PANORAMA DES FINANCEMENTS CLIMATIQUES EN FRANCE EN 2011. Annexe sectorielle Industrie. Octobre 2014



Documents pareils
L empreinte carbone des banques françaises. Résultats commentés

Comment financer sa stratégie d efficacité énergétique

Prix de l énergie dans l habitat

Un fonds climat énergie au GL? Présentation de la démarche

Investir dans l action pour le climat, investir dans LIFE

La transition énergétique en France et en Allemagne

BILAN D ÉMISSIONS DE GAZ À EFFET DE SERRE 2011 DU SIAAP

Bilan des émissions de gaz à effet de serre de la société Fromageries BEL SA

Fiche informative du Réseau Action Climat-France sur les certificats. d économie d énergie

Le bois, la première des énergies renouvelables

Etude de faisabilité

Bilan GES réglementaire d Eovi Mutuelle en France. Olivier Laguitton

Présentation et proposition d engagement. Conseil Municipal de Courtry 13/06/2013

Assurance et développement durable, les principaux chiffres 2012/2013

La transition énergétique en France et en Allemagne

Bilan d émissions de GES Banque Courtois 21/11/12 1

La mobilisation des statistiques énergie pour les schémas territoriaux en Rhône-Alpes

Responsabilité sociale et environnementale POLITIQUE SECTORIELLE PRODUCTION D ELECTRICITE A PARTIR DU CHARBON

Réduction des consommations d hydrocarbures par pré-traitement physique

CENTRE HOSPITALIER DE PERIGUEUX CHAUFFERIE BIOMASSE -

L énergie en France et en Allemagne : comparaisons

Jeudi 9 décembre Fanny DUPUIS /// dupuis.fanny@cr-languedocroussillon.fr

Plate-forme énergie. Filière de la biomasse forestière

ECO-QUARTIER «CAP AZUR» CHAUFFER, FOURNIR EN EAU CHAUDE ET RAFRAÎCHIR AVEC DE L ENERGIE RECUPERÉE. récupération d énergie. 100% des besoins en

Synthèse du bilan carbone

T. BONNARDOT 17/12/2010

«Résoudre les problèmes de l'énergie, une clé pour la survie de l'humanité»

GLEIZE ENERGIE SERVICE

DE RENOVATION? GUIDE DES AIDES FINANCIÈRES 2015 VOUS AVEZ UN PROJET. Confort amélioré Economies d'énergie Patrimoine valorisé

BILAN CARBONE avril 13. Services Technologies Industries Pour l Environnement

CAHIER DES CHARGES. Etude de faisabilité : Version septembre Chaufferie bois. Agence de l'environnement et de la Maîtrise de l'energie

Bilan des Emissions de Gaz à Effet de Serre 2011

Le développement durable peut-il se passer d engrais minéraux?

Consultation sur le livre blanc du financement de la TEE Préparation de la conférence bancaire et financière : Contribution de la Caisse des Dépôts

Suivi des émissions de gaz à effet serre causées par l'achat d'électricité

Bilan GES Entreprise. Bilan d émissions de Gaz à effet de serre

Bilan des émissions de gaz à effet de serre

Appuis de l ADEME à la Transition Energétique dans les Transports

Bilan des émissions de gaz à effet de serre (BEGES)

LA CONSOMMATION D ENERGIE EN ALLEMAGNE ET EN FRANCE : UNE COMPARAISON INSTRUCTIVE

APPEL À PROJETS POUR LA MISE EN PLACE DE PROGRAMMES D INFORMATION, DE FORMATION ET D INNOVATION EN FAVEUR DE LA MAÎTRISE DE LA DEMANDE ÉNERGÉTIQUE

Bilan GES Entreprise. Bilan d émissions de Gaz à effet de serre

Bilan Carbone MAAF :

Evaluation des émissions

9,8 % de l emploi 2,1 millions de salariés établissements employeurs

Abschlusskonferenz OUI Biomasse / Conférence de clôture OUI Biomasse

Financement de la réhabilitation des logements

Réseau de chaleur de Beauvais

TOUT SAVOIR SUR LE CHAUFFAGE URBAIN

Le Crédit Coopératif, partenaire des entreprises et autres organisations dans leur démarche environnementale

L injection de biométhane dans le réseau de gaz naturel

Master "Generating Eco Innovation"

DOSSIER DE PRESSE. Partenariat Région Centre Banque Européenne d Investissement 300 M pour l Economie Verte en Région Centre

LES CONTRATS D ENTRETIEN ET D EXPLOITATION DE CHAUFFAGE J-M R. D-BTP

Jean-Yves RICHARD ADEME

COMPETITIVITE ENERGETIQUE DES PMI AGRO ALIMENTAIRES Déclencher l action par la formation de 1000 dirigeants

ENJEUX ENERGETIQUES. Le Monde et la France. L énergie dans les territoires

la Contribution Climat Energie

CONSOMMATION ET PRODUCTION D ELECTRICITE EN ALLEMAGNE. Bernard Laponche 2 juin 2014 * Table des matières

Projets citoyens pour la production d énergie renouvelable

Quelques chiffres clés de l énergie et de l environnement

POLITIQUE DE GESTION DES CONFLITS D INTERETS D EXANE

SERVICE PATRIMOINE CONSULTATION POUR DEMANDE DE DEVIS

Analyse des visites énergie réalisées par les CCI de Rhône-Alpes en 2011 et 2012

1 RÉPUBLIQUE FRANÇAISE MINISTÈRE DE L EMPLOI, DE LA COHÉSION SOCIALE ET DU LOGEMENT ARRÊTÉ

CHAUFFAGE PAR LE BOIS ESPACE AQUALUDIQUE DE CARHAIX PREMIER RETOUR D EXPERIENCE APRES TROIS ANNEES DE FONCTIONNEMENT

Une proposition pour financer l investissement bas carbone en Europe

Audits énergétiques. L efficacité énergétique dans les bâtiments

France Telecom SA. Bilan d émissions de Gaz à effet de Serre (GES) Décembre 2012

FAITES AFFAIRE AVEC L ALLEMAGNE, PREMIÈRE ÉCONOMIE DE L UNION EUROPÉENNE

Gérard COLLOMB et ses équipes sont à l écoute de vos sollicitations et de vos demandes, car la Ville de demain se construit évidemment avec vous.

Economies d énergies dans le milieu SANITAIRE Jeudi 31 mai Mai 2012

Cap sur la croissance!

Avis d Energie-Cités. Cette proposition est disponible sur :

EDF FAIT AVANCER LA MOBILITÉ ÉLECTRIQUE. Contact presse Tél. :

Bulletin trimestriel de conjoncture n 59

De l intérêt du combustible bois pour le séchage de maïs. La nouvelle génération de centrales thermiques

les outils les enjeux les applications locales Déchets ménagers : maîtrisons les impacts sur l environnement connaître pour agir

APPEL à MANIFESTATIONS D INTERET (AMI) INVESTISSEMENTS D AVENIR EDITION 2010

Comité réglementation et simplification du conseil national de l industrie 16 mai 2014

Présentation d Energies POSIT IF et de ses interventions sur les segments de la rénovation énergétique et des EnR

Cycles de séminaires en coopération entre Sciences Po CERI et EDF R&D. Equilibres et enjeux internationaux de l énergie

Le Plan de Rénovation Énergétique de l Habitat Réunion de présentation du 19 juin 2014 Arrondissement de Libourne - DDTM de la Gironde

Réseau de chaleur Cantagrelh. Commune d Onet-le-Château

Compétitivité des entreprises et maîtrise des consommations d énergie sont-elles conciliables?

LA FISCALITE ENVIRONNEMENTALE EN BELGIQUE

AUDIT ÉNERGÉTIQUE ET SYSTÈMES DE MANAGEMENT DE L ÉNERGIE ISO 50001: Quels sont les liens et comment évoluer de l un à l autre?

Besoin d approfondissement des méthodologies d évaluation Le cas de la voiture électrique

Oléagineux, Corps Gras, Lipides. Volume 9, Numéro 5, 296-8, Septembre - Octobre 2002, La filière

Bilan d émissions de gaz à effet de serre

NOTIONS FONDAMENTALES SUR LES ENERGIES

Les outils de la transition énergétique ISO 50001

LES CRÉDITS CARBONE, MEILLEURS AVANT JANVIER 2015 COHABITATION DU MARCHÉ VOLONTAIRE ET DU MARCHÉ RÉGLEMENTÉ DU CARBONE

Diagnostic Gaz à effet de serre de l Institut National de Recherche en Sécurité (INRS)

DIAGNOSTIC GAZ A EFFET DE SERRE DE TERRITOIRE DU PARC NATUREL REGIONAL DES PYRENEES ARIEGEOISES

QU EST-CE QU UN CHAUFFE-EAU THERMODYNAMIQUE?

Quelle place pour le. bois énergie. dans le logement social? Réalisé par : En collaboration avec :

Transcription:

- PANORAMA DES FINANCEMENTS CLIMATIQUES EN FRANCE EN 2011 Annexe sectorielle Industrie Octobre 2014

Auteurs ROMAIN MOREL (CDC CLIMAT RECHERCHE) IAN COCHRAN (CDC CLIMAT RECHERCHE) ROMAIN HUBERT (CDC CLIMAT RECHERCHE) JEANNE DEQUESNE (CDC CLIMAT RECHERCHE) MORGAN HERVÉ-MIGNUCCI (CLIMATE POLICY INITIATIVE) CETTE ETUDE REPREND LA METHODOLOGIE UTILISEE PAR CLIMATE POLICY INITIATIVE (CPI) POUR REALISER LE GERMAN CLIMATE FINANCE LANDSCAPE [CPI, 2012B] ADAPTEE AU CONTEXTE FRANÇAIS. CPI N EST PAS RESPONSABLE DU CONTENU DU PRESENT RAPPORT. LE RAPPORT PRINCIPAL DE CETTE ETUDE EST DISPONIBLE A L ADRESSE SUIVANTE : HTTP://WWW.CDCCLIMAT.COM/PANORAMA-DES-FINANCEMENTS.HTML CREDITS PHOTO : CDC JM PETTINA Directeur de publication : Benoît Leguet Pour recevoir des actualités sur nos publications, envoyez vos coordonnées à recherche@cdcclimat.com Contact presse : Maria Scolan - 01 58 50 32 48 - maria.scolan@cdccclimat.com Cette publication est intégralement financée par l établissement public «Caisse des Dépôts». CDC Climat ne participe pas au financement de ces travaux. La Caisse des Dépôts n est en aucun cas responsable de la teneur de cette publication. Cette publication ne constitue pas une analyse financière au sens de la règlementation. La diffusion de ce document ne constitue ni (i) la fourniture d un conseil de quelque nature que ce soit, ni (ii) la prestation d un service d investissement ni (iii) une offre visant à la réalisation d un quelconque investissement. Les marchés et actifs objets des analyses contenues dans ce document présentent des risques spécifiques. Les destinataires de ce document sont invités à requérir les conseils (notamment financiers, juridiques et/ou fiscaux) utiles avant toute décision d investissement sur lesdits marchés. Les travaux objets de la présente publication ont été réalisés à titre indépendant par l équipe de CDC Climat Recherche. Des mesures organisationnelles en place au sein de CDC Climat renforcent l indépendance matérielle de cette équipe. Cette publication reflète donc les seules opinions de l équipe CDC Climat Recherche, à l exclusion des équipes opérationnelles ou filiales de CDC Climat. Les conclusions de ces travaux ne lient d aucune manière l action des équipes opérationnelles ou filiales de CDC Climat. CDC Climat n est pas un prestataire de services d investissement. 2

Arrière-plan du secteur: pourquoi s intéresser aux investissements? Même si la part de l industrie tend à diminuer en France, son rôle dans la consommation énergétique et les émissions de GES reste important. En France, l industrie manufacturière et d extraction est responsable de 22,1% des émissions françaises hors UTCF : Emissions directes liées à la consommation d énergie : l industrie produit 13,5% des émissions françaises par l utilisation directe d énergies fossiles pour l auto-génération d électricité ou de chaleur notamment [Medde et CDC Climat, 2013]. Emissions indirectes liées à la consommation d électricité : l industrie française représente 25% de la consommation finale d électricité soit environ 1,2% des émissions françaises [CGDD, 2012a et 2012b]. Autres émissions : les procédés industriels représentent 7,4% des émissions françaises [Medde et CDC Climat, 2013]. Le secteur de l industrie a déjà réduit ses émissions de 32% entre 1990 et 2011. Même si l effort est certain, des marges de manœuvre restent possibles : alors que sa contribution à la valeur ajoutée passait de 21% à 13%, la part de ses émissions dans les émissions nationales passait de 28% à 22%. Les leviers de réductions sont la réduction des émissions de N 2 O dans la chimie et l efficacité énergétique. La récession observée en 2009 a accentué «artificiellement» la diminution de consommation d énergie [Trajectoires 2050, 2012]. Plus de 80% des émissions du secteur sont soumises à l EU ETS. Le rapport Trajectoires 2050 [2012] préconise une diminution de 85% des émissions de l industrie manufacturière entre 1990 et 2050. Les efforts restant à effectuer se répartiraient ainsi [Trajectoires 2050, 2012]: 30% par l efficacité énergétique ; 30% par la récupération énergétique et le recyclage ; 40% par la diffusion de technologies innovantes comme le CCS. Plus de détails sur les gisements de réduction possibles sont disponibles dans le rapport Trajectoires 2050 [2012]. Résultats du secteur Nos estimations attribuent des investissements climatiques de l ordre de 2,1 milliards d EUR pour l industrie. Ces investissements concernent principalement l efficacité énergétique (1,4 milliard d EUR) et la production d énergie renouvelable (0,7 milliard d EUR). Le secteur privé financerait 97% de ces montants. Ces résultats sont basés principalement sur des hypothèses de travail et en sont fortement dépendantes. Les flux sont détaillés dans la Figure 1 (p. 8) 3

INTERMEDIAIRE Tableau 1 - Investissements climatiques dans l'industrie (en Mio EUR) EFFICACITE ENERGETIQUE INVESTISSEMENT DEDIE AU CLIMAT (Mio EUR) ENERGIES RENOUVELABLES NON LIES A L'ENERGIE Investissements dans les énergies renouvelables Source : Auteurs Il n existe pas de donnée précise quant à l investissement des industriels dans les énergies renouvelables. Néanmoins, le travail que nous avons réalisé sur le financement des énergies EnR nous a permis de réaliser des hypothèses (voir l encadré 2 dans l annexe sectorielle des industries de l énergie). Les investissements dans les EnR dans le secteur de l industrie représenteraient ainsi 705 millions d EUR en 2011 dont 553 millions d EUR (78%) dans le photovoltaïque et 152 millions d EUR (22%) dans la biomasse. Le secteur privé représenterait 93% des financements (657 millions d EUR). L Ademe annonce avoir financé des opérations d énergie renouvelable dans l industrie pour 46 millions d EUR (6%), engagé pour 551 k des partenaires et trouvé des cofinancements pour 936 k. Les opérations concernées représentent un coût total de 151,8 millions d EUR. La majeure partie provient de la diffusion de chaufferie biomasse à travers le fonds chaleur. Les fonds FEDER représentent 1,8 million d EUR dont 1,5 million d EUR pour le photovoltaïque. A travers les projets FEDER, les pouvoirs publics français représentent 0,6 million d EUR. Investissements dans l efficacité énergétique INVESTISSEMENT LIE AU CLIMAT (Investissement (Investissement (Investissement total) incrémental) incrémental) PUBLIC NE 49 NE NE PRIVE 1402 656 20 NE TOTAL 1 402 705 20 NE L efficacité énergétique apparait comme le type d investissement le plus important pour l industrie. Malgré tout, il n existe pas de statistique officielle précise sur ce type d investissement. Seule une enquête trimestrielle de l INSEE [2013a] sur l investissement dans l industrie signale une part de 8% des investissements destinés aux économies d énergie pour 2011. Couplée aux données d investissements corporels bruts hors apports (58,4 milliards d EUR) pour les mêmes secteurs [INSEE, 2013b], cette information indique un investissement annuel de 4,7 milliards d EUR en 2011. Il n existe pas d étude sur ce que les répondants à l enquête entendent par «économie d énergie». Ainsi, une partie des investissements pourrait par exemple être destinée à réduire la consommation d énergie lors de l utilisation du produit. Dans ce cas, les investissements réalisés ne rentreraient pas dans le cadre de notre étude. Dans l absence de précisions sur les investissements couverts par ces montants, nous considérons arbitrairement que 30% de ces montants ont un objectif de réduction de la consommation d énergie des industriels, soit 1,4 milliard d EUR. Le soutien public reste minime en comparaison des montants en jeu. La principale contribution recensée est celle de l Ademe pour des opérations exemplaires. L Ademe a fourni une aide de 4

550 k, levé 97 k de partenaires pour des opérations d un montant global de 5,2 millions d EUR en 2011. L accès aux données pour ce secteur étant limité, il est envisageable que d autres programmes existent. Néanmoins, la majeure partie des financements semble être d origine privée. Cela peut s expliquer par la rentabilité intrinsèque des projets d efficacité énergétique. Différents types de financement se côtoient sans qu une répartition précise entre ceux-ci soit disponible : investissement direct en capital de l industriel ; financement par de la dette (bancaire ou émise sur le marché) ; crédit-bail ; tiers-investissement (éventuellement par un exploitant externe comme Dalkia ou Cofely). Ces types de financement ne sont pas exclusifs. Investissements pour la qualité de l air L enquête ANTIPOL de l INSEE, reprise dans le document L économie de l environnement en 2011 [CGDD, 2013] donne des indications sur les dépenses liées à la protection de l environnement de la part des industriels. Le montant global des investissements industriels pour la protection de l environnement est estimé à 385 millions d EUR. Cela concerne à la fois des investissements spécifiques (236,7 millions d EUR) et des changements de procédés (148,3 millions d EUR). La part des investissements dédiés à la protection de l air et au climat est de 34%. Néanmoins, une partie importante de ces investissements peut concerner des émissions de gaz et particules autres que les GES. On estime arbitrairement que, parmi ces 34%, 15% sont dédiés au changement climatique, soit 20 millions d EUR. Discussion des résultats Les incertitudes sur le montant des investissements en efficacité énergétique sont fortes. Elles concernent à la fois les actions financées et les coûts totaux ou marginaux qu ils concernent. Notons que l estimation repose principalement sur une enquête déclarative des industriels. La relative stabilité entre 6 et 9% au cours des 10 dernières années n est pas comparable avec la volatilité des chiffres des investissements dans les EnR par exemple. La méthodologie ne permet donc pas d avoir des résultats précis, même si la littérature ne permet pas de la comparer avec des estimations alternatives. De plus, il n existe pas de chiffre officiel sur la part des investissements dans les EnR que l on peut attribuer à l industrie. Seule une suite d hypothèses sur les puissances installée et une analyse des aides de l Ademe permet d avoir un aperçu. Il n existe pas non plus de chiffres officiels sur la répartition des sources de financement publiques ou privées qui financent les activités climatiques dans l industrie. Cela peut s expliquer par un rôle prédominant des financements privés. Une analyse des données disponibles sur les CEE (secteurs et prix de ventes) fournit une estimation d une contribution à hauteur de 10,4 millions d EUR des CEE pour le secteur de l industrie en 2011. 5

Définition du secteur et périmètre Dans cette étude, les secteurs regroupés sous le terme «industrie» rassemblent : les industries agricoles et alimentaires (code NES : EB) ; les industries des biens de consommation (code NES : EC) ; l industrie automobile (code NES : ED) ; les industries des biens d équipement (code NES : EE) ; les industries des biens intermédiaires (code NES : EF) ; les industries extractives (codes NES : G11, G12, G13). Les activités climatiques recensées sont à la fois celles qui concernent les procédés industriels et celles qui sont liées à l utilisation et la génération d énergie. Acteur/Source de financement Energies renouvelables Valeur (Mio EUR) Tableau 2 - Détail des dépenses de l'industrie Année Méthode Sources Analyse projet par projet. Attribution au secteur Fonds FEDER (UE) 1,8 2011 «industrie» lorsque la référence est explicite Institutions publiques Idem que pour les fonds FEDER. Comprend l Etat et les 0,6 2011 françaises collectivités locales Extraction des financements de dédiés à la Fonds Chaleur (ADEME) 45,0 2011 biomasse dans l'industrie Autres aides de Extraction des financements de dédiés aux EnR 0,6 2011 autre que la biomasse dans l'industrie Extraction des financements de dédiés aux EnR Partenaires de 0,6 2011 dans l'industrie Hypothèse que l ensemble des financements non ciblés Entreprises privées en Balance sheet Efficacité énergétique Certificats d'économie d'énergie autrement sont d origine privée. Les volumes globaux sont 656,6 2011 évalués selon la méthodologie détaillée dans la partie énergie Nombre de CEE destinés au secteur de l'énergie multiplié 10,5 2011 par l'estimation du coût des CEE par la Cour des Comptes (0,40 c /kwh cumac) Extraction des financements de dédiés à ADEME 0,6 2011 l'efficacité énergétique dans l'industrie Extraction des financements de dédiés à Partenaires de 9,0 2011 l'efficacité énergétique dans l'industrie Analyse projet par projet. Attribution au secteur Fonds FEDER (UE) 0,1 2011 «industrie» lorsque la référence est explicite Hypothèse que l ensemble des financements non ciblés Entreprises privées en Balance sheet Protection de l'air la DATAR la DATAR Lettres d'information du MEDDE sur les CEE la DATAR autrement sont d origine privée. Les volumes globaux sont 1381,5 2011 évalués à partir de l'enquête trimestrielle sur les INSEE [2013a et 2013b] investissements industriels et des volumes d'investissements corporels Entreprises privées en Balance sheet Hypothèse que 10% des investissements industriels dédiés 19,6 2011 à la protection de l'air et du climat sont liés au climat. CGDD [2013] Source : Auteurs 6

Références CGDD Commissariat général au développement durable (2012a). Repères Chiffres clés de l énergie Edition 2012. http://www.developpement-durable.gouv.fr/img/pdf/rep_-_chiffres_cles_energie.pdf CGDD Commissariat général au développement durable (2012b). Bilan énergétique de la France pour 2011. http://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/publications/p/1938/966/bilanenergetique-france-2011.html CGDD Commissariat général au développement durable (2013). L économie de l environnement en 2011 - édition 2013. http://www.statistiques.developpementdurable.gouv.fr/fileadmin/documents/produits_editoriaux/publications/references/2013/compteenvironnement/references-economie-environnement-en-2011-edition-2013-2.pdf INSEE (2013a). Série longue de l enquête sur les investissements dans l industrie. http://www.insee.fr/fr/indicateurs/ind15/20130829/series%20longues%20investissement_naf2.xls INSEE (2013b). Principales caractéristiques des unités légales en niveau de nomenclature A10, en 2011 hors auto-entrepreneurs et hors sociétés holding. http://www.insee.fr/fr/ffc/figure/esane031.xls Medde et CDC Climat (2013). Repères Chiffres clés du climat France et Monde Edition 2014. Trajectoires 2050 (2012). Trajectoires 2020-2050 : vers une économie sobre en carbone. Rapport du comité présidé par Christian de Perthuis. http://www.strategie.gouv.fr/system/files/2011-12-12- trajectoires_2020-2050_-_developpementdurable.pdf.pdf 7

PANORAMA DES FINANCEMENTS CLIMAT EN FRANCE EN 2011 INDUSTRIE Figure 1 Flux d investissements climatiques dans l industrie Source: Auteurs 8