U R G E N C E S NUMERO 3 JUILLET 2015 Contact: pile.urgences@gmail.com
PATIENT-TRACEUR TRACEUR La méthode du patient-traceur permet d analyser de manière rétrospective le parcours d un patient de l amont de son hospitalisation jusqu à l aval, en évaluant les processus de soins, les organisations et les systèmes qui concourent à sa prise en charge. La méthode du patient-traceur a une double originalité : elle prend en compte l expérience du patient ; elle permet de réunir les professionnels de l équipe autour de la prise en charge du patient tout au long de son parcours, et favorise ainsi les échanges et la communication entre les acteurs de la prise en charge et avec le patient acteur de celle-ci. Quel que soit le type de prise en charge, la mise en oeuvre de la méthode repose sur : - le choix d un patient correspondant à un profil préalablement défini dont on souhaite analyser la prise en charge ; - l information de ce patient et la recherche de son consentement pour analyser sa prise en charge et le rencontrer lui et/ou ses proches ; - la rencontre du patient d une durée d environ 30 minutes ; - l analyse de la prise en charge avec les professionnels autour du dossier du patient intégrant les résultats de l échange avec le patient et/ou de ses proches et un temps d échange avec les professionnels pour synthétiser, analyser les constats (points positifs et points à améliorer) et prioriser les actions d amélioration à mettre en oeuvre ; - la mise en oeuvre et le suivi des actions d amélioration. Son approche pédagogique, sans jugement ni recherche de responsabilités, permet l adhésion des professionnels et donc un déploiement pérenne de la méthode. Sa mise en œuvre en établissement de santé s inscrit dans la politique et le programme d amélioration de la qualité et de la sécurité des soins de l établissement. Source: HAS Le patient-traceur en établissement de santé
INFIRMIER Il vous est présenté ici une étude réalisée par un infirmier du SAMU13. L objectif était d'améliorer l'efficacité en réduisant le temps moyen pour induire la réanimation cardiorespiratoire parmi une équipe d'urgence. Cette étude a été menée dans un SMUR, auprès de 35 médecins, 24 infirmiers et 14 ambulanciers, évalués de manière prospective. Chaque équipe SMUR (un médecin, une infirmière et un ambulancier) a été placé dans une chambre, avec un mannequin simulant un patient en arrêt cardiaque. Deux étapes ont été réalisées: un premier passage sans instruction, un deuxième passage avec des mesures correctives. Un débriefing a été réalisée pour chaque étape par deux médecins inspecteurs, qui ont noté à chaque passage la durée pour le diagnostic d'un arrêt cardiaque, l'initiation du massage cardiaque et la défibrillation externe, et le délai pour effectuer une intubation trachéale. Les deux scènes ont été filmées et chronométrées. Après la deuxième session, nous avons remarqué une réduction significative de 30% du temps pour diagnostiquer un arrêt cardiaque et, respectivement, 26 et 59% de gain pour l initiation du massage cardiaque et la défibrillation externe. De plus, on peut noter une réduction de temps significative de 28% pour effectuer l intubation oro-trachéale. Les principales mesures de correction ont visé le positionnement et le rôle de chacun. Cette simple évaluation de la pratique professionnelle a permis d économiser jusqu'à 30% de temps pour effectuer une réanimation cardiaque médicale. Préciser le rôle de chaque membre et l'ergonomie autour du patient peut donc aider les équipes pour améliorer la prise en charge et probablement le pronostic. Contact: Gael Debeaudrap IDE SAMU13
L E C T U R E Recommandations sur la réanimation du choc hémorragique SFAR Recommandations formalisées d experts (extrait)... De par leurs particularités, l hémorragie digestive et l hémorragie obstétricale ont été exclues du champ de cette RFE. Lors de la phase initiale d un choc hémorragique, tant que le saignement n est pas contrôlé, il est essentiel d éviter une aggravation du saignement par une dilution des facteurs de la coagulation et des objectifs de pression artérielle excessifs, et un retard de traitement d une éventuelle coagulopathie. Il faut probablement tolérer un certain degré d hypotension artérielle (pression artérielle systolique (PAS) = 80-90 mmhg, en l absence de traumatisme crânien grave) et limiter le remplissage au strict maintien de ces objectifs de pression artérielle pour minimiser les risques d aggravation du saignement tant que l hémostase chirurgicale et/ou radiointerventionnelle n est pas réalisée. Il est recommandé d utiliser en première intention les solutés cristalloïdes lors de la prise en charge initiale du patient en choc hémorragique. L utilisation des spécialités à base d hydroxyéthylamidons (HEA) ne doit s envisager que lorsque l utilisation des cristalloïdes seuls est jugée insuffisante pour maintenir la volémie et en l absence de leurs contre-indications. Après avoir débuté un remplissage vasculaire, il faut probablement administrer un vasopresseur en cas de persistance d'une hypotension artérielle (PAS<80 mmhg). Il faut probablement administrer la noradrénaline en première intention. Dans un contexte d'urgence,et dans l'attente de la pose d'un accès central, cette administration pourra se faire sur une voie périphérique. Il est recommandé qu une procédure locale de gestion de l'hémorragie massive soit élaborée dans chaque structure médico chirurgicale avec une approche multidisciplinaire. Il est recommandé d'administrer de l'acide tranexamique dès que possible dans les trois premières heures de la survenue d un choc hémorragique. La transfusion de plasma doit être débutée rapidement, idéalement en même temps que celle des concentrés de globules rouges (CGR). Il faut probablement transfuser le plasma frais congelé en association avec les CGR avec un ratio PFC:CGR compris entre 1:2 et 1:1. Il est recommandé de mettre en œuvre une transfusion plaquettaire précoce, généralement lors de la deuxième prescription transfusionnelle, pour maintenir la numération des plaquettes au dessus de 50 G/L (100 G/L en cas de traumatisme crânien associé) Source: Recommandations sur la réanimation du choc hémorragique
ECHOGRAPHE La société SonoScanner a mis au point un appareil d échographie d un nouveau genre: le U-Lite. Le U-Lite est une tablette tactile de 7 pouces, pesant 860g et d un peu moins de 2cm d épaisseur. Cet échographe trouve ainsi facilement sa place dans la poche de la blouse, idéal pour le médecin «mobile» (préhospitalier, urgences ). L appareil est constitué d une coque métallique gage de robustesse. Le U-Lite s allume en une dizaine de secondes. On a alors accès à quelques paramètres de réglages, peu nombreux mais largement suffisant. La qualité d image est impressionnante, la dalle HD est d excellente facture. La société SonoScanner propose 3 types d appareils avec chacun une sonde fixe. Vous aurez le choix entre une sonde linéaire, une convexe et une phased array. La phased array semble être la plus polyvalente pour la médecine d urgence. Le U-Lite avec sa sonde linéaire semble être plus appréciée par les endocrino et les pneumologues. Tous les U-Lite peuvent faire du doppler. Vous pourrez bien entendu figer l image, revenir en arrière, stocker vos clichés, prendre des mesures, imprimer en WiFi, stocker sur le cloud, etc Le soft de consultation des examens sauvegardés est très bien réalisé, très ergonomique. De plus SonoScanner met à disposition une plateforme de consultation de ses examens via le cloud. Sonoscanner est une société 100% française. Basée à Paris, j ai été très étonné par l attention qu elle porte à ses clients. En effet, le U-Lite a déjà subit plusieurs mises à jour après que plusieurs utilisateurs aient réclamés des modifications logicielles. Petit, léger, au design «Apple-style», vous ne pourrez qu être séduit par cet appareil à moins de 10.000 euros (avec la garantie de 2 ans). Sources: Geek Médical - Sonoscanner U-Lite