Communication avec des personnes démentes



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Transcription:

Communication avec des personnes démentes 1 L E R E C O U R S A U X P O U P É E S T H É R A P E U T I Q U E S

2 Ursula Carretero Infirmière spécialiste clinique EMS Val Fleuri Route de Vessy 7 1206 Genève

But du poste de l ISC 3 Promouvoir et contribuer pour l ensemble des unités au développement de la qualité de soins d une population de résidants donnée... Être personne ressource pour la prise en charge de situations de soins relationnels complexes concernant le résidant ou ses proches

Être personne ressource 4 Analyser la demande le problème et évaluer la situation Mettre en œuvre des stratégies d action en utilisant les ressources de l équipe et avec l aval de l ICUS Introduire les changements nécessaires à une prise en soins optimale...

Être personne ressource 5 Guider et conseiller l équipe pour trouver des solutions lors de situations de soins problématiques et complexes

Le début de»l aventure» 6 Préoccupation d une équipe face à la réaction (imaginée) de la fille de Mme M. «si jamais elle découvrait ce qui se passe»: Mme C. escalade les barrières de lit de Mme M. et se couche dans le même lit durant la nuit. Mme M., qui parle d une manière compréhensible pour nous, ne montre pas de signes d inconfort quand ça arrive.

Point de situation lors de l intervention de l ISC 7 Mme C. se déplace sans problèmes mais aussi sans aucun repère dans toute l institution (chambres, bureaux etc). Souvent anxieuse surtout deuxième moitié de l après-midi. Elle semble gérer son stress par le mouvement (déambulation durant des heures)

8 La nuit elle se lève fréquemment, escalade les barrières de lit de sa voisine de chambre et se couche dans le même lit. La voisine ne se réveille pas forcément et quand elle se rend compte de la présence de l autre dame, montre pas de signes de peur ou de rejet.

Situation de soins problématique Résidante âgée de 82 ans, accueillie il y a trois semaines en EMS après un séjour en hôpital de 1mois et demi Diagnostic à l entrée: Démence mixte CDR 3, suspicion de violence conjugale Mariée depuis 59 ans, vivait à domicile avec son mari. Lors de l hospitalisation en urgence de ce dernier, Mme a été amenée avec lui... Mère d une fille, grand-maman de deux petites filles 9

Médication en place 10 Petites doses de Risperdal, traitement introduit à l hôpital. Traitement pour l ostéoporose

Analyse de situation Préoccupations principales nommées par les soignants: 11 Risque de chute élevé Respect de l intimité de Mme M. Regard des filles respectives sur la situation Réaction du mari de Mme C.

Pistes de travail 12 Clarifier les besoins de Mme C. en faisant des liens avec son histoire de vie bord de mer, sons, odeurs, lumière etc., constellation familiale durant l enfance, son activité en tant que maman de jour, son rôle d épouse et le lien actuel avec son mari... Galet sonore, intervention aromathérapeute, introduction toucher massage, organisation visites époux

Lien théorique Théorie D Erik Erikson, 1902 1994 13 Les étapes du développement au cours de la vie avec leurs tâches respectives. Fondés sur les interactions entre nos capacités biologiques, mentales et sociales, nos besoins et nos pulsions.

Les étapes de la vie selon Erikson 8 étapes : o nourrisson o petite enfance o l âge du jeu o l âge de l école o l adolescence, o le jeune adulte 14

Les étapes de la vie selon Erikson 15 o o l âge adulte l âge avancé, avec la dernière tâche qui consiste à passer sa vie en revue, mettre de l ordre dans ce que nous avons été... Validation, la méthode de Naomi Feil Pour une vieillesse pleine de Sagesse Aider et accompagner les grands vieillards désorientés Editions Lamarre, 2005

Evolution de la situation de soins 16 Syndrome crépusculaire diminué Problématique de la nuit inchangée

Explorer, innover 17 Recherche sur le net, Paro le robot Adéquation pour EMS genevois? Article dans le journal Association Alzheimer Recherche d écrits recherche importateur poupées OK direction des soins pour faire un essais, malgré absence d écrits, recherches, données probantes etc.

Mise en œuvre 18 Les premiers essais: poupée et clown en institution Le budget L équipe pluri Les proches

Introduire une poupée dans une relation de soins 19 La mettre «à disposition» dans un lieu commun Laisser venir le résidant à elle L arrivée et «l effet Oscar» (extrait texte)

«Risques» 20 Mettre à la place de... Donner au lieu de laisser venir Passer à côté de la réflexion éthique Manque de suivi et d observations dans le dossier de soins Manque de cohésion de l équipe «réveiller des choses» chez un résidant, suivi? (exemple du neuveu))

«Gains» pour les résidants Commentaires concernant «l effet poupée» Point d attraction Fait parler un peu tout le monde Enrichit la communication entre résidants au salon À l origine de moments de rire Favorise l envie de toucher, de découvrir Permet le «prendre soins» (résidante) 21

«Gains» pour les résidants Aide à faire diversion lors de moments d agitation Semble être comme un copain pour plusieurs résidants Donne l occasion de «cajoler, embrasser» etc. Fait partie intégrante de la vie du salon de l unité Suscite des «chamailleries» Fait parler des résidants qui ne s exprimait pas ou très peu 22

«Gains» pour les proches 23 Crée de nombreuses «occasion de...» parler des besoins du résidants parler de la grande vieillesse, de leur représentations, craintes etc. parler de la démence, de l évolution de la maladie

«Gains» pour les proches 24 Récits de l histoire de vie du résidant Travailler sur la dynamique familiale suite au placement etc.

«Gains» pour les soignants 25 Un moyen de prise en soins autre que médicamenteux Occasion de réfléchir autour d une situation de soins Réflexion éthique «Obligation» de rencontrer les proches etc.

«Gains» pour les coiffeuses 26 Clientes «difficiles» plus patientes durant la mise en plis et autre... Plus de discussions entre clientes

Difficultés 27 Information, compréhension, motivation Représentations, valeurs, convictions Trouver le budget Propreté des poupées, suivi lingerie Evaluations régulières Infos à aller chercher dans les équipes

Point P2d du MSD Lien avec outil RAI 28 «Mesures spéciales pour influencer l humeur, le comportement ou les symptômes de démence»

Lien avec outil RAI 29 Objectif: Saisir des mesures individuelles centrées sur des difficultés particulières d ordre psychiatrique, psychologique, social et cognitif dans le cadre d un déroulement journalier concret

Sources d informations Les trois articles du journal Alzheimer qui circulent dans la salle Echanges téléphoniques avec Monsieur Christoph Zemp, Verkaufsleiter auprès de Struba Gummi AG, passionné par la démarche Madame Doris Rosinek, Dozentin für Demenz, St. Gallen qui utilise des poupées depuis plus de 5 ans Consultation de sites internet traitant de Paro, le robot bébé phoque comme 30

Sources d information 31 www.ta-swiss.ch RoboCare Robot Therapy: A newapproach for Mental Healthcare of the Elderly A Mini-Review, Takanori Shibata, Kazuyoshi Wada Gerontology, 2011;57:378-386

Nombre/coût /organisation 7 services de soins, 4 participent au projet Salon de coiffure où sont «stationnée» deux d entre elles Coût total pour 8 poupées Frs. 890.- 2 petites, 4 moyennes, 2 grandes les poupées sont habillés par mes collègues, soins d hygiène et coiffure par la resp. de la lingerie, recherche en cas de disparition en pluridisciplinarité (Oscar enfermé) 32