L actualité laitière n 290 - Lundi 7 décembre 2015 A LA UNE Cop21 : le programme 4 pour 1000 signé par près de 100 Etats et organisations Le lancement officiel du programme 4 pour 1000 au Bourget, le 1er décembre, a permis à près de 100 Etats et organisations de signer pour ce programme en faveur du stockage de carbone dans les sols. Pour la suite, Stéphane Le Foll a annoncé qu'il s'agit de mettre en place "une gouvernance» de ce programme". Etats, ONG et scientifiques y seront associés. Par ailleurs, quelques grands pays agricoles ne sont pas encore signataires. Il s'agit notamment des Etats-Unis, du Brésil et de l'argentine. "J'ai confiance. Je pense qu'ils vont s'y associer", commente Stéphane Le Foll qui doit rencontrer le secrétaire d'etat à l'agriculture des Etats-Unis le 3 décembre au Bourget. Pour en savoir plus : http://www.lafranceagricole.fr/actualites/agro-ecologielancement-de-linitiative-4-pour-1000-1,0,73317751.html marchés Hausse de la collecte de lait de vache en septembre 2015 En septembre 2015, la collecte de lait de vache progresse de 1,5% par rapport au mois de septembre 2014. Cette tendance devrait se confirmer en octobre selon les prévisions hebdomadaires de FranceAgriMer. A 320 /1 000 litres au mois de septembre 2015, le prix du lait standard baisse de 10 /1 000 litres par rapport à août 2015 et recule de 67 /1 000 litres par rapport au mois de septembre 2014. Les fabrications de produits laitiers frais sont plus dynamiques que les autres produits laitiers en septembre 2015 par rapport à septembre 2014. La collecte de lait de chèvre s accroît également en septembre 2015 (+ 0,7%), avec des fabrications de fromages de chèvre en nette hausse. Pour en savoir plus : http://www.agreste.agriculture.gouv.fr/img/pdf/conjinforap20-1511lait.pdf
Marchandisation des contrats laitiers: "un phénomène un peu inquiétant" La mise en vente des contrats laitiers qui lient le producteur à son transformateur par les producteurs eux-mêmes est un phénomène "très intriguant et un peu inquiétant", selon Christophe Perrot, Chargé de mission Economie de l'élevage et des territoires à l'institut de l'élevage. Il note que les autres pays européens "observent cela avec beaucoup d'étonnement car leur volonté de sortir des quotas s'expliquait aussi pour des raisons de coûts" à l'installation du fait de ces rachats de quota par les jeunes. Or la France redéveloppe ce même dispositif. "Cela va obérer la compétitivité des exploitations", dans un contexte où la France est plutôt en perte de compétitivité. "Ce phénomène se développe dans un flou artistique assez étonnant", continue-t-il. "Mais du moment qu'il y a des acheteurs et des vendeurs...", il n'y a pas de raison que ce marché s'arrête, avec les risques que cela comporte pour l'acheteur. Source Agrafil 16/11/15 union européenne Fiscalité agricole : l'assemblée nationale vote des mesures de modernisation et de soutien à l'élevage L'Assemblée nationale a voté des mesures à l'initiative du gouvernement et de socialistes, en vue de moderniser la fiscalité agricole, par des amendements au projet de budget rectificatif de l'etat pour 2015. Dans le prolongement des travaux des assises de la fiscalité agricole en faveur d'«une fiscalité plus simple», les députés ont adopté le remplacement du régime du forfait agricole pour certains agriculteurs, créé en 1949 et déterminé à partir de critères physiques (surface, catégorie d'exploitation, zone géographique) par un régime de «micro-bénéfices agricoles». Avec le nouveau régime, qui s'appliquera à compter de l'imposition des revenus 2016, le revenu imposable sera égal au chiffre d'affaires réel diminué d'un abattement forfaitaire pour les charges, comme pour les bénéfices industriels et commerciaux (BIC) et les bénéfices non commerciaux (BNC). Sur initiative gouvernementale, l'assemblée a également voté un mécanisme permettant aux exploitants de mobiliser plus facilement la réserve financière de précaution constituée dans le cadre de la déduction pour aléas (DPA). Source : AFP 02/12/15 Enquête 2013 sur la structure des exploitations agricoles Bien que la superficie consacrée à l agriculture soit restée stable, plus d'1exploitation sur 4 a disparu entre 2003 et 2013 dans l UE. En 2013, l Union européenne comptait 10,8 millions d exploitations agricoles travaillant 175 millions d hectares de terres. Entre 2003 et 2013, un peu plus de quatre millions d exploitations ont disparu dans l UE, tandis que la superficie totale utilisée pour l agriculture est restée quasiment stable. Cela veut dire que la concentration agricole s'est accrue, la superficie moyenne par exploitation ayant augmenté de 38% pour passer de 12 hectares en 2003 à 16 hectares en 2013. Sur les 11 millions d exploitations agricoles recensées dans l UE, près de 3,5 millions (31%) étaient gérées par des personnes âgées de 65 ans ou plus et 2,6 millions (25%) par des gestionnaires âgés entre 55 et 64 ans, tandis que les
moins de 35 ans représentaient 6% de l'ensemble des exploitants agricoles. Cette enquête d Eurostat, qui fait le point des tendances et évolutions de la structure des exploitations agricoles, permet d évaluer la situation agricole dans l'ensemble de l'ue. La France et l Espagne totalisent près de 30% de la superficie agricole utilisée dans l UE. En ce qui concerne les terres agricoles, la France (16% du total de l'ue) et l'espagne (13%) étaient en 2013 les deux États membres possédant la plus grande superficie agricole utilisée, suivies par le Royaume-Uni, l'allemagne, la Pologne, la Roumanie et l'italie. En 2013, les moyennes les plus élevées des superficies agricoles utilisées par exploitation ont été enregistrées en République tchèque (avec 133hectares), au Royaume-Uni (94 ha), en Slovaquie (81 ha), au Danemark (67 ha), au Luxembourg (63 ha), en France (59 ha) et en Allemagne (59 ha). À l'inverse, des moyennes inférieures à 10 hectares par exploitation ont été enregistrées à Malte, à Chypre, en Roumanie, en Slovénie, en Grèce et en Hongrie. Source : Eurostat 26/11/15 recherche & innovation Moins d'antibiotiques, une politique qui peut réussir en élevage Diminuer la consommation d'antibiotiques pour diminuer l'apparition de résistances chez les bactéries est une politique qui a eu l'effet escompté en élevage, selon l'agence nationale de sécurité sanitaire (Anses). Depuis 2008, les ventes d'antibiotiques diminuent aussi bien en bovins, en porcs, en lapins qu'en volailles, selon les chiffres de l'anses, rendus public le 2 novembre, lors d'un colloque intitulé "L'antibiorésistance en santé animale et dans l'environnement". Gérard Moulin, directeur de recherche à l'anses, a précisé ce jour-là que"sur les cinq dernières années, les vente sont diminué de 23 % et, depuis 1999, la baisse est de 40,4 %". Jean-Yves Madec, directeur de recherche à l'anses, constate que, globalement, les résistances aux antibiotiques diminuent. La volonté de diminuer l'utilisation des antibiotiques dans les élevages a donc bien eu un effet positif. Il alerte cependant sur la complexité qui demeure pour comprendre la création de ces résistances, notamment dans les filières bovines, et le possible passage à l'homme de ces bactéries résistantes. Les veaux laitiers sont particulièrement pointés du doigt car souvent nourris avec du lait contenant des antibiotiques (lait autrement jeté pour défaut de collecte). Ils sont donc souvent porteurs de germes résistants à leur arrivée en centre d'engraissement. La lutte contre les diarrhées, maladie rapidement mortelle pour les veaux, se complique alors. Un veau sur trois est porteur d'une E. Coli (bactérie du colon) résistante aux céphalosporines de troisième génération, cite-t-il en exemple. Il rappelle que dans la filière volaille, la volonté de réduire l'utilisation des antibiotiques a été efficace car facilitée par "une filière très organisée, très intégrée. Cela reste beaucoup plus complexe dans des filières déstructurées comme en bovins". Si les éleveurs de porcs et de volailles semblent être de bons élèves, la filière bovine reste un peu à la marge. "Le problème de la résistance, est qu'il faut vivre avec et il faut arriver à faire cela sur le long terme", rappelle en conclusion Jean- Yves Madec. Source : Agra Presse hebdo 9 novembre
dans les élevages 4 pour 1 000 : la filière bovine y contribue Les bonnes pratiques promues par les programmes Life Beef Carbon et Life Carbon Dairy permettront d augmenter le stock de carbone des sols utilisés par l élevage bovin de + 7 pour 1 000 par an à l horizon 2030. Des résultats qui dépassent amplement les objectifs du programme "4 pour 1 000 : les sols pour la sécurité alimentaire et le climat". Lancé dans le cadre de la Cop 21 par le Ministère de l Agriculture, "4 pour 1000" est un programme d action et de recherche multi partenarial visant à augmenter le stockage de carbone des sols afin d améliorer leur fertilité et contribuer à la lutte contre le changement climatique. Avec une ration composée à 60% d herbe en moyenne, les bovins contribuent déjà largement à améliorer le stock de carbone des sols : carbone stocké par les prairies permanentes, les prairies temporaires et les haies, les cultures intermédiaires, ou contenu dans les déjections animales et épandu Il compense ainsi déjà 30 % des émissions de gaz à effet de serre des bovins laits et viande. Explications : L élevage bovin mobilise peu ou prou 5,6 millions d ha de prairies permanentes (hors estive). Le volume actuel de carbone contenu dans le sol qui les porte est évalué à 80 tonnes par ha. Ces prairies auraient la capacité de stocker 570 kilos de carbone par ha par an. Les haies qui y sont associées pourraient quant à elles stocker l équivalent de 69 kilos par ha. Cela représente un accroissement moyen annuel du taux de carbone des sols de 8. Le même raisonnement peut être appliqué aux 4,6 millions d ha de terres cultivées mobilisés par les élevages bovins. En considérant le stockage des prairies temporaires en rotation avec les cultures annuelles, des haies associées, des cultures intermédiaires, des déjections animales et le déstockage associé à une conversion de prairies permanentes en terres cultivées, on voit qu elle stockent dans le sol 109 kilos de carbone par ha et par an. A partir d un stock actuel évalué à 40 tonnes par ha, cela permet un accroissement moyen annuel du taux de carbone de 2,7. Au total, les surfaces mobilisées par l'élevage herbivore permettraient donc aujourd hui un accroissement moyen annuel du taux de carbone du sol de 6,4, sous réserve de bonnes pratiques de gestion : maintien des prairies et des haies en place, épandage des déjections, couverture des sols Les programmes Life Beef Carbon et Life Carbon Dairy, pilotés par l Institut de l Elevage et dans lesquels le réseau France Conseil Elevage est partie prenante, devraient permettre d augmenter encore ce stockage. En effet, ils encouragent la mise en œuvre de nouvelles pratiques pour favoriser le stockage de carbone dans les sols. Des simulations ont montré que la mise en œuvre de ces pratiques dans les exploitations d élevage, permettrait d augmenter le volume de carbone stocké à l horizon 2030 de 639 à 654 kilos pour les prairies permanentes et de 109 à 181 kilos pour les terres cultivées. L accroissement annuel du stock de carbone du sol passerait ainsi à +8,2 pour les prairies permanentes et +4,5 pour les terres cultivées, soit une moyenne de +7,1 pour l'ensemble des surfaces mobilisées par les élevages bovins. Pour en savoir plus : http://idele.fr/no_cache/recherche/publication/idelesolr/recommends/la-contribution-de-la-filiere-bovine-au-4-pour-1000.html
Maïs fourrage : une qualité souvent préservée La production moyenne de maïs fourrage à l hectare est en recul de 3 tonnes de matières sèches par rapport à l an passé avec des pertes qui ont pu atteindre jusqu à 70 % dans les secteurs les plus sinistrés. Les rendements varient de 6 à 22 tonnes de matières sèches par hectare (sans compter les graves sinistres). Les transferts de maïs grain en maïs fourrage s avèrent élevés, atteignant environ 70 000 hectares. Les pertes de rendement sont limitées dans l Ouest, de la frontière belge aux Pays de la Loire, et beaucoup plus importantes dans l Est, depuis la Champagne-Ardenne jusqu au Limousin et Rhône-Alpes. Il existe aussi une variabilité intra région liée aux conditions particulières de chaque parcelle. A l échelle du territoire, la composition chimique des maïs fourrage 2015 est très variable, à relier aux conditions de végétation et au stade de récolte de la plante. Ces conditions extrêmement diverses invitent plus que jamais à pratiquer des analyses sur les ensilages pour ajuster convenablement les rations. Le retour des pluies en fin d été a certainement sauvé la mise pour le remplissage des grains et finalement les valeurs alimentaires semblent assez bonnes voire très bonnes. Deux zones se distinguent cependant : - A l ouest d une ligne Ardennes - La Rochelle, la qualité du fourrage est qualifiée de très bonne avec une composition chimique assez proche de celles observées les années précédentes pour la même zone. Pour autant, la teneur en amidon paraît être en léger retrait (29,7 %) alors que la digestibilité enzymatique est historiquement élevée. En conséquence, les valeurs énergétiques relevées sont très élevées dans cette zone, avec 0,93 UFL/kg MS en moyenne et des valeurs d encombrement particulièrement basses (0,94 UEL/kg MS). - A l est de la ligne Ardennes - La Rochelle, les maïs fourrage ont présenté des compositions chimiques moyennes proches de la zone «Nord-Ouest», mais avec une très grande variabilité. La teneur en MS moyenne est de 33,6 % mais avec une variabilité importante entre échantillons (de 28,8 à 38,4 % MS). La teneur en sucres solubles, habituellement stable, a été aussi variable, en moyenne à 7 %, en passant de moins de 3 % à plus 20 % de la MS dans certains cas. Alors que la teneur en amidon moyenne relevée est de 28,3 %, l écart-type est de 8 points, illustrant une très grande hétérogénéité des situations. Les valeurs alimentaires sont bonnes et meilleures qu en 2014. Quelques précautions concernant les maïs fourrage 2015 : Compte tenu des fortes teneurs en glucides solubles à la récolte dans certains cas, ces glucides ne seront sûrement pas tous consommés lors de la phase d acidification. Ce substrat pourra alors permettre un développement non désiré de levures et de moisissures si le front d attaque n avance pas assez vite et/ou si les températures sont élevées. Dans le cas de maïs avec peu d amidon, le tassement a souvent été moins bon que les années précédentes. On peut craindre une moindre densité des silos et donc plus d air dans la masse du fourrage. La stabilité à l ouverture risque donc d être moins bonne que d habitude. Concernant les rations avec les maïs "Nord-Ouest", elles sont proches des rations classiques en retirant un peu de correcteur azoté (suivant l analyse du maïs fourrage) et avec ajout d un peu de céréales car ces maïs sont souvent moins riches en amidon
que d habitude. Les maïs ayant fortement souffert de la sécheresse doivent être complémentés en céréales, en diminuant nettement le correcteur azoté. Ces maïs sont riches en PDIN (car fortes teneurs en MAT) et seront bien complémentaires des céréales (riches en PDIE) pour des rations ajustées et sécurisées. Enfin, attention aux stocks! Les densités sont plus faibles que d habitude. Il convient de bien évaluer les tonnes de MS en silo et d acheter rapidement des fourrages ou coproduits (pulpe par exemple) pour ne pas se retrouver sans pouvoir joindre la récolte prochaine. Source : Arvalis-info.fr 03/12/15 Observatoire de l'alimentation des vaches laitière, Edition 2015-2018 L'observatoire de l'alimentation des vaches laitières 2015 décrit les pratiques, et caractérise, quantifie et suit les évolutions de l'alimentation par grands systèmes d'élevage bovins lait. Cette nouvelle édition s'est enrichie de l'évaluation de l'autonomie alimentaire (massique, protéique et énergétique) des systèmes. Ce dossier décrit précisément les caractéristiques de l'alimentation des 8 principaux systèmes d'élevage laitiers spécialisés. Il permet d'explorer la diversité des pratiques de 3 groupes d'exploitations : les spécialisées de plaine, les exploitations de polyculture-élevages laitiers spécialisées et les exploitations du montagne-piémont. Ces chiffres s'appuient sur la typologie des systèmes laitiers utilisée par l'institut de l'elevage et les données du Service de la Statistique et de la Prospective du Ministère de l'agriculture. Pour en savoir plus : Observatoire de l'alimentation des vaches laitière. 2015-2018