Diagnostic de l attrait commercial du centre-ville de Saint-Lambert

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Transcription:

Diagnostic de l attrait commercial du centre-ville de Saint-Lambert Juillet 2008 Rapport final Préparé pour : Ville de Saint-Lambert Projet : 2007-176-01

Table des matières Table des matières... i Condensé décisionnel... iii 1. Introduction... 1 2. Tendances générales au sein du commerce de détail au Québec... 2 2.1 Les facteurs qui affectent la demande... 2 2.2 Les mutations formelles et structurelles du secteur du détail au Québec... 13 2.3 Autres manifestations de l évolution du secteur du détail au Québec... 15 2.4 Les tendances en matière d aménagement et de planification urbaine... 19 3. Analyse de l offre... 21 3.1 Analyse de la structure commerciale de la Rive-Sud... 21 3.1.1 Pôles majeurs et grandes surfaces... 21 3.1.2 Le Quartier Dix30... 25 3.1.3 Évaluation de l impact de Dix30... 27 3.1.4 Une concurrence supplémentaire : le projet Griffintown... 30 3.2 Analyse de la structure commerciale de Saint-Lambert... 31 3.2.1 Portrait général et distribution spatiale... 32 3.2.2 Typologie de l offre commerciale... 33 3.2.3 Inoccupation... 35 3.2.4 La zone d influence de la structure commerciale de Saint-Lambert... 36 3.3 Groupes de discussion auprès des commerçants et professionnels... 39 3.3.1 Qualification de l offre commerciale... 39 3.3.2 Forces et faiblesses... 40 3.3.3 Vision de l offre à long terme... 42 3.4 Sondage électronique auprès des commerçants et professionnels... 43 3.4.1 Méthodologie.... 43 3.4.2 Profil des commerces ou entreprises interrogés... 43 3.4.3 Portrait de la situation actuelle et projetée... 45 3.4.4 Fuites commerciales et impact du Quartier Dix30... 50 3.4.5 Actions à entreprendre... 52 4. Analyse de la demande... 55 4.1 Données sociodémographiques... 55 4.1.1 Évolution de la population, 1991-2011... 55 4.1.2 Profil sociodémographique de la zone d influence... 57 4.2 Le potentiel commercial de la zone d influence... 60 4.3 Les comportements d achats... 62 4.3.1 Méthodologie et résumé du profil des répondants... 62 4.3.2 Fréquentation des commerces sur la rue Victoria à Saint-Lambert... 62 i

4.3.3 Habitudes d achats et fuites commerciales... 69 4.4 La satisfaction... 77 4.4.1 Niveau de satisfaction... 77 4.4.2 Éléments de satisfaction / insatisfaction... 80 4.4.3 Importance accordée... 81 4.4.4 Éléments clés... 82 4.5 Profil des répondants... 85 Annexe 1 Annexe 2 Annexe 2 Guide de discussion pour les commerçants et professionnels Questionnaire de l enquête auprès des commerçants et professionnels Questionnaire de l enquête auprès des consommateurs de la zone d influence ii

Condensé décisionnel ANALYSE DES TENDANCES L évolution du commerce de détail au Québec est marquée par une succession de phases. Ainsi, ce qui caractérise le secteur du commerce de détail depuis plusieurs années est le contexte de maturité puisque le taux de croissance annuel est faible. Dans ce contexte de maturité, les différents facteurs qui influencent les tendances du commerce de détail sont de nature : Sociodémographique - La natalité diminue et la croissance démographique s essouffle. Le rythme de la croissance d ici 2 026 est estimé être deux fois plus faible que celle observée entre 1981 et 2005 au Québec. On observe toutefois un mini baby-boom depuis quelques années. - La population vieillit. D ici 2 031, 27% de la population sera âgée de 65 ans et plus. Ce phénomène est appelé le «papy boom». - La société est de plus en plus cosmopolite. Le visage socioculturel du Québec se transforme et ce particulièrement dans la région métropolitaine de Montréal où 21% de la population était représentée par des minorités visibles en 2001. Sociale - Une forte proportion de femmes travaillent, modifiant les habitudes de consommation. - Les ménages manquent de plus en plus de temps, notamment pour magasiner. - La sensibilité des consommateurs face au prix augmente, principalement à cause de la forte concurrence, l émergence d Internet et l augmentation des revenus. - La fidélité des clients diminue. La recherche du meilleur prix et de la variété ainsi que la notion de distance poussent les consommateurs à être infidèles. - Une nouvelle génération de consommateurs émerge, se démarque et commence à avoir un impact important dans le commerce de détail : les jeunes de la génération Y, nés entre 1978 et 1994, représentent près de 4,3 millions de personnes au Canada. Économique - Le taux d endettement augmente, conséquence de l accroissement des dépenses des ménages observée depuis 1996 alors que la conjoncture est favorable à l achat et au crédit. Face à cette évolution du contexte et pour s adapter aux changements, le commerce de détail s est transformé. Ainsi, les différents changements du commerce de détail par le passé (passage de la domination des centres commerciaux à celle des grandes surfaces) amènent aujourd hui l apparition du centre «lifestyle». On observe également que le volume des ventes faites en ligne augmente considérablement depuis 2003. Enfin, la concentration des joueurs dans le commerce de détail est une des principales conséquences de la forte concurrence. En matière d aménagement urbain et de planification urbaine de la fonction commerciale, on observe que le phénomène de «village urbain» a suscité beaucoup d intérêt au cours des dernières années. Le village urbain se définit comme un milieu de vie qui englobe plusieurs quartiers et dans lequel réside une communauté solidaire. iii

ANALYSE DE L OFFRE La structure commerciale de la Rive-Sud est composée, en plus de nombreux centres communautaires et régionaux, de quatre pôles majeurs. Il s agit du secteur des Promenades St- Bruno, du boulevard Taschereau, du Carrefour de la Rive-Sud et enfin du Quartier DIX30. Ce mégaprojet, toujours en développement, transforme considérablement les activités commerciales sur la Rive-Sud. Constituant le quatrième pôle régional suprarégional au Québec, il suscite de nombreuses craintes et d appréhensions quant à l impact qu il pourrait avoir sur la structure existante du commerce de détail de la Rive-Sud. Cette étude a toutefois mise en évidence que la part des ventes transférées des commerces de Saint-Lambert au Quartiers DIX 30 est relativement faible. Il est important de souligner la présence à venir d un autre pôle commercial qui pourrait, à terme, avoir un certain impact sur les commerces lambertois : le projet Griffintown à Montréal. En fonction des critères de notre inventaire, Saint-Lambert compte 485 établissements commerciaux répartis en quatre grandes catégories que sont les magasins de biens durables et semi-durables, les magasins de biens courants, les services ainsi que les restaurants. Le secteur le plus important en termes de nombre d établissement est le «Village» qui regroupe près de la moitié des commerces. L inventaire conduit sur le terrain a aussi mis en valeur les fonctions commerciales qui sont surreprésentés ou sous-représentés par rapport à une structure commerciale typique. Ainsi il apparait que les magasins de biens durables et semi-durables ainsi que les services sont sousreprésentés alors que les biens courants sont surreprésentés. De plus, la structure commerciale de Saint-Lambert reste largement dominée par des établissements de petite taille : près de 90% des établissements commerciaux couvrent moins de 2 000 pieds carrés. Les groupes de discussion et le sondage menés auprès des commerçants et professionnels ont mis en évidence le même constat puisqu ils pensent que les magasins de biens courants sont surreprésentés. À l inverse, les catégories de magasins comme les magasins de musique, d accessoires de cuisine haut de gamme ou les magasins de vêtements pour adolescents et jeunes adultes sont, à leurs yeux sous-représentés. Les principales forces soulevées par les commerçants et professionnels sont la force d attraction des commerces qui créent un lieu de destination, la diversité des restaurants, la qualité des produits et le niveau de service offert. Par contre, les principales faiblesses relevées sont les heures d ouverture trop restreintes, la clientèle plutôt âgée ainsi que le manque de stationnement. À long terme, les commerçants et les professionnels s entendent pour dire que la rue Victoria doit devenir une destination et endroit convivial où les gens magasinent en marchant. Un positionnement axé sur l environnement avec une utilisation accrue des vélos et des parcs a été proposé. La grande majorité (79%) des commerçants pensent également que l offre commerciale lambertoise devrait viser à attirer davantage de touristes et de résidants de l extérieur de Saint- Lambert. L aspect communautaire est aussi important aux yeux des commerçants. Pour eux, il serait bénéfique qu une personne nommée soit responsable de la planification et de la gestion du mix commercial afin de mettre en place un plan défini afin de respecter le positionnement choisi. Notons finalement que la zone d influence pour la structure commerciale de Saint-Lambert a été définie et que le pourcentage de la clientèle provenant de l extérieur de cette zone est relativement élevé, ce qui démontre une certaine attractivité «régionale» de la rue Victoria. iv

ANALYSE DE LA DEMANDE La croissance de la population au cours des dix dernières années a été plus faible qu en moyenne dans la région métropolitaine de Montréal. Cette tendance devrait se maintenir puisque les principaux développements résidentiels de la Rive-Sud ne sont pas situés dans la zone d influence. Ainsi, on projette qu en 2011 le bassin démographique devrait se situer autour de 97 310 personnes regroupées à l intérieur de 46 750 ménages. Le profil sociodémographique de la zone révèle que la population est relativement âgée (42,5 ans) et que les ménages sont de plus petite taille (2,1 pers. / men) qu en moyenne dans la région de Montréal. On note par ailleurs que les francophones représentent près des trois quarts de la population de la zone et que le taux de scolarisation est élevé dans la zone primaire. Enfin, le revenu moyen des ménages de la zone primaire est supérieur de 50% à la moyenne montréalaise. La population de la zone d influence génère actuellement un potentiel commercial de près de 905 millions $ pour les catégories considérées dans le cadre de cette étude. Tenant compte de l évolution anticipée de la démographie, le potentiel commercial devrait être stable d ici à 2011. Une enquête téléphonique auprès de 400 chefs de ménages a permis de dresser un portrait des comportements d achat, des perceptions et des attitudes à l égard du centre-ville de Saint-Lambert des consommateurs de la zone d influence. Voici les principaux résultats : Fréquentation Au cours de la dernière année, près de 80% des répondants ont fréquenté des commerces sur la rue Victoria, et cette proportion monte à 91% en zone primaire. Les résidants fréquentent l artère depuis environ 19 ans, constituant ainsi une clientèle habituée. L éloignement semble être le facteur le plus important parmi les motifs de non-fréquentation. Le rythme des achats est stable pour près des trois quarts des répondants. Les personnes ayant diminué le rythme de leurs visites dans le «Village» l explique essentiellement par des situations personnelles, alors que les gens qui y magasinent davantage que les années précédentes le font principalement parce qu ils ont plus de temps et/ou que les magasins sont plus variés. Les principaux facteurs d attraction qui pourraient inciter les consommateurs à fréquenter davantage la rue Victoria sont la présence dune épicerie fine et/ou d une fruiterie ainsi que l amélioration de l offre en restauration. Habitudes d achats et fuites commerciales Les deux catégories de biens et services dont la plus grande proportion des dépenses est effectuée dans le «Village» de Saint-Lambert concernent les biens courants (67% des achats) et les services personnels (50% des achats). Ces parts sont encore plus élevées dans la zone primaire en raison de l effet de proximité. Notons que les personnes âgées de 65 ans et plus dépensent davantage à Saint-Lambert que les autres groupes d âge. Les principaux lieux d achats concurrents fréquentés par les répondants sont, dans l ordre, le boulevard Taschereau, le Mail Champlain et les Promenades St-Bruno. Le Quartiers DIX30, pour sa part arrive qu en cinquième position, après les magasins du centre-ville de Montréal. v

La satisfaction Dans l ensemble, l expérience de magasinage sur la rue Victoria est plutôt satisfaisante : les répondants lui accordent une note moyenne de 8 sur 10. De même, plus des trois quarts des répondants affirment avoir un sentiment d appartenance envers la rue Victoria. Actuellement, les éléments les plus satisfaisants pour les consommateurs sont la propreté de l artère ainsi que la qualité des services et des produits offerts. La disponibilité des stationnements et la diversité des magasins de biens modes sont à l inverse, les deux critères qui génèrent le plus d insatisfaction à la clientèle. Sur ces deux derniers critères, on note que l importance accordée par les consommateurs est majeure, ce qui implique que des actions sont à prioriser sur ces deux éléments. Finalement, l étude a mis en valeur le fait que plus le niveau de satisfaction est élevé, plus la part des dépenses faites localement est importante. Le niveau de satisfaction est également corrélé avec le sentiment d appartenance envers la rue Victoria. vi

INTRODUCTION 1. INTRODUCTION Ce rapport synthèse présente les résultats de l analyse qu ont entrepris conjointement JoAnne Labrecque et Altus Géocom pour la Ville de Saint-Lambert. Ce mandat visait à : Établir un diagnostic de la fonction commerciale de Saint-Lambert et du positionnement de son centre-ville à l intérieur de la structure commerciale régionale. De façon particulière, cet objectif sous-entend : - délimiter la zone d influence et mesurer le potentiel commercial de Saint-Lambert; - dresser un portrait général de l offre commerciale de la Rive-Sud et, plus spécifiquement, de Saint-Lambert; - connaître le profil, les habitudes d achats, les perceptions et les attitudes des résidants de la zone d influence, notamment face au centre-ville de Saint-Lambert; - connaître les perceptions et les attitudes des commerçants de la zone d influence face à l offre commerciale du centre-ville de Saint-Lambert; - identifier les problématiques et les enjeux commerciaux de Saint-Lambert, et plus particulièrement de son centre-ville; - proposer un plan stratégique pouvant contribuer à optimiser le positionnement commercial et le potentiel de développement de la fonction commerciale de Saint-Lambert. En plus des statistiques et données secondaires des organismes publics (Ville, Forum économique, Institut de la Statistique du Québec, Statistique Canada), les résultats de cette étude reposent sur plusieurs activités de collecte : Une enquête de provenance, effectuée en novembre 2007, qui a permis de délimiter la zone d influence de la structure commerciale de Saint-Lambert. Une enquête téléphonique auprès de 400 chefs de ménages qui a permis de dresser un portrait des comportements d achat de la population de la zone d influence de Saint-Lambert ainsi que leurs perceptions et attitudes face à l offre commerciale de Saint-Lambert. Une enquête électronique ainsi que des groupes de discussion auprès des détaillants et professionnels de Saint-Lambert qui a permis de connaître leurs perceptions et leurs attitudes face à l offre commerciale de Saint-Lambert. Des entrevues avec des élus et des gestionnaires de la Ville de Saint-Lambert permettant de préciser et de définir davantage les forces et les faiblesses de l offre commerciale lambertoise. 1

TENDANCES GENERALES AU SEIN DU COMMERCE DE DETAIL AU QUEBEC 2. TENDANCES GÉNÉRALES AU SEIN DU COMMERCE DE DÉTAIL AU QUÉBEC Ce qui caractérise tout d abord le secteur du commerce de détail depuis plusieurs années est le contexte de maturité. En effet, en excluant l augmentation des ventes provenant de l inflation, l augmentation des ventes au détail se situe à un taux annuel moyen gravitant plutôt autour de 2% au cours des dix dernières années (1996 2006). Ce faible taux de croissance annuel est typique des secteurs en maturité. Dans une perspective à long terme, l évolution du commerce de détail est marquée par une succession de phases. De brèves périodes de révolution, où l on voit les concepts novateurs émerger, sont suivies de plus ou moins longues périodes d évolution au cours desquelles les concepts se raffinent et s adaptent à diverses applications. C est ainsi qu en matière de commerce de détail, le vingtième siècle a été ponctué par quatre grandes innovations : le magasin à rayons, le supermarché, le magasin à escompte et, plus récemment, la grande surface. À travers tous ces cycles, il demeure un seul véritable dénominateur commun : la recherche de la baisse des coûts pour pouvoir offrir aux consommateurs, eux-mêmes en constante évolution, le meilleur choix au plus bas prix possibles. On reconnaît un ensemble de facteurs qui ont établi les bases, les conditions et la conjoncture nécessaires à l émergence de ces concepts novateurs. Ces facteurs se définissent en termes démographiques, économiques, sociaux, culturels et technologiques. Nous présentons, dans les pages qui suivent, une synthèse des facteurs les plus déterminants pour le Québec. 2.1. Les facteurs qui affectent la demande : les dimensions démographiques, sociales et économiques Les dépenses de consommation des Canadiens en général et des Québécois en particulier ont évolué depuis les vingt dernières années. En dollars constants, elles ont progressé à des rythmes très différents selon le type de produits ou de services dévoilant ainsi les effets des facteurs sociodémographiques, culturels, économiques et technologiques sur les comportements d achat. Le ralentissement de la croissance démographique Au Québec, comme dans la plupart des sociétés occidentales, la croissance démographique s essouffle sous l effet de la baisse de la natalité. Ce phénomène a nécessairement des conséquences directes et incontournables sur l évolution de la demande. Le «boom» qui a suivi la deuxième guerre mondiale a fait place à un ralentissement de la croissance démographique. L accroissement décennal, qui avait atteint 21,7 % entre 1941 et 1951 puis 29,7 % entre 1951 et 1961, a diminué radicalement par la suite : 16,7 % entre 1961 et 1971, puis entre 5 % et 10 % pour les décennies suivantes. Selon l Institut de la Statistique du Québec, la population de la province se situait à 7 651 531 personnes en 2006 et, d après les projections du scénario A de référence, elle devrait atteindre 8 086 000 personnes en 2026, une augmentation de l ordre de 6 % sur 20 ans. Le rythme de croissance d ici 2026 serait ainsi au moins deux fois plus faible que l évolution observée entre 1981 et 2005. Or, et c est là un constat important, le bassin démographique du Québec devrait amorcer un déclin après 2026 et retomber autour de 7 832 000 personnes en 2051. 2

TENDANCES GENERALES AU SEIN DU COMMERCE DE DETAIL AU QUEBEC Comme on peut le voir sur le graphique suivant, la croissance réelle de la population du Québec en comparaison avec celle de l Ontario indique que le phénomène de ralentissement est plus important ici que dans la province voisine. Entre 2001 et 2031, la population du Québec devrait croître de 14% alors que celle de l Ontario augmentera de près de 36%. Alors que les populations des deux provinces étaient de taille à peu près comparable en 1951, on observe que la taille de la population de l Ontario sera pratiquement deux fois plus grande que celle du Québec en 2031. Évolution démographique comparée, Québec et Ontario, 1951-2031 Source : Statistique Canada 91-520 18,000,000 16,000,000 14,000,000 12,000,000 10,000,000 8,000,000 6,000,000 4,000,000 2,000,000 0 1951 1961 1971 1981 1991 2001 2011 2121 2031 Québec Ontario Un des facteurs qui explique la faible croissance démographique est la baisse de la natalité qui a un effet direct sur la taille des ménages québécois. Entre 1981 et 2001, la taille moyenne des ménages est passée de 2,90 à 2,38, une diminution qui reflète la transformation des familles et des modes de vie : plus de personnes seules, moins de couples mariés, moins d enfants par famille et davantage de familles monoparentales. Composition des ménages et des familles au Québec, 1981 2001 1981 2001 Personnes par ménage 2.90 2.38 Ménages composés de personnes seules 19.6% 29.6% Familles avec enfant(s) de moins de 25 ans Couples mariés 81.6% 53.3% Couples en union libre 3.2% 23.1% Familles monoparentales 15.3% 23.6% Familles de couples avec enfants Familles intactes 89.4% 87.6% Familles recomposées 10.6% 12.4% Source: ISQ. Données sociodémographiques en bref, juin 2005. 3

TENDANCES GENERALES AU SEIN DU COMMERCE DE DETAIL AU QUEBEC Si on prend le portrait de l évolution de la taille moyenne des ménages au Québec sur une plus longue période, on observe que celle-ci passera de 4,2 qu elle était en 1961 à seulement 2,2 en 2021. Les projections de l ISQ prévoient qu en 2026, la taille moyenne des ménages sera de 2,1, soit la moitié de ce qu elle était en 1961. Évolution du nombre moyen de personnes par ménage, Québec, 1961-2021 Source: Statistique Canada 93-312 et ISQ 5.0 4.0 4.2 3.7 3.0 2.9 2.6 2.4 2.3 2.2 2.0 1961 1971 1981 1991 2001 2011 2021 L examen de la situation indique par ailleurs que la diminution de la taille moyenne des ménages est surtout la résultante de la chute considérable des ménages de cinq personnes et plus et de la hausse du nombre de ménages d une ou deux personnes. En effet, durant toute la période analysée, la proportion des ménages de trois et quatre personnes est restée constante.la fragmentation et la réduction de la taille des ménages a nécessairement des impacts sur les niveaux et le type de dépenses. Par exemple, les frais associés au logement et au transport grugent une partie importante du revenu d une personne ou d un parent seul(e) ; il y a donc moins de ressources pour les dépenses de consommation non essentielles. En contrepartie, la fragmentation des ménages peut avoir une incidence sur la multiplication des dépenses : un couple qui divorce occupera deux logements et verra ainsi ses dépenses dédoublées (électricité, téléphone, meubles et équipement ménager, etc.). Évolution de la taille des ménages au Québec, 1951-2001 Source: ISQ 50% 40% 30% 20% 10% 0% 1951 1961 1971 1981 1991 2001 1 personne 2 personnes 3 et 4 personnes 5 personnes + 4

TENDANCES GENERALES AU SEIN DU COMMERCE DE DETAIL AU QUEBEC Le vieillissement de la population Le vieillissement de la population est l un des faits marquants de l évolution sociodémographique récente du Québec. Actuellement estimé à 965 000, le nombre de personnes de 65 ans et plus passera à 2,2 millions en 2031 selon les projections de l Institut de la Statistique du Québec. À cette date, les personnes du troisième âge compteront pour 27 % de la population totale alors que cette proportion était de seulement 11% en 1991 et sera de 16% en 2011. Évolution de la population du Québec selon les tranches d'âge 1991 2001 2011 2021 2031 2041 2051 0 à 19 ans 27% 24% 21% 20% 19% 18% 17% 20 à 34 ans 25% 20% 20% 18% 16% 16% 16% 35 à 44 ans 16% 17% 13% 13% 13% 12% 12% 45 à 54 ans 12% 15% 16% 13% 13% 13% 12% 55 à 64 ans 9% 11% 14% 15% 12% 13% 13% 65 ans et + 11% 13% 16% 21% 27% 28% 30% Source: Institut de la Statistique du Québec Quant au poids démographique des 55 ans et plus, en 1981, ce groupe représentait 17,6% de la population du Québec, 23,4% en 2001, 30% en 2011 et 36,2% en 2021. En contrepartie, au cours de la période 1981-2021, le poids démographique des 0 14 ans et des 15-24 ans passera de 21,7% et 19,6% à 14,4% et 10,3% respectivement. C est ainsi qu en 2021, près du quart (24,7 %) de la population sera âgée de 0 à 24 ans alors que près des deux cinquièmes (36,2 %) sera âgée de 55 ans et plus. Évolution de l âge médian au Québec, 1991-2031 Source : Statistique Canada 60 50 40 30 20 34.2 38.8 41.7 43.8 46.0 1991 2001 2011 2021 2031 Cela se reflète directement sur l âge médian de la population québécoise (voir graphique ci-contre) qui passera de 34,2 ans en 1991 à 42 ans en 2011 et à 46 ans en 2031. Notons que les régions où la population est en décroissance seront plus durement affectées par le vieillissement de la population que celles qui affichent des taux de croissance positifs. Le vieillissement n aura donc pas le même impact sur le dynamisme commercial dans toutes les régions. Le «Papy Boom» québécois affectera nécessairement le secteur du commerce de détail. On sait que les dépenses de consommation sont en partie liées au cycle de vie d un ménage; les achats les plus importants étant concentrés dans la partie médiane de la vie, au moment de la formation du ménage et, le cas échéant, lors de l arrivée des enfants. 5

TENDANCES GENERALES AU SEIN DU COMMERCE DE DETAIL AU QUEBEC Une société de plus en plus scolarisée Le niveau de scolarité des Québécois s est accru au cours des vingt dernières années. Cela représente une opportunité et un défi pour plusieurs commerçants. L effet le plus déterminant de la forte scolarisation d une population se manifeste surtout en matière de revenu. Il existe une corrélation très nette entre le niveau de scolarité d une population et le revenu des ménages qui lui, se répercute directement sur les dépenses. Ainsi, les personnes plus scolarisées consomment davantage de biens et services culturels livres, journaux, périodiques, cinéma, théâtre, spectacles, voyages, produits et services spécialisés, etc. et s informent davantage. Par contre, cela a une incidence directe sur les valeurs et les modes de vie de ces personnes qui sont en général plus critiques et plus mobiles. En 2001, près d une personne de 25 ans sur trois (32,5%) fréquentait ou avait fréquenté l université. Cette proportion est d une personne sur quatre chez les personnes de 45 à 55 ans et tombe à moins d une personne sur dix (9,3%) chez les gens aujourd hui âgés de 75 ans. Personnes ayant atteint l université selon leur âge en 2001 Source : Statistique Canada 35 % 30 % 25 % 20 % 15 % 10 % 5 % 0 % 32.5% 29.9% 24.6% 24.4% 24.4% 13.7% 9.3% 25 ans 35 ans 45 ans 55 ans 65 ans 75 ans Moyenne Cette tendance est encore plus marquée chez les femmes. Alors que les femmes de 55 ans et plus sont moins nombreuses que les hommes du même âge à avoir atteint l université, on observe le contraire pour les strates d âges de 25, 35 et 45 ans. En fait, alors que la proportion des hommes qui ont atteint l université reste assez stable, celle des femmes croît de plus en plus. La composition ethnique de la population La société québécoise est de plus en plus cosmopolite. Au début des années 90, une importante vague d immigration a touché le Québec alors que plus de 50 000 nouveaux arrivants par année étaient accueillis. Les «entrées» se sont ensuite stabilisées autour de 30 000 immigrants par année jusqu en 2001 qui a marqué le début d une nouvelle vague. 6

TENDANCES GENERALES AU SEIN DU COMMERCE DE DETAIL AU QUEBEC Nombre d immigrants par année au Québec, 1981-2004 Source : ISQ 60 000 50 000 40 000 30 000 20 000 10 000 0 80 82 84 86 88 90 92 94 96 98 '00 '02 '04 Ces immigrants occupent une proportion croissante de la société québécoise et ils en transforment le visage socioculturel. À titre indicatif, les minorités visibles représentaient 7 % de la population québécoise totale en 2001. Cette donnée décrit toutefois mal la situation de Montréal, puisque cette proportion y est deux fois plus élevée (14%) dans la région métropolitaine de Montréal et trois fois plus élevée (21%) sur le territoire de l Île de Montréal. L immigration prend donc une importance toute particulière à Montréal qui, selon les données de l ISQ, accueille 71 % des nouveaux arrivants. Population des minorités visibles en 2001 Île de de Montréal RMR de Montréal Québec Canada Population totale 1,782,850 3,380,640 7,125,575 29,639,025 Population totale 376,825 458,335 497,975 3,983,840 des minorités visibles 21 % 14 % 7 % 13 % Noirs 6% 4% 2% 2% Asiatiques 8% 6% 3% 9% Arabes et Asiatiques occidentaux 3% 2% 1% 1% Latino-Américains 2% 2% 1% 1% Autres 2% 0% 0% 0% Source : Institut de la statistique du Québec La pluralité des communautés culturelles a des effets sur la demande et l offre commerciale. Les besoins et les habitudes de ces populations diffèrent de ceux des Québécois de souche, particulièrement à l égard des denrées alimentaires. Cela a des effets très concrets sur l assortiment des épiceries, des supermarchés et sur l offre en restauration. La diversité ethnique peut aussi avoir des incidences sur les habitudes et la fréquence des achats, sur l aménagement des commerces et sur les stratégies marketing des détaillants. 7

TENDANCES GENERALES AU SEIN DU COMMERCE DE DETAIL AU QUEBEC La mobilité de la population L utilisation de l automobile est aujourd hui généralisée à l ensemble du Québec : 82,3 % des ménages disposent d au moins un véhicule, une augmentation par rapport à 1981 (76,4 %) 1. À titre indicatif, seulement 27 % des ménages canadiens avaient au moins une automobile en 1951. La généralisation de la possession de l automobile a contribué à l augmentation des déplacements dans la région montréalaise depuis les trente dernières années et ce, particulièrement pour le magasinage et les loisirs. Évolution (%) du nombre de déplacements quotidiens selon le motif dans la région de Montréal 1974-1998 Source : Altus Géocom, basé sur les enquêtes OD Études Magasinage Loisirs et autres 14% 165% 265% Le revenu disponible En termes constants, le revenu disponible des Québécois 2 a augmenté à un rythme inférieur à celui des dépenses de consommation entre 1996 et 2005. Seules les années 2000 et 2001 font exception. Plus récemment, soit entre 2002 et 2005, la croissance annuelle des dépenses de consommation gravitait autour de 3,2 % alors que celle du revenu disponible s est maintenue aux environs de 1,6 %, soit la moitié moins. La croissance rapide des dépenses a été notamment soutenue par une conjoncture particulièrement favorable à l achat et au crédit : des tendances à la baisse des prix pour certains types de produits (électronique, informatique), ainsi que de faibles taux d intérêt. Évolution du revenu personnel disponible réel par habitant et des dépenses personnelles réelles de consommation, 1996 à 2005 Source : Statistique Canada, Comptes économiques provinciaux 4.5% 4.0% 3.5% 3.0% 2.5% 2.0% 1.5% 1.0% 0.5% 0.0% -0.5% Dépenses Revenus 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 Le rythme de consommation soutenu des Québécois va forcément gonfler leur passif. À preuve, leur taux d endettement ne cesse de grimper depuis les vingt dernières années : de 15,7 % en 1981, le taux d endettement à la consommation 3 a atteint 28,9 % en 2004. En corollaire, le taux d épargne est, lui, en chute libre. En 2004, l épargne personnelle des Québécois ne représentait plus que 2,1% du revenu disponible. 1 2 3 Source : ISQ. Données sociodémographiques en bref, juin 2005. Revenu total, y compris les transferts gouvernementaux, moins l'impôt sur le revenu. Valeur totale du crédit à la consommation sur le revenu personnel disponible total généré par les Québécois. 8

TENDANCES GENERALES AU SEIN DU COMMERCE DE DETAIL AU QUEBEC L écart entre le taux d épargne personnelle et le taux d endettement ne cesse de s accentuer, ce qui nous amène à conclure que le climat général de consommation pourrait passer en mode «restrictif» si les taux d intérêt prenaient une pente ascendante ou s il y avait un ralentissement économique. Le travail Au cours des vingt dernières années, le portrait de la population active a radicalement changé. Alors qu en 1976, seulement 26,6% des mères de jeunes enfants avaient un emploi, 71,6 % d entre elles travaillaient à l extérieur de la maison 4 en 2003. Cela a eu un impact important sur les modes de vie des familles et a forcé les entreprises à s adapter à cette nouvelle réalité en allongeant les heures d ouverture. Taux d activité des femmes de 35 à 44 ans avec enfants d âge préscolaire familles biparentale, 1976-2004 Source : ISQ, Tendances sociales du travail 100% 80% 60% 40% 20% Québec Ontario 0% 1976 1981 1986 1991 1996 2001 2004 Cette réalité a aussi un impact sur les horaires de travail qui deviennent aussi beaucoup plus atypiques. De plus en plus, les entreprises cherchent à offrir une meilleure flexibilité à leurs employés, eux-mêmes partagés entre leurs obligations familiales et professionnelles. Une étude effectuée par l ISQ à partir de l Enquête de la dynamique du travail et du revenu (2002) 5 révèle notamment que 27,6 % des salariés Québécois travaillent selon des horaires non usuels, c est-àdire par quarts : de soir, de nuit, rotatif, fractionné ou sur appel. La pression du temps Si les ménages à «double-salaire» bénéficient de revenus plus élevés, ils manquent toutefois de temps. Ce manque de temps est aussi le cas des ménages composés d une seule personne active. Rappelons que la proportion des ménages composés d une personne est passée de près de 10 % en 1961 à environ 30 % en 2001. Déjà, en 1992, 41% des Québécois(es) estimaient «se sentir plus pressés par le temps à tous les jours». Chez les ménages à double revenu avec au moins un enfant d âge préscolaire, la proportion de femmes aux prises avec un niveau de stress élevé atteignait 34%, soit le double de la donnée établie pour l ensemble des femmes. 6 4 5 6 Source : ISQ. Données sociodémographiques en bref, juin 2005. Taux d emploi des mères de 25 à 44 ans avec conjoint dont le plus jeune enfant a moins de 6 ans. Données sociodémographiques en bref, juin 2005. Source : ISQ. Les conditions de vie au Québec : un portrait statistique. Chapitre 7 «L emploi du temps» par Denis Laroche. 9

TENDANCES GENERALES AU SEIN DU COMMERCE DE DETAIL AU QUEBEC Le fait d être responsable d une famille monoparentale contribue également à augmenter le niveau de stress et le sentiment de ne pas avoir assez de temps. De 8,6% en 1961, la proportion des familles monoparentales est passée à 17,2% en 2001. Une enquête réalisée plus récemment par Altus Géocom 7 appuie ces données et révèle que plus de 40% des Québécois se disent pressés par le temps. Ils sont en effet en accord 8 avec les énoncés voulant qu ils n ont «jamais assez de temps pour faire ce qu ils veulent», qu ils se «sentent souvent pressés par le temps», que «les journées où ils ont du temps pour relaxer sont très rares» et qu ils sont «presque toujours pressés par le temps lorsqu ils magasinent». Par ailleurs, une récente étude de Statistique Canada fait ressortir qu en 2005, les trois quarts (77 %) des Canadiens employés âgés de 19 à 64 ans se sentaient pressés par le temps. Cette situation a des incidences très concrètes sur les préférences de magasinage des consommateurs qui cherchent à minimiser leur temps de magasinage. En effet, pour sauver du temps, une majorité de consommateurs québécois choisissent «toujours» ou «souvent» de magasiner dans les mêmes magasins, les magasins avec «tout sous le même toit», de magasiner près de chez eux et de magasiner lorsqu il y a moins d achalandage. La sensibilité aux prix La forte concurrence au sein de plusieurs secteurs du commerce de détail, la grande accessibilité à l information sur les prix grâce à l Internet combinés à la faible augmentation des revenus disponibles des consommateurs ont contribué à accentuer la sensibilité des consommateurs face au prix. Selon une autre enquête réalisée par Altus Géocom, plus de 40% 9 des consommateurs Québécois se disaient très sensibles au prix en 2006. Ils sont «prêts à faire des efforts supplémentaires afin d avoir de meilleurs prix», il est important pour eux «d avoir le meilleur prix lorsqu ils achètent un produit», ils «regardent habituellement les publicités afin de connaître les spéciaux» et ils «comparent les prix, même pour des articles qui ne sont pas dispendieux». Cette sensibilité au prix devrait se maintenir au cours des prochaines années. La sensibilité face à l environnement Les Québécois sont de plus en plus sensibles face aux questions environnementales, en particulier face au réchauffement climatique. Selon un sondage CROP-Environics paru en 2005, les changements climatiques arrivent désormais en tête des préoccupations pour 85% des citoyens. Renforcée par différents facteurs, notamment la couverture accrue de la part des médias et la publication de rapport d experts internationaux, cette sensibilisation devrait continuer à s accentuer au cours des prochaines années. À cet égard, mentionnons le rapport du GIEC (Groupe d experts intergouvernemental sur l évolution du climat) qui a publié en janvier 2007 les résultats d une vaste étude réunissant plus de 600 auteurs qui concluent qu il n y a plus de doute possible concernant la source du réchauffement de la planète : l activité humaine. 7 8 9 Altus Géocom, 2005. Échantillon de 1 005 répondants à travers le Québec pour une marge d erreur statistique de ±3,2 %, 19 fois sur 20. 40% ont donné une réponse égale ou supérieure à 7,5 sur une échelle de 1 à 10 où 1 signifie entièrement en désaccord et 10, entièrement en accord. Enquête téléphonique à travers le Québec en 2006, N = 1005, marge d erreur de 3,2%. Répondants ayant donné un résultat de 7,5 ou plus à un ensemble d énoncés où 1 signifiait entièrement en désaccord et 10, entièrement en accord. 10

TENDANCES GENERALES AU SEIN DU COMMERCE DE DETAIL AU QUEBEC Comme ils ont su s adapter aux changements dans les valeurs des consommateurs, les acteurs du secteur du commerce de détail devront s ajuster à cette plus grande sensibilité des consommateurs face à l environnement. Si cela peut sembler contraignant à première vue pour les détaillants qui devront être plus vigilants dans leurs opérations, il y a là plusieurs opportunités. Les consommateurs verts, plus sensibles à l environnement, favoriseront les entreprises qui dans leurs gestes témoignent d un respect de l environnement et seront soucieuses d offrir à leurs clientèles des produits et services qui leur permettront aussi de consommer dans le respect de l environnement. Bien qu il soit encore modeste, le segment des consommateurs verts continuera à se développer au cours des prochaines années. Cela ne veut pas dire que ces consommateurs n achèteront que des produits verts. Ils feront des choix en fonction de leur réalité économique et sociale mais surtout, ils seront plus critiques face aux entreprise et aux institutions. La génération Y Une nouvelle génération de consommateurs se démarque et commence à avoir un impact très important sur le commerce de détail: la génération Y. Représentant plus de 4,3 millions d'individus au Canada et bientôt 45 % de la population salariée, la génération Y comprend les enfants nés entre 1978 et 1994. On les nomme également "enfants du millénaire" ou "échoboomers", en raison de leur nombre qui dépasse largement celui de la génération précédente. Cette génération recherche un rythme de vie équilibré et fait des choix en ce sens. Ils ne sont pas pressés de se marier et de fonder une famille; ils restent chez leurs parents le plus longtemps possible, étudient, voyagent, magasinent, sortent et carburent au techno. Plus dépensiers que leurs parents (3 jeunes sur 4 proviennent de famille à double revenu), les jeunes ont également plus d argent dans leurs poches. On prévoit que les gens de cette génération dépenseront au Canada plus de dix milliards de dollars au cours de leur vie. On dit aussi de la génération Y qu elle est consommatrice d expériences : elle veut tout essayer, toucher à tout, sans tabou. En matière de technologies, les jeunes de la génération Y sont très à l aise. Leur impressionnante maîtrise de l informatique est tout à fait naturelle ayant grandi entouré d ordinateurs, naviguant sur Internet et autres réseaux virtuels. Plusieurs ont leur propre page sur MySpace et YouTube, clavardent, discutent au téléphone cellulaire, téléchargent de la musique sur leur ipod et zappent d une chaîne spécialisée à une autre. Résultat : le monde virtuel est le leur et ils sont exigeants en ce sens : seuls les logiciels les plus performants et les ordinateurs les plus rapides savent les satisfaire. Caractéristiques de la génération Y Cosmopolites et ouverts aux autres cultures; Avides de nouvelles expériences; Aiment dépenser; Informés sur les produits et les marques; Hédonistes et égocentriques; Accros à la technologie et à la rapidité; Conscientisés à l importance de préserver l environnement. Parlant de rapidité, celle-ci influence grandement le mode de vie de la génération Y : restauration rapide, repas-minute, rapidité de communication, rapidité d accès à l information, etc. Bref, ces 11

TENDANCES GENERALES AU SEIN DU COMMERCE DE DETAIL AU QUEBEC jeunes vivent dans l immédiat, et quand ils désirent quelque chose, c est tout de suite. Hédonistes et ouverts, ce sont également des globe-trotters, avides d'en connaître plus sur le monde. Ils sont également très préoccupés par la détérioration de l environnement et le réchauffement de la planète. La fidélité Les clients très fidèles ne représentent pas plus du tiers des consommateurs. Les prix, la variété et la distance sont les trois facteurs déterminants du degré de fidélité. C est en outre ce qu a permis d établir une autre enquête d Altus Géocom 10 : Pour les biens courants comme l alimentation et la pharmacie, seulement le tiers (32 %) des consommateurs québécois sont très fidèles, c est-à-dire qu ils effectuent la presque totalité de leurs achats dans le même magasin, surtout pour des raisons de proximité et de commodité. En fait, une bonne proportion de consommateurs (39%) effectue une partie importante de leurs achats dans un même magasin mais ils complètent leurs emplettes dans un ou deux autres établissements. Le reste des Québécois (28%) répartissent leurs achats dans plusieurs magasins, surtout en raison des spéciaux ou des prix en général. Pour les biens modes, 15% des consommateurs québécois sont très fidèles, surtout pour la variété et le choix qu offre leur établissement préféré mais aussi par habitude, pour les prix et pour la qualité des produits. La proximité est également un facteur. En fait, pour les biens modes, presque la moitié (48%) des consommateurs fréquente les mêmes deux ou trois établissements et reste à l affût des spéciaux dans les autres magasins. Les véritables infidèles, c est-à-dire ceux qui ne magasinent presque jamais dans les mêmes magasins comptent pour 35% des consommateurs. Leur infidélité est surtout associée aux prix et aux rabais. Les autres (2%) achètent trop peu de biens modes pour pouvoir se prononcer. Le taux de fidélité pour les articles de maison est semblable aux données présentées pour les biens modes : 16% sont fidèles à un seul magasin, 42% partagent leurs achats entre deux ou trois établissements et 35% fréquentent rarement les mêmes magasins. Les autres (7%) achètent trop peu d articles de maison pour pouvoir se prononcer. Près des deux tiers (63%) des Québécois sont membres d un programme de fidélisation comme Air Miles, Primes HBC, Pharmaprix Optimum, etc. Cependant, 26% utilisent leur carte et seulement 6% considèrent leur appartenance au programme lorsque vient le temps de choisir un établissement. 10 Enquête téléphonique à travers le Québec. Mars 2003. N = 1008. Marge d erreur de ±3,1%. 12

TENDANCES GENERALES AU SEIN DU COMMERCE DE DETAIL AU QUEBEC 2.2. Les mutations formelles et structurelles du secteur du détail au Québec Les mouvements structurels du secteur du commerce de détail sont en grande partie gouvernés par les facteurs de l évolution de la demande qui ont fait l objet de la section précédente. Ils sont aussi liés aux impératifs financiers comme les frais de loyer ou le coût des terrains ainsi qu à l évolution des technologies qui ont modifié la gestion des approvisionnements. En bref, au cours du 20e siècle, le développement commercial est passé d une organisation de commerces regroupés autour d artères commerciales, à l émergence des mégacentres en passant par le développement des centres commerciaux. Les années 70 et 80 : la domination du centre commercial La très forte croissance démographique de l après-guerre, la hausse du niveau de vie et l adoption de l automobile par la masse ont rassemblé les conditions nécessaires à l émergence du centre commercial. Ce concept commercial a connu son essor dans les années 60 et 70, mais les années 80 ont marqué la fin de la période de croissance de ce concept. Depuis, une nouvelle formule a pris le relais : la grande surface et le mégacentre qui entraînent une partie des activités commerciales vers la périphérie des villes centrales. Si avant 1991, on ne comptait que 10 millions de pieds carrés en «grandes surfaces» (majoritairement des magasins à rayons, quelques clubs-entrepôts et grandes surfaces spécialisées telles que Toys R Us), on en dénombre aujourd hui un stock de quelque 33,5 millions de pieds carrés (SLB) dans la région montréalaise. La fin des années 90 : la domination des grandes surfaces Les grandes surfaces représentent l aboutissement des tendances structurantes du commerce de détail du 20 e siècle. Ces nouveaux véhicules de mise en marché sont de nature variée mais partagent un ensemble de caractéristiques communes (voir l encadré). De façon plus simple, la grande surface se définit comme «un établissement commercial dont la superficie dépasse les standards pour les diverses typologies commerciales que nous connaissons». Par exemple, un supermarché de 20 000 pieds carrés n est pas considéré comme une grande surface alors qu une animalerie de cette taille l est. Il faut compter une superficie locative brute d au moins 40 000 pieds carrés pour qu un supermarché soit considéré comme une grande surface. Caractéristiques d une grande surface Superficie largement supérieure aux standards pour le type d établissement; Bas prix et / ou excellent rapport qualité-prix; Rotation rapide de la marchandise; Liens étroits avec les fournisseurs; Design du magasin souvent de type entrepôt avec l entreposage à la verticale; Vastes aires de stationnement; Vastes aires de marché. Jusqu à maintenant, les grandes surfaces se sont développées selon trois modèles au Québec : un aménagement autonome de type «big box»; regroupées à l intérieur de mégacentres ou «power centres»; intégrées à des centres commerciaux traditionnels en re-développement. 13

TENDANCES GENERALES AU SEIN DU COMMERCE DE DETAIL AU QUEBEC L Urban Land Institute (ULI) définit le mégacentre comme «un type de centre commercial à l intérieur duquel au moins 75 % de l espace locatif est consacré à des grandes surfaces à escompte, des grandes surfaces spécialisées (category killers) ou des club-entrepôts. Le regroupement de ces locataires majeurs donne le pouvoir d attraction de ces places commerciales, d où l appellation «power center». Au Québec, de façon typique, ces mégacentres s articulent autour d une ou deux très grandes surfaces telles Costco, Rona l Entrepôt ou Wal-Mart. L offre de ces locomotives dont la superficie couvre en moyenne plus de 100 000 pieds carrés chacune, se complète par un ensemble de magasins de grandes et de moyennes surfaces aménagés de façon isolée ou intégrés dans des petites bandes commerciales. De plus en plus, les mégacentres québécois incluent également des petites surfaces dispersées en périphérie des aires de stationnement : des institutions financières, des restaurants et des stations-service. On recense actuellement près de 34 millions de pieds carrés de grandes surfaces dans la région montréalaise. Seulement 4% de cette superficie est située au centre-ville. L essentiel du stock est donc hors centre-ville : dans les mégacentres (26%), en aménagement autonome ou dans des bandes commerciales (40%) ou encore à l intérieur de centres commerciaux traditionnels adaptés ou re-développés (30%). Ainsi, l île de Montréal s attribue 44% des superficies locatives brutes des grandes surfaces dont la plus grande partie dans la portion centre et est. L émergence du centre «lifestyle» Pour faire contrepoids au développement massif des grandes surfaces, une tendance émerge avec l apparition récente sur le marché québécois de centres commerciaux de type «lifestyle». La proposition commerciale du centre «lifestyle» se distingue de celle des autres places commerciales en intégrant magasinage, divertissement et vie quotidienne dans un environnement commercial moderne sur le plan des infrastructures, mais qui rappelle la rue marchande traditionnelle. Dans leur forme la plus épurée, les centres «lifestyle» regroupent un ensemble de magasins qui ont pignon sur rue et ne comptent pas de mail. Ils sont composés de boutiques, de magasins spécialisés, de restaurants et de services, souvent positionnés dans les segments moyen à haut de gamme et où prédominent les biens modes, les accessoires de maison et les articles et services de divertissement. Le nombre de magasins se situe généralement entre 50 et 100 et la superficie locative brute globale, entre 150 000 et 500 000 pieds carrés. Ils sont agencés dans l espace de façon à créer des environnements de style villageois, des reconstitutions de centres-villes avec de vastes espaces publics. Caractéristiques du centre «lifestyle» Structure architecturale ouverte; 150 000 à 500 000 pieds carrés; Sans locomotive; Architecture de classe supérieure; Facilité de stationnement; Axé sur les biens modes, les loisirs et les articles de maison. Les tendances les plus récentes suggèrent une transgression des genres : des centres hybrides où sont intégrées une composante «mégacentre» et une autre, de type «lifestyle». Ils peuvent ainsi former de très vastes ensembles commerciaux, des «power towns». Il existe deux projets 14

TENDANCES GENERALES AU SEIN DU COMMERCE DE DETAIL AU QUEBEC de centres hybrides dans la région montréalaise : les Quartiers Dix30 à l intersection des autoroutes 10 et 30 à Brossard et le Faubourg Boisbriand, à l intersection des autoroutes 640 et 15. 2.3. Autres manifestations de l évolution du secteur du détail au Québec Outre le développement massif des grandes surfaces, d autres tendances lourdes caractérisent l évolution récente du secteur du détail. Nous en mettons six en lumière : l émergence du commerce électronique, la concentration, l internationalisation des achats, l américanisation des détaillants, la perméabilité des secteurs d activités et la bipolarisation des concepts. Le commerce électronique Selon les données de l enquête mensuelle de l organisme CEFRIO, qui rejoint un échantillon de 1 000 adultes Québécois, le commerce électronique continue sa progression. De 22,2 % en janvier 2003, la proportion de Québécois qui ont effectué un achat en ligne au moins une fois depuis qu ils utilisent Internet est passée à 35,0 % en janvier 2006. En outre, 14,4 % des répondants ont affirmé en janvier 2006 avoir effectué un achat sur Internet au cours du dernier mois soit presque trois fois plus qu en 2001 (5,1 %). En décembre 2006, 1,6 millions de Québécois ont magasiné en ligne, et 1,3 millions ont effectué un achat. L achat en magasin suite à une cueillette d information sur Internet est également un phénomène important et en forte progression depuis 2001. Le Québec compte maintenant plus de 4 millions d internautes (taux d abonnement de 72%), et la croissance des ventes en ligne est somme toute impressionnante. Au Canada, la projection de la croissante des ventes en lignes en 2007 est de 21,5%. Selon emarketer, les ventes en ligne dépasseront le cap des huit milliards $ en 2008. Ventes du commerce de détail en ligne au Canada, en millions $, 2003-2008 Source : emarketer, juillet 2005 2003 2004 2005 2006 3 034 $ 3 765 $ 4 642 $ 5 668 $ 2007 6 887 $ 2008 8 299 $ 15