Michèle BRID (Cadre de santé IBODE) Hôpitaux Universitaires de Strasbourg



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Transcription:

Hygiène périp ri-opératoire Michèle BRID (Cadre de santé IBODE) Hôpitaux Universitaires de Strasbourg

Prévention Architecture des blocs opératoires Traitement de l air Procédures de comportement Désinfection stérilisation Antibioprophylaxie Technique chirurgicale Soins postopératoires

Modes de contamination Pré-opératoire Per-opératoire Air Patient Soignants Post-opératoire Plaie Drains Voie hématogène

Contamination per-op. : Air Circuits séparés Gradient de pression Portes fermées Renouvellement et filtration Lampes UV Flux laminaire

Contamination per-op. : Air L utilité du flux laminaire est validée en l absence d antibioprophylaxie Et c est tout! Il n est scientifiquement pas justifié d interdire la pose de prothèse dans une salle conventionnelle Mais le problème n est pas scientifique - Politique - Lobbying industriel

Contamination per-op. : Air Une salle à flux laminaire mal utilisée est pire qu une salle conventionnelle Le flux laminaire ne dispense pas des autres mesures de comportement Et n autorise pas un relâchement de la discipline en salle

Contamination per-op. : Patient Flore cutanée Résidente Transitaire Tous les germes cutanés peuvent être pathogènes C est sans doute la source essentielle de contamination en chirurgie orthopédique

Contamination per-op. : Patient Douche pré-opératoire Diminue la contamination cutanée Elimine les produits organiques contaminés Augmente sa mouillabilité La veille et le matin de l intervention Savon antiseptique Habillage avec la tenue de bloc dans un lit propre

Contamination per-op. : Patient Asepsie cutanée L analyse de la littérature est difficile du fait de la multiplicité des protocoles Aucun protocole n a fait la preuve de sa supériorité Notamment la double asepsie Il faut respecter des procédures validées, écrites et connues

Contamination per-op. : Patient Asepsie cutanée Même famille de produit Préparation large Détersion (solution moussante antiseptique) Rinçage (eau stérile) Séchage Application d un antiseptique Laisser sécher avant pose des champs

Contamination per-op. : Patient Choix du produit Iodés (Bétadine) Meilleure rémanence Moins bonne efficacité avec le sang Chlorhexidine alcoolique Moins bonne rémanence Meilleure efficacité avec le sang

Contamination per-op. : Patient Préparation cutanée Protocole écrit et validé par des groupes multidisciplinaires Facilement accessibles Evalués et actualisés périodiquement Fiche de traçabilité

Contamination per-op. : Patient Les poils Rasage mécanique Rapide, peu coûteuse Blessures cutanées Rasage électrique Coûteux, moins de blessures Dépilation Coûteuse, pas de blessures

Contamination per-op. : Patient Privilégier la tonte Réalisée le matin de l intervention hors salle d opération Abandonner le rasage mécanique L absence de dépilation ne majore pas le risque infectieux Confort visuel du chirurgien Adhésivité des champs et des pansements

Contamination per-op. : Patient Drapage Les champs non tissés diminuent le nombre de particules Supprimer les champs en coton Effet barrière vis-à-vis des fluides biologiques Mais il n est pas prouvé que les champs non tissés diminuent le taux d infection

Contamination per-op. : Soignants Tenue vestimentaire Tenues en textile non tissé Serrées au cou, aux bras, aux hanches et aux chevilles Calot et masque Pour tout le personnel Partout

Contamination per-op. : Soignants Comportement Limiter le nombre de personnes en salle d opération Limiter les déplacements Limiter les gestes Désinfection fréquente des mains Détection des fautes d asepsie Changements de gants, d instruments

Pour résumerr sumer Il y a beaucoup de croyances Il y a peu de certitudes Les procédures les plus simples et les moins coûteuses ne sont pas toujours respectées Les IBODE sont la cheville ouvrière de la prévention Les chirurgiens doivent donner l exemple

Pour résumerr sumer Il faut une réflexion individuelle Choisissez des indicateurs Procédure Infection Surveillez les indicateurs de façon exhaustive Réagissez rapidement

Pour résumerr sumer Car le taux d infection nosocomiale est fortement corrélé à la qualité globale des soins dans un établissement