgèbre de (A, h A ) dans (B, B ). Note: cette bijection induit en fait une adjonction entre le foncteur d oubli et le foncteur Coh Coh Coh Coh qui a tout espace de cohérence associe la coalgèbre (, A ). Partie II Ici, on introduit la modalité de duplication qui à tout espace de cohérence A = ( A, A ) associe l espace de cohérence A dont les éléments de la trame A sont les cliques finies non vides de A, 5

où deux éléments u, v A de la trame sont cohérents lorsque leur union (en tant que cliques) est une clique de A. e la même manière que la modalité exponentielle, la modalité de duplication définit une comonade sur la catégorie Coh. u point de vue logique, la modalité de duplication permet d appliquer la règle de contraction à une formule modalisée mais pas la règle d affaiblissement. (11.) Montrer que pour tout espace de cohérence A, mais expliquer pourquoi l égalité est en général fausse.!a = (A)!A = (A) (12.) Pour tout espace de cohérence A, considérons le morphisme λ A : A dans la catégorie Coh, défini comme suit: λ A := {( A, [ A ])} {([[a 1,, a k ]], [[a 1 ],..., [a k ]]) a 1,..., a k A } {([[a 1,, a k, A ]], [[a 1 ],..., [a k ]]) a 1,..., a k A }. On admettra ici que λ définit une transformation naturelle λ : et que les diagrammes suivants commutent dans la catégorie Coh: A λ A A A (3) A λ A λ 6

A λ A A (4) A λ A A λ A λ A A ε A ε A A (5) λ A A ε A ε Il est possible de dessiner la transformation naturelle λ en diagramme de cordes: (6) Les transformations naturelles de la comonade sont décrits de la sorte: ε 7

ainsi que ceux de la comonade : ε essiner les égalités entre diagrammes de corde données par les diagrammes de cohérence (3), (4), (5), (6) satisfaite par la loi de distributivité λ. (13.) Les diagrammes de cohérence (vus en cours) décrivant une comonade (,, ε) sur une catégorie C s écrivent = ε ε = = Montrer par une série de diagrammes de cordes que la composée des deux comonades et définit bien une comonade. 8