Economie Générale Initiation Ecole des Ponts - ParisTech



Documents pareils
Table des matières. Le long terme Partie II. Introduction Liste des figures... Liste des tableaux...

La crise de Lionel Artige. Introduction à la Macroéconomie HEC Université de Liège

Politiques monétaire et fiscale Cours de M2R Printemps 2006

Les mécanismes de transmission de la politique monétaire

Aux chapitres 14 et 15, nous avons vu

Banque nationale suisse

Corefris RAPPORT ANNUEL Annexe 3 : La hausse des prix de l immobilier est-elle associée à une «bulle» de crédit en France?

Chapitre 3. La répartition

Epargne et investissement

1. Une petite économie ouverte dans un monde de capitaux parfaitement mobiles

Faut-il encourager les ménages à épargner?

DEVOIR N 1 économie générale

Chapitre 2/ La fonction de consommation et la fonction d épargne

La croissance des pays développés au cours des trente dernières

ANNEXE VII EFFETS MACROECONOMIQUES DE LA REFORME PIECE JOINTE N 2 SIMULATIONS REALISEES A PARTIR DU MODELE MACROECONOMETRIQUE MESANGE

1. Les fluctuations économiques : une dynamique heurtée de développement économique

ECONOMIE GENERALE LA POLITIQUE ECONOMIQUE DE L ETAT

SITUATION FINANCIÈRE DE L ASSURANCE CHÔMAGE

Macroéconomie Le Modèle Keynésien Simple

CHAPITRE 6. LES FONCTIONS MACROÉCONOMIQUES

Chapitre 4 Comment s opère le financement de l économie mondiale?

L Equilibre Macroéconomique en Economie Ouverte

Épargne et investissement. L épargne...

ENSAE, 1A Maths. Roland Rathelot Septembre 2010

Les perspectives économiques

ENSIIE. Macroéconomie - Chapitre I

CHAP 3 COMMENT EXPLIQUER L INSTABILITE DE LA CROISSANCE?

La situation financière des SNF françaises Quelques éléments de diagnostic élaborés à partir des comptes nationaux

La politique monétaire. Lionel Artige HEC Université de Liège

Simulation d impact de l augmentation des salaires du personnel de l administration publique et du SMIG et du SMAG dans le secteur privé

Monnaie, Banque et Marchés Financiers

Interpréter correctement l évolution de la part salariale.

Dans la plupart des économies avancées, les prix immobiliers ont fortement

Les questions relatives aux finances publiques, longtemps réservées aux spécialistes, sont

Structure de l épargne et croissance Olivier Davanne

Annexe - Balance des paiements et équilibre macro-économique

Comparaison des enjeux énergétiques de la France et de l Allemagne

Epargner en période de crise : le dilemme

Dans quelle mesure la baisse des taux d intérêt permet-elle de relancer la croissance?

L équilibre Ressources Emplois de biens et services schématisé par une balance

ECONOMIE. DATE: 16 Juin 2011

ECONOMIE GENERALE G. Carminatti-Marchand SEANCE III ENTREPRISE ET INTERNATIONALISATION

Perspectives économiques

ATELIER : Comment expliquer l instabilité de la croissance économique?

Forum de l investissement Ateliers d Experts. 15 Octobre Les Dangers de l Assurance Vie

Qu est-ce que la croissance économique? Quels sont ses moteurs?

LSM2 : un modèle avec secteur bancaire pour le Luxembourg

QUELLE DOIT ÊTRE L AMPLEUR DE LA CONSOLIDATION BUDGÉTAIRE POUR RAMENER LA DETTE À UN NIVEAU PRUDENT?

Macroéconomie. Monnaie et taux de change

CHOIX OPTIMAL DU CONSOMMATEUR. A - Propriétés et détermination du choix optimal

TD n 1 : la Balance des Paiements

Macroéconomie chapitre IV : L'économie ouverte, le marché des changes Le modèle Mundell-Fleming, Changes Flexibles

L économie ouverte. Un modèle de petite économie ouverte. V2.0 Adaptépar JFB des notes de Germain Belzile. Quelques définitions

LA FINANCE EST-ELLE DEVENUE TROP CHERE? ESTIMATION DU COUT UNITAIRE D INTERMEDIATION FINANCIERE EN EUROPE

75 ANS D HISTOIRE EN CHIFFRES :

RAPPORT TECHNIQUE CCE

POINTS DE REPÈRE SUR LA FÉVRIER 2015 PRODUCTIVITÉ EN FRANCE

Chapitre 9 : Les étapes de la construction de l Europe monétaire

I) L ouverture des économies à l international

Avec Gaël Callonnec (Ademe)

Genèse de la dette publique et taux d épargne Michel Husson, 1998

Remarques d Ouverture par M. Mohammed Laksaci, Gouverneur de la Banque d Algérie, Président de l Association des Banques Centrales Africaines

Investissements et R & D

À Pékin (heure de Pékin) : 11h00, 20 janvier 2015 À Washington (heure de Washington) : 22h00, 19 janvier 2015 JUSQU À PUBLICATION. Courants contraires

CHAPITRE 2 : L'INVESTISSEMENT ET SES DETERMINANTS

COMPRENDRE LA BOURSE

Hausse du crédit bancaire aux entreprises au Canada

DS n 3 Chap 1-2h. Épreuve composée

Le FMI conclut les consultations de 2008 au titre de l article IV avec le Maroc

Recommandation de RECOMMANDATION DU CONSEIL. concernant le programme national de réforme du Luxembourg pour 2015

FINANCEMENT DU DEFICIT BUDGETAIRE AU MAROC

Crises financières et de la dette

DISCOUNTED CASH-FLOW

L accumulation de réserves de change est-elle un indicateur d enrichissement d une nation?

Quels sont les grands déséquilibres macroéconomiques? Durée : maximum 4h30

Le creusement des inégalités touche plus particulièrement les jeunes et les pauvres

Les Marges de Manœuvre Financières des Collectivités s Locales

Eco-Fiche BILAN DE L ANNEE 2012 QUELLES PERSPECTIVES POUR 2013? 1

Le FMI et son rôle en Afrique

Section : SCIENCES ECONOMIQUES ET SOCIALES

Épargne et investissement. L épargne...

Partie 2 : Qui crée la monnaie?

Les politiques de réduction du coût salarial en Belgique

CHAPITRE «CROISSANCE, CAPITAL ET PROGRES TECHNIQUE»

3. Agrégats, ratios et équilibres macroéconomiques

Consolidation budgétaire et croissance économique

CHAPITRE 1 : DE LA FONCTION DE DEMANDE DU CONSOMMATEUR À LA DEMANDE DE MARCHÉ

Consultations prébudgétaires

EPARGNE, INVESTISSEMENT, SYSTEME FINANCIER

Présenté par Michel Sapin, Ministre des finances et des comptes publics. Christian Eckert, Secrétaire d État chargé du budget

mais on suppose maintenant que ses préférences sont représentées par la fonction

L euro, la Banque centrale européenne et le Pacte de stabilité

ECONOMIE GENERALE. Fluctuations et cycles

Revue des grandes tendances macroéconomiques pour le secteur de l'assurance au Québec en 2013

Dans quelle mesure la flexibilité du marché du travail permet-elle de favoriser l emploi?

Pourquoi la croissance du commerce international s est-elle essoufflée? Beaucoup d espoir repose sur la libéralisation des échanges commerciaux

Les comptes nationaux et le SEC 2010

WS32 Institutions du secteur financier

Transcription:

Economie Générale Initiation Ecole des Ponts - ParisTech Stéphane Gallon Caisse des Dépôts stephane.gallon@caissedesdepots.fr https://educnet.enpc.fr/course/view.php?id=2 1

Macroéconomie : croissance à moyen terme Grandeurs (agrégation) Long terme : croissance de la richesse des pays Court terme : fluctuations de la croissance, lutte contre le chômage conjoncturel Moyen terme : inflation et chômage 2

Hypothèses du court terme : Rappel PIB = demande à court terme Y = C + G + I dy dg > 0 A moyen terme : Les prix sont fixes. Les entreprises peuvent (techniquement) produire plus. Les entreprises voudraient vendre plus. Les prix sont variables. Il y a des contraintes techniques. Cela dépend du prix. Extension du modèle de court terme 3

A moyen terme PIB déterminé par offre et demande Demande Agrégée Offre Agrégée Hausse des prix (inflation) * p Y * Hausse du chômage Malgré les noms, nature différente de la notion de demande et d offre en microéconomie. 4

Plan Croissance économique à moyen terme 1. Le modèle Demande Agrégée Offre Agrégée (DA-OA) 2. L impact de moyen terme des relances keynésiennes 3. Le triptyque croissance / chômage / inflation 4. Bilan des politiques budgétaire et monétaire 5

1. Le modèle DA-OA (1) Rappel sur IS-LM ( ) p Y IS ( ) ( ) ( ) r I C T C G I C Y C r r R R + + + + = ' ' ' ' 1 0 0 LM r M Y M p M r Y + = ' ' Les prix jouent (uniquement) via LM. g o B M T G,,, w p, Deux équations pour trouver deux inconnues (Y et r) Variables exogènes : Y 6

1. Le modèle DA-OA (2) Impact du prix sur LM M p = M ( Y, r) M p = M ' Y Y + M ' r r Exemple : hausse de prix < 0 7

1. Le modèle DA-OA (3) Impact des prix sur le PIB dans ISLM Exemple : hausse de prix ( p p > p ) Y < Y : la hausse des prix a un effet récessif. Y' Y ( ) ( ) A chaque prix p correspond un niveau de PIB Y via ISLM : Y p = DA p DA = Demande Agrégée Fonction décroissante de p DA traduit l équilibre simultané du marché des biens (IS) et du marché de la monnaie (LM). Rien à voir avec la demande au sens microéconomique... 8

1. Le modèle DA-OA (4) Demande agrégée p (DA) Y La demande agrégée décroît avec le prix. 9

1. Le modèle DA-OA (5) Déplacement de la demande agrégée L Etat peut changer mais en respectant sa contrainte de budget p G, T, o M, B (DA) g M + B Exemple : hausse des dépenses publiques (dg>0) financées par impôt, emprunt ou émission de monnaie o g + pt = pg ISLM : à prix p fixé, Y augmente Y 10

1. Le modèle DA-OA (6) Négociation salariale W p a = F ( u) Lorsqu ils négocient leur rémunération W (Wage) les salariés anticipent le niveau futur des prix p a (pouvoir d achat W/ p a ). Plus il y a de chômage (u grand), moins les salariés peuvent être exigeants dans leur négociation : F est décroissante. 11

1. Le modèle DA-OA (7) Tarification par les entreprises p = W 1 ( + µ ) µ: taux de marge des entreprises p a = p 1 µ ( + ) F( u) Lien entre le chômage (u) et l activité (Y)? 12

1. Le modèle DA-OA (8) Lien chômage - production Fonction de production Y = F, ( K AN) N [ Population ( u) ] [ ] = 1 active Temps travail Ici hypothèse simplificatrice : Capital constant Pas de progrès technique Population active stable dy dt LT = 0 Pas de changement du temps de travail Y ( u) = ϕ ϕ fonction décroissante 13

1. Le modèle DA-OA (9) Fonction d offre agrégée p Avec l hypothèse simplificatrice : p = p 1 µ a a = p 1 µ ( + ) F( u) Y = ϕ ( u) ( + ) H ( Y ) Y = OA( p) H est croissante. OA = Offre Agrégée Fonction croissante de p OA traduit le résultat de la négociation salariale et de la politique de prix des entreprises. Rien à voir avec l offre au sens microéconomique... 14

1. Le modèle DA-OA (10) PIB et chômage naturels p a = p 1 µ ( + ) H ( Y ) Anticipations parfaites lorsque p = a p 1 = u ( ) ( ) 1 1 1+ µ H Y Y = H = ϕ 1 1+ µ 1 1 F 1+ µ ( ) 1 Y = F ( H ( Y )) = n n = Y n (PIB naturel) = u n (chômage naturel) u = Sans l hypothèse simplificatrice : et sur son rythme de long terme (progrès technique...) u n Y 15

1. Le modèle DA-OA (11) Courbe d offre agrégée Fonction dépendant du paramètre p a A l équilibre (p=p a ), le PIB vaut Y n 16

2. L impact des relances keynésiennes (1) Equilibre Demande Agrégée - Offre Agrégée 17

2. L impact des relances keynésiennes (2) Premier impact d une hausse des dépenses publiques p (DA) Y ISLM : à prix p fixé, Y augmente 18

2. L impact des relances keynésiennes (3) Premier impact d une hausse des dépenses publiques p (DA) (OA) Y Le prix p augmente (inflation). Y croît mais moins fort que ce que laissait croire ISLM. 19

2. L impact des relances keynésiennes (4) Second impact Le prix p a augmenté (salariés surpris % anticipations) Les anticipations de prix augmentent (p a > p a ) OA monte (OA OA ) 20

2. L impact des relances keynésiennes (5) Second impact (suite) Le prix p augmente (inflation). Y diminue (le chômage augmente). 21

2. L impact des relances keynésiennes (6) Troisième impact Le prix p a augmenté (salariés surpris % anticipations) Les anticipations de prix augmentent (p a > p a ) OA monte (OA OA ) Le prix p augmente (inflation). Y diminue (le chômage augmente). 22

2. L impact des relances keynésiennes (7) Retour au niveau de chômage naturel p (DA) (OA) (OA) Y n Le chômage et le PIB sont revenus à leur valeur initiale. Les prix ont augmenté (inflation). La hausse des dépenses de l Etat n a eu aucun effet réel à moyen terme. Y 23

2. L impact des relances keynésiennes (8) Sans l hypothèse simplificatrice Le chômage revient à sa valeur initiale. Le PIB se remet à croître à son rythme de long terme (progrès technique...) après avoir crû plus vite (première étape) puis moins vite (années suivantes, jusqu à retrouver l équilibre). Les prix ont augmenté (inflation). La hausse des dépenses de l Etat n a eu aucun effet réel à moyen terme. Mais la relance peut être justifiée, par exemple si le point initial de l économie était avec une croissance sous le potentiel et qu il y avait peu d inflation. 24

3. Le triptyque croissance / chômage / inflation (1) PIB (croissance g) Loi d Okun Politique monétaire Taux de chômage (u) Courbe de Phillips Inflation (Π) 25

3. Le triptyque croissance / chômage / inflation (2) Loi d Okun (empirique) Evolution du chômage en France selon la croissance économique u selon g Exemple : en 1981, le PIB a augmenté de 1,2 % et le chômage est passé de 6,4 % à 7,4 %. g=1,2 % et u = +1 Variation du taux de chômage (point de pourcentage) 1,5 1 0,5 0-0,5-1 -1,5-2 -1 0 1 2 3 4 5 Croissance du PIB en volume (%) 26

3. Le triptyque croissance / chômage / inflation (3) Loi d Okun (empirique) De 1981 à 2005 Variation du taux de chômage Variation du taux de chômage (point de pourcentage) (point de pourcentage) 1,5 1 0,5 0,5 0 0-1 -0,5 0 1 2 3 4 5-0,5-1 -1,5-1 -2 1,5 1-1,5 y = -0,3965x + 0,9433 R 2 = 0,4076-1 0 1-22 3 4 5 Croissance Croissance du du PIB PIB en en volume volume (%) (%) A chômage stable, on produit plus : l hypothèse simplificatrice n est pas vérifiée... 27

3. Le triptyque croissance / chômage / inflation (4) Loi d Okun (interprétation) u = -0,3965 g + 0,9433 A l équilibre ( u=0), la croissance vaut g*= 0,9433/0,3965 2,4 % Taux de croissance «normal» sur 1981-2005 : 2,4 % Pour réduire le chômage ( u<0), il faut une croissance supérieure à g* Quand la croissance augmente d un point, le chômage ne diminue que de 0,40 point. Explications : - gains de productivité ; - évolution de la population active - comportement d embauche des entreprises. 28

3. Le triptyque croissance / chômage / inflation (5) Loi d Okun (cas des Etats-Unis) 29

3. Le triptyque croissance / chômage / inflation (6) Courbe de Phillips (empirique) Evolution de l inflation en France selon le chômage Π selon u Exemple : en 1991, le chômage valait 9 % et l inflation est passée de 3,6 % à 3,4 %. u = 9 % et Π = -0,2 Variation du taux d'inflation (point de pourcentage) 1,5 1 0,5 0-0,5-1 -1,5 7 8 9 10 11 12 13 Taux de chômage (%) 30

3. Le triptyque croissance / chômage / inflation (7) Courbe de Phillips (empirique) De 1991 à 2005 1,5 1 1,5 1,5 1 1 y = -0,147x + 1,4396 R 2 = 0,1063 0,5 0,5 0,5 0 0 0-0,5 7 8 8 9 9 10-0,5 10 11 11 12 12 13 13-0,5-1 -1-1,5-1 7 8 9-1,5 10 11 12 13-1,5 Taux Taux de de chômage (%) (%) Taux de chômage (%) Variation du du du taux taux d'inflation (point (point de de de pourcentage) 31

3. Le triptyque croissance / chômage / inflation (8) Courbe de Phillips (interprétation) Π = -0,147u + 1,4396 A l équilibre ( Π=0), le chômage vaut u n = 1,4396/0,147 9,8 % Taux de chômage «naturel» de 1991 à 2005 : 9,8 % Un chômage plus faible se traduit par une hausse de l inflation... et n est que temporaire. Un chômage plus élevé se traduit par une baisse de l inflation... et n est que temporaire. Explications? 32

3. Le triptyque croissance / chômage / inflation (9) Courbe de Phillips (explication) Négociation salariale Lorsqu ils négocient leur rémunération W (Wage) les salariés anticipent le niveau futur des prix P a (pouvoir d achat W/ P a ). W P a = F ( u) Prix effectivement pratiqués P = W ( 1+ µ ) P = P 1 µ a ( + ) F( u) Plus il y a de chômage, moins les salariés peuvent être exigeants dans leur négociation : F est décroissante. µ: taux de marge des entreprises 33

3. Le triptyque croissance / chômage / inflation (10) Courbe de Phillips (explication) Equilibre quand les anticipations de prix correspondent aux réalisations a P = P Comme F est décroissante 1 u = F 1 = 1+ µ a P > P u < u n u n chômage naturel inflation réelle > inflation anticipée inflation de l année précédente 34

3. Le triptyque croissance / chômage / inflation (11) Récapitulatif sur la France avant la crise PIB Croissance g* = 2,4 % Taux de chômage u n = 9,8 % Loi d Okun Courbe de Phillips m : croissance du stock de monnaie (fixé par la politique monétaire) Inflation Π = m - g* 35

222,2 221,7 221,2 220,7 220,2 219,7 219,2 218,7 218,2 PIB (volume) français 2001q1 2001q2 2001q3 2001q4 2002q1 2002q2 2002q3 2002q4 A court terme g g*, u u n Le moyen terme actuel et ses limites Politiques conjoncturelles G, T, o M, B g PIB : croissance g* = 1,0 1,5 % Taux de chômage : u n = 8,5-9,0 % 240 220 200 180 160 140 120 100 A long terme g* et u n peuvent bouger 1970q1 1972q1 1974q1 1976q1 1978q1 1980q1 PIB (volume) français 1982q1 1984q1 1986q1 1988q1 1990q1 1992q1 1994q1 1996q1 1998q1 2000q1 2002q1 2004q1 Politiques structurelles R&D (innovation, concurrence), marché du travail,... 36

4. Bilan des politiques budgétaire et monétaire (1) Le partage des rôles avant la crise Politique budgétaire (G, T, B g ) Politique monétaire ( M o ) (en fait taux d intérêt) Partage des objectifs Stabilisation du cycle économique national Relancer en bas de cycle (si u > u n ) Ralentir en haut de cycle (si u < u n ) Contrôle de l inflation européenne (éventuellement stabilisation du cycle européen) 37

4. Bilan des politiques budgétaire et monétaire (2) Problèmes rencontrés - On ne connaît pas (bien ) u n u n = 9,8 %? Risque d attribuer au cycle des difficultés structurelles (u n est en réalité élevé) - Annoncer l objectif sur le PIB rend peu crédible la lutte contre l inflation. - Une seule politique monétaire est-elle adaptée à des pays différents? Oui si : Non (réunification allemande, immobilier les pays subissent les mêmes chocs ; espagnol ou irlandais...) ou les facteurs de production sont très mobiles entre pays. Non (travailleurs se déplacent peu d Espagne en Allemagne...) Questions à approfondir en levant l hypothèse d autarcie 38

4. Bilan des politiques budgétaire et monétaire (3) Limites de l action publique à retenir Les réactions de l économie ne sont pas (totalement) prévisibles. Le rôle des anticipations est crucial. Exemple : aucune réaction à des dépenses publiques supplémentaires financées par endettement si les ménages anticipent les hausses d impôt à venir pour la financer (Ricardo). Les politiques (surtout budgétaires) agissent avec des délais : risque d accentuer les cycles au lieu de les atténuer. La politique monétaire est un outil potentiellement puissant, mais avec beaucoup d effets secondaires (inflation, bulles ). Il faut essayer d amortir les récessions fortes et les booms trop violents, ce qui nécessite -pour la politique budgétaire- d engranger des excédents publics dans les bonnes périodes, pour pouvoir faire de la relance dans les mauvaises 39

Prochaine séance Economie ouverte 40

Economie Générale Initiation Ecole des Ponts - ParisTech Stéphane Gallon Caisse des Dépôts stephane.gallon@caissedesdepots.fr https://educnet.enpc.fr/course/view.php?id=2 41